En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/474

LES FEMMES DOIVENT FAIRE PARTIE INTEGRANTE DES PROCESSUS DE PAIX

10 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/474


LES FEMMES DOIVENT FAIRE PARTIE INTEGRANTE DES PROCESSUS DE PAIX

20001010

Poursuivant son débat sur la promotion de la femme, la troisième Commission a entendu ce matin plusieurs délégations, dont celles de l’Angola, de l’Australie et du Koweït évoquer la problématique des femmes dans les conflits. Le représentant de Chypre a déclaré que les femmes de son pays font face depuis 26 ans aux conséquences tragiques de l'occupation d’une partie de son territoire et du déplacement, des questions qui touchent aux droits de l'homme et à la paix. Il a indiqué que les femmes chypriotes turques apportaient une contribution précieuse aux efforts de réconciliation. Le représentant du Rwanda a pour sa part affirmé que son pays souhaite participer au débat prochain au sein du Conseil de sécurité sur les femmes dans les conflits armés, rappelant, à ce propos qu’au cours du génocide de 1994, le viol avait été largement utilisé contre les femmes. L’Observatrice de la Palestine a quant à elle déclaré que la poursuite de l'occupation israélienne crée de grandes difficultés pour les femmes palestiniennes et entrave les efforts qu’elles déploient pour l'application d'un plan d'action viable et complet en vue de leur promotion et de leur autonomisation.

Par ailleurs, plusieurs délégations se sont félicitées des activités de l’UNIFEM et de celles de la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme. La plupart des délégations ont également demandé que des ressources adéquates soient octroyées à l’Institut de recherche pour la promotion de la femme(INSTRAW) afin que cet organisme puisse poursuivre son mandat.

Abordant l’interaction entre son pays et le système de surveillance des traités des Nations Unies, la représentante de l’Australie a annoncé une série de mesures proposées par son pays visant à mettre en place des réformes, en vue d’améliorer le fonctionnement de ce mécanisme onusien. Elle a affirmé qu'une telle réforme permettra de renforcer l’intégrité du système des droits de l’homme sur le plan international et ouvrira la voie à des gains tangibles pour les femmes à travers le monde.

La plupart des délégations ont fait le lien entre la pauvreté, le développement et les questions féminines. Presque toutes, à l’image de la représentante de l’UNESCO, ont souligné l’importance cruciale de l’éducation.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Oman; Ouganda; Guyana, au nom de la Communauté des Caraïbes; Australie; Israël; Philippines; République-Unie de Tanzanie; Ethiopie; Koweït; Yémen; Venezuela; Chypre; Tunisie; Lituanie; Angola; Rwanda; Bénin; Ghana; Madagascar; Mongolie et Kazakhstan. L'observatrice de la Palestine est également intervenue dans le débat, ainsi que la représentante de l'UNESCO.

PROMOTION DE LA FEMME

SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET A LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE INTITULEE "LES FEMMES EN L'AN 2000: EGALITE ENTRE LES SEXES, DEVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIECLE"

Suite du débat général

M. FUAD MUBARAK AL-HINAI (Oman) a retracé l'évolution de son pays d'une société rurale à un Etat moderne et prospère. Il a déclaré que, conformément au Programme d'action de Beijing, faire des femmes et des fillettes des partenaires actives de la vie publique est une priorité. Les autorités s'emploient à promouvoir la reconnaissance de l'importance de la participation des femmes à la vie sociale, économique et politique.

La participation des femmes dans tous les domaines du développement est officiellement encouragée à partir du plus haut niveau de l'Etat. Le Gouvernement met l'accent sur la création de nouvelles possibilités pour les femmes, sur leur promotion et sur leur formation. Les femmes sont présentes au Conseil d'Etat et au Conseil consultatif. La participation des femmes à la prise de décisions concernant la communauté a également été renforcée au niveau local. La Constitution encourage l'action des femmes dans les sphères publique et privée. Oman mènera ses futures actions en coopération avec le système des Nations Unies et conformément au Programme de Beijing.

MME CATHERINE OTITI (Ouganda) a déclaré qu’à l’image du système des Nations Unies, son pays a renforcé sa détermination et fourni des efforts supplémentaires afin de réaliser les objectifs de la Déclaration de Beijing et du Programme d’action, en vue de l’amélioration des conditions de vie des femmes. A cet égard, la représentante a indiqué que l’Ouganda a mis en place le Plan d’action africain pour accélérer l'application des programmes d'action de Dakar et de Beijing qui demande aux Etats de créer un cadre institutionnel pour promouvoir l'égalité au niveau des organes décisionnels.

La représentante a espéré que l’équilibre entre les sexes deviendra un jour une réalité inébranlable, notamment grâce à l’éducation. Pour relever le défi de la pauvreté, il faut commencer par donner aux femmes, particulièrement aux femmes en milieu rural, les moyens de leur autonomisation, a-t-elle affirmé. Mme Otiti a ajouté que le Programme national de l’Ouganda s’attaque aux inégalités entre les sexes et offre aux femmes un meilleur accès à l’économie. Son pays veut passer de la discrimination positive à la reconnaissance des mérites et des compétences à tous les niveaux, chez les deux sexes.

