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CD/G/468

LA DEUXIEME REUNION DES ETATS PARTIES E LA CONVENTION D'OTTAWA SUR L'INTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNEL OUVRE SES TRAVAUX E GENEVE

12 septembre 2000


Communiqué de Presse
CD/G/468


LA DEUXIÈME RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION D'OTTAWA SUR L'INTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNEL OUVRE SES TRAVAUX À GENÈVE

20000912

Genève, le 11 septembre -- La deuxième réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa) a ouvert ses travaux, cet après-midi, au Palais des Nations, à Genève.

M. Vladimir Petrovsky, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d'un message transmis par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, dans lequel ce dernier souligne notamment que le nombre de décès causés par les mines antipersonnel a chuté dans les principaux pays concernés et que l'utilisation et la production de mines déclinent à l'échelle mondiale, les transferts de mines ayant quant à eux pratiquement cessé. Dans son message, le Secrétaire général reconnaît néanmoins que le défi à relever reste gigantesque. Il précise notamment que les pays les plus affectés par les mines sont souvent ceux qui sont le moins en mesure de faire face à la situation.

M. Petrovsky s'est pour sa part déclaré très encouragé, en tant que Représentant spécial du Secrétaire général à la Conférence du désarmement, par les nombreux progrès enregistrés en faveur de l'éradication totale des mines antipersonnel. L'urgence de la situation fait que chaque minute compte, a-t-il rappelé avant de préciser que chaque jour, 27 personnes sont tuées par des mines antipersonnel alors que 41 autres sont gravement blessées.

Le Président de la Confédération suisse, M. Adolf Ogi, a appelé tous les pays à accéder à la Convention d'Ottawa et a notamment exprimé le souhait que Genève devienne le quartier général de la lutte mondiale contre les mines.

M. Steffen Kongstad, Ambassadeur de la Norvège, a été élu par acclamation Président de la deuxième réunion des États parties. L'Afrique du Sud, le Cambodge, le Canada, la France, la Hongrie, le Mali, le Mexique, le Mozambique, le Royaume-Uni et la Suisse ont été élus aux postes de vice-présidents.

Dans sa déclaration d'investiture, M.Kongstad a notamment rappelé que pendant cette semaine de conférence, 300 personnes marcheront sur une mine, ce qui témoigne de la pertinence du slogan choisi pour cette réunion, à savoir "Chaque minute compte". En dépit des progrès tangibles réalisés en matière de lutte contre les mines, le moment n'est pas encore venu de crier victoire, a-t- il précisé avant de souligner la nécessité de se concentrer sur la mise en oeuvre complète et effective des dispositions de la Convention.

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Santos Simao, Président de la première réunion des États parties à la Convention d'Ottawa (Maputo, mai 1999), a qualifié de véritable triomphe les résultats de la réunion de Maputo en rappelant qu'elle avait notamment permis de susciter une prise de conscience du problème des mines. Dans une autre intervention faite en tant que Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, M.Simao a indiqué que le défi de cette deuxième réunion des Etats Parties à la Convention d'Ottawa consiste à réunir les ressources humaines et financières nécessaires à l'élimination des mines antipersonnel, à coordonner les initiatives menées en ce sens aux niveaux national, régional et international et à poursuivre la mobilisation et la sensibilisation de l'opinion en vue d'obtenir son soutien dans cette lutte.

Cet après-midi, ont en outre pris la parole devant la réunion des États parties les personnalités suivantes : Mme Martine Brunschuig Graf, Conseillère d'État de la République et du canton de Genève; M. Alain Vaissade, Maire de Genève; la Princesse Astrid de Belgique; Mme Elizabeth Reusse-Decrey, Présidente de la Campagne suisse contre les mines; Sir Paul McCartney; Mme Heather Mills; M.Jakob Kellenberger, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR); Mme Jody Williams, Lauréate du Prix Nobel de la paix 1997 en tant que Coordinatrice de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel. Les représentants du Canada et de la Slovénie sont également intervenus dans le cadre de l'échange de vues général.

