LES DELEGATIONS ATTENDENT DE LA CONFERENCE DE 2001 SUR LE COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES UNE INFLUENCE DECISIVE SUR LE RELEVEMENT DE L'AFRIQUE
Communiqué de Presse
AG/DSI/248
LES DELEGATIONS ATTENDENT DE LA CONFERENCE DE 2001 SUR LE COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES UNE INFLUENCE DECISIVE SUR LE RELEVEMENT DE LAFRIQUE
20001003La Commission du désarmement et de la sécurité internationale a poursuivi cet après-midi son débat général sur lensemble des points inscrits à son ordre du jour. Dans ce cadre, de nombreuses délégations ont fait part de limportance quelles accordent à la convocation, en 2001, dune Conférence sur le trafic illicite des armes légères. Soulignant les enjeux de la Conférence, le représentant de lAfrique du Sud a particulièrement insisté sur le fait que la renaissance du continent africain, gravement touché par ce phénomène, sera étroitement lié au succès de cette rencontre. Plusieurs autres représentants ont appelé de leurs voeux ladoption dun programme daction à lissue de la Conférence qui contienne des mesures contraignantes pour les Etats. Le représentant de Costa Rica a fait remarquer que les principales puissances responsables du maintien de la paix et de la sécurité internationales en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, sont paradoxalement les acteurs majeurs du commerce des armes. Le représentant a donc lancé un appel pressant à ces Etats afin quils se dotent dinstruments de contrôle en matière dexportations darmes légères.
Lon a également souligné limportance pour la Conférence dêtre le catalyseur des multiples initiatives engagées au niveau régional dans le domaine de la lutte contre le trafic illicite des armes. LAfrique du sud a indiqué quelle présentera un projet de résolution relatif au commerce illicite des armes légères au cours de la présente session. Pour sa part, le Costa Rica a informé les membres de la commission de la mise en circulation dun document officiel ayant trait au renforcement de la coopération douanière et policière internationale. Plusieurs intervenants ont souligné quau dela des mesures adoptées par la Conférence, cest lefficacité de leur mise en oeuvre qui permettra de juger des véritables progrès réalisés.
Sagissant plus particulièrement des questions nucléaires, le représentant de la Chine a critiqué certaines tentatives unilatérales visant à obtenir une supériorité absolue en matière de sécurité. Il a mis en garde la Commission contre les conséquences qui résulteraient d'un amendement du Traité ABM sur la limitation des systèmes de missiles antibalistiques que les Etats-Unis et l'ancienne URSS avaient signé en 1972. "Ce Traité va bien au-delà des relations bilatérales entre ces deux pays, a-t-il expliqué et toute tentative visant à en violer les dispositions minera l'équilibre stratégique dans le monde, mettra en danger la confiance entre Etats et aura des conséquences à long terme sur la paix et la sécurité internationales ainsi que sur les processus de désarmement et de contrôle des armements". Il a annoncé que son pays, en accord notamment avec le
Bélarus et la Russie, présentera pour la seconde fois un projet de résolution sur la préservation du Traité ABM. De son côté, le représentant de l'Egypte, appuyé par les Emirats arabes unis et la Jamahiriya arabe libyenne, ont fait état de leurs préoccupations face à l'attitude d'Israël, seul Etat de la région du Moyen- Orient à n'avoir pas adhérer au Traité sur la non prolifération des armes nucléaires.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Bangladesh, Indonésie, Emirats arabes unis, Afrique du Sud, Chine, Japon, perou, Costa Rica, Egypte, Jamahiriya arabe libyenne et Norvège.
La Commission poursuivra son débat général mercredi 4 octobre à 15 heures.
