AG/SHC/472

LES DELEGATIONS REAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT A RENFORCER LE POUVOIR D'ACTION DES FEMMES

9 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/472


LES DELEGATIONS REAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT A RENFORCER LE POUVOIR D’ACTION DES FEMMES

20001009

Elles dénoncent de nouveau l’impact de la mondialisation, de la pauvreté, de la dette, du VIH/sida et des conflits sur les femmes

Comme plusieurs délégations, la représentante des Etats-Unis a rappelé les nombreux objectifs définis à Bejing et réaffirmés lors de la session extraordinaire «Beijing + 5». Elle a insisté sur l’ampleur de la traite des femmes et des enfants qui est devenue un fléau international. Plusieurs délégations ont réitéré le fait que les spécificités culturelles ne doivent plus être avancées pour justifier l’abus des droits de la femme. La représentante de l’Afghanistan a proposé que l’Organisation de la Conférence islamique prépare une réunion où hommes et femmes des pays islamiques débattent des droits des femmes dans le contexte de la Loi islamique.

Rappelant l’une des conclusions du dernier sommet du G8 à Okinawa, au Japon, la représentante des Etats-Unis a souligné que la communauté internationale doit aider les pays en développement à créer ou renforcer des institutions qui entretiennent la liberté, les opportunités, la sécurité et garantissent la règle de droit et permettent la fourniture des services d’éducation et de santé satisfaisants. Certaines délégations, comme celles du Soudan et de la Norvège, ont confirmé l’importance de la collaboration internationale et de l’aide nécessaire aux pays les plus démunis, y compris la recherche d’une solution à la question de la dette et la lutte contre la propagation du VIH/sida. Le Saint- Siège s’est pour sa part félicité de la reconnaissance de la place que la famille occupe dans la société, et du rôle que la femme y joue. Les délégations du Soudan, des Émirats arabes unis et de la République arabe syrienne ont souligné l’impact que les guerres et conflits régionaux ont sur les femmes et les enfants et dans ce cadre ont évoqué le sort difficile des femmes palestiniennes.

Un projet de résolution sur la suite donnée à l'Année internationale des personnes âgées, présenté ce matin par le représentant de l'Espagne au nom des coauteurs, recommande à l’Assemblée générale de décider que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement se tiendra en Espagne en avril 2002.

Les pays suivants ont participé au débat: Norvège, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Fédération de Russie au nom de la Communauté des Etats indépendants (CEI), Colombie au nom du Groupe de Rio, Argentine, Pays-Bas, Egypte, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Emirats arabes unis, Fidji, Mexique, Chine, Soudan, Inde, Saint-Siège, Saint-Marin, Afghanistan, République arabe syrienne et El Salvador.

La Commission poursuivra son débat sur la promotion de la femme cet après-midi, à partir de 15 heures.

Suite donnée à l’année internationale des personnes âgées

Présentation d’un projet de résolution

Au titre d’un projet sur cette question (A/C.3/55/L.6), présenté par l’Espagne, au nom des coauteurs, l’Assemblée générale, déciderait que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement se tiendra à Madrid du 8 au 12 avril 2002. L’Assemblée soulignant de nouveau que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement devrait accorder une place particulière, entre autres, aux rapports entre le vieillissement et le développement, une attention spéciale étant accordée aux besoins, aux priorités et aux perspectives des pays en développement, prenant note de la dynamique qui a été créée, grâce à la célébration de l’Année internationale des personnes âgées, en vue de s’attaquer au problème du vieillissement et de tenir compte des préoccupations des personnes du troisième âge et de ce qu’elles apportent, inviterait les Etats Membres, le cas échéant, à envisager de proroger le mandat des comités nationaux ou des autres mécanismes créés à l’occasion de l’Année internationale afin qu’ils préparent sur le plan national la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Elle inviterait ceux qui n’ont pas de tels mécanismes à envisager les moyens leur permettant de préparer la deuxième Assemblée mondiale.

PROMOTION DE LA FEMME

SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET A LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE INTITULEE "LES FEMMES EN L'AN 2000: EGALITE ENTRE LES SEXES, DEVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIECLE"

Suite du débat général

MME UNNI RAMBOLL (Norvège) a rappelé que lors du Sommet du millénaire, les Chefs d’État ont réitéré leur détermination à atteindre les objectifs ambitieux que sont l’élimination de la pauvreté, le développement durable, l’égalité entre les sexes et la promotion de la femme. La représentante a rappelé que le Secrétaire général, dans son rapport, a évoqué les effets dévastateurs du VIH/sida, notamment sur les femmes. Elle a ajouté que les hommes doivent devenir des partenaires notamment dans la lutte contre la propagation du sida, car sans eux, les efforts des uns et des autres seraient vains. Elle a expliqué que le sida est aussi une question d’égalité entre les hommes et les femmes. Il faut apporter des changements fondamentaux en ce qui concerne la place des femmes dans la société. Promouvoir leur indépendance économique est essentielle, a-t-elle expliqué. Il faut leur garantir l’égalité en matière d’accès aux ressources, leur donner les moyens de résister et combattre la violence. L’autonomisation des femmes doit inclure la garantie de leurs droits sexuels et le respect de leur intégrité physique. Le déséquilibre entre les hommes et les femmes est inacceptable dans ce domaine. Lutter contre la pandémie du sida est l’une des priorités de la Norvège en matière de développement. Mme Ramboll a annoncé que le Gouvernement norvégien a suggéré de doubler le budget à cet effet.

