En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/491

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL N'EST PAS LE LIEU APPROPRIE DE DEBATS SUR LE

27 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/491


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL N’EST PAS LE LIEU APPROPRIE DE DEBATS SUR LE

20000727 PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, ESTIME CE MATIN ISRAEL

PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, ESTIME CE MATIN ISRAEL

Poursuivant ce matin les travaux de sa session de fond de l’an 2000, le Conseil économique et social a continué son examen des questions relatives à l’économie et à l’environnement, dont les thèmes touchent notamment à l’administration publique et aux finances, à l’eau, à la population et au développement, et à la coopération internationale en matière de fiscalité. Sur les questions administratives, financières et fiscales, le Conseil a adopté le rapport de la quinzième réunion du Groupe d'experts chargé d'examiner le Programme d'administration et de finances publiques de l'ONU et ses 8 recommandations; le rapport de la neuvième réunion du Groupe d'experts sur la coopération en matière fiscale; et le rapport de la Commission sur la population et le développement. Par la suite, le Conseil a reçu deux projets de résolutions respectivement relatifs à la mise en oeuvre de la Déclaration d’octroi d’indépendance aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés au système de l’ONU; et aux répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans les territoires occupés, dont Jérusalem, et des populations arabes du Golan syrien occupé.

Intervenant sur cette question après la présentation d’un rapport par le Secrétaire de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), qui a relevé la dégradation des conditions de vie des populations des territoires occupés, en notant entre autres la continuation de la politique des colonies de peuplement qui prive les Palestiniens de terres, et l’augmentation du niveau de pollution de l’air et des ressources en eau, plusieurs délégations dont l’Arabie saoudite, la Syrie, la Jordanie, Bahreïn, le Soudan, l’Egypte, et l’Observateur de la Palestine, ont vivement dénoncé le “non-respect” par Israël des termes de l’accord “la terre contre la paix”. A cet égard, la délégation d’Arabie saoudite a demandé au Conseil de soutenir le projet de résolution sur la question, dont certaines dispositions, s’appuyant sur des textes internationaux contraignants, entre autres des résolutions du Conseil de sécurité, demandent à Israël de mettre fin à l’exploitation des ressources naturelles des territoires occupés.

S’élevant contre les arguments développés contre son pays, le représentant d’Israël a regretté “qu’une question de nature purement politique” soit discutée au cours de débats de l’ECOSOC, estimant que le Conseil n’était pas le cadre approprié ou habilité à traiter du processus de paix au Moyen-Orient. C’est un processus qui ne dépend que d’Israël et de l’Autorité palestinienne, a-t-il estimé, jugeant d’autre part qu’il était anormal que l’économie palestinienne fasse chaque année l’objet d’un débat à l’ECOSOC.

Les délégations dont la liste suit ont pris la parole, dans le cadre du débat général, au cours de la réunion de ce matin présidée par M. Félix Mbayu (Cameroun) Vice-Président de l’ECOSOC : Bulgarie, Ukraine, Maroc, France (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Honduras et Japon. Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est intervenue dans ce cadre.

Le Conseil a entendu les présentations de rapports du Président par intérim du Comité spécial pour la décolonisation, du Secrétaire de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), et du Directeur de la Division Asie-Pacifique du Département des affaires politiques de l’ONU.

Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

QUESTIONS RELATIVES À L'ÉCONOMIE ET À L'ENVIRONNEMENT

Sous-questions relatives à l'administration et finances publiques; Approvisionnement en eau et assainissement; Population et développement; Coopération internationale en matière fiscale

Suite et fin du débat

M. RAIKO RAICHEV (Bulgarie) a déclaré que son pays étant parmi les pays qui sont les plus affectés par la résolution imposant des sanctions à la République fédérale de Yougoslavie, il estime que la communauté internationale doit prévenir les effets éventuels de ces mesures sur les Etats tiers. Cette question, a dit le représentant, a été abondamment discutée au cours de la présente session de l’Assemblée générale et les résolutions qui ont résulté des différents débats menés au sein du système des Nations Unies permettront, selon lui, des progrès considérables. La Bulgarie s’inquiète que si peu ait été fait pour mettre en oeuvre ces recommandations sur le plan pratique. Nous serions heureux de connaître l’avis du Secrétaire général sur les recommandations émises par le Groupe spécial d’experts sur la mise en oeuvre de la Charte, a déclaré le représentant.