Débat général
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh)a rappelé que le désarmement est un aspect fondamental de laction des Nations Unies en faveur du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Pour le Bangladesh a-t-il déclaré, laugmentation des budgets militaires au cours de lannée 1999 reste très préoccupante et nous sommes inquiets face à limpossibilité pour la Conférence du désarmement de saccorder sur un programme de travail, au cours de sa précédente session. Toutefois il a observé des signes dun consensus international favorable à lélimination des armes de destruction massive et la ratification par la Fédération de Russie de START II ainsi que les résultats de la récente Conférence de révision du TNP sont, à cet égard, des signes encourageants, a-t-il souligné. Poursuivant, il a estimé quil est désormais de la plus haute importance que le Traité dinterdiction complète des essais nucléaires devienne universel.
Sagissant de la question particulièrement préoccupante du transfert illicite des armes légères, le représentant sest félicité de la tenue lan prochain dune Conférence sur le commerce illicite des armes légères dont il sattend à ce quelle aboutisse à ladoption de mesures efficaces, afin de mettre fin aux menaces quelles font peser sur la sécurité humaine. Quant à la question du traité dinterdiction complète des essais nucléaires, le représentant a exhorté les Etats qui ne lont pas encore fait, et particulièrement lInde et le Pakistan, à ratifier cet instrument fondamental pour le désarmement nucléaire.
En tant quEtat partie à la Convention sur les armes biologiques, le Bangladesh est pleinement conscient des obligations qui lui incombent et sen acquitte avec sérieux. Il souligne toutefois lévidente nécessité de finaliser un régime de vérification de lapplication du traité. En attendant, le représentant a invité tous les Etats qui ne lont pas encore fait à ratifier la Convention sur les armes chimiques.
Il a également attiré lattention sur les nouveaux défis posés en matière de désarmement régional et, à cet égard, le Bangladesh attache une très grande importance à laction que mènent les centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le développement. Il a plaidé pour plus de soutien à ces institutions et pour quelles soient dotées de moyens financiers adéquats. Il a, par ailleurs, regretté que le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique ne soit pas effectivement dirigé depuis Katmandou mais depuis New York. Pourtant, a-t-il déclaré, le Gouvernement du Népal a affirmé à plusieurs reprises la volonté de sacquitter des obligations qui lui incomberaient en tant que pays hôte du centre. Nous regrettons que le rapport du Secrétaire général sur le Centre nenvisage aucune mesure de délocalisation du Centre vers Katmandou.
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a rappelé quil existe toujours 35 000 armes nucléaires dans le monde et que si des progrès ont été réalisés en ce qui concerne leur réduction, avec notamment la ratification de START II par la Fédération de Russie, ce type darme est de nouveau sur le devant de la scène. En effet, a souligné le représentant, au lieu de progresser sur la voie de leur destruction, certaines puissances nucléaires consolident leur infrastructure nucléaire, et procèdent à leur sophistication. Pour le représentant, ces Etats violent larticle VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a néanmoins constaté que la Conférence de révision du TNP a abouti à des résultats qui seront déterminants pour lavenir du désarmement nucléaire. De nouvelles approches en matière de désarmement nucléaire ont été définies, prévoyant notamment la diminution du rôle des armes nucléaires dans la sécurité, afin de minimiser la menace de recours à de telles armes. Le ferme engagement pris par les puissances nucléaires de détruire leurs stocks darmes nucléaires ne sest toutefois pas accompagné dun calendrier de mise en oeuvre, a-t-il regretté. Certes ce sont des obligations qui ont été contractées, mais leur mise en oeuvre est renvoyée sine die. Cette situation pose alors la question de la relance des négociations relatives au désarmement nucléaire, a souligné le représentant. En effet il sagit pas seulement de parvenir à une diminution de limportance stratégique des armes nucléaires mais de faire en sorte que les Etats concernés modifient leurs doctrines nucléaires afin que ce type darme ne soit plus au coeur de la sécurité des alliances militaires. Le représentant a par ailleurs relevé que les arsenaux nucléaires tactiques ne sont toujours pas couverts par un instrument international et à cet égard il est davis que ladoption dun traité relatif à la production de matière fissile renforcerait la légitimité du TNP.
