ECOSOC/489

LES MALDIVES DEMANDENT LEUR MAINTIEN SUR LA LISTE DES PAYS LES MOINS AVANCES

26 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/489


LES MALDIVES DEMANDENT LEUR MAINTIEN SUR LA LISTE DES PAYS LES MOINS AVANCES

20000726

CONTRAIREMENT A l’AVIS DU COMITE DES POLITIQUES DU DEVELOPPEMENT

Le Conseil économique et social a poursuivi ce matin ses travaux en abordant l’examen des questions relatives à l’économie et à l’environnement. Ouvrant sa séance, le Conseil a entendu des déclarations liminaires, dont la première a été faite par M. Just Faaland, Président du Comité des politiques du développement (CPD), qui a présenté le rapport annuel de cet organe.

Dans son exposé, M. Faaland a fait part de l’importance pour la communauté internationale d’énoncer, à travers les Nations Unies et leurs institutions, une nouvelle politique du développement, de ses stratégies, financement et actions, qui s’appuieraient sur des engagements clairs et une volonté politique sans faille. A cet égard, il a demandé que des stratégies et plans d’actions, accompagnés d’une mobilisation financière substantielle et de ressources humaines et techniques adéquates, soient développés à l’intention de chaque pays en développement et que les pays développés, individuellement et collectivement, préparent des stratégies suivies d’actions concrètes pour résoudre les questions de la dette, du commerce, de l’aide publique au développement, de la coopération technique et du soutien à l’investissement sur un calendrier précis. Ces propositions, faites par le CPD dans le cadre d’un rapport que le Secrétaire général présentera à l’Assemblée du millénaire, permettraient aux pays, riches et pauvres, de former des blocs solidaires qui pourraient ensuite s’intégrer dans un cadre global de développement profitant de toutes les synergies ainsi créées.

La situation des pays les moins avancés (PMA) dans une économie mondialisée étant au centre des soucis du système des Nations Unies en matière de développement, le Président du Comité des politiques du développement a annoncé que le CPD avait procédé à l’évaluation triennale de la liste des PMA, en introduisant une nouvelle méthodologie caractérisée notamment par l’usage du système d’indices de vulnérabilité des économies. Au terme de cette évaluation, le Comité a proposé l’accès du Sénégal à la liste des PMA et le retrait des Maldives de cette catégorie. Intervenant sur cette question, le représentant de la République des Maldives, s’est élevé contre la méthodologie employée par le Comité, estimant que celle-ci n’avait pas pris en compte tous les paramètres de vulnérabilité de l’économie de son pays. Evoquant les difficultés que connaîtraient sur les marchés internationaux les produits de son pays, qui perdraient en fait tous les avantages tarifaires et comparatifs dont ils bénéficiaient, le représentant a demandé au Conseil de suspendre l’application de la recommandation du Comité des politiques de développement jusqu’à un nouvel examen du cas de son pays. Exprimant sa sympathie à l’égard de la situation économique des Maldives, la France, au nom de l’Union européenne, a cependant déclaré qu’elle ne pouvait porter un jugement sur les décisions d’un groupe de travail indépendant.

Au cours de cette réunion sur le développement durable qui a aussi débattu de la question des catastrophes naturelles dues aux changements et aux anomalies climatiques, la délégation de l’Indonésie a proposé que son pays accueille la conférence décennale d’évaluation des recommandations et plan d’action du Sommet de Rio (Rio+10) qui doit se tenir en l’an 2002.

Les délégations de l’Indonésie, des Maldives et de la France ont pris la parole au cours de la réunion de ce matin. Présidée par M. Félix Mbayu, Vice- Président de l’ECOSOC (Cameroun), la réunion a commencé par les présentations de rapports faites par le Président du Comité des politiques du développement, le Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Directeur de la Division de la statistique, le Chef de la Branche des institutions et groupes de l’information du Département des affaires économiques et sociales, le Directeur de la Division des analyses des politiques de développement, et le Coordonnateur des secours d’urgence.

Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

QUESTIONS RELATIVES À L'ÉCONOMIE ET À L'ENVIRONNEMENT

Documentation

Au titre de ce point, le Conseil économique et social est saisi d’une note du Secrétaire général relative à l’Assistance aux Etats tiers touchés par l’application de sanctions (E/2000/45). Par cette note, le Secrétaire général indique que son rapport sur la mise en oeuvre des dispositions de la Charte relatives à l’assistance aux Etats tiers touchés par l’application de sanctions (A/54/383 et Add.1) sera communiquée au Conseil à sa session de fond de 2000. Il attire l’attention du Conseil sur les sections IV et V du rapport dans lesquelles sont respectivement résumées les vues communiquées par les gouvernements concernant le rapport de la réunion du Groupe spécial d’experts sur l’aide à ces Etats tiers et les observations reçues des organisations et institutions internationales, faisant partie ou non du système des Nations Unies, au sujet du rapport de la réunion du Groupe spécial d’experts et des aspects connexes de l’assistance internationale à ces Etats. Le Conseil économique et social est également saisi, au titre de ce point, d’une lettre datée du 17 avril 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Tadjikistan auprès de l’ONU et transmettant les propositions du Gouvernement concernant la proclamation de 2003 comme Année internationale de l’eau douce (A/55/60- E/2000/17).

Développement durable

Rapport des travaux de la huitième session de la Commission du développement durable (E/2000/29, Suppl.n.9)

Le rapport comprend une série de décisions que la Commission recommande au Conseil pour adoption. Les décisions portent sur les préparatifs de l’examen des progrès accomplis en 10 ans dans la mise en oeuvre des résultats de la Conférence Unies sur l’environnement et le développement; l’intégration du Forum des Nations Unies sur les forêts au mécanisme intergouvernemental du système des Nations Unies; la planification et la gestion intégrées des terres; l’agriculture; les ressources financières; la croissance économique, le commerce et l’investissement; le sous-programme intitulé “développement durable” du projet de plan à moyen terme de l’ONU pour la période 2002-2005; les questions relatives aux travaux intersessions de la Commission; le rapport du Comité de l’énergie et des ressources naturelles au service du développement; et l’ordre du jour provisoire de la deuxième session du Groupe intergouvernemental d’experts en matière d’énergie et de développement durable.

Certains de ces textes ont été présentés dans notre communiqué de presse ENV/DEV/464 du 8 mai 2000.

Rapport de la deuxième session du Comité des politiques du développement (E/2000/33, Suppl.n.13)

Ce rapport comporte des suggestions concernant le projet d’une nouvelle stratégie internationale du développement pour la première décennie du nouveau millénaire tenant compte du rôle des technologies de l’information dans le développement. Le rapport contient également des recommandations faisant suite à l’examen par le Comité de la liste des pays les moins avancés.

(Rapport du Secrétaire général sur les mesures prises au sein du système des Nations Unies pour accélérer la mise en oeuvre d'Agenda 21 et du programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Agenda 21 (A/55/78 - E/2000/56)

Ce document présente les activités menées au sein du système des Nations Unies pour accélérer la mise en oeuvre du plan d'action Agenda 21 et du programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Agenda 21; les mesures prises par le système des Nations Unies en application des décisions adoptées par la Commission du développement durable à sa septième session; la suite donnée à la vingt- deuxième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement; les résultats de la huitième session de la Commission du développement durable appelant les décisions de la part du système des Nations Unies; et les obstacles rencontrés par les organismes des Nations Unies dans le domaine du développement durable ainsi que les recommandations en la matière.

A sa huitième session, tenue à New York le 30 avril et du 24 avril au 5 mai 2000, la Commission du développement durable à adopté un certain nombre de décisions, portant notamment sur l'agriculture, la planification et la gestion intégrée des ressources en terre, la croissance économique, les échanges commerciaux et les investissements, les ressources et mécanismes financiers et les préparatifs de l'examen décennal de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement. Elle a notamment demandé à la communauté internationale d'accorder l'aide financière qu'elle s'était engagée à verser au titre de la promotion du développement agricole et rural durable. Elle a invité les gouvernements, les organismes internationaux concernés et le secteur privé à contribuer davantage au renforcement des capacités et au transfert en direction des pays en développement des technologies adéquates et rationnelles d'un point de vue écologique. Elle a invité les gouvernements, particulièrement ceux des pays développés, et les organismes internationaux à apporter une assistance technologique aux pays en développement et au pays en transition afin de parvenir à la planification et à la gestion intégrées des terres.

