En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/461

LA COMMISSION ENTAME SON EXAMEN DU DEVELOPPEMENT SOCIAL: INJUSTICES ET INEGALITES AU CENTRE DU DEBAT

25 septembre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/461


LA COMMISSION ENTAME SON EXAMEN DU DEVELOPPEMENT SOCIAL: INJUSTICES ET INEGALITES AU CENTRE DU DEBAT

20000925

Elle élit deux Vice-Présidents et son rapporteur

La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles a entamé ses travaux de fond, ce matin, par l’examen des questions liées au développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille.

Dans sa déclaration liminaire, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé que les travaux de la Troisième Commission s’inscrivent dans le débat général sur le développement, question qui a reçu une grande attention, cette année, grâce aux sessions extraordinaires de l’Assemblée générale sur le développement social et sur les femmes, ainsi qu’au Sommet du millénaire. Il a rappelé que la mondialisation a été une préoccupation commune de tous les dirigeants qui ont participé au Sommet, ainsi que de nombreux autres acteurs de la scène internationale. Il a suggéré que la communauté internationale s’inspire des réactions suscitées par ce phénomène lors de l’élaboration des solutions politiques aux problèmes qui l’accompagnent. M. Desai a ensuite appelé les Etats Membres à placer la question des injustices et des inégalités au centre des débats.

Entamant ensuite le débat, les représentants de plusieurs pays ont noté que, pour la grande majorité des habitants de la planète, les objectifs du développement social restent lointains et que, dans ce contexte, le Sommet du millénaire a reconfirmé le besoin de travailler ensemble pour éliminer, en premier lieu, la pauvreté. A cet égard, les intervenants ont estimé que le meilleur moyen de favoriser le développement social des jeunes, des personnes âgées, des femmes ou, plus généralement, des pauvres est de mettre en place des structures qui leur permettront de s'aider eux-mêmes, et de garantir leur participation au processus social.

Le Chef du Programme sur le vieillissement du Département des affaires économiques et sociales, M. Alexandre Sidorenko et M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, ont présenté, respectivement, le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde en 2000.

(à suivre 1a)

Par ailleurs, la Commission a élu Mme Hazel de Wet (Namibie) et M. Mostafa Alaie aux deux postes de Vice-président qui étaient à pourvoir. Mme Anzhela Korneliouk (Bélarus) a été élue au poste de rapporteur, complétant ainsi son Bureau.

Les Représentants de la France, au nom de l’Union européenne et des pays associés; du Sénégal; des Etats-Unis; de Cuba; du Bangladesh; du Rwanda et de la Norvège ont pris la parole.

La Troisième Commission poursuivra son débat sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille, demain mardi 26 septembre, à 10 heures.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Informations de base

Le développement social, en tant que composante du développement durable, au même titre que le développement économique et la protection de l'environnement, est l'une des grandes priorités de l'Organisation des Nations Unies.

En juin 2000, l'Assemblée générale a tenu deux sessions extraordinaires, à Genève et à New York, qu'elle a consacrées à l'examen quinquennal de l'application des décisions du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, mars 1995) et de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, septembre 1995) et au cours desquelles elle a réaffirmé sa détermination à placer l'être humain au centre des efforts de développement. En 1995, la Déclaration sur le développement social et le Programme d'action de Copenhague avaient témoigné d'un consensus à ce sujet. Les participants avaient exprimé l'engagement d'éliminer la pauvreté, de promouvoir le plein emploi et l'emploi productif et de favoriser l'intégration sociale afin de construire des sociétés fondées sur la stabilité, la sécurité et l'équité pour tous. Lors de la session extraordinaire intitulée "Sommet mondial pour le développement social et au-delà: le développement social pour tous à l'heure de la mondialisation", les Etats participants ont réaffirmé que la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague demeurent le cadre de base du développement social pour les années à venir. La suite du Sommet de Copenhague sera examinée directement en plénière.

Lors du Sommet du millénaire, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé de réduire de moitié, d'ici à 2015 la proportion de la population mondiale vivant dans une extrême pauvreté et d'établir des partenariats solides avec le secteur privé et la société civile à cette fin.

La Commission disposera du "rapport sur la situation sociale dans le monde, 2000". Et alors qu'aujourd'hui 70 millions de personnes ont plus de 80 ans, elle accordera une importance particulière à l'examen de la question des personnes âgées.