Mme Otiti a évoqué la pandémie du VIH/sida. Elle a précisé que la majorité de la population affectée par le VIH/sida est féminine. En plus d’elles-mêmes, les femmes doivent s’occuper de leurs maris, de leurs enfants et de leurs familles. Elle a espéré qu'avec la disparition de certaines traditions la femme ne sera plus reléguée au deuxième rang de la société qui alors, sera plus saine.

Sur le chapitre des violences affectant les femmes, la représentante a exprimé sa satisfaction sur l’accent mis sur le trafic des femmes et des petites filles dans le rapport du Secrétaire général, un fléau devenu l’objet d’une préoccupation sur les plans nationaux et régionaux. Mme Otiti a ajouté que les femmes doivent participer aux opérations de maintien de la paix car elles peuvent mieux faire face aux horreurs qu’elles et leurs enfants ont subies chaque fois que les conflits ont éclaté.

En conclusion, la représentante a affirmé que l’aspect le plus important de l’amélioration de la condition de la femme réside dans la manière avec laquelle la fillette est traitée. Tant que les fillettes feront l'objet de discriminations, l’épanouissement de la femme sera impossible, a-t-elle affirmé.

MME SONIA ELLIOTT (Guyana, au nom de la Communauté des Caraïbes-CARICOM) a souligné l'importante contribution que les femmes peuvent fournir au développement national lorsqu'elles évoluent dans des économies dynamiques. Elle a ajouté que les Etats de la CARICOM ont adopté une approche intégrée pour promouvoir l'égalité entre les sexes, la participation des femmes à l'économie et à la prise de décisions, ainsi que pour les protéger légalement. Ces Etats ont accordé une attention particulière aux problèmes critiques relatifs aux femmes et à la pauvreté, à l'éducation, à la santé et à la violence à l'égard des femmes. La représentante a précisé que, dans la région des Caraïbes, la pauvreté ne touche pas que les femmes mais que la pauvreté féminine porte atteinte aux différents rôles de la femme au sein de la famille et de la communauté. On a observé que les femmes chefs de famille, les filles-mères, les femmes rurales et autochtones, les femmes âgées et les femmes handicapées sont particulièrement frappées par la pauvreté. En outre, le manque d'aide sociale pour les soins infantiles et familiaux, la ségrégation dont les femmes sont victimes sur le marché du travail, aggravent leur paupérisation. Ces dernières doivent trop souvent accepter des emplois faiblement rémunérés mais plus compatibles avec leurs "responsabilités domestiques".

Pour s'attaquer à ces problèmes, les pays de la CARICOM ont mis en place des programmes de lutte contre la pauvreté, ouvert de nouvelles crèches, effectué des réformes juridiques, créé des centres de formation, augmenté les aides à la maternité et renforcé les mécanismes d'aide publique. Bien qu'il y ait plus de filles inscrites à l'école que de garçons, la représentante a admis que la qualité de l'éducation que reçoivent les fillettes les prépare mal à la vie professionnelle. Elle a estimé que l'éducation est également importante dans la lutte contre le VIH/sida, qui affecte plus de 360 000 personnes dans la région des Caraïbes, dont un tiers de femmes. Les pays de la CARICOM ont également reconnu le lien existant entre la pauvreté et la violence, entre les formes de violence dirigée contre l'enfant ou le conjoint et la toxicomanie ou la violence conjugale. Ils luttent contre les stéréotypes concernant les femmes des Caraïbes, et particulièrement les Indiennes.

La représentante a déclaré que les publications et la formation fournies par l'INSTRAW ont contribué à approfondir la connaissance des besoins des femmes des Caraïbes et aux manières d'y répondre. Elle a regretté la difficile situation financière de l'Institut et a appelé la communauté internationale à l'aider.

MME PENNY WENSLEY (Australie)a déclaré qu’au-delà de la nécessité de réaliser les objectifs issus du processus de Beijing +5, la communauté internationale fait face à un autre défi: faire en sorte que la promotion de la femme reste à l’ordre du jour malgré les autres priorités. La représentante a ajouté que le Gouvernement australien, pour sa part, entend continuer à jouer son rôle aux plans international, régional et national.

Faisant le lien entre le développement et les questions de la femme, Mme Wensley a déclaré que l'égalité entre les sexes renforce les capacités qu’ont les pays de lutter contre la pauvreté. Elle a également mentionné l’importance de la conférence mondiale sur le racisme prévue l’an prochain, en Afrique du Sud. Elle a expliqué que l’incidence de la discrimination raciale sur les femmes et les jeunes filles, notamment en temps de guerre, est importante. Mme Wensley a aussi souhaité, en évoquant le rapport Brahimi, que tout soit fait pour veiller à ce que la problématique des femmes soit intégrée dans les opérations de paix, ainsi que dans toutes activités des Nations Unies. La représentante a également souhaité que les femmes soient mieux représentées au niveau de la prise de décisions dans les systèmes internationaux et régionaux, y compris en tant que Représentantes permanentes de leurs pays auprès des Nations Unies, ou aux postes de représentantes spéciales du Secrétaire général, secteur où les femmes sont absentes.

