ECOSOC/484

LE CONSEIL INVITE LES ORGANES DE L'ONU A EVALUER LES PROGRES REALISES DANS LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME POUR L'HABITAT

21 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/484


LE CONSEIL INVITE LES ORGANES DE L’ONU A EVALUER LES PROGRES REALISES DANS LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME POUR L’HABITAT

20000721

Le Conseil économique et social a adopté, cet après-midi, des “conclusions concertées” sur la coordination des politiques et des activités des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies se rapportant à la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat, lequel a été décidé à la suite de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humaines (HABITAT II) qui s’est tenue à Istanbul en 1996. Aux termes de ces conclusions concertées, le Conseil prie les organismes et institutions des Nations Unies compétents, et en particulier le Comité exécutif du Groupe des Nations Unies pour le développement, d’examiner la suite donnée aux engagements qu’ils ont pris concernant la réalisation des objectifs du Programme pour l’habitat, dans le cadre du processus préparatoire de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale sur l’évaluation quinquennale de la mise en oeuvre du Programme, qui doit se tenir le 21 juin 2001. Adressant la même demande aux gouvernements nationaux, aux autorités et autres partenaires, le Conseil économique et social leur demande aussi d’intensifier la portée et le niveau des activités préparatoires menées au niveau local, national et régional. Il prend d’ailleurs acte de la création d’un comité consultatif des autorités locales chargé de conseiller le Directeur exécutif du Centre des Nations Unies pour les établissements humains sur le rôle que peuvent jouer ces autorités dans la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat. Le Conseil prie aussi les Commissions régionales de faciliter l’organisation de réunions régionales préparatoires à la session extraordinaire.

Présentant ces conclusions concertées, le Vice-Président du Conseil économique et social et Président du Groupe de travail chargé des questions de coordination des politiques et des activités des institutions spécialisées et d’autres organes du système des Nations Unies, M. Gerhard Pfanzelter (Autriche) a appelé le Conseil à réaliser que lorsqu’il aura adopté l’ensemble des textes relatifs à cette question, il n’aura fait que commencer la tâche qui consiste à rendre plus efficace et plus gérable les processus d’évaluation des mises en oeuvre des recommandations décidées lors des grandes conférences. D’autres instances comme les différentes commissions du Conseil devront proposer des solutions novatrices et souples pour maintenir l’élan dans la mise en oeuvre des recommandations. Le Conseil ayant les responsabilités de coordonnateur, il lui reviendra de guider la recherche de solutions efficaces non seulement au nom de la coordination en tant que telle mais au nom d’une réalisation meilleure et plus rapide des objectifs fixés lors des grandes conférences

Le Conseil économique et social a, par ailleurs, entamé l’examen de la question de l’application et du suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU. Le Brésil, le Bélarus et la France, au nom de l'Union européenne et des pays associés, ont commenté les rapports du Secrétaire général qui ont été présentés par le Directeur de la Division de coordination et de l’appui au Conseil économique et social; le Directeur de la Division des statistiques, et la Coordonnatrice spéciale pour l’Afrique et les pays les moins avancés. Le Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et la France ont fait des remarques sur la parution tardive des rapports dans toutes les langues officielles des Nations Unies.

Le Conseil poursuivra ses travaux lundi 24 juillet à 10 heures.

COORDINATION DES POLITIQUES ET ACTIVITÉS DES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES ET AUTRES ORGANISMES DES NATIONS UNIES

Conclusions concertées sur la coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies se rapportant au thème de la mise en oeuvre coordonnée par le système des Nations Unies du Programme pour l’habitat (E/2000/L.13)

Aux termes de ce projet de conclusions concertées, le Conseil économique et social stipulerait que, avec l’Assemblée générale et la Commission des établissements humains, il constitue un mécanisme intergouvernemental à trois niveaux chargé de superviser la coordination des activités relatives à la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat. Le Conseil soulignerait, la nécessité du renforcement des capacités et du resserrement de la coopération internationale dans la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat et du rôle critique qu’ils peuvent jouer à cet égard, et il prierait les organismes et institutions des Nations Unies compétents, et en particulier le Comité exécutif du Groupe des Nations Unies pour le développement, d’examiner la suite donnée aux engagements qu’ils ont pris concernant la réalisation des objectifs du Programme pour l’habitat dans le cadre du processus préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à l’examen et à l’évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II).