Au cours de la séance de cet après-midi, des victimes originaires de treize pays sont intervenues pour témoigner de la manière dont elles ont survécu en tant que victimes de mines.

La deuxième réunion des États parties à la Convention d'Ottawa poursuivra son échange de vues général demain matin, à 10 heures, en salle XVIII.

Déclarations d'ouverture

M. VLADIMIR PETROVSKI, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a salué l'engagement manifeste de la communauté internationale pour faire face au fléau des mines antipersonnel et favoriser la mise en oeuvre de la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert de ces mines et sur leur destruction. L'urgence de la situation fait que chaque minute compte, a-t-il rappelé. Il a souligné l'importance toute particulière de l'assistance aux victimes, au premier rang desquelles se trouvent les enfants. Il a également salué les efforts personnels déployés par le Secrétaire général en vue de susciter la plus large adhésion possible à la Convention.

M. ADOLF OGI, Président de la Confédération suisse, a salué les progrès accomplis depuis l'entrée en vigueur de la Convention d'Ottawa l'an dernier en mettant particulièrement l'accent sur les millions de mines détruites et sur les efforts déployés pour soulager les victimes. Toutefois, a-t-il rappelé, le travail est loin d'être achevé et il convient de renforcer l'action en faveur du déminage, de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance aux victimes.

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Il a également appelé tous les pays à accéder à la Convention d'Ottawa. Il a en outre rappelé l'engagement de son pays en faveur des objectifs de la Convention, s'agissant particulièrement de l'action contre les mines. M. Ogi a exprimé le souhait que Genève devienne le quartier général de la lutte mondiale contre les mines.

MME MARTINE BRUNSCHUIG-GRAF, Conseillère d'État de la République et du Canton de Genève, a mis l'accent sur la nécessité de faire de la lutte contre les mines antipersonnel une «mission citoyenne». Dans cette optique, elle a souhaité que la ville de Genève apporte sa contribution et a rappelé que chaque effort compte.

M. ALAIN VAISSADE, Maire de Genève, a réaffirmé l'engagement de sa ville en faveur de la paix. En accueillant cette deuxième réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, Genève entend contribuer à la lutte contre l'inacceptable et devenir ainsi le symbole de cette lutte, a-t-il précisé. Il a par ailleurs rappelé que de nombreuses manifestations se dérouleront dans la ville tout au long de la présente réunion. Ces manifestations témoignent de l'importance accordée par la société civile aux travaux de la réunion et à la Convention elle-même.

Son Altesse Royale la Princesse Astrid de Belgique a souligné que des progrès considérables ont été réalisés durant la dernière décennie dans la lutte contre ces armes perfides que constituent les mines antipersonnel et dont l'élimination, il y a dix ans encore, semblait relever de l'utopie. A cet égard, l'événement historique est évidemment la Convention d'Ottawa qui a permis d'avancer bien plus loin que cela n'avait été espéré au départ, a-t-elle déclaré avant de préciser que la Convention a généré une dynamique propre si l'on en juge par la rapidité avec laquelle elle est entrée en vigueur et le nombre impressionnant des États parties et des États signataires. «Il est un fait notoire que la Convention a d'ores et déjà abouti à une régression considérable de la production, de l'emploi, du stockage et du transfert des mines», a déclaré la Princesse Astrid. «De même, le nombre des victimes a diminué considérablement», a-t-elle ajouté.

La Princesse Astrid a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de poursuivre les efforts en vue de l'universalisation de la Convention tout en ayant conscience qu'il ne suffit pas d'y adhérer ; encore faut-il oeuvrer à sa réalisation. La Convention s'est voulue résolument ambitieuse quant aux délais imposés, a poursuivi la Princesse. Un autre objectif majeur de la Convention consiste à poursuivre voire à renforcer la solidarité avec les pays touchés par ce fléau, afin de permettre aux victimes de retrouver une vie digne, de sensibiliser la population aux dangers que représentent les mines et enfin de procéder au déminage. C'est pourquoi une évaluation constante de l'action menée s'impose. Rappelant que la Belgique a été le premier pays à sa doter d'une législation nationale interdisant entièrement les mines antipersonnel, la Princesse Astrid a indiqué que son pays continuera à prodiguer son aide et assumera à Genève, à l'issue de la présente conférence, la coprésidence du Comité permanent sur le statut et le fonctionnement général de la Convention.

