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ECOSOC/490

ARGUANT DU PRINCIPE DE ROTATION, LES PAYS D'ASIE APPUIENT LA PROPOSITION DE L'INDONESIE D'ACCUEILLIR LA CONFERENCE RIOE10

26 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/490


ARGUANT DU PRINCIPE DE ROTATION, LES PAYS D’ASIE APPUIENT LA PROPOSITION DE L’INDONESIE D’ACCUEILLIR LA CONFERENCE RIO+10

20000726

Poursuivant son examen des questions relatives à l’économie et à l’environnement, le Conseil économique et social a entendu, cet après-midi, les représentants de plusieurs pays commenter la recommandation du Comité des politiques du développement de retirer les Maldives de la liste des pays les moins avancés. Ces représentants ont souligné la vulnérabilité de l’économie des Maldives et ont suggéré que le retrait de ce pays de la liste se fasse de façon progressive et soit examiné, en 2001, dans le cadre de la Troisième conférence sur les pays les moins avancés ou, en 2002, dans le cadre de la conférence de Rio+10. Tout en reconnaissant l’importance de l’indice de vulnérabilité économique, les représentants ont estimé qu’il fallait également faire appel à l’indice de vulnérabilité écologique qu’élabore notamment la Commission des géosciences appliquées du Pacifique. Ils ont également demandé que l’on procède à une évaluation de l’impact qu’aura le retrait de la liste des PMA sur les programmes de développement en cours aux Maldives.

Toujours dans le cadre du débat sur le développement durable, les délégations ont estimé que la conférence d’examen décennal de la mise en oeuvre du Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement qui s’est tenue à Rio de Janeiro en 1992, serait l’occasion de renouveler les engagements politiques, techniques et financiers dans ce domaine. Aux yeux des délégations, ce renouvellement est d’autant plus important que les progrès réalisés sont insuffisants. Cette absence de progrès a été imputée par le représentant du Nigeria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, au manque de ressources, au caractère inadéquat des institutions et à la lourdeur des procédures des Nations Unies. L’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine ayant eu l’occasion d’accueillir une conférence sur l’environnement, de nombreuses délégations ont adhéré à l’idée d’une rotation et appuyé la proposition faite par l’Indonésie d’accueillir Rio+10. Tout en se félicitant de cette position, le représentant du Nigeria a précisé que la décision finale serait prise au sein de la “grande famille des pays en développement” que constituent le Groupe des 77 et la Chine.

Les délégations suivantes ont pris part au débat : Philippines, Bengladesh, Bélarus, Japon, Syrie, Etats-Unis, Equateur, Norvège, Thaïlande, Singapour, Iles Marshall (au nom des Etats membres du Forum du Pacifique), Chine, Viet Nam et Nigeria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine) ainsi que les représentants de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

A l’issue du débat, le Conseil économique et social a adopté les rapports de la huitième session de la Commission du développement durable, de la quinzième conférence cartographique régionale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique et de la douzième session du Groupe d’experts sur les noms géographiques, ce dernier rapport ayant été adopté en tenant compte des observations émises par le Japon. Le rapport de la Commission de statistiques a fait l’objet d’une décision particulière par laquelle le Conseil prend note du rapport et demande à la Commission de fournir des éclaircissements sur les questions soulevées par le Nigeria au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Cette décision a fait l’objet d’un débat initié par le Nigeria qui a relevé une violation du règlement intérieur du Conseil dans la décision de la Commission de créer un Groupe d’experts en se fondant sur les commentaires faits à titre personnel par un spécialiste australien sur le Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le Conseil économique et social a également entamé l’examen des questions d’administration et de finances publiques, et de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement dont les rapports ont été présentés par les représentants du Département des affaires économiques et sociales.

Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux, demain jeudi 27 juillet, à partir de 10 heures.

