AG/DSI/254

LES DELEGATIONS EN PREMIERE COMMISSION SOULIGNENT LA COMPLEMENTARITE DES ACTIONS INTERNATIONALES ET REGIONALES DE DESARMEMENT

10 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/DSI/254


LES DELEGATIONS EN PREMIERE COMMISSION SOULIGNENT LA COMPLEMENTARITE DES ACTIONS INTERNATIONALES ET REGIONALES DE DESARMEMENT

20001010

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale 9Première Commission) a poursuivi cet après-midi son débat général sur l’ensemble des points inscrits à son ordre du jour. Plusieurs représentants ont insisté sur l’importance des initiatives nationales et régionales en matière de désarmement, tant en ce qui concerne les armes de destruction massive que les armes classiques. Ils ont souligné la contribution substantielle de telles initiatives à la sécurité mondiale, le représentant de l’Australie mettant l’accent sur la complémentarité des actions nationales, régionales et internationales dans le domaine du désarmement. Plusieurs représentants ont ainsi salué l’appui apporté par les cinq Etats dotés de l’arme nucléaire, au statut d’Etat exempt de l’arme nucléaire de la Mongolie. D’autres ont plaidé en faveur de la consolidation des zones exemptes d’armes nucléaires existantes et appelé de leurs voeux la création de nouvelles zones de ce type. En ce qui concerne les armes légères, plusieurs représentants de pays africains ont fait part des initiatives régionales visant à lutter contre la prolifération et l’accumulation excessive de ce type d’armes. Ils ont insisté sur le fait que la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères devrait à la fois s’inspirer des exemples régionaux et rechercher les moyens de les conforter au niveau international.

Pour sa part, l’Observateur de la Croix-Rouge a attiré l’attention de la Première Commission sur les dangers que recèlent les débris de guerre explosifs, à savoir les mines anti-véhicules, les sous-munitions et autres munitions non explosées. La communauté internationale devrait se saisir de la question avec urgence et envisager l’élaboration d’un protocole à la Convention sur certaines armes classiques, relatif aux débris de guerre

En début de séance, les membres de la Commission ont exprimé leurs condoléances à la délégation du Sri Lanka à la suite du décès de l’ancien Premier Ministre du Sri Lanka, Mme Sirimavo Bandaranaike, première femme élue Premier Ministre dans le monde et qui s’est distinguée par son rôle en matière de désarmement au sein du Mouvement des non-alignés.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Australie, Philippines, Zambie, Malaisie, Guinée et Burkina Faso. L’Observateur du Comité international de la Croix-Rouge a fait une déclaration.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 11 octobre, à 10 heures.

Débat général

M. LES LUCK (Australie) a indiqué que la politique de son pays repose sur le principe selon lequel la sécurité nationale et régionale se trouve renforcée par la promotion des systèmes de sécurité internationaux et par l’élimination de la menace que représentent les armes de destruction massive et l’accumulation excessive des armes classiques. Le représentant, parlant des progrès accomplis au cours de l’année écoulée, a souligné la nécessité pour la communauté internationale de mettre avant tout un terme à l’impasse dans laquelle se trouvent les travaux de la Conférence du désarmement. Malgré le fait que la grande majorité de ses membres souhaitent aller de l’avant, il est regrettable que certains continuent de lier l’examen de certains points de l’ordre du jour à d’autres selon le principe du “tout ou rien”. Il est également prioritaire de consolider les résultats de la Conférence de révision du TNP grâce aux travaux de la Première Commission. Il faut également que les Etats parties mettent en oeuvre rapidement les résultats de cette conférence si nous voulons préserver l’esprit de coopération qui a caractérisé cette réunion, a-t-il précisé. A cet égard, nous accueillons avec satisfaction la déclaration qu’ont faite les cinq Etats dotés de l’arme nucléaire sur les garanties de sécurité en faveur de la Mongolie.