Evoquant la tenue dune Conférence sur le trafic illicite des armes légères, le représentant a précisé quun tel événement devrait aboutir à ladoption dun programme daction contenant des règles internationales contraignantes pour les Etats. Le représentant sest enfin félicité des activités entreprises depuis une décennie par le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique. De telles actions ont permis dexplorer de nouvelles pistes daccords régionaux en matière de désarmement. Aussi, a-t-il appelé de ses voeux la poursuite des activités du Centre de Katmandou.
M. MOHAMMAD SAMHAN (Emirats arabes unis)a regretté que malgré les résultats positifs de la Conférence de révision du TNP, la Conférence mondiale du désarmement à Genève ne soit pas parvenue à s'entendre sur un programme de travail portant sur le désarmement nucléaire. Cette situation n'est compatible ni avec les résultats de la Conférence du TNP ni avec les conclusions du Sommet du millénaire. Le représentant a appelé les Etats dotés de l'arme nucléaire à redoubler d'efforts en vue de parvenir à une réduction substantielle de leurs arsenaux. Mais, a-t-il poursuivi, la sécurité ne doit pas se limiter au seul aspect des armes de destruction massive; elle doit également toucher au renforcement des mécanismes du maintien de la paix et de la diplomatie préventive. A cet égard, nous estimons que les arrangements de sécurité nationaux et régionaux constituent des mesures prioritaires de renforcement de la transparence et de la confiance. Nous avons adhéré au TNP, au TICE, à la Convention sur les armes chimiques et nous travaillons à l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient, y compris dans le Golfe d'Oman. Nous lançons donc un appel à la communauté internationale pour qu'elle fasse pression sur Israël afin qu'elle devienne partie au TNP et qu'elle place ses installations nucléaires sous le contrôle de l'AIEA. La paix dans la région du Golfe ne pourra devenir une réalité tant que certains pays continueront de posséder ces armes, créant ainsi un déséquilibre régional. La paix exige la promotion d'un dialogue bilatéral et multilatéral sur la base du respect de l'intégrité territoriale, du non-recours à la force et de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a souligné les résultats positifs de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La mise en oeuvre de lengagement ferme et explicite pris par les Etats dotés de larme nucléaire déliminer leurs arsenaux, permettra de mesurer les progrès en matière de désarmement nucléaire dans les 5 années à venir. Le représentant a également souligné le succès de la 2ème réunion des Etats parties à la Convention dOttawa. A cet égard, il a rappelé lappel lancé par les dirigeants du monde lors de lAssemblée du millénaire en faveur dune ratification universelle de la Convention dOttawa. Le représentant a indiqué par ailleurs que son pays soutient pleinement les travaux du Groupe dEtats parties chargé délaborer un protocole relatif au renforcement de lefficacité de la Convention sur linterdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes biologiques et sur leur destruction. Sagissant de la question des armes chimiques, le représentant sest réjoui de la présentation par les Etats-Unis en mai de cette année de déclarations industrielles, ce qui a permis non seulement de donner un sens mais également de renforcer le régime de vérification industrielle de la convention. LAfrique du Sud, consciente du fait que la responsabilité de la destruction des armes chimiques incombe à chaque Etat, rappelle que léradication de ces armes terrifiantes relève de lintérêt de la communauté internationale dans son entier.