QUESTIONS RELATIVES A L’ECONOMIE ET A L’ENVIRONNEMENT

Suite et fin du débat

Mme MARY JO B. ARAGON (Philippines) a estimé, à l’instar du Secrétaire général, que l’évaluation décennale de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement ne devrait pas se limiter à la mise en œuvre de son Programme d’action. L’évaluation doit tenir compte des défis nouveaux que constituent notamment la révolution technologique, la mondialisation et la multiplication des catastrophes naturelles. La représentante s’est dite encouragée par le fait que nombre de ces questions aient été discutées aux cours de la session de fond du Conseil économique et social et a souhaité que le Conseil fasse en sorte qu’elles figurent en bonne place dans l’ordre du jour de la conférence d’évaluation. La représentante a soutenu le point de vue selon lequel les initiatives nouvelles doivent aller au-delà du respect des engagements pris à Rio et viser à renforcer l’ordre du jour de l’environnement et du développement. En concluant, la représentante a appuyé la proposition de l’Indonésie d’accueillir la conférence d’évaluation décennale.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bengladesh), commentant le rapport sur le rôle des technologies de l’information dans le développement, a déclaré que la nouvelle économie de l’information mondiale représente une ressource aussi essentielle que le capital ou le travail. Pour bénéficier des flux croissants d’informations, les pays en développement, en particulier les moins avancés, doivent posséder une infrastructure de base en matière de communication, les connaissances nécessaires pour procéder au traitement de l’information, ainsi qu’un système d’éducation de qualité permettant à la population d’interpréter et d’utiliser cette information. Si ces conditions ne sont pas réunies, les pays en développement le fossé numérique entre les pays s’approfondira, ainsi que les inégalités existantes.

M. Chowdhury s’est dit favorable aux recommandations contenues dans le rapport sur la Stratégie internationale de développement. Cependant, il a souligné les différents stades de développement et les différentes contraintes et possibilités que l’on rencontre dans chaque pays. Dans ce contexte, le représentant a estimé que la Stratégie de développement devrait être équilibrée, flexible et prendre en compte ces différences. La Stratégie devrait également encourager l’apparition d’une volonté politique et ses objectifs pour la nouvelle décennie de développement devraient être appuyés par des engagements politiques et financiers.

En ce qui concerne les critères d’identification des pays les moins avancés, le représentant a estimé qu’ajouter l’étendue de la pauvreté dans un pays en tant qu’indicateur supplémentaire serait plus utile et plus sûr que la décision de remplacer l’indice de diversification économique par un indice de vulnérabilité économique.

Au sujet de la détermination des pays susceptibles d’être inclus dans la liste des pays les moins avancés ou d’en être retirés, M. Chowdhury a estimé que les Maldives, ne devraient pas être retirées de cette la liste avant que leur vulnérabilité n’ait été soigneusement évaluée. Leur économie repose sur la pêche et le tourisme qui connaissent d’importantes fluctuations. En outre, le coût que représente le retrait de la liste des PMA dans les finances des Maldives n’a pas été évalué. On ne sait pas si ce retrait de la liste des PMA n’entravera pas le déroulement des programmes de développement qui sont en cours aux Maldives. La troisième conférence des Nations Unies sur les PMA doit avoir lieu en mai 2001. Il n’est pas souhaitable que cette liste soit revue car cela peut porter préjudice aux résultats de la conférence.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bengladesh), commentant le rapport sur le rôle des technologies de l’information dans le développement, a déclaré que les nouvelles technologies de l’information représentent une ressource aussi essentielle que le capital ou le travail dans l’économie mondiale. Pour bénéficier des flux croissants d’informations, les pays en développement, en particulier les moins avancés, doivent posséder une infrastructure de base en matière de communication, les connaissances nécessaires pour procéder au traitement de l’information, ainsi qu’un système d’éducation de qualité permettant à la population d’interpréter et d’utiliser cette information. Si ces conditions ne sont pas réunies, dans les pays en développement le fossé numérique entre les pays s’approfondira, de même que les inégalités existantes.

M. Chowdhury s’est dit favorable aux recommandations contenues dans le rapport sur la Stratégie internationale de développement. Cependant, il a souligné les différents stades de développement et les différentes contraintes et possibilités que l’on rencontre dans chaque pays. Dans ce contexte, le représentant a estimé que la Stratégie de développement devrait être équilibrée, flexible, et prendre en compte ces différences. La Stratégie devrait également encourager l’apparition d’une volonté politique, et ses objectifs pour la nouvelle décennie de développement devraient être appuyés par des engagements politiques et financiers.

En ce qui concerne les critères d’identification des pays les moins avancés, le représentant a estimé qu’ajouter l’étendue de la pauvreté dans un pays en tant qu’indicateur supplémentaire serait plus utile et plus sûr que la décision de remplacer l’indice de diversification économique par un indice de vulnérabilité économique.

