En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/464

LES PAYS EN DEVELOPPEMENT VEULENT RELEVER EFFICACEMENT LES DEFIS SOCIAUX DU SIECLE A VENIR

28 septembre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/464


LES PAYS EN DEVELOPPEMENT VEULENT RELEVER EFFICACEMENT LES DEFIS SOCIAUX DU SIECLE A VENIR

20000928

Hommes et femmes doivent pouvoir s'épanouir à chaque étape de la vie

Le vieillissement, la famille et l'évolution des conditions de vie dans le monde ont été au centre des préoccupations des délégations qui se sont exprimées, ce matin, devant la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles qui poursuivait son débat consacré au développement social, ainsi qu'à la suite donnée à l'Année internationale des personnes âgées. Revenant sur les bouleversements économiques, sociaux et culturels que les pays devront gérer du fait du vieillissement de la population mondiale, les représentants ont espéré pouvoir relever efficacement les défis du siècle à venir. Ils ont cependant fait écho, comme le représentant de l'Inde, aux préoccupations exprimées dans le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde et ont craint de voir l'expérience de la mondialisation du début du XXe siècle se répéter, lorsque des enclaves "modernes" sont apparues dans le monde entier, tandis que l'"arrière-pays" était laissé à la dérive hors du courant principal du "progrès".

Conscients du fait que leur avenir économique, social et culturel est étroitement lié à la gestion des bouleversements démographiques en cours, de nombreux représentants ont regretté les causes économiques et budgétaires qui les empêchent de mettre en place des infrastructures appropriées. Comme l'a souligné la représentante du Bénin, il est cependant urgent de mener des actions concrètes car la situation mondiale évolue rapidement et, si la communauté internationale n'agit pas au plus vite, les objectifs que s'est fixés la communauté internationale dans le domaine du développement social risquent d'être vite périmés. Appelant à un partenariat véritable fondé sur la solidarité et le partage, la représentante a estimé qu'il faut rétablir la prééminence d'un principe qui renforce la cohésion sociale, celui du respect de la parole donnée.

L'importance de la famille, unité de base de la société a été soulignée par plusieurs intervenants, dont ceux du Saint-Siège et des Philippines, qui ont mis l'accent sur son rôle de soutien aux jeunes et aux personnes âgées. Cependant, certains ont relevé que pour beaucoup de jeunes, la situation s'est détériorée. C'est pourquoi un représentant de la jeunesse de l'Inde a déclaré que l'emploi joue un rôle déterminant pour éliminer la pauvreté, réduire l'exclusion et rétablir la dignité humaine. Il a suggéré de convoquer une conférence mondiale sur l'emploi des jeunes en 2002.

Quant à la représentante du Bénin, elle a rappelé qu'il faudrait créer deux milliards d'emplois nouveaux au cours des deux prochaines décennies pour réduire la pauvreté et satisfaire les besoins d'une population active essentiellement jeune dans les pays en développement. Soulignant pour sa part l'importance de la femme au sein de la famille et la nécessité de lui fournir un appui, la représentante de l'Ethiopie a indiqué que toutes les mesures discriminatoires relatives au mariage ont été éliminées du Code civil national éthiopien datant de 1960.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Venezuela, Mongolie, Bélarus, Inde, Israël, République dominicaine, Espagne, Ethiopie, Chine, Philippines, Allemagne, Bélarus, Arabie saoudite, Bhoutan et Bénin. Le Saint- Siège, en sa qualité d’observateur, a également pris la parole.

La Commission achèvera son débat sur le développement social cet après-midi, à 15 heures.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

SUITE DONNEE A L'ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES

Suite du débat général

M. LUIS HERRERA-MARCANO (Venezuela) a déclaré que son pays se solidarise avec les interventions faites par le Nigéria au nom de Groupe des 77 et de la Chine et par la Colombie au nom du Groupe de Rio. Le Venezuela appuie la révision du Plan d’action international sur le vieillissement et se félicite de la convocation de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002. M. Herrera-Marcano a ajouté que la nouvelle Constitution du Venezuela reconnaît les droits des handicapés. Ainsi, des mesures ont été adoptées pour l’intégration et la participation des personnes handicapées à la vie sociale, économique et politique.

La nouvelle Constitution établit également les fondements pour la participation des jeunes au processus de développement, en les considérant à la fois comme bénéficiaires et acteurs du développement et en leur offrant des opportunités pour qu'ils aient une transition active vers la vie adulte. En juin 1999, le Venezuela a par ailleurs adhéré à la Conventionn inter-américaine pour l’abolition de la discrimination des personnes handicapées dans le cadre de l’Organisation des états américains.

Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie), évoquant les débats du Sommet du millénaire, a rappelé que le thème de la mondialisation y a été largement discuté, de même que les moyens de gérer plus efficacement et équitablement ce processus, en luttant contre la marginalisation. Aujourd'hui, ce qui est le plus nécessaire est un nouvel engagement de la part des pays en développement et des pays industrialisés de transformer les engagements écrits en des réalisations concrètes.

La représentante s'est ensuite concentrée sur les questions de l'éducation et des coopératives. Soulignant l'importance universellement reconnue de l'éducation dans le développement, elle a regretté que plus de 113 millions d'enfants n'aient pas accès à l'éducation primaire, que 880 millions d'adultes soient illettrés et que le sexisme continue de sévir dans le système éducatif. La représentante a rappelé que le Cadre d'action établi lors du Forum mondial sur l'éducation qui s'est tenu en avril dernier à Dakar, s'est fixé comme objectif d'assurer que tous les enfants, en particulier les fillettes, les enfants vivant dans des conditions difficiles et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient accès d'ici à 2015 à une éducation obligatoire gratuite de qualité. La représentante a estimé qu'un succès dans ce domaine confèrera à des millions de personnes la possibilité de s'extraire de la pauvreté. Un échec entraînerait une crise éducative et sociale au cours des décennies à venir, a-t-elle ajouté.

La représentante a ensuite souligné la contribution des coopératives, ainsi que leur rôle dans la création d'emploi, la lutte contre la pauvreté, en tant qu'entreprises de production et grâce aux services qu'elles fournissent à leurs membres. A cet égard, elle a espéré que l'Assemblée générale serait en mesure d'adopter les principes directeurs pour l'instauration d'un contexte favorable au développement des coopératives à sa prochaine session.

M. A.K. BHATTACHARJEE (Inde) a fortement recommandé que le rapport sur la situation sociale soit publié plus fréquemment, tous les deux ans plutôt que tous les quatre ans. Le Rapport 2000 contient, selon lui, des informations effrayantes. Le Représentant de l’Inde a affirmé que la mondialisation a contribué à la situation sociale qui prévaut aujourd’hui dans le monde, en affaiblissant notamment le rôle protecteur de l’état et en réduisant la justice sociale. Les pauvres du monde, près 1,2 milliard de personnes, en ont subi les conséquences. M. Bhattacharjee, a attiré l'attention sur le risque de voir les expériences de la mondialisation et de la libéralisation du début du Xxe siècle se répéter, avec quelques enclaves "modernes" dominant le monde tandis que la majorité était laissée en dehors du courant du progrès. Le représentant a ensuite passé la parole à un représentant de la jeunesse indienne.

M. BREMLEY LYNGDOH, parlant au nom des jeunes de l'Inde a déclaré que l’implication des jeunes dans les programmes de développement durable doit être encouragée. M. Lyngdoh a appuyé l’idée d’une conférence internationale en 2002 pour l’emploi des jeunes. Il a ajouté que l’amélioration des compétences des jeunes donnera à ces derniers de meilleures chances sur le marché de l’emploi. A cet égard, il a souligné l’importance de la formation dans les domaines de la technologie et de l’informatique. Par ailleurs, il faut, sur le plan international, maintenir une pression pour que les engagements pris par les dirigeants mondiaux à l'égard des jeunes soient tenus. M. Lyngdoh a terminé en affirmant que les jeunes, partenaires aujourd’hui, sont les leaders de demain.

M. DAVID SULTAN (Israël) a déclaré que les actions menées par les gouvernements dans le domaine du développement social sont extrêmement importantes mais qu'elles doivent absolument être complétées par le travail des volontaires. C'est pourquoi Israël approuve la proclamation de l'Année internationale des volontaires en 2001 et oeuvre à renforcer leur rôle dans le cadre du développement social. Le représentant a ensuite déclaré que l'Etat d'Israël s'efforce, depuis son établissement, de faire en sorte que chaque citoyen ait le droit de vivre dans la dignité. Le Gouvernement a joué un rôle de premier plan afin de garantir à tous les résidents du pays un accès à l'éducation, à la santé, aux services et à l'emploi. Les mesures prises ont permis de faire passer le pourcentage de familles dont le revenu net est en-deçà du seuil de pauvreté de 18 % en 1994 à 16,6 % en 1998.

Le représentant a ajouté qu'Israël doit mener le combat pour le développement social tout en gérant des problèmes de sécurité liés à l'absorption de nouveaux immigrants. Israël connaît également les mêmes problèmes de chômage, de fracture sociale, de transformation du marché du travail que les autres pays, à quoi s'ajoutent ceux engendrés par la mondialisation.