Le représentant a ensuite abordé la question de la convocation, au plus tard en 2001, dune Conférence sur le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. A cet égard, il a insisté sur le fait quau-delà des décisions proprement dites, qui seront adoptées par la Conférence, ce sont les résultats de leur mise en oeuvre qui permettront de juger des succès qui seront remportés dans la lutte contre le trafic illicite de ce type darme. LAfrique du Sud se réjouit des manifestations de plus en plus nombreuses de la volonté politique des gouvernements de lutter contre la prolifération des armes légères. LAfrique du Sud est particulièrement préoccupée par laccumulation excessive des armes classiques sur le continent africain. Un tel phénomène est non seulement à lorigine de nombreuses pertes de vies humaines mais il saccompagne dun effet direct et négatif sur la renaissance de lAfrique. Pour le représentant, stabilité et sécurité sont les conditions essentielles du développement socioéconomique et du progrès de la démocratie en Afrique. Or, sécurité et stabilité ne sauront être établies si lon ne lutte pas efficacement contre la prolifération des armes classiques et contre le trafic illicite des armes légères. Dans ce combat, il est de la plus haute importance dassurer la destruction des surplus darmes. Mon pays, a souligné le représentant, sest engagé dans une politique qui vise à se débarrasser des armes légères obsolètes, en les détruisant plutôt quen procédant à leur vente.
LAfrique du Sud est davis quun intérêt renouvelé devrait être accordé aux questions du rôle et de limportance de la Convention sur certaines armes classiques. Par ailleurs, elle est particulièrement préoccupée par linertie des travaux de la Conférence du désarmement, mécanisme créé il y 22 ans et qui ne reflète plus les réalités actuelles. Enfin, lAfrique du Sud se portera coauteur de deux projets de résolution au cours de la présente session. Le premier vise à ladoption dun nouvel agenda dans le domaine du désarmement nucléaire. Le second aura pour objet le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. LAfrique du Sud espère que ces deux projets de résolution seront adoptés sans vote.
M. HU XIAODI (Chine) a regretté qu'un certain pays adopte une approche unilatérale dans les affaires internationales tentant ainsi d'obtenir une supériorité absolue en matière de sécurité. Le Traité ABM sur la limitation des systèmes de missiles antibalistiques signé entre les Etats-Unis et l'ancienne URSS en 1972 continue de constituer la pierre angulaire de la stabilité dans le monde et va bien au-delà des relations bilatérales entre ces deux pays. Ce Traité a des conséquences directes sur la sécurité de tous les Etats et cest pour ces raisons quil devrait être strictement respecté. Toute tentative visant à en violer les dispositions minera l'équilibre stratégique dans le monde, mettra en danger la confiance entre Etats et aura des conséquences à long terme sur la paix et la sécurité internationales ainsi que sur les processus de désarmement et de contrôle des armements.
Le représentant a rappelé que la 54ème session de l'Assemblée générale a adopté une résolution sur la préservation et le respect du Traité ABM aux termes de laquelle elle a exprimé une certaine préoccupation de voir le projet américain de système de défense antimissile mettre en danger la confiance et la coopération internationale. La décision du Président américain de ne pas déployer un tel projet est un signe de sagesse bien que nous notons que ce programme n'ait pas été complètement abandonné. Bien au contraire les recherches se sont même intensifiées. La Première Commission devrait accorder une attention particulière à cette question au cours de la présente session, a précisé le représentant. La Chine se propose avec dautres pays notamment le Bélarus et la Russie de présenter pour la seconde fois un projet de résolution sur le Traité ABM.
Le représentant a également attiré l'attention de la Commission sur la nécessité de prévenir une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Certains prétendent qu'il n'existe pas une telle course aux armements mais seulement des tentatives de la part de certains pays qui souhaitent obtenir une supériorité militaire dans l'espace ainsi qu'une supériorité sur terre depuis l'espace. Cette prétention est une source de profonde préoccupation. Le fait qu'il n'existe pas actuellement de course aux armements dans l'espace ne devrait pas servir d'excuse à certains pour s'opposer au lancement de négociations devant mener à lélaboration d'un instrument juridiquement contraignant. Le représentant a appuyé l'initiative du Président de la Fédération de Russie d'organiser à Moscou une conférence internationale sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique.
