LE SECRETAIRE GENERAL LANCE UN APPEL A LA MISE EN îUVRE DES ENGAGEMENTS DU G-8 ET DE LA DECLARATION MINISTERIELLE SUR LES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION
Communiqué de Presse
ECOSOC/493
LE SECRETAIRE GENERAL LANCE UN APPEL A LA MISE EN UVRE DES ENGAGEMENTS DU G-8 ET DE LA DECLARATION MINISTERIELLE SUR LES TECHNOLOGIES DE LINFORMATION
20000728Réuni en début de séance sous la présidence de M. Makarin Wibisono, son Président, le Conseil économique et social a tenu ce matin lavant dernière réunion des travaux de sa session de fond de lan 2000. A cette occasion, le Conseil a entendu en ouverture de séance une allocution du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui a fait un bref tour dhorizon des principales questions débattues cette année. En premier lieu, le Secrétaire général sest félicité de la substance du débat de haut niveau consacré aux technologies de linformation et des communications (TIC) auquel ont pris part, au niveau le plus élevé, les Etats Membres, les institutions internationales, et le secteur privé, dont la participation est cruciale pour résoudre le problème du fossé numérique entre pays riches et pays pauvres. A ce sujet, M. Kofi Annan a exprimé le vu que les recommandations de la Déclaration ministérielle du Conseil économique et social sur la question, jointes aux engagements pris par le Sommet du G-8 tenu la semaine dernière à Okinawa, facilitent une solution à la question du fossé numérique et étendent les avantages des TIC aux mondes en développement, lui permettant ainsi de sassocier à la nouvelle économie. Le Secrétaire général a ensuite appelé la communauté internationale et les pays concernés à promouvoir léducation, la santé, la démocratie et létat de droit indispensables à lépanouissement des peuples dont les programmes de développement des Etats, qui sont soutenus par le système de lONU, ont besoin de plus de ressources et de financements substantiels et prévisibles.
Au cours de le réunion de ce matin, le Conseil a aussi examiné des questions touchant aux affaires humanitaires, à la coordination aux affaires sociales et aux droits de lhomme. Il a adopté, sur certaines dentre elles, des textes de résolution concernant le financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et les progrès réalisés dans la mise en uvre de la résolution 53/192 de lAssemblée générale relative à lexamen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et a reporté sa décision sur dautres propositions de textes.
Concernant les questions sociales et celles relatives aux droits de lhomme, de nombreuses délégations ont émis de fortes réserves et des critiques sur le contenu des rapports du Haut Commissariat pour les réfugiés et de la Commission des droits de lhomme, critiques touchant notamment aux chapitres où il est fait mention des droits de la femme sous langle de droits de la reproduction, des droits de santé des enfants et des adolescents, et des règles et régimes
matrimoniaux, des conditions du droit à lhéritage des femmes. Les délégations de la Syrie, de lArabie saoudite, du Soudan, de lAlgérie, du Pakistan, de la Libye, dOman, de Bahreïn et lObservateur du Saint-Siège, entre autres, se sont étonnés de la notion de droits de la reproduction employée dans les rapports alors quelle nest pas reconnue par la communauté internationale. Plusieurs délégations ont estimé que le Haut Commissaire aux droits de lhomme et la Commission des droits de lhomme allaient au-delà de mandats qui leur sont confiés, certaines réclamant la suppression pure et simple des chapitres ou paragraphes incriminés.
Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.
Allocution du Secrétaire général de lOrganisation des Nations Unies
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a exprimé sa satisfaction devant la liste impressionnante des participants au débat de haut niveau sur les technologies de linformation et le développement qui montre, a-t- il dit, que, lorsque lOrganisation prend l'initiative douvrir un dialogue sur un grand problème dactualité, les parties prenantes à léchelon le plus élevé ont à cur dy contribuer.
Le débat de haut niveau et la très intéressante exposition sur les technologies de linformation qui sest tenue parallèlement, ont permis de mieux comprendre les possibilités extraordinaires quoffre la révolution numérique en matière de croissance économique, délimination de la pauvreté et de développement, a dit le Secrétaire général, qui a cependant déploré que les pays où la majorité de la population na pas accès aux technologies de linformation ne puissent pas jouer pleinement leur rôle dans la nouvelle économie mondiale. Plus leur exclusion se prolongera, plus ils auront du mal à rattraper leur retard qui leur coûtera de plus en plus cher. Le « fossé numérique » doit donc être comblé pendant quil est encore temps, a déclaré M. Kofi Annan qui a estimé que la communauté internationale et les Nations Unies doivent veiller à ce que les nouvelles technologies de l'information ne se transforment pas en une autre ressource inégalement répartie entre les pays riches et les pays pauvres. A cet égard, a-t-il dit aux membres du Conseil, vous avez bien fait dadopter une Déclaration ministérielle axée sur les mesures à prendre, à léchelon national comme au niveau international, en vue de disséminer ces technologies et den étendre les avantages au monde en développement. Si nous réussissons dans cette entreprise, nous aurons donné aux pays pauvres les moyens de sassocier à la nouvelle économie mondiale fondée sur le savoir et mis à la disposition de leurs peuples un outil puissant pour faire entendre leur voix et combattre lignorance et la maladie.