Au sujet de la détermination des pays susceptibles d’être inclus dans la liste des pays les moins avancés ou d’en être retirés, M. Chowdhury a estimé que les Maldives, ne devraient pas être retirées de cette la liste avant que leur vulnérabilité n’ait été soigneusement évaluée. Leur économie repose sur la pêche et le tourisme qui connaissent d’importantes fluctuations. En outre, le coût que représente le retrait de la liste des PMA sur les finances des Maldives n’a pas été évalué. On ne sait pas si ce retrait de la liste des PMA n’entravera pas le déroulement des programmes de développement qui sont en cours dans ce pays. La troisième conférence des Nations Unies sur les PMA doit avoir lieu en mai 2001 et il n’est pas souhaitable que cette liste soit revue avant car cela pourrait porter préjudice aux résultats de la conférence.

M. ANDREI POPOV (Bélarus) a appuyé le contenu du rapport du Comité des politiques du développement et les propos tenus, ce matin, par les représentants du Département des affaires économiques concernant la stratégie internationale de développement qui sera présentée pour la première décennie du nouveau millénaire. Le représentant a ainsi souhaité que cette stratégie fasse au préalable l’objet de discussions entre les Etats intéressés.

M. SEKI-KITAZAWA (Japon), commentant la proposition faite par l’Indonésie d’accueillir, en 2002, la conférence d’examen décennal du Sommet de Rio, le représentant a estimé que cet examen d’évaluation sera l’occasion de faire face à de nouveaux défis. Il a rappelé que les conférences tenues précédemment dans le domaine de l’environnement ont eu lieu en Europe, en Afrique et en Amérique. Au nom du Gouvernement japonais il a exprimé son soutien à l’offre de l’Indonésie.

Le représentant a ensuite regretté que le groupe d’experts des Nations Unies sur les noms géographiques n’ait pas pu se livrer à un débat de fond sur certaines des questions dont il était saisi.

M. MEKDAD A’ALA (Syrie) s’est déclaré satisfait des rapports du Secrétaire général et des mesures prises par le Secrétariat pour assurer le succès de la conférence d’évaluation décennale du Programme d’action de la Conférence sur l’environnement et le développement – Agenda 21-. Le représentant a ensuite estimé que l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine ayant déjà eu l’honneur d’accueillir les conférences précédentes sur l’environnement, il n’est que juste que l’Asie ait le même l’honneur. Ayant examiné la proposition de l’Indonésie en ce sens, le représentant s’est donc prononcé en faveur de la tenue en Indonésie de la prochaine conférence, dans un pays, a-t-il souligné, qui a toujours appuyé les conférences internationales de haut niveau, en particulier, dans le cadre du Mouvement des pays non alignés. Le représentant a, par ailleurs, appuyé la proposition des Maldives d’attendre la tenue de la Conférence sur les Pays les moins avancés (PMA) pour se prononcer sur la décision du Comité des politiques de développement de retirer ce pays de la liste des PMA.

Mme ELLEN SHAW (Etats-Unis), a regretté que le rôle de pointe du secteur privé dans l’avancée des technologies ne soit pas explicitement reconnu dans le rapport établi par la Commission du développement durable. La représentante a estimé que, le moyen le plus effectif d’obtenir une croissance positive dans les pays en développement est de créer un environnement favorable aux investissements du secteur privé. La coopération entre les pays des toutes les régions devrait contribuer à la création d’un environnement mondiale favorable au commerce électronique, a-t-elle estimé.

M. ALFATIH HAMAD, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a limité ses commentaires au rôle de la Commission de la science et de la technique au service du développement pour affirmer la détermination de l’UNESCO à consolider ses efforts de coordination. Il a illustré ses propos en attirant l’attention sur les documents adoptés par la Conférence mondiale sur la science qui s’est tenue il y a un an à Budapest. Les documents, a-t-il rappelé, invitent le système des Nations Unies à utiliser l’Agenda de la science dans la planification et la mise en œuvre des mesures ayant des implications scientifiques. Pour sa part, l’UNESCO est en train de réorienter ses programmes en ce sens et est disposée à travailler étroitement avec tous les partenaires pour répondre aux défis identifiés. L’UNESCO accueille avec satisfaction les directives du Conseil économique et social à la Commission de la science et de la technique lui demandant notamment de collaborer avec les organes du système des Nations Unies pour promouvoir un plus grand échange de vue et une plus grande coordination entre les activités liées aux questions de la science et de la technologie au service du développement.