Suivi de l'Année internationale des personnes âgées

Toutes les questions fondamentales, telle que l'égalité entre les sexes, le développement durable, les droits de l'homme, la mondialisation, la pauvreté et l'intégration sociale sont affectés par le vieillissement des populations. Le concept d'une société pour tous les âges, qui était le thème de l'Année internationale des personnes âgées célébrée en 1999, marque le passage d'une vision étroite du vieillissement considéré comme une question "annexe" à une perspective plus intégrée, mettant l'accent sur les possibilités à long terme, la prévention tout au long de la vie et les ajustements sociaux qui sont demandés,

sur une grande échelle, aux pouvoirs publics, aux familles, aux collectivités locales et aux pays. En 1982, à Vienne, la première Assemblée mondiale sur le vieillissement avait adopté le Plan d'action international sur le vieillissement qui s'appuyait sur quatre éléments fondamentaux: la situation des personnes âgées, l'épanouissement de l'individu tout au long de sa vie, les rapports entre générations et l'interaction entre le vieillissement des populations et le développement. A sa 54e session, l'Assemblée générale a décidé de convoquer une deuxième Assemblée mondiale du vieillissement en 2002, soit vingt ans après la première Assemblée afin de procéder à un examen d'ensemble des résultats de cette dernière. L'Assemblée générale a également constitué la Commission du développement social en Comité préparatoire de cette deuxième Assemblée, et a décidé de lui confier la révision du Plan d'action international sur le vieillissement et l'élaboration d'une stratégie à long terme en la matière.

Documentation

Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à l'année internationale des personnes âgées (A/55/167)

Le rapport fait le point sur les activités relatives au suivi de l'Année internationale des personnes âgées et sur les premiers préparatifs de la deuxième Assemblée mondiale qui doit se tenir en Espagne en 2002.

Le rapport souligne le soutien fourni par les Etats Membres au thème de l'Année internationale, "Une société pour tous les âges". Ces derniers ainsi que les organisations intergouvernementales ont entériné le cadre conceptuel du Plan d'action international sur le vieillissement pour faciliter l'instauration d'une telle société.

Pour apporter une réponse durable à la question du vieillissement des populations, les interventions devront se fonder sur un suivi des tendances nationales et mondiales; l'identification des problèmes émergents, de leurs ramifications en matière de politiques, et des mécanismes d'ajustement déjà existants; et l'élaboration d'un cadre conceptuel et opérationnel susceptible d'apporter des réponses durables. Les principaux outils de ce continuum sont la recherche et la collecte de données. A ce propos, le rapport signale qu'une base de données sur les politiques et programmes relatifs au vieillissement soutenue financièrement par les Pays-Bas a été créée par le Programme des Nations Unies sur le vieillissement, SeniorWeb et l'Institute for Applied Gerontology de Vrije Universiteit (Amsterdam). Elle peut être consultée à l'adresse: [www.un.org/esa/soc/socdev/ageing/ppoa]. Par ailleurs, le Programme des Nations Unies a axé ses activités de fond sur l'examen des questions politiques intéressant directement les pays en développement, notamment le vieillissement en milieu rural et le rôle de la famille et de la collectivité dans l'ajustement des sociétés au vieillissement.

Le processus préparatoire de la deuxième Assemblée sur le vieillissement, qui accordera une place particulière aux rapports entre le vieillissement et le développement, a déjà commencé. L'Assemblée générale en 1999, avait invité le Secrétaire général à créer un comité technique qui l'aiderait à formuler des propositions à soumettre à la Commission du développement social, en tant que Comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale. Le Comité technique se compose d'experts exerçant à titre personnel et qui, issus de différents milieux professionnels et géographiques, permettent de maintenir une perspective mondiale équilibrée.

Rapport sur la situation sociale dans le monde 2000 (E/2000/9)

Ce Rapport examine les tendances économiques et démographiques; les changements sociétaux actuels qui ont des incidences, notamment sur la situation des familles; les problèmes sociaux ou pathologies sociales telles que la discrimination, les conflits armés, la violence sous toutes ses formes, la corruption et la criminalité; l'impact continu sur la société de l'évolution dans les domaines de l'éducation, de la technologie et de l'information. Il définit un certain nombre de problèmes qui devraient avoir une influence majeure sur la société dans les années et les décennies à venir.