Combler le fossé numérique ne sera pas chose aisée, a reconnu le Secrétaire général, mais nous pouvons espérer le voir se réduire dici quelques années, compte tenu des engagements pris lors du débat du Conseil et du Sommet du G-8 qui a réuni la semaine dernière au Japon les pays les plus industrialisés. Avec laide dorganisations de la société civile et lappui du secteur privé, nous pouvons relier à la nouvelle économie jusquaux régions les plus reculées de la planète et faire en sorte que les pauvres des zones rurales ne soient pas laissés pour compte, a dit M. Kofi Annan qui a estimé quil est indispensable dinvestir dans linfrastructure de base tout en créant un environnement porteur grâce à des politiques gouvernementales judicieuses et à un cadre juridique et réglementaire transparent et cohérent. Lordinateur individuel étant encore hors de la portée de la majeure partie de la population des pays en développement, il faut trouver des solutions collectives et diminuer le coût des technologies de linformation pour que tous puissent y avoir accès. Mais lusage des technologies étant conditionné par léducation des individus, a dit le Secrétaire général, nous devons nous attacher à atteindre lobjectif de lenseignement primaire pour tous, filles et garçons.
La promotion des technologies de l'information doit saccompagner defforts visant à mettre en valeur les ressources humaines, développer les services de santé et renforcer les institutions démocratiques et l'état de droit, car seuls des citoyens libres et en bonne santé, vivant dans un état de démocratie ouverte et transparente qui satisfait leurs besoins fondamentaux, peuvent tirer pleinement parti des technologies de linformation, a estimé M. Kofi Annan, qui a relevé quun obstacle de taille à la constitution dune cybertoile véritablement mondiale est le contenu des pages Web, dont 80% sont en anglais et sont pour la plupart, destinées à un public nanti et éduqué dont elles reflètent naturellement les intérêts. Les technologies de linformation peuvent permettre à bien des pays pauvres de brûler certaines étapes longues et pénibles sur la voie du développement, mais aujourdhui, seuls 5% des habitants de la planète sont connectés et la moitié de la population mondiale na même pas accès au téléphone, a relevé le Secrétaire qui a ensuite dit que dans son rapport du millénaire, il avait annoncé un certain nombre dinitiatives concrètes en vue daider à combler le fossé numérique. LONU, a-t-il estimé, peut jouer un rôle clef en maximisant leffet de ces technologies sur le développement et en multipliant les possibilités qu'elles offrent, et la Déclaration ministérielle adoptée après le débat de haut niveau contient des recommandations spécifiques à cette fin. Ces recommandations doivent être concrétisées par des stratégies pragmatiques et efficaces, susceptibles de faire une différence tangible dans la réalité quotidienne des gens, a estimé M. Kofi Annan qui a dit que cela suppose que lon engage des ressources substantielles, que lon intensifie la coopération et que lon forge des partenariats solides entre toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé. LAssemblée du millénaire pour faire progresser les travaux dune importance primordiale que le Conseil économique et social a entrepris.
Concernant la question des ressources, le Secrétaire général a dit quil en fallait plus pour atteindre tous les objectifs de développement décidés lors des conférences des Nations Unies des années 90. Le mois dernier, lors de ses sessions extraordinaires « Beijing + cinq » et « Copenhague + cinq », lAssemblée générale a réaffirmé ces objectifs, a-t-il rappelé. Sur cette question, la réunion qui sera consacrée lan prochain au financement du développement sera une excellente occasion de démontrer la solidarité internationale en ce qui concerne le développement. Nous devons accélérer l'allègement de la dette des pays pauvres, a dit M. Kofi Annan, qui a ajouté quil ne suffit plus de promettre, mais quil faut prendre immédiatement des mesures concrètes. Cest pourquoi, a-t-il poursuivi, je demande instamment aux pays donateurs et aux institutions financières internationales dannuler la dette officielle des pays pauvres déterminés à réduire la pauvreté et détendre à un plus grand nombre de pays ce quil est convenu dappeler lInitiative PPTE de réduction de la dette des pays pauvres très endettés, en leur permettant de se qualifier sur la base du seul critère de la pauvreté. Il faudrait par exemple annuler les dettes du Nigéria, pays aujourdhui démocratique dont le nouveau gouvernement ne devrait pas subir les effets négatifs de la mauvaise gestion des dictatures militaires du passé. Ce serait là, a estimé M. Kofi Annan une forme de prévention des conflits. Il faudrait de même effacer la dette des pays qui ont connu des conflits graves ou subi des catastrophes naturelles importantes, a recommandé le Secrétaire général en rappelant la situation extrêmement précaire de ces pays. Concernant les situations durgence et laide humanitaire, auxquels le Conseil a consacré des débats au cours de cette session, le Secrétaire général a appelé à redoubler defforts en matière de prévention et à mieux répondre aux situations durgence complexes.
Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement (Point 3)
Adoption de projets de résolution
Résolution sur le financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E/2000/L.14)
Par ce texte, le Conseil économique et social considère que les activités opérationnelles constituent lune des pierres angulaires de lONU et jouent un rôle fondamental dans la création dun monde plus uni, plus pacifique et plus prospère. Il réaffirme donc avec vigueur quil faut renforcer limpact de ces activités notamment en augmentant substantiellement leur financement sur une base prévisible, continue et assurée. A ce propos, le Conseil réaffirme que les ressources de base parce quelles sont non liées, constituent le fondement des activités opérationnelles et note avec une profonde préoccupation leur diminution ou leur stagnation. Le Conseil souligne, dans ce contexte, la nécessité déviter une trop grande dépendance à légard dun nombre limité de donateurs et demande aux donateurs et autres pays, daugmenter leurs contributions. Le Conseil note, par ailleurs, laugmentation et limportance des ressources autres que les ressources de base, notamment de la participation aux coûts, des fonds d'affectation spéciale et des sources non traditionnelles de financement comme moyen de renforcer les capacités et de compléter les moyens des activités opérationnelles. Le Conseil note aussi les contributions de sources privées qui peuvent compléter mais non remplacer, les contributions des gouvernements.
Résolutions des progrès réalisés dans la mise en uvre de la résolution 53/192 de lAssemblée générale relative à lexamen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E/2000/L.15)
Par ce texte, le Conseil économique et social note les progrès accomplis dans la simplification et lharmonisation des cycles et procédures de programmation et demande aux fonds, programmes et institutions spécialisées participant aux efforts de coordination sur le terrain de prendre dautres mesures pour améliorer et assurer la viabilité de ce processus. Le Conseil souligne que les procédures de simplification et dharmonisation devraient être adaptées aux besoins des pays en développement, tout en tenant compte de limpact de ces procédures sur la capacité des pays bénéficiaires dintégrer les programmes du système des Nations Unies au processus de développement national. Il souligne aussi quil importe de faire en sorte que les gouvernements participent pleinement à la formulation et à la mise en oeuvre du bilan commun de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour le développement. Il encourage dailleurs les fonds et programmes à mettre en place des plans-cadres propres à promouvoir, sous limpulsion des pays bénéficiaires, une réaction cohérente de lensemble des organes des Nations Unies. Sur la question financière, le Conseil note que les activités de coordination entraînent des coûts de transactions qui sont supportés par les pays bénéficiaires et lensemble des organismes des Nations Unies et souligne donc la nécessité de procéder à une évaluation continue ainsi quà une analyse et à une évaluation des coûts par rapport aux dépenses totales des programmes dactivités opérationnelles pour le développement afin de maximiser lefficacité et la faisabilité de ces activités. Le Conseil encourage, par ailleurs, une intensification de la coopération entre la Banque mondiale, les banques régionales de développement et tous les fonds et programmes ainsi quavec lOrganisation mondiale du commerce (OMC).
M. SERGE TOMASI (France), sexprimant au nom de lUnion européenne, a remercié lambassadeur du Costa Rica et les représentants du Secrétariat du soutien quils ont fourni à lélaboration et à ladoption par consensus des résolutions L.14 et L.15. LUnion européenne a été particulièrement sensible à la qualité du dialogue noué avec les représentants du Groupe des 77 et de la Chine.
Débat consacré aux affaires humanitaires, assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe (Point 5)
Déclaration du Vice-Président
M. VLADIMIR SOTIROV Vice-Président du Conseil économique et social(Bulgarie), a présenté ses conclusions sur les résultats des négociations informelles entreprises sur le segment humanitaire. Il a déclaré que, pour la première fois, la publication à lavance du rapport sur ces questions a permis aux délégations de lexaminer et a enrichi le débat. Le thème a été examiné de manière globale et approfondie, notamment pendant les tables rondes sur les déplacements internes et sur les catastrophes naturelles auxquels participaient des représentants de haut niveau. En plus de Mme Sadako Ogata, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, de nombreux autres spécialistes de laide humanitaire ont également apporté leur contribution. Le rôle de la technologie, plus particulièrement le rôle de linformation et des techniques spatiales, a été examiné.
M. Sotirov a déclaré que, lors de la préparation du projet de conclusions concertées, les discussions sur la question des personnes déplacées a révélé quil sagit dune question très délicate et politique pour de nombreux gouvernements. M. Sotirov a précisé que léchange de vues a démontré que plus de temps est nécessaire pour dissiper le climat de suspicion existant afin de parvenir à un consensus sur un texte de compromis. Les délégations ont besoin de réfléchir aux positions exprimées et aux résultats obtenus jusquici.
Bien que de nombreuses délégations aient fait montre defforts et dune volonté sincère, et quelles aient émis des propositions de compromis, les négociations informelles nont pas pu finaliser un texte. Il est regrettable quil ny ait pas de principes directeurs clairs et concrets cette année sur le renforcement de la coopération et de la coopération dans le domaine de l'assistance humanitaire. Cependant, ces efforts nont pas été déployés en vain. Léchange de vues et didées a été fructueux. A présent, il est particulièrement important de se concentrer sur les résultats positifs, déviter une sur- politisation, dessayer de mieux comprendre la position des autres.