Abordant l’interaction entre son pays et le système de surveillance des traités des Nations Unies, Mme Wensley a déclaré que l’Australie, qui est décidée à en améliorer le fonctionnement, y compris les organes chargés de la promotion et de la protection des droits de la femme, vient d’en terminer l’examen. Son pays, a-t-elle dit, a annoncé une série de mesures visant à mettre en place des réformes, en vue d’améliorer le fonctionnement de ce mécanisme onusien. L’Australie, a-t-elle affirmé, estime qu'une réforme permettra de renforcer l’intégrité du système des droits de l’homme sur le plan international et ouvrira la voie à des gains tangibles pour les femmes à travers le monde. L’un des aspects importants de cette réforme, a-t-elle précisé, est que les Comités mandatés pour veiller aux paramètres des droits de l’homme doivent disposer des moyens adéquats pour réaliser effectivement leur mission.

Mme Wensley a affirmé que son pays estime également que les organisations régionales doivent participer à la promotion de la femme. Evoquant un exemple de la sous-région, en l’occurrence la situation au Timor oriental, elle a affirmé que les femmes de ce territoire ont déjà joué un rôle important dans le processus de reconstruction, et que l’Australie va appuyer activement la promotion de la femme dans cette société qui est en transition vers son indépendance. Sur le plan national, la représentante a souligné les mesures innovatrices que son pays continue de prendre en vue d’améliorer l’avancement des femmes dans tous les secteurs de la société. Faisant une analogie avec la fin des Jeux olympiques, par rapport à l’intérêt qui pourrait diminuer à propos des questions féminines une fois les grandes conférences terminées, Mme Wensley a souhaité que la communauté internationale ne baisse pas sa garde.

MME YOSEPHA STEINER (Israël) a déclaré qu'au cours des dernières années, Israël a connu des évènements de grande portée. Le processus de paix avec les Palestiniens et ses voisins arabes, qui a fait naître de grands espoirs pour l'égalité des droits dans la région, a été l'un de ces points forts. Un autre processus important a été l'absorption par Israël d'un nombre important d'immigrants de l'ex-Union soviétique et d'Ethiopie. Ceci a exigé un grand nombre d'activités éducatives et sociales visant à garantir les droits et l'égalité des chances pour tous, femmes et hommes, sans discrimination.

Ces grandes mutations sociales s'accompagnent de changements économiques amenés par les forces de la mondialisation et de la privatisation, ainsi que par la grande expansion des technologies de pointe en Israël. Ces mutations ont eu un effet profond sur la situation des femmes en Israël. Cependant, il est trop tôt pour interpréter et comprendre leurs résultats. Le Gouvernement a pris des mesures qui permettront de déterminer si les femmes vivant dans la pauvreté ont bénéficié de ces changements ou s'ils ont aggravé leur situation. Par ailleurs, plusieurs services ministériels fournissent des programmes de formation destinés à donner aux individus la possibilité d’acquérir les moyens de parvenir à l’autonomie ou encore à actualiser les connaissances des femmes employées dans le secteur tertiaire. L'Autorité nationale de promotion de la femme subventionne notamment des programmes d'alphabétisation pour les femmes des secteurs arabes et bédouins. Des séances de formation ont été mises en place pour les femmes appartenant à des populations vulnérables telles que celles de la communauté arabe, bédouine et ultra-orthodoxe. Ces mesures portent notamment sur la détection précoce du cancer du sein.

MME MARY JO B. ARAGON (Philippines) a déclaré que son pays se félicite des mesures prises pour améliorer la vie des femmes et leur participation, notamment au processus de prise de décisions. Elle a appuyé l’idée de leur inclusion dans le processus de paix. Elle a ajouté que les Philippines sont particulièrement encouragées de voir accorder une attention plus grande à la traite des femmes et des enfants, fléau qui affecte sérieusement l’Asie, tel que reflété dans le rapport du Secrétaire général.

Sur la question du trafic des êtres humains, la représentante a dit sa satisfaction de constater que la réunion asiatique sur l’Initiative régionale contre la traite des êtres humains (ARIAT) co-organisée par son pays à Manille a été prise en compte dans le rapport du Secrétaire général. Elle a expliqué que des millions de femmes et d’enfants sont victimes de la traite dans la sous-région. De larges consultations ont été tenues dans le cadre d’ARIAT et des solutions visant à lutter contre le trafic des êtres humains ont été proposées dans le cadre d’un Programme d’action. Les Philippines qui assument actuellement la présidence de l’Initiative exhortent les pays à étudier ce programme afin d’examiner l’éventualité d’ajuster leurs législations à la lueur des recommandations énoncées.

Mme Aragon a ajouté que son pays a demandé au Secrétaire général de distribuer les conclusions du document ARIAT en tant que document des Nations Unies. Son pays est encouragé par le fait que les éléments du Programme d’action d’ARIAT ont été reflétés dans les textes pertinents des Nations Unies.

M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que l'examen quinquennal de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing a révélé que des progrès avaient été effectués dans certains des douze domaines critiques mais que beaucoup restait à faire dans tous les pays. En outre, de nouveaux problèmes sont venus freiner la pleine réalisation des objectifs de Beijing, a regretté le représentant. Les rapports sur les pays africains indiquent notamment que l'accès des femmes aux ressources est problématique, ainsi que leur accès à l'éducation, aux soins de santé et aux services juridiques. Confrontés aux conséquences de la mondialisation, de la prévalence de l'épidémie de VIH/sida et des conflits armés, entre autres problèmes, de nombreux pays n'ont pas pu réaliser les engagements qu'ils avaient pris à Beijing, et particulièrement les pays en développement.