Le vieillissement est devenu un phénomène mondial, et l'âge médian en Afrique au sud du Sahara, sous-région où la population est la plus jeune, a augmenté pour la première fois malgré le nombre très élevé de décès dus au VIH/sida. La distribution mondiale de la population a changé sensiblement. Les régions en développement représentent à présent 80% de la population mondiale, soit une augmentation de 70% depuis 1960. Pendant cette période, la densité de la population a plus que doublé dans ces régions, passant de 25 à 59 personnes au kilomètre carré et elle est passée de 17 à 25 personnes au kilomètre carré dans les pays développés.

Les économies dynamiques capables de produire les biens et services nécessaires pour satisfaire les besoins de base de l'ensemble de la population et d'accroître les possibilités de travail productif constituent la base matérielle sur laquelle se fonde le progrès social. Une économie en expansion ne représente pas en soi le progrès social ni l'amélioration du bien-être général, mais sans cette expansion peu de progrès peuvent être réalisés s'agissant de l'amélioration du niveau de vie et de la libération de millions de gens de la lutte quotidienne pour leur survie.

La famille, sous ses diverses formes, a survécu en tant qu'unité de base de la société. Le rôle de la famille en tant qu'unité économique de production est en recul, et se limite désormais pour l'essentiel à l'agriculture traditionnelle, au commerce, à l'artisanat et aux services personnels, notamment dans les pays en développement. La famille reste cependant une structure de soutien indispensable, notamment pour les jeunes et les personnes âgées, les infirmes et les handicapés.

Les 10 dernières années ont été marquées par la recherche d'une nouvelle façon de répondre aux besoins de la société, et notamment d'offrir et de financer les services sociaux, et ce dans toutes les régions du monde.

La Commission est également saisie des textes suivants: La Déclaration et Programme d'action adoptés par le Sommet du Sud du Groupe des 77, réuni à la Havane du 10 au 14 avril 2000 (A/55/74),Communiqué commun adopté lors du Sommet des Quinze (groupe au Sommet de coopération sud-sud) organisé au Caire les 19 et 20 juin 2000 (A/55/139);Communiqué du G-8 à Okinawa 2000, qui a été adopté à la réunion au sommet qui s'est tenu à Okinawa (Japon) du 21 au 23 juillet 2000 (A/55/257).

La Commission dispose également d'un projet de résolution sur l'Année internationale des Volontaires (A/C.3/55/L.2), que le Conseil économique et social a recommandé pour adoption. Pour le texte, l'ECOSOC recommande à l'Assemblée générale de prier la Commission du développement social de formuler des propositions et des recommandations appropriées en vue de renforcer la contribution du bénévolat au développement social.

Déclaration liminaire

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que les travaux de la Troisième Commission s’inscrivent dans le débat général sur la question du développement. Cette question a reçu une attention particulière, cette année, grâce à la tenue de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le développement social. Par ailleurs, les grandes conférences des Nations Unies réunies cette année, et le Sommet du millénaire ont concentré l’attention sur le renforcement du rôle des Nations Unies auquel nous devrons tous nous atteler, a insisté M. Desai.

La mondialisation a été une préoccupation commune de tous les dirigeants qui ont participé au Sommet du millénaire, ainsi que de nombreux autres acteurs de la scène internationale, a poursuivi le Secrétaire général adjoint. A cet égard, il a suggéré que, lors de l’examen des questions relatives au contrôle international des drogues, entre autres, les participants tiennent compte des changements provoqués par la mondialisation. Il a ajouté que si l’on se penche sur la teneur du débat et les conclusions du Sommet mondial sur le développement social, force est de reconnaître que certaines préoccupations exprimées par notre Commission ont été confirmées. Les phénomènes d’intégration financière suscitent des réactions et nous devons nous en inspirer dans l’élaboration des solutions politiques et autres qu’il nous faut trouver à ces problèmes.

M. Desai a ensuite regretté que la question des injustices et des inégalités ait été perdue de vue dans les discussions. Il a appelé les Etats Membres à la placer au centre des débats. Le représentant a fait remarquer que la mondialisation génère également des possibilités nouvelles de solidarité mais que cela n'est pas reflété pas dans les flux de l’aide au développement. Il a souligné la nécessité de gestion accrue de la mondialisation. A ce propos, M. Desai a mis en garde contre le déficit de gouvernance que l’on observe dans ce processus et qui explique que de nombreuses activités échappent totalement au contrôle des autorités, notamment la “transnationalisation” des mouvements de capitaux.