M. MARIO ALEMAN (Equateur) s’est dit satisfait du contenu du rapport sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño et des recommandations qu’il contient. Il a ajouté que le point d’intensité maximum du phénomène atteint en 1997 et en 1998, a immédiatement été suivi de sa phase froide, la Niña. Le représentant a déclaré qu’il faut rechercher les liens entre la Niña et la vague de sécheresse qui a ensuite frappé de nombreux pays. Il a également proposé la création d’un centre régional d’étude de l’oscillation atmosphérique australe El Niño.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s’est félicité du rapport du Comité des politiques du développement en s’arrêtant, en particulier, sur sa décision de retirer les Maldives de la liste des PMA. A la lumière des défis écologiques et socio-économiques auxquels ce pays est confronté, le représentant a estimé que la décision du Comité doit faire l’objet d’un examen plus profond. Il a d’ailleurs, à cet égard, attiré l’attention du Conseil économique et social sur le travail “intéressant” de la Commission des sciences appliquées du Pacifique-Sud concernant l’élaboration d’un indice de vulnérabilité environnemental.

M. ADNAN Z. AMIN, Directeur du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a réitéré l’engagement du PNUE en faveur de l’accélération de la mise en œuvre d’Action 21 et du programme de sa mise en œuvre ultérieure. Suite à la dernière Conférence de la CNUCED, la restructuration du PNUE s’est concentrée sur les manières de renforcer la capacité du PNUE à remplir les mandats qui lui sont attribués par Agenda 21. Sous la présidence du PNUE la “Task force on Environment and Human Settlements” a évalué l’efficacité des structures existantes dans ce domaine et émis des recommandations sur les changements et les améliorations requis en vue de rendre plus efficaces les travaux des Nations Unies.

Le représentant a ensuite présenté au Conseil la Déclaration ministérielle de Malmö, adoptée à l’issue du Forum ministériel mondial sur l’environnement dont la tenue a été décidée par l’Assemblée générale. Cette déclaration représente une contribution politique préalable de haut niveau à la préparation de Rio plus 10, a-t-il déclaré. Il a ensuite dit que, pour assurer dans les meilleurs délais une préparation efficace du suivi et de l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre d’Action 21 et des autres résultats de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, la Commission sur le développement durable a lancé un appel au Secrétariat des Nations Unies, afin qu’il soutienne les activités préparatoires de manière coordonnée et renforcée, en étroite collaboration avec le PNUE, les commissions régionales, et les autres organisations concernées afin de renforcer la préparation de Rio plus 10. En réponse à l’appel lancé par la Commission, le PNUE a organisé des consultations entre ses représentants régionaux et des représentants de toutes les commissions régionales et du Département des affaires économiques et sociales. A la lumière de la gravité des menaces qui pèsent sur l’environnement mondial, il est apparu clairement à la communauté internationale que, pour réaliser les engagements de Rio, elle devra faire preuve de volonté politique et mobiliser des ressources financières et techniques.

M. VANGPHAEN (Thaïlande) a renouvelé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Ayant pris note de la proposition de l’Indonésie d’accueillir la conférence d’évaluation décennale du Programme d’action, le représentant l’a appuyé en expliquant son choix par l’adhésion de son pays à l’idée d’une rotation dans l’organisation des conférences.

Mme LONG (Singapour) a ajouté sa voix à celles des autres délégations qui ont accueilli favorablement la proposition de l’Indonésie de recevoir la conférence d’examen du Sommet de Rio, en 2002.

M. JACKEO RELANG (Iles Marshall), au nom des pays membres du Forum du Pacifique, a remercié le Comité des politiques du développement pour son rapport, en particulier pour les recommandations concernant les critères d’établissement de la liste des PMA. Le représentant a particulièrement appuyé l’idée de tenir compte d’un index de vulnérabilité économique. Il s’est dit convaincu de la nécessité de pousser les recherches pour tenir compte au mieux de la vulnérabilité économique et écologique dans l’établissement de la liste des PMA; ceci étant vrai, en particulier, pour les pays du Pacifique. Il faut donc, a insisté le représentant, continuer d’affiner les critères et dans ce contexte, faire appel aux recherches d’autres organisations. Le représentant a ainsi attiré l’attention sur les travaux de la Commission des géosciences appliquées du Pacifique-Sud qui est en train de mettre au point un index de vulnérabilité écologique. Le cas des Maldives, a estimé le représentant, illustre bien l’importance qu’il y a à prendre en compte la vulnérabilité écologique. Ce pays a besoin de l’appui de la communauté internationale pour faire face à ses défis écologiques, a dit le représentant en appuyant l’idée d’un retrait progressif des Maldives de la liste des PMA de manière à ce que le pays continue à recevoir le soutien nécessaire de la communauté internationale. Le représentant a, par ailleurs, répondu favorablement à la proposition de l’Indonésie d’accueillir la conférence d’évaluation décennale du Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

