LA DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES A LA CONVENTION D'OTTAWA PROCEDE A DES CONSULTATIONS INFORMELLES SUR L'ASSISTANCE AUX VICTIMES
Communiqué de Presse
CD/G/473
LA DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES A LA CONVENTION D'OTTAWA PROCEDE A DES CONSULTATIONS INFORMELLES SUR L'ASSISTANCE AUX VICTIMES
20000914Les participants prônent une meilleure coordination sur le terrain et une approche intégrée des efforts dans le cadre du développement durable
Genève, le 14 septembre -- La deuxième réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert de mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa) a procédé, ce matin, à des consultations informelles sur la question de l'assistance aux victimes. Dans ce cadre, elle a examiné le rapport du Comité permanent intersession d'experts sur l'assistance aux victimes des mines, leur réintégration socioéconomique et la sensibilisation aux dangers des mines, présenté par le Nicaragua et le Japon en leur qualité de corapporteurs de cet organe.
Lors de sa première réunion, ledit Comité d'experts a décidé de créer six groupes réseaux en vue de faciliter ses travaux dans les domaines d'action suivants: collecte et diffusion de principes directeurs, collecte de renseignements et de données, communication de données sur l'assistance aux victimes, sensibilisation aux dangers des mines et des munitions non explosées, constitution d'un dossier de programmes d'assistance aux victimes et coordination entre donateurs.
Le Comité a par ailleurs reconnu que l'assistance aux victimes occupe dans l'action contre les mines une place aussi importante que les autres activités. À cet égard, précise le Comité, il convient d'envisager une approche intégrée et globale comprenant des activités de prévention, des soins médicaux, des mesures de réhabilitation physique et psychologique ainsi que des actions en faveur de la réintégration socioéconomique des victimes. Une telle démarche devrait rester fondée sur le partenariat, l'engagement et la responsabilité partagée des Gouvernements et de la société civile. Une définition à trois niveaux de l'assistance aux victimes a été retenue qui couvre non seulement les personnes directement touchées par les mines mais aussi leurs familles et les collectivités affectées. Si l'assistance aux victimes s'inscrit résolument dans le contexte de l'action humanitaire, elle doit également être intégrée dans le contexte plus large de la reconstruction après-conflit et du développement durable, souligne le Comité.
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Le Comité permanent d'experts a notamment recommandé une participation accrue de la société civile et des organisations de victimes ainsi que le renforcement des capacités des gouvernements en matière d'aide aux victimes. Il a mis l'accent sur la nécessité d'institutionnaliser l'assistance aux victimes des mines auprès de la communauté des donateurs afin de pouvoir soutenir de façon durable les efforts en faveur de l'aide à ces personnes.
La deuxième réunion des États parties à la Convention a ensuite entendu la présentation de programmes mis en oeuvre par des pays et des organisations internationales et non-gouvernementales, qui illustrent les progrès accomplis depuis la réunion de Maputo (mai 1999) dans le domaine de l'assistance aux victimes. A ainsi été présenté le programme tripartite mené conjointement par le Canada, le Mexique et l'Organisation panaméricaine de la santé au Nicaragua, au Salvador et au Honduras.
Le Mozambique s'est pour sa part attaché à dresser le bilan de son programme national en faveur des victimes de violence et autres traumatismes (qui s'adresse donc entre autres aux victimes des mines). La Bosnie-Herzégovine a également présenté les résultats de son propre programme national d'assistance aux victimes en indiquant notamment que les besoins de son pays en matière de déminage et de services sanitaires et sociaux impliquent la réalisation d'un certain nombre d'activités pour un coût total de 130 millions de dollars. Le Nicaragua a quant à lui exposé les initiatives prises par son gouvernement pour améliorer et rationaliser ses programmes d'assistance aux victimes. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté son programme en faveur des handicapés en Afghanistan en précisant que la principale difficulté rencontrée dans ce pays en ce qui concerne l'aide aux victimes des mines demeure, outre la persistance du conflit armé, le fossé existant entre l'ampleur du problème et le faible niveau des fonds disponibles pour y remédier.
Ce matin, le représentant de Handicap International a procédé à une analyse de la problématique liée aux activités de sensibilisation au problème des mines. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a de son côté présenté les modules de formation spécifiques qu'il a mis au point conformément au mandat qui lui a été confié de servir de point de convergence pour les activités de formation à la sensibilisation aux mines.
La représentante de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) a notamment plaidé en faveur de la mise en place d'une méthode de planification à long terme de l'assistance aux victimes des mines, tout en soulignant l'importance d'assurer la transparence quant à l'utilisation des fonds et, surtout, d'assurer que les droits de l'homme des victimes et des handicapés sont respectés.
Lors de l'échange de vues qui a suivi ces interventions, certains ont mis l'accent sur la responsabilité des pays affectés et sur la nécessité de mettre en place des structures nationales chargées de coordonner, sur le terrain, l'action de tous les partenaires engagés dans l'assistance aux victimes. A également été préconisée une implication plus importante des organisations régionales.
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Plusieurs intervenants se sont par ailleurs prononcés en faveur d'une approche intégrée de l'assistance aux victimes qui replace cette problématique dans le cadre plus large du développement durable des pays, de leurs structures économiques et sociales et de leurs systèmes de santé. Soulignant que les fonds disponibles pour l'assistance aux victimes restent inférieurs à ceux affectés au déminage, certains ont exhorté les donateurs à ne pas oublier les victimes des conflits qui ne font pas - ou plus - la Une des journaux.
Les représentants de la France, de la Suisse et de la Bosnie-Herzégovine sont intervenus. Les délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de l'Organisation des États américains (OEA), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de la Banque mondiale et de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel ont également fait des déclarations.
La deuxième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa poursuivra ses consultations informelles cet après-midi, à 15 heures, et examinera les rapports des comités permanents intersession d'experts sur la destruction des stocks et sur les techniques de déminage.
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