En cours au Siège de l'ONU

CD/G/469

LA DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES E LA CONVENTION SUR L'INTERDICTION DES MINES POURSUIT SON ECHANGE DE VUES GENERAL

13 septembre 2000


Communiqué de Presse
CD/G/469


LA DEUXIÈME RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION SUR L'INTERDICTION DES MINES POURSUIT SON ÉCHANGE DE VUES GÉNÉRAL

20000913

Les intervenants saluent le travail effectué depuis la première réunion de Maputo par les cinq comités permanents intersession d'experts

Genève, le 12 septembre -- La deuxième réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel (Convention d'Ottawa) a poursuivi, ce matin, son échange de vues général en entendant les déclarations d'une vingtaine de pays qui se sont efforcés de dresser le bilan de l'action entreprise depuis la première réunion des États parties, tenue à Maputo en mai 1999, et de faire part des mesures prises par leurs gouvernements respectifs pour appliquer les dispositions de la Convention.

La plupart des intervenants ont salué le travail effectué depuis la réunion de Maputo par les cinq comités permanents intersession d'experts créés à l'issue de cette réunion, en mai 1999, et respectivement chargés des questions touchant au statut et au fonctionnement de la Convention; à la destruction des stocks; au déminage; aux technologies pour l'action contre les mines et à l'aide aux victimes.

Pour un grand nombre de pays, la priorité doit continuer à être accordée à l'universalisation de la Convention. Pour d'autres, c'est à la mise en oeuvre des dispositions de ce traité et à la consolidation des acquis qu'il convient d'oeuvrer en premier lieu, alors que la priorité des priorités devrait rester l'élimination des mines sur le terrain et l'atténuation des risques pour les individus qui vivent sous la menace permanente de ces engins. Certains se sont dits favorables à une promotion du Protocole II amendé à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention sur les armes inhumaines) - protocole qui concerne l'interdiction et la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs.

Nombre d'orateurs ont souligné que la destruction des stocks reste la seule garantie contre la réapparition des mines. L'importance de la coopération internationale en matière d'action contre les mines a été maintes fois soulignée. Plusieurs pays ont rendu hommage au travail effectué par les organisations non gouvernementales (ONG) dans le domaine de l'action contre les mines et ont plaidé en faveur d'une coopération accrue avec les ONG.

L'offre présentée par le Nicaragua, qui se propose d'accueillir en 2001 la troisième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa, a été saluée par plusieurs pays.

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Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations : Pérou, Slovaquie, Afrique du Sud, France (au nom de l'Union européenne et de nombreux autres pays), Brésil, Nicaragua, Australie, Mexique, Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Malaisie, Guatemala (au nom du Groupe des pays d'Amérique centrale), Nouvelle-Zélande, République tchèque, Croatie, Norvège, Honduras, Suisse, Argentine, Liechtenstein.

La deuxième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa achèvera son échange de vues général cet après-midi, à 15 heures.

Suite de l'échange de vues général

M. JOSE ANTONIO ARROSPIDE DEL BUSTO, Vice-ministre des affaires étrangères du Pérou, a réitéré l'engagement de son pays, directement touché par le fléau des mines, à s'acquitter de ses obligations en vertu de la Convention sur l'élimination des mines antipersonnel (Traité d'Ottawa). Il a notamment insisté sur la nécessité de renforcer les efforts en faveur de l'universalisation de ce traité. Il a mis l'accent sur l'importance de la coopération internationale et de nouvelles ressources pour atteindre les objectifs fixés. Il a estimé que le devoir de coopération devrait être au centre des débats de la deuxième période intersession qui va s'ouvrir à l'issue de la présente réunion des États parties à la Convention d'Ottawa.

M. JAN FIGEL (Secrétaire d'État au Ministère des affaires étrangères de la Slovaquie) a rappelé que son pays a achevé la destruction de son stock de mines antipersonnel et a lancé un appel à tous les pays pour qu'ils en fassent de même et rejoignent ainsi le club encore restreint des pays qui ont procédé à une telle destruction de leurs stocks. Il a proposé aux pays qui le souhaitent de bénéficier de la coopération de son pays, lequel est parvenu à développer une technologie sûre et respectueuse de l'environnement permettant de détruire les stocks de mines existants. Il s'est également offert de mettre au service des États intéressés l'expérience acquise en matière de déminage et d'assistance aux victimes. Le représentant slovaque a par ailleurs proposé qu'une interdiction générale du transfert des mines antipersonnel soit négociée dans le cadre de la Conférence sur le désarmement. Il a en outre préconisé une coopération internationale accrue en faveur de la lutte contre les mines et s'est engagée à y prendre part afin de susciter l'adhésion de pays dont les moyens sont limités.