Mme Ramboll a ensuite évoqué les discriminations qui affectent particulièrement les femmes. Elle a estimé que pour renforcer l’application du Plan d’action de Beijing, la participation active des ONG est nécessaire. Sans elle, certains résultats atteints aujourd’hui n’auraient pu être concrétisés. Elle a cependant reconnu qu’après quatre décennies de politique déterminée en faveur de l’égalité des sexes en Norvège, son pays n’a pas encore introduit dans les principaux secteurs de la société toute la dimension sexospécifique souhaitée.

M. ERIC N'DRY (Côte d’Ivoire) a affirmé que les femmes ivoiriennes se sentent de plus en plus intégrées dans la société. Elles participent aux prises de décisions, elles assurent un rôle dirigeant au sein de leurs communautés, elles sont écoutées et leurs idées sont prises en compte lors des grandes délibérations. Elles jouissent aujourd’hui d’une certaine protection juridique; l’âge du mariage des jeunes filles est fixé à 18 ans et la dot, lourd fardeau, est supprimée de même que la polygamie. Des pratiques coutumières rétrogrades et néfastes comme le mariage précoce et l’excision sont combattues aujourd’hui. Les services de la santé reproductive et de la planification familiale ont été élargis et renforcés. Des organisations locales ont mis sur pied des projets encourageant la participation des femmes en vue de l’amélioration de leurs conditions de santé en les informant sur l’immunisation des enfants, la nutrition et l’hygiène ainsi que les aspects de la santé féminine. Dans le domaine économique, les femmes s’affirment de plus en plus grâce à l’accès au micro-crédit et au bon encadrement dont elles jouissent de la part du Gouvernement et des ONG.

Les statistiques les plus récentes indiquent que ces femmes fournissent 71% de toute la main d’œuvre agricole et que 60 à 80% de la production agricole sont de leur fait. La réduction de l’analphabétisme chez les femmes a connu beaucoup de progrès.

Le représentant a noté que ces progrès réalisés, les femmes ne jouissent pas totalement de tous les droits qui leur ont été reconnus depuis 1995. Elles se heurtent encore aujourd’hui à de sévères problèmes sociaux. C’est au niveau de cette frange de la population que le taux de pauvreté et de chômage se trouve être le plus élevé; ce qui fait qu’elle est davantage plus exposée aux fléaux sociaux tels que l’alcoolisme, l’abus de drogues, la violence dans la famille ainsi que la prostitution. Le rôle des femmes au sein de leurs communautés respectives est réduit et elles se voient reléguées à un statut inférieur. Les femmes en général et en particulier celles d’Afrique vivent des situations difficiles dues, entre autres problèmes, à l’absence de services de base et à l’éducation. Pour sa part, la Côte d’Ivoire tient à réaffirmer sa volonté de mettre en œuvre au niveau national, et malgré la conjoncture difficile qu’elle traverse en ce moment, des mesures concrètes prenant en compte les facteurs sexospécifiques du développement.

MME. SERAPHINE TOE (Burkina Faso) a déclaré, au sujet de la Déclaration politique adoptée par la session extraordinaire sur la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, que sa délégation est favorable à la mise en place d’une politique efficace, en vue d’inciter les hommes à se mobiliser aux cotés des femmes et assurer ainsi leur coresponsabilité pour ce qui est de faire progresser l’égalité entre les sexes; elle invite tous les gouvernements à intégrer davantage toutes les politiques relatives aux femmes et à procéder à une évaluation régulière des activités dans ce sens.

La représentante a demandé que tout soit mis en œuvre pour aider les pays pauvres à endiguer le fléau du VIH/Sida dont les ravages sont connus dans le milieu féminin. Et, selon elle, il faut également mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes, notamment la traite des femmes et des petites filles, a-t-elle ajouté. A son avis, il est urgent que les gouvernements, avec l’aide des Organisations régionales et internationales intègrent à leurs plans de développement nationaux, une perspective sexospécifique, en tant que composante essentielle de leur développement.

Mme Toe. Gomez a indiqué que les femmes du Burkina Faso ont soumis onze recommandations pour des actions urgentes au Chef de l’Etat, à l’occasion de la marche nationale à Boromo, marche qui se prolongera jusqu’ici même à New York dans deux semaines, dans le cadre du rassemblement mondial des femmes.

Le Gouvernement burkinabè s’est engagé à organiser, en novembre prochain, un Forum national pour la “promotion de la femme et de la petite fille”, dont la finalité est de permettre aux femmes des villes et des campagnes de proposer des actions et des mesures concrètes pour l’amélioration du statut de la femme et de la petite fille. L’objectif est de renforcer la concertation et le dialogue entre le gouvernement, la société civile et les partenaires au développement pour une amélioration des conditions de vie de la femme et de la petite fille, d’ici à l’an 2005. S’agissant des mesures à prendre par cette 55ème session, relatives à la question des femmes, la délégation du Burkina Faso appuie toutes les suggestions du Secrétaire général.