M. YANG TAO (Chine) a déclaré que depuis la tenue de la Conférence de Rio, en 1992, de nombreuses initiatives en faveur de l’environnement ont été prises mais qu’on est encore loin d’avoir réalisé tous les objectifs d’Action 21. Le représentant a estimé que les priorités de l’ordre du jour de Rio plus 10 devraient être liées aux besoins des pays en développement. Il s’est dit d’accord pour que cette conférence ait lieu dans un pays en développement. Le représentant a ajouté que la science et la technologie peuvent jouer un rôle important dans la résolution des problèmes du monde et a estimé que les Nations Unies devraient continuer à souligner le rôle important de la science et de la technologie au service du développement. En ce qui concerne le transfert de technologie, le représentant a déclaré qu’il faudrait réduire les barrières qui existent au niveau international en mettant sur pied des projets cohérents.

M. LAI XUAN CHIEN (Viet Nam) a déclaré qu’il était favorable à la proposition faite par l’Indonésie d’accueillir la conférence de Rio plus 10.

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigeria) au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que de nombreux obstacles se sont dressés devant la mise en œuvre d’Action 21, en citant l’absence de ressources financières, la capacité insuffisante des institutions et la lourdeur des procédures au sein des Nations Unies. Le représentant a donc recommandé au Conseil d’adhérer aux propositions de la Commission du développement durable. Poursuivant, il s’est félicité de l’intérêt de certains pays d’accueillir la conférence d’évaluation décennale d’Action 21 en déclarant toutefois que cette question devra être discutée et décidée au sein de la “famille des pays en développement”. Sur le fond, le représentant a souhaité que le processus d’évaluation se concentre également sur l’élaboration d’indicateurs qui, a-t-il dit, doivent être élaborés avec la participation de tous les pays afin d’éviter les difficultés liées à un manque de compréhension et à la multiplication des interprétations. Le représentant a, par ailleurs, souhaité des éclaircissements sur le statut qu’il convient d’accorder au texte provisoire du Secrétaire général sur la stratégie internationale du développement pour le nouveau millénaire. Comment peut-on inscrire la question à l’ordre du jour du Sommet du Millénaire alors même qu’elle n’a pas fait l’objet d’un débat préliminaire pendant la session de fond du Conseil économique et social. Le représentant a ensuite passé la parole à Mme Onoh qui a commenté le rapport de la Commission de statistique. Remettant en question certaines des conclusions de la Commission, la représentante a souhaité que le Conseil reporte sa décision sur l’adoption du rapport de la Commission en demandant des précisions sur le financement du Groupe de travail désigné par la Commission et les règles de procédures. La représentante a souhaité que le Conseil “corrige” la Commission de statistique, organe subsidiaire, lorsque celle-ci s’éloigne des règles établies et se permet de prendre des décisions alors même que les documents pertinents ne sont pas disponibles dans toutes les langues.

M. A. ADAWA (Kenya) a souhaité que l’examen du rapport de la Commission de statistique soit remis à plus tard du fait que ce rapport a été distribué au dernier moment aux membres du Conseil.

Mme SONIA LEONCE (Sainte-Lucie) a espéré que le Conseil donnerait un avis favorable à la demande des Maldives elle et a ensuite demandé que la révision des critères concernant le statut des pays les moins avancés se fasse de façon transparente et concertée. Elle a estimé que le Comité des politiques du développement (CPD) ignore des contraintes importantes alors qu’elles ont des effets profonds sur la situation des pays en développement. Sainte-Lucie n’est donc pas d’accord sur le changement de statut des Maldives qui ne manquera pas d’avoir des effets négatifs à long terme sur ce pays. La représentante a estimé que certains passages du rapport du CPD doivent être approfondis et elle a estimé que la conférence de “Rio plus 10” doit se dérouler dans un pays en développement. Elle a proposé de remettre à plus tard l’examen du rapport de la Commission de statistiques jusqu’à ce que son contenu ait été examiné.

Reprenant la parole, M. Anaedu (Nigeria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appuyé les propos tenus en ce qui concerne les Maldives. Il a estimé que ce dossier mérite la priorité absolue.

M. A. P. NEEVOOR (Maurice) s’est associé aux délégations qui ont appuyé la proposition des Maldives. Le représentant a attiré l’attention sur le fait que son pays, se trouvant dans l’Océan indien, comprend bien la situation des Maldives et l’impact de sa vulnérabilité économique et écologique. De nombreux Etats insulaires survivent grâce au tourisme, a poursuivi le représentant en demandant au Conseil d’imaginer le coût pour un pays de 100 000 habitants d’un aéroport ou d’un service de voirie performant. Le rapport au PIB est bien différent de celui d’un pays d’une population de 100 millions de personnes, a dit le représentant avant d’insister sur ce facteur de la vulnérabilité des petits Etats insulaires.