Abordant la question des missiles et de leur prolifération, le représentant a estimé que toute approche unilatérale qui se ferait au détriment de la stabilité stratégique dans le monde aggravera plutôt qu'elle ne résoudra ce problème. Tout en se déclarant opposé aux mesures de contrôle répressives qui sont par nature discriminatoires et n'offrent pas de solution à long terme, le représentant a suggéré que toute solution passe par le respect de la Charte des Nations Unies et des autres normes régissant les relations internationales tout en s'abstenant de s'immiscer dans les affaires internes des Etats. Un régime non discriminatoire international de contrôle des missiles devrait être élaboré.
Le représentant a dautre part fait état de la préoccupation que lui inspire la stagnation des travaux de la Conférence du désarmement. Nous estimons qu'un traité d'interdiction de la production des matières fissiles serait de nature à promouvoir le désarmement et la non-prolifération nucléaires. Nous soutenons le lancement de négociations dans un futur proche relatives à un tel traité au sein de la Conférence du désarmement. En même-temps, les revers infligés au Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires, les tentatives de saper les dispositions du Traité ABM et de développer un système de défense antimissile balistique pourraient porter atteinte aux principes et objectifs d'un traité d'interdiction des matières fissiles. Le représentant a rappelé que l'Assemblée générale a adopté depuis des années à une majorité écrasante une résolution sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace qui réitère clairement que la Conférence du désarmement devrait jouer un rôle clef dans les négociations multilatérales portant sur la conclusion d'un instrument capable de prévenir une telle évolution. Nous estimons que cette menace est imminente et de ce fait qu'il est nécessaire de lui accorder la priorité par rapport à un traité d'interdiction des matières fissiles.
M. SEIICHIRO NOBORU (Japon) a rappelé lengagement pris par les dirigeants du monde entier lors de lAssemblée du millénaire, doeuvrer en faveur de lélimination des armes de destruction massive. Les succès de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ont mis fin aux tendances négatives qui caractérisaient ces dernières années laction internationale en la matière. Le document final adopté à lissue de la Conférence est la preuve de la volonté de la communauté internationale de maintenir et de renforcer le régime de la non-prolifération nucléaire. Toutefois, il nous appartient de mettre en oeuvre les engagements contractés dans ce document. Le Japon souhaiterait que lAssemblée du millénaire prenne des initiatives importantes en matière de désarmement nucléaire. Cest la raison pour laquelle mon pays présentera un projet de résolution indiquant clairement les voies à prendre pour parvenir à un monde exempt darmes nucléaires. A cet égard, il est très important que les Etats dont les ratifications sont indispensables à lentrée en vigueur du Traité dinterdiction complète des essais nucléaires, adhèrent à cet instrument pour quil entre le plus vite possible en application. La finalisation du projet de convention sur linterdiction de la fabrication de matière fissile lest tout autant, a-t-il ajouté. A cet égard, il a estimé quil était dune importance cruciale que les Etats-Unis et la Fédération de Russie réduisent de façon substantielle leurs armements stratégiques offensifs. Il a insisté dautre part sur limportance de la conclusion de START III et les Etats concernés doivent envisager de prendre les mesures unilatérales nécessaires en matière de réduction des arsenaux nucléaires, conformément à ce qui est stipulé dans le document final de la Conférence de révision du TNP. Le Japon insiste par ailleurs sur la nécessité de renforcer les capacités de vérification nucléaires pour assurer lavènement dun monde exempt darmes nucléaires.
Evoquant la question des armes légères, le représentant sest félicité des multiples initiatives prises en ce domaine à léchelle régionale. La Conférence de 2001 sur le trafic illicite des armes légères devra aboutir à la consolidation et au renforcement de tels efforts, a-t-il déclaré. Le Japon a présenté plusieurs résolutions sur la question des armes légères depuis 1995 et a soutenu à hauteur de 3,5 millions de dollars les activités entreprises par les Nations Unies dans ce secteur. Il continuera à jouer un rôle clef dans la lutte contre la prolifération des armes légères, en présentant notamment un candidat à la présidence de la Conférence de 2001.