Le Conseil inviterait le comité administratif de coordination à inscrire à l’ordre du jouIr de ses réunions les questions relatives à la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat. Il demanderait aux gouvernements nationaux, aux autorités et autres partenaires, de réaffirmer les engagements qu’ils ont pris concernant la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat et d’intensifier la portée et le niveau des activités préparatoires menées au niveau local, national et régional; et il prendrait acte de la création d’un comité consultatif des autorités locales chargé de conseiller le Directeur exécutif du Centre des Nations Unies pour les établissements humains sur le rôle que peuvent jouer les autorités locales dans la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat.

Dans ses conclusions, le Conseil soulignerait l’importance particulière des engagements du Programme concernant les questions intersectorielles – à savoir les établissements humains viables, la pauvreté urbaine, les questions relatives aux femmes et la participation de la société civile-, et il recommanderait l’inscription de ces questions aux programmes de travail concernant les débats consacrés aux questions de coordination du Conseil.

Le Conseil prierait le Secrétaire général de nommer, conformément aux dispositions de la résolution 54/208 de l’Assemblée générale, un directeur exécutif à plein temps au Centre des Nations Unies pour les établissements humains, et de pourvoir les postes de haut niveau au Centre en vue de renforcer ses capacités, notamment en ce qui concerne le processus préparatoire de la session extraordinaire. Il prierait les Commissions régionales de faciliter l’organisation de réunions régionales préparatoires à cette session, et prierait le Secrétaire général de demander aux Etats Membres de faire des contributions volontaires au Secrétariat pour aider les pays en développement, et notamment les pays les moins avancés, à participer pleinement à la session extraordinaire et à son processus préparatoire.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES RÉSULTATS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES SOUS L'ÉGIDE DE L'ONU

DOCUMENTATION

Rapport du Secrétaire général sur l’application des conclusions concertées 1999/2 sur le développement de l’Afrique : application et suivi coordonné des initiatives en faveur de l’Afrique par les organismes des Nations Unies (E/2000/69)

Après avoir expliqué le niveau de cohérence et de compatibilité des mécanismes de coordination tels le Groupe des Nations Unies pour le développement, le système des coordonnateurs résidents, le bilan commun de pays ou encore les groupes de travail thématiques; et commenté la maîtrise de l’assistance au développement et la coordination aux niveaux mondial et régional des initiatives concernant l’Afrique, le Secrétaire général fait quelques recommandations au Conseil économique et social. Il constate ainsi que les groupes thématiques ont été particulièrement utiles pour promouvoir l’approche-programme tout en garantissant une plus grande complémentarité et une division plus nette des tâches entre les organismes, y compris ceux issus des Accords de Bretton Woods. Il souligne toutefois la nécessité pour tous les acteurs concernés de s’employer davantage à éviter les chevauchements, à améliorer la transparence et à faire en sorte que le renforcement mutuel des activités soit une composante essentielle de la mise en oeuvre des programmes. En ce qui concerne l’harmonisation et la simplification des procédures et des règles parmi les organismes du système des Nations Unies et d’autres partenaires du développement, le Secrétaire général note que si cette harmonisation ne se fait pas, les gouvernements vont avoir de plus en plus à faire pour satisfaire aux règles établies par chaque partenaire en matière de comptabilité et d’établissements de rapports. Il suggère des efforts supplémentaires en matière d’harmonisation, en particulier en ce qui concerne les questions financières et administratives.

