ECOSOC/486

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EST APPELE A RATIONALISER SON ORDRE DU JOUR

24 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/486


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EST APPELE A RATIONALISER SON ORDRE DU JOUR

20000724

Le Conseil économique et social a entamé, cet après-midi, l’examen de la restructuration et de la revitalisation de l’ONU dans les domaines économique et social et les domaines connexes et de la coopération entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods. En présentant les rapports dont le Conseil est saisi, le Directeur de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination, M. Saburland Khan a invité le Conseil à réfléchir aux moyens d’améliorer le fonctionnement de sa session de fond étant donné le sentiment de mécontentement que partagent de nombreuses délégations en ce qui concerne, par exemple, la parution tardive de la documentation ou l’absence de synchronisation dans l’organisation des consultations officieuses. Le problème va bien au-delà de la documentation ou de la synchronisation, a estimé M. Khan en attirant l’attention du Conseil sur des dysfonctionnements tels que la manière dont sont négociées les conclusions concertées; le chevauchement dans l’examen des rapports; et le caractère parfois disparate des débats.

Ces propos ont été commentés par la France, au nom de l’Union européenne, et des pays associés, le Nigeria, au nom du Groupe des 77 et la Chine, le Bélarus, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, le Canada et la Norvège, qui ont convenu de la nécessité de rationaliser davantage l’ordre du jour du Conseil économique et social. Le Canada a mis l’accent sur l’impossibilité du Conseil, rendue particulièrement évidente au cours de cette session, d’examiner toutes les questions dont il est saisi en une seule session de fond.

Le Conseil poursuivra ses travaux demain mardi 25 juillet à 10 heures.

Application des résolutions 50/227 ET 52/12b (point 8)

Documentation

Rapport du Secrétaire général sur la restructuration et la revitalisation de l’ONU dans les domaines économique et social et les domaines connexes, et sur la coopération entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods (E/2000/67)

Le Secrétaire général fournit, dans ce rapport, des informations sur l’état d’avancement de la restructuration et de la revitalisation demandées par le Conseil économique et social ainsi que des informations sur l’état d’avancement de l’application des mesures complémentaires de restructuration et de revitalisation demandées par le Conseil économique et social aux commissions techniques. Le Secrétaire général présente, en outre, un compte rendu de l’application des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale concernant notamment les travaux des Deuxième et Troisième Commissions – respectivement commission économique et financière et commission des questions humanitaires, sociales et culturelles. - Le Secrétaire général fait enfin le point du niveau de coopération entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods avant de formuler un certain nombre de recommandations à l’intention du Conseil.

Rapport du Secrétaire général sur la synthèse des travaux des commissions techniques du Conseil économique et social (E/2000/85)

Dans ce rapport, le Secrétaire général identifie, à l’intention du Conseil, les liens entre les travaux des commissions techniques pour l’aider à garantir l’harmonisation et la coordination des travaux de ces commissions tout en fournissant des orientations concrètes. Le rapport se compose de six parties concernant les travaux des commissions en 2000; les liens thématiques et les aspects complémentaires entre les activités des commissions pendant une période triennale; les mécanismes de coordination et de concertation utilisés par les commissions techniques; le résumé des résultats des réunions organisées conjointement entre le Bureau du Conseil et les bureaux des ses commissions techniques; les recommandations visant à améliorer la coordination des travaux des commissions techniques.

Note du Secrétaire général transmettant un compte rendu de la Réunion spéciale du haut niveau du Conseil avec les institutions de Bretton Woods qui s’est tenue le 18 avril 2000 (E/2000/79)

Au cours de cette réunion, le sentiment général a été que la nouvelle structure des institutions internationales était incomplète en particulier en ce qui concerne la participation des pays en développement et en transition à la définition des normes et règles de discipline financière. L’une des principales préoccupations a été le renforcement du FMI et de la Banque mondiale au motif que ces institutions sont essentielles pour le développement et la stabilité financière et économique à l’échelle mondiale. La nécessité d’élaborer un modèle de participation du secteur financier au développement national lors des périodes de “boom” économique comme des périodes de crises a été également soulignée. Des appels ont été lancés pour que parallèlement, les gouvernements jouent un rôle que ne peut remplir le secteur privé, en particulier dans les domaines de la lutte contre la pauvreté ou le VIH/sida et, d’une manière générale, dans la réalisation des objectifs d’égalité et d’équité. Les gouvernements et les institutions multilatérales ont été appelés à œuvrer ensemble pour faciliter le libre accès des pays en développement aux marchés. S’il a été reconnu que les engagements pris lors des conférences ne pouvaient être respectés que si les pays en développement accéléraient leur croissance, cette croissance a été désignée comme tributaire de politiques rationnelles, conjuguée à l’augmentation de l’Aide publique au développement (APD) et au renforcement de l’allègement de la dette, dans le cadre plus large d’une stratégie de développement participatif. La réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement à l’échelon intergouvernemental, qui se tiendrait en 2001, a été vue comme l’aboutissement d’un processus transparent de collaboration entre toutes les parties prenantes intéressées, y compris les institutions de Bretton Woods et la société civile.