Le Japon est enfin particulièrement préoccupé par la prolifération des missiles balistiques capables de transporter des armes de destruction massive. Cette tendance, qui constitue une menace à la paix et à la sécurité de différentes régions, mais également à léchelle internationale, représente un nouveau défi que la communauté internationale doit relever.
M. JORGE VALDEZ (Pérou) s'est félicité des résultats de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui apporte une contribution décisive aux efforts de la communauté internationale en faveur du désarmement. Néanmoins il reste encore beaucoup à faire a insisté le représentant qui a évoqué à cet égard, la persistance des doctrines nucléaires, la résistance aux mesures concrètes de désarmement, l'absence de garanties de sécurité et le maintien de l'état d'alerte des armes nucléaires. Pour renverser cette tendance, le représentant a soutenu les mesures préconisées par le Secrétaire général comme la convocation d'une conférence internationale sur les moyens de parvenir à l'élimination du danger nucléaire.
Le représentant a rappelé que depuis le mois de juillet de cette année, son pays assume la vice-présidence et la coordination pour l'Amérique latine et les Caraïbes de la Commission préparatoire pour l'établissement d'un système international de vérification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il a rappelé également que le Pérou a accueilli le Siège de la Conférence annuelle des Etats qui sont membres de l'Agence pour l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine. Le Pérou qui fait partie de la zone exempte d'armes nucléaires créée en vertu du Traité de Tlatelolco, accorde une importance capitale à létablissement de telles zones. Cest ainsi que nous avons toujours soutenu le renforcement du concept de zone exempte d'armes nucléaires dans l'Hémisphère Sud.
Nous appelons également de tous nos voeux la convocation de la Conférence internationale sur le commerce illicite des armes légères en 2001. Cette question est étroitement liée au crime organisé, à la corruption et au trafic de drogues, a-t-il précisé en évoquant en particulier la situation propre à son pays. Les mesures visant à lutter contre l'accumulation de ces armes et de leur trafic illicite devront toutefois tenir compte des particularismes de chaque région. Pour ce qui est des mines antipersonnel, le représentant a précisé que son pays, en raison de son expérience, s'est engagé à l'élimination totale de ces armes. Il soutiendra cette année encore un texte appelant les Etats qui ne l'ont pas encore fait à signer et à ratifier la Convention d'Ottawa.
M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a déclaré que les enfants de son pays nont jamais vu un hélicoptère dartillerie, ni un char de combat, ni un navire de guerre. Dans notre pays, nous navons pas de régiments mais des écoles car la sécurité de notre pays ne repose pas sur les armes, mais sur la foi dans le droit international et les mécanismes multilatéraux. En fait, a-t-il insisté, la seule garantie de sécurité du Costa Rica est consacrée par la Charte des Nations Unies. Il sagit de linterdiction générale faite aux Etats de recourir à la force. Cest pourquoi, la recherche du désarmement général et complet par le biais dinstruments internationaux juridiquement contraignants est de la plus grande importance pour mon pays. Cest dans cet esprit que le Costa Rica souhaiterait devenir membre de la Conférence du désarmement. Rappelant lengagement de libérer les peuples du monde du fléau de la guerre, pris par les dirigeants du monde lors de lAssemblée du millénaire, le représentant a invité tous les pays qui ne lont pas encore fait à ratifier la Convention dOttawa relative aux mines antipersonnel.
Sagissant de la question des armes légères, le représentant a déclaré quil faudra tirer le plus grand parti de la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères pour définir des normes visant à combattre la fabrication et le trafic de telles armes. Les moyens pratiques dempêcher le transfert darmes, de munitions, de technologies vers des zones de conflit devront également être définis, a ajouté le représentant. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de collecte, de confiscation et de destruction des armes légères. Il est préoccupant en effet, a déclaré le représentant, que les membres permanents du Conseil de sécurité, qui sont investis dune responsabilité particulière en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, se trouvent être les principaux pays exportateurs darmes. Dans ce contexte, il est indispensable que ces pays exercent un contrôle effectif sur leurs exportations et se dotent des moyens de combattre la fabrication et le trafic illicite des armes. Afin de mettre fin au trafic illicite des armes et des munitions, a poursuivi le représentant, il serait opportun de lancer une campagne visant à accroître la coopération et lassistance internationale en vue de renforcer les contrôles douaniers et la coopération policière. A cette fin le Costa Rica fait distribuer un document officiel intitulé Code international de Conduite sur le transfert des armes. Le représentant a enfin souligné limportance de la constitution de zones exemptes darmes nucléaires. La communauté internationale devrait apporter un soutien sans faille à tous les Etats désireux de sengager dans la mise en place de nouvelles zones de ce type.