S’il se félicite de la préférence donnée à l’exécution nationale pour la mise en oeuvre des programmes et projets financés par le système des Nations Unies, le Secrétaire général souligne que l’application des procédures d’exécution nationale ne sont pas uniformes dans le système. Il explique, en effet, que les principales difficultés tiennent aux arrangements administratifs et à la diversité des règles et procédures. Le Secrétaire général recommande donc qu’un accent particulier soit mis sur le renforcement des capacités de gestion nationale, y compris la gestion financière, le suivi et l’évaluation ainsi que l’audit, afin de permettre aux gouvernements de maîtriser pleinement les efforts de développement et d’acquérir une autonomie tout en maintenant l’obligation de rendre compte. Le Secrétaire général conclut sur la nécessité de renforcer les liens entre les cadres de coordination comme le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, l’Initiative spéciale pour l’Afrique et les cadres de développement intégré. Il prévient que la diminution des ressources de base et ses répercussions sur les ressources humaines indispensables pour contrôler l’exécution des programmes pourrait compromettre les premiers succès obtenus jusqu’à présent.

Rapport du Secrétaire général sur les indicateurs de base pour l’application et le suivi intégrés et coordonnés à tous les niveaux des grandes conférences et des réunions au sommet organisés sous l’égide de l’ONU (E/2000/60)

Dans ce rapport, le Secrétaire général consacre des chapitres à la constitution de réseaux et d’échanges d’informations et de métadonnées; aux moyens d’exécution; à l’harmonisation et à la rationalisation des indicateurs concernant les conférences; à l’identification d’un nombre limité d’indicateurs courants; et au renforcement des capacités statistiques. Le Secrétaire général souligne ensuite qu’étant donné que la production de statistiques et d’indicateurs de bonne qualité est une tâche de longue haleine exigeant des ressources suffisantes, il faudra un certain temps pour que soit complètement satisfaite la demande du Conseil économique qui constatait que les informations pertinentes et d’actualité sur le développement font cruellement défaut et que celles diffusées par différents organismes au niveau international ne sont pas toujours cohérentes entre elles. Pour le Secrétaire général, des mécanismes tels que le Sous Comité des activités statistiques du Comité administratif de coordination (CAC) revêtent une importance capitale. Il juge donc indispensable que toutes les organisations internationales participent activement aux réunions du Sous-Comité. Le Secrétaire général propose d’aller plus loin et d’envisager d’inscrire un point permanent sur les indicateurs à l’ordre du jour de toutes les commissions techniques du Conseil économique et social pour donner lieu à un échange de documents.

En ce qui concerne la définition d’un ensemble d’indicateurs de base, le Secrétaire général estime que les indicateurs des bilans communs de pays du Plan- cadre des Nations Unies pour l’aide au développement constituent une excellente base de départ puisque cet ensemble d’indicateurs est établi à partir des résultats de toutes les conférences et sommets organisés par les Nations Unies. Le Secrétaire général souligne toutefois que ces indicateurs doivent encore être révisés et validés en coopération étroite avec les gouvernements nationaux et les institutions spécialisées. Soulignant qu’en matière d’indicateurs, le problème le plus grave reste l’absence, dans les pays en développement, d’une infrastructure capable de fournir des informations sur le développement, le Secrétaire général estime que renforcer les capacités statistiques nationales dans la ligne des orientations prioritaires nationales est le seul moyen de remédier à ce problème dans le long terme. Le rapport du Secrétaire général comprend trois annexes dont la première est relative au flux d’aide tel qu’il apparaît dans les récents documents établis pour le suivi de la Conférence sur la population et le développement, la Conférence sur les femmes et le Sommet mondial pour le développement social. Les deux autres annexes concernent les activités en cours visant à renforcer les capacités statistiques et le regroupement de certains ensembles d’indicateurs de base.

Rapport du Secrétaire général sur le rôle de l’emploi et du travail dans l’élimination de la pauvreté : renforcement des moyens d’action et promotion de la femme (E/2000/64)