M. GEORGE S. NENE (Afrique du Sud) a souligné que pour son pays, la Convention d'Ottawa s'est irréversiblement imposée comme la norme internationale en matière d'interdiction des mines antipersonnel. Grâce aux efforts soutenus qui ont été déployés durant la période intersession, ont pu être collectivement consolidés les acquis de la première réunion des États parties qui s'est tenue à Maputo il y a un an. L'Afrique du Sud est heureuse d'avoir eu le privilège de coprésider, avec le Canada, le Comité permanent sur le statut et le fonctionnement général de la Convention. Le succès de notre entreprise sera jugé par les pays affectés à l'aune de la baisse du nombre des victimes, de l'extension des zones déminées et de l'aide apportée aux victimes, a rappelé M. Nene. Il a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de mettre en place les instruments permettant de surveiller les progrès enregistrés dans la réalisation des objectifs énoncés par la Convention. Il faudrait en outre que le programme de travail intersession soit suffisamment flexible pour s'adapter aux circonstances et aux priorités du moment tout en favorisant une plus grande participation de toutes les parties concernées au processus de surveillance.

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L'universalisation de la Convention reste la priorité, a déclaré M. Nene. Il convient à cet égard de rappeler que nous avons interdit les mines antipersonnel et que nous nous sommes engagés en faveur de la seule norme internationale existante en la matière non pas parce que nous avons trouvé une alternative aux mines mais parce que nous estimons que l'utilité militaire de ces mines est largement éclipsée par leur impact humanitaire négatif, a précisé le représentant sud-africain. Il a par ailleurs rappelé que la seule garantie contre le retour des mines réside dans la mise en oeuvre de politiques visant leur interdiction complète. L'Afrique du Sud exhorte donc tous les États qui ne l'ont pas encore fait à devenir parties à la Convention d'Ottawa sans délai. Ceux qui continuent de fabriquer des mines antipersonnel devraient en outre cesser immédiatement toute production de ces mines. Dans tous les conflits dans lesquels des mines antipersonnel sont encore utilisées, toutes les parties impliquées devraient cesser immédiatement d'utiliser de telles mines.

M. SAMUEL DE BEAUVAIS (France, au nom de l’Union Européenne, de l’ensemble des pays d’Europe centrale et orientale associés à l’Union Européenne, de Chypre, de Malte et de la Turquie) a estimé que le temps est venu de dresser un bilan des progrès accomplis depuis l’entrée en vigueur de la Convention et de la première assemblée de Maputo en mai 1999, en particulier en ce qui concerne les engagements pris par les États parties. Il faut également aller plus loin en identifiant les voies et moyens par lesquels des progrès peuvent être faits pour atteindre l’objectif de l’élimination totale des mines antipersonnel dans le monde.

Par égard pour ceux qui ont été touchés par le fléau, a déclaré M. de Beauvais, nous devons poursuivre et intensifier nos initiatives en faveur d’un déminage plus efficace et plus rapide et d’une aide accrue aux victimes. Dans cet esprit, l’Union Européenne reconnaît l’importance des efforts entrepris dans le cadre du programme intersession et salue l’appui du Centre International de déminage humanitaire de Genève (CIDHG) à l’extension de ce programme et aux activités des cinq groupes permanents d’experts mis en place lors de la première réunion des États parties à la Convention. Afin d’améliorer la viabilité du travail accompli par ces comités d'experts, le travail intersession devra être rationalisé afin d'assurer une participation élargie et approfondie des États parties, en particulier des pays en voie de développement. La destruction des stocks de mines antipersonnel est cruciale pour atteindre l’objectif de l’élimination totale de ces engins, a estimé M. De Beauvais, car elle permet de garantir que de nouveaux champs de mines ne pourront être installés. Cette destruction doit pouvoir s’accomplir de la manière la plus rapide et la plus rentable possible tout en ayant un impact minimal sur l’environnement. L’Union Européenne reconnaît la nécessité d’une assistance internationale accrue dans ce domaine.