M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a rappelé que son pays fait partie de la Coalition pour un nouvel agenda qui soumettra cette année encore un projet de résolution incorporant les engagements pris par la communauté internationale lors de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a également dit son appui à la proposition du Secrétaire général visant la convocation d'une conférence internationale sur les moyens d'éliminer le danger nucléaire. Pour lEgypte a-t-il souligné, la question du désarmement nucléaire devrait être confiée à la Conférence du désarmement, bien que nous regrettons lincapacité dans laquelle elle sest trouvée au cours des dernières années de parvenir à un consensus sur son programme de travail. Nous déplorons en particulier l'absence de volonté politique de la part des cinq Etats dotés de l'arme nucléaire. Nous estimons a poursuivi le représentant que le travail de la communauté internationale en matière de désarmement nucléaire doit s'articuler autour de lélaboration et de ladoption d'un traité d'interdiction des matières fissiles; de la reconnaissance par la communauté internationale que le recours ou la menace de recours à l'arme nucléaire constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales; des garanties de sécurité négatives à donner aux Etats non dotés de l'arme nucléaire et de la prévention dune course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique.
Le représentant a évoqué l'importance des efforts de désarmement régionaux, notamment au Moyen-Orient. Il constate que tous les Etats de la région ont adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à l'exception d'Israël qui refuse de suivre les efforts déployés dans toute la région et insiste sur le maintien de l'option nucléaire. Heureusement quà cet égard, la communauté internationale a fait preuve d'une position unifiée. En effet la Déclaration finale de la Conférence de révision du TNP a réitéré l'importance qu'elle attache à l'adhésion d'Israël à cet instrument juridique international ainsi qu'au régime de contrôle de l'AIEA sur ses installations nucléaires. Pour lEgypte, la transparence en matière d'armement doit inclure tous les types d'armes et des technologies y afférentes, y compris les armes de destruction massive. A notre avis la transparence des armes de destruction massive revêt autant d'importance que la transparence des armes classiques. La sécurité est en effet indivisible. Bien que nous soutenons le Registre des armes classiques, a précisé le représentant, nous estimons que les travaux du groupe d'experts gouvernementaux ne sont pas parvenus à élargir la portée du Registre, de manière à ce qu'il couvre également les budgets militaires, ni à y inclure d'autres types d'armes de destruction massive.
M. ISA AYAD BABAA (Libye) a déclaré que des changements positifs sont intervenus en matière de désarmement au cours de lannée écoulée. A cet égard, le représentant a évoqué les engagements pris en matière de désarmement par les chefs dEtat, à lissue de lAssemblée du millénaire. Il a également attiré lattention sur les ventes darmements qui ont atteint le chiffre record de 30,3 milliards de dollars en 1999 et a déploré laugmentation des dépenses des budgets militaires. Au titre des événements positifs, le représentant a évoqué ladoption du document final au terme de la Conférence de révision du TNP. Il sest félicité de lengagement politique pris par les grandes puissances nucléaires déliminer leurs arsenaux nucléaires. Il a exprimé lespoir que ces engagements seront suivis dactions concrètes. Le représentant sest également félicité de la ratification par la Fédération de Russie de START II et de la décision prise par les Etats-Unis de différer toute décision en ce qui concerne le déploiement dun système national de défense antimissile.