Elle encourage l’action de l’UNICEF, consistant à faciliter et à promouvoir la participation des femmes dans toutes les grandes instances où sont prises des décisions d’importance critique pour l’avenir du monde. Elle est par ailleurs favorable à la création d’un Fonds de développement des Nations Unies pour la femme en vue de l’application des stratégies permettant de tirer parti des possibilités nouvelles et de faire face aux risques et aux défis que pose le phénomène de la mondialisation.

M. KIRILL BARSKIY (Fédération de Russie au nom de la Communauté des Etats indépendants-CEI) s'est félicité de ce que les travaux de la vingt-troisième session extraordinaire sur les femmes aient reflété les préoccupations des pays en transition sur lesquels le processus de mondialisation a eu certains effets nocifs. Il a ensuite déclaré que les pays de la CEI estiment que, dans le domaine de la promotion de la femme, les responsabilités premières incombent aux autorités nationales. A cet égard, le représentant a annoncé que la Fédération de Russie a adopté un plan d'action national sur l'amélioration de la condition de la femme qui portera sur la période allant de 2001 à 2005 et reflète les initiatives ayant fait l'objet d'un accord lors de Beijing +5. Il a annoncé que son Gouvernement prévoit de signer le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Le représentant a souligné l'importance de la participation des organisations non gouvernementales et des acteurs de la société civile à la promotion de la femme. Il a également indiqué la création d'une division chargée de la parité entre les sexes sous la responsabilité du service des droits de l'homme. Cette division devrait être complétée par un système entièrement consacré à la parité entre les sexes. Le potentiel économique, spirituel et social des femmes doit être entièrement utilisé, a souligné le représentant.

Poursuivant, le représentant a indiqué que les problèmes les plus urgents des femmes dans les pays en transition sont la pauvreté, le chômage et la discrimination fondée sur le sexe. Il a reconnu une progression de la violence à l'égard des femmes dans ces pays, et particulièrement de la traite à des fins d'exploitation sexuelle. Toutefois, il a regretté que ce problème soit parfois utilisé à des fins politiques.

M. ANDRES FRANCO (Colombie, au nom du Groupe de Rio) a déclaré que le nombre d'accords conclus ou en voie de l'être entre les pays du Groupe de Rio concernant la promotion de la femme témoigne de l'intérêt qu'ils accordent à ce thème. Il a notamment cité le "Consensus de Port of Spain" approuvé lors de la Troisième conférence des ministres des Caraïbes sur les femmes, en 1999; ainsi que le "Consensus de Lima " adopté en février 2000 lors de la huitième conférence régionale. Le représentant a ensuite rappelé les variations en termes de développement, de production et de croissance qui différencient les pays du Groupe de Rio. Le processus de mondialisation a créé de nouvelles possibilités de développement mais, dans certains cas, ces possibilités n'ont pas été réparties équitablement et les efforts pour l'avancement des femmes, ont été freinés, surtout en ce qui concerne les femmes pauvres.

Le représentant a expliqué que les accords régionaux combinés aux autres initiatives régionales ont permis une amélioration des cadres juridiques et ont abouti à l'élimination des mesures discriminatoires contenues dans les lois. Ce résultat a démontré qu'avec de la détermination il est possible de surmonter des obstacles importants. Les questions sensibles sont maintenant débattues par l'opinion publique, notamment le rôle de l'Etat dans l'élimination des inégalités, la participation organisée de la société civile, l'éradication de la violence contre les femmes, la reconnaissance de leurs droits sexuels et reproductifs et la nécessité de partager les responsabilités familiales entre la femme et l'homme.

Les pays du Groupe de Rio espèrent que les nouvelles initiatives qui ont fait l'objet d'un accord en juin dernier lors de la session extraordinaire seront bientôt traduites en programmes concrets, que le Groupe continuera d'évaluer. Le Groupe de Rio attache une importance particulière à l'appel lancé par le Conseil économique et social aux commissions régionales afin que celles-ci développent une base de données contenant des informations sur les projets et programmes des organismes des Nations Unies. La création d'une telle base de données facilitera le suivi et l'évaluation des programmes et projets et, sans aucun doute, elle sera un élément de coordination. La Commission économique et sociale pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a d'ores et déjà mis en place une telle base de données, a précisé le représentant. La Colombie estime que la recherche et la diffusion d'informations spécialisées, ainsi que la formation jouent un rôle essentiel dans l'identification des priorités et dans l'élaboration et l'exécution des plans et programmes. La Colombie estime également que ce serait une grande erreur de laisser mourir l'INSTRAW, qui est le seul institut exclusivement consacré à la recherche et la formation en matière de promotion de la femme.

M. MARIANO SIMON PADROS (Argentine) a réitéré l’engagement de son pays pour la réalisation des objectifs de Beijing. A cet effet, l’Argentine va renforcer ses mécanismes nationaux et compte sur l’appui et la participation de toutes les ONG. M. Simon-Padros a indiqué que l’Argentine déplore que la ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes n’ait pas encore été atteinte. Cet objectif avait été fixé à 2000. Par contre, la délégation a accueilli avec satisfaction les mesures que le Secrétaire général a l’intention d’appliquer ainsi que la consolidation des engagements pris par la communauté internationale dans le document final de la session extraordinaire à l´égard du Programme d’action de Beijing, le Plan d’action de Beijing et la Déclaration finale.

