En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/494

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL SUSPEND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND QUI A ACCORDE UNE LARGE PLACE AUX MOYENS DE METTRE LES NOUVELLES TECHNOLOGIES AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

28 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/494


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL SUSPEND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND QUI A ACCORDE UNE LARGE PLACE AUX MOYENS DE METTRE LES NOUVELLES TECHNOLOGIES AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

20000728

“Au cours de cette session de l’an 2000, nous ne nous sommes pas contentés de saluer le nouveau millénaire et le désir de l’homme de concilier la nature et la technologie mais nous avons apporté une pierre à cet édifice”, a déclaré le Président du Conseil économique et social, M. Makarim Wibisono (Indonésie), en clôturant, ce soir, la partie principale de la session de fond du Conseil. Nous quitterons cette partie de nos travaux conscients de la responsabilité qui nous incombe de rechercher les moyens de travailler, dans le cadre de partenariats stratégiques, pour s’assurer que la puissance et le potentiel de la mondialisation et de la révolution numérique soient mis au service du développement, a encore dit M. Wibisono après avoir passé en revue les activités du Conseil depuis le premier jour de sa session, le 5 juillet dernier. M. Wibisono a ainsi salué les 50 Chefs d’Etat et Ministres, les chefs des organes du système des Nations Unies, le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, le Président de la Banque mondiale, les chefs des fonds et programmes de l’ONU, les représentants des ONG, les Présidents des plus grandes sociétés commerciales des pays développés et des pays en développement qui sont venus participer aux travaux du Conseil qui a, au cours de cette session, décidé de réfléchir à la manière d’encourager l’adhésion nécessaire aux nouvelles technologies dans une économie fondée sur les connaissances.

Partant, le Président du Conseil s’est donc félicité de la résolution adoptée, à l’issue de cette première partie de session, portant création d’un groupe d’études au sein du Groupe de travail sur l’informatique, dont la mission serait d’orienter l’action de l’ONU s’agissant de la formulation de stratégies relatives aux technologies de l’information et des communications et de l’utilisation de ces technologies au service du développement. Par cette résolution, le Conseil salue d’ailleurs le fait qu’à l’instar de la Déclaration ministérielle qu’elle a adoptée à l’issue de son segment de haut niveau sur “le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances”, plusieurs initiatives soient prises afin de combler le fossé numérique, dont la décision prise à Okinawa par les participants au Sommet des pays du G-8 d’établir un groupe d’experts sur l’accès aux nouvelles technologies. Le Conseil a d’ailleurs adopté une autre résolution visant à harmoniser les systèmes informatiques de l’ONU en vue de leur accessibilité optimale par tous les Etats.

Outre le segment de haut niveau, le Conseil, en tant qu’organe de coordination des efforts des Nations Unies en matière de développement économique et social, a consacré une partie de ses travaux aux questions de coordination. Ainsi, cet après- midi, il a adopté une résolution en ce sens qui met particulièrement l’accent sur le besoin d’indicateurs de base pour l’application et le suivi coordonnés des grandes conférences des Nations Unies. Dans ce texte, le Conseil souligne d’abord que les indicateurs doivent être mis au point avec la pleine participation de tous les pays et qu’il est nécessaire de mettre au point de nouveaux indicateurs concernant les moyens d’exécution afin d’évaluer les progrès. Si les travaux en matière de coordination ou d’évaluation des activités opérationnelles de développement effectués par le système des Nations Unies ont donné au Conseil des motifs de satisfaction comme l’attestent les résolutions pertinentes adoptées par consensus, il n’en a pas été de même pour le segment concernant les affaires humanitaires. Ainsi, le Conseil n’a pu arriver à un consensus sur des conclusions en raison d’un conflit d’intérêt, décelé par certaines délégations, dont celle du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et la Chine, entre le caractère international de l’assistance humanitaire et le respect de la souveraineté des Etats. En ce qui concerne les consultations sur le placement du Forum des Nations Unies sur les forêts au sein du mécanisme intergouvernemental du système des Nations Unies, le Président des consultations a indiqué que le Forum devrait tenir sa première session en 2001. Il a ajouté que des divergences existent toujours sur la question de la composition du Forum et du lieu du secrétariat; les consultations devant reprendre le 18 septembre 2000.

Cet après-midi, le Conseil a adopté par consensus une série de résolutions sur les questions sociales et de coordination; d’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance, des répercussions économiques de l’occupation israélienne; et de l’économie et de l’environnement, dont certaines résolutions ont été adoptées à l’issue d’un vote sur recommandation de la Commission des droits de l'homme, il a décidé de créer l'Instance permanente sur les questions autochtones. La création de ce Forum avait été proposée par la Conférence mondiale sur les droits de l'homme qui s'était tenue à Vienne en 1993 et faisait depuis l'objet de négociations. Le Conseil a adopté le rapport de la Commission des droits de l’homme dont certaines décisions ont été adoptées à l’issue d’un vote; la résolution sur la situation des femmes palestiniennes contenue dans le rapport de la Commission sur la condition de la femme a également fait l’objet d’un vote. Le Conseil a reporté sa décision sur le rapport du Comité des droits économiques, sociaux et culturels et sur celui du Comité des ONG. Toutefois, une décision concernant la suspension du statut consultatif d’une ONG a été adoptée après une mise aux voix.

Outre le Président du Conseil économique et social, les délégations des pays suivants ont fait part de leur avis sur les travaux de cette session : Nigéria, au nom du Groupe des 77 et la Chine; Japon, France au nom de l'Union européenne et des pays associés, Etats-Unis ainsi qu’un représentant du Secrétariat.

Le Conseil reprendra sa session en automne.

QUESTIONS SOCIALES ET QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L'HOMME

Droits de l’homme

Suite du débat

M. DIDER LE BRET (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est félicité de la décision rendue, le 7 juillet dernier, par le juge compétent de la Haute Cour de Kuala Lumpur qui a rayé M. Dato’ Param Cumaraswamy, Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme sur l’indépendance des juges et des avocats de la citation à comparaître dans l’un des quatre procès engagés contre lui devant les tribunaux civils malaisiens. Le représentant a estimé que cette décision rappelle de manière claire l’immunité de juridiction du rapporteur spécial. Cependant, le jugement rendu ne porte que sur l’une des quatre instances judiciaires dont les procédures étaient en cours. D'autre part, contrairement à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice, la Cour de Kuala Lumpur a décidé qu’il reviendrait à chaque partie d’être responsable de ses propres frais. Il convient de rappeler que le Gouvernement malaisien a explicitement déclaré reconnaître ses obligations telles qu’énoncées par la Cour internationale de justice, a souligné le représentant.