Débat sur l’examen du rapport de la Commission de statistique (E/2000/24)

Le débat initié par la représentante du Nigeria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, portait, en particulier, sur la page 22 du rapport de la Commission de statistique concernant l’examen du Rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations pour le développement (PNUD) dont le contenu a été contesté par M. Ian Castles, Vice-Président de l’Académie des sciences sociales australiennes. A l’issue de l’examen de la question, la Commission a pris une mesure qui se lit comme suit : “Sans pouvoir vérifier directement les conclusions qu’Ian Castles (Australie) a exposées…, la Commission de statistique a pris note de ses observations au sujet du Rapport mondial sur le développement humain. La Commission tient à s’assurer que le Rapport repose sur des éléments statistiques fiables. La Commission prie donc son Président de désigner un petit groupe d’experts statisticiens chargé d’établir, un rapport sur l’exactitude des données statistiques contenues dans le Rapport en s’appuyant sur les points soulevés dans le document de travail établi par M. Castles…” La représentante du Nigeria a réitéré sa position selon laquelle la constitution d’un groupe d’experts sur la base d’un document de travail présenté, à titre personnel, est une violation des règles de procédures du Conseil économique et social dont la Commission de statistique est un organe subsidiaire. Répondant à cette observation, le Directeur de la Division des Statistiques du Département des affaires économiques et sociales, a précisé que le document de travail n’a pas été présenté par M. Castles, à titre individuel, mais au nom de l’Australie, Etat membre des Nations Unies. L’Australie, a-t-il dit, a suggéré, au cours de la session de la Commission, aux membres de la Commission d’examiner les conclusions de M. Castles mais ces derniers ont décidé de reporter l’examen. Pour le moment, le Groupe des amis du Président de la Commission est en train d’examiner l’exactitude du document de travail de M. Castles, a affirmé le Directeur de la Division des statistiques. Confirmant ces faits, la représentante de l’Australie a déclaré que le document de M. Castles a bien été présenté au nom de la délégation australienne. Elle a, par ailleurs, souhaité que le Conseil économique et social prenne note de l’appui de son pays au Rapport du PNUD. A cela, la représentante du Nigéria a rappelé qu’elle était présente au moment de l’examen du Rapport et qu’à aucun moment, l’Australie ne l’a présenté comme celui de sa délégation. Elle a, une nouvelle fois, condamné le fait que la Commission des statistiques ait pris une décision en se fondant sur des informations apportées à titre personnel.

Intervenant, à son tour, le Président en exercice du Conseil économique et social a demandé aux délégations s’il revient au Conseil d’ouvrir un débat sur une question qui n’a suscité aucune discussion au sein de la Commission de statistique. La question, a-t-il dit, n’est pas d’appuyer le rapport. Il s’agit simplement d’en prendre note et d’appuyer deux décisions concernant la prochaine réunion de la Commission et son ordre du jour provisoire. A son tour, la représentante du Nigeria a souligné le malaise que crée au sein de sa délégation cette violation des procédures qui, a-t-elle répété, a permis à la Commission de constituer un Groupe d’experts en se fondant sur des informations privées. Elle a en outre souligné que la page 22 du rapport de la Commission ne reflète pas l’objection faite par son pays à la constitution de ce Groupe. Après la proposition du représentant de l’Egypte de reporter l’examen du rapport de la Commission à la reprise de session du Conseil économique et social, la représentante de l’Australie a réaffirmé que le rapport de M. Castles a bien été présenté au nom de sa délégation. Tenant compte de cette précision, le Président en exercice du Conseil économique et social a encouragé les délégations à prendre note du rapport de la Commission qui, a-t-il précisé, ne signifie pas que le Conseil en approuve son contenu. Devant les réticences de certaines délégations, le représentant de la Syrie a proposé la nomination d’un facilitateur pour, a-t-il estimé, “faciliter la réflexion et vérifier certains points de procédures”. Pour leur part, les représentants du Canada, de Sainte-Lucie et du Honduras ont proposé une décision qui prendrait note du rapport tout en exprimant au Président de la Commission des statistiques les préoccupations du Nigeria et du Groupe des 77 et de Chine. Si le Conseil veut prendre note de ce rapport, a dit la représentante du Nigeria, peut-être devrait-il demander un éclaircissement à la Commission de statistique sur la constitution du groupe d’experts car, a-t-elle insisté, comment une Commission peut-elle mettre en cause la précision d’un rapport en se fondant sur les “allégations d’un individu”. Après ces observations, le Président en exercice a donc proposé que le Conseil prenne note du rapport de la Commission tout en demandant à la Commission de réfléchir à sa décision à la suite de la demande formulée par le Nigeria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.