En ce qui concerne la situation des femmes au Secrétariat des Nations Unies, le représentant a appelé les gouvernements à faciliter la réalisation de l'égalité entre les sexes en proposant des candidates aux différents postes, en particulier dans le maintien de la paix. Il faudra également s'assurer du respect du principe de répartition géographique équitable. Le représentant a ensuite appelé les gouvernements à réaliser l'égalité entre les sexes au niveau national. Il a estimé que l'éducation des filles, qui leur permet d'avoir des compétences égales à celles des garçons, est une autre manière de favoriser l'égalité entre les sexes. Le Gouvernement tanzanien a donc pris des mesures dans ce sens, en révisant notamment le contenu des programmes scolaires. Le représentant a ensuite espéré que des mesures seraient prises pour que l'INSTRAW ne ferme pas car ses travaux pour la promotion de la femme sont remarquables.

MME LULIT ZEWDIE G/MARIAM (Ethiopie) a déclaré que la garantie du bien-être et la promotion des femmes, dans une perspective visant à éliminer la pauvreté, figurent dans les priorités du Gouvernement éthiopien. A cet égard, elle a souligné le rôle important des ONG, notamment dans les domaines des microcrédits et du financement des projets bénéficiant majoritairement aux femmes.

A propos du VIH/sida, la représentante a mentionné le soutien accordé aux femmes et aux enfants touchés par la pandémie. Elle a indiqué que son pays a reçu un prêt avantageux de 60 millions de dollars de la Banque mondiale pour lutter contre le VIH/sida. Par ailleurs, Mme G/Mariam a mentionné, entre autres mesures concrètes prises par les autorités, la création d’un Comité national contre le viol et l’enlèvement des femmes.

Sur le plan des réformes constitutionnelles relatives aux droits des femmes, la représentante a déclaré que les dispositions discriminatoires figurant dans le Code civil qui date de 1960 –notamment sur les questions liées au mariage- ont été révisées. Elle a ajouté que d’autres mesures sont prises en collaboration avec les ministères compétents et les ONG, y compris des mesures contre la violence affectant les femmes. Mais elle a regretté que malgré les progrès enregistrés, certaines contraintes –notamment le manque des capacités- aient fait obstacle à la pleine réalisation des objectifs fixés.

M. AYADAH AL SAIDI (Koweït) a appelé les Nations Unies ainsi que les institutions de Bretton Woods à mettre en place la coopération et l'assistance nécessaires pour assurer l'application du Programme d'action de Beijing dans tous les pays. Le représentant a déclaré que le Koweït a pris un grand nombre de mesures pour assurer la participation de la femme et de la jeune fille koweïtiennes à tous les niveaux et dans toutes les activités de la société. Le représentant a souligné l'importance de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Il a déclaré que son gouvernement a promulgué plusieurs lois afin de protéger les femmes de toutes les formes de discrimination. Un Comité national est chargé de coordonner les activités de plusieurs ministères et services étatiques dans le cadre de l'application du Programme d'action de Beijing.

La femme koweïtienne participe à des associations de femmes qui bénéficient de l'appui total, financier et moral, du gouvernement. Mais la femme koweïtienne souffre toujours de problèmes sociaux à la suite de la perte d'un parent, père, frère ou mari, a ajouté le représentant. Tout le monde sait que les geôles iraquiennes cachent toujours des prisonniers koweïtiens, dont sept jeunes femmes. Le représentant a déploré que l'Iraq refuse de fournir des informations sur ces prisonniers. Il s'agit d'une question humanitaire qui ne devrait pas être utilisée à des fins politiques, a-t-il souligné.

MME NAGIBA AHMED AL-NADARI (Yémen) a déclaré que son pays se félicite du travail accompli dans le système des Nations Unies en faveur de la promotion de la femme, particulièrement par Mme Angela King, la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme. Elle a ajouté que le Yémen est convaincu que les avancées des femmes constituent une base solide pour le développement de la société et a énuméré diverses dispositions prises par les autorités de son pays à cette fin.

Mme Al-Nadari a indiqué que la Constitution du Yémen proclame l’égalité de tous les citoyens. Elle a souligné que compte tenu de l’évolution de la société, la femme est devenue un centre d’attention de l’Etat. La représentante a affirmé que la femme yéménite occupe des postes élevés et assume des responsabilités importantes au niveau national. Mme Al-Nadari a ajouté que son Gouvernement fait des efforts considérables pour lutter contre la pauvreté. Dans le domaine de l’éducation, les autorités yéménites ont mis en place des mesures pour la promotion et l’égalité entre les sexes.

MME SOMAIA BARGHOUTI (Observatrice de la Palestine) a déclaré que la poursuite de l'occupation israélienne crée de grandes difficultés pour les femmes palestiniennes et entrave les efforts déployés par les Palestiniennes pour l'application d'un plan d'action viable et complet en vue de leur promotion et de leur autonomisation. Les Palestiniennes ont longtemps été empêchées de développer leur potentiel socioéconomique à cause de l'oppression israélienne et des mesures de confiscation des terres, de construction et d'expansion des colonies de peuplement, de la judaïsation de Jérusalem-Est occupée, de l'atteinte à la continuité territoriale de la terre palestinienne, de l'exploitation des ressources naturelles, de la détention de prisonniers, ainsi que du refus de permettre aux Palestiniens réfugiés et déplacés de retourner dans leurs foyers. La représentante a ensuite regretté les derniers évènements tragiques dans l'occupation israélienne permanente survenus à la suite de la provocation qu'a représenté la visite du Président du Likoud, M. Ariel Sharon, le 28 septembre, à Haram al-Charif dans la Jérusalem-Est occupée.