M. MATTHEW COON COME, représentant du Grand Conseil des Cris, s’exprimant au nom de plusieurs autres organisations non gouvernementales, a évoqué l’établissement d’une instance permanente des peuples autochtones. Il a rappelé que sept ans ont passé depuis la Conférence mondiale de 1993 sur les droits de l’homme à Vienne au cours de laquelle il avait été recommandé de créer un Forum permanent pour les peuples autochtones. Il a ajouté que plus de 130 gouvernements participant à la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le développement social ont exprimé leur soutien à la création d’une telle instance.

Le représentant a déclaré que le rapport de la Commission des droits de l’homme ne reflète pas entièrement les aspirations des peuples autochtones car il s’agit d’un document de compromis entre les Etats. Néanmoins, les représentants des peuples autochtones se réjouissent de ce que ce document s’approche de la possibilité de faire entendre leur voix au sein du système des Nations Unies. L’adoption de la résolution de la Commission des droits de l’homme démontre la volonté des Etats de construire un nouveau partenariat avec les peuples autochtones. La création d’un forum permanent est une étape urgente et historique vers la paix, la justice et le développement durable des peuples du monde.

M. ROSS HYNES (Canada) a estimé que la décision de créer un forum permanent pour les populations autochtones au sein des Nations Unies constituerait une étape historique et répondrait aux besoins légitimes ainsi qu’aux aspirations des populations autochtones dans le monde. S’exprimant au sujet des problèmes judiciaires que rencontre M. Cumaraswamy, le représentant a espéré que les tribunaux malaisiens prendront des mesures pour résoudre ce cas. Il est tout à fait approprié que le Haut Commissariat aux droits de l’homme informe le Conseil des avancées réalisées dans les organes des droits de l’homme. Il a souligné que les informations fournies par ces organes n’impliquent pas la prise de mesures.

Adoption du rapport de la Commission des droits de l’homme figurant au document (E/2000/23 et Add.1, Part I)

Adoptant les résolutions et décisions contenues dans le rapport, le représentant de Cuba a rappelé qu’au cours de la réunion de la Commission, une confrontation qui a opposé les délégations sur l’opportunité de procéder à la création d’une instance permanente sur les populations autochtones. Certaines délégations comme Cuba ont, en effet, argué que le projet ne contient pas de dispositions véritablement en faveur des populations autochtones. Il est par exemple surprenant que le préambule propose un réexamen de l’avenir du Groupe de travail sur les populations autochtones. Alors même que l’instance n’existe pas encore, on met déjà en doute d’autres d’organes qui favorisent pourtant les populations autochtones, a dit le représentant. Cuba doute, par ailleurs, de la pertinence de la procédure adoptée pour cette instance. Ces procédures antidémocratiques fourniraient en fait à certains pays la possibilité d’exercer un droit de veto par rapport aux représentants des peuples autochtones. De plus, il est étrange de prévoir que toute décision de l’instance doit être adoptée par consensus. Cela est inadmissible, a dit le représentant, en expliquant qu'une telle disposition laisserait au groupe de pays parrains de cette instance la possibilité de limiter les initiatives des peuples autochtones. Enfin, le représentant a également mis en doute les dispositions relatives au financement qui ne prévoit qu'un financement par contributions volontaires. C’est là une manière, de restreindre l’autonomie de l’instance, a estimé le représentant en expliquant qu’en raison de la demande expresse des peuples autochtones eux-mêmes, Cuba ne demandera pas de vote sur cette résolution. Le représentant des Etats-Unis a lui appuyé la création de l’instance tout en émettant des réserves sur les modalités d’intégration de cette instance au Conseil économique et social et sur les procédures de sélection des experts. S’exprimant, au nom de la Finlande, de la Norvège et de la Suède, le représentant du Danemark a félicité le Conseil d’avoir fini par adopter la résolution et remercié les délégations qui ont rendu possible cette adoption. La prochaine étape, a expliqué le représentant, consistera à élire huit experts gouvernementaux et huit experts des peuples autochtones. Cette procédure doit se produire de façon ordonnée et démocratique pour permettre aux peuples autochtones de tenir des consultations. Il faut donc prévoir que l’instance permanente ne tiendra pas sa première session avant l’an 2002. Dans le cadre du mandat, la première session de l’instance devrait avoir lieu à New York puis dans différentes parties du monde où vivent les populations autochtones. La résolution sur la situation des droits de l'homme au Sud-Liban et à l'Ouest de la Bekaa à quant à elle été adoptée par 48 pour et 1 contre (Etats-Unis).

La résolution sur l’utilisation des mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination, contenue également dans le rapport de la Commission des droits de l’homme a été adoptée par 29 voix pour, 9 voix contre et 9 abstentions; Cuba ayant appelé à l’adoption de la résolution. La décision sur la situation des droits de l’homme en Iraq a également fait l’objet d’un vote et a été adoptée par 26 voix pour et 17 abstentions.

Le représentant de l’Iraq a déclaré que la décision sur la situation des droits de l’homme en Iraq ne faisait que reprendre d’autres décisions passées. Elle est motivée par des motifs purement politiques et n’a rien à voir ni avec les droits de l’homme ni avec le désir de les défendre. L’Iraq a rempli toutes les conditions fixées par les résolutions du Conseil de sécurité, et il revient

maintenant à ce dernier de remplir ses obligations en levant ses sanctions contre l’Iraq. La délégation de l’Iraq rejette toutes les affirmations de la Commission des droits de l’homme qui sont sélectives et démontrent que l’on utilise les droits de l’homme à des fins politiques. L’Iraq s’efforce d’appliquer une politique de justice et sauvegarde les droits des personnes condamnées à la peine capitale. La législation et les lois nationales prouvent que l’Iraq est engagé dans la défense des droits humains identifiés dans les instruments internationaux. Sur cette base, la délégation de l’Iraq estime que la décision dont le Conseil est saisi est de nature politique et appelle tous les Etats Membres à voter contre ce texte.

En ce qui concerne la situation des droits de l’homme au Rwanda, a adopté sans vote, le représentant du Rwanda a regretté que la résolution ne tienne pas compte des changements intervenus dans ce pays. La prochaine fois, le Rwanda entend rejeter ce type de texte, mais pour cette fois, il ne demandera pas de vote. Le représentant de la Fédération de Russie est intervenu sur la résolution relative à la situation des droits de l’homme dans la République fédérale de Yougoslavie en critiquant le fait que le texte n’ait pas tenu compte des conclusions et des recommandations données à la Commission concernant la situation au Kosovo. Sur la situation des droits de l’homme au Soudan, le représentant du Soudan s’est félicité de l’attitude constructive de l’Union européenne qui a choisi la voie de la coopération et non celle de l’affrontement. Le représentant a répété que bien que son pays approuve le consensus au sein du Conseil, il n’est pas convaincu de la pertinence de la décision. Si le Soudan n’a pas demandé un vote, c’est par esprit constructif et de souplesse. Le représentant a particulièrement mis le doigt sur les dispositions du texte concernant la situation dans le sud de son pays qui est le fait de groupes armés qui infligent d'énormes souffrances aux populations de cette région.