En outre, de nombreux gouvernements, ainsi que les personnes qui manifestaient à Seattle, s’élèvent contre le déficit de démocratie. Ces gouvernements et ces manifestants conviennent de la nécessité de créer des mécanismes d’intégration pour les nouvelles technologies et les flux financiers, estimant que ces processus ne se font pas de façon juste et transparente.

M. Desai a déclaré que compte tenu de l’intérêt que les Nations Unies portent aux femmes, à la protection de l’environnement ou encore au développement, l'Organisation dispose d'un potentiel important qui doit lui permettre de contribuer à la gestion de cette mondialisation. Il a conclu en appelant la communauté internationale à mettre l’accent sur un développement axé sur la personne humaine.

Débat général

M. PATRICK MONOD-GAYRAUD (France, au nom de l’Union européenne et des pays associés), s’est félicité de la dynamique entretenue autour du thème "Une société pour tous les âges" grâce à l’Année internationale des personnes âgées. Un important travail de sensibilisation de l’opinion, des autorités publiques et des acteurs sociaux a été accompli, associant généralement les personnes âgées et leurs organisations représentatives, a-t-il notamment souligné. L’Année internationale a également entériné le cadre conceptuel du Plan d’action international sur le vieillissement, dont l’Union européenne soutient l’approche. Selon l’Union européenne, la situation des personnes âgées reste une priorité immédiate et majeure des politiques publiques. Outre l’importance de l’épanouissement de l’individu tout au long de sa vie, le représentant a également souligné les liens entre vieillissement et développement, ainsi que la nécessité de structures d’appui dans les zones rurales des pays en développement ainsi que dans les zones urbaines défavorisées.

Le représentant a rappelé les initiatives qui ont déjà été lancées pour apporter une réponse durable à la question du vieillissement, et notamment la constitution d’une base de données ainsi que la focalisation du Plan d’action international sur le vieillissement sur l’examen des questions intéressant directement les pays en développement, notamment le vieillissement en milieu rural et le rôle de la famille et de la collectivité dans l’ajustement des sociétés au vieillissement. En reconnaissant le rôle très important que les personnes âgées peuvent jouer en tant que volontaires, d’autres initiatives seront sûrement déclenchées pendant l’Année internationale des volontaires en 2001.

M. Monod-Gayraud a ensuite déclaré que l’Union européenne a pris toute la mesure du défi auquel nos sociétés seront confrontées à très court terme et que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement constituerait sans aucun doute un jalon important dans la compréhension de ce phénomène et dans les réponses qu’il conviendra d’y apporter. Il a fait part du voeu de l’Union européenne que, conformément à la pratique établie, le processus préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement puisse inclure l’ensemble des acteurs concernés : les Gouvernements au premier chef, mais également les agences, fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que les organisations non gouvernementales, les partenaires sociaux et les centres de recherche compétents.

Selon M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal), la solidarité inter générations est un impératif à construire et à consolider. Il a noté que le Rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde met en exergue des faits importants notamment l'affaiblissement du rôle de la famille en tant qu'unité économique de production, le chômage de longue durée, la famine, l'extrême pauvreté, la situation sanitaire qui s'est particulièrement dégradée en Afrique subsaharienne.

Il convient d'inverser toutes ces tendances négatives. Il est urgent d'accorder une priorité aux nombreux engagements internationaux en matière d'aide au développement, de réduction de la dette et de facilitation de l'accès au marché des produits d'exportation des pays en développement. Il est urgent de corriger la tendance actuelle de mondialisation défavorable à ces derniers pour que les opportunités qu'elle offre puissent profiter à tous.

Le Gouvernement démocratique du Sénégal, s'attache particulièrement à lutter contre la pauvreté, le chômage des jeunes et l'analphabétisme. Un vaste programme de redressement national, et de mobilisation sociale est en cours.

Le représentant a poursuivi en indiquant que s'agissant de la situation des jeunes, son Gouvernement est en train de mettre en place une politique novatrice permettant aux jeunes l'ouverture d'opportunités et droits nouveaux. Le Fonds national de promotion des jeunes est passé de 10 millions à 1 milliard de francs CFA pour cette année et sera doublé en 2001. La signature d'une Convention Etat- patronat et un projet "Associations sportives et culturelles-Emplois" financé à hauteur de 1.5 milliard de francs CFA, ont pour but l'insertion professionnelle des jeunes. Un programme "Vacances citoyennes" a permis de mobiliser des milliers de jeunes dans des actions diverses de développement local. En outre, pour mieux organiser la participation des jeunes dans le processus de développement national, il a été désigné un correspondant pour les jeunes au sein de chaque service administratif de l'Etat et des collectivités décentralisées.

