ECOSOC/487

IL FAUT Y MAITRISER LE VIH/SIDA EN AFRIQUE POUR DONNER AU CONTINENT UNE CHANCE DE REDRESSEMENT ECONOMIQUE, ESTIME LA CEA

25 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/487


IL FAUT Y MAITRISER LE VIH/SIDA EN AFRIQUE POUR DONNER AU CONTINENT UNE CHANCE DE REDRESSEMENT ECONOMIQUE, ESTIME LA CEA

20000725

Poursuivant les travaux de sa session de fond, le Conseil économique et social a examiné la question de la coopération régionale en tenant un dialogue avec les Secrétaires exécutifs des Commissions économiques régionales des Nations Unies.

Le Conseil a entendu au cours de cette séance des présentations des Secrétaires exécutifs de ces Commissions sur les tendances socioéconomiques observées dans les cinq régions du monde que couvrent les Commissions régionales de l’ONU. Se signalant par un certain optimisme dû à la bonne tenue générale de l’économie au cours de l’année écoulée, les déclarations des responsables des Commissions ont cependant relevé le fait que la plupart des économies étaient de plus en plus dépendantes de mécanismes de mondialisation qui ne sont pas encore maîtrisés.

A cet égard le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), dont la région d’intervention avait été sévèrement touchée il y a trois ans par une crise financière d’une ampleur sans précédent, a signalé que malgré le redressement des économies de cette région, il était nécessaire de continuer de surveiller attentivement les mécanismes d’investissements et de flux financiers à court et moyen termes. Attirant l’attention du Conseil sur la pauvreté qui continue d’affecter certains pays du bassin du fleuve Mékong, il l’a appelé à soutenir une résolution prise par la CESAP pour des mesures spéciales de développement en faveur de ces pays.

Dans son intervention, le Secrétaire exécutif de la Commission pour l’Afrique (CEA) a, après avoir constaté que les économies du continent avait connu un taux de croissance stable de 3,2% au cours de l’année 1999, déclaré que ce chiffre était cependant nettement insuffisant pour renverser la tendance à la paupérisation accentuée des populations africaines. Il faudrait arriver à un taux soutenu de 7% pour renverser la tendance, a-t-il dit, en déplorant cependant le fait que les mauvais indicateurs de développement humain et la propagation de la pandémie du VIH/sida fassent planer de sombres nuages sur les espoirs de relance des économies du continent. Parlant du VIH/sida, le représentant s’est inquiété du fait que les estimations montrent que la vie de la moitié des jeunes adolescents africains est menacée, ce qui entraînera des conséquences économiques insupportables, dues à un renversement brusque de la répartition par âge de la population, les personnes âgées devenant les plus nombreuses d’ici 30 ans.

Les Secrétaires exécutifs des Commissions économiques pour l’Europe, pour l’Asie et le Pacifique, pour l’Amérique latine et les Caraïbes, pour l’Afrique, et pour l’Asie occidentale ont pris la parole au cours de cette réunion.

Les délégations du Bélarus, du Brésil, de l’Espagne et du Kenya sont intervenues pour poser des questions aux panélistes et une brève présentation cartographique a été faite en fin de séance par un représentant du Département de l’information des Nations Unies.

Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

COOPERATION REGIONALE

Documentation

Résumé de l’étude sur la situation économique de l’Europe, 1999 (E/2000/11)

