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PNUE/30

APPEL URGENT A L'ACTION DES DIRIGEANTS POLITIQUES POUR PARER AU RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE

18 septembre 2000


Communiqué de Presse
PNUE/30


APPEL URGENT A L’ACTION DES DIRIGEANTS POLITIQUES POUR PARER AU RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE

20000918

Lyon, le 15 septembre 2000 - Les négociateurs sur la question du changement climatique terminent aujourd’hui une réunion de deux semaines à Lyon sans percée majeure dans une stratégie mondiale pour contrôler les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre.

« Alors que les négociateurs ont réalisé des progrès sur un certain nombre de questions techniques, l’urgence que revêt la question du réchauffement de la planète n’est pas reflétée dans le rythme des pourparlers ici », a déclaré M. Michael Zammit Cutajar, Secrétaire Exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

L’étape actuelle des travaux sur la question du climat, qui a commencé il y a deux ans, culminera en une importante réunion ministerielle qui aura lieu à La Haye (Pays-Bas), et qui réunira quelque dix mille participants du 13 au 24 novembre. On peut s’attendre à ce que cette étape finale soit un exercice politique difficile, très technique et extrêmement complexe. « Les pays qui jouent un rôle clé doivent commencer à faire preuve de directive politique réelle si nous voulons assurer qu’une action forte et efficace soit lancée pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre », a ajouté M. Zammit Cutajar. « Plus nous tardons à faire la transition vers une économie avec moins d’émissions, plus grands seront les dommages causés par les changements climatiques ».

De l’entente générale, La Haye sera un succès si le résultat amène les gouvernements à ratifier le Protocole de Kyoto de 1997. La Déclaration adoptée le 8 septembre par les Chefs d’Etat et de gouvernement lors de l’Assemblée du Millénaire des Nations Unies lance un appel aux gouvernements pour qu’ils ratifient le Protocole en temps voulu pour son entrée en vigueur à la mi-2002. Si tel est le cas, les pays développés seront juridiquement engagés à réduire leurs émissions de 5% au cours de la prochaine décennie.

La Haye doit également établir le niveau de coopération financière et technologique que les pays en développement peuvent attendre de la part des pays developpés. Cette question est cruciale pour assurer que ces pays soient en mesure d’être d’avantage engagés dans l’action mondiale dans le domaine des changements climatiques.

Les décisions adoptées à La Haye détermineront le fonctionnement opérationnel du Protocole. Ces détails sont importants parce qu’ils sont susceptibles d’avoir des conséquences économiques et environnementales importantes.

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Le Protocole de Kyoto entrera en vigueur et sera juridiquement contraignant après sa ratification par 55 Parties à la Convention, y compris des pays développés et des pays à économies en transition, comptabilisant au moins 55% des émissions totales de dioxyde de carbone de ce groupe en 1990. Les ratifications les plus récentes – par la Guinée, le Kiribati, le Lesotho et le Mexique – ont été déposées la semaine dernière lors du Sommet du Millénaire et portent le total des ratifications à 29 pays, tous en développement. (Le Mexique figurait au 14ème rang sur l’échelle des émissions de Co2 résultant de la combustion de combustibles en 1997.)

Les réunions préparatoires de Lyon ont permis d’importants progrès sur un certain nombre de questions. Elles ont permis d’éclaircir les détails pratiques pour promouvoir le renforcement des capacités dans les pays en développement et pour le fonctionnement de ce que l’on appelle le mécanisme de développement propre. Un consensus se fait jour également sur l’examen de l’information fournie par les gouvernements à propos de leurs émissions.

Mais un travail considérable reste à faire pour que tous les différents aspects d’un accord soient pleinement élaborés et assemblés à l’intérieur d’un pacte politique cohérent. Parmi les questions clefs figurent les suivantes :

Comment définir les « puits forestiers » (par lesquels, par exemple, de nouveaux arbres absorbent le dioxyde de carbone contenu dans l’atmosphère, compensant ainsi les émissions), ce qui devrait permettre de déterminer ensuite dans quelle mesure les pays développés peuvent utiliser des améliorations de puits forestiers pour répondre à leurs objectifs de réduction d’émissions fixés par le Protocole de Kyoto ;

Jusqu’où les pays développés peuvent-ils tirer crédit d’investissements dans d’autres pays au travers des trois mécanismes flexibles prévus par le Protocole ;

Comment fonctionnera le régime de non-observance ;

Quelles mesures doivent être prises pour répondre aux préoccupations spécifiques de pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques ou aux conséquences économiques des réductions d’émissions effectuées par les pays développés ;

Quel sera le volume du soutien financier et technologique qui sera accordé aux pays en développement?

La partie formelle de la réunion de Lyon a été ouverte par le Premier Ministre de la France, M. Lionel Jospin, le 11 septembre en la présence de plus de 2000 représentants de 160 gouvernements et 168 organisations.

La réunion de La Haye sera connue sous le nom de la Sixième Session de la Conférence des Parties à la Convention (COP6). En plus des diplomates et ministres des 184 pays membres de la Convention, la Conférence réunira des milliers l’observateurs venant d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales, et des journalistes. Elle sera présidée par M. Jan Pronk, Ministre néerlandais de l’urbanisation, de l’aménagement du territoire et de l’environnement.

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