Son pays, a dit le représentant, accorde une attention particulière à la formation, notamment pour l’intégration des sexospécificités dans les opérations de maintien de la paix, mais aussi dans d’autres programmes de l’ONU. Le représentant a estimé qu’il faut partout accorder une grande importance aux questions relatives à l’équité et à l’égalité entre les hommes et les femmes. M. Simon Padros a relevé la priorité que son pays accorde à l’éducation, notamment celle des petites filles et des femmes.

MME EVA LATHAM (Pays-Bas) a déclaré que dans le domaine de l’avancement et de la promotion de la femme, l’écart entre les paroles et les actes demeure énorme, et que la crédibilité de la communauté internationale en est mise en cause. Elle a cité l’exemple d’une femme appelée Léa. Cette dernière est née dans la pauvreté, a été confrontée au colonialisme, au sexisme et aux autres formes de discrimination affectant les femmes, y compris dans le monde de l’emploi. Malgré toutes ces vicissitudes, Mme Latham a ajouté que Léa est restée résolue à créer un monde meilleur, mais qu’elle n’en est pas moins impatiente. Même si Léa n’a que 55 ans, elle souffre maintenant de la discrimination fondée sur l’âge, quand elle veut franchir les obstacles du marché du travail, a dit la représentante.

Mme Latham a affirmé que la liberté d’expression ou de religion ne peut être utilisée contre les femmes, prétextes faisant d’elles des citoyennes de deuxième catégorie. Elle a expliqué que les droits des femmes sont violés chaque fois que les principes de la Déclaration de droits de l’homme ne sont pas respectés. Elle a notamment fustigé les crimes dits "d’honneur". Elle a appelé la communauté internationale à ne pas se limiter à proclamer un attachement béat à la Déclaration des droits de l’homme, mais à mettre en oeuvre les dispositions de celle-ci. Les femmes ont attendu trop longtemps, a-t-elle dit. Après avoir évoqué l’oeuvre accomplie par Eleanor Roosevelt et l’inspiration que cette dernière a donné au monde pour ce qui est des droits de la femme, Mme Latham a affirmé que les femmes vont continuer à lutter jusqu’à ce que tous leurs droits de l’homme soient respectés.

M. REDA REBARS(Egypte) a rappelé que les Etats ayant participé à la session extraordinaire d'évaluation quinquennale de Beijing + 5 ont réaffirmé leur engagement en faveur de la promotion de la femme. L'Egypte se félicite des résultats de cette session et s'engage à en réaliser les objectifs. La pauvreté est le plus grand défi auquel sont confrontés les pays en développement dans ce domaine. Pour que les efforts déployés par ces derniers puissent porter leurs fruits, il est nécessaire de créer un climat international plus équitable. L'autonomisation de la femme et sa promotion ne se limitent pas à la mise en place de législations, il faut également mobiliser des ressources techniques et matérielles au niveau national mais aussi international, tels que ceux identifiés dans le cadre des engagements pris par les pays développés, afin de renforcer le cadre éducatif et sanitaire, a-t-il ajouté.

L'Egypte pense que la promotion de la femme est un élément essentiel du développement de la société et de son progrès. La constitution égyptienne garantit les droits et les libertés fondamentales de tous les citoyens, femmes comme hommes. La santé de la femme rurale et urbaine a reçu une attention soutenue en Egypte. Dans le cadre des efforts d'alphabétisation, et pour combler le fossé éducatif entre filles et garçons dans les villes et les campagnes, des projets d'éducation ont été mis en place.

Le représentant a ensuite déclaré que la recherche commune d'une entente entre peuples et nations dotés de cultures et civilisations différentes a permis le progrès de l’humanité. Chaque peuple doit conserver ses diversités et ses spécificités, a-t-il estimé, mais il ne faut pas que la fierté d'une nation soit un défi aux autres civilisations. Aucune civilisation, quel que soit son niveau de développement économique et militaire, ne peut s'estimer supérieure aux autres. Le représentant a espéré que chaque société pourrait accepter les croyances des autres, conformément au principe du respect mutuel.

MME LINDA TARR-WHELAN (Etats-Unis) a déclaré que de nombreux nouveaux objectifs ont été définis à Bejing et que de grands progrès ont été faits depuis. Le fait que cinq ans après, plus de 4000 délégués se sont réunis en juin dernier pour discuter des questions liées à la femme est en soit même un événement, a ajouté la représentante. Toutefois, nous avons dû reconnaître que des obstacles à l’égalité, demeurent, a-t-elle ajouté. Les négociations n’ont pas toujours été faciles lors de «Beijing + 5» mais nous avons réussi, non seulement à réaffirmer notre engagement mais aussi à identifier de nouvelles préoccupations. Les Etats- Unis auraient souhaité qu’un langage plus fort soit utilisé en ce qui concerne l’orientation sexuelle et la santé reproductive. Elle estime au contraire que le libellé sur la violence est satisfaisant. La représentante a affirmé qu’aujourd’hui, les meurtres par honneur, les mises à mort par le feu et les mutilations génitales ne sont plus considérées comme des questions culturelles. Alors que plusieurs personnes avaient espéré que le langage sur la violence contre les femmes serait affaibli au cours du processus «Beijing +5». La Secrétaire d’Etat américain a souligné lors de la vingt-troisième session extraordinaire que la traite des femmes et des enfants déformait l’économie et menaçait la société. Elle en a conclu que la communauté internationale doit travailler ensemble pour triompher contre ce fléau.