Le Secrétaire général dresse, dans ce rapport, le bilan d’étape de la mise en oeuvre des recommandations figurant dans le communiqué ministériel adopté par le Conseil économique et social lors du débat du haut niveau de sa session de fond de 1999, consacré au rôle de l’emploi dans l’élimination de la pauvreté et à l’autonomisation des femmes. Le bilan présenté se fonde principalement sur les activités que le système des Nations Unies a menées dans les domaines déterminés

par le communiqué ministériel. Il s’agit des stratégies d’élimination de la pauvreté; des modalités génératrices d’emploi; de la participation de la femme aux processus décisionnels; de la création de débouchés économiques pour toutes les personnes vivant dans la pauvreté; du fonctionnement efficace des marchés; de la promotion du transfert des technologies; de l’instauration d’un climat favorable au commerce international; de l’augmentation des investissements; de la promotion de la coopération internationale; de la mobilisation des ressources financières et de l’accélération de la mise en oeuvre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Le Secrétaire général présente aussi dans ce rapport, l’expérience de la République de Corée en matière d’approche participative, celle de la Jamaïque en matière de création d’emplois; celle de la République de Moldova en matière de politique sur la parité entre les sexes et celle de l’Azerbaïdjan en matière de microcrédits.

Le Secrétaire général constate que de nombreux pays placent maintenant l’élimination de la pauvreté au centre de leurs programmes d’action et élaborent des programmes et des stratégies en la matière. Il indique toutefois que des obstacles majeurs demeurent et à ce titre, il cite le manque de ressources financières, l’absence de ressources humaines qualifiées, la réduction des dépenses publiques dans le domaine du développement social, l’alourdissement du service de la dette extérieure, la détérioration des termes de l’échange, l’inadéquation des infrastructures physiques et l’inefficacité des systèmes administratifs. Le Secrétaire général poursuit en constant aussi que si l’égalité entre les hommes et les femmes est largement considérée comme essentielle au développement économique et social, l’intégration d’une perspective sexospécifique dans les politiques et programmes d’élimination de la pauvreté et de responsabilisation des femmes reste en retrait. L’emploi des femmes a continué d’augmenter mais les inégalités entre les sexes, tel que le relèvent les écarts de salaires, et le déséquilibre des parts de responsabilités familiales ont continué à entraver la participation et l’accès égaux des femmes au marché du travail. De nouvelles conceptions de l’identité et du rôle de chaque sexe se font jour à la périphérie plutôt qu’au centre, ajoute le Secrétaire général en expliquant que la participation des femmes aux processus décisionnels dans les domaines économique et politique n’augmente pas.

Partant, dans ses recommandations au Conseil économique et social, le Secrétaire général propose d’inviter le Comité administratif de coordination, le Groupe des Nations Unies pour le développement, les comités exécutifs concernés ainsi que le système des coordinateurs résidents à renforcer leurs efforts de coordination des activités d’appui aux gouvernements. Le Conseil devrait aussi, selon le Secrétaire général, inviter à nouveau tous les Etats membres à honorer les montants cibles convenus de financement, en particulier afin que les ressources adéquates soient dégagées pour appliquer intégralement les recommandations du communiqué ministériel. Il pourrait également encourager les Etats membres à augmenter leurs allocations aux dépenses sociales affectées à l’élimination de la pauvreté. Le Secrétaire général propose, par ailleurs, au Conseil économique et social, d’encourager les gouvernements, les organisations internationales et la société civile, notamment les médias et le secteur privé, à poursuivre leurs contacts et à établir de larges alliances et coalitions en vue de réaliser un consensus tripartite au sein des pays et entre les pays dans l’application des politiques et programmes d’élimination de la pauvreté.

La présentation du Rapport du Secrétaire général sur l’évaluation des progrès réalisés au sein du système des Nations Unies, dans le cadre des conférences d’examen, en ce qui concerne la promotion de l’application et du suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU dans les domaines économique et social et domaines connexes (E/2000/57) dont le Conseil est également saisi a été faite dans notre communiqué de presse du 10 juillet 2000 – ECOSOC/466 -.

Déclarations liminaires

M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de la coordination et de l’appui au Conseil économique et social, présentant les rapports du Secrétaire général, a attiré l’attention du Conseil économique et social sur le fait que le système des Nations Unies a fait beaucoup d’efforts pour répondre à ses directives. La question qu’il faut se poser aujourd’hui, a dit M. Sarbuland, est celle de savoir comment appuyer les efforts nationaux pour réaliser les objectifs internationaux. Le Conseil doit, a insisté M. Sarbuland, passer à l’étape suivante et se concentrer sur un ensemble de mesures pour promouvoir les objectifs internationaux au niveau national.