Le rapport indique qu’au milieu de 1999, la situation économique s’est stabilisée dans la plupart des pays de la région. En Europe occidentale, la croissance économique a été fortement stimulée par les exportations vers le reste du monde, notamment par la forte demande d’importations de l’économie des Etats- Unis et au troisième trimestre, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint son taux annuel le plus élevé depuis la période ayant précédé la crise asiatique. Les économies en transition, poursuit le rapport, ont commencé à surmonter les conséquences les plus graves de la crise russe et à bénéficier de la reprise de la demande intérieure en Europe occidentale au second semestre de 1999. La Fédération de Russie a enregistré une reprise sensible de la production pour la première fois depuis 10 ans et bien qu’il soit difficile de dire dans quelle mesure les facteurs sous-jacents permettent d'escompter une croissance continue à plus long terme, cette évolution a néanmoins exercé un effet positif sur la plupart des autres membres de la Communauté d’Etats indépendants (CEI). Les perspectives sont toutefois loin d’être identiques pour toutes les économies de la région. Dans le sud-est de l’Europe notamment, un grand nombre d’économies sont encore aux prises avec de graves problèmes structurels et avec les conséquences de plusieurs conflits armés qui rendent le passage à une économie de marché beaucoup plus difficile qu’en Europe centrale. De fait, au cours de la décennie écoulée, ces pays, qui sont les plus pauvres d’Europe, loin de rattraper ceux d’Europe occidentale et centrale, ont vu leur retard s’accroître. Le rapport contient des chapitres sur les économies de marché d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord; la définition de la nouvelle économie; l’Europe orientale et la Communauté d’Etats indépendants; et l’Europe du Sud-Est. Le rapport se termine par trois tableaux concernant la variation annuelle du PIB réel en Europe occidentale et en Amérique du Nord entre 1997 et 2000; les indicateurs économiques de base pour les pays en transition de la CEE/ONU entre 1997 et 2000; et le commerce international et les balances extérieures des pays en transition de la CEE entre 1997 et 1999.

Résumé de l’étude sur la situation économique en Afrique, 1999 (E/2000/12)

Il est dit, dans ce rapport, que l’Afrique qui entre dans le XXIè siècle est la région la plus pauvre et la moins développée du monde, la plus retardataire sur le plan technologie, la plus endettée et la plus ravagée par les guerres civiles. Partant toute tentative pour mettre la région sur la voie d’une croissance dynamique, capable de résister aux crises et de réduire la pauvreté, doit tenir compte des problèmes s’attachant au niveau des revenus, à la pauvreté et aux inégalités, aux structures économiques, aux investissements, aux institutions de gouvernance et à l’état du capital humain. L’Afrique représente 12,5% de la population mondiale mais ne produit que 3,7% du PIB mondial. Outre que les revenus en Afrique sont bas, leur répartition est extrêmement inégale comme le montre le coefficient de Gini qui est de 44,4%. Sur le montant total des dépenses, 51% sont consacrées aux 20% les plus riches de la population africaine tandis que 5% seulement sont consacrées aux plus pauvres. Au cours des 40 dernières années, explique encore le rapport, il y a eu une mutation structurelle dans l’économie des pays d’Afrique; la part de l’agriculture dans le PIB étant tombée de 40% dans les années 60 à 21% à la fin du siècle sans toutefois que cette diminution ne donne lieu à une croissance sensible du secteur industriel qui n’est passé que de 26% à 30% du PIB. En revanche, c’est le secteur des services dont la part dans le PIB est passée de 34% à 50% qui a bénéficié le plus du recul de l’agriculture. Cependant, la prédominance de ce secteur dénote une distorsion puisque la part que représentent actuellement l’emploi et la production dans ce secteur correspond à un revenu réel par habitant compris entre 2 441 dollars et 4 024 dollars, ce qui est sensiblement supérieur au revenu réel moyen par habitant qui se chiffrait à 1 503 en 1999. Un PIB réel par habitant de 5 224 dollars est le critère à utiliser pour déterminer si la structure de production d’un pays a atteint une certaine maturité, affirme le rapport avant de poser la question du rythme auquel l’Afrique peut prétendre à ce niveau. Au taux de croissance actuel, le niveau de revenu en question ne pourra être atteint que dans 55 ans. Un des facteurs les plus déterminant de la croissance à long terme étant l’investissement; il faut constater que l’Afrique connaît toujours une pénurie de capitaux par rapport à ses besoins de croissance.