Mme Tarr-Whelan a déclaré qu’il faut combler le fossé qui existe en matière d’éducation entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, le concept d’un salaire égal à travail égal est essentiel, a-t-elle dit, appelant tous les pays à œuvrer en ce sens. La représentante a ensuite évoqué les divers secteurs où la promotion de la femme mérite l’attention particulière des autorités et la collaboration de la société civile. Elle a notamment mentionné, pour ce qui concerne le gouvernement des Etats Unis, les programmes en faveur des groupes minoritaires et un plus grand accès des femmes aux contrats d’achats gouvernementaux.

Estimant que la mondialisation révolutionne la façon dont le monde fonctionne et peut apporter des avantages aux pays en développement, Mme Tarr- Whelan a reconnu que certains pays courent le risque de prendre du retard alors que d’autres galopent. Cette disparité fonctionnelle s’applique aussi aux domaines sociaux, a-t-elle expliqué. Les femmes n’ont toujours pas le même accès au crédit ou aux terres. Rappelant l’une des conclusions du dernier sommet du G8 à Okinawa, au Japon, la représentante a souligné que la communauté internationale doit aider les pays en développement à créer ou renforcer des institutions qui entretiennent la liberté, les opportunités, la sécurité, garantissent la règle de droit et permettent la fourniture des services d’éducation et de santé satisfaisants. Mais c’est à chaque pays qu’incombe la responsabilité de poursuivre des politiques adéquates pour que tous leurs citoyens, y compris les femmes, puissent saisir les chances offertes par la globalisation.

MME SARAH PATERSON (Nouvelle-Zélande) a rappelé que, pendant le Sommet du millénaire, la Nouvelle-Zélande a ratifié le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Elle a exhorté tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à ratifier cet instrument ainsi que son Protocole facultatif afin d’en confirmer l’universalité.

La représentante a regretté que, lors de «Beijing + 5», certains Etats aient hésité à compléter le Plan d'action de Beijing dans tous les domaines. Il est particulièrement important de s'assurer que les voix des femmes autochtones sont entendues, notamment en favorisant leur participation aux délégations officielles. Il est également important de faire en sorte que la Conférence mondiale contre le racisme qui se tiendra l'année prochaine en Afrique du Sud prenne en compte les questions d'égalité entre les sexes dans ses travaux. Il faut en effet veiller à ce que le problème du double fardeau, de la race et du sexe, que doivent supporter de nombreuses femmes, soit étudié.

La persistance de la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, reste choquante. La Nouvelle-Zélande se félicite de l'attention accordée à ce problème lors de «Beijing + 5» ainsi que pendant le Sommet du millénaire, en particulier pendant la réunion des femmes Chefs d'Etat. Les obstacles à la promotion de la femme et à leur accès aux sphères de responsabilité doivent être brisés, tant au niveau national qu'au niveau international. La Nouvelle-Zélande est déçue de constater que l'objectif 50/50 de parité entre les sexes au Secrétariat de l’ONU qui avait été fixé pour 2000, n'a pas été atteint. Il est vrai que des progrès ont été effectués mais la Nouvelle-Zélande demande au Secrétaire général et à tous les acteurs du système des Nations Unies de mettre en place, de toute urgence, des stratégies concrètes en vue de parvenir à cet objectif de parité.

Le rôle des femmes dans la résolution des conflits et dans le maintien de la paix a été reconnu lors de la session extraordinaire. Il est donc particulièrement important que les travaux des Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité tiennent compte des problèmes d'égalité entre les sexes. La représentante a rappelé à cet égard que les femmes et les enfants souffrent exagérément des violentes conséquences des conflits et, en même temps, souvent ce sont les femmes et les enfants qui restent et doivent réparer ces mêmes dégâts. C'est pourquoi les Nations Unies doivent s'assurer de la pleine participation des femmes et des fillettes dans leurs opérations en faveur de pays ou de communautés touchées par des conflits, et prendre des mesures spéciales pour répondre à leurs besoins spécifiques. E

M. MOTHKIR NASSER AL-HAJERI (Emirats Arabes Unis) a déclaré que son pays accorde une attention particulière aux droits des femmes. Il a noté le rôle dynamique des organisations féministes tout en soulignant l’importance des lois qui garantissent les droits des femmes dans le cadre familial, en tant que mères et en tant que sœurs. Il a aussi souligné le retrait de l’analphabétisme aux Emirats arabes unis et l’augmentation sensible du nombre des femmes à l’éducation supérieure. Le représentant a ajouté que les Emirats sont parmi les premiers pays de la région à avoir encouragé la participation des femmes aux conférences internationales et aux séminaires. Les Emirats arabes unis ont pris des mesures importantes pour offrir aux femmes des opportunités appréciables dans tous les domaines économiques, tenant pleinement compte des préceptes islamiques, a-t-il précisé.

Le représentant a aussi déclaré que la dette représente toujours un grand obstacle pour certains pays en développement. Il a lancé un appel aux pays développés et aux institutions financières pour la réduction de la dette et la résolution des conflits régionaux, afin que les pays en développement bénéficiant cette aide s’adonnent pleinement à l’essor et à l’avancement des femmes.