En ce qui concerne la croissance économique, les échanges commerciaux et les investissements, la Commission a demandé aux gouvernements et aux organismes internationaux d'améliorer les conditions d'accès aux marchés, de fournir une assistance technique et d'organiser des programmes de renforcement des capacités en faveur des pays en développement et des pays en transition, afin d'aider ceux- ci à augmenter leurs possibilités d'exportation, à diversifier leur production destinée à l'exportation et à parfaire leurs compétences commerciales, et de respecter les engagements pris lors de la signature des accords multilatéraux, et notamment des accords de l'OMC. Elle a encouragé les gouvernements et les organismes internationaux à prendre en compte les risques que pouvait présenter l'instabilité des flux de capitaux à court terme.

Rapport du Secrétaire général sur le projet de texte relatif à une stratégie internationale de développement pour la première décennie du nouveau millénaire (A/55/89 - E/2000/80)

Ce rapport fait suite à la demande, exprimée par l'Assemblée générale au paragraphe 4 de sa résolution 54/206 qui prie le Secrétaire général, agissant en collaboration avec tous les organes et organisations des Nations Unies concernées, de lui présenter par l'intermédiaire du Conseil économique et social, pour qu'elle l'examine à sa cinquante-cinquième session, un projet de stratégie internationale

de développement pour la première décennie du nouveau millénaire, en vue d'imprimer un nouvel élan à la coopération internationale pour le développement et de suivre les tendances à long terme de l'économie mondiale ainsi que la réalisation des objectifs internationalement convenus.

Le projet présenté par le rapport est axé sur les objectifs à atteindre et sur les mesures et initiatives qu'il serait souhaitable de prendre. Il présente le contexte et les principaux défis dans le domaine du développement et de paix; de l'élimination de la pauvreté et de la faim; de la mondialisation et de l'évolution des technologies; de l'instauration d'un développement durable; de la démocratie, la bonne gouvernance, le respect de la légalité et les droits de l'homme; de la promotion de la parité entre les sexes et de la participation des femmes au développement; des situations critiques, notamment dans les pays les moins avancés ainsi que le climat politique international et national. Le document expose également les objectifs, politiques et moyens de mise en oeuvre et les questions liées à la mise en oeuvre et au suivi.

Rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Nino (A/55/99-E/2000/86)

Après avoir tracé le cadre général de la coopération, décrit les activités en cours et fait état des arrangements futurs de l’Equipe interinstitutions sur El Nino, le Secrétaire général soumet, dans ce rapport, des recommandations au Conseil économique et social. Il recommande notamment que le Groupe de travail sur El Nino/El Nina mis en place par l’Equipe spéciale de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes et dirigé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) reprenne le rôle de l’ancienne Equipe spéciale interinstitutions sur El Nino qui avait été créée dans le cadre de la Décennie internationale sur la prévention des catastrophes naturelles et s’inspire des résultats concrets obtenus jusqu’ici. Le Secrétaire général estime aussi que les activités consacrées au phénomène El Nino dans le cadre de la Stratégie devraient être associées à d’autres actions stratégiques pertinentes telles que le Programme d’action pour le climat et les conventions relatives à l’environnement qui découlent de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Il dit encore qu’une aide devrait apportée aux centres régionaux d’étude de l’oscillation australe El Nino comme celui que l’on se propose de créer à Guayaquil. Le Secrétaire général dans une annexe du rapport les études par pays des effets de l’épisode El Nino de 1997/98.

Le Conseil économique et social est également saisi d’une lettre datée du 27 avril 2000, adressée au Secrétaire général par les Représentants permanents de l’Algérie, de l’Egypte et du Portugal auprès de l’ONU et transmettant le texte de la Déclaration et du Plan d’action du Caire adoptés par le Sommet Afrique-Europe qui s’est tenu au Caire les 3 et 4 avril 2000 sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union européenne (A/54/885-E/2000/44); et d’une lettre datée du 22 juillet 2000 adressée par le Représentant des Maldives auprès de l’ONU et transmettant la réaction du Président de la République des Maldives à la décision du Comité des politiques du développement de retirer ce pays de la liste des PMA (E/2000/97).

Les documents figurant sous la A/55/157-E/2000/101; A/55/159-E/2000/103; et E/2000/104 ne sont pas encore parus.