MME CELINA DO VALLE PEREIRA (Brésil) a estimé que l'universalisation de la Convention d'Ottawa restera le plus grand défi à relever aussi longtemps que les plus gros producteurs et détenteurs de stocks de mines antipersonnel n'auront pas accédé à cet instrument. Au niveau régional, elle a évoqué les efforts visant à faire de la zone du Mercosur et plus largement de l'hémisphère occidental une zone exempte de mines antipersonnel. Elle s'est d'autre part réjouie des informations qui attestent d'une baisse globale de la production et de l'usage des mines antipersonnel. L'usage de mines dans une vingtaine de conflits reste cependant une source de préoccupation, a-t-elle ajouté. Elle a souhaité que s'expliquent les pays qui, à l'instar de l'Angola, sont soupçonnés de continuer à recourir à de telles armes en dépit de leur adhésion à la Convention d'Ottawa.

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M. JOSÉ ADAN GUERRA, Vice Ministre des relations extérieures du Nicaragua, a rappelé le lourd tribut payé par son pays au fléau des mines antipersonnel. Mettant l'accent sur un certain nombre de mesures concrètes prises par son pays au niveau national pour lutter contre ce fléau, il a reconnu que d'énormes efforts restent à faire, s'agissant particulièrement du déminage et de la réhabilitation des victimes. Il a également souligné l'importance de la coopération internationale et a remercié les partenaires du Nicaragua pour le soutien qu'ils lui apportent dans son effort visant à se débarrasser des mines. M. José Adan Guerra s'est par ailleurs dit convaincu de la nécessité de poursuivre le processus initié à Ottawa ainsi que le travail des comités permanents d'experts intersession. Se disant favorable à un partenariat avec tous les acteurs concernés par l'action contre les mines, il a préconisé une adaptation des méthodes aux cas particuliers de chaque pays. Il a insisté pour faire de l'aide aux victimes une priorité et a officiellement présenté l'offre du Nicaragua d'accueillir en 2001 la troisième réunion des Etats parties à la Convention d'Ottawa.

M. LES LUCK (Australie) a fait part des mesures prises par son pays pour s'acquitter de ses obligations en vertu du Traité d'Ottawa, s'agissant particulièrement de la destruction de son stock de mines antipersonnel. Il a réaffirmé l'engagement de son pays à contribuer au déminage, à la sensibilisation et à l'assistance aux victimes des mines et a rappelé que la contribution de l'Australie en faveur de la réalisation de ces objectifs s'élève jusqu'à présent à 80 millions de dollars australiens. Le représentant a par ailleurs souligné l'importance de mettre en place des mécanismes d'évaluation des programmes d'assistance. Il a également mis l'accent sur la nécessité d'adopter des approches pragmatiques afin de renforcer les normes internationales d'action contre les mines. A cet égard, il s'est dit favorable à une promotion du Protocole II amendé à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention sur les armes inhumaines) - protocole qui concerne l'interdiction et la limitation de l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs - ainsi qu'à une négociation sur une interdiction du transfert des mines.

M. SOCORRO ROVIROSA PRIEGO (Mexique) a estimé que trois ans seulement après l'adoption de la Convention d'Ottawa et à peine plus d'un an après son entrée en vigueur, l'impact global de ce traité sur l'évolution de la situation en matière d'élimination des mines antipersonnel ne fait aucun doute. Il a lancé un appel aux pays qui ne sont pas encore parties à la Convention d'Ottawa afin qu'ils se joignent aux efforts déployés par la communauté internationale en vue de renforcer et de consacrer la norme en vertu de laquelle l'emploi et l'existence même des mines antipersonnel sont déclarés inacceptables. Le représentant du Mexique a salué la valeur du travail intersession réalisé depuis la réunion de Maputo en mai 1999 en soulignant que ce travail a permis de mieux identifier les besoins des pays affectés par les mines sur divers continents. Ce travail intersession a en outre permis de faciliter la coordination des actions sur le terrain ainsi que la mobilisation des ressources et la coopération internationale visant à satisfaire les besoins identifiés. Le Mexique estime qu'il est nécessaire de poursuivre le travail réalisé par le biais de ce mécanisme de participation ouvert et transparent qui associe tous les acteurs engagés en faveur de l'élimination totale des mines antipersonnel. Il faut par ailleurs que la communauté internationale augmente les ressources financières destinées aux programmes de déminage, de destruction des mines et d'aide aux victimes. Le Mexique accueille avec satisfaction l'offre présentée par le Nicaragua qui se propose de recevoir la troisième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa.