Un vote enregistré a été demandé sur la décision sur les droits de l’homme et le terrorisme qui a été adoptée par 23 voix pour, 14 voix contre et 6 abstentions (Etats-Unis, Venezuela, Japon, Mexique, Syrie et Croatie). Expliquant son vote, le représentant de la Syrie a condamné toutes les formes de terrorisme et a expliqué son abstention par le fait que la décision ne contient pas de mention à la résolution pertinente de l’Assemblée générale qui avait été adoptée par consensus. Cette résolution appelait à l’élaboration d’une définition du terrorisme qui soit universellement acceptée. La décision ne fait en outre pas mention du droit des peuples à l’autodétermination reconnu par la Charte des Nations Unies, ni de la distinction nécessaire entre le terrorisme et la lutte de libération. En l’absence d’une telle distinction, aucune définition du terrorisme ne sera possible, a dit le représentant avant celui du Maroc qui a souligné que son pays a voté en faveur de la décision.

S’agissant de la résolution sur les droits de l’homme des migrants, le représentant de la France a rappelé que le Conseil économique et social est déjà saisi d’un texte sur la même question en espérant que ce texte aura préséance sur celui de la Commission des droits de l’homme. A cela, la représentante du Mexique a répondu que la le texte de la Commission demande au Secrétaire général de déclarer le 18 décembre, journée internationale des migrants. Or, étant donné que la décision n’appartient pas au Secrétaire général mais bien à l’Assemblée, il a

été décidé de présenter un autre texte sur la question. Partant, la résolution dont est saisi le Conseil reprend la décision de la Commission des droits de l’homme pour recommander à l’Assemblée la proclamation de la Journée. Le représentant du Cuba s’est déclaré satisfait des explications du Mexique en ne jugeant donc pas nécessaire de prendre une décision sur la résolution recommandée par la Commission. Le Vice-Président du Conseil économique et social, Président la séance, a proposé de reporter la décision à plus tard.

S’agissant de la décision sur la situation dans la République de Tchétchénie de la Fédération de Russie, le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que son pays poursuit un dialogue actif avec des organes comme le Conseil de l’Europe, l’Organisation de la Conférence islamique et le Haut Commissaire aux droits de l’homme. La visite prévue dans la décision de la Commission des droits de l’homme n’est possible que dans le cadre d’un mandat général qui ne saurait être lié à la résolution de la Commission des droits de l’homme qui n’est pas acceptable pour la Fédération de Russie. Le représentant a donc demandé un vote nominal en proposant de voter contre ce texte. Le texte a été adopté par 21 voix pour, 6 voix contre (Fédération de Russie, Bélarus, Chine, Inde, Viet Nam et Cuba) et 15 abstentions. S’étant abstenu, le représentant de la Syrie s’est élevé contre cette “mauvaise utilisation des instruments des droits de l’homme” et a critiqué la décision en ce qu’elle ne fait pas l’unanimité des parties intéressées au premier chef. Pour le représentant, le texte aurait dû s’inspirer des textes pertinents d’organes tels que l’organisation de la Conférence islamique qui mettent plutôt l’accent sur les souffrances du peuple tchétchène et les perspectives d’une solution pacifique de la question. Concernant le rapport de la Commission des droits de l’homme en général, le représentant de Cuba a rejeté la résolution qui y figure sur la situation des droits de l’homme à Cuba parce qu’a-t-il dit, ce titre ne reflète pas la situation véritable et que la résolution est le fruit d’une manipulation de la Commission des droits de l’homme par un Etat qui se sert de l’instance pour justifier son agression contre Cuba. Mon pays ne reconnaît pas cette résolution et la rejettera dans toutes les instances des Nations Unies, a affirmé le représentant.

Adoption du rapport du Comité de la condition de la femme (E/2000/27)

Le Conseil a adopté par 42 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et deux abstentions (Norvège et Canada) une résolution sur la situation des femmes palestiniennes. A cet égard, le représentant de la Syrie a exprimé le soutien de sa délégation à la lutte de la femme palestinienne pour pouvoir jouir de tous ses droits. La majorité qui a permis ce vote reflète la position du Conseil en faveur de ces femmes. Le représentant du Canada a souligné être toujours préoccupé par la situation de la femme palestinienne. Cependant, il a estimé qu’il faut à présent se concentrer sur le processus de paix. La représentante de la Norvège a rappelé les aides financières fournies par son Gouvernement au peuple palestinien pour appuyer son développement. Elle a estimé que les questions ayant un lien avec le processus de paix au Moyen-Orient doivent être traitées directement par les parties au processus.

Le Conseil a également adopté une résolution sur la revitalisation et le renforcement de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (E/2000/L.23) aux termes de laquelle il se déclare gravement préoccupé par le fait que malgré les efforts, le niveau des contributions n’ait pas augmenté de manière à permettre la pleine mise en oeuvre du Service d’échanges et de recherches sur la sexospécificité ni à assurer la viabilité opérationnelle de l’Institut au-delà du 31 décembre 2000. Le Conseil prie instamment les Etats membres d’informer l’Institut de leur décision de faire des contributions afin de lui permettre de faire des projets au-delà de l’an 2000. Le Conseil prie aussi l’Institut de continuer à s’efforcer de trouver des modes de financement et à cet égard, décide de modifier le Statut de l’Institut dans ce sens. Le Conseil prie le Secrétaire général de continuer à inviter les Etats membres à contribuer au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’Institut et d’encourager les autres sources pertinentes de financement au sein du système des Nations Unies à contribuer à la restructuration de l’Institut.

S’exprimant au sujet de la résolution, la représentante du Nigéria a salué la contribution du Représentant permanent de la République dominicaine. La représentante de la République dominicaine a remercié les représentants des Etats membres du Groupe des 77 et de la Chine ainsi que l’Union européenne. Elle a remercié tous les autres pays qui ont également contribué à la revitalisation de l’INSTRAW. Le représentant de la France a exprimé, au nom de l’union européenne, tous ses remerciements à l’Ambassadeur Alvarez ainsi qu’aux Etats du Groupe des 77. Le représentant de la Chine a demandé à ce que le Groupe des 77 et la Chine soient portés coauteurs de la résolution sur la revitalisation de l’INSTRAW.

Le Conseil a par ailleurs adopté une résolution sur l’Année internationale des volontaires (E/2000/L.12) qui appelle les Etats à promouvoir des conditions favorables à un examen, sur le plan national et local, des principales caractéristiques et tendances du bénévolat dans leurs propres sociétés, notamment des grands problèmes auxquels l’Année internationale peut permettre de remédier et à intégrer la question du volontariat dans les réunions de haut niveau et autres qui auront lieu en 2001. Le Conseil invite les Etats à examiner tous les moyens dont on dispose pour que davantage de personnes participent à des activités volontaires et encourage les gouvernements, les ONG, le secteur privé, les personnalités éminentes et autres acteurs à promouvoir le volontariat. Le Conseil encourage aussi les organismes des Nations Unies à accorder l’attention nécessaire à l’Année dans leurs activités ordinaires et lors des réunions pertinentes et à continuer de collaborer avec le Programme des Volontaires des Nations Unies, centre de coordination de l’Année afin de s’assurer que les contributions faites par les volontaires dans leur domaine de compétence sont pleinement reconnues.