Selon les propositions faites officiellement par M. Sotyrov, le Conseil prendrait note du Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de laide humanitaire durgence des Nations Unies. Le Conseil demande au Secrétaire général de rendre compte à lECOSOC sur les progrès réalisés dans le renforcement de la coordination de laide humanitaire durgence des Nations Unies.
Débat
M. ETANOMARE OSIO, Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine étaient en faveur de ladoption de la résolution relative au financement des activités opérationnelles. Tout en insistant sur limportance centrale des ressources de base a dit le représentant, la résolution a aussi le mérite de faire référence aux ressources et contributions volontaires, dont les montants sont à la hausse. Nous nous félicitons de ce double mode de financement et lançons un appel aux donateurs pour quils versent leurs contributions aux cadres de financement pluriannuels qui ont été mis en place en faveur des fonds et programmes de lONU, ce qui permet daméliorer la prévisibilité des apports financiers. Dans cet esprit, le G77 et la Chine soutiennent également le projet de résolution sur la mise en oeuvre de la résolution 53/192 de lAssemblée générale relative à lévaluation triennale des activités opérationnelles pour le développement. La simplification et lharmonisation des procédures de projets et des cycles de programmation adoptés par les Conseils dadministration doivent véritablement répondre aux besoins des pays.
Concernant les affaires humanitaires, le débat de cette année a été axé autour dun thème négocié entre les Etats Membres au cours des sessions dorganisation de lECOSOC. Mais nous regrettons, a dit le représentant, que les efforts déployés par toutes les parties naient pas pu aboutir à des conclusions agréées, du fait dun manque de consensus sur 17 paragraphes sur les 36 que compte le document sur la question, et dont certains ont trait aux personnes déplacées de lintérieur. Les dissensions observées sont venues du fait quà notre avis, les interventions humanitaires se doivent de respecter les notions de souveraineté et dintégrité territoriale, quelle que soit largumentation qui les justifie. Nous espérons que dans lavenir, cette position sera prise en considération.
Mme MARINE DE CARNE DE TRECESSON (France) a dit au nom de lUnion européenne (UE) que lUnion européenne regrettait que les négociations sur les conclusions relatives au débat consacré aux affaires humanitaires naient pas abouti. Il est regrettable que ce fait se soit produit au moment même où les catastrophes humanitaires se multiplient et où la question des personnes déplacées a pris de lampleur. Labsence de conclusions agréées nempêchera cependant pas lUnion européenne et le Secrétariat de mener les actions humanitaires dont les populations ont besoin. Nous appuyons le projet de décision que vient de présenter le Président de lECOSOC.
Mme BETTY KING (Etats-Unis) a regretté que le Conseil économique et social nait pas pu adopter de conclusions concertées sur lassistance humanitaire durgence cette année. Lattention et le soutien que fournit la communauté internationale aux populations civiles qui sont déracinées par la violence reste un impératif au titre du droit humanitaire international.
Les Etats-Unis continueront à travailler avec le système des Nations Unies, les autres organisations humanitaires, les organisations non gouvernementales et les gouvernements des pays touchés ainsi que les autres acteurs. Les personnes les plus vulnérables et qui sont le plus dans le besoin sont les enfants qui ont été séparés de leur famille, les mères qui ont vu leurs enfants mourir de faim, les personnes déracinées qui ont fui dans des zones inaccessibles ainsi que les villageois qui doivent accueillir des flux de personnes déracinées cherchant un refuge dans leur village.
M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a déclaré que sa délégation nétait pas surprise que les membres du Conseil économique et social naient pas réussi à conclure leurs négociations par un document de conclusions concertées. Cela reflète les divergences inhérentes à la définition du statut des personnes déplacées internes.
Au sens strict, toute modification ou redéfinition du statut des déplacés internes ne relève pas du domaine de lassistance humanitaire mais de la politique ou du droit et requiert un plein consensus intergouvernemental. Le Mexique a estimé que le débat sur la redéfinition de ce statut ou les éventuelles actions dans ce sens relèvent du mandat de lAssemblée générale et non pas de celui du Conseil économique et social et de ses organes subsidiaires. Il en va de même pour la possibilité détendre aux personnes déplacées le régime de protection quoffre le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Lassistance humanitaire est lune des plus nobles expressions de la solidarité humaine et constitue une réponse aux défis chaque fois grands que posent les tragédies provoquées par des catastrophes naturelles et des urgences générées par la persistance ou léclatement de conflits.
Dans ce contexte, le Mexique a considéré que la première priorité est le renforcement de la coopération internationale pour faire face aux catastrophes naturelles. Le représentant a, une nouvelle fois, exprimé son appui total à lélaboration dune stratégie internationale pour faire face aux catastrophes naturelles de manière intégrée et avec une vision à long terme, dans le cadre dune véritable culture de prévention favorable au développement.
Lassistance humanitaire est une tâche complexe qui doit suivre des critères clairs et définis. De ce fait, le Mexique appuie les principes directeurs établis par consensus dans la résolution 46 /182 de lAssemblée générale. Cette résolution offre un plan daction et une ligne de conduite pour le déploiement dune solidarité internationale plus ample.