Documentation

Note du Secrétaire général

La Note du Secrétaire général sur l’assistance aux Etats tiers touchés par l’application de sanctions (E/2000/45) et la lettre datée du 17 avril 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Tadjikistan auprès de l’ONU (A/55/60-E/2000/17) ont été présentés dans notre communiqué de presse ECOSOC/489 du 26 juillet 2000.

Administration et finances publiques

Rapport du Secrétaire général sur les travaux de la quinzième réunion du Groupe d’experts chargé d’examiner le Programme d’administration et de finances publiques de l’ONU (E/2000/66)

Le rapport contient les principales conclusions et recommandations que le Groupe d’experts a formulées à la suite de ses travaux qui se sont déroulés sous le thème “La mondialisation et les Etats”. Le Groupe a examiné les effets de la mondialisation sur le rôle et le fonctionnement des Etats ainsi que les moyens dont ceux-ci disposent, sur le plan des institutions et de la gestion en vue de tirer un maximum d’avantages de la mondialisation et en éviter autant que possible les conséquences néfastes. Il s’est penché sur les phénomènes de marginalisation liés à la mondialisation et, dans ce contexte, sur les processus qui influent sur les systèmes nationaux et mondiaux de gouvernance économique. Dans ses recommandations au Conseil économique et social, le Groupe d’experts propose notamment que sa sixième session ait lieu durant le premier trimestre de l’an 2002. Il recommande aussi la proclamation d’une Journée des Nations Unies pour la fonction publique et la mise en place par les Nations Unies de mécanismes offrant la possibilité aux ministres et/ou hauts fonctionnaires des Etats membres responsables de l’administration publique de se réunir périodiquement. Le Groupe recommande enfin une analyse comparative des systèmes nationaux de gouvernance économique et l’examen d’une Charte modèle des Nations Unies pour la fonction publique.

Aux organismes des Nations Unies, le Groupe recommande notamment la publication régulière des données sur le secteur public et l'apport d'un appui aux gouvernements africains pour l’élaboration et l’application de leur charte de la fonction publique au niveau national. En ce qui concerne les gouvernements nationaux, le Groupe recommande à ces derniers de privilégier le renforcement des capacités en ce qui concerne l’élaboration des politiques publiques et la gestion de la fonction publique. Il leur recommande aussi la mise en place d’un ensemble complet de mécanismes, y compris un système de récompense du mérite et des indicateurs de réalisation, visant à lutter contre la corruption et d’une manière générale, à rehausser les normes régissant la vie publique, aux niveaux national et mondial. Le Groupe prône, par ailleurs, la mise en place de capacités de réglementation en tant que l’une des mesures fondamentales propres à remédier à l’apparition du déséquilibre entre l’espace économique et l’espace politique, phénomène qui a pour effet de restreindre l’autonomie et la souveraineté nationales. En reconnaissance de l’importance accrue du rôle joué par les sociétés multinationales en tant que force motrice du processus de mondialisation, le Groupe préconise la mise en place de mécanismes institutionnels adéquats de coopération entre les gouvernements et les sociétés multinationales.

Approvisionnement en eau et assainissement

Note du Secrétaire général sur les progrès réalisés pendant les années 90 sur le plan d’approvisionnement en eau salubre et de l’assainissement (A/55/65- E/2000/19),

Par cette note, le Secrétaire général indique qu’il transmet à l’Assemblée générale et au Conseil le rapport sur la question comportant des propositions sur les mesures qui pourraient être prises pendant la décennie suivante aux niveaux national et international. Le rapport paraît sous la cote E/CN.17/2000/13.

Population et développement

Rapport sur la trente-troisième session de la Commission de la population et du développement (E/2000/25, Suppl.n.5)

Le rapport appelle entre autres l’attention du Conseil économique et social sur des décisions concernant notamment la population, la parité et le développement, et les thèmes spéciaux des sessions de 2001, 2002 et 2003.

Coopération internationale en matière fiscale

Le Rapport du Secrétaire général sur les propositions tendant à renforcer la coordination des mécanismes de la Commission de la science et de la technique au service du développement dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement afin de favoriser la complémentarité des activités de l’ensemble des organismes des Nations Unies (A/55/96-E/2000/84) a également été présenté dans notre communiqué de presse ECOSOC/489 du 26 juillet 2000.