M. VALERY KUCHYNSKY (Ukraine) a déclaré que toutes les résolutions adoptées par l’ONU sur la question du développement d’une méthodologie pour évaluer les conséquences des régimes de sanctions sur des Etats tiers au cours de la dernière décennie, et qui relève de l’Article 50, ont réaffirmé l’importance du rôle de l’ECOSOC en ce domaine. Ce rôle se situe notamment dans l’amélioration et la surveillance des efforts d’assistance économique internationale en faveur des Etats tiers affectés par les sanctions, comme c’est le cas de l'Ukraine, sur qui les retombées des sanctions imposées à la République fédérale de Yougoslavie ont des effets très négatifs, a déclaré la représentant. Les dernières résolutions de l’Assemblée générale 53/107 et 54/107 ont aussi invité le Conseil à prendre en compte le rapport du groupe d’experts travaillant sur la question. Ces recommandations donnent clairement au Conseil des mandats l’autorisant à revoir, dans sa sphère de compétence, la question de la mise en oeuvre des dispositions de la Charte relatives à l’assistance à des Etats tiers. A cet effet, nous demandons que le Conseil applique pleinement les résolutions de l’Assemblée et ses propres décisions concernant la situation des Etats tiers affectés par les retombées des régimes de sanctions. Notre délégation a, à cet égard, coparrainé un projet de résolution de l’ECOSOC, clair et équilibré que nous espérons voir soutenu par toutes les délégations et adopté, a indiqué le représentant.

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a rappelé l’importance du thème de la "mondialisation et des Etats" qui a été abordé par la quinzième réunion du Groupe d’experts chargé d'examiner le Programme d'administration et de finances publiques de l'ONU. Fort heureusement, s'est félicité le représentant, un consensus mondial se dégage sur la nécessité de maintenir des structures étatiques fortes. A ce propos, le représentant a indiqué que le Maroc a eu l’honneur d’abriter deux conférences africaines des ministres de la fonction publique sur la manière d’instaurer la bonne gestion et la bonne gouvernance dans le système administratif de ces pays. Le Maroc souhaite apporter son plein appui aux différentes recommandations du Groupe d’experts, notamment en ce qui concerne l’appui que la

communauté internationale devrait apporter aux pays africains pour l’élaboration de la Charte africaine de la fonction publique. Il a suggéré que les Nations Unies, fortes de leur expérience en la matière, rédigent une charte modèle qui pourrait servir d’incitation aux administrations africaines. Le représentant a également recommandé la proclamation d’une journée internationale de la fonction publique.

M. YVES DOUTRIAUX (France, au nom de l’Union européenne et des Etats associés) a estimé que population, genre et développement sont des problématiques étroitement liées. L’UE soutient pleinement l’approche du programme du Caire qui consacre les femmes et les fillettes comme une composante spécifique du genre humain. Beaucoup reste à faire pour assurer aux femmes et aux filles tous leurs droits humains et mettre fin à certaines pratiques insupportables, comme les mutilations génitales. L’UE attache une grande importance à la mise en place de méthodologies et de bases de données sexospécifiques pour faciliter la mise en oeuvre de politiques spécifiques de développement dans les pays en développement. L’Union européenne prête une attention particulière à la dynamique de la différenciation des genres qui doit amener à mettre en place des programmes spéciaux permettant l’élimination de toutes formes de discrimination sexuelle dans les activités et responsabilités publiques.

M. FREDERICK H. WEIBGEN (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)) a notamment souligné la nécessité de réfléchir aux mesures à prendre pour que l’approvisionnement en eau et l'assainissement puissent être maintenus. Il a préconisé un examen du rôle des ressources économiques dans la répartition des ressources en eau des exploitations agricoles. Il a jugé nécessaire de développer des systèmes de gouvernance des bassins aquifères grâce à la mise en place d’un continuum politique et institutionnel là où les mesures coutumières ou locales ont échoué.