La croissance économique ne s’opère pas dans le vide, souligne le rapport en mettant l’accent sur le fait les pays ont besoin d’institutions sociales et politiques capables de garantir la jouissance des droits de propriété privée et la liberté individuelle ainsi que l’exécution des contrats, d’engendrer des gouvernements stables et transparents et de faciliter la mobilité sociale et géographique. Outre les guerres et les conflits civils, l’Afrique pâtit aussi du fait que sa population n’est ni en bonne santé ni suffisamment scolarisée. On estime par exemple que si la pandémie du VIH/sida n’est pas maîtrisée, les pays de l’Afrique subsaharienne connaîtront au cours des 20 prochaines années une régression économique de 25%. Les insuffisances de l’infrastructure technologique et le phénomène de la fuite des cerveaux constituent deux autres problèmes déjà présents sur le continent. Le rapport consacre des chapitres aux incidences du point de vue la politique générale ainsi qu’à la viabilité économique et aux indices d’orientation des politiques économiques.

Résumé de l’Etude sur la situation économique et sociale de l’Asie et du Pacifique, 2000

Le rapport indique que l’évolution récente dans cette région fait apparaître une reprise de la croissance sur un fond de stabilité macroéconomique nettement améliorée. Le redressement de la croissance est largement réparti et touche toutes les sous-régions, à l’exception de l’Asie du Sud et du Sud-Ouest, faisant passer le taux de croissance moyen des pays en développement de la région d’à peu près zéro à 5,6% en 1999. Ce retournement est dû principalement aux économies d’Asie de l’Est et du Sud-Est qui ont été victimes de la crise. Au lendemain de la crise, poursuit le rapport, la question des mécanismes de sécurité sociale et des filets de protection dans les pays en développement a pris une importance nouvelle. De même, les crises économiques et financières récentes subies par plusieurs pays ont éveillé un intérêt mondial pour la réforme du système financier international et l’amélioration des dispositifs de surveillance et d’alerte avancée fait partie intégrante de cette réaction. Une étude menée par le secrétariat de la Commission régionale a d’ailleurs montré qu’il y a largement place pour une coopération régionale dans ce domaine. Les recommandations d’action future vont de l’organisation d’échanges informels de données d’expérience dans la région à l’établissement de mécanismes de surveillance officiels à l’échelon régional. Les domaines dans lesquels le secrétariat de la Commission peut contribuer comprennent l’exécution d’analyses plus ciblées, la fourniture d’un appui technique à l’occasion de séminaires organisés pour

favoriser l’échange de données d’expérience, la sélection et l’interprétation des grands indicateurs et l’offre des services de formation ou de conseil. Ces idées sont développées dans des chapitres concernant les résultats économiques récents, les perspectives et les problèmes; la sécurité sociale et les dispositifs de protection sociale; et le contrôle et la surveillance économiques et financiers dans la région.

Résumé de l’étude sur la situation économique dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, 1999 (E/2000/14)

Le rapport explique qu’eu égard à une forte diminution des apports de capitaux et au volume important des intérêts et des dividendes payés à l’étranger, les transferts nets de ressources vers la région ont, pour la première fois depuis 1990, été défavorables. Dans le même temps, le faible niveau des prix des produits de base, associé au ralentissement des échanges intrarégionaux en Amérique du Sud, a entraîné, dans de nombreux pays, une baisse des recettes d’exportation. Ainsi, la croissance régionale a stagné à 0,3% tandis que le PIB par habitant a reculé pour s’établir à –1,3%. Ces moyennes, précise le rapport, cachent toutefois des différences très nettes entre les pays. Le Mexique, par exemple, et une bonne partie de l’Amérique centrale et des Caraïbes, a connu une croissance modérée et même forte. En revanche, les pays d’Amérique du Sud dont l’économie s’appuie essentiellement sur l’exportation de produits de base et sur les échanges industriels intrarégionaux ont enregistré des revers. Grâce à de faibles taux d’inflation, les salaires réels se sont mieux comporter que l’emploi qui a chuté de 53,7% de la population en 1998 à 52,5% en 1999. En effet, la consolidation du processus de stabilisation des prix continue d’être l’un des principaux acquis de la décennie. Le déficit commercial s’est considérablement resserré, indique aussi le rapport, principalement en raison de la chute des importations provoquée par la stagnation du niveau des revenus et du fait de la dépréciation des monnaies locales. Les exportations ont également chuté dans de nombreux pays. Toutefois, l’année s’est clôturée sur une note positive au regard des projections à court terme. En effet, les conditions qui prévalent sur les marchés financiers internationaux deviennent plus favorables aux pays de la région et les prix des produits de base amorcent une remontrée, ce qui donne à penser que la situation s’améliorera dans presque tous les pays de la région en 2000. Les projections pour l’ensemble de la région prévoient un taux de croissance de 3,7%. Le rapport contient des chapitres sur les résultats économiques intérieurs; la politique macroéconomique et les réformes; et le secteur externe et inclut deux tableaux décrivant les principaux indicateurs de la région et l’évolution du PIB total.