Le représentant de la Fédération de Russie a souligné le fait que la Russie apprécie au plus haut degré le noble travail des volontaires des Nations Unies. Néanmoins, il a été en désaccord avec le fait même que ce texte soit adopté pendant la session de l’ECOSOC car son contenu ne relève pas du mandat de l’ECOSOC mais de celui de l’Assemblée générale, comme la proclamation de toutes les autres années internationales. La Fédération de Russie lance donc un appel aux autres délégations afin qu’elles évitent les actions faisant double emploi.

APPLICATION ET SUIVI INTEGRES ET COORDONNES DES RESULTATS DES GRANDES CONFERENCES ET REUNIONS AU SOMMET ORGANISEES SOUS L’EGIDE DES NATIONS UNIES

Aux termes d’un projet de résolution relatif au rôle de l’emploi et du travail dans l’élimination de la pauvreté et au renforcement des moyens d’action et à la promotion de la femme (E/2000/25), le Conseil économique et social réaffirmerait les engagements et les recommandations contenus dans le communiqué ministériel de 1999 sur le rôle de l’emploi et du travail dans l’élimination de la pauvreté en vue de l’autonomisation et de la promotion des femmes. Aux termes de ce projet, le Conseil réaffirmerait la nécessité pour les gouvernements et la communauté internationale, dans le cadre qu’ils mènent pour réaliser l’objectif de l’autonomisation et de la promotion des femmes, de s’attaquer d’urgence aux problèmes de l’élimination de la pauvreté et de la création d’emplois en adoptant une approche globale qui intègre l’atténuation des effets négatifs associés aux programmes d’ajustement structurel et à la libéralisation des échanges. Le Conseil engagerait instamment les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ou à y adhérer aussitôt que possible, et il encouragerait les gouvernements, les institutions internationales, la société civile, les ONG, les organisations de femmes, les médias et le secteur privé, à établir des partenariats visant l’élimination de la pauvreté.

Le représentant des Etats-Unis a dit comprendre les préoccupations de certains pays quant aux effets de la mondialisation, mais il a estimé qu’il s’agit de phénomènes liés au progrès.

Aux termes d’un projet de résolution relatif aux indicateurs de base pour l’application et le suivi intégrés et coordonnés à tous les niveaux des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU (E/2000/L.30), le Conseil économique et social soulignerait que les indicateurs utilisés par le Secrétariat de l’ONU dans le cadre de l’application et du suivi coordonnés et intégrés des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU devraient être mis au point avec la pleine participation de tous les pays et approuvés par les organes intergouvernementaux compétents. Le Conseil demanderait aux fonds et programmes de l’ONU, aux commissions techniques, aux commissions régionales et aux institutions spécialisées d’examiner en permanence l’ensemble des indicateurs utilisés dans leurs rapports et leurs réseaux d’information avec la pleine participation et propriété des Etats Membres, et il exhorterait le Secrétariat, et en particulier la Division de statistique, à accélérer, avec l’appui du Sous-Comité des activités statistiques du Comité administratif de coordination, la promotion de la constitution de réseaux entre institutions nationales et internationales dans le domaine des statistiques, ainsi que la définition et l’utilisation d’indicateurs approuvés par les organes compétents concernant le suivi des conférences et réunions au sommet de l’ONU.

QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS

Rapports des organes de coordination

Aux termes d’un projet de décision sur le rapport annuel du Comité administratif de coordination (CAC) pour 1999 (L/2000/31), le Conseil économique et social prendrait note du rapport du CAC, approuverait l’approche suggérée concernant la préparation des rapports futurs et demanderait que se poursuive le renforcement du dialogue entre le Conseil et le CAC.

Coopération internationale dans le domaine de l'informatique

Le Conseil a adopté une résolution sur la nécessité d’harmoniser et d’améliorer les systèmes informatiques de l’ONU en vue de leur utilisation et de leur accessibilité optimale par tous les Etats (E/2000/L.20). Par ce texte, le Conseil demande à son Président de reconduire le mandat du Groupe de travail spécial à composition non limitée sur l’informatique pour une année afin de lui permettre de poursuivre l’application des mesures nécessaires pour atteindre ses objectifs, notamment en développant les liaisons par l’Internet avec tous les Etats membres, dans leur capitale et dans les principaux lieux d’implantation de l’ONU; en améliorant la capacité des Etats Membres d’accéder en ligne aux données de l’ONU; en prenant les dispositions qui conviennent pour doter les missions permanentes des pays en développement du matériel informatique nécessaire à l’utilisation de l’Internet; et en intensifiant les relations avec le secteur privé afin que le Groupe puisse tirer parti dans ses travaux de la vaste expérience de ce dernier.

Le représentant du Nigéria a remercié le Représentant permanent du Lesotho qui a largement contribué à l’élaboration de cette résolution ainsi que celui du Pakistan. L’outil informatique sera très utile aux pays en développement pour aller de l’avant. Les Nations Unies joueront un rôle de tout premier plan dans ce processus.

Le Conseil économique et social a adopté une résolution sur le Groupe d’étude sur les technologies de l’information et des communications (E/2000/L.27) au titre de laquelle, il fait siennes les recommandations du Groupe de travail spécial à composition non limitée sur l’informatique. Les recommandations concernent la création d’un groupe d’étude sur les technologies de l’information et des communications dont la mission serait d’orienter l’action de l’ONU s’agissant de la formulation de stratégies relatives aux technologies au service du développement et, sur la base de consultations avec toutes les parties prenantes et les Etats Membres, de forger des partenariats stratégiques entre le système des Nations Unies, le secteur privé et les fondations et fonds, les donateurs, les pays bénéficiant du programme et les autres acteurs concernés.

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a exprimé la satisfaction du Secrétariat au sujet de l’adoption de cette importante résolution. Il s’est réjoui du message exprimé par l’Ambassadeur Mangoela lors de la présentation du document devant le Conseil économique. Il revient à présent aux délégations d’appliquer les mesures préconisées dans la résolution. Il a espéré que le Secrétariat s’appliquerait également de façon efficace de la tâche qui lui incombe.

APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX PAR LES INSTITUTIONS SPECIALISEES ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ASSOCIES A L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Le Conseil a adopté une résolution sur l’application de la Déclaration (E/2000/L.17) par laquelle il se félicite que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) continue de s’employer à maintenir des contacts étroits avec les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies et à coordonner les activités menées par les différentes organisations pour apporter une assistance efficace aux peuples des territoires non autonomes. Il prie les

puissances administrantes concernées de faciliter la participation des représentants désignés et élus des territoires non autonomes aux réunions et conférences des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies. Le Conseil recommande aussi à tous les gouvernements d’intensifier leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres afin d’accorder la priorité à la question de l’octroi d’une assistance aux peuples des territoires non autonomes.

S’exprimant au sujet de cette résolution, adoptée par 27 voix pour et dix-huit voix contre, le représentant du Royaume-Uni a estimé que le droit des territoires autonomes de participer à l’ECOSOC et aux autres organes des Nations Unies devrait se faire sur la base de l’égalité et de la non discrimination. Le représentant de la Fédération de Russie s’est dit fermement convaincu que l’examen de cette question ne permet pas à l’ECOSOC de s’acquitter de son rôle de coordination au sein des Nations Unies. C’est la raison pour laquelle la Fédération de Russie s’est abstenue. Le représentant du Japon a expliqué que sa délégation s’est abstenue, car la résolution ne fait pas état des progrès réalisés dans le domaine de la décolonisation. Il n’est pas adéquat de considérer les questions fondamentalement politiques, telles que la présente, au sein du Conseil économique et social.

REPERCUSSIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’OCCUPATION ISRAELIENNE SUR LES CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DU GOLAN SYRIEN OCCUPE

Le Conseil a adopté une résolution sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne (E/2000/L.16). Par ce texte, le Conseil souligne la nécessité de garantir la libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l’entrée et à la sortie de Jérusalem-Est, et la libre circulation à destination et en provenance du monde extérieur. Il souligne également l’importance vitale de la construction et de la mise en service du port maritime de Gaza ainsi que de la circulation dans des conditions de sécurité pour le développement économique et social du peuple palestinien. Il demande à Israël de mettre un terme aux mesures visant le bouclage du territoire palestinien occupé, l’isolement des villes palestiniennes, la destruction d’habitations et l’isolement de Jérusalem. Le Conseil demande aussi à Israël de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources naturelles et économiques du peuple palestinien et réaffirme, en outre, que les colonies de peuplement sont illégales et constituent un obstacle au développement économique et social. Le Conseil invite enfin les Etats membres à encourager les investissements étrangers privés dans le territoire palestinien occupé en matière d’infrastructures, de projets créateurs d’emplois et de développement social.

Au sujet de la résolution, adoptée par 41 voix pour, 1 contre (Etats-Unis) et 1 abstention (Croatie), le représentant de la France, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a été d’avis qu’il existe des possibilités de progresser sur la voie d’un règlement réel du processus dans la région. L’Union européenne se réjouit de la relance du processus de paix jusqu’à un point où il serait possible de réexaminer l’opportunité de l’adoption d’une résolution telle que celle que le Conseil vient d’adopter. Le représentant de la Norvège a insisté sur les efforts

que déploie son gouvernement pour assister le peuple palestinien car, a-t-il estimé, encourager un climat économique propice sur le Territoire palestinien est essentiel pour favoriser le processus de paix. Le représentant du Japon a indiqué avoir voté en faveur de la résolution. Toutefois, il a souligné qu’elle couvre des questions politiques et qu’il n’est donc pas approprié de discuter de cette question au Conseil économique et social. Le représentant de la Fédération de Russie a déclaré qu’il est nécessaire d’assainir la situation notamment sur la bande de Gaza. Il a estimé que la stabilisation de cette région doit se faire sur une base politique. Il a espéré que l’ECOSOC jouerait un rôle dans la mobilisation des acteurs internationaux pour la reconstruction économique de cette région.

ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

Rapport du Comité des organisations non gouvernementales sur la première et la deuxième partie de sa session de 2000 (E/2000/88)

Ce rapport fait le compte-rendu des questions examinées par le Comité au cours des deux parties de sa session de 2000. Au cours de cette session, le Comité a examiné 80 nouvelles demandes d’octroi de statut consultatif et 37 demandes reportées de ses sessions de 1998 et 1999. Sur l’ensemble de ces demandes, le Comité a recommandé à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif à 37 organisations, le rejet de 5 organisations. Il a en outre recommandé que 2 ONG soumettent une nouvelle demande et que l’ECOSOC conclut l’examen de la demande d’une organisation. Le rapport contient également 4 projets de décisions sur lesquels l’ECOSOC devra se prononcer. L’un de ces projets de décisions recommande au Conseil la suspension pendant une durée de 3 ans du statut consultatifs de deux ONG, « International Council for the Association for Peace in the Continents », et « Parti radical transnational ».

Le représentant de la France, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’ECOSOC n’est pas en mesure de prendre une décision sur les projets de décision contenus dans le rapport aujourd’hui, car le rapport n’est pas disponible dans son intégralité dans toutes les langues officielles des Nations Unies, ce qui signifie que le principe du multilinguisme n’a pas été respecté. Les raisons de la recommandation de suspension de deux ONG (AZOPASCO et Parti Radical Transnational/PRT) ne figurent en effet que dans la partie II. Cette partie du rapport n’a pas été traduite dans toutes les langues alors qu’elle est essentielle à la compréhension du rapport. Cette même partie II du rapport, qui reproduit des débats souvent complexes et parfois contradictoires n’a été remise qu’au dernier moment aux membres de l’ECOSOC. Les membres de l’ECOSOC non-membres du Comité des ONG n’ont pas eu matériellement le temps d’en prendre connaissance. Dans l’hypothèse où l’ECOSOC aurait eu à se prononcer aujourd’hui, il n’aurait pas été donné au PRT, l’une des organisations dont on a recommandé la suspension du statut consultatif, la possibilité de répondre aux raisons de la recommandation du Comité. L’Union européenne a demandé un report d’examen des quatre projets qui figurent dans la partie I du rapport. Le représentant des Etats-Unis a appuyé la déclaration de la délégation française. Le représentant de la République arabe syrienne a remercié l’Union européenne de défendre le plurilinguisme. Il a cependant rappelé que, sous la présidence de l’Ambassadeur Juan Somavia, le Conseil économique et social a adopté la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme alors qu’elle n’était disponible dans aucune des langues officielles des Nations Unies. La délégation syrienne n’est cependant pas opposée à une

reprise de session. Le représentant de Cuba a rappelé qu’il avait été convenu qu’il était parfois impossible de publier un rapport d’organe subsidiaire dans toutes les langues officielles des Nations Unies. Il a ajouté que le projet sur les défenseurs des droits de l’homme avait été adopté par le Conseil sans avoir même été publié. Dans un esprit de souplesse, la délégation de Cuba accepte néanmoins le report de l’examen des projets de résolutions contenus dans le rapport du Comité chargé des ONG. Il a insisté pour que, dorénavant, ce principe de multilinguisme soit réellement respecté dans tous les organes des Nations Unies au lieu que soit appliquée une politique des deux poids et deux mesures ajustée à chaque cas. Cuba a des sujets de préoccupations concernant ASOPAZCO, l’autre ONG dont le Comité chargé des ONG avait recommandé la suspension du statut consultatif pour trois ans. Il a déclaré que le Conseil ne peut pas rester sans agir face aux incidents provoqués par cette organisation. Dans ce contexte, le représentant à demandé à ce que la date de la reprise de session du Conseil économique et social aux fins de l’examen de cette question soit fixée au plus tôt. Il a également recommandé que cette organisation voit son statut suspendu d’ici à la reprise de session du Conseil. Il a fait remarquer que la résolution L.21 contient des propositions dans ce sens et devrait être adoptée par le Conseil sans contredire les objections émises par l’Union européenne.