En dépit des consternantes actions menées par Israël, la puissance occupante, le 29 septembre et les jours qui ont suivi; en dépit des effets négatifs que ces actions ont eu sur le processus de paix au Moyen-Orient et sur les efforts déployés pour parvenir à un règlement entre les deux parties, la représentante a souhaité réaffirmer son engagement pour une paix complète et juste; une paix qui garantisse les droits inaliénables du peuple palestinien, en particulier son droit à l'autodétermination et à la création de son Etat indépendant sur le territoire palestinien occupé en 1967, dont le cœur est Jérusalem, Ville de la paix; ainsi que par une paix qui permette le développement, l'intégration et la promotion de tous les membres de la société palestinienne, en particulier des femmes.

MME LUISA KISLINGER (Venezuela) a déclaré que son pays s’associe à la déclaration faite par la Colombie au nom du Groupe de Rio. Après s’être félicitée des activités de l’UNIFEM, de l’INSTRAW et de Mme Angela King, Mme Kislinger a souligné les dispositions constitutionnelles en vigueur dans son pays, dont celles sur la maternité, la paternité, le travail au foyer et notamment, les mesures qui reconnaissent aux femmes le droit de décider librement du nombre d’enfants qu’elles souhaitent.

La représentante a indiqué que depuis l’année dernière, des mesures de lutte contre la pauvreté sont appliquées. Elles visent particulièrement l’élimination de la pauvreté des femmes, notamment par le biais de programmes de microcrédits et de formation, qui ciblent notamment les femmes autochtones et celles qui vivent en milieu rural. Mme Kislinger a précisé que ces deux derniers groupes sont les plus vulnérables. La représentante a cependant regretté que dans son pays, la participation des femmes aux prises de décisions demeure faible tant sur le plan législatif et exécutif.

M. DEMETRIS HADJIARGYROU (Chypre) a exprimé son soutien pour l'Institut international de formation et de promotion de la femme (INSTRAW). Il a ensuite expliqué que le Gouvernement chypriote s'est basé sur le Programme d'action de Beijing pour entreprendre une réforme juridique visant à éliminer les dernières mesures discriminatoires à l'égard des femmes et à sauvegarder leurs droits. Une loi sur la traite et l'exploitation des femmes et des enfants a ainsi été mise en place, et la loi sur la citoyenneté révisée donne aux femmes chypriotes les mêmes droits que les hommes dans la transmission de la nationalité à leurs enfants.

La participation des femmes à la vie politique a été une autre des priorités adoptées par le Gouvernement, grâce à des programmes de formation encourageant les femmes à entrer en politique et créant un environnement favorable aux femmes au sein des partis politiques. La présence des femmes à tous les niveaux des services publics a augmenté. Le Gouvernement a mis en place un cadre juridique et créé, entre autres, un Comité consultatif chargé de surveiller l'application des lois condamnant la violence contre les femmes. Les membres de la police et des autres services qui entrent en action en cas de violence familiale ont reçu une formation spéciale. Pour favoriser l'indépendance économique des femmes, le Gouvernement a renforcé les services de soins infantiles, encouragé une égalité de traitement, allongé le congé de maternité, ainsi que la formation et les services de conseil.

Le représentant a déclaré que les femmes de Chypre affrontent, depuis 26 ans, les conséquences tragiques de l'occupation et du déplacement, des questions qui touchent aux droits de l'homme et à la paix. Toutes ces années, le Mouvement des femmes a protesté très activement contre l'occupation turque illégale d'une partie de Chypre. Le représentant a également souligné la précieuse contribution des femmes chypriotes turques aux efforts de réconciliation et à la mise en place d'une solution fédérale au problème chypriote, une solution qui réunifierait notre pays et mènerait à la paix et à la prospérité pour toute sa population.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie), a constaté que, dans un contexte de mondialisation et malgré les efforts déployés par la communauté internationale, les progrès accomplis dans le domaine de la promotion des droits de la femme demeurent inégaux. Il a estimé que la communauté internationale devrait assumer sa part de responsabilité notamment en soutenant effectivement les pays en développement dans leurs efforts. La solidarité internationale devrait exprimer à travers la recherche de solutions concrètes à la baisse de l’aide publique au développement notamment par la création des instruments adéquats de lutte contre la pauvreté. Le représentant a tenu à rappeler à cet égard, l’initiative de la Tunisie pour la création d’un «Fonds Mondial de Solidarité» qui sera financé par des contributions volontaires afin de venir en aide aux pays les plus démunis. Il a précisé que les études de faisabilité de ce projet sont en cours conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