Fonctionnement de la Commission de la science et de la technique au service du développement, y compris sont rôle dans la coordination de la science et de la technique au service du développement

Rapport du Secrétaire général sur les propositions tendant à renforcer la coordination des mécanismes de la Commission dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement afin de favoriser la complémentarité des activités de l’ensemble des organismes des Nations Unies (A/55/96-E/2000/84)

Dans ce rapport, le Secrétaire général fait la synthèse des débats précédents que la Commission avait consacrés à la question de la coordination. Il examine également les initiatives prises par différents organismes du système des Nations Unies en vue de mettre en place des réseaux électroniques qui permettent de coordonner les politiques suivies en matière de sciences et de technologie. Il propose pour finir de mettre en place un réseau de connaissances et de technologies au service du développement et précise qu’il est nécessaire de disposer de ressources suffisantes pour assurer le bon fonctionnement de ce réseau.

Statistique

Rapport sur la trente et unième session de la Commission de statistique (E/2000/24, Suppl.n.4)

Le rapport comprend notamment les mesures que la Commission a prises sur les questions de statistiques économiques notamment la comptabilité nationale, les statistiques du commerce international, les statistiques des services, les statistiques des finances, le programme de comparaison internationale, et la norme spéciale de diffusion des données dont le système général de diffusion des donnés du Fonds monétaire international (FMI). Les mesures de la Commission portent aussi sur le compte satellite du tourisme, les statistiques de l’environnement, les statistiques démographiques et sociales et les statistiques des migrations, la coordination des indicateurs de développement dans le contexte du suivi des conférences et sommes de l’ONU, et le manuel révisé sur l’organisation des statistiques.

Cartographie

Rapport du Secrétaire général sur la quinzième Conférence cartographique régionale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (E/2000/48)

La recommandation faite au Conseil économique et social, dans ce rapport, est de faire sienne la proposition visant à convoquer la seizième Conférence cartographique pour cette région au milieu de l’année 2003, l’accent étant mis sur la contribution constante et grandissante des services de cartographie et d’information géographique dans la mise en oeuvre d’Agenda 21, le Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Le rapport comprend en annexe la liste des résolutions adoptées par la Conférence cartographique et l’ordre du jour provisoire de sa prochaine session.

Rapport du Secrétaire général sur le vingtième session de Groupe d’experts des Nations Unies sur les noms géographiques (E/2000/49)

Outre le résumé de la session, le Groupe d’experts présente une recommandation consistant à faire approuver par le Conseil la proposition de convoquer sa vingt et unième session à Berlin, les 26 août et 6 septembre 2002, coïncidant avec la huitième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques afin de faciliter les travaux de cette conférence et d’y donner suite.

Le Conseil économique et social est également saisi d’une lettre datée du 9 février 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la Turquie auprès de l’ONU et transmettant des observations du Président de la République turque de Chypre-Nord, M. Aytug Plümer (A/54/747-E/2000/6). Dans cette lettre, M. Plümer répond aux “allégations” de l’administration chypriote grecque faisant état de changements arbitraires de noms géographiques à Chypre-Nord. M. Plümer souligne que l’Administration chypriote grecque n’a ni juridiction ni droit de regard sur la République turque de Chypre-Nord et que, par conséquent, elle n’a pas le droit de s’ingérer dans le choix de noms géographiques à Chypre-Nord. Il est absurde, estime M. Plümer, de vouloir que le peuple chypriote turc, qui habite dans l’île depuis des siècles, utilise une toponymie autre que celle de sa langue maternelle pour désigner des lieux géographiques.

Déclarations liminaires

M. JUST FAALABD, Président du Comité des politiques de développement, a présenté le rapport annuel du Comité. Il a déclaré que la première partie du rapport est consacrée essentiellement au rôle des technologies de l’information dans le développement. Le Comité, a-t-il dit, a accordé une attention particulière à la contribution de ces technologies à l’efficacité des structures économiques et à la croissance économique. Il s’est aussi penché sur les forces qui pourraient conduire à des plus grandes disparités économiques entre pays et à l’intérieur des pays. Les réflexions du Comité, qui sont inclues dans le rapport, ont largement été débattues lors du débat de haut niveau. La deuxième partie du rapport met l’accent sur la nouvelle stratégie de développement à concevoir et à formuler pour la première décennie du nouveau millénaire. Le Comité avait, à cet égard, été chargé de formuler, en collaboration avec d’autres organes, des suggestions entrant dans la préparation d’un document du Secrétaire général sur la question du développement, qui doit être présenté à l’Assemblée du millénaire par le Conseil économique et social. Au moment de la session de printemps du Comité, tenue au mois d’avril, seuls des textes préparatoires étaient prêts sur la question, aussi il n'a pu formuler que quelques propositions pour la stratégie. Le Secrétaire général a donc, par conséquence, transmis un rapport contenant seulement une proposition de texte pour une stratégie internationale de développement au cours des dix premières années du millénaire. Le Comité tient cependant à souligner que toute stratégie devra aller au-delà de simples analyses sectorielles et plans d’actions limités sur quelques domaines précis. Une stratégie crédible doit donner des directives claires sur les priorités et doit mettre l’accent sur les politiques à mettre en oeuvre et les activités à mener pour atteindre les objectifs du développement durable. Les ressources à mobiliser à cet égard doivent aussi être clairement mentionnées, et la volonté politique indispensable à la formulation et la mise en oeuvre de la nouvelle politique doit être évidente. Le Comité soutient les efforts allant dans le sens du

