DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES E LA CONVENTION D'OTTAWA : CONSULTATIONS INFORMELLES SUR LA DESTRUCTION DES STOCKS ET LES TECHNIQUES DE DEMINAGE
Communiqué de Presse
CD/G/474
DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES À LA CONVENTION D'OTTAWA : CONSULTATIONS INFORMELLES SUR LA DESTRUCTION DES STOCKS ET LES TECHNIQUES DE DÉMINAGE
20000914Genève, 14 septembre -- La deuxième réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa) a poursuivi, cet après-midi, ses consultations informelles en examinant les rapports des comités permanents intersession d'experts sur la destruction des stocks et sur les techniques de déminage, présentés par le Mali et la Hongrie pour le premier et par la France pour le second.
Dans son rapport, le Comité d'experts sur la destruction des stocks précise qu'il a notamment sollicité les vues des délégations sur les thèmes suivants: la destruction des stocks en tant que mesure préventive et en tant que partie intégrante de l'action contre les mines; l'allocation de ressources; les structures de coopération pour la destruction des stocks; ainsi que les perspectives d'avenir dans ce domaine. À l'issue de ses travaux, le Comité a notamment recommandé que les États qui ont achevé la destruction des leurs stocks mettent les compétences qu'ils ont acquises à disposition de ceux qui en ont besoin. Il a en outre été recommandé d'encourager les Etats à répondre au questionnaire présenté par le Canada en vue de la création d'un site web du Service d'action antimines des Nations Unies (UNMAS) sur la destruction des stocks. Il a été également recommandé que les coprésidents du Comité élaborent des recommandations précises concernant les structures de coopération bilatérale, multilatérale ou régionale aux fins de la destruction des stocks.
Cet après-midi, plusieurs personnalités ou délégations qui avaient participé au travail du Comité ont commenté les travaux de cet organe. Le Directeur technique du Centre international de Genève pour le déminage humanitaire a mis en exergue les difficultés liées au processus de destruction des stocks. Il a notamment mis l'accent sur les problèmes soulevés par la diversité et la quantité de mines à détruire ainsi que par leurs conditions de stockage. Il a également attiré l'attention sur les problèmes liés aux méthodes de destruction et à la nécessité d'établir des mécanismes de contrôle et de surveillance, sans omettre de rappeler l'impératif de respect de l'environnement. S'agissant des coûts du processus de destruction des stocks, il a été souligné qu'il reste largement inférieur, à tous égards, à celui du déminage humanitaire.
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Certains intervenants ont par ailleurs déploré le peu d'attention et de financement accordé à la destruction des stocks qui reste pourtant une mesure préventive essentielle en matière d'action contre les mines. Plusieurs orateurs ont insisté sur la nécessité de promouvoir la transparence en ce qui concerne l'état des stocks de mines et leur destruction. La représentante du Canada a présenté le projet de site web sur la destruction des stocks de mines qui a été développé par le Canada en coopération avec l'UNMAS pour faciliter l'échange d'information sur toutes les questions relatives à la destruction des stocks.
Le représentant de la Campagne internationale pour interdire les mines a pour sa part salué les progrès considérables accomplis en matière de destruction des stocks en soulignant que 10 millions de mines ont été détruites depuis l'entrée en vigueur de la Convention. Il a fait observer que sept pays ont achevé la destruction de leurs stocks et que dans 23 autres, un processus allant dans le même sens est en cours. Il n'a toutefois pas manqué de rappeler que 250 millions de mines demeurent dans les stocks de quelques 104 pays, 200 millions d'entre elles étant concentrées dans 7 pays seulement. Il a également exprimé sa préoccupation face au nombre jugé trop élevé de mines qui sont conservées par certains pays aux fins de la formation et a souhaité qu'un plafond soit fixé pour ce type de conservation de mines.
Les représentants de la Slovaquie, de la Norvège, de la Suisse, de l'Argentine, du Bélarus et du Nicaragua ont pris la parole sur ce thème, ainsi que des délégués du Service d'action antimines du Département des opérations de maintien de la paix (UNMAS) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Présentant par ailleurs le rapport du Comité permanent d'experts sur les techniques de déminage, la France, en sa qualité de coprésident de cet organe, a rappelé que ce comité avait été chargé de faire une étude comparative sur les besoins des utilisateurs et les techniques disponibles ou en cours de mise au point. A cet égard, le Comité a confirmé que l'utilisation séparée des techniques manuelles de déminage, des chiens détecteurs de mines ou de matériels mécaniques ne permettait pas d'apporter une solution adéquate au problème des mines; il a donc préconisé d'employer la méthode du panachage de ces diverses méthodes de déminage en fonction de l'environnement. Il est également apparu au Comité que les Etats qui sont les plus actifs dans la recherche et le développement de nouvelles techniques de déminage sont motivés par des raisons principalement militaires et s'intéressent peu aux besoins spécifiques du déminage humanitaire.
Le Comité a notamment recommandé l'essai systématique, sur le terrain, des nouvelles techniques de déminage ainsi l'élaboration de normes communes pour ces essais sur le terrain.
Dans les observations qui ont suivi la présentation du rapport de ce comité, l'accent a notamment été mis sur les ressources requises par la recherche aux fins du développement de nouvelles technologies. Certains ont déploré le manque de relations entre les secteurs de la recherche et du développement et les acteurs sur le terrain.
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Il a également été affirmé que l'introduction de nouvelles techniques devait tenir compte de l'environnement spécifique de chaque zone à déminer et plus particulièrement de l'environnement socioéconomique des pays affectés. Certains ont fait part de leur dépit face à la lenteur des progrès enregistrés en matière de technique de déminage. Ont même été dénoncées les considérations commerciales qui entravent parfois le partage de l'information et du savoir concernant les nouvelles techniques développées. D'autres orateurs ont insisté sur la nécessité de développer les techniques de déminage existantes, en privilégiant celles qui sont les plus simples et les moins coûteuses.
Outre les deux coprésidents du Comité sur les techniques de déminage, à savoir la France et le Cambodge, les représentants du Groupe d'action contre les mines de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), de Handicap International et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont pris la parole sur ces questions.
A la fin de la réunion, le représentant du Cameroun a fait une déclaration dans laquelle il a rappelé que son pays a ratifié la Convention d'Ottawa en juillet dernier.
La deuxième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa tiendra sa dernière séance demain matin, à partir de 10 heures 30. Elle devrait adopter une déclaration ainsi qu'un programme d'action de son Président.
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