C'est dans ce contexte que le Sénégal s'attèle à la préparation du quatrième Forum mondial des Jeunesses du Système des Nations Unies prévu à Dakar du 5 au 12 août 2001. Le représentant a invité les organisations de jeunesse des pays respectifs à être présentes au rendez-vous. Le Gouvernement du Sénégal lance un appel à toutes les institutions, à tous les fonds et programmes des Nations Unies et à tous les partenaires au développement pour qu'ils apportent leur soutien à ce Forum.

M. LARRY CARP(Etats-Unis) a rappelé que le Comité fédéral des Etats-Unis pour l'Année internationale des personnes âgées, dont les travaux avaient été présentés lors de l'Assemblée générale précédente, a montré le profond engagement du Gouvernement américain à traiter ces questions de manière globale. Il a fait mention d'un récent rapport américain intitulé "Les Américains âgés en 2000: principaux indicateurs de bien-être" ("Older Americans 2000: Key Indicators of Well-Being") dans lequel il est confirmé qu'au début de ce nouveau siècle, les plus âgés des américains vivent plus longtemps et connaissent une prospérité plus grande que pendant les générations précédentes. Mais malgré ces progrès, des inégalités continuent d'exister entre les sexes, entre les revenus et entre les groupes ethniques et raciaux.

En dépit d'une amélioration générale de la situation économique des personnes âgées, de grandes disparités persistent, les personnes âgées de race noire et les femmes notamment,.possédant des revenus plus limités. La rapide augmentation de la population âgée dans les 50 prochaines années nécessitera une meilleure évaluation des besoins en matière de santé et sur le plan économique des Américains les plus âgés. Pour faire face à ce défi, le Président Clinton a proposé une couverture flexible, une option à la portée de tous assurant que chaque bénéficiaire potentiel ait accès au remboursement des médicaments prescrits par des ordonnances médicales, quel que soit son type d'assurance. Le Président a aussi proposé une initiative visant à assister les millions de personnes âgées et leurs familles pour qu'elles puissent relever les défis financiers que constituent les soins à long terme. Il faut espérer que cette initiative sera adoptée par le Congrès. En préservant et en renforçant la sécurité sociale, tout en modernisant et relançant la Loi sur les personnes âgées (Older Americans Act), l'Administration a réitéré son engagement quant à la santé et à la couverture financière des personnes âgées. Le Président a encouragé les secteurs et services impliqués pour que les personnes âgées connaissent une vie productive et indépendante.

M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba), a déclaré que pour les pays pauvres, qui sont majoritaires, et pour les 1,3 milliard de pauvres qui sont concentrés dans le tiers-monde, le développement social reste lointain. Aujourd’hui, nous constatons que la pauvreté, loin de diminuer, s’aggrave. Le chômage augmente, les indicateurs en matière de santé, de salubrité et de nutrition se détériorent dans de nombreux pays, et le niveau éducatif stagne ou même recule. Parallèlement, nous observons un recul de l’aide publique au développement et la persistance du danger des crises financières que peuvent provoquer les mouvements financiers spéculatifs. En outre, les politiques d’ajustement structurel créent des situations de véritable ruine sociale dans de nombreux pays en développement.

Le représentant a estimé que les politiques et les modèles économiques doivent commencer à être évalués en fonction du développement social qu’ils sont capables de générer, c’est-à-dire, en premier lieu, selon leur capacité à établir une justice et une équité sociales. Nous ne pouvons rester inactifs face à tous les problèmes que provoquent les diktats de la mondialisation néolibérale, notamment dans le domaine de la santé, de la culture, de la sécurité sociale. Le Sommet du millénaire a fait écho aux voix toujours plus nombreuses qui s’élèvent contre les imperfections du marché et réclament l’atténuation de ses effets nocifs sur le développement social.