Le représentant a affirmé que les femmes palestiniennes des territoires occupés sont en butte aux agressions des autorités israéliennes qui continuent d’enfreindre les instruments juridiques internationaux, particulièrement ceux visant la protection des femmes et des enfants. Il a lancé un appel en faveur d’une solution juste et pacifique dans ces territoires, conforme au principe ‘’Terre contre paix’’.

MME ASENACA ULUIVITI (Fidji) a déclaré que la mondialisation a porté atteinte à certaines structures de la société fidjienne qui protégeaient traditionnellement les femmes. La représentante a appelé les Nations Unies à fournir une assistance à son pays pour lutter contre les problèmes économiques et culturels des femmes. Elle a rappelé que Fidji a ratifié la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en 1995. La représentante a ensuite exposé les nombreuses mesures adoptées pour la mettre en œuvre, notamment l'adoption d'un plan sur 10 ans pour la promotion de la femme, ainsi que la création du Conseil consultatif pour les femmes qui coordonne les activités de différents ministères, de la société civile et des organisations non gouvernementales. Elle a déclaré que les organismes administratifs fidjiens sont devenus plus sensibles aux questions d'égalité entre les sexes. Malgré les difficultés auxquelles se heurte Fidji, le Gouvernement est toujours prêt à lutter contre les problèmes auxquels doivent faire face les femmes

et à faire en sorte qu'elles connaissent des jours meilleurs. Fidji estime que la pleine participation des femmes et le respect de leurs droits sont nécessaires pour atteindre les objectifs du développement ainsi que ceux que s'est fixé la communauté internationale, notamment dans le domaine du commerce. La représentante a estimé qu'un partenariat pacifique est nécessaire pour remplir ces objectifs.

MME GUADALUPE GOMEZ MAGANDA (Mexique) a assuré que son pays va continuer à travailler à la promotion de la femme en tenant compte des spécificités régionales. Les mesures prises jusqu’ici par le Gouvernement mexicain ont été nombreuses, notamment dans le cadre de la Constitution et sur le plan juridique.

La représentante a déclaré que l’intégration de la problématique hommes/femmes dans les politiques relatives aux zones pauvres et notamment celles ciblant les groupes défavorisés tels que les femmes autochtones, est une dominante de l’approche mexicaine. Le Mexique veut garantir à court terme l’accès aux soins de santé primaires à toutes ces femmes. Le Mexique veut également réaliser un partage plus juste des revenus entre les hommes et les femmes.

Mme Gomez Maganda a affirmé que son pays a lancé une réforme juridique pour protéger les femmes et les petites filles, notamment de la violence au foyer. Les dispositions visent aussi à aider les victimes. Mme Gomez Maganda a ajouté que parmi les projets lancés au Mexique avec l’appui de la communauté internationale, deux méritent d’être soulignés: tout d’abord, le renforcement des capacités institutionnelles, avec le concours des ONG et l’appui d’institutions comme la Banque mondiale; ensuite, la mise sur pied d’un système d’indicateurs pour le suivi de la situation des femmes évaluant notamment l’impact des actions prioritaires. Ce système de statistiques ventilées par sexe a suscité un intérêt dans les autres pays d’Amérique latine. L’objectif global du Mexique, a conclu Mme Gomez Moganda, est de parvenir à la parité des hommes et des femmes dans tous les domaines de la vie publique et de la société tout entière.

M. ZHANG LEI (Chine) a déclaré que les femmes jouent toujours un rôle essentiel dans le développement et le progrès de la société humaine. La réalisation de l'égalité entre les sexes reste l'objectif de la lutte incessante que mènent les femmes dans le monde entier. A présent, tous les pays sont confrontés à la question de savoir comment prendre les actions et les initiatives sur lesquelles les participants à la session extraordinaire de l'Assemblée générale sont parvenus à un accord et réaliser efficacement les droits des femmes, qui représentent la moitié de la population mondiale. Le nombre de pauvres dans le monde est en augmentation constante et les femmes y sont très nombreuses. La pauvreté est devenue le principal obstacle à l'autonomisation de la femme.

Le représentant a estimé que les efforts à court terme de la communauté internationale devront se concentrer sur l'assistance aux femmes pauvres afin de leur permettre d'être indépendantes économiquement. Les pays développés doivent faire preuve de la volonté politique nécessaire pour honorer leurs engagements. La participation des femmes à la réalisation de l'égalité entre les sexes devra aussi être renforcée. En outre, le représentant a appelé à maintenir le rôle positif des Nations Unies, particulièrement dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité, qui à leur tour facilitent les avancées internationales dans la promotion de la femme.

MME ILHAM AHMED (Soudan) a déclaré que le principe d’équité est un axe fondamental de la politique de son pays. Elle a déploré que malgré les efforts inlassables déployés par les gouvernements nationaux et sur le plan international depuis Beijing, notammnent pour éliminer les violences contre les femmes et accélérer leur promotion sociale des faiblesses demeurent. Le Soudan réaffirme sa déterminantion d’honorer les engagements pris lors de la session extraordinaire. A cet égard, Mme Ahmed a souligné qu’il faut notamment soutenir les pays en voie de developpement afin qu’ils puissent exécuter les mesures identifiées dans le Document final.