Le représentant a également souligné l’importance que revêt l’entrée en vigueur du TICE. Il a appelé instamment ceux qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument important qui a établi une norme internationale puissante contre les essais nucléaires. Le représentant a indiqué que son pays avait mené un nouveau cycle de négociations diplomatiques en Asie et dans le Pacifique auprès des pays qui figurent sur la liste des 44 Etats dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur du TICE. Il a par ailleurs estimé que le lancement de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles constituait une étape primordiale vers le désarmement et la non-prolifération nucléaire. En attendant de tels pourparlers, nous espérons que les Etats concernés respecteront le moratoire sur la production des matières fissiles. L’Australie est également engagée en faveur du renforcement du système de garanties de l’AIEA, a ajouté le représentant. Ce régime ne sera pleinement efficace qu’avec une adhésion universelle au modèle de Protocole additionnel. Nous avons été l’un des premiers pays à le faire et nous demandons instamment à ceux qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier ce protocole.

S’agissant des missiles balistiques et de leur prolifération, le représentant a fait part de la préoccupation de son pays quant au fait que de plus en plus de pays se procurent les technologies missilières et que les programmes relatifs aux missiles balistiques de certains pays se multiplient et deviennent de plus en plus sophistiqués. Nous soutenons fermement la lutte contre la prolifération des missiles y compris par l’imposition de mesures de contrôle des exportations, par des accords multilatéraux négociés et par l’élaboration de normes internationales. Il est également intéressant de relever le lien entre la prolifération des missiles et le développement de systèmes de défense antimissile balistiques.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) soulignant les progrès réalisés dans le processus du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, s’est réjoui de la tenue d’une Conférence sur les petites armes, du moratoire sur le déploiement américain d’un système de défense antimissile, et de la ratification de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’utilisation, du stockage, de la fabrication et du transfert des mines antipersonnel et de leur destruction. Il s’est en outre félicité de la réduction des tensions dans la Péninsule coréenne ainsi que du spectre de la prolifération des armes nucléaires. Il s’est également félicité de ce que la Mongolie s’est positionnée en tant que pays exempt d’armes nucléaires et des résultats de la Conférence chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ces résultats, a-t-il estimé, marquent l’engagement sans équivoque et collectif des cinq Etats dotés de l’arme nucléaire à éliminer leurs arsenaux nucléaires. Ces évolutions bien que positives ne sont pas suffisantes. Nous devons donc redoubler d’efforts dans le processus de désarmement a-t-il déclaré.

Le représentant a ajouté que son pays a bien accueilli la résolution de Myanmar sur le désarmement nucléaire qui représente les aspirations de la plupart des Membres des Nations Unies et a indiqué que les Philippines soutiennent les initiatives du Nouvel Agenda de la Coalition reconnaissant l’importance de leur approche. Qualifiant le Traité sur la limitation des missiles antimissile balistiques de pierre angulaire de la stabilité stratégique dans le domaine de l’armement nucléaire, le représentant a également appelé à une lecture attentive de la résolution présentée par la Russie, la Chine et le Bélarus sur ce Traité. De même, la résolution de l’Iran sur les missiles doit-elle être regardée de près pour limiter la prolifération des missiles. Par ailleurs, soulignant la difficulté du rétablissement de la paix dans les pays qui ont connu des conflits, il a noté l’importance de la Conférence internationale sur le commerce des petites armes et des armes légères sous tous ses aspects qui se tiendra en 2001 et qui est une opportunité offerte à la communauté internationale pour trouver une solution adéquate à la question. Dans le domaine de la collecte et de la destruction des armes, le représentant a indiqué que la Convention d’Ottawa a permis non seulement de nettoyer des zones minées mais aussi de réduire les arsenaux militaires des Etats. Le nombre de victimes a diminué et les ressources disponibles pour assister les victimes ont augmenté. A cet égard, il a plaidé pour l’universalité de la Convention d’Ottawa.

Le représentant a aussi souligné la nécessité de renforcer les mesures de transparence en matière d’armement, et a déclaré que son pays soutenait la résolution des Pays-Bas dans ce domaine. Concluant sur les essais nucléaires qui ont eu lieu dans la région et la possibilité que d’autres essais aient lieu, il a déclaré que la délégation des Philippines se félicitait d’être aujourd’hui présente à cette commission et d’apporter sa contribution à la limitation des armes de destruction massive et à la réduction des armes classiques à un niveau raisonnable.