La promotion des droits de la femme et de la famille ont toujours présenté une constante de la politique tunisienne, a poursuivi le représentant. Depuis longtemps, la Tunisie a pris conscience de l’importance du lien existant entre la promotion des droits de la femme et le développement intégral de la société. Il ne peut y avoir de véritable développement durable sans une promotion effective des droits de la femme qui, de part son rôle dans la société, constitue un catalyseur puissant de développement. La volonté de faire progresser le droit des

femmes s’est particulièrement manifestée à travers les réformes engagées au plan législatif notamment par l’amendement des dispositions constitutionnelles et de quatre grands codes à savoir le Code du statut personnel, le Code de nationalité, le Code de travail et le Code pénal en vue d’éliminer toutes les mesures discriminatoires envers les femmes. Outre le domaine législatif, le souci constant de promouvoir l’égalité des sexes se vérifie dans tous les secteurs a affirmé le représentant. Ainsi, des mesures spécifiques visant au maintien des filles dans le système scolaire ont été adoptées. De même, la Tunisie a œuvré à renforcer le rôle de la femme en matière de participation à la vie civile et associative. Aussi, les dernières élections municipales ont-elles réservé 20% des sièges à pourvoir aux femmes. Des mesures spécifiques ont été entreprises en vue de renforcer les capacités féminines dans le domaine économique. M. Ben Mustapha a aussi signalé l’intégration de la santé reproductive dans les soins de santé de base ainsi que les efforts déployés dans le domaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes notamment par le lancement de campagnes de sensibilisation.

M. GEDIMIS SERKSNYS (Lituanie) a affirmé que l’une des priorités de son Gouvernement est d’assurer l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de la société. Le représentant a ajouté que le succès de l’État dans la mise en route du processus démocratique, la défense des droits de l’homme et le progrès économique est intimement lié à la pleine participation des hommes et des femmes. En matière d’emploi, une loi sur l’égalité des chances, a été adoptée en 1998, créant des instances veillant à l’application et à la coordination des politiques gouvernementales.

M. Serksnys a affirmé que le gouvernement lituanien a approuvé un Programme d’action national dont la mise en œuvre a commencé. Il a souligné que son pays tient largement compte des observations et des recommandations des experts du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, y compris dans l’élaboration de nouvelles politiques. La Lituanie soutient également la participation des ONG dans les activités de promotion de la femme. Le représentant a annoncé que son pays se prépare activement à la conférence de suivi de la première conférence ‘’Hommes, femmes et démocratie’’ qui avait eu lieu à Reykjavik en Islande à la fin de 1999. Cette conférence de suivi aura lieu à Vilnius, capitale de la Lituanie, en juin 2001 et rassemblera 600 participants venant de 12 pays. Le représentant a affirmé que même si la Lituanie a résolu quelques problèmes d’égalité entre les sexes dans le domaine de l’éducation, du travail, de la santé et dans le monde des médias, beaucoup reste à faire. Le gouvernement va notamment prendre des mesures appropriées pour combattre le trafic des femmes, réduire la pauvreté des femmes âgées et augmenter le nombre des femmes dans les instances de prise de décisions.

M. ANTONIO LEAL CORDEIRO (Angola) a expliqué qu'en Angola, la situation des femmes n'a pas connu de grandes améliorations en dépit de l'adoption d'une loi garantissant l'égalité entre les sexes. Cette stagnation est partiellement imputable à la guerre qui sévit dans le pays depuis plus de quatre décennies. Le représentant a déclaré que la guerre touche à sa fin. Il a souligné que la situation de guerre a obligé les femmes angolaises à affronter des situations très dures, dans lesquelles elles ont assumé la responsabilité de la subsistance de leur famille, des enfants aux vieillards. Ce problème a eu un effet très négatif sur le taux d'analphabétisme, qui est de 75 % chez les femmes alors qu'il est de 25 % chez les hommes.

Le Gouvernement s'emploie à améliorer la situation des femmes par le biais du Ministère de la famille et de la promotion de la femme. Il a mis en place un certain nombre de projets et de programmes dans le cadre de sa stratégie nationale de promotion de la femme. Des progrès ont été enregistrés, notamment dans la conception de relations femmes-hommes prévoyant une égalité à l’égard du développement de la nation.

M. JOSEPH W. MUTABOBA (Rwanda) a déclaré qu’il existe dans son pays, une politique nationale en faveur des femmes, visant à l’égalité entre les sexes à tous les niveaux, avec, notamment, un plan quinquennal conçu par le gouvernement. M. Mutoboba a précisé qu’un Comité directeur coordonne les activités du Programme d’action de Beijing. Ce Comité surveille également si les organisations bilatérales et multilatérales honorent les engagements souscrits.

Entre autres réformes juridiques effectuées pour la promotion de la femme, le représentant a cité l’adoption d’une loi sur l’héritage et le droit de succession, ajoutant que les époux sont encouragés à se marier civilement devant les autorités pour bénéficier des dispositions de ladite loi. Par ailleurs, les activités de sensibilisation et de formation se poursuivent à tous les niveaux pour que la problématique hommes/femmes soit bien comprise. Les autorités s’activent à encourager la pleine participation des femmes aux processus de prise de décisions, a-t-il déclaré. Il a expliqué que les préoccupations des femmes rwandaises seront intégrées lors du processus de formulation de la constitution rwandaise.

Par ailleurs, M. Mutaboba a affirmé que le Ministère des affaires féminines continue de renforcer les programmes de microcrédits visant notamment les femmes. En conclusion, le représentant a affirmé que son pays souhaite participer au débat prochain au sein du Conseil de sécurité sur les femmes dans les conflits armés, rappelant, à ce propos qu’au cours du génocide de 1994, le viol avait été largement utilisé contre les femmes. Une bonne partie de ces victimes sont aujourd’hui infectées par le VIH/sida, a-t-il dit.