Le fardeau et le service de la dette constituent encore, selon la représentante un obstacle supplémentaire pour la mise en oeuvre des programmes de promotion de la femme. Mme Ahmed a ajouté que les sanctions prises contre certains pays sont d’autres facteurs qui entravent leur réalisation. La majorité des pays, et surtout les pays en voie de developpement et les pays les moins avancés sont menacés de marginalisation. Elle a expliqué qu’une intégration et une prise en compte des contrecoups de la mondialisation sont nécessaires, ainsi que l’élimination de la pauvreté.

Mme Ahmed a évoqué l’impact de toutes les formes de discrimination et d’exploitation, y compris l’influence des guerres et des conflits régionaux sur les femmes. Elle a notamment mentionné l’agression israélienne dans les territoires occupés. La représentante a appelé à instaurer une société saine et stable à l’intérieur de laquelle la femme jouerait pleinement son rôle, mais Mme Ahmed a mis en garde la communauté des nations contre la croyance selon laquelle il y aurait une civilisation meilleure que d’autres.

M. S. RAMACHANDRA REDDY (Inde) a regretté qu'en dépit de nouvelles initiatives et de nouveaux engagements, la situation des femmes se détériore progressivement. Il a cité le rapport d'UNIFEM dans lequel il est souligné que la mondialisation a aggravé les inégalités entre les hommes et les femmes. La mondialisation a également réduit les ressources que les gouvernements peuvent consacrer au développement ainsi qu'à la réalisation des objectifs identifiés lors des grandes conférences des Nations Unies, y compris des sessions extraordinaires de l'Assemblée générale.

Le représentant a noté que les sociétés qui ont progressé le plus rapidement sont les sociétés les plus égalitaires pour ce qui est des rapports entre les hommes et les femmes. L'égalité entre les sexes est donc décisive au processus de développement. Il faut donc s'assurer que les femmes ne sont pas marginalisées et mettre fin à la féminisation croissante de la pauvreté. Le représentant a jugé contradictoire que d'un côté les forces internationales dominées par la mondialisation restreignent la capacité des gouvernements à agir dans le domaine du développement, alors que, de l'autre, on demande à ces mêmes gouvernements de réaliser des objectifs fixés lors de conférences internationales. Il a regretté que les engagements en matière de coopération internationale pour le développement ne soient pas tenus par les pays donateurs. En conclusion, le représentant a déclaré que le Conseil de sécurité peut s'informer des développements intervenant au sein des organes qui dépendent du Conseil économique et social, mais qu'il doit s’abstenir de donner des directives politiques lors du débat sur les femmes dans les conflits armés, qui aura lieu le 24 octobre. L'Inde est d'avis qu'il faut donner la priorité à la promotion de la femme et non pas dresser des "tangentes imaginaires" avec les questions de sécurité.

MME LISA D’URSO (Saint-Siège)a déclaré que malgré les efforts déployés depuis Beijing, les fléaux de la pauvreté, de l’analphabétisme, les inégalités sociales, économiques et politiques, de la violence et de la discrimination persistent. Elle a rappelé qu’en même temps, le fardeau de plus en plus lourd de la dette n’a toujours pas été allégé et qu’un nombre croissant de femmes sont forcées de fuir leurs foyers, affectées par la guerre. Mme D’Urso a aussi évoqué les retombées néfastes de la mondialisation, les ravages du VIH/sida et la diminution des contributions financières internationales qui étouffent les efforts de développement durable, de l’égalité et de la paix.

La représentante a dit sa joie de constater que le document adopté par la Session spéciale reconnaît l’importance d’une approche globale et spirituelle. Elle a également souligné l’importance de la prépondérance de l’éducation comme base du développement, tel que reflété dans le texte final. Le Saint-Siège, a-t- elle dit, est particulièrement satisfait de constater que la famille y a été reconnue comme base de la société, unité dans laquelle la femme joue un rôle crucial. Mais elle a dit la déception du Saint-Siège quant à l’absence de consensus sur plusieurs questions, notamment sur la question de l’élargissement des mesures d’allègement de la dette, celle des restrictions du commerce illicite des armes de petit calibre, sur la protection des établissements sanitaires qui refusent d’offrir des services non conformes à leurs croyances religieuses ou règles éthiques. Mme D’Urso a conclu en affirmant que dans la mesure où aucune nation ne peut, isolément, relever les formidables défis auxquels les femmes sont confrontées, il appartient à l’humanité entière de prendre ses responsabilités dans un effort de solidarité commune.

MME ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a regretté que, dans de nombreuses sociétés, les droits des femmes ne soient pas pleinement protégés. Certaines pratiques culturelles, traditionnelles et sociales limitent leur liberté ou même la nient. Les femmes ne peuvent pas accéder aux postes clefs et, par conséquent, leurs décisions et leurs choix ne peuvent être entendus et elles ne possèdent aucun moyen d'améliorer leur existence. La délégation de Saint-Marin estime que les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans l'élimination des inégalités entre les sexes. La coopération déployée par les femmes elles-mêmes a aussi porté des fruits au niveau économique et social ainsi que dans le rapprochement Nord- Sud.

Comme dans tous les pays européens, la réalisation de l'égalité des sexes est plus facile pour les femmes à Saint-Marin. Grâce à des conditions économiques favorables, ce pays a un taux de participation des femmes qui reste inimaginable dans la plupart des autres pays. Toutefois, l'égalité a été difficile et longue à réaliser dans le domaine législatif, et n'est pas encore complète, a reconnu la représentante. Ainsi la loi sur la nationalité de Saint-Marin ne permet-elle pas encore aux femmes de transmettre leur nationalité.