M. MWELWE MUSAMBACHIME (Zambie) a rappelé que le monde compte actuellement 35 000 ogives nucléaires et des millions d’armes légères. De tels faits, a-t-il souligné, doivent nous encourager à rechercher des positions communes en matière de désarmement. Le représentant a insisté sur l’importance du document final adopté à l’issue de la Conférence de révision du TNP. Jamais auparavant les Etats parties ne s’étaient accordés sur un éventail aussi large de mesures en matière de non-prolifération nucléaire. Pour le représentant, les Etats doivent à présent apporter la preuve de leur volonté d’honorer les engagements souscrits. La Zambie est par ailleurs préoccupée par la paralysie de la Conférence du désarmement, s’agissant de la finalisation d’un instrument relatif à la production de matières fissiles et concernant la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. Le représentant a ensuite insisté sur l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires. La Zambie fera tout son possible pour oeuvrer au renforcement de telles zones, notamment celles qui ont été instituées par les Traités de Pelindaba, Tlateloclco, Rarotonga et Bankgok. Il a également plaidé en faveur de la consolidation d’un hémisphère Sud exempt d’armes nucléaires. Le représentant a par ailleurs souligné l’importance du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et a lancé un appel à tous les Etats concernés pour qu’ils s’abstiennent de procéder à des essais nucléaires avant que le traité n’entre en vigueur. En outre, le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de vérification des traités relatifs aux armes de destruction massive.

La Zambie attend beaucoup de la deuxième Conférence de révision de la Convention sur l’interdiction de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination. Un tel événement devrait donner l’occasion de renforcer l’autorité du traité. La Zambie appuie par ailleurs la tenue d’une Conférence sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. L’expérience africaine en la matière prouve, s’il en était besoin, l’urgence qu’il y a à se saisir de la question. Le représentant a insisté sur les efforts déployés par son pays en vue d’élaborer des solutions en matière de stockage et de détention des armes légères dans sa propre région. Les efforts déployés par les Nations Unies exigent un soutien de tous les Etats Membres, et notamment le Fonds d’action spéciale du PNUD est une initiative qui mérite le soutien de tous les Etats Membres. La Zambie participe par ailleurs aux efforts déployés par la communauté internationale en matière d’élimination des mines terrestres antipersonnel. Elle se félicite de l’action du service anti-mines des Nations Unies. Cet organe mérite tout l’appui des Etats Membres, a souligné le représentant. Il est également nécessaire de soutenir les programmes d’action qui se développent dans les pays affectés. Il a appelé de ses voeux la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux questions de désarmement.

M. HASMY AGAM (Malaisie) s’est associé à la déclaration faite par le représentant du Viet Nam au nom de l’ANASE. Se félicitant des développements positifs dont a été témoin la communauté internationale cette année, il a appelé la Commission à ne pas se laisser aller à la complaisance tant que les armes de destruction massive continueront d’exister dans les arsenaux. Le but ultime du désarmement doit être l’élimination complète de ces armes, a-t-il précisé. C’est avec une profonde consternation que nous avons assisté cette année encore à la paralysie des travaux de la Conférence du désarmement. Celle-ci se trouve dans l’impasse en raison de la position inflexible des Etats dotés de l’arme nucléaire qui tiennent de façon obstinée au concept de dissuasion nucléaire. L’impasse de la Conférence ainsi que les évolutions dans le domaine des technologies missilières et de la prolifération des missiles sont des sources de profonde préoccupation en ce qu’elles pourraient mener à la relance d’une course aux armements. La décision du Président américain de ne pas mettre en place immédiatement un système de défense antimissile est réconfortante. Le représentant a estimé que l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement ne contribuera pas à trouver une solution aux problèmes de fonds qu’elle connaît. Appelant de ses voeux la mise en oeuvre rapide du Traité sur la non-prolifération nucléaire, il a souhaité que la décision malheureuse du Sénat américain de ne pas le ratifier soit révisée. Il a également appelé les 44 Etats dont la ratification est nécessaire à son entrée en vigueur à déposer leurs instruments de ratification. Rappelant l’importance que son pays attache à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité du recours à l’arme nucléaire, le représentant a indiqué que son pays présentera encore cette année un projet de résolution sur ce sujet. En outre, il a estimé qu’il était urgent d’accélérer les négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques.