développement de stratégies globales et de plans d’actions pour chaque pays en développement. Il soutient aussi un effort plus soutenu de mobilisation de ressources financières et humaines au niveau international et au niveau des institutions bilatérales pour soutenir les politiques de développement. Le Comité demande aussi que les pays développés préparent des stratégies et des plans d’actions et de décisions respectant des calendriers précis, et prennent des engagements clairs et contraignants, pour résoudre les questions commerciales, de la dette, de la fourniture de l’aide au développement, de la coopération technique et du soutien à l’investissement dans chaque pays en développement.

La troisième partie du rapport quant à elle, résume les conclusions de l’évaluation triennale menée par le Comité sur la liste des pays les moins avancés. Lors de cette évaluation, le Comité a introduit une nouvelle méthodologie et des améliorations statistiques tout en mettant en place des indices de vulnérabilité économique pour remplacer l’ancienne méthode dans l’identification des PMA. Au terme de l’évaluation triennale conduite cette année, les Maldives ont été retirées de la liste des PMA alors que le Sénégal y accédait. Des 48 pays figurant sur cette liste, 39 remplissent clairement toutes les conditions requises pour être classés au rang de PMA. Le Comité propose que lors de la prochaine évaluation triennale, les pays très peuplés et ceux en transition soient pris en compte, de manière que les réelles conditions économiques de tous les groupes de pays soient objectivement analysées.

M. CARLOS FORTIN, Secrétaire général adjoint à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport sur les propositions tendant à renforcer la coordination des mécanismes de la Commission de la science et de la technique au service du développement dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement afin de favoriser la complémentarité des activités de l’ensemble des organismes des Nations Unies. Il a expliqué que le rapport examine les initiatives prises par différents organismes du système des Nations Unies en vue de mettre en place des réseaux électroniques qui permettent de coordonner les politiques suivies en matière de sciences et de technologies. Le représentant a indiqué que le secrétariat de la CNUCED a pris des mesures pour mettre en place des réseaux de communication électroniques, dans le cadre de ses propres activités de diffusion. Il a proposé que soit mis en place un réseau de connaissances et de technologies au service du développement. M. Fortin a également précisé que, pour que ce réseau soit bien conçu, fonctionne de manière efficace et ait un impact visible sur la coordination des activités touchant à la science et à la technologie sont menées dans le cadre du système des Nations Unies ainsi que sur le développement en général, il faut allouer des ressources supplémentaires au secrétariat de la CNUCED afin qu’il puisse créer, concevoir et mettre en place et exploiter le réseau et les systèmes d’échange d’informations.

M. HERMANN HABERMANN, Directeur de la Division de la statistique du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, a déclaré que la normalisation des noms géographiques et des problèmes linguistiques y afférant avait fait l’objet des travaux du groupe de travail créé à cet effet cette année. Les résultats de ces travaux figurent au rapport qui est soumis au Conseil

aujourd’hui sur la question. Toujours sur la question des noms géographiques, un forum réunissant les experts asiatiques sur les besoins cartographiques s’est tenu en Malaisie au cours de l'année écoulée, et a fait une recommandation dans laquelle les participants demandent qu’une réunion se tienne en 2003 pour faire le point sur la mise en oeuvre du plan d'action Agenda 21 et sur la question de la nomenclature géographique dans les pays d’Asie. Ce sont là les principaux sujets contenus dans le rapport qui est présenté ce jour au Conseil.