M. MARCO ANTONIO SUAZO (Honduras) a dit que la question de l’Etat face à la mondialisation était cruciale pour son pays. Nous avons pris note des recommandations figurant dans le rapport présenté sur cette question a ajouté le représentant en jugeant important que les délibérations du Conseil sur les questions économiques et sociales puissent tirer avantage et bénéficier des recommandations des Groupes d’experts. A ce sujet, nous estimons que la mondialisation présente beaucoup de risques pour les pays en développement et que ces risques devraient être réduits par la coopération et le soutien du système de l’ONU aux pays fragiles, a conclu le représentant.

M. KENJI HIRATA (Japon), rappelant que le paragraphe 40 de la version du rapport diffusé hier au titre de la coopération internationale en matière fiscale ne reflétait pas certains faits nouveaux, s’est réjoui d’apprendre que le Secrétariat va publier un corrigendum. Il a déclaré que la délégation du Japon ne verrait alors plus d’objection à l’adoption de ce rapport. Il a espéré qu’à l’avenir, les rapports reflèteraient aussi précisément que possible les faits les plus récents.

Mme LILIAN ONOH (Nigéria) a dit, concernant le rapport sur la population et le développement que le Groupe des 77 et de la Chine, tout en soutenant les droits de la femme, tient à souligner que l’éducation est le premier facteur permettant d’améliorer la vie des femmes. Quant aux droits des enfants et des adolescents, nous estimons qu’ils ne doivent pas être placés au-dessus des droits de la famille et des parents. Concernant la question du VIH/sida, nous sommes pour un

renforcement de la coopération internationale pour pouvoir trouver des solutions durables à la propagation de la pandémie, et pensons que l’éducation et la prévention sont les premières mesures à prendre, a dit la représentante.

QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS

Rapports des organes de coordination

Rapport sur la première partie des travaux de la quarantième session du Comité du programme et de coordination (A/55/16 (PartI et Corr.1)

Ce rapport est subdivisé en six chapitres consacrés à l’organisation de la session qui s’est tenue du 5 juin au 1er juillet 2000; aux questions relatives au programme dont la planification des programmes, la mise en oeuvre du projet de plan à moyen terme pour la période 2002-2005 et l’évaluation des programmes; aux questions de coordination; au Rapport du Corps commun d’inspection intitulé “Relations entre le secteur privé et le système des Nations Unies”; aux questions devant être examinées durant la deuxième partie de la session; et au projet d’ordre du jour provisoire de la prochaine session. L’annexe du rapport concerne l’ordre du jour de cette session et la liste des documents dont le Comité était saisi.

Le rapport paru sous la cote E/2000/53 n'est pas disponible.

APPLICATION DE LA DÉCLARATION SUR L'OCTROI DE L'INDÉPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX PAR LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ASSOCIÉS À L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Rapport du Secrétaire général sur l’application de la Déclaration (A/55/72/Corr.1)

Dans ce rapport, le Secrétaire général présente la liste des institutions spécialisées et des 33 organismes internationaux auxquelles il a transmis le texte de la résolution 54/85 du 6 décembre 1999 relative à l’application de la Déclaration.

Informations présentées par les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies sur leurs activités en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (E/2000/68)

Ce rapport est une compilation des informations présentées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Les documents signalés sous la cote a/55/137-137-E/2000/95 et A/55/144-E/2000/87 ne paraîtront qu’en anglais.

Au titre de cette question, le Conseil a été saisi d’un projet de résolution, présenté par Cuba (E/2000/L.17) recommandant notamment à tous les Gouvernements d’intensifier leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies dont ils sont membres afin d’accorder la priorité à la question de l’octroi d’une assistance aux peuples des territoires non autonomes.

Présentations de rapports

M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA, Président par intérim du Comité spécial chargé de l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application de la Déclaration par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies. Le représentant a annoncé que le Comité spécial vient de conclure sa session après avoir notamment examiné la situation dans les territoires non autonomes et effectué un bilan de ses travaux de l’année et préparé des recommandations pour l’Assemblée générale. L’année en cours a marqué la conclusion de la Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, décennie qui a permis de dynamiser l’action politique conjointe en vue de l’élimination du processus de colonisation ainsi que le rôle des Nations Unies dans ce processus.

Le Comité a notamment proposé à l’Assemblée générale que soit proclamée une seconde Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, reprenant ainsi une idée lancée par le Mouvement des pays non alignés lors de leur session ministérielle tenue à Cartagena de Indias que le Séminaire régional du Pacifique organisé par le Comité avait appuyée. Au cours de cette année, dans le cadre de la Décennie internationale, le Comité spécial et les puissances administrantes ont mené un dialogue soutenu pour se rapprocher de l’objectif de la décolonisation.