Le Conseil économique et social est également saisi d’une lettre datée du 6 juin 2000, adressée à son Président par le Président du Groupe spécial d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale (E/2000/96). Par cette lettre, le Président du Groupe spécial indique que le Comité de travail de son Groupe s’est réuni à New York du 12 au 14 avril 2000. Suite à l’adoption du texte révisé du Modèle de convention des Nations Unies concernant les doubles impositions entre pays développés et pays en développement par le Groupe d’experts à sa neuvième réunion en mai 1999, le Comité de travail a examiné et consolidé les commentaires et suggestions demandés par le Secrétaire général aux membres du Groupe d’experts sur le texte du Modèle de convention. Le Comité de travail a approuvé le texte définitif du Modèle de convention, de même que tous les membres du Groupe d’experts à qui la version révisée à été soumise pour approbation. Le Groupe d’experts a pris note de l’intention du Secrétaire général de publier, en conséquence, la version révisée de la Convention telle qu’approuvée.

M. GUIDO BERTUCCI, Directeur de la Division de l’économie et de l’administration publiques du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté la note du Secrétaire général sur l’assistance aux Etats tiers touchés par l’application de sanctions et a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur cette question est disponible sous la cote A/54/383 et Add.1. Il a précisé que les réflexions des Etats membres et des organisations internationales compétentes sur cette question seront rassemblées et présentées par le Secrétaire général à la 55e session de l’Assemblée générale.

M. Bertucci a également présenté le rapport du Secrétaire général sur les travaux de la quinzième réunion du groupe d’experts chargés d’examiner le Programme d’administration et de finances publiques de l’Organisation des Nations Unies. A ce propos, il a expliqué que la discussion a principalement porté sur les effets de la mondialisation sur le rôle et le fonctionnement de l’Etat et du secteur public, ainsi que sur les types d’adaptation a y apporter par la mise en valeur des ressources humaines ou le renforcement des institutions. Les experts ont discuté des éléments et processus de la mondialisation et de leur impact sur la société dans son ensemble. Ils ont examiné l’expérience des gouvernements qui ont créé ou développé des institutions pour faire face à un environnement en mutation. La réunion du Groupe d’experts s’est également penchée sur les questions relatives à la mondialisation et à la gouvernance économique.

Présentant ensuite la lettre datée du 6 juin 2000, adressée au Président du Conseil économique et social par le Président du Groupe spécial d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale, M. Bertucci a indiqué que le Comité de travail du Groupe d’experts a approuvé le texte définitif du Modèle de convention des Nations Unies concernant les doubles impositions entre pays développés et pays en développement. La version révisée de la Convention, telle qu’approuvée, devrait être publiée prochainement. L’avènement de la mondialisation a contribué à dynamiser l’économie mondiale mais elle a aussi introduit de nouvelles données complexes dans les relations économiques mondiales qui se sont répercutées sur les concepts de base en matière de fiscalité. La Convention modèle des Nations Unies devra refléter ces nouvelles tendances.

Mme MARCIA BREWSTER Administratrice hors classe de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport dont le Conseil sera saisi sur l’approvisionnement en eau et l’assainissement qui doit paraître sous la cote E/CN.17/2000/13). Passant en revue les recommandations du rapport, elle a souligné la nécessité pour les gouvernements de fournir un cadre régulatoire efficace afin d’assurer des prestations de services équitables et efficaces. Elle a également souhaité une décentralisation au profit des organisations communautaires, dans lesquelles l’importance du rôle des femmes dans la gestion de l’eau a été reconnue ainsi que celle du renforcement des capacités. Poursuivant, Mme Brewster a indiqué que le rapport présente une projection pour l’an 2025 et a conclu que cette année là, deux tiers de la population mondiale pourraient faire face à des pénuries d’eau.

Prévoyant que 54% de la population des pays de la population des pays en développement vivront dans les villes, le rapport met en garde contre toute minimisation du problème du gaspillage. L’objectif d’approvisionner en eau l’ensemble de la population mondiale dans les 25 ans à venir ne sera réalisé que si les gouvernements, la communauté internationale, les ONG et la société civile prennent des mesures concrètes pour mettre en œuvre les recommandations contenues dans le chapitre 18 d’Action 21, a dit Mme Brewster en citant le rapport qui souligne aussi l’importance pour les gouvernements de traiter des lacunes dans la collecte de données fiables sur les ressources en eau.

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