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M. MILENKO DJAKOVIC, Vice Ministre des anciens combattants, des victimes de guerre et du travail de Bosnie-Herzégovine, a évoqué les difficultés rencontrées lors de la mise en oeuvre du Programme de réhabilitation et de développement de la Bosnie en soulignant que ces difficultés sont dues non seulement à la guerre mais aussi à la destruction totale de l'économie. Il a fait part des réalisations de son pays en matière de déminage et d'assistance aux victimes et a souligné que, grâce aux transferts de technologie et en tirant profit de l'expérience acquise dans le cadre du travail conjoint effectué avec des experts internationaux présents sur le terrain, la Bosnie-herzégovine est désormais prête à mettre sur pied un Centre européen pour l'assistance aux victimes. Il a proposé d'organiser, en Bosnie-Herzégovine, une conférence de donateurs afin de collecter les fonds nécessaires à l'aide aux victimes.

M. IENG MOULY (Cambodge) a rappelé que son pays, dès 1993, a décidé de créer une agence nationale de déminage qui est rapidement devenue le premier opérateur de déminage. Il a indiqué que les difficultés rencontrées ainsi que l’expérience acquise ont encouragé cette agence et le Gouvernement Royal du Cambodge à engager des réformes importantes dans le secteur de déminage. Le Cambodge a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la mise en oeuvre des dispositions de la Convention d’Ottawa, a-t-il assuré. En mai 1999, le pays s’est doté d’une législation interdisant l’utilisation, le stockage, la production et le transfert de mines antipersonnel. Parallèlement aux mesures visant à neutraliser les mines antipersonnel enfouies dans le sol, le Cambodge a commencé à détruire ses stocks de mines.

Ces dernières années, a poursuivi M. Mouly, notre compréhension globale de la problématique des mines antipersonnel et de leurs conséquences socioéconomiques pour les populations vulnérables s’est considérablement accrue. Afin d’éviter le gaspillage de ressources humaines et financières consacrées au déminage, il est primordial que ces ressources soient allouées en priorité au bénéfice des populations les plus vulnérables. Au Cambodge, des dispositions ont été prises afin d’assurer une étroite coordination entre les opérateurs de déminage, les autorités provinciales et locales et les agences de développement. Ces dispositions, actuellement testées dans quelques provinces, permettent de garantir une redistribution des terres déminées aux familles les plus démunies. Mais pour que le Cambodge puisse atteindre son objectif final qui est la destruction de toutes les mines antipersonnel, il a besoin d’être soutenu par les pays amis qui ont les moyens de contribuer, financièrement ou à travers une assistance technique, à ses efforts de déminage.

M. HAMIDOON ALI (Malaisie) a réaffirmé sa résolution à oeuvrer en faveur d'une élimination du fléau des mines antipersonnel qui touche tant de pays, en particulier en Asie du Sud-Est. Il a fait part des mesures envisagées par la Malaisie pour assurer le déminage des zones situées le long de sa frontière avec la Thailande et pour détruire ses stocks de mines antipersonnel. Il a insisté sur la nécessité de développer la coopération au niveau de l'Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) afin de faire des objectifs de la Convention une réalité et a appelé tous les producteurs et exportateurs de mines antipersonnel au sein de la région à adhérer au plus vite à la Convention afin de parvenir à débarrasser la région et le monde des mines antipersonnel. Il s'est dit convaincu que la consolidation de la coopération régionale devrait recevoir une attention particulière si l'on souhaite atteindre les objectifs de la Convention.

M. IVAN ESPINOZA FARFAN (Guatemala, au nom également du Costa-Rica, du Salvador, du Honduras, du Nicaragua, du Panama et de la République dominicaine) a rappelé l'importance de l'action contre les mines pour la région centraméricaine ainsi que l'engagement pris par les dirigeants de la région de faire du déminage une priorité.