Lassistance humanitaire nous concerne tous a dit le représentant en concluant quen déployant cette aide, nous devons combiner les dispositions du droit international, les règles daction et de conduite que nous avons conclues et la promotion de la solidarité entre les peuples et les nations.
Mme DALILA SAMAH (Algérie) a estimé que des principes aussi fondamentaux que celui de la souveraineté des Etats doivent être respectés au sein de cette assemblée quel que soit le sujet débattu. LAlgérie regrette que les positions du G77 et de son pays sur les personnes déplacées naient pas reçu un accueil favorable.
M. BENONI BELLI (Brésil) a déclaré que sa délégation déploierait tous les efforts nécessaires pour parvenir à un consensus au sujet la coordination de lassistance humanitaire durgence des Nations Unies.
M. ROSS HYNES (Canada) a regretté que des résultats positifs naient pas pu être atteints après les négociations sur le segment humanitaire. Le Canada espère quun changement dans les méthodes de travail permettra de trouver des méthodes plus appropriées pour traiter du segment humanitaire dans lavenir.
Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions : coopération internationale dans le domaine de linformatique (Point 7)
Présentation du projet de résolution (E/2000/L.27)
Au titre de cette question, le Conseil a été saisi dun projet de résolution sur le Groupe détude sur les technologies de linformation et des communications (E/2000/L.27), qui a été présenté par le Lesotho. Par ce projet, le Conseil ferait siennes les recommandations du Groupe de travail à composition non limité sur linformatique visant notamment à créer un Groupe détude sur les technologies de linformation et des communications.
Présentant le projet de résolution M. Percy Metsing Mangoela (Lesotho) a indique que le groupe dexperts de haut niveau sur linformatique a orienté ses réflexions dans le sens de la réduction de la fracture numérique. La récente déclaration du G-8 à Okinawa vient confirmer limportance des technologies de linformation et des communications (TIC) dans le nouveau contexte socioéconomique international. La résolution que nous avons devant nous, a dit M. Mangoela, recommande que le Conseil appuie la tâche des Nations Unies dans leur définition de stratégies informatiques en faveur du développement. Le texte énonce aussi le type de gouvernance indispensable à lépanouissement des TIC. La résolution recommande la création dun groupe détude sur les communications au service du développement et lallocution faite ce matin par le Secrétaire général nous conforte dans ce sens.
QUESTIONS RELATIVES A LECONOMIE ET A LENVIRONNEMENT (Point 13)
Présentation du projet de résolution (E/2000/L.26)
Au titre de cette question, le Conseil a été saisi dune résolution sur lassistance aux Etats tiers touchés par lapplication de sanctions (E/2000/L.26) qui aborde la question de laide économie à leur apporter. Présentant le texte M. Raiko Ratchev (Bulgarie) a estimé quaprès les amendements qui y avaient été apportés, le projet de résolution pouvait être adopté par consensus.
QUESTIONS SOCIALES ET QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE LHOMME (Point 14)
Application du Programme daction de la troisième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale
Rapport du Secrétaire général sur lapplication du Programme daction (E/2000/L75)
Dans ce rapport, le Secrétaire général aborde la question de lapplication du Programme daction en faisant état des travaux de la Commission des droits de lhomme et de la première session du Comité préparatoire de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et lintolérance qui doit se tenir en Afrique du sud en 2001. Le Secrétaire général donne aussi les renseignements reçus des institutions spécialisées et des organes des Nations Unies et décrit la situation du Fonds daffectation spéciale pour le Programme daction. Dans ses conclusions, le Secrétaire général note que le processus devant aboutir à la tenue de la Conférence mondiale a officiellement commencé avec la première session du Comité préparatoire organisée à Genève du 1er au 5 mai 2000. Les débats qui ont eu lieu ont été la preuve du vif soutien dont bénéficie la tenue de la Conférence. Les Etats Membres de lONU ainsi que les ONG et autres semblent sêtre déjà mobilisés pour insuffler un élan à la lutte contre le racisme et la discrimination. Sagissant des activités entreprises par les organismes des Nations Unies et les institutions spécialisées, les informations reçues soulignent les efforts concertés déployés à léchelon mondial pour aborder ces questions et y apporter des solutions à long terme. En annexe de ce rapport, le Secrétaire général présente un tableau du Fonds daffectation spéciale pour le Programme daction et un autre du Fonds daffectation spéciale pour la Conférence mondiale.
Droits de lhomme
Rapport du Comité des droits de lenfant (A/55/41)
Le rapport contient les conclusions et les recommandations sur les enfants dans les conflits armés et ladministration de la justice pour mineurs adoptées par le Comité; une explication des questions dorganisation et des questions diverses; le détail de lexamen des rapports présentés par les Etats parties en application de larticle 44 de la Convention sur les droits de lenfant; et un aperçu général des autres activités du Comité. En annexe, le rapport contient notamment la liste des Etats ayant ratifié la Convention au 4 février 2000.