Aperçu de l’évolution économique et sociale dans la région de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale 1999-2000 (E/2000/15)

La croissance économique de la région s’est accélérée en 1999. Selon des estimations provisoires, le PIB réel combiné des pays de la région, à l’exclusion de l’Iraq, a augmenté de 3,12% en 1999. Ce taux de croissance a été supérieur au taux de 2,31% enregistré en 1998 mais inférieur à celui de 3,39% atteint par les pays de la région en 1997. Le facteur qui a relancé la croissance économique en 1999 a été la forte poussée des cours et des recettes du pétrole, qui a commencé au mois de mars et s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année. L’évaluation du marché international du pétrole a eu des incidences économiques considérables pour la région. Dix des 13 pays membres de la Commission régionale sont des pays exportations de pétrole. En 1999, les cours et les recettes du pétrole ont enregistré une forte poussée par rapport à leurs niveaux médiocres de 1998. Le rapport estime que les recettes pétrolières de la région se sont élevées en 1999 à 93,94 milliards de dollars, soit une progression de 35,8% par rapport au niveau atteint en 1998 (69,15 milliards de dollars). Le niveau élevé des taux de chômage chez les jeunes pose un sérieux problème dans de nombreux pays membres de la Commission régionale. Le rapport compte des chapitres sur le bilan économique global; les faits nouveaux survenus dans les secteurs monétaire, budgétaire et financier; l’évolution du secteur extérieur; le bilan en matière de la science et la technologie dans la région et le développement participatif tenant compte des sexospécificités.

Dialogue avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales

MME DANUTA HÜBNER, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a déclaré que les perspectives économiques de la région que couvre la Commission économique pour l’Europe n’ont jamais été aussi bonnes par le passé qu’elles le sont cette année. Le taux de croissance moyen des pays d’Europe s’est situé au cours du dernier exercice à 3,5%, et il a surtout été soutenu par le niveau élevé des exportations. Celles-ci ont été favorisées par la diversité accrûe et la bonne qualité des produits européens qui ont pu gagner des parts de marché appréciables. Dans les pays en transition, le taux de croissance des économies a atteint le niveau moyen de 4,5 %. L’économie de la Russie pour sa part a connu un redressement notable, bien que des risques d’instabilité la menacent. La hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis pourrait cependant être une cause de ralentissement de la croissance de certains pays européens, de même que la hausse des cours des produits pétroliers.

Le séminaire d’été de la CEE a été cette année consacré à l’évaluation des 10 dernières années de transition économique des pays d’Europe centrale et de l’Est. Il s’est penché sur les changements structurels, les politiques macroéconomiques et la dimension sociale de la transition. Les débats se sont en particulier focalisés sur les processus même de cette transition et sur la nécessité d’un soutien financier et technique international, et d’une coopération régionale accrûe afin d’augmenter les chances de réussite. La CEE a poursuivi d’autre part ses travaux de développement d’instruments normatifs, ce qui l’a conduit à promouvoir la coopération régionale, l’intégration économique, et la convergence des politiques économiques.

M. HAZEM EL-BEBLAWI, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a expliqué que les principales questions examinées par la CESAO ont été le renforcement des mécanismes de coopération inter organisations dès les premières étapes de la formulation des programmes; l’accélération du délai d’exécution; la mise en place d’une évaluation qualitative des performances des programmes; et la mise sur pied d’activités de recherches de fonds.