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Il a ensuite évoqué les immenses problèmes auxquels les victimes des mines font face ainsi que leurs besoins en matière de réinsertion socioéconomique. A cet égard, il a souhaité que les dispositions de la Convention soient renforcées en ce qui concerne précisément les questions de réinsertion des victimes et ce, par le biais des travaux du Comité permanent d'experts intersession sur l'assistance aux victimes, la réinsertion socioéconomique et la sensibilisation aux mines. Il a souhaité que la région centraméricaine, grâce à la coopération internationale, puisse devenir en 2004 la première région exempte de mines terrestres antipersonnel. Il s'est également félicité de la candidature présentée par le Nicaragua en vue d'accueillir la prochaine Conférence des Etats parties à la Convention.

M. JOHN BARNE (Nouvelle Zélande) a estimé que cette Conférence devait envoyer un signal fort et sans équivoque aux Etats non encore signataires de la Convention d'Ottawa afin qu'ils adhèrent sans délai à cet instrument. Il a également estimé que cette Conférence fournit l'occasion de se pencher sur les problèmes rencontrés dans la mise en oeuvre effective des mesures d'interdiction des mines. Insistant sur le véritable défi lancé par le problème du déminage dans au moins 88 pays, il a estimé qu'il incombe aux Etats parties d'apporter le plus grand soutien à ceux qui mettent leur vie au service de la mise en oeuvre des dispositions de la Convention d'Ottawa. Se félicitant par ailleurs du travail accompli au sein des comités permanents d'experts intersession, il a suggéré d'en améliorer le fonctionnement en créant par exemple un comité de coordination des coprésidents qui serait chargé d'assurer une continuité et une vision globale de la mise en oeuvre du Traité d'Ottawa. Il a également estimé que cette deuxième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa devait être celle de la consolidation des mécanismes. Le moment est venu de se préparer au jour ou il faudra enquêter sur le respect, par un État partie, des dispositions de la Convention.

M. JANA HYBASKOVA (République tchèque) a indiqué que, conformément à l'article 9 de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, le Parlement de son pays a adopté une loi interdisant aux personnes physiques et morales d'entreprendre dans le pays des activités qui seraient contraires à cette Convention. Cette loi est entrée en vigueur le 3 décembre 1999 et prévoit pour tout contrevenant une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison ferme. Le 15 août dernier, la République tchèque a publié 1un rapport conformément aux dispositions de l'article 7 de la Convention d'Ottawa qui fait obligation aux États, six mois au plus tard après l'entrée en vigueur de cet instrument dans leur pays, de faire rapport sur les mesures d'application de la Convention qu'ils ont prises au niveau national. Le pays doit aujourd'hui respecter la deuxième partie de ses engagements - qui est la plus compliquée - à savoir détruire les quelque 329 100 mines antipersonnel qui, à la date du 1er avril 2000, restaient stockées en République tchèque. Depuis l'entrée en vigueur de la Convention d'Ottawa dans le pays, la République tchèque a détruit 45 000 mines antipersonnel. La date limite pour la destruction de toutes les mines antipersonnel restantes dans le pays sera fixée ultérieurement, à la lumière des résultats obtenus à l'issue de la première année des opérations de démantèlement. Quoi qu'il en soit, la République tchèque respectera l'article 4 de la Convention en vertu duquel la date limite ne devrait pas dépasser le 1er avril 2004 (soit quatre ans après l'entrée en vigueur de la Convention dans le pays). Le représentant tchèque a par ailleurs souligné que son pays contribue à toutes sortes de projets d'assistance en faveur des pays affectés par les mines.

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MME ANA MARIJA BESKER (Croatie) s'est félicitée des progrès réalisés en matière de mise en oeuvre de la Convention d'Ottawa et du travail accompli part les comités permanents d'experts intersession. En tant que pays affecté par les mines antipersonnel, la Croatie est intéressée par la coopération internationale et par l'assistance au déminage et autres activités connexes. Toutefois, les besoins des pays affectés par les mines excèdent largement l'aide internationale disponible, a-t-elle fait observer avant de souligner que la mobilisation des ressources reste donc un problème prioritaire. Saluant le travail et l'engagement des organisations non gouvernementales (ONG), elle a plaidé en faveur d'une coopération accrue entre les gouvernements et les ONG.