Rapport du Comité des droits économiques et sociaux (E/2000/22-E/C.12/1999/11 et Corr.1
Le rapport donne notamment la liste des projets de décisions recommandés au Conseil pour adoption; et le détail de lexamen des rapports présentés par les Etats parties en vertu des articles 16 et 17 du Pacte sur les droits économiques et sociaux. Les observations générales du Comité sur certains articles du Pacte sont compris dans les annexes.
Note du Secrétaire général transmettant les observations générales du Comité des droits de lhomme (E/2000/76)
Le Secrétaire général précise quil sagit des observations générales n.27 et n.28 adoptées le 29 mars 2000. Ces observations concernent larticle 13 liberté de circulation- et larticle 3 égalité des droits entre hommes et femmes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Rapport de la Commission des droits de lhomme (E/2000/23(Part I et II) et Ad.1)
Outre le détail des travaux de la Commission, le rapport donne la liste des résolutions recommandées par la Commission au Conseil pour adoption. Ces textes concernent le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et lintolérance; la question des protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de lenfant; la création dune instance permanente sur les questions autochtones; et la procédure à suivre pour lexamen des communications concernant les droits de lhomme. Le rapport donne aussi la liste de 112 décisions que la Commission a adoptées notamment sur la situation des droits de lhomme dans différents pays. Ladditif du rapport concerne les incidences sur le bubget-programme de la résolution concernant la création dune instance permanente pour les populations autochtones.
Rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de lhomme (E/2000/83)
Le rapport contient quatre chapitres de fond concernant la Commission des droits de lhomme; la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et lintolérance; les droits de lhomme, le développement social et les droits fondamentaux des femmes; et les institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de lhomme.
Lettre datée du 24 juillet 2000, adressée au Président du Conseil économique et social par le Secrétaire général de lONU sur le différend relatif à limmunité de juridiction dun rapporteur spécial de la Commission des droits de lhomme (E/2000/105)
Par cette lettre, le Secrétaire général informe le Conseil que, par une décision du 7 juillet 2000, le juge compétent de la Haut Cour de justice de Kuala Lumpur a rayé de la liste la citation à comparaître dans lun des quatre procès engagés devant les tribunaux civils malaisiens contre DatoParm Cumraswamy, Rapporteur spécial de la Commission des droits de lhomme des Nations Unies chargé de la question de lindépendance des juges et des avocats. Pour des raisons que lONU juge inacceptables, le juge a également décidé que chaque partie devrait être responsable de ses propres frais de justice. A cet égard, lONU maintient sa position selon laquelle le Gouvernement malaisien est en dernière analyse responsable de ces dépenses conformément à lavis consultatif de la Cour internationale de justice qui a estimé que DatoParam Cumaraswamy devrait être dégagé de toute responsabilité financière en ce qui concerne les frais de justice imposés par les tribunaux malaisiens. Le Secrétaire général constate avec préoccupation que les plaignants pourraient faire appel de la première décision et quelle ne sapplique pas aux trois autres instances engagées contre le Représentant spécial. Le Secrétaire général note également que le Gouvernement malaisien na pas pris lui-même de mesures concrètes pour donner effet à lavis consultatif.
Le Conseil économique et social a également été saisi de deux lettres adressées à son Président par le Représentant permanent de lAllemagne et le Président de la Commission des droits de lhomme concernant le rectificatif à apporter à la décision 2000/218 de la Commission des droits de lhomme (E/2000/106) concernant la Question de la jouissance effective, dans tous les pays, des droits économiques, sociaux et culturels proclamés dans la Déclaration universelle des droits de lhomme et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels dans leurs efforts tendant à la réalisation de ces droits.
Le document figurant sous la cote A/55/139-E/2000/93 nest paru quen anglais.
Déclarations liminaires et débat
Sur ce point de son ordre du jour, le Conseil a été saisi dune lettre du Secrétaire général relative à la mise en oeuvre de lavis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur le cas de DatoParam Cumaraswamy, Rapporteur spécial de lONU sur lindépendance de juges et de la magistrature. A la demande du Bureau de lECOSOC, M. Ralph Zacklin, Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques, a déclaré que le juge civil de la Cour de Kuala Lumpur (Malaisie) avait, plus dun an après lavis consultatif de la CIJ, estimé que la Malaisie devait respecter cet avis, et il a rayé de la liste la citation à comparaître adressée au Rapporteur spécial. Le juge a également décidé que chaque partie devait être responsable de ses frais de justice. Les coûts actuels de cette procédure sélèvent à 110.000 dollars et lONU a toujours estimé que la Malaisie devait assumer ses propres frais de justice. Malgré cette évolution favorable, nous continuons cependant à avoir quelques soucis sur la situation de DatoParam Cumaraswamy, Rapporteur spécial des Nations Unies sur lindépendance des juges et de la magistrature, dit lorateur.