M. ARAFAN KABINE KABA (Guinée) a rappelé que lors du récent Sommet du millénaire les chefs d’Etat ont renouvelé leur engagement à ne ménager aucun effort pour débarrasser l’humanité du danger nucléaire et du fléau de la guerre. Cet engagement est un signal fort en vue de l’avènement d’un monde de paix et de sécurité pour tous. Pour la communauté internationale, la paix sera toujours une illusion si l’humanité n’est pas débarrassée des armes de destruction massive. A cet égard il convient que la persistance des divergences en matière de désarmement et le peu de progrès enregistré dans les négociations depuis deux ans constituent une source de préoccupation majeure et révèlent l’enlisement des travaux de la Conférence du désarmement.

Dans le même ordre d’idées, le représentant a observé avec regret que les engagements pris par les Etats en vue de l’élimination des armes nucléaires au titre du TNP, n’ont pas été accompagnés d’un calendrier conséquent de démantèlement sous contrôle international et encore moins de mesures suffisantes de transparence. Pour le représentant cela explique l’extrême lenteur constatée dans la mise en oeuvre du TNP, des Traités START I, START II et ABM. Il en est de même dans les domaines des armes chimiques et biologiques, du trafic de matières fissiles et de technologie nucléaire. Dans ce contexte, le représentant a noté que l’importance de la Conférence sur le désarmement comme unique instance de négociations multilatérales sur les questions de paix et de désarmement n’est que plus grande.

Si l’adhésion au régime du TNP par tous les Etats est une nécessité on ne peut plus vitale pour la communauté internationale, a-t-il indiqué, celle au registre des armes classiques des Nations Unies n’en demeure pas moins urgente dans les pays en développement particulièrement en Afrique. A ce propos la question de la prolifération des armes légères, de l’interdiction de stockage, du transfert et de l’utilisation des mines terrestres antipersonnel doivent demeurer au centre des préoccupations internationales au même titre que celle du désarmement nucléaire. C’est pour cette raison que la Guinée appelle de tous ses voeux la tenue de la quatrième session spéciale des Nations Unies sur le désarmement ainsi que la Conférence sur les armes légères en 2001.

S’agissant des armes légères, le représentant a attiré l’attention sur la préoccupation de son pays face à la prolifération, l’accumulation et le trafic illicite de celles-ci en Afrique et principalement dans les zones de conflit. Ayant en partage une frontière avec des pays en situation de conflit armé, mon pays a-t-il déclaré, a été victime d’une série d’attaques meurtrières de bandes armées causant de nombreuses pertes en vie humaine.

Le représentant a déclaré que son pays continue d’oeuvrer avec les autres Etats membres de la CEDEAO pour la mise en oeuvre d’un moratoire sur l’importation, l’exportation et le trafic des armes légères dans la sous-région. Il a en outre indiqué que son gouvernement vient de mettre en place une commission nationale sur les armes légères. Se félicitant de la tenue en 2001 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, il a lancé un appel pressant au soutien de la communauté internationale.

Mme SYLVIE JUNOD (Comité international de la Croix-Rouge) fait observer que si le temps n’est pas encore venu d’évaluer les progrès réalisés au niveau mondial dans la lutte contre les mines terrestres antipersonnel il semble cependant que le nombre de victimes a sensiblement diminué dans plusieurs pays. L’emploi récent de mines dans plusieurs conflits continue cependant à se traduire par des morts et des souffrances et rappelle à quel point il est important que la Convention d’Ottawa soit universellement ratifiée et appliquée. Le CICR développe ses activités d’assistance aux victimes et de prévention contre les dangers des mines. Des programmes sont mis en oeuvre dans huit pays et de nouvelles actions sont entreprises au Liban, en Albanie, en République fédérale de Yougoslavie et dans la Fédération de Russie (Tchétchénie). Le CICR demande à tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait de ratifier la Convention d’Ottawa.

