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CD/G/477

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT CONCLUT LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 2000

21 septembre 2000


Communiqué de Presse
CD/G/477


LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT CONCLUT LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 2000

20000921

Genève, le 21 septembre -- La Conférence du désarmement, unique instance de négociation multilatérale en matière de désarmement, a achevé aujourd'hui à Genève les travaux de sa session annuelle de 2000.

La Conférence a adopté ce matin son rapport à l'Assemblée générale, dans lequel elle recommande que le Président et son successeur mènent des consultations au cours de la période intersession, et fassent des recommandations, si possible, afin de faciliter le commencement, tôt en 2001, des travaux de la Conférence sur plusieurs points de l'ordre du jour.

Le Président de la Conférence, M. Petko Draganov de Bulgarie, qui exercera la présidence jusqu'au 31 décembre 2000, a déclaré qu'il comptait que ces consultations soient marquées par l'ouverture, le pragmatisme et la coopération, dans le seul but de préparer un bon début de session en 2001.

En adoptant son ordre du jour en début de session, la Conférence devait examiner les questions suivantes : cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire; prévention d'une course aux armements dans l'espace; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes; nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive et armes radiologiques; programme global de désarmement; transparence dans le domaine des armements; examen et adoption de rapports à l'Assemblée générale.

Toutefois, comme l'an dernier, la Conférence n'est pas parvenue à traduire cet ordre du jour en programme de travail. Dès l'ouverture de la session, le 18 janvier, dans un message adressé à la Conférence, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, regrettait le manque de progrès sur les questions de désarmement et de sécurité internationale. Il avait exprimé l'espoir que les délégations allaient persévérer cette année afin d'aboutir à un compromis en faisant preuve de souplesse et d'un véritable sens de l'urgence.

Si, comme l'ont indiqué les Présidents successifs de la Conférence, la plupart des éléments du programme de travail pouvaient recueillir l'adhésion des membres de la Conférence, deux questions, à savoir la question du désarmement nucléaire et la question de la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique font encore apparaître des divergences entre les délégations. La Conférence, par ailleurs, n'a établi ni rétabli aucun mécanisme chargé de l'examen d'un point de son ordre du jour.

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Les débats de la Conférence ont, tout au long de la session, été marqués en particulier par des déclarations sur le projet de système de défense antimissile national des États-Unis. À cet égard, la Chine et la Fédération de Russie ont souligné le rôle indispensable du Traité d'interdiction de missiles antimissile balistiques (ABM) de 1972. La Fédération de Russie a précisé que, si les États- Unis appliquent ce projet unilatéral, «ce serait la fin du Traité ABM». La Chine a pour sa part fustigé, tout au long de la session, l'évolution négative que représentent les efforts considérables déployés ces dernières années en vue d'élaborer et de déployer un système national de défense antimissile afin d'obtenir une supériorité stratégique et militaire unilatérale. Elle a déploré, encore ce matin, que le Traité ABM soit menacé par ce projet des États-Unis.

Répondant à ces interventions, les États-Unis ont notamment souligné que leur objectif n'est pas la domination mais l'équilibre. Selon les États-Unis, la menace de prolifération d'armes de destruction massive utilisant des moyens modernes de lancement est réelle et de plus en plus imprévisible. Les États-Unis envisagent un système limité de défense contre de telles menaces. Ils ont en outre rappelé que le Traité ABM avait été conclu en 1972 entre les États-Unis et l'URSS dans des circonstances politiques et militaires qui n'ont plus de rapport avec la réalité contemporaine, le régime initial de ce Traité n'envisageant pas les menaces qui surgissent actuellement. En outre, le système national de défense antimissile aujourd'hui envisagé par les États-Unis ne chercherait en aucune manière à protéger le pays contre les missiles balistiques de la Chine ou de la Fédération de Russie. Ce système est un système au sol qui n'entraînera le déploiement d'aucune arme dans l'espace, ont par ailleurs assuré les États-Unis : il n'existe donc aucun rapport entre la question de la prévention de la course aux armements dans l'espace et la politique nationale de défense antimissile.

Au cours de sa session de 2000, la Conférence a entendu des déclarations des personnalités gouvernementales suivantes : le Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine et de la Norvège; le Ministre au désarmement et au contrôle des armements de la Nouvelle-Zélande; la Sous-Secrétaire d'État aux affaires étrangères du Mexique; et le Premier Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus (qui a également présidé la Conférence à la fin de la première partie et au début de la deuxième partie de la session). Tout au long de la session, un grand nombre de délégations ont insisté sur la nécessité de sortir de l'impasse et de faire preuve d'un esprit de compromis pour permettre à la Conférence de commencer ses travaux de fond.

Cette année, la présidence de la Conférence a été successivement assurée, pour des périodes de quatre semaines de travail et conformément au principe de rotation par ordre alphabétique anglais, par M. Harald Kreid, ambassadeur d'Autriche; M. Iftekhar Chowdhury, ambassadeur du Bangladesh; M. Sergei Martynov, ambassadeur du Bélarus; M. Jean Lint, ambassadeur de Belgique; M. Celso Amorim, ambassadeur du Brésil; et M. Petko Draganov, ambassadeur de Bulgarie. L'an prochain, la Conférence sera présidée successivement par le Canada (1er janvier au 18 février), le Chili (19 février au 18 mars), la Chine (19 mars au 27 mai), la Colombie (28 mai au 24 juin), Cuba (25 juin au 19 août) et la République populaire démocratique de Corée (20 août au 31 décembre).

La Conférence a fixé les dates de sa session de 2001, qui se déroulera en trois parties : du 22 janvier au 30 mars; du 14 mai au 29 juin; et du 30 juillet au 14 septembre.

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Participation aux travaux de la Conférence

La Conférence du désarmement est composée des soixante-six États. Les représentants des États membres suivants ont participé aux travaux de la Conférence en 2000 : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Brésil, Bulgarie, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Colombie, Cuba, Égypte, Équateur, Espagne, États-Unis, Éthiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kazakhstan, Kenya, Malaisie, Maroc, Mexique, Mongolie, Myanmar, Nigéria, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Pologne, République arabe syrienne, République de Corée, République démocratique du Congo, République populaire démocratique de Corée, République islamique d'Iran, Roumanie, Royaume-Uni, Sénégal, Slovaquie, Sri Lanka, Suède, Suisse, Tunisie, Turquie, Ukraine, Venezuela, Viet Nam et Zimbabwe.

En 2000, les représentants des États non-membres suivants ont participé aux travaux de la Conférence en tant qu'observateurs : Albanie, Angola, Arménie, Azerbaïdjan, Brunéi Darussalam, Chypre, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Danemark, Estonie, ex-République yougoslave de Macédoine, Gabon, Géorgie, Ghana, Grèce, Islande, Jamahiriya arabe libyenne, Jordanie, Koweït, Liban, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Malte, Maurice, Moldova, Népal, Oman, Philippines, Portugal, Qatar, République tchèque, Saint-Marin, Saint-Siège, Singapour, Slovénie, Soudan, Thaïlande, Uruguay et Zambie

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