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«Cette Conférence revêt une importance primordiale : en effet, plus d'un an et demi après l'entrée en vigueur de la Convention, vous avez la grande responsabilité d'évaluer le chemin déjà parcouru, d'identifier les points sensibles et de tracer des lignes de conduite concrètes pour l'avenir», a rappelé la Princesse Astrid à l'attention des États parties.

MME ELIZABETH REUSSE-DECREY, Présidente de la Campagne suisse contre les mines, a rappelé que le sablier géant mis en place devant le Palais des Nations est destiné à rappeler que «chaque minute compte» dans la lutte contre les mines et pour la réhabilitation des victimes. Elle a également souligné que le projet «Ligne rouge», en vertu duquel une chaise rouge sera positionnée sur le quai Wilson à Genève toutes les 20 minutes pendant toute la durée de la réunion, entend symboliser les victimes des mines. La Présidente de la Campagne suisse contre les mines a par ailleurs rappelé que le fléau des mines touche particulièrement les enfants.

Sir PAUL McCARTNEY a lancé un appel à tous les peuples de la planète pour qu'ils exigent l'élimination totale des mines antipersonnel partout dans le monde. Il a également insisté sur l'importance de venir en aide aux victimes de ces mines.

MME HEATHER MILLS a évoqué l'accident dont elle a été victime en ex-Yougoslavie et a lancé un appel en faveur du soutien aux victimes qui luttent jour après jour pour continuer à vivre. Elle a également lancé un appel au peuple des États-Unis afin qu'il signifie aux deux candidats à l'élection présidentielle qu'ils doivent s'engager à signer la Convention d'Ottawa s'ils veulent recueillir ses suffrages. Elle a ensuite présenté un certain nombre de victimes de mines qui ont apporté leurs témoignages personnels devant l'assemblée.

M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Président de la première réunion des États parties à la Convention d'Ottawa et Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mozambique, a qualifié de véritable triomphe les résultats de la première réunion des États parties qui s'est tenue à Maputo en mai 1999. Il a rappelé que la réunion de Maputo a suscité une prise de conscience de la terreur dans laquelle vivent les communautés affectées par les mines et a laissé entrevoir l'espoir que l'action collective puisse mettre un terme à de telles souffrances. Cette deuxième réunion des États parties met de nouveau l'accent sur la responsabilité collective à l'égard des victimes.

M. Simao a mis l'accent sur le rôle crucial de la Campagne internationale pour interdire les mines et d'autres organisations internationales et non- gouvernementales et a encouragé les Etats à poursuivre leur tradition de partenariat, d'ouverture et de coopération effective avec la société civile.

M. STEFFEN KONGSTAD, Président de la deuxième réunion des Etats Parties à la Convention d'Ottawa et Ambassadeur de Norvège, a rappelé que pendant cette semaine de conférence, 300 personnes marcheront sur une mine, ce qui témoigne de la pertinence du slogan choisi pour cette réunion, à savoir "Chaque minute compte". L'impact de cette tragédie est immense, a-t-il ajouté avant de mettre l'accent sur la nécessité de placer les victimes au centre des efforts de l'action internationale contre les mines.

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Il a estimé que la Convention d'Ottawa constitue un instrument normatif essentiel dans la lutte contre les mines et a rappelé les progrès tangibles accomplis depuis l'adoption de cet instrument. Il a salué les efforts déployés par la Campagne internationale pour l'interdiction des mines et par tous les acteurs engagés dans la lutte contre ce fléau. Le moment n'est cependant pas encore venu de crier victoire, a-t-il précisé : il faut désormais se concentrer sur la mise en oeuvre complète et effective des dispositions de la Convention. Il a souhaité que perdure l'esprit de partenariat qui s'est manifesté depuis le début du processus d'Ottawa.