MME JULIA T. ALVAREZ (République dominicaine) a déclaré que son pays remercie l’Espagne de se porter hôte de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002. Avant cette rencontre de Madrid, la Représentante a tenu à mettre en garde les autres délégations contre une répétition des échecs du passé, dans la mesure où les nobles intentions qui datent de la première Assemblée mondiale sur le vieillissement de 1982 n’ont pas été concrétisées. Selon Mme Alvarez, le processus préparatoire de la deuxième Assemblée sur le vieillissement doit permetre d'analyser et de corriger les lacunes du Plan d'action international. Alors que ce premier Plan était supposé répondre à la situation des personnes âgées dans le monde entier, les propositions et recommandations semblaient plutôt viser les personnes âgées des pays industrialisés. Les questions normatives relatives au veilisssemnet doivent être liées aussi à l'Etat du développement économique et social, et toute révision qui ne tient pas compte de ce lien pourrait être vouée à l’échec.

M. INOCENCIO F. ARIAS (Espagne) après avoir exprimé son accord avec la déclaration prononcée par la délégation de la France au nom de l'Union européenne, a axé son intervention sur la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui doit se tenir à Madrid en avril 2002. Il a déclaré que, de manière générale, l'Année internationale des personnes âgées avait réussi à attirer l'attention sur les incidences du vieillissement et sur la situation des personnes âgées. Dans les discussions menées sur ces questions, la dépendance des membres de ce groupe de la population a été mise de côté et on a mis l'accent sur le potentiel qu'elles représentent en tant qu'agents actifs du développement de nos sociétés. Ce concept peut se résumer par l'expression de "vieillissement actif, productif et sain".

Pour faciliter le processus de préparation de la deuxième Assemblée mondiale, l'Espagne a versé une contribution volontaire au financement de la prochaine réunion du Comité technique créé pour assister le Secrétaire général dans la formulation de propositions à l'intention de la Commission du développement social, constituée en Comité préparatoire de l'Assemblée mondiale. La deuxième réunion doit avoir lieu à Saint-Domingue à la fin du mois d'octobre 2000. L'Espagne a également apporté une contribution au Fonds des Nations Unies pour la vieillesse, a rappelé le représentant. En conclusion, il a suggéré d'aborder les questions liées au vieillissement de manière holistique.

MONSEIGNEUR RENATO R. MARTINO (Saint Siège) s'est félicité de ce que le rapport "La situation mondiale dans le monde, 2000", témoigne d'une prise de conscience croissante de l'importance de la dignité humaine. Il s'est réjoui que le rapport recommande que le processus de la mondialisation doit être accompagné par une solidarité internationale efficace. Il s'agit là d'indices positifs, comme le sont les préoccupations exprimées quant à la vie, la paix, la famille et l'environnement. Mgr Martino a souligné que s’engager dans une économie mondialisée ne constitue pas à elle seule la panacée pour un développement rapide. Des mesures additionnelles, sur les plans national et international, doivent accompagner la mondialisation, afin que celle-ci soit bénéfique à tous. Se référant la lettre encyclique du Pape Jean Paul II Centesimus Annus, Monseigneur Martino a souligné la dimension critique de la culture, qui va au-delà de l’économie ou de la politique, car

elle touche aux questions fondamentales de la vie. L'Observateur du Saint-Siège a aussi évoqué le rôle important de la famille, soutien des jeunes et des personnes âgées, ainsi que le caractère moral du développement. Pour le Saint-Siège, reconnaître l’interdépendance de l’économique, du politique, aussi bien que du culturel et du spirituel, constitue un premier pas vers la solidarité internationale, surtout de la part des plus riches, en faveur des pauvres et des marginalisés.

M. COLIN HOLLIS (Australie) a expliqué que l'Australie a mis à profit l'Année internationale des personnes âgées pour célébrer la diversité et la richesse de sa population âgée et saluer sa contribution à la société. L'Australie connaît de rapides mutations. Les rôles dévolus aux personnes âgées évoluent également. De même que les jeunes doivent être encouragés à participer pleinement au fonctionnement de la société, les personnes âgées doivent avoir la possibilité de poursuivre leur action et de contribuer à la vie de leurs communautés et de la nation, même lorsque cela requiert des mesures spéciales en leur faveur.