Le Secrétaire exécutif a exposé les principaux efforts déployés par la CESAO pour répondre aux besoins de la région. En vue de transformer l’aspiration au développement en une réalité, les Etats membres de la CESAO ont adopté en mai 1999, lors de la vingtième session de la Commission, la Déclaration de Beyrouth. Ce document décrit les principes et objectifs généraux qui devraient inspirer les travaux de la Commission au début du XXIe siècle. Les Auditions régionales de préparation de l’Assemblée générale du millénaire ont été un autre événement important et ont donné l’occasion à la CESAO de formuler des propositions sur les voies et manières de renforcer le rôle des Nations Unies.

Reconnaissant que les principes signalés dans la Déclaration de Beyrouth et les recommandations des Auditions régionales doivent être suivis d’actions concrètes, la CESAO a formulé un projet intitulé “Renforcement du rôle de la CESAO au XXIe siècle”. Le projet envisage un plan d’action en trois étapes visant à recueillir les réflexions et les intérêts des Etats membres et à intégrer les conclusions des Auditions régionales dans le programme de travail de la Commission. La première étape, démarrée en février dernier, a rassemblé des personnalités de la région de la CESAO pour un échange d’idées autour des questions relatives à l’énergie, l’eau et la technologie, à la culture et au développement et à l’importance des institutions dans le processus du développement. Dans un deuxième temps, trois études ont été commandées sur ces trois thèmes. Dans un troisième temps, une conférence sera réunie pour examiner ces trois études et établir des domaines prioritaires pour les futurs programmes de travail de la CESAO.

M. HAK-SU KIM, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a déclaré que le processus de redressement économique en Asie du Sud-Est a été plus rapide qu’on ne l’avait cru après la sévère crise financière qui a frappé cette région il y a trois ans. La forte performance de l’économie américaine et le redressement des économies de l’Europe de l’Ouest et du Japon ont contribué à la bonne tenue des économies des pays d’Asie du Sud-Est. La Thaïlande et la République de Corée ont été les chefs de file du redressement des économies de notre région. Les évènements survenus au cours des 3 dernières années ont démontré qu’il fallait mettre en place des mécanismes de surveillance et d’évaluation permanente des mécanismes financiers de la sous-région. Il s’est aussi avéré utile de créer un mécanisme d’alerte avancée pour contrer les effets négatifs de la volatilité de la circulation de certains types de capitaux. Les travaux de la 56ème session de la CESAP ont mis en avant le fait que des efforts complémentaires devaient être déployés au niveau régional pour surveiller les mécanismes globaux de la mondialisation et leurs implications pour les économies des pays membres de la CESAP.

La CESAP a réaffirmé son engagement pour un système de commerce multilatéral non discriminatoire et transparent, et qui assure l’accès de tous à tous les marchés. Nous avons noté à cet égard que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) était indispensable à l’expansion du commerce et à une prospérité économique accrûe et renforcée au profit de tous. La CESAP a mis un accent particulier sur le soutien aux initiatives visant à améliorer la coopération régionale, et à cet effet, elle a adopté une résolution proclamant la “Décennie du développement de la région du Grand Mékong”, qui ira de l’an 2001 à l’an 2009. Cette résolution est un appel à un soutien de la communauté internationale aux pays de la région concernée, notamment dans les domaines du développement des ressources humaines, du commerce et des investissements, des transports et des communications, et de la lutte contre la pauvreté et du développement social. Nous espérons que le Conseil économique et social apportera son soutien à cette résolution.

M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a déclaré que la région s’est progressivement remise de la récession qui a frappé plusieurs de ses économies au deuxième semestre de 1998 et en 1999. Le produit intérieur brut de la région a pratiquement stagné en 1999 mais les prévisions estiment que la croissance des capitaux sera, en moyenne, de 4 % en 2000. Le Secrétaire exécutif a ensuite détaillé les tendances économiques et sociales régionales majeures, notamment en matière de flux de capitaux, de politique fiscale et de politique des taux de change.