M. LOWELL FLANDERS, Chef du Service de l'intégration des politiques et de la coordination des programmes du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport sur les mesures prises au sein du système des Nations Unies pour accélérer sa mise en oeuvre et du programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre du programme d'action Agenda 21. Il a rappelé que ce rapport fait suite à une résolution adoptée en décembre 1999 par l’Assemblée générale dans laquelle elle soulignait notamment qu’il importait que tous les organismes compétents des Nations Unies continuent d’être activement associés à la mise en oeuvre du programme d'action Agenda 21. M. Flanders a signalé que le Comité interinstitutions du développement durable a examiné à sa quinzième réunion, tenue en janvier 2000, l’établissement de ce rapport. Après avoir brièvement présenté le contenu de ce rapport, M. Flanders a notamment précisé que les obstacles rencontrés par les organismes du système des Nations Unies dans le domaine du développement durable sont notamment le manque de ressources financières, l’insuffisance des capacités institutionnelles, le caractère pesant des relations de subordination et les décisions contradictoires prises par les différents organes directeurs des Nations Unies. Nombre de projets de développement durable, pourtant conçus et formulés avec minutie, ont été mis en sommeil à cause du manque de fonds, en particulier dans les petits Etats insulaires en développement.

Présentant le rapport du Secrétaire général sur le projet de texte relatif à une stratégie internationale de développement pour la première décennie du nouveau millénaire, M. IAN KINNIBURGH, Directeur de la Division de l’analyse des politiques du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a rappelé que l’Assemblée générale avait indiqué que le rapport présentant ce projet devait mettre l’accent sur la coopération internationale pour le développement et les tendances à long terme de l’économie mondiale, ainsi que la réalisation des objectifs agréés au niveau mondial. Dans ce cadre, l’Assemblée avait précisé que le projet devrait s’appuyer sur les résultats des grandes conférences et sommets des années 90, sur l’Agenda pour le développement et les conclusions d’autres débats en cours. Le document devait aussi prendre en compte la mondialisation, l’interdépendance, la libéralisation et les avancées rapides de la science et de la technologie. M. Kinniburgh a fait remarquer que le délai disponible pour l’élaboration du projet, élaboration dont le Comité des politiques de développement était le principal responsable, était beaucoup plus court que les délais qui ont été alloués par le passé aux autres Stratégies.

M. Kinniburgh a notamment fait observer que le document présenté est un projet et peut, à ce titre, recevoir des modifications. Il a également déclaré que l’une des remarques du Comité des politiques du développement est que la préparation de cette nouvelle stratégie devrait comprendre un examen de ce qui a été accompli et ne l’a pas été dans les précédentes Stratégies. Toutefois,

contrairement au Comité et au Conseil, l’Assemblée aura devant elle un rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre de la Stratégie pour la présente décennie, comme cela a été le cas pendant les deux dernières années et, auparavant, tous les deux ans. En outre, les processus d’examen au bout de cinq ans ont chacune procédé à une évaluation des progrès réalisés dans leurs domaines d’application respectifs.

Le représentant a également expliqué qu’on n’avait pas toujours employé le langage habituel des conférences mondiales et qu’on avait parfois été un peu plus loin dans l’espoir que la future stratégie comprenne des objectifs et des actions plus ambitieux dans certains domaines. A présent, les Etats membres doivent décider de la marche à suivre, sur la forme et sur le fond. Sur la forme, les Etats devront notamment décider de la manière dont la nouvelle stratégie sera liée aux résultats des conférences mondiales et des processus d’examen. Ils peuvent produire un document qui s’appuie sur les principaux résultats des conférences et des examens au bout de cinq ans tout en les complétant si nécessaire. Le document final peut aussi compléter ce qui a été agréé lors des conférences plutôt que de le répéter. Une troisième possibilité serait de combiner les deux premières en se concentrant sur un certain nombre de questions et en fixant des objectifs mesurables. Dans chaque cas, les moyens de mise en oeuvre devraient recevoir une attention accrue.