A son tour, le représentant de la Fédération de Russie a fait siennes les préoccupations de Cuba concernant le multilinguisme des travaux du Conseil économique et social. Après tout, le Conseil vient d’adopter le rapport de la Commission des droits de l’homme alors même qu’il ne dispose pas de la deuxième partie dans toutes les langues officielles. Répondant aux propos de la France sur les questions de procédures, le représentant a réitéré l’opinion de sa délégation partagée par de nombreux membres du Comité des ONG selon laquelle l’esprit de la résolution qui définit les rapports entre le Conseil et les ONG a été respecté. Néanmoins, dans un esprit de consensus, la Fédération de Russie se rallie au consensus qui prévoit que le 16 septembre, le Comité des ONG revienne sur l’examen de la réponse du Transnational Radical Party. Intervenant aussi la représentante de l’Algérie a dénoncé l’utilisation sélective du concept du multilinguisme selon l’ordre du jour et les sujets en discussions. L’Algérie se joindra au consensus, a dit la représentante en regrettant que le rapport du Comité des ONG n’ait pas été traduit dans toutes les langues des Nations Unies. Il faut espérer qu’à l’avenir le Secrétariat respectera les échéances de parution des rapports pour permettre l’adoption des rapports selon l’ordre du jour du Conseil.

Le Conseil a adopté par 24 voix pour, 2 voix contre (Etats-Unis et Canada) et 19 abstentions, une décision sur une suspension de statut consultatif (E/2000/L.21) telle qu'oralement amendée, pour décider, à titre exceptionnel et dans l’attente de la décision qui sera adoptée à la reprise de la session de fond, que les privilèges octroyés à l’International Council of the Associations for Peace in the Continents seront provisoirement supendus.

Avant l’adoption de cette décision, le représentant de Cuba a réitéré sa position selon laquelle l’intitulé de la résolution devrait se lire “convocation d’une reprise de session du Conseil économique et social pour examiner les questions restées en suspens au sein du Comité des ONG”. Le représentant des Etats-Unis a lui demandé une suppression pure et simple des termes “provisoirement suspendus”. Il a expliqué que cette décision n’a pas été adoptée par consensus et qu’il n’est pas justifié que l’ECOSOC prenne une telle décision avant d’avoir l’occasion d’examiner le cas de cette ONG. La procédure doit être respectée, a

dit le représentant, arguant que la suspension du statut d’une ONG serait une décision prématurée. Il s’agit d’une décision grave qui revient à “réduire une voix au silence”. A son tour, le représentant de la Syrie a lui souligné le fait que certaines ONG qui violent la souveraineté des Etats trouvent toujours un appui auprès de certains pays et parfois même “dans les couloirs des Nations Unies”. Si la suspension d’une ONG est une question grave, la souveraineté d’un Etat est une question beaucoup sérieuse et beaucoup plus grave, a dit le représentant en donnant certains exemples des activités des deux ONG incriminées – Transnational Radical Party et International Council of the Associations for Peace in the Continents -.

Avant de mettre aux voix la proposition des Etats-Unis, le Conseil a entendu le représentant de Cuba qui a souligné que la décision a fait l’objet de longues négociations qui ont fait que chaque mot du libellé a bénéficié de l’appui de la majorité des membres du Comité des ONG. La proposition des Etats-Unis signifie ni plus ni moins qu'il faut laisser toute latitude aux ONG de continuer de provoquer des situations incontrôlables aux Nations Unies. L’incident dénoncé par Cuba a été le fait d’une bande de provocateurs qui n’hésitent à employer des moyens physiques contre des ambassadeurs. Le temps est peut-être de venu, a dit le représentant, de rappeler aux Etats-Unis son adhésion à la suspension du statut consultatif de Christian Solidarity International qui avait été demandé pour des raisons similaires. Le représentant a conclu en demandant aux membres du Conseil de dire “non” à la proposition des Etats-Unis. Le représentant du Canada a d’abord manifesté sa préoccupation devant la manière dont les choses se déroulent au sein du Comité des ONG qui semble ne pouvoir venir à bout de sa charge de travail. Il faut, quand les ONG abusent de leurs privilèges, prendre les mesures qui s’imposent, a convenu le représentant en rejetant toutefois la proposition contenue dans la décision. C’est la deuxième fois que le Comité des ONG voudrait que le Conseil se prononce avant même qu’il n’ait eu le temps d’examiner le cas incriminé. Le Canada se rallie donc à la proposition des Etats-Unis et espère que le Comité des ONG reverra sa manière "déséquilibrée" d’examiner les demandes des ONG. Intervenant à son tour, la représentante du Japon a argué que la suspension temporaire du statut consultatif a un impact certain sur les relations entre le Conseil et les ONG. Approuver une telle mesure durant deux années consécutives serait remettre en cause l’esprit de la résolution pertinente de l’Assemblée générale. Le représentant de la Fédération de Russie a noté la souplesse de Cuba pour obtenir un consensus et souligné que la suspension temporaire du statut d’une ONG par le Conseil est conforme aux procédures, car elle se base sur une recommandation déjà approuvée par le Comité.

La proposition des Etats-Unis sur la suppression des termes “provisoirement suspendus” de la résolution L.21 a été rejeté par 21 voix contre, 17 voix pour et 7 abstentions (Brésil, Japon, Fidji, Costa Rica, Inde, Mexique et Maroc). Après ce vote, le représentant des Etats-Unis, a rappelé que la position de son pays sur la suspension l’année dernière de Christian Solidarity était mue par la nécessité de se rallier au consensus et pas par un désir de créer un précédent. C’est pour écarter un tel précédent que les Etats-Unis ont proposé un amendement, a souligné le représentant. Après l’adoption de la décision, le représentant de la France, au nom de l’Union européenne, a expliqué que l’Union européenne a voté le paragraphe de la décision prévoyant la suspension temporaire parce que la résolution pertinente de l’Assemblée générale ne prévoit pas de mécanismes de suspension temporaire et que les recommandations du Comité des ONG s’agissant de

la suspension et du retrait du statut consultatif ne sont pas obligatoires. Le Comité des ONG ne peut que recommander de suspendre ou de révoquer le statut d’une ONG. L’Union européenne tient néanmoins à remercier la délégation de Cuba pour la disponibilité qu’elle a montré à parvenir un accord. Le représentant s’est également félicité que le Conseil ait accepté de rapporter sa décision à une séance ultérieure. Toujours sur le rapport du Comité des ONG, la représentante du Soudan s’est dit non satisfaite du fait que le Secrétariat n’ait pu lui fournir les informations qu’elle avait demandé sur les “erreurs de conduite” d’une ONG. Si un incident similaire se reproduisait, la délégation du Soudan entend protester vivement, a prévenu la représentante.