Le représentant a précisé que des tendances économiques très différentes se sont développées au Sud et au Nord de la région. La plupart des pays d’Amérique du Sud ont sombré dans la récession alors que le Mexique, l’Amérique centrale et les économies des Caraïbes poursuivent leur expansion, une expansion certes ralentie, grâce au maintien du niveau de leurs exportations vers les Etats-Unis. Toutefois, au premier semestre 2000, cette différence s’est estompée et les pays du nord de la région ont été rejoints par plusieurs autres pays du sud.

Le Secrétaire exécutif a ensuite exposé les principales activités de la CEPALC depuis juillet 1998, et notamment l’adoption par ses Etats Membres du document intitulé “Equité, développement et citoyenneté”, présenté à la vingt- huitième session de la Commission, tenue à Mexico City en avril 2000. Le document formule des propositions sur la manière de s’attaquer au défi de l’équité dans la région et procède à une évaluation générale de l’héritage économique, social et politique des années 1990. Le document recommande une approche plus complète de l’équité et souligne la nécessité de rendre plus complémentaires l’équité, la compétitivité et la citoyenneté, en se servant de l’exemple du secteur de l’éducation qui comprend ces trois dimensions. Un autre document intitulé “Les années 90 : une vision d’ensemble” a été également été préparé pour analyser le contexte mondial et régional pendant cette décennie et les liens entre les scénarios internes et externes. Ce document sera publié au mois de septembre. En outre, la CEPALC a soutenu les efforts des Etats Membres dans la mise en œuvre de leurs engagements en matière d’intégration dans l’hémisphère. La Commission a également entrepris différentes initiatives destinées à améliorer la diffusion de ses produits.

M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a déclaré que les économies africaines avaient connu une croissance soutenue au cours de l’année 1999, le taux moyen de croissance s’étant situé à 3,2%, et s’étant amélioré légèrement par rapport à l’année précédente. Aucun pays africain n’a connu de recul de sa croissance au cours de l’année écoulée, a dit le représentant, et ceci contrairement à certaines déclarations mal informées. La plupart des pays dont les performances économiques ont été nettement meilleures généralement des pays sortant de conflits, ou ayant amélioré leur stabilité intérieure et leur cadres macroéconomiques. Mais malheureusement, l’Afrique est encore loin des 7% de taux de croissance qui lui sont indispensables, de manière soutenue, si elle veut renverser la situation actuelle de ses populations, qui restent les plus pauvres du monde.

La lutte contre la pauvreté obtiendra de bons résultats au cours des années qui viennent si certains défis sont efficacement relevés. Parmi eux figurent la faiblesse des indicateurs de développement humain touchant notamment à l’éducation, à la santé, et au manque d’infrastructures sociales. A cela il faut ajouter le manque de communications, les mauvais termes de l’échange, a dette, le problème de l’accès des produits africain sur les marchés du Nord, la faiblesse de l’épargne, la mauvaise gouvernance, le trop grand nombre de conflits, et la prévalence de la pandémie du VIH/sida. Voila la réalité sur laquelle doivent s’appuyer tout partenariat ou assistance des Nations Unies et de la communauté internationale avec l’Afrique et ses différents Etats en vue de réduire la pauvreté qui frappe le continent.

Ouvrant la première série de questions, le représentant du Brésil a loué les travaux de la Commission économique et sociale pour l’Amérique latine et les Caraïbes et a espéré que le Conseil adopterait les résolutions qu’elle a recommandées pour adoption.

Prenant à son tour la parole, le représentant du Bélarus a insisté sur l’importance de l’interdépendance régionale et, dans ce contexte, des partenariats entre les Commissions régionales ainsi que par tous les acteurs régionaux et sous- régionaux pour la mise en œuvre de grands projets régionaux et interrégionaux. Il a déclaré que le bilan des forums consultatifs sur le financement du développement, notamment, confirme qu’il faut envisager un partenariat mondial sur ces questions. Le représentant a ensuite espéré que le Conseil accueillerait favorablement les résolutions adoptées par la Commission économique pour l’Europe. La République du Bélarus convient avec la CEE qu’il faut continuer d’accorder la priorité aux demandes d’assistance émanant des pays en transition les plus vulnérables, en particulier ceux de la Communauté des Etats indépendants et des Balkans. Le représentant a estimé que la CEE doit s’en tenir à son mandat fondamental en renforçant la coopération sous-régionale et la coopération avec les pays d’autres régions en tenant compte de la nécessité d’une coopération mutuellement avantageuse, en particulier pour les petits pays.