M. ED TSUI, Coordonnateur adjoint des secours d’urgence, a déclaré que les phénomènes climatiques El Niño et La Niña seront sans aucun doute des sources majeures de catastrophes naturelles affectant les populations des régions frappées par leurs retombées. Les dommages occasionnés par ces deux phénomènes affectent profondément l’environnement naturel et socioéconomique de nombreux pays dans plusieurs régions géographiques, les retombées du phénomène s’étendant quasiment à toute la planète. De 1997 à 1998, les pertes humaines dues à ces phénomènes se sont élevées à plus de 24.000 personnes, et plus de six millions de personnes ont été déplacées. On estime qu’en tout, plus de 110 millions de personnes ont été d’une façon ou d’une autre touchées par les deux phénomènes. Les conditions associées à leurs effets se sont aussi manifestées par une propagation des maladies contagieuses. Les inondations au Mozambique et la sécheresse dans la Corne de l’Afrique sont des retombées des deux phénomènes climatiques. Nous savons que la coopération internationale est indispensable pour un bon suivi de El Niño, et il, est impératif que nous ayons des mécanismes d’alerte plus rapide et des méthodes et procédures d’intervention plus solides et rapides pour réagir à temps à ces phénomènes, a dit M. Tsui. Le rapport du Secrétaire général sur cette question avance des propositions allant dans ce sens. Le séminaire tenu en 1998 en Equateur à Guayaquil a permis des échanges scientifiques utiles pour la prévention des catastrophes et les mesures à mettre en oeuvre pour assurer le développement durable des régions affectées. Un rapport sur les études socioéconomiques et les moyens d’atténuer les conséquences de El Niño et de La Niña sera présenté à l’Assemblée du millénaire. La Décennie internationale sur les catastrophes naturelles a indiqué les moyens à mettre en oeuvre pour atténuer les effets de ces catastrophes à long terme, et l’Equipe spéciale interinstitutions sur la réduction des effets des catastrophes naturelles, dont la première réunion a eu lieu au mois d’avril dernier, a conclu, au terme de ses travaux, qu’elle devait servir de forum interdisciplinaire sur la question.

Débat général

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a déclaré que raviver l’élan observé à Rio est un défi formidable. Il a encouragé le Conseil à approuver les recommandations contenues dans le rapport de la Commission du développement durable. En Indonésie, on trouve une faune et une flore diversifiées, ainsi que la juxtaposition de la pauvreté et de l’industrie moderne. Ce pays est donc particulièrement conscient de l’importance de la création de conditions d’équilibre et de durabilité. Pour cette raison, l’Indonésie a lancé en 1997 son propre Agenda 21 axé sur les dimensions sociales et économiques, la conservation et la gestion des ressources pour le développement. Un comité national du développement durable doit également être créé afin de mieux intégrer et coordonner le suivi des grandes conférences et sommets des Nations Unies. L’Indonésie a toujours soutenu les efforts internationaux de mise en oeuvre d’Agenda 21 et elle regrette que cette mise en oeuvre ne soit pas encore complète, ce qui entraîne une dégradation continue de l’environnement. La conférence d’examen au bout de dix ans devrait donc être l’occasion de renouveler l’engagement politique et le soutien au développement durable, à travers des partenariats positifs. A ce propos, le représentant a annoncé que l’Indonésie propose d’accueillir la conférence d’examen dix ans après Rio, en 2002. Expliquant cette proposition, il a rappelé que la première conférence des Nations Unies sur l’environnement humain s’est tenue à Stockholm, en 1972 et sa conférence de suivi à Nairobi en 1982, et que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement à Rio de Janeiro en 1992. Le représentant a estimé que la région asiatique devrait avoir la possibilité et l’honneur de recevoir une telle conférence. Il a également fait allusion aux recommandations de la Commission du développement durable à sa huitième session selon lesquelles le sommet d’examen après dix ans devrait se tenir dans un pays en développement.

M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a exprimé le souci de son pays face à la montée du niveau des océans. Cette menace affecte déjà les possibilités des Maldives en matière de développement. Nous pensons que l’appel, lancé par le Comité pour les politiques de développement pour une assistance spéciale en faveur de pays dans notre situation devrait être sérieusement pris en considération. Mais, a dit le représentant, il ne faudrait pas que le Comité considère la montée de la mer comme la seule menace contre les petits Etats insulaires. Il n’y a pas que les catastrophes naturelles qui soient une menace à la vie de ces pays. D’autres menaces écologiques, comme la destruction des massifs de corail, affectent durement une de nos principales sources de devise, qui est le tourisme, a souligné le représentant. La pollution et le réchauffement général de la planète auraient dû être beaucoup plus pris en compte dans les indices de vulnérabilité économique utilisés par le Comité des politiques de développement dans l’énoncé de ses analyses et l’évaluation de la liste des pays les moins avancés (PMA). Nous avons contacté la CNUCED après avoir pris connaissance du rapport du Comité. Nous avons attiré son attention sur les anomalies des indices de vulnérabilité utilisés, et il nous a été répondu que s’il y avait des erreurs graves, elles seraient corrigées lors de la prochaine évaluation triennale. Nos indicateurs de développement nous classent parmi les pays les plus fragiles en ce qui concerne le développement humain, les dépenses de développement et les perspectives générales de développement. Les erreurs et omissions à notre égard qui ont conduit au retrait des Maldives de la liste des PMA doivent être réparées. Notre délégation