M. BACRE WALY NDIAYE, Directeur du Bureau du Haut-Commissaire aux droits de lhomme à New York, a présenté le rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme qui insiste notamment sur le fait que tous les droits de lhomme sont inaliénables et indivisibles. Les Protocoles facultatifs à la Convention des droits de lenfant illustrent lengagement de la communauté internationale en faveur de lélaboration dinstruments internationaux de défense des droits humains. En ce qui concerne le renforcement de lefficacité de la Commission des droits de lhomme, le représentant a indiqué quelle a identifié un grand nombre de mesures destinées à rationaliser son fonctionnement et que ces mesures se trouvent dans ce rapport. Le rapport comprend également des informations sur les résultats de la réunion du Groupe de travail chargé de la préparation de la Conférence mondiale contre le racisme, la xénophobie et lintolérance qui y est associée.
M. SHEN GUO FANG (Chine) a salué les résultats auxquels est parvenue la Commission des droits de lhomme au cours de sa dernière session. Cependant, il a estimé que les travaux de la Commission ne pourront être améliorés tant quelle sera le théâtre de confrontations de nature politique. Il a estimé quen matière de droits de lhomme, tous les pays devraient se concentrer sur la situation qui prévaut chez eux. Par ailleurs, le représentant a appelé le Conseil et lAssemblée générale à apporter tout leur soutien aux rapporteurs spéciaux et aux groupes de travail dans le domaine des droits de lhomme afin que lensemble des droits économiques, sociaux et politiques soient respectés dans le monde.
M. AHMAD AL-HARIRI (Syrie) a dit que certains passages du rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme qui parlent de bonne gouvernance devraient être conscients que chaque peuple a ses particularités. Il ny a pas de concept de gouvernance reconnu de façon unanime par les Nations Unies. Aussi la Syrie exprime-t-elle des réserves sur ce document. Dautre part, le document de la Commission des droits stipule que la polygamie est contre lharmonie au sein des sociétés. Nous estimons que la Commission outrepasse ses mandats, ce domaine relevant des traditions et des coutumes de chaque peuple et de chaque pays.
M. RHYS GRAY lObservateur du Saint-Siège a relevé que le rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme stipulait que le droit à la santé est intimement lié au respect des autres droits de lhomme, notamment politiques. Nous voulons réaffirmer que la dignité humaine est à la base de tous les droits de lhomme et ne dépend daucun préalable, a dit lObservateur. Le document du Haut Commissaire aux droits de lhomme peut aussi induire le lecteur en erreur quand il fait référence aux droits sexuels comme sils avaient été reconnus par les Nations Unies, a-t-il poursuivi. Dautre part, le Saint-Siège aimerait citer les droits de la famille comme des droits fondamentaux.
M. SERGEY CHOMAREV (Fédération de Russie) a estimé que le potentiel des Nations Unies nétait pas pleinement utilisé au service des droits de lhomme du fait de la politisation extrême de la question. Les droits de lhomme ne doivent pas servir de prétexte dagressions contre des Etats Membres et autres entités de la communauté internationale, a-t-il déclaré. Il existe des mécanismes de négociations et de résolution des différends reconnus par la Charte. Concernant la question du racisme et de la discrimination nous pensons, a dit le représentant, que des mécanismes efficaces devraient être mis en place pour protéger les minorités nationales, raciales, et chaque individu.
M. ABDUL-AZIZ AL-WASEL (Arabie saoudite), a exprimé son soutien au rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme. Mais a-t-il dit, certaines parties de ce rapport touchant à la liberté sexuelle et aux droits de la reproduction, sapent les droits de la famille et sont contre les préceptes de la Chariaa et de toutes les religions dont les règles régissent la marche des sociétés. Les droits sexuels ne doivent pas être pris comme prétexte pour porter atteinte à la famille et à la morale, a-t-il dit.
Mme ILHAM IBRAHIM MOHAMED AHMED (Soudan) a estimé que le rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme contenait des thèmes sur lesquels aucun accord ou consensus navaient jamais été atteints aux Nations Unies. Certains paragraphes concernant la santé de la femme traitent de santé reproductive. Nous estimons que ce nest pas là laspect le plus important de la santé des femmes et nous aimerions que des problèmes plus importants comme la malnutrition, les endémies et autres causes de mortalité féminine soient traités plus en profondeur. Nous regrettons aussi que le rapporteur sur la question de la violence contre les femmes ait parlé de droits sexuels des femmes comme si cétait là la cause principale des violences contre les femmes. Il en est de même de léducation sexuelle des adolescents, ceci même sans lautorisation des parents, contre laquelle sélève ma délégation. Le Soudan demande dautre part le retrait de toute référence à la polygamie dans le rapport de la Commission des droits de lhomme.
Mme AMINA MESDOUA (Algérie) a regretté que le rapport sur les droits de lhomme mette en relief certains concepts très controversés et sur lesquels il nexiste pas de consensus au sein des Nations Unies. Elle a regretté les passages mentionnant la notion de droit de sexuel et remettant en cause les droits parentaux dans le cadre des droits de lenfant. La représentante a espéré que le prochain rapport tiendrait réellement compte de lensemble des tendances et des points de vue des Etats Membres et sabstiendrait de reprendre à son compte certaines opinions non représentatives.