QUESTIONS RELATIVES A L’ECONOMIE ET A L’ENVIRONNEMENT : DÉVELOPPEMENT DURABLE

Le Conseil a adopté une résolution relative à l’assistance aux Etats tiers touchés par l’application de sanctions (E/2000/L.26) par laquelle il réaffirme l’importance du rôle que jouent l’Assemblée générale, le Conseil économique et social et le Comité du programme et de la coordination en mobilisant et en supervisant, le cas échéant, les efforts de la communauté internationale et des organismes des Nations Unies pour apporter une aide économique aux Etats qui rencontrent des difficultés économiques particulières dues à l’exécution de mesures préventives ou coercitives imposées par le Conseil de sécurité et, le cas échéant, en trouvant des solutions aux difficultés économiques particulières, de ces Etats.

Aux termes d’un projet de résolution relatif à la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño (E/2000/28), le Conseil économique et social prendrait note avec satisfaction de la mise en place du groupe de travail sur El Niño/La Niña au sein de l’Equipe spéciale interorganisations constituée dans le cadre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles. Le Conseil inviterait la communauté internationale à apporter une coopération technique, financière et scientifique en vue de la création du centre international de recherche sur El Niño à Guayaquil (Equateur), comme demandé par l’Assemblée générale dans sa résolution 54/220.

Le Conseil a adopté, telle qu'oralement amendée, une résolution sur le rapport du Comité des politiques de développement (E/2000/29). Aux termes de cette résolution le Conseil économique et social décide de reporter à sa prochaine session de fond l’examen de la recommandation visant à radier les Maldives de la liste des pays les moins avancés, et prie le comité de réexaminer à sa troisième session sa recommandation à cet égard en tenant compte notamment des rapports mentionnés aux paragraphes 3 et 4 du projet de résolution et du mémorandum soumis par le Gouvernement des Maldives. Aux termes de ce projet de texte, le Conseil réaffirme l’importance des consultations avec les Etats Membres concernés pour ce qui est de l’établissement et de l’utilisation des profils de vulnérabilité des pays, ainsi que de la nécessité de transparence, d’objectivité et rigueur des processus.

Placement du Forum des Nations Unies sur les forêts au sein du mécanisme intergouvernemental du système des Nations Unies

M. BAGHER ASADI (République islamique d’Iran), exposant l’état d’avancement des consultations, a déclaré que le Forum intergouvernemental sur les forêts avait achevé ses travaux en mai de cette année et que la Commission du développement durable a été saisie de son rapport et en a approuvé les conclusions.

Le représentant a déclaré que le processus des consulations informelles a repris le 12 juillet et s'est déroulé pendant 10 séances qui ont abouti à un consensus substantiel sur un grand nombre de paramètres concernant le Forum intergouvernemental sur les forêts. Il a été convenu que le Forum tiendrait sa réunion d’organisation dès que possible et sa première session en 2001. Le partage des opinions se fait sur la question de savoir si la participation au Forum doit être limitée ou non. Un nombre de propositions ont été faites à ce sujet et l’avis du Conseiller juridique a été requis. Le lieu du secrétariat du nouvel organe doit encore être décidé. Les consultations sur les différentes questions concernant le Forum doivent reprendre le 18 septembre. M. Asadi s’est dit confiant que les points d’achoppements seraient bientôt applanis. Il a estimé que leur existence même démontre l’importance accordée au futur organe sur les forêts.

Prenant à son tour la parole, le représentant du Nigéria a déclaré que M. Asadi a démontré des compétences hors du commun et a su créer une véritable “famille forestière”. Il a été largement à la hauteur de ce que nous attendions de lui, a ajouté le représentant, à l’instar du représentant de la France, au nom de l’Union européenne. La France a également salué la disponibilité dont on fait preuve les Secrétariats de la division du développement durable et du Conseil économique et social. Le pays qui assure la présidence de l’Union européenne a également joué un rôle de premier plan, a dit le représentant qui a espéré que les Etats Membres pourront approuver une proposition faisant l’unanimité au mois de septembre afin que le Forum des Nations Unies sur les forêts puisse entamer ses travaux dès que possible.

ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET AUTRES QUESTIONS D’ORGANISATION

Aux termes du projet de décision sur l'élargissement du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le Conseil économique et social recommande que l'Assemblée se prononce à sa cinquante-cinquième session sur la question de l'élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, dont le nombre de membres passerait de 57 à 58 Etats.

Déclarations de clôture

M. MAKARIM WIBISONO, Président du Conseil économique et social, a souligné que pour la première fois, le Conseil a, au cours de sa session, organisé deux tables rondes au niveau ministériel qui ont été le cadre idéal d’un échange de vues impliquant les principaux acteurs de la mise en oeuvre des questions dont le Conseil est saisi. Au titre des évènements sans précédents, le Président du Conseil a en outre cité l’organisation d’une exposition sur les nouvelles technologies parallèlement à la tenue d’un segment de haut niveau sur le rôle des nouvelles technologies de l’information et des communications dans le développement. La participation de 41 sociétés des pays développés comme des pays en développement, qui ont exposé des produits technologiques applicables au développement, a ajouté une certaine valeur au segment de haut niveau et augmenté ainsi son impact toute en facilitant les contacts. Cet événement, a insisté le Président du Conseil, a contribué à rapprocher du secteur privé des décideurs publics. La Déclaration ministérielle, qui a fait suite à ces évènements, reflète

à bien des égards le large consensus sur l’importance des nouvelles technologies pour le développement ainsi que la nécessité de mettre véritablement ces technologies au service du développement. Le grand défi qui point après chaque accord politique consiste naturellement à mettre au point des mécanismes de suivi efficaces, a reconnu le Président du Conseil avant de se féliciter de l’attention que le G-8 a prêté à la question des nouvelles technologies au cours de sa dernière réunion qui s’est tenue à Okinawa au Japon.

