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PNUE/29

UN IMPORTANT RAPPORT PRONE UNE NOUVELLE APPROCHE POUR ENRAYER LE DECLIN GENERALISE DES ECOSYSTEMES DU MONDE

18 septembre 2000


Communiqué de Presse
PNUE/29


UN IMPORTANT RAPPORT PRONE UNE NOUVELLE APPROCHE POUR ENRAYER LE DECLIN GENERALISE DES ECOSYSTEMES DU MONDE

20000918

BERGEN, Norvège, 15 septembre 2000 — Une évaluation qui fera date a été publiée aujourd’hui à l’occasion d’une réunion des principaux responsables du monde en matière d’environnement. Elle appelle à une nouvelle approche de la gestion des écosystèmes afin d’enrayer le déclin généralisé des processus qui sont indispensables à la vie sur notre planète.

“Chacune des mesures utilisées par les scientifiques pour évaluer l’état des écosystèmes du globe nous montre que nous les exploitons dans des proportions sans précédent et que nous les dégradons à un rythme accéléré”, a déclaré Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). “Nous sommes tributaires des écosystèmes pour nous maintenir, et leur état dépend lui-même du soin que nous en prenons”.

Ressources mondiales 2000-2001, les peuples et les écosystèmes: la dégradation du réseau vital a été publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le PNUE, la Banque mondiale et l’Institut des ressources mondiales (WRI). Plus de 175 spécialistes ont participé à ce travail de recherche à l’échelle mondiale dont la réalisation a pris plus de deux ans.

Le document étudie la situation des écosystèmes côtiers, forestiers, des prairies, d’eau douce et agricoles. Il jauge leur état en fonction de leur aptitude à produire les biens et les services dont le monde a actuellement besoin. Cela comprend la production de nourriture, la disponibilité d’eau propre en quantité suffisante, le stockage du carbone, le maintien de la biodiversité et des possibilités en matière de loisir et de tourisme.

“Pendant trop longtemps, nous nous sommes concentrés sur ce que nous pouvons retirer de nos écosystèmes en termes de quantité, en nous préoccupant peu des services qu’ils procurent”, a noté Thomas Johansson, Directeur du programme Énergie et atmosphère du PNUD. “Les écosystèmes assurent des services essentiels comme la régulation des climats et le recyclage des nutriments — des services qu’il serait impossible d’assurer autrement pour un prix raisonnable”.

Les analyses des écosystèmes et les statistiques contenues dans Les peuples et les écosystèmes présentent un sombre tableau de la situation: des océans dont les stocks de poissons sont sur-récoltés, des pompages trop importants d’eau au profit de l’agriculture, la destruction de récifs coralliens et de forêts, et même un tourisme excessif. Le rapport identifie la croissance démographique et la consommation toujours plus grande de l’humanité comme étant les deux principaux facteurs responsables du déclin des écosystèmes du globe.

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Si elle était privée de ses écosystèmes, la Terre ressemblerait aux images dépouillées et inertes qui nous sont parvenues de Mars en 1997, fait observer Les peuples et les écosystèmes.

L’étude recommande que les gouvernements et les peuples considèrent la durabilité des écosystèmes comme essentielle à la vie de l’homme. Elle prône une approche axée sur les écosystèmes pour gérer les ressources cruciales de notre planète, ce qui implique que les décisions relatives à l’utilisation des sols et des ressources se fassent dans la perspective de leur impact sur les capacités des écosystèmes à produire des biens et des services.

“Nos connaissances actuelles sont suffisantes pour que nous puissions commencer à gérer les écosystèmes d’une manière durable. Nous pourrions rétablir une partie de la productivité naturelle que nous avons perdue”, a déclaré Jonathan Lash, le Président du WRI. “De nombreuses ‘astuces’ sont simples et n’ont rien de technique”.

Le rapport contient des études de cas provenant du monde entier sur les mesures qui sont prises pour remédier aux dégâts infligés aux écosystèmes. En Afrique du Sud, les populations restaurent l’écosystème d’eau douce en arrachant des espèces d’arbres envahissantes. À Dhani, en Inde, les communautés utilisent des gardes et des patrouilles, des plans de récole simples, et des interdictions de pacage pour rétablir leurs forêts communautaires. À Machakos, au Kenya, les Akamba recueillent l’eau de pluie et construisent des terrasses — une pratique qui remonte à des temps très anciens dans de nombreux endroits du monde.

Jonathan Lash a ajouté que, si nos connaissances à propos des écosystèmes sont certes considérablement plus importantes aujourd’hui que par le passé, leur progression a été beaucoup plus lente que notre capacité à modifier ces écosystèmes. “Notre impossibilité à penser en termes d’écosystèmes tient à notre profond manque d’information sur la manière dont les écosystèmes nous affectent et sur l’état dans lequel ils se trouvent”, a-t-il ajouté.

Les leçons tirées de Les peuples et les écosystèmes suggèrent quatre principes de base pour une approche axée sur les écosystèmes:

* Remédier aux lacunes au niveau de l’information. La gestion des écosystèmes exige une compréhension détaillée de leur état actuel et de leur fonctionnement.

* Établir un débat public sur les objectifs, les politiques et les compromis. Il est possible d’obtenir des améliorations majeures de la situation des écosystèmes et de leurs capacités si les organisations gouvernementales et non gouvernementales créent des opportunités pour que puissent s’exprimer des idées variées concernant la gestion des écosystèmes.

* Reconnaître la valeur des services des écosystèmes. La suppression des subventions et l’établissement de prix explicites pour les services que rendent les écosystèmes pourraient être délicats du point de vue politique mais de telles dispositions pourraient promouvoir une utilisation plus efficiente des ressources.

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* Impliquer les communautés locales dans la gestion des écosystèmes. Les communautés locales sont souvent les gestionnaires d’écosystèmes les plus prudents. Leur participation peut aussi permettre d’obtenir une répartition plus équitable des avantages et des coûts de l’utilisation des écosystèmes.

“La prise de décisions rationnelles pour la gestion des écosystèmes au XXIe siècle exige de profonds changements dans la manière dont nous utilisons nos connaissances et expériences et la gamme d’informations complémentaires dont nous avons besoin”, a souligné Robert T. Watson, Chercheur principal et Directeur pour un développement écologiquement et socialement durable à la Banque mondiale.

Le rapport a été publié à l’ouverture de la Réunion ministérielle informelle sur l’environnement, qui se déroule du 15 au 17 septembre à Bergen, en Norvège. Mme Siri Bjerke, Ministre norvégienne de l’environnement, a noté que Ressources mondiales 2000-2001, les peuples et les écosystèmes: la dégradation du réseau vital est un document important pour tous ceux qui s’inquiètent de l’état de l’environnement. “Ce rapport nous apporte une analyse à jour de que nous savons aujourd’hui, au début du nouveau millénaire, et, chose peut-être plus importante, de ce qu’il nous faudra savoir pour nous attaquer aux défis qui nous attendent à l’échelle de la planète”, a conclu Mme Bjerke.

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