M. MUNAWAR SAEED BHATTI (Pakistan) a déclaré que certaines questions du domaine des droits de lhomme nont fait que diviser les délégations lors des précédentes conférences et a espéré que le Haut Commissaire aux droits de lhomme choisirait dunir les Etats plutôt que de les diviser. A cet égard, il a déclaré que la bonne gouvernance doit être décidée au niveau national. Dans le cadre de la conférence de Beijing+5, de nombreuses divergences sétaient fait jour au sujet des droits génésiques. Le représentant a regretté que ces questions soient à nouveaux mentionnées dans le rapport sur les droits de lhomme. Il a considéré la référence à la polygamie comme une attaque contre certaines civilisations, ce qui
est contraire aux droits de lhomme. Il a ajouté que les problèmes sanitaires dans le monde sont la cause de millions de morts parmi les enfants et sont plus graves que la question des droits sexuels des enfants. De même, les problèmes nutritionnels nont pas non plus de rapport avec léducation sexuelle.
M. ABDALLA (Jamahiriya arabe lybienne) sest dit préoccupé par le fait que certains des passages du rapport sur les droits de lhomme violent les principes sacrés de la famille, la protection de la dignité humaine sanctifiée par Dieu tout puissant. Il a souligné que les croyants sont très attachés à tous les droits humains. Les musulmans sont très attachés à tous les droits humains et professent de nobles principes, a-t-il poursuivi. Les parties du rapport relatives aux droits des femmes et à la santé reproductive violent les principes de la volonté divine, tels que la vertu, qui régulent le fonctionnement de la société et de la vie de famille sanctifiée par le mariage. Le représentant a ajouté que ces principes sont la base de toutes les religions. Il a espéré que le Haut Commissaire serait à lavenir plus fidèle au consensus qui existe entre de nombreux Etats au sujet de ces questions.
Le représentant a expliqué que de nombreux Etats accusent certaines organisations régionales des droits de lhomme recevant des fonds des Nations Unies et publiant de nombreux rapports de mettre laccent sur les droits civils et politiques au détriment des droits à la santé, à léducation et au développement. Le représentant a insisté sur le fait que lintégration sociale est impossible sans la réalisation des droits économiques. Ces organisations démontrent une préférence pour la culture occidentale existant dans un petit nombre de pays dont le but est de contrôler le reste de lhumanité et qui violent les cultures, la foi et les religions des populations dun grand nombre dautres pays. Ces organisations insistent sur les droits des individus et négligent les droits des peuples et les droits politiques car elles se trouvent dans des sociétés bien particulières dont elles protègent la position. Les droits de lhomme sont universels et nous devons défendre toutes les valeurs positives qui existent et nous abstenir dadopter une approche sélective et nous efforcer de reconnaître la diversité des cultures et des civilisations dans le monde car elles sont une source de richesses pour lhumanité, a-t-il souligné. Le représentant a appelé le Haut Commissaire aux droits de lhomme à aller à la source des droits de lhomme et à interpréter correctement le concept de démocratie.
M. MOHAMMED ABDULLAH SALIM AL-SAMEER (Oman) a exprimé son soutien aux recommandations allant dans le sens dune mise en uvre harmonieuse du plan daction de la Conférence de Beijing. Mais, a-t-il dit, concernant la question des droits de lhomme, nous souhaitons quil soit procédé à la correction des passages du rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme relatif aux droits de lhomme sous langle de droits sexuels ou de considérations matrimoniales. Ce sont là des attaques contre nos valeurs essentielles, a dit le représentant.
M. AHMED H. DARWISH (Egypte) a regretté que le rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme ne tienne pas compte des valeurs culturelles et religieuses des de tous les Etats Membres. Les droits de lhomme ne sont pas définis sur des données universelles. Nous avons par exemple des lois qui gèrent la pratique de lavortement dans notre pays et qui sont basées sur nos réalités. Ces lois sont
les nôtres et collent à nos particularités. Concernant la question de lhéritage, sur laquelle le rapport dit quhommes et femmes doivent avoir des droits égaux, nous estimons quil nest pas du mandat du Haut Commissaire daborder ce sujet. Le Haut Commissaire aux droits de lhomme na aucun mandat juridique de la communauté internationale en la matière, et il devrait limiter son travail aux domaines qui lui sont assignés.
M. SALAH AL-MALKI (Bahreïn)est intervenu pour reprocher au rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme de traiter de questions ne relevant pas du mandat de cet organisme.
M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO (Nigéria) a estimé que le Haut Commissaire aux droits de lhomme avait abordé des questions qui navaient fait lobjet daucun consensus, notamment en ce qui concerne la santé et les droits des enfants. Les droits des parents et la culture de chaque société doivent être respectés. Dautre part, le Nigéria ne considère pas que la polygamie soit une atteinte à la dignité de la femme, et sélève contre les propositions dabolition de la polygamie que prétend avancer la Commission des droits de lhomme qui na certainement aucun rôle à jouer dans la manière dont fonctionnent les foyers.
M. AHMED AMZIANE (Maroc)a pris la parole pour émettre de fortes réserves sur le rapport du Haut Commissaire aux droits de lhomme.
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