MME NICOLE ELISHA (Bénin), a indiqué que les principaux axes de la politique nationale pour la promotion de la femme reposent sur les actions suivantes: promotion de l’éducation et la formation de la femme; son autonomisation économique; promotion de sa santé; amélioration et respect de son statut juridique; valorisation et la prise en compte du travail féminin; valorisation des cultures et traditions favorables à l’épanouissement de la femme; gestion des calamités et des grands phénomènes sociaux et environnementaux.

La représentante a indiqué que les femmes béninoises représentent 41,6% dans le secteur primaire dont 32% des actifs agricoles, 7% dans l’industrie manufacturière, 44,8% dans le commerce où elles contribuent de façon prépondérante au produit national brut, 4,3% dans les services et 1,7% dans les autres activités du secteur tertiaire. Mais en dépit de sa participation active à vie socioéconomique, la femme béninoise reste tributaire des valeurs socioculturelles telles que la polygamie, le lévirat, le mariage précoce, les tabous et interdits alimentaires, le cloîtrage, les mutilations génitales. Le défi majeur est celui de l’éducation. 80,3% des femmes ne savent ni lire ni écrire. L’éducation des filles a toujours été sous-estimée à cause du statut inférieur accordé à la femme dans la société traditionnelle. Ainsi s’explique la lenteur dans la scolarisation de la fille ou le taux brut est passé à 59.71% en 1998. Les efforts doivent se poursuivre dans le maintien et le suivi des jeunes filles tout au long des cycles primaire, secondaire et universitaire aux fins d’accéder et dépasser la masse critique, a expliqué la représentante. C’est le seul gage de la promotion de la femme et celle de la société entière.

MME BEATRICE R. BROBBEY (Ghana) a déclaré que sa délégation est sérieusement préoccupée par le fait que les droits des femmes continuent à être ignorés et que les violences perpétrées contre elles se poursuivent. Elle a donc regretté que l'objectif de ratification universelle de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes n'ait pas encore été atteint. La représentante a appelé les Etats n'ayant pas encore ratifié la Convention à le faire et ceux qui ont émis des réserves incompatibles avec l'esprit et la lettre de cet instrument à les retirer. Elle a également exhorté les Etats parties à présenter leurs rapports sur l'application de la Convention dans les délais impartis.

Au sujet de la traite des femmes et des fillettes, la représentante a estimé qu'il s'agit d'une pratique profondément ancrée dans l'idée, erronée, que les femmes sont des objets sexuels. Les violences perpétrées contre les victimes de la traite sont des violations des droits des femmes et des fillettes. Le Ghana est donc favorable à la mise en place de programmes internationaux d'assistance et de coopération technique de lutte contre la traite. Elle appuie les recommandations relatives à cette question faites par la vingt-troisième session extraordinaire de l'Assemblée générale.

La délégation du Ghana regrette que le seul Institut de recherche et de formation sur les femmes, l'INSTRAW, soit au bord de la fermeture à cause de problèmes financiers. La représentante a estimé que cet état de choses pourrait changer si on démontrait la volonté politique nécessaire. Fermer l'Institut réduirait à néant nos efforts collectifs en faveur de l'égalité entre les sexes et de la promotion de la femme au XXIe siècle. La délégation du Ghana invite la communauté internationale à fournir à l'Institut les ressources nécessaires à l'accomplissement de son mandat. Depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, le Ghana a interdit les pratiques traditionnelles qui affectent la santé des femmes et violent leurs droits humains, telles que les mutilations génitales. La loi sur le divorce a également été revue en faveur des femmes.

MME HELENA RAJAONARIVELO. (Madagascar), a souligné qu’il incombe désormais aux gouvernements de concrétiser les engagements renouvelés lors de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale par la mise en application pratique des nouvelles mesures et initiatives adoptées dans le document final. La participation des parlementaires hommes et femmes malgaches à cette session, ne manquera pas d’apporter les changements nécessaires ou les modifications utiles aux législations en vigueur afin d’éliminer toute disposition discriminatoire à l’égard des femmes. La représentante a aussi fait observer que la signature par le Président de la République de Madagascar lors du Sommet du millénaire, du Protocole facultatif relatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, témoigne de la détermination de son gouvernement de promouvoir les droits fondamentaux de la femme.

Il est vraiment regrettable de constater que ses effets nocifs de la mondialisation frappent surtout les femmes, a poursuivi la représentante. Cependant, il ne faut pas que la pauvreté ou le sous-développement devienne une excuse pour ne pas promouvoir les droits de la femme. Il faut faire en sorte que les femmes aient un pouvoir d’action. Compte tenu du fait qu’elles constituent plus de 50% de la population, leur participation aux prises de décisions ainsi que leur accès à l’autonomie économique constituent un potentiel important pour le développement. Dans ce contexte, la délégation de Madagascar soutient les propositions du Secrétaire général qui visent à renforcer les ressources affectées à la division de la promotion de la femme; à renforcer le Comité interinstitutions sur les femmes et l’égalité entre les sexes; à mettre à la disposition de l’INSTRAW et de l’UNIFEM, les ressources requises pour leur permettre de remplir leur mandat.