Evoquant le cours des travaux dans le cadre du segment de coordination, le Président du Conseil a indiqué que, pour la première fois, le Conseil a traité directement des mécanismes et des processus de réexamen des mises en oeuvre des principaux sommets et conférences des Nations Unies. Il a estimé que le Conseil a défini les paramètres de la poursuite des efforts en ce sens, lui, qui a invité ses Commissions substantives à présenter des recommandations sur la manière de renforcer le processus de réexamen. Après s’être félicité des travaux concernant les activités opérationnelles de développement, le Président du Conseil s’est attardé sur les travaux effectués dans le cadre du segment humanitaire. Il a ainsi reconnu que le Conseil n’a pas été mesure d’adopter des conclusions concertées en soulignant cependant que des progrès considérables ont été enregistrés. Il a en effet estimé que les tables rondes ont contribué à enrichir les connaissances sur une variété de questions et facilité grandement les délibérations. Il faut tirer les leçons de la manière dont ce segment s’est déroulé cette année, a dit le Président du Conseil en estimant que la première leçon doit consister à reconnaître les activités des Nations Unies dans le domaine de l’assistance humanitaire et à convenir de la nécessité de renforcer le rôle de l’ONU en la matière.

La question aujourd’hui, a conclu le Président du Conseil, est de savoir comment consolider les acquis. Il faut quitter cette session de fond avec une vue d’ensemble qui montre que la mondialisation est en train de changer la sphère économique et le paysage social. Elle est en train d’offrir des choix et des opportunités sans comparaison. Elle est aussi en train de faire naître des incertitudes et des préoccupations et d’attiser la peur de l’exclusion, de la marginalisation et du fossé numérique. Notre défi et notre responsabilité sont donc de rechercher les moyens de travailler ensemble à un partenariat stratégique pour s’assurer que ce pouvoir et le potentiel de la mondialisation et de la révolution numérique soient mis véritablement au service du développement. Au cours de cette session, a poursuivi le Président du Conseil, le Conseil a fourni un forum mondial unique qui a permis de conjuguer les forces pour combler les fossés nombreux entre pays développés et pays en développement au nom du développement et de l’élimination de la pauvreté. On peut dire sans craindre de se tromper qu’au cours de la session 2000 du Conseil économique et social, nous avons non seulement salué le nouveau millénaire et la lutte de l’humanité pour réconcilier la nature et la technologie, mais nous avons aussi et surtout apporté une pierre à cet édifice, a déclaré le Président du Conseil économique et social.

M. O. ANEADU (Nigéria au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a souligné que, cette année, les Etats Membres ont rencontré des difficultés, car les rapports constituant la documentation sont, à chaque fois, parvenus aux délégations le jour de leur examen. Le représentant a rappelé que des difficultés sont apparues dans le cadre du débat sur l’assistance humanitaire. Pour les pays en développement, la questions des catastrophes naturelles est primordiale et il est important d’assurer aux organes de coordination de l’aide d’urgence des conditions d’exercice optimales.

M. DANIEL LE GARGASSON (France au nom de l’Union européenne) a estimé que, sur le fond, le segment de haut niveau témoigne d’une véritable prise de conscience par la communauté internationale des défis posés par la fracture numérique. L’Union européenne est également satisfaite du déroulement du segment de la coordination de l’assistance humanitaire. L’Union se félicite du déroulement général du débat sur les différents points abordés par le Conseil. Le représentant a cependant constaté qu’en séance plénière, un nombre limité d’orateurs s’est exprimé. Il a espéré que cela ne reflétait pas un manque d’intérêt pour le débat sur les questions relatives au développement. Certains aspects d’organisation de cette session, notamment les retards observés dans la distribution de la documentation, qui ont entravé les travaux de nombreuses délégations ainsi que l’examen des points sur lesquels ils portaient, ont été évoqués par le représentant.

M. KENJI HIRATA (Japon) a déclaré que l’importance des TIC a également été démontrée à Okinawa. Le représentant a également regretté le fait que la documentation ait été distribuée en retard. Il a estimé qu’il est nécessaire de revoir le calendrier des grandes réunions des Nations Unies car, cette année, plusieurs grandes réunions ont eu lieu à intervalles rapprochés.

M. MICHAEL GALLAGHER (Etats-Unis) a déclaré que cette session de l’ECOSOC a permis des percées à bien des égards.

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, a déclaré que ce fut un plaisir pour l’ensemble du Secrétariat de servir les délégations des Etats Membres et de travailler avec elles. Pour conclure, il a espéré que l’on se souviendrait de cette session comme de celle de l’informatique mais aussi comme celle qui aura définitivement mis fin au besoin de revitaliser ou de ressusciter le Conseil.

Aperçu de la session de fond du Conseil économique et social

Ouverte le 5 juillet dernier au Siège des Nations Unies à New York, la session de fond de l’an 2000 du Conseil économique et social s’est distinguée par un débat de haut niveau, de très haute tenue, centré sur le thème : « Développement et coopération internationale au XXIème siècle : le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances ». Une exposition des technologies de l’information et des communications (TIC) accompagnée d’exposés de responsables d’entreprises informatiques s’est déroulée au même moment.

Le débat sur les TIC a été animé par des déclarations et des tables rondes des responsables des institutions de Bretton Woods, dont MM. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale, et Eduardo Aninat, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international; Mike Moore, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), et Mark Malloch Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et de M. Lawrence Summers, Secrétaire américain au Trésor. Le Président de la République du Mali, M. Alpha Oumar Konaré, qui a participé à ce débat, a plaidé pour un soutien accru de la communauté internationale au transfert des technologies de l’information et des communications dans les pays en développement, notamment d’Afrique. Les TIC sont

devenues un important facteur de croissance, de création de richesses et d’intégration des économies à l’économie et aux échanges internationaux, a dit M. Konaré. Les TIC sont un puissant outil d’éducation, d’expansion des libertés, et de démocratisation, a-t-il estimé, notant cependant que la révolution de l’Internet ne pourrait efficacement être mise en oeuvre en Afrique sans de solides fondations d’économie traditionnelle. Celles-ci sont entre autres, représentées par les infrastructures physiques de communications et de télécommunications qui font encore cruellement défaut au continent africain.

Intervenant sur ce sujet dans son allocution de clôture de la session de l’ECOSOC, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a souhaité que les recommandations de la Déclaration ministérielle de cette année, sur les TIC, soutenues par les engagements du Sommet du G-8 des pays les plus industrialisés tenu à Okinawa au Japon, puissent être mises en oeuvre pour combler le fossé numérique qui existe entre les pays riches et les pays pauvres afin de permettre à ces derniers de s’associer à la nouvelle économie, et à leurs peuples de faire entendre leurs voix et de combattre l’ignorance et la maladie.

La session qui s’achève a permis de réaffirmer et de renforcer le rôle central de coordination que joue le Conseil vis-à-vis des institutions et agences spécialisées du Groupe des Nations Unies pour le développement dont les grandes lignes des politiques sont inscrites dans le concept du Cadre de développement des Nations Unies (UNDAF).

Pour la liste des Etats Membres du Conseil et la composition de son Bureau, voir notre communiqué ECOSOC/458 en date du 28 juin 2000.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.