M. HANS FREDRIK LEHNE, (Norvège), a rappelé que le problème des mines était avant tout un problème humanitaire. De ce fait, toute action contre les mines doit être centrée sur la personne humaine car c'est de réhabilitation socioéconomique de communautés entières bouleversées par la guerre, de réconciliation et de reconstruction qu'il s'agit. En d'autres termes, il s'agit donc de développement humain. Si l'universalisation de la Convention doit rester à l'ordre du jour, sa mise en oeuvre et la consolidation des acquis doivent à présent être prioritaires, a-t-il estimé. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que la priorité des priorités reste l'élimination des mines sur le terrain et l'atténuation des risques pour les individus qui vivent sous la menace de la présence de tels engins sur leur sol. Le représentant de la Norvège s'est dit favorable à une politique stricte dans le cas de violations avérées de la Convention par un Etat partie. Il a également mis l'accent sur la nécessité de poursuivre la coopération entre Etats parties, organisations internationales et organisations non gouvernementales (ONG) si l'on veut obtenir des résultats tangibles sur le terrain.

M. OCTAVIO SALOMON NUNEZ (Honduras) a rappelé que durant la décennie 1980, son pays fut victime du fléau des mines antipersonnel. Durant la décennie 1990, le Honduras s'est lancé dans un programme de déminage associant ses forces armées qui, depuis 1994, ont permis d'intégrer au processus de développement agraire national plus de 387 000 mètres carrés situés dans la zone frontière avec le Nicaragua, zone dans laquelle ont été détruites 2 155 mines et 227 engins explosifs. Désireux de devenir en cette année 2000 le premier pays d'Amérique exempt de mines antipersonnel, le Honduras doit aujourd'hui surmonter une série d'obstacles principalement financiers s'il veut atteindre cet objectif. Le Honduras est par ailleurs préoccupé par le manque de vérification de la situation dans la zone frontalière avec le Salvador, ce qui pourrait laisser supposer que des engins explosifs se trouvent encore dans cette zone. Le Honduras lance un appel aux pays donateurs afin qu'ils maintiennent leur appui à l'Organisation des États américains (OEA) afin que puisse être atteint l'objectif visant à ce que l'Amérique centrale soit exempte de toute mine antipersonnel d'ici 2005.

M. RAIMUND KUNZ (Suisse) a estimé qu'il était urgent de traduire dans les faits les dispositions de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel et s'est félicité du rôle joué à cet égard par les comités permanents d'experts intersession. Pour sa part, a-t-il indiqué, la Suisse s'est fixée des priorités en matière de mise en oeuvre opérationnelle de la Convention. Elle est résolument engagée dans le domaine de l'aide aux victimes et attache la plus haute importance à une approche intégrée et non discriminatoire de cette assistance. En effet, l'aide aux victimes doit s'inscrire dans le contexte plus large de la reconstruction après-conflit et du développement à long terme. En matière de déminage, la Suisse considère qu'il faut laisser le rôle moteur aux Etats concernés. Elle considère par ailleurs comme très important que l'ONU puisse remplir son rôle en matière de coordination de l'action à l'échelle mondiale.

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Toutefois, un des objectifs majeurs doit rester d'amener les acteurs non étatiques, en particulier les groupes rebelles, à respecter les normes humanitaires, a précisé M. Kunz. Il a également mis l'accent sur l'importance de la coopération entre les États et les organisations non gouvernementales (ONG) dans la réalisation des objectifs de la Convention.

M. MANUEL FERNANDEZ SALORIO (Argentine) a déclaré que «les îles Malouines sont le seul endroit de son territoire où se trouvent des mines antipersonnel» et a fait part du processus engagé avec l'accord du gouvernement britannique afin de les enlever. Il a en outre proposé l'aide de son pays à ceux qui désirent une assistance en matière de déminage. Il a rappelé la contribution apportée par son pays à l'initiative des Casques blancs (ces volontaires spécialisés dans l'assistance humanitaire).

M. NORBERT FRICK (Liechtenstein) a indiqué que son pays - en dépit du fait qu'il n'a jamais été affecté par les mines, qu'il n'en produit pas ni n'en stocke - se sent responsable d'apporter une aide et un soutien à ceux qui souffrent de ce fléau. Aussi, le Liechtenstein a-t-il contribué à hauteur de 305.000 francs suisses aux activités de déminage et d'assistance aux victimes. M. Frick a également indiqué que la société civile dans son pays se préoccupe des problèmes humanitaires liés aux mines, comme en témoigne le fait qu'au moins deux donateurs privés ont apporté dans ce domaine des contributions d'un montant de 200.000 francs suisses. Il a appelé tous les Etats à ratifier la Convention d'0ttawa et à unir leurs efforts pour débarrasser le monde des mines antipersonnel.

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