Au niveau national, Madagascar envisage, après la mise en place des provinces autonomes qui est déjà en cours, de créer des unités chargées des questions féminines au sein des différentes institutions et des entités ministérielles. Cette stratégie coordonnerait les divers programmes du Plan de Développement et devrait accorder la priorité aux femmes des zones rurales. La représentante a déploré l’aggravation de certains problèmes, à cause des effets de la mondialisation. Elle a lancé un appel à toute la communauté internationale à mobiliser des ressources dans le cadre de la coopération financière internationale et régionale, à renforcer la coopération technique internationale dans le domaine du transfert, de technologie et de savoir-faire afin d’aider les pays en développement dans l’utilisation des indicateurs et des données fiables pour la communication des informations, et pour permettre aux femmes d’avoir accès à la formation professionnelle et à l’éducation pour tous. Selon elle, un degré de priorité élevé doit être également donné à la sensibilisation quant à la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale.

MME OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a déclaré qu’à l’échelle mondiale, les femmes continuent de supporter disproportionnellement le fardeau de la pauvreté. Elle s’est associée aux actions vigoureuses énoncées en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la femme. Elle a ajouté que pour permettre aux femmes de collaborer sur un plan d’égalité avec les hommes, il faut mettre en place un partenariat réel avec la société civile, mais aussi entre les pays riches et les pays pauvres.

Mme Enkhtsetseg s’est par la suite attardée sur la condition des femmes rurales dans son pays, et notamment, sur la question de l’égalité des femmes en ce qui concerne les droits à la propriété des terres et du bétail, deux facteurs vitaux. La représentante a souligné l’importance accordée dans son pays à la création des revenus dans les foyers où le chef de famille est une femme. Elle s’est félicitée des activités des ONG travaillant dans les programmes relatifs aux questions féminines.

La représentante a cependant noté que la Mongolie est confrontée à des problèmes complexes y compris sur le plan de la culture et du comportement. Elle a expliqué que les dislocations sociales dans certaines cas entraînent parfois la violence, y compris la violence dans le foyer. A cet égard, Mme Enkhtsetseg a affirmé que son pays va promouvoir la tolérance zéro pour ce qui concerne la violence, et soutenir plus vigoureusement le secteur de l’éducation. Toujours à propos des femmes des zones rurales, la représentante a indiqué que celles-ci ont dans son pays une importance considérable. Plus de 45% des femmes de Mongolie vivent dans les campagnes, a-t-elle précisé. Elle a évoqué les mesures de privatisation dans l'élevage qui a touché 30 millions de têtes de bétail et qui ont contribué à l’amélioration des conditions économiques dans les zones rurales. Par ailleurs, elle a informé les autres délégations qu’une réunion d’experts sur les femmes rurales aura lieu à Oulan-Bator, en mai 2001. En concluant, la représentante s’est félicitée des activités et de la collaboration de l’UNIFEM et a lancé un appel en faveur de l’INSTRAW, pour que cet Institut de recherche et de promotion de la femme obtienne les ressources adéquates nécessaires à l'accomplissement de son mandat.

MME MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a déclaré que sa délégation soutient pleinement les activités du système des Nations Unies ainsi que les efforts qui y sont déployés pour assurer la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. Elle s'est dite favorable à l'idée évoquée par le Conseil économique et social de renforcer le mandat de la Commission de la condition de la femme afin que cet organe puisse jouer un rôle central, au sein des Nations Unies, dans la promotion et la surveillance de l'application du Programme d'action. La représentante a également souligné le rôle important du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW).

La représentante a ensuite indiqué que la promotion de la femme est l'une des principales préoccupations de l'Etat du Kazakhstan. Le Kazakhstan a entamé une révision de son système législatif afin que celui-ci garantisse l'égalité entre les sexes. Des mécanismes efficaces sont mis en place afin de renforcer l'intégration des femmes dans la vie sociale et politique et leur présence aux postes de responsabilité. Le Gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer la situation sanitaire du pays, qui connaît une situation écologique particulièrement défavorable du fait des essais nucléaires menés dans la région de Sémipalatinsk et de la catastrophe écologique de la Mer d'Aral.

MME ZOFIA OLSZOWSKA (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture - UNESCO) a déclaré que la promotion d'une véritable égalité entre les sexes est l'un des principaux objectifs que poursuit l'UNESCO. La stratégie à moyen terme de 2002 à 2007 de l'Organisation prévoit d'intégrer pleinement dans nos activités les questions relatives à l'égalité entre les sexes, a ajouté la représentante. Il s'agira d'une tâche difficile mais elle est réalisable.

Mme Olszowska a ensuite évoqué la question de l'éducation, puis les efforts déployés par l'UNESCO dans le domaine de l'éducation des fillettes. Elle a rappelé que l'Initiative sur dix ans pour l'éducation des filles a été lancée en avril 2000 à Dakar, sous la présidence du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). L'initiative sera menée aux niveaux national, sous-régional et régional et plusieurs divisions de l'UNESCO y participeront. La représentante a notamment indiqué que, dans le cadre de la Réunion des chefs d'Etat africains ayant en commun l'usage du français, l'UNESCO organisera une réunion parallèle avec les représentants des gouvernements et des organisations non gouvernementales sur le lien entre l'éducation formelle et informelle des filles. Cette réunion aura pour but de renforcer la prise de conscience des inégalités entre les sexes dans l'éducation. L'UNESCO travaille à présent à son document sur l'égalité entre les sexes dans l'éducation de base.

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