MME ADELA HACHEMI FARHADI (Afghanistan) a rappelé que dans la partie de l'Afghanistan qui se trouve sous l'occupation des Tabilban, les écoles de filles sont fermées. Dans la partie administrée par l'Etat islamique de l'Afghanistan, les écoles de filles sont ouvertes et le Gouvernement encourage les organisations non gouvernementales d'assister les femmes. Les femmes de l'Afghanistan méritent donc une attention spéciale. La représentante a bien accueilli le fait que l'UNIFEM reconnaît la nécessité d'établir dans certains pays musulmans un dialogue englobant les vues islamiques. Il a rappelé qu'en octobre de l'année dernière, une réunion importante a été organisée à Amman, en Jordanie, réunissant des défenseurs des droits des femmes, des religieux et des politiciens pour débattre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes dans le contexte de la loi islamique, la sharia. Selon elle, les participants ont débattu la question d'une façon très constructive. Elle a proposé à l'Organisation de la Conférence islamique de préparer une réunion où les délégués, hommes et femmes des pays islamiques viennent débattre cette question. Une telle réunion est nécessaire, car les Taliban, sur les recommandations des associations extrémistes d'Uléma pakistanais, ont forgé une interprétation extrémiste, rétrograde et obscurantiste de la sainte religion de l'Islam. Ce qui n'a pu être appliqué au Pakistan même, est appliqué en Afghanistan par la force des baïonnettes, a-t-elle affirmé.

Les Uléma de l'Afghanistan qui n'ont pas la liberté de s'exprimer aujourd'hui, avaient approuvé l'éducation des filles et des femmes depuis 1939, a poursuivi la représentante. Depuis 1959, les femmes afghanes travaillaient, surtout dans les domaines de l'éducation et de la santé. Les mercenaires Taliban et leurs alliés extrémistes, étrangers, en collaboration étroite avec le personnel militaire de notre voisin du Sud, continuent de commettre les crimes de guerres et des crimes contre l'humanité à l'égard de la population civile d'Afghanistan y compris les femmes. Plusieurs milliers de familles ont été déplacés par les offensives des Taliban. Une assistance plus élargie par la communauté internationale est vitale pour sauver la vie de ces réfugiés parmi lesquels les premières victimes sont les femmes et les enfants.

MME RANIA HAJ ALI (République arabe syrienne) a déclaré que lorsque nous insistons sur l’importance de la promotion des femmes et la nécessité d'améliorer leur situation, cela ne signifie pas que certains doivent abandonner leurs droits pour les donner aux femmes. Cela signifie par exemple que les droits des femmes en matière d'éducation et de santé doivent être garantis et réalisés. On ne peut ignorer le rôle de la femme dans le développement de la société, notamment en tant que mère. En République arabe syrienne, le nombre de femmes élèves et étudiantes n'a cessé d'augmenter. L'analphabétisme des femmes a reculé. La femme syrienne participe à la vie publique de manière complète et efficace. Elle exerce ses droits sociaux, économiques et culturels de manière démocratique.

La représentante a ajouté que les autorités syriennes ont entrepris de modifier les lois afin de tenir compte de l'évolution du pays et de sa société, qui compte notamment un nombre croissant d'avocates. Le Ministère du travail syrien coopère avec l'Organisation international du travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) afin d'améliorer l'insertion professionnelle des femmes, en particulier des femmes handicapées, et de leur donner de meilleurs outils pour lutter contre la pauvreté. La représentante a rappelé que la Conférence de Beijing a insisté sur le fait que l'occupation étrangère porte atteinte aux droits des femmes. Elle a déclaré que les femmes arabes souffrant de l'occupation israélienne sont particulièrement touchées par ce problème. Elle a ajouté qu'il n'y a pas de paix sous l'occupation et que, sans paix, aucun développement ne peut avoir lieu. En conclusion, la représentante a indiqué que la Constitution syrienne garantit les droits des hommes et des femmes et que la législation syrienne reflète également ce souci d'égalité.

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador)a déclaré que dans son pays, les femmes représentent 52% de la population mais seulement 37% de la population économique active. Il a affirmé qu’en El Salvador l’Institut salvadorien pour la promotion de la femme (ISDEMU) coordonne, en collaboration étroite avec toutes les institutions compétentes, les activités en faveur de l’avancement de la femme. Le représentant a évoqué les réformes et progrès enregistrés sur le plan législatif, notamment la Convention de Belem do Pará, pour l’éradication de la violence faite aux femmes. Par ailleurs, El Salvador a désigné le 25 novembre comme “Journée nationale de la lutte contre la violence à l’égard des femmes”.

M. García González a souhaité que des ressources adéquates -y compris un financement, s’il y a lieu à partir des fonds de l’ONU- soient rapidement accordées à l’Institut international de recherche et de promotion de la femme (INSTRAW), afin d’octroyer à cet organisme unique en son genre, les moyens visant à réaliser ses travaux. Le représentant a souligné l’importance de tenir compte des dispositions sexospécifiques dans toutes les activités des Nations Unies.

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