M. VLADIMIR PETROVSKY, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d'un message de M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, dans lequel M. Annan déclare joindre sa voix à l'appel que les chefs d'États et de gouvernements réunis à New York à l'occasion du Sommet du Millénaire ont lancé à tous les États afin qu'ils envisagent d'accéder à la Convention d'Ottawa. Dans son message, le Secrétaire général souligne que certains États ont d'ailleurs saisi l'occasion unique qu'offrait ce Sommet du Millénaire pour répondre à cet appel en présentant leurs instruments juridiques d'adhésion à la Convention. M. Annan souligne en outre que le nombre de décès causés par les mines antipersonnel a chuté dans les principaux pays concernés et que l'utilisation et la production de mines déclinent à l'échelle mondiale, les transferts de mines ayant quant à eux pratiquement cessé.

Dans son message, le Secrétaire général indique par ailleurs que les États parties lui font rapport, conformément à la Convention, quant aux progrès qu'ils ont réalisés dans tous les domaines de l'action contre les mines. Les données officielles ainsi recueillies sont disponibles sur internet, conformément à une procédure novatrice approuvée par les États parties eux-mêmes en mai 1999.

Il n'en demeure pas moins que le défi à relever reste gigantesque, poursuit le Secrétaire général. Les pays les plus affectés par les mines sont souvent ceux qui sont le moins en mesure de faire face à la situation, ajoute-t-il. M. Annan met en outre l'accent sur l'importance de maintenir une capacité de planification et de mise en oeuvre de l'action contre les mines à l'appui des opérations de maintien de la paix et de secours d'urgence.

M. JAKOB KELLENBERGER, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a souligné qu'après l'adoption de la Convention d'Ottawa, en 1997, restait à voir dans quelle mesure les États étaient disposés à s'engager d'un point de vue juridique. Or, l'ampleur de cet engagement est aujourd'hui claire : 101 États ont ratifié le traité d'Ottawa et 41 autres États l'ont signé. En d'autres termes, ce sont les deux tiers des gouvernements du monde qui sont engagés en faveur de l'élimination des mines antipersonnel. Il ne fait donc aucun doute que la Convention d'Ottawa est devenue la norme internationale régissant ce type d'armes. Etant donné que la Convention n'est entrée en vigueur que depuis 18 mois, il s'avère difficile d'en évaluer, à l'échelle mondiale, l'impact sur le terrain. Reste que les statistiques recueillies par le CICR en Bosnie-Herzégovine montrent que le nombre moyen de décès dus à des mines antipersonnel et autres munitions non explosées enregistré chaque mois dans ce pays est passé de 52 immédiatement après le conflit à huit aujourd'hui. Une réduction importante du nombre des décès est également enregistrée au Cambodge et en Croatie.

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Au début de l'année, les inondations au Mozambique ont anéanti des années de travail acharné mené par les organisations de déminage. La récente utilisation de mines dans le conflit du Kosovo, en Angola et ailleurs a causé de nouveaux décès, de nouvelles blessures et de nombreuses souffrances. Le CICR exhorte les États qui ne sont pas encore parties à la Convention d'Ottawa, en particulier les 41 qui l'ont signée mais pas ratifiée, à y adhérer rapidement. Le CICR rappelle l'urgence qu'il y a à respecter les délais prescrits dans la Convention d'Ottawa en matière de destruction des stocks existants et de déminage des zones minées. Le CICR reste disposé à aider les États à élaborer la législation par laquelle ils traduiront en droit interne juridiquement contraignant les engagements qu'ils ont contractés en vertu de la Convention.

Le CICR est préoccupé par l'existence de certaines mines antivéhicule dotée de détonateurs ou de dispositifs d'antimanutention et rappelle que toute mine conçue pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne et destinée à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes est interdite en vertu de la Convention d'Ottawa. Il convient de souligner que les dispositifs antimanutention ne sont autorisés qu'à condition de ne pas pouvoir s'activer par contact non intentionnel, a rappelé le Président du CICR.