Pour la représentante, les problèmes causés par les mines anti-véhicules, les sous-munitions et autres munitions non explosées, appelées débris de guerre explosifs, ne sont pas abordées de façon adéquate par la communauté internationale. Dans de nombreux cas, le fait de bloquer l’acheminement de vivres, de médicaments et d’autres secours aggrave la situation de la population civile dans les régions de conflit ou dans des situations d’après-guerre. La représentante a particulièrement insisté sur le fait que les sous-munitions non explosées sont des explosifs extrêmement puissants et, plus que les mines antipersonnel, risquent de tuer ou de blesser des personnes. Il est urgent, a affirmé la représentante, d’aborder ce problème d’une manière globale. Le CICR propose l’élaboration d’un nouveau protocole à la Convention de 1980 sur certaines armes classiques.

Le CICR se félicite de la tenue d’une Conférence sur le commerce illicite des armes sous tous ses aspects. Dans ce contexte, le CICR demande instamment aux Etats d’inclure à l’ordre du jour de la Conférence la question des conséquences humanitaires de l’emploi de ce type d’armes. La représentante a, par ailleurs, invité les Etats à revoir leurs politiques en matière de production, de disponibilité et de transferts d’armes et de munitions, à la lumière de la responsabilité qui leur incombe de respecter et de faire respecter le droit humanitaire. Par ailleurs, la représentante a suggéré aux Etats d’établir des mécanismes et procédures pour déterminer si l’utilisation d’armes et leur mise au point sont conformes aux obligations découlant du droit international humanitaire. Le CICR reste préoccupé par le fait que, dans les dernières années, des balles capables d’exploser dans le corps humain au moment de l’impact ont été produites, vendues et employées. Il rappelle que la Déclaration de Saint-Pétersbourg de 1868 interdit l’emploi de balles explosives. Enfin, le CICR demande aux Etats de conclure de manière positive les négociations sur un système de contrôle efficace de la Convention de 1972 sur les armes biologiques.

M. FRANCOIS OUBIDA (Burkina Faso) a déclaré que le danger nucléaire persiste sans compter que les ambitions qui ont mené aux deux guerres mondiales demeurent présentes et que les notions nouvelles de sécurité et de souveraineté des Etats rendent davantage précaires les actions entreprises. Au fil des années, a ajouté le représentant, les dépenses militaires ont pris le pas sur celles du secteur économique et même social atteignant la somme de 780 milliards de dollars. Il convient donc de redoubler de vigilance afin que progressivement le monde soit libéré de l’arme nucléaire. Dans cette optique, l’engagement et le concours des puissances nucléaires demeurent indispensables. Dans son combat contre le sous- développement et la pauvreté, le Burkina Faso considère que toute réduction dans les investissements militaires sera à double titre bénéfique pour la paix et la sécurité d’une part et pour les projets de développement d’autre part.

Les pays pauvres souffrent depuis des décennies de la course aux armements. La prolifération des armes de petit calibre et des mines et le trafic qui s’est instauré sont devenus une source de conflit ouvert ou latent et d’insécurité généralisée. L’Afrique s’est mobilisée pour endiguer ce mal. Les résultats sont cependant mitigés en raison de la perméabilité des frontières et du manque de moyens adéquats de contrôle, a regretté le représentant. Il a évoqué dans le cadre des initiatives régionales le moratoire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest. S’agissant de la situation propre à son pays, il a expliqué que le Burkina Faso, qui partage sa frontière avec six pays, est un pays fragile en matière de sécurité. Le Burkina Faso a pris plusieurs initiatives au sein de la CEDEAO, de l’OUA et du Conseil de l’entente. Notre pays a également participé au processus d’Ottawa sur les mines antipersonnel, a relevé le représentant.

Le représentant a estimé que les objectifs de la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères devraient viser le renforcement et le développement des efforts de la communauté internationale pour prévenir, combattre et éliminer ce phénomène. Elle devrait aboutir logiquement à l’élaboration ou au renforcement de normes internationales, régionales ou nationales. Le représentant a également réclamé des mesures qui prennent le mal à la racine. Il semble que le commerce illicite des armes découle naturellement de la fabrication illicite et excessive de celles-ci. Les armes sont dissuasives et doivent demeurer uniquement du ressort des gouvernements des Etats producteurs. Les manufactures d’armes doivent cesser d’appartenir au secteur privé. La fabrication des armes doit être strictement contrôlée par les gouvernements, a ajouté le représentant.

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