Présentation et débat général

M. EMMANUEL LENAIN (France au nom de l’Union européenne et des pays associés d’Europe centrale et orientale ainsi que de Chypre, Malte et de la Turquie)a déclaré que l’Union européenne attache une grande importance à la restructuration et la revitalisation des Nations Unies dans les domaines économique et social et les domaines connexes. Grâce en particulier aux résolutions 50/227 et 52/12 B de l’Assemblée générale et aux résolutions 1998/46 et 1999/51 du Conseil économique et social, des progrès importants ont été accomplis par le Conseil et par ses commissions techniques. Cependant, l’Union européenne estime que beaucoup reste à faire pour améliorer l’efficacité des différents organes concernés.

A cet égard, le représentant a plus particulièrement insisté sur le renforcement de la concertation des deuxième et troisième commissions de l’Assemblée générale, notamment par une intensification du dialogue entre leurs bureaux, et l’organisation des réunions conjointes de ces deux commissions, par exemple sur la question des droits de l’homme. L’Union européenne encourage vivement le Bureau de la deuxième Commission à tenter de rationaliser les travaux de celle-ci, en particulier en réduisant le nombre de points de son ordre du jour et en ayant davantage recours aux résolutions “omnibus”. A cet égard, la possibilité d’une réduction de la fréquence de l’examen de certains points grâce à leur bi ou tri-annuélisation mérite d’être explorée. L’Union est également favorable à l’idée d’organiser chaque année, lors du segment général de la session de fond du Conseil, une réunion entre le Bureau de l’Ecosoc et les présidents des commissions techniques. L’Union européenne souhaite également donner suite à l’idée de favoriser la participation d’organisations non gouvernementales spécialisées, ne jouissant pas du statut consultatif auprès de l’Ecosoc, aux réunions de commissions techniques présentant un intérêt direct pour elles. L’Union soutient également la suggestion du Secrétaire général visant à inviter les commissions techniques à contribuer, le cas échéant, à la préparation de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés et au bilan du Nouvel ordre du jour pour le développement de l’Afrique dans les années 1990 (UNNADAF). Une telle contribution serait également bienvenue dans le cadre du processus sur le financement du développement.

M. Lenain a ajouté que les institutions de Bretton woods sont des acteurs incontournables de la scène économique et sociale internationale et l’Union européenne ne peut donc que se réjouir de l’approfondissement de la coopération du Conseil économique et social avec elles. La venue à New York des administrateurs du FMI en octobre 1999, la visite à la Banque mondiale de 30 Ambassadeurs de l’Ecosoc en mars dernier, la désormais traditionnelle réunion de haut niveau en avril ont toutes confirmé qu’un véritable partenariat est entrain de se créer. L’Union européenne espère que le processus sur le financement du développement, pour lequel la Banque mondiale a déjà décidé de s’impliquer de façon très concrète, permettra aux différentes institutions de renforcer leur connaissance mutuelle et leur envie de travailler ensemble à l’avenir.

MME LILIAN ONOH (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a jugé nécessaire de négocier un projet de résolution sur le point examiné aujourd’hui. Elle a dit attendre avec intérêt la suite des discussions portant sur l’efficacité du Conseil économique et social, qui doit avoir lieu l’année prochaine.

M. ALYAKSEI MAZHUKHOU (Belarus) a estimé que la coopération entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods pourrait être favorisée par la tenue de réunions auxquelles participeraient également l’OMC et la CNUCED. Il faut procéder à une analyse plus détaillée des effets de la mondialisation sur le développement dans les domaines relevant des compétences des commissions techniques. En conclusion, le Belarus insiste sur l’importance de parvenir à un consensus sur la nouvelle stratégie pour le développement.

M. GRANT ROBERTSON (Nouvelle-Zélande) a souhaité que le Conseil examine de près les recommandations contenues dans les rapports du Secrétaire général. Il faut améliorer l’organisation de la session de fond du Conseil, a ínsisté le représentant en attirant l’attention sur le fait que pour assister au débat tenu aujourd’hui, sa délégation a dû renoncer à participer aux consultations officieuses sur des questions aussi importantes que les forêts. Pour le représentant, le Conseil doit réexaminer son ordre du jour et réfléchir aux moyens d’éviter les double-emplois dans l’examen des différents points.

MME LINDA LUM (Etats-Unis) a déclaré que les Etats-Unis ont oeuvré pour intégrer les pays les moins avancés dans le commerce mondial, notamment dans le cadre de l’OMC. Par ailleurs, la représentante a déclaré que les organisations non gouvernementales qui n’ont pas le statut consultatif devraient passer par un processus d’examen avant d’être autorisées à s’exprimer devant le Conseil. L’une des manières d’accélérer la procédure d’examen des demandes d’attribution du statut consultatif présentées par les ONG serait de revoir les méthodes de travail du Comité des ONG.

M. ROSS HYNES (Canada) a estimé que le Directeur de l’appui au Conseil économique et social a touché du doigt un certain nombre de préoccupations que sa délégation partage. L’expérience a montré, a insisté le représentant, les limitations pratiques du Conseil pour ce qui est de traiter de toutes les questions relevant de son mandat pendant une seule session de fond. Le Conseil pourrait envisager d’organiser des sessions plus fréquentes mais plus courtes, a suggéré le représentant.

M. ARMAN AARDAL (Norvège) a regretté qu’il faille reporter à une reprise de session l’examen de questions importantes. Nous avons réussi à revitaliser le débat de haut niveau, s’est-il cependant félicité. Il a souhaité qu’une plus grande place soit accordée au débat interactif.

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