Le Comité spécial a approuvé de manière informelle un document intitulé “Programme de travail pour les territoires non autonomes”, document qui a été discuté avec les puissances administrantes. Ces dernières ont été d’accord pour mettre en place des programmes de travail spécifiques pour les territoires des îles Samoa et de Pitcairn et vont présenter au Comité des propositions au sujet de ces territoires. Comme les autres années, le Comité a adopté une résolution consolidée sur onze Territoires non autonomes dans laquelle il réaffirme le droit inaliénable de ces territoires à l’autodétermination, y compris à l’indépendance, conformément à la Charte des Nations Unies et à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale.

Les principaux sujets de préoccupation identifiés par le Comité spécial ont été, entre autres, qu’en dépit des efforts déployés par les Gouvernements de certains territoires, pour parvenir à un niveau de supervision financière plus élevé, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a observé que certains d’entre eux font partie des paradis fiscaux; et que le niveau de développement humain de Sainte-Hélène nécessite une aide de la puissance administrante et des organisations régionales et internationales en vue d’appuyer les efforts du Gouvernement du territoire dans la lutte contre le chômage et la résolution des problèmes de transport et de communication. Au nombre des points positifs, le Comité spécial s’est réjoui de l’évaluation positive faite par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de la situation d’Anguilla dans le domaine du développement humain durable et de la conservation de l’environnement. Enfin, pour la première fois depuis 28 ans, le Comité a adopté à l’unanimité la résolution sur Puerto Rico, par laquelle il exhorte le Gouvernement des Etats-Unis à ordonner la cessation des exercices et manoeuvres militaires que les forces armées des Etats-Unis mènent sur l’île habitée de Vieques, qu’il rende les terres occupées à Puerto Rico, cesse la persécution, les arrestations et les mauvais traitements qu’il fait subir aux manifestants pacifiques, respecte les droits humains fondamentaux et décontamine les zones d’essais militaires.

Déclaration

Mme Onoh (Nigéria) accordant une importance à l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés, a espéré que chaque pays pourra au XXIe siècle exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.

RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DE L'OCCUPATION ISRAÉLIENNE SUR LES CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DU GOLAN SYRIEN OCCUPÉ

Note du Secrétaire général le rapport établi sur la question par la Commission économique et social pour l’Asie occidentale (CESAO) (A/55/84-E/2000/16)

En ce qui concerne les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, la CESAO conclut que cette occupation, de par la constante ambiguïté de la situation juridique et politique qu’elle entraîne, a pour effet macroéconomique de paralyser les investissements et la croissance. Les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne ne disposent ni d’un code des investissements ni d’un code juridique. En outre, il n’existe aucun accord avec Israël sur le statut permanent. En fait, la trame complexe de lois et de décrets militaires israéliens en vigueur pendant l’occupation reste en vigueur, situation que viennent encore aggraver les restrictions imposées par Israël à la circulation des marchandises, des facteurs de production et des ressources humaines entre Israël, la Cisjordanie et Gaza, et entre la Cisjordanie et Jérusalem. S’agissant du Golan syrien, la CESAO indique que les possibilités d’emploi qui s’offrent à la population arabe sont très limitées puisque celle-ci ne peut se déplacer librement entre le Golan et la République arabe syrienne. Les Syriens du Golan ne peuvent aspirer qu’à des emplois journaliers non qualifiés ou semi-qualifiés. Dans la plupart des cas, les travailleurs concernés n’ont pas droit aux prestations sociales et à l’assurance maladie et ils risquent d’être licenciés à tout moment sans indemnité de chômage. En outre, il existe de grands écarts de salaire au détriment de la population syrienne du Golan, dont les conditions de vie sont rendues plus difficiles encore du fait des restrictions imposées au développement des établissements d’enseignement et des obstacles entravant l’accès à l’éducation en République arabe syrienne et dans les établissements israéliens.