Le représentant a stigmatisé le refus dIsraël de donner suite aux appels répétés de la communauté internationale en faveur de la ratification par ce pays, du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a en particulier dénoncé lacquisition récente darmements nucléaires par Tel-Aviv qui se fait selon lui avec lassentiment dune grande puissance nucléaire. Tel-Aviv continue de renforcer ses capacités nucléaires et fait peser une menace réelle sur la région. Aussi, le représentant a-t-il lancé un appel à la communauté internationale pour quelle prenne des mesures efficaces en vue dobliger Israël à ratifier le TNP. Faute de quoi, a souligné le représentant, tous les efforts accomplis en matière de désarmement nucléaire seront vains.
Abordant la question de la prolifération des armes légères, le représentant a insisté pour que la communauté internationale se dote des moyens nécessaires à lélimination de ce fléau. Il a souligné les effets bénéfiques qui en résulteraient pour les pays en développement aux plans économique et social. Par ailleurs, le représentant a demandé aux pays responsables de fournir lassistance nécessaire aux pays qui sont frappés par le fléau des mines, y compris le sien. Il a enfin invité la communauté internationale à prendre toutes les mesures qui simposent pour faire baisser les dépenses militaires dans le monde.
M. STEFFEN KONGSTAD (Norvège) s'est félicité du succès de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La Déclaration finale de la Conférence devrait constituer la fondation des mesures systématiques et pratiques menant au désarmement nucléaire. Le représentant a estimé que l'entrée en vigueur de START II et le lancement de négociations au sujet de START III tout comme certaines mesures spécifiques de promotion de la transparence des arsenaux seraient de nature à promouvoir la cause du désarmement nucléaire. En outre, a-t-il affirmé, le Traité ABM sur la limitation des systèmes de missiles antimissile constitue la pierre angulaire de la stabilité dans le monde et contribue en tant que tel au processus plus vaste de désarmement et de contrôle des armements.
Un autre élément clef d'une stratégie globale serait la conclusion d'un traité d'interdiction des matières fissiles au sein de la Conférence du désarmement. Il est grand temps de faire des concessions à Genève, a-t-il précisé. Il est également nécessaire de trouver des solutions au problème des stocks excédentaires de matériel militaire et d'uranium enrichi. Le représentant a également appelé à la réduction des armes nucléaires tactiques et à une transparence accrue dans ce domaine. Il a également plaidé en faveur de programmes de destruction des ogives nucléaires assortis de mesures de vérification. Les déclarations unilatérales des Etats-Unis et de la Russie de 1991 sur l'élimination de leurs armes tactiques devraient être réconfirmées a-t-il insisté. La Norvège soutient également les efforts de lutte contre la prolifération des missiles et des technologies missilières. Nous devons trouver une norme commune internationale relative aux activités liées aux missiles.
Pour ce qui est des armes légères, il a souhaité que la Conférence prévue en 2001 soutienne les efforts déployés au niveau tant national que régional. La Conférence devrait également adopter une approche globale en raison de la nature pluridimensionnelle de cette question. Nous soutenons également la participation active des ONG lors de la Conférence. Toutefois, même si les transferts illicites des armes légères étaient éliminés, nous devrions toujours faire face au problème posé par les stocks excédentaires . Dans le domaine des mines antipersonnel, le représentant, dont le pays a accueilli la deuxième réunion des Etats parties, a réitéré l'engagement de la Norvège à contribuer pour 120 millions de dollars sur une période de cinq ans à compter de la date de sa signature de la Convention. Nous devrions maintenant nous attacher à mettre en oeuvre pleinement les dispositions du texte de la Convention.
Quant à l'impasse dans laquelle se trouvent les travaux de la Conférence du désarmement à Genève, le représentant a attribué cet état de fait aux intérêts divergents que la Conférence elle-même ne peut pas réconcilier. En dehors de cela, il est nécessaire de réformer ses méthodes de travail et d'élargir sa composition.
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