MME JODY WILLIAMS, Lauréate du Prix Nobel de la Paix 1997 en tant que Coordinatrice de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel, a présenté le Rapport 2000 de l'Observatoire des mines en soulignant que la tendance générale est à une certaine amélioration de la situation en ce qui concerne ce fléau.

Il n'en demeure pas moins qu'il convient de maintenir l'élan qui a abouti à la signature de la Convention jusqu'à ce que les mines aient été totalement éliminées de la surface de la planète. Le processus d'Ottawa a démontré la puissance des individus quand ils se mobilisent pour une cause, a-t-elle affirmé. Elle a insisté sur la nécessité, pour les Etats signataires, de bien comprendre la responsabilité qui leur incombe en vertu de la Convention dite d'Ottawa. A cet égard, elle a jugé inacceptable que des Etats signataires de la Convention utilisent encore des mines comme le font l'Angola et le Soudan.

Aperçu de l'échange de vues général

M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération du Mozambique, a indiqué que le défi de cette deuxième réunion des Etats Parties à la Convention d'Ottawa consiste à réunir les ressources humaines et financières nécessaires à l'élimination des mines antipersonnel, à coordonner les initiatives menées en ce sens aux niveaux national, régional et international et à poursuivre la mobilisation et la sensibilisation de l'opinion en vue d'obtenir son soutien dans cette lutte. L'objectif de cette réunion est également de témoigner d'une volonté politique accrue en faveur de la lutte contre les mines, en privilégiant la promotion d'actions concrètes ainsi qu'une meilleure coopération.

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M. Simao a par ailleurs dressé le bilan de la mise en oeuvre des recommandations et décisions adoptées à Maputo en mai 1999. A cet égard, il a souligné que les comités permanents d'experts se sont livrés à un exercice remarquable d'analyse des problèmes et des actions à mener pour y remédier et parvenir ainsi à une pleine et entière mise en oeuvre de la Convention. M. Simao a cependant mis l'accent sur les efforts que les Etats Parties doivent encore consentir pour s'acquitter de leurs obligations en vertu de la Convention, s'agissant notamment de l'intégration des dispositions de cet instrument dans les législations nationales.

M. DANIEL LIVERMORE (Canada) s'est félicité des tendances positives observées depuis l'adoption de la Convention d'Ottawa tant en termes de soutien à la Convention qu'en termes d'actions concrètes contre les mines. Il a toutefois exprimé sa préoccupation face au non-respect par des Etats signataires de leurs obligations et face aux informations laissant entendre que l'Angola, le Burundi et le Soudan utilisent toujours des mines antipersonnel. Il a également dénoncé l'usage aveugle des mines antipersonnel par les forces russes et tchétchènes en Tchétchénie.

M. Livermore a en outre estimé que les ressources disponibles pour l'action antimines restent insuffisantes et doivent être utilisées avec sagesse. La priorité des priorités reste l'universalisation de la Convention, a-t-il déclaré. Il faut s'assurer que pas moins de 120 États au total auront ratifié la Convention d'ici l'ouverture, l'an prochain, au Nicaragua, d'une nouvelle conférence des États parties. Tous les efforts doivent également être déployés pour faire en sorte que les Amériques soient exemptes de mines en 2001.

M. MITJA DROBNIC (Slovénie), a mis l'accent sur la nécessité de parvenir à l'universalisation de la Convention d'Ottawa avec pour but ultime l'éradication des mines antipersonnel. Il a en outre évoqué les activités du Fond d'affectation spéciale pour l'assistance au déminage et la réhabilitation des victimes en rappelant que ce mécanisme, établi par le gouvernement slovène il y a deux ans et initialement axé sur la Bosnie-Herzégovine, s'est révélé un instrument régional efficace et transparent dont on peut mesurer les succès. Ceci montre comment une approche régionale efficace peut contribuer à la résolution d'un problème mondial et encourager la coopération entre les États.

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