Pendant l'Année internationale, l'Australie a déployé des efforts afin de jeter les bases d'un intérêt soutenu et sur le long terme pour les questions du vieillissement et du troisième âge. Dans ce cadre, le Gouvernement australien a donné un rôle important aux partenariats en partant du principe que tous les niveaux du Gouvernement et de la communauté ainsi que le monde des affaires doivent être engagés dans la promotion et la réalisation des initiatives sur le vieillissement pour que des changements réels puissent avoir lieu. Une campagne de sensibilisation a également été lancée, notamment afin de changer les stéréotypes négatifs concernant les personnes âgées.

MME LULIT ZEWDIE G/MARIAM (Ethiopie) a déclaré que la situation malheureuse de la jeunesse dans beaucoup de pays africains comme l’Ethiopie tempère notre optimisme. L’Ethiopie essaie de s’attaquer aux problèmes de la jeunesse, notamment par la formation technique et professionnelle. Mme Zewdie G/Mariam a souligné le rôle de la famille et la nécessité de répondre aux besoins de la femme et de soutenir celle-ci. Des mesures visant à l’élimination de la pauvreté et la protection des droits humains fondamentaux de la femme sont au coeur de la stratégie nationale. A cet égard, la Représentante de l’Ethiopie a indiqué que toutes les mesures discriminatoires relatives au mariage ont été éliminées du Code civil national datant de 1960. Elle a encouragé les ONGs qui voudraient travailler davantage dans le secteur des questions féminines. Par ailleurs, elle a ajouté que le Gouvernement éthiopien fait des efforts pour appuyer financièrement tous les chefs de famille, tout en assistant les personnes âgées. Il appuie les efforts pour améliorer les conditions de vie des handicapés et leur réhabilitation dans les communautés, ainsi que la sensibilisation du public à leurs droits.

M. MEI YUNG CAI (Chine) a déclaré que la première Assemblée mondiale sur le vieillissement et la célébration de l’Année internationale des personnes âgées ont prouvé que la communauté internationale souhaite placer cette question à la tête de son ordre du jour sur le développement. La deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement permettra d’adopter un Plan d’action révisé et d’identifier des stratégies à long et à moyen terme. Le représentant a espéré que la dynamique de l'Année internationale serait maintenue et que le vieillissement continuerait de recevoir l’attention de la communauté internationale, et serait lié au développement social.

Le représentant a déclaré que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui doit se tenir en 2002 permettra de faire avancer la cause du développement social. En Chine, le nombre de personnes âgées est en hausse en pourcentage et en valeur absolue, et devrait atteindre les 230 millions d'ici à 2020. Le représentant a affirmé qu'en dépit de ses ressources limitées, le Gouvernement chinois s'efforce de satisfaire les besoins de cette catégorie de personnes.

MME EVELYN D. AUSTRIA-GARCIA (Philippines) a déclaré que dans son pays, le Plan d’action 1999-2004 pour les personnes âgées vise à favoriser un vieillissement sain par le biais de la promotion de l'indépendance, de la participation, de l'épanouissement et du respect de la dignité. Le Gouvernement continue à développer les soins et les services en faveur des citoyens âgés qui participent, entre autres, au développement communautaire.

Il faut mobiliser leurs compétences et intégrer les personnes âgées dans le processus de développement, a poursuivi Mme Austria-Garcia. Elle a cependant souligné que compte tenu de l’augmentation du nombre des personnes âgées, la tâche d'assurer leurs revenus et leurs droits humains sera de plus en plus complexe pour de nombreux pays, particulièrement ceux en développement.

Le Gouvernement des Philippines, en attachant également une grande importance au renforcement de la famille traditionnelle, voudrait lui donner les moyens pour continuer à soutenir les personnes âgées, tout en préparant celles-ci à une retraite active et productive. Mme Austria-Garcia a ajouté que son pays est intéressé à continuer le débat sur le vieillissement, afin de développer une approche mondiale intégrée pour faire face, efficacement, aux problèmes des personnes âgées.

M. DETLEF BOLDT (Allemagne), après avoir appuyé la déclaration du pays qui assure la présidence de l'Union européenne, a déclaré que les défis les plus importants dans les domaines de la société, de l'économie et de la culture sont ou seront liés à l'évolution démographique. Il a estimé que le débat sur le vieillissement de la population porte en fait sur la forme future de nos sociétés. Dans ce contexte, le représentant a estimé que nous devons mettre l'accent sur le développement de politiques qui répondent aux besoins des personnes âgées et à ceux de la société dans son ensemble. Il a ajouté qu'il est crucial de posséder une infrastructure nationale à même de relayer les politiques et programmes concernant le vieillissement de la population.

Poursuivant, le représentant a indiqué que l'Allemagne mais aussi la Commission économique pour l'Europe participent activement à la préparation de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Il a signalé que le Gouvernement allemand a mis sur pied une agence nationale chargée d'assister le Ministère fédéral pour les affaires familiales, les personnes âgées, les femmes et les jeunes dans la préparation de la deuxième Assemblée mondiale.