ressent une forte injustice à l’égard de son pays par la manière dont le Comité des politiques de développement a traité le cas des Maldives. Ce sont là des manières arbitraires, qu’un groupe de travail indépendant ne peut être autorisé à employer, ceci contre toutes les directives et l’esprit général prévalant sur les travaux des Nations Unies, a dit le représentant, en ajoutant que le débat sur le statut des PMA semble s’être complètement écarté de son but originel, et en regrettant cette tendance, qui accentue d’autres injustices. Nous attendons que soit publié le rapport du Comité des politiques de développement sur les avantages dont bénéficient les pays figurant sur la liste des PMA et espérons qu’un débat consistant aura lieu lors de sa publication. En attendant, notre retrait des PMA va nous coûter tous les avantages tarifaires et comparatifs dont bénéficiaient nos produits sur les marchés européen et nord-américain. Nous demandons par conséquence, a dit le représentant, que le Conseil suspende le retrait des Maldives de la liste des PMA en attendant que ce cas soit soigneusement réexaminé.

M. YVES DOUTRIAUX (France), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays d’Europe centrale et orientale associés ainsi que des autres pays associés, a souhaité en premier lieu remercier le Comité des politiques du développement pour sa deuxième session, qui répond pleinement à la résolution 1999/67 du Conseil. L’intérêt du rapport fait d’autant plus regretter le sérieux retard pour lequel nous voudrions recevoir des explications du Secrétariat, a-t-il ajouté.

M. Doutriaux a déclaré que les recommandations du Comité étaient particulièrement attendues en ce qui concerne les critères d’identification et la liste des pays les moins avancés (PMA). Sur le premier point, l’Union européenne estime que les efforts d’explication du Président et des experts du Comité ont permis de répondre aux interrogations techniques soulevées par plusieurs délégations et que les contacts organisés avec les organisations internationales actives sur ces questions ont également réussi à lever certains doutes exprimés ici et là. Nous considérons que le remplacement de l’indice de diversification économique par l’indice de vulnérabilité économique est un progrès incontestable car il implique une prise en compte directe de la vulnérabilité des pays. En ce qui concerne le débat sur l’intégration dans les critères d’une référence explicite à la vulnérabilité environnementale, il semble que les travaux doivent être poursuivis avant qu’une méthodologie satisfaisante puisse être mise au point et que des données fiables et suffisamment nombreuses puissent être disponibles. Il est clair cependant que les nouveaux critères proposés par le Comité des politiques du développement pourrait être appelés à évoluer à l’avenir, a précisé M. Doutriaux.

En ce qui concerne la liste des PMA, l’Union européenne prend acte des deux modifications proposées par le Comité, à savoir l’admission du Sénégal et l’exclusion des Maldives. Le représentant a estimé qu’il ne lui appartenait pas de commenter les conclusions d’un comité d’experts mandatés pour accomplir cette tâche mais que l’Union européenne est sensible aux graves problèmes auxquels doivent faire face les Maldives.

Poursuivant, M. Doutriaux a déclaré que l’Union européenne aurait beaucoup de commentaires à faire sur le fond de l’ébauche de stratégie internationale de développement pour la prochaine décennie. Mais, comprenant qu’il convient à ce stade d’en rester au cadrage général de ce texte, l’Union européenne voudrait souligner la nécessité de renforcer les chapitres relatifs à la bonne gouvernance et au respect des droits humains, sujets qui lui paraissent mériter de plus amples développements.

En effet, la bonne gouvernance, c’est-à-dire la saine gestion des affaires publiques par des institutions nationales transparentes et responsables, par le renforcement de l’état de droit et de la participation des populations à la prise des décisions les concernant, constitue un cadre préalable indispensable à la bonne utilisation, et donc à l’efficacité des ressources allouées au développement. Par ailleurs, le respect des droits humains contribue grandement à la mise en oeuvre d’un développement équitable pour toutes les catégories de population, et notamment pour les catégories les plus vulnérables. Ce point a été mis en relief dans l’édition 2000 du Rapport mondial sur le développement humain.

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