Poursuivant, le représentant a exposé les politiques entreprises par Cuba pour assurer le développement intégral des jeunes, des conditions de vie satisfaisantes aux personnes âgées et l’intégration sociale des personnes handicapées. Il a conclu en déclarant que sans l’esprit humaniste qui a inspiré le projet de développement social cubain, il aurait été impossible de réaliser l’infime partie des conquêtes sociales dont jouit la population cubaine.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh), a déclaré que Genève 2000 aura été, après Copenhague, une deuxième naissance pour le développement social. Le Sommet du millénaire a reconfirmé le besoin critique de travailler ensemble pour éliminer, en premier lieu, la pauvreté. Le Bangladesh est convaincu que le meilleur moyen d'y arriver c'est d'aider les pauvres à s'aider eux-mêmes, par exemple, à travers le micro crédit. Deuxièmement, il est important que les femmes participent au processus de développement social. En troisième lieu, il faut protéger les personnes vulnérables en renforçant les filets sociaux. Quatrièmement, il est nécessaire de faire participer le secteur privé et la société civile. Les gouvernements ne peuvent réussir tout seuls. Autre objectif important: la participation des individus. Cinquième facteur: une forte participation étatique. Sixième facteur: la promotion de la coopération internationale. Le représentant du Bangladesh a affirmé que sans elle, les objectifs de développement ne pourront pas être atteints. Il faut notamment établir des régimes d'échanges justes. Les pays les moins avancés, notamment les pays africains, sont dans une situation difficile à cet égard. Le développement social devrait être au coeur des activités des Nations Unies. Un suivi intégré et coordonné est donc essentiel, tout comme le renforcement de l'ECOSOC.

M.JOSEPH MUTATOBA (Rwanda), a rappelé que plus d'un million de civils rwandais innocents ont perdu leur vie durant le génocide, y compris des enseignants, des ingénieurs, des juristes, et des docteurs. La formation de professionnels dans différents domaines nécessite du temps.

Le représentant a souligné que son gouvernement avait augmenté les ressources allouées au secteur social mais a cependant noté que le Gouvernement ne pouvait couvrir à lui seul le coût des programmes et des projets nécessaires à l'amélioration du bien-être de la population. Les priorités du Gouvernement, a-t- il indiqué, sont l'accès pour tous aux soins de base, et à l'éducation primaire d'ici 2005, l'accès à l'eau potable, l'élimination de lois discriminatoires à l'égard des femmes, dans l'éducation, l'emploi, la propriété foncière, et le crédit. Il a aussi indiqué l'importance de contrôler la progression du VIH/sida.

Le représentant a fait remarquer que les efforts de reconstruction du peuple rwandais sont ralentis par le problème de la dette. Certaines des sommes que nous remboursons aujourd'hui avaient été consacrées à l'achat de machettes et de haches qui ont été ensuite utilisées pour massacrer notre population. Malgré tout, les dettes demeurent.

Le représentant a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple rwandais dans ses initiatives de construction de l'après conflit et, il a demandé à ses débiteurs l'annulation de la dette afin que le pays puisse orienter ses ressources vers la propriété foncière et le développement social.

M. EPSEN OPHAUG (Norvège), a déclaré qu'il s'adressait à la Commission en tant que représentant des jeunes dans la délégation norvégienne et membre du Conseil norvégien de la jeunesse. Il a souligné trois points essentiels: la nécessité de l'éducation de base pour tous; la formation aux droits de l'homme et à l'éducation pour la paix; et l'importance de la participation et de la représentation de la jeunesse sur les plans local, national et international. Il a par ailleurs affirmé que la connaissance d'autres cultures et d'autres peuples est importante pour la réduction des tensions et des conflits dans le monde. M. Ophaug a rappelé que cet été, dans un projet conjointement réalisé par le Conseil norvégien de la jeunesse, l'Académie Nansen et l'UNESCO et cofinancé par le Gouvernement de la Norvège, des jeunes originaires de quelques régions en conflit se sont rassemblés en Norvège et ont pu discuter avec ceux qu'ils considèrent habituellement comme leurs ennemis. Les suites positives de cet événement donneront lieu à des rencontres qui se tiendront dans les Balkans, en Irlande du Nord, en Afrique du Sud et en Norvège. M. Ophaug a fortement recommandé que d'autres gouvernements établissent des forums où les jeunes, qui se sentent souvent exclus, puissent dialoguer ouvertement afin de créer les conditions pour la paix.

Il est important que les jeunes sentent qu'ils sont entendus et qu'ils participent au processus de prise de décisions. Le représentant de la jeunesse norvégienne a encouragé les Etats Membres des Nations Unies à permettre que davantage de jeunes participent, en tant que délégués, aux réunions de l'ONU afin que la jeunesse ait l'opportunité de travailler pour l'Organisation.

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