S’exprimant à son tour, le représentant de l’Espagne, évoquant le projet de convocation d’une deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement en avril 2002, a demandé si des discussions ont déjà eu lieu au niveau régional pour examiner les façons de contribuer à cet important événement.

Pour sa part, le représentant du Kenya a été d’avis que, pour que l’Afrique soutienne sa croissance économique, il faut s’attaquer à de nombreux problèmes, en particulier celui de la pauvreté. Il a ensuite demandé ce que fait la Commissions économique et sociale pour l’Afrique pour s’attaquer à la pandémie du VIH/sida?

Répondant aux questions des délégations le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE) a dit qu’un processus était mis en oeuvre dans cette Commission pour assurer une bonne préparation à la tenue de la conférence régionale sur le vieillissement, qui devrait avoir lieu en Allemagne. La région européenne est l’une des plus intéressée par cette question. Intervenant à sa suite, le représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes(CEPALC) a dit, répondant au délégué du Brésil, que la CEPALC a passé un accord avec l’Union européenne pour établir un groupe de travail sur la collaboration et la coopération en matière de politiques macroéconomiques. La CEPALC a également collaboré avec le Brésil sur un projet d’intégration des économies d’Amérique du Sud. D’autre part, la question de la défense des économies de la région face à la concurrence se pose de plus en plus avec acuité. Concernant le suivi de la Conférence sur le vieillissement, la CEPALC en a débattu les thèmes dans le cadre de l’examen de la situation sociale en Amérique latine, sur laquelle un document sera publié dans quelques mois.

Prenant ensuite la parole, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a dit que la Pandémie du VIH/sida était l’objet de réflexions avancées à la CEA. Dans le cadre du “Partenariat pour l’Afrique”, le Secrétaire général lui-même mène aussi des actions sur ce sujet. La collaboration de la CEA avec le Programme ONUSIDA est importante, et nous collaborons avec tous les pays africains pour connaître leurs capacités de mobilisation et d’action contre le VIH/sida. La question du leadership est l’un de nos soucis principaux, a dit le représentant, et lors de débats que nous prévoyons d’organiser à Addis Abeba, nous aurons l’occasion de discuter des différents aspects de cette question avec chaque délégation africaine. Les chiffres et les estimations nous montrent que la moitié des jeunes africains âgés de 15 à 20 ans risquent de ne pas survivre à la pandémie. Ce fait créerait un sérieux problème et une fissure brutale dans la pyramide des âges, et l’Afrique aurait à faire face à un sérieux problème de vieillissement de sa population. Intervenant à son tour le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a déclaré que cette Commission avait également un programme de travail très chargé en ce qui concerne la question du vieillissement, certains pays de la région connaissant un problème sérieux de vieillissement de leurs populations.

Le représentant du Brésil a souligné l’importance de la collaboration de la CEPALC dans l’élaboration de la Déclaration ministérielle du segment de haut niveau sur les technologies et en particulier sur l’application de la Déclaration de Florianópolis.

Autres questions

M. MIKLOS PINTHER, Chef de la section de la cartographie du Département de l’information (DPI), a présenté les travaux du Groupe de travail sur l’information géographique qui a développé une base de données géographiques permettant des échanges d’informations au sein des Nations Unies. Une grande partie des décisions prises dans le système des Nations Unies s’appuyant sur des données d’origine géographique, la mise en place d’un service permettant l’échange de ce type d’informations a été identifiée comme une priorité il y a déjà cinquante ans. L’apparition des nouvelles technologies de l’information a facilité la compilation des informations nécessaires à la constitution de la base de données. M. Pinther a conclu sa présentation en appelant le Conseil économique et social ainsi que les Etats membres à continuer à fournir leur soutien à cette entreprise afin que sa mise à jour soit constante et qu’elle reçoive les financements nécessaires.

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