MME ANZHELA KORNELIOUK (Bélarus) a déclaré que les aspects sociaux sont très importants dans les stratégies de développement de son pays, malgré les problèmes d’une économie en transition. Mme Korneliouk a relevé les effets néfastes de la catastrophe de Tchernobyl qui a réduit la durée de vie aussi bien des hommes que des femmes dans le pays. Par ailleurs, Mme Korneliouk a indiqué que le Bélarus a pris des mesures en faveur des personnes âgées, par exemple en prodiguant gratuitement, de meilleurs soins de santé et des médicaments. Elle a souligné l’importance d’une vision à long terme pour la mise en place et le suivi de ces mesures. Mme Korneliouk a précisé à cet égard que le Bélarus a un important service de gérontologie. Elle a réitéré la position de son pays sur la nécessité d’apporter des corrections majeures au Plan d’action sur le vieillissement, pour qu’il corresponde mieux aux réalités démographiques et socioéconomiques actuelles.

M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie Saoudite) a déploré le fossé grandissant entre pays développés et en développement dans le domaine du développement social. Il a ensuite déclaré que le Gouvernement du Royaume s'efforce de faire participer tous les membres de sa société au développement social et de les protéger des effets nocifs de la mondialisation. Les autorités saoudiennes ont notamment pris des mesures pour renforcer les ressources humaines du pays, relever le niveau de vie, améliorer la vie des familles, et fournir aux femmes des possibilités de jouer un rôle constructif dans le cadre des valeurs islamiques. L'Arabie saoudite a mis en place des programmes pour l'enfance, la jeunesse ainsi que dans le domaine de la santé et de la culture à l'intention des personnes en difficulté. Les personnes handicapées bénéficient de soins de santé adaptés à leurs besoins et de structures éducatives spéciales. Les personnes âgées jouent également un rôle important dans la société saoudienne.

Le représentant a conclu son intervention en regrettant que le reste du monde souffre encore de famines, de conflits et de sous-développement tandis que certains pays sont prospères. Il a appelé la communauté internationale à renforcer son aide au développement et à ne pas laisser imposer à certains pays des conditions qui les fragilisent encore plus.

M. YESHEY DORJI (Bhoutan) a déclaré que dans ce monde interdépendant, il n’est pas possible pour les pays de surmonter la myriade des défis à eux seuls. L'appui de la communauté internationale leur est indispensable. Le représentant a ajouté que l'élimination de la pauvreté est un défi global. Les Nations Unies doivent être en première ligne de cette lutte. En tant que pays enclavé et très accidenté, le Bhoutan doit faire face à des problèmes sérieux, mais des progrès remarquables ont été accomplis dans les quatre décennies passées. L’éducation et la santé pour tous, la réduction de la mortalité infantile, l'allongement de l’espérance de vie, qui est passée de 47 à 66 ans, le taux d’immunisation des enfants porté à 90% et un plus grand accès à l’eau potable sont quelques-uns des succès énumérés par M. Dorji. Ce dernier a ajouté qu’au-delà d'un développement économique et social durable et équitable, il faut en même temps prendre en considération la protection de l’environnement, le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance.

Mlle Nicole ELISHA (Bénin) a déclaré que l'emploi joue un rôle déterminant pour éliminer la pauvreté, réduire l'exclusion et rétablir la dignité humaine. Il faudrait créer deux milliards d'emplois nouveaux au cours des deux prochaines décennies afin de réduire la pauvreté et de satisfaire les besoins d'une population active essentiellement jeune dans les pays en développement. La représentante a estimé que la mesure réelle de l'ampleur de la crise du travail est donnée par l'étendue du sous-emploi, du chômage des jeunes et du travail des enfants, trois phénomènes qui sont liés entre eux. Elle a attiré l'attention de la Commission sur l'importance de la création d'emplois productifs dans les pays en développement et particulièrement en Afrique, dans la mise en oeuvre des stratégies de lutte contre la pauvreté. Elle s'est prononcée pour des actions concrètes et de mise en oeuvre car, pour peu que la communauté internationale tarde à réaliser les objectifs qu'elle s'est fixés, l'évolution rapide de la situation mondiale en fera des objectifs périmés.

La représentante a donc appelé à agir vite dans le cadre d'un partenariat véritable fondé sur la solidarité et le partage. Il y a lieu de rétablir la prééminence d'un principe qui renforce la cohésion sociale, celui du respect de la parole donnée, a-t-elle conclu.

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