M. IBRAHIM AWAD, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale a fait un exposé sur les conséquences économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien vivant dans les territoires occupés, y compris Jérusalem et sur le Golan syrien occupé. Les pratiques israéliennes en matière de colonies de peuplement et la clôture des routes dans les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne sont quelques-uns des facteurs qui limitent la croissance économique du peuple palestinien. Les colonies de peuplement israéliennes continuent quant à elles de s’étendre et leur nombre a quasiment doublé par rapport à l’année 1994. L’expansion territoriale continue, même à Jérusalem Est, où le Gouvernement israélien s’est emparé de 840 arpents de terres pour y installer des colons juifs. La pollution et la contamination des ressources en eau mettent en péril la vie des

populations palestiniennes dans beaucoup de secteurs. Les restrictions imposées par les autorités israéliennes aux déplacements des travailleurs palestiniens ne font que dégrader encore plus la qualité de vie des populations. Concernant le Golan, les perspectives d’emploi pour les populations arabes n’y existent quasiment pas, et les possibilités d’éducation y sont également très limitées. Seule une paix durable relevant de la Charte des Nations Unies permettra de résoudre la question palestinienne.

M. JOHN RENINGER, Directeur de la Division de l’Asie et du Pacifique du Département des affaires politiques, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’assistance au peuple palestinien. Il a expliqué que le rapport donne des informations sur les besoins du peuple palestinien, notamment en matière d’infrastructure et de ressources humaines. Le document accorde également une attention à la réforme de l’administration publique et au renforcement de l'environnement politique et du secteur privé. M. Reninger a attiré l’attention sur la tendance au déclin de l’engagement de la communauté internationale, notamment de l’aide publique au développement du peuple palestinien. Par ailleurs, il a estimé que ce rapport reconnaît plus clairement la capacité du peuple palestinien en matière de planification. Le représentant a souligné l’importance de la présence de nombreuses organisations du système de développement des Nations Unies qui ont fait des efforts pour renforcer, notamment, la gouvernance et la capacité institutionnelle, avec des résultats qui méritent d’être notés. La possibilité d’accroître la coordination et le cofinancement est extrêmement importante lorsqu’il s’agit de répondre aux défis auxquels est confronté le peuple palestinien, a souligné M. Reninger. Le Secrétaire général se félicite de tout ce qui a été mis en place pour faciliter le dialogue et la coordination entre les institutions des Nations Unies, celle de l’Autorité palestinienne et les institutions financières intéressées en vue de favoriser le développement du peuple palestinien.

Au titre de cette question, le Conseil économique et social est saisi d’un projet de résolution (E/2000/L.16), présenté par l’Arabie saoudite aux termes duquel il inviterait instamment les Etats membres à encourager les investissements étrangers privés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, en matière d’infrastructures, de projets créateurs d’emplois et de développement social. Le représentant de l'Arabie saoudite a rappelé l’applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des populations des peuples vivant sous occupation étrangère en temps de conflit, et la souveraineté d’un peuple occupé sur les ressources de son territoire, questions qui figurent dans certains paragraphes du projet de résolution. Le projet souligne le droit inaliénable du peuple palestinien et des populations sur les ressources, et demande à Israël de ne pas exploiter et épuiser ces ressources. Au nom de tous les Etats ayant parrainé le projet, le représentant a demandé au Conseil de l’adopter par consensus.

M. HUSSAM-EDIN A'ALA (Syrie) a dit que sa délégation aurait aimé que le rapport du Secrétariat sur la situation du peuple palestinien traite plus en profondeur des souffrances des Palestiniens. A l’heure où le monde entre dans un nouveau siècle, il est anormal que l’occupation israélienne continue de ne pas être fermement dénoncée par la communauté internationale. L’impérialisme israélien sur la région du Moyen-Orient ne peut plus être toléré et il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin aux pratiques des forces d’occupation israéliennes. Israël continue de mener une politique d’isolation du

Golan vis-à-vis du reste de la Syrie et le 14 décembre 1981, la Knesset a pris une résolution approuvant l’occupation du Golan, décision qui a été à l’époque dénoncée par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui a clairement exprimé le côté illégal de l’occupation. Le principe de la terre contre la paix a été clairement exprimé, mais Israël continue de vouloir l’ignorer au risque de bloquer tous les efforts de paix dans la région.

