LES NATIONS UNIES OFFRENT UNE TRIBUNE AUX POPULATIONS AUTOCHTONES AVEC LA CREATION D'UNE INSTANCE PERMANENTE DEDIEE A LEURS QUESTIONS
Communiqué de Presse
ECOSOC/5932
LES NATIONS UNIES OFFRENT UNE TRIBUNE AUX POPULATIONS AUTOCHTONES AVEC LA CREATION DUNE INSTANCE PERMANENTE DEDIEE A LEURS QUESTIONS
20000731Le Conseil économique et social des Nations Unies a adopté par consensus une résolution portant création dune Instance permanente sur les questions autochtones laquelle constitue, pour la communauté internationale, un événement sans précédent. Il s'agit de la dernière étape dun long processus initié en 1993, lorsque la Conférence mondiale sur les droits de lhomme, qui sest tenue à Vienne a, pour la première fois, proposé la création dune telle instance.
LInstance constituera une innovation. Ainsi les représentants des peuples autochtones, et pas uniquement ceux des Etats Membres, participeront, pour la première fois, à un groupe de haut niveau du système des Nations Unies. Les populations autochtones aspirent depuis longtemps à une représentation à léchelle internationale puisqu'ils l'avaient dabord sollicitée auprès de la Société des Nations Unies au début du XXème siècle.
Lorsque lAssemblée générale des Nations Unies avait adopté le programme dactivités de la Décennie internationale des populations autochtones (1994-2004), elle avait identifié la création dune instance comme un des objectifs principaux de la Décennie. Dans ce contexte, lAssemblée générale avait aussi appelé à létablissement dune Journée internationale des populations autochtones qui serait célébrée, tous les ans, le 9 août. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de lhomme et Coordonnatrice de la Décennie, Mme Mary Robinson a accueilli avec satisfaction la décision de créer une instance permanente comme un pas en avant historique. LInstance permanente, a-t-elle dit, va donner une voix unique aux populations autochtones au sein du système des Nations Unies, à l'échelle des problèmes spécifiques auxquels de nombreuses populations autochtones sont toujours confrontées mais à la mesure aussi de la contribution unique qu'elles apportent au dialogue sur les droits de lhomme au niveau local et aux niveaux national et international.
LInstance permanente sera un organe subsidiaire du Conseil économique et social qui sera composée de 16 représentants. Huit dentre eux seront nommés par les gouvernements et élus par le Conseil alors que les huit autres seront nommés par le Président du Conseil à la suite de consultations élargies avec les organisations et groupements autochtones. Le processus de sélection devra tenir compte des principes de représentation et de diversité ainsi que de ceux de la répartition géographique des populations autochtones. Les organisations des populations autochtones peuvent participer à lInstance comme observateurs tout comme les Etats, les institutions et organes des Nations Unies ainsi que les organisations intergouvernementales et non gouvernementales.
- 2 - ECOSOC/5932 31 juillet 2000
Du point de vue historique, les populations autochtones ont lutté auprès des gouvernements, des Nations Unies et des autres organes intergouvernementaux pour faire connaître leurs préoccupations. Leurs conditions et leurs besoins ont été largement ignorés par la communauté internationale jusquà ce quune étude, qui a fait date, soit entreprise, en 1970, par la Sous-Commission des Nations Unies de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités. La Sous-Commission a nommé un Rapporteur spécial, M. Jose Martinez Cobo (Equateur) pour enquêter sur le problème de la discrimination contre les diverses populations autochtones dans le monde. Le travail considérable de la Sous-Commission sest avéré être un tournant qui a conduit directement à la création dun Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones qui sest réuni pour la première fois le 9 août 1982.
Au cours de ses dix-huit ans dexistence, le Groupe de travail a effectué plusieurs études notamment sur la relation des populations autochtones à la terre, sur les traités et les accords et sur la protection de lhéritage culturel de ces populations. Dans lensemble de son travail, le Groupe de travail a régulièrement affirmé que les populations autochtones dans le monde continuent dêtre parmi les plus marginalisées et les plus pauvres, et que leur mode de vie, leur héritage culturel et leur langue continuent à être menacés. Dans le même temps, les différentes conférences mondiales des récentes années nont cessé de reconnaître la contribution des sociétés autochtones, en particulier au développement durable et à la protection de la diversité biologique de la planète.
* *** *