M. ZAID AL-HADIDI (Jordanie) a mentionné les différentes résolutions prises par les Nations Unies sur la question du Moyen-Orient et a estimé qu’Israël devrait rendre aux peuples arabes et notamment palestinien la jouissance totale des ressources des territoires occupés.

M. MOHAMMED SALEH (Bahreïn) a salué les efforts réalisés par les Nations Unies pour élaborer le rapport sur l’assistance au peuple palestinien. Il a souligné les souffrances du peuple palestinien et regretté qu’Israël n’applique pas les accords de paix conclus avec la partie palestinienne. Il a regretté que 400 000 Palestiniens vivent dans différents territoires et dans le Golan syrien occupé. Il a également déploré la confiscation de territoires arabes utilisés pour établir des colonies ou construire de nouvelles routes. Israël détruit des bâtiments, y compris des mosquées, des églises et des habitations, notamment en Galilée et à Jérusalem. Le peuple palestinien souffre de maladies liées à la pollution de l’eau qui résulte de la négligence des autorités d’occupation. Les lois ne sont pas respectées de la même manière dans les territoires occupés et en Israël. La paix durable et globale ne sera établie que sur le fondement de territoires paisibles. Le droit de retour de tous les réfugiés palestiniens doit être garanti.

M. MUBARAK RAHMTALLA (Soudan) a attiré l’attention sur les répercussions négatives de l’occupation israélienne dans le Territoire palestinien occupé et dans le Golan syrien occupé, après avoir annoncé que sa délégation coparrainerait la résolution L.16. Il a ajouté que la population arabe du Golan syrien occupé est confrontée à de graves problèmes d’emploi et de couverture sociale.

M. AHMED IHAB GAMALELDIN (Egypte) a exprimé son accord avec la déclaration faite par l’Arabie saoudite. Il s’est dit convaincu que la solution stratégique qui s’impose à l’ensemble de la région est la voie de la paix, sur la base du principe “la terre contre la paix”. L’Egypte espère aussi que l’ère des conflits sera au plus vite close et laissera la place à une ère de développement et de civilisation.

M. RON ADAM (Israël) dont la délégation siège à titre d’Observateur à l’ECOSOC, intervenant après la délégation de la Palestine, a dit que sa délégation regrette qu’une question politique vienne dominer un débat de l’ECOSOC. Le texte débattu ici et qui fait l’objet d’un projet de résolution n’a pas sa place dans cette assemblée a-t-il dit. Les négociations entre Israël et les Palestiniens ne peuvent être menées que par ces deux entités et certainement pas à l’ECOSOC.

Deux livres publiés par les autorités palestiniennes et le Coordonnateur des Nations Unies dans les territoires montrent clairement que la croissance économique palestinienne a été de 2% supérieure aux prévisions du FMI qui étaient de 7%. Le commerce entre Israël et les Palestiniens a connu 9% de croissance au cours de l’exercice écoulé et les constructions de maisons se sont accrues de 14%. Le sort des Palestiniens a donc été clairement amélioré, et nous savons que

davantage d’enfants vont aujourd’hui à l’école dans les territoires. Israël est engagé à faciliter l’expansion de l’économie palestinienne, et nous avons réussi à augmenter le taux d’emplois des Palestiniens, dont 120 000 sont aujourd’hui employés en Israël. D’autre part, Israël objecte au fait que seule l’économie palestinienne fasse chaque année l’objet d’un débat au sein de cette Assemblée, a insisté le représentant.

M. MICHAEL F. GALLAGHER (Etats-Unis) a déclaré que les parties à ce processus se sont engagées à reprendre les négociations et qu’examiner cette question dans le cadre du Conseil économique et social risque de compromettre le processus de paix.

M. BALI MONIAGA (Indonésie) a déclaré que la communauté internationale avait espéré que des progrès économiques considérables auraient lieu dans les territoires où vit le peuple palestinien et a regretté qu’il n’en ait pas été ainsi. Il a suggéré la construction d’un port maritime à Gaza. Il a espéré que des progrès seront réalisés en ce qui concerne le Golan syrien occupé et a souligné le rôle évident que jouent les Nations Unies dans le processus de paix. Il a été d’avis que la région approche d’une paix durable et a espéré qu’un accord de paix sera réalisé d’ici peu et que les droits légitimes du peuple palestinien seront protégés.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.