M. HERMANN HABERMANN, Directeur de la Division des statistiques du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les indicateurs de base pour l’application et le suivi intégrés et coordonnés à tous les niveaux des grandes conférences et des réunions au sommet organisés sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, publié sous la cote E/2000/60. Il a expliqué que le rapport examine les progrès réalisés dans le domaine de la constitution de réseaux et l’échange d’informations et de métadonnées pertinentes; la poursuite de la définition d’indicateurs afin d’évaluer l’application des résultats des conférences et sommets des Nations Unies; l’harmonisation et la rationalisation des indicateurs, l’identification d’un petit nombre d’indicateurs communs; ainsi que la mobilisation de ressources à l’appui des efforts des pays en développement pour accroître leurs capacités en matière de statistiques et la coordination des programmes dans ce domaine.

Pour ce qui est de la constitution de réseaux et l’échange d’informations et de métadonnées pertinentes, M. Habermann a indique que la Division de statistiques a essayé de se réorganiser pour mieux répondre aux besoins identifiés par les Nations Unies. Un site Web a été mis en place pour que les Etats membres puissent analyser ce qui est produit en matière d’indicateurs. Il n’y a pas de solution facile à la question des indicateurs, dont l’élaboration demande du temps et dont la qualité dépend en grande partie des compétences en matière de statistiques du pays concerné. Il importe donc de développer les capacités statistiques au niveau national; les statistiques diffusées par différents organismes au niveau international ne sont pas toujours cohérentes entre elles, ce qui implique une meilleure coordination pour la production et la diffusion d’indicateurs.

Mme YVETTE STEVENS, Coordonnatrice spéciale pour l’Afrique et les pays les moins avancés, a indiqué que d’énormes progrès ont été réalisés dans la coordination des efforts de l’ONU. Grâce aux efforts des coordonnateurs- résidents, on a vu, a dit Mme Stevens, comment l’ONU et les autres partenaires de développement ont pu travailler avec les gouvernements. Les groupes thématiques créés dans le cadre du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement

vont même jusqu’à comprendre des ONG spécialisées dans les domaines dont ils s’occupent. Le processus du Plan-cadre ont eu des efforts différents en fonction des pays, a dit Mme Stevens en affirmant que des efforts pour améliorer la coordination se font à tous les niveaux pour coordonner aux mieux les efforts d’un plus grand nombre d’acteurs.

Débat général

M. ANTONIO RICARDO FERNANDEZ CAVALCANTE (Brésil) a déclaré que la communauté internationale devrait poursuivre activement son soutien au renforcement des capacités nationales en matière d’élaboration de statistiques pour la formulation d’indicateurs de qualité. Le système des Nations unies devrait revoir intégralement les indicateurs utilisés dans ses rapports et ses systèmes d’information afin d’assurer la pleine participation des pays en développement, éviter les double emplois et améliorer la transparence, la pertinence et la fiabilité de ces indicateurs. Enfin, il faudrait renforcer le rôle de point focal de la Commission et de la Division de statistiques en tant que point focal au niveau intergouvernemental et du Secrétariat dans la coordination de l’utilisation coordonnée et intégrée des indicateurs du système des Nations Unies. Le représentant a indiqué que ces réflexions s’inspirent d’une résolution parrainée par le Groupe des 77 qui est actuellement en cours d’élaboration.

M. ALYAKSEI MAZUKHOU (Bélarus) a déclaré que le Bélarus prend très au sérieux les engagements qu’il a pris dans le cadre des conférences et sommets organisés sous l’égide des Nations Unies. Il a salué la qualité des rapports dont le Conseil économique et social était saisi. Il s’est félicité du fait que les rapports fassent état de changements de politiques au sein des organisations internationales et de l’intégration de stratégies sociales dans les programmes de développement. Il convient d’accroître l’aide publique au développement. Il serait problématique de lier trop étroitement l’aide apportée par le FMI et celle que fournissent d’autres institutions. Les démarches novatrices, une fois qu’elles sont adoptées, doivent faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation. L’appui que l’OIT apporte à l’Europe centrale en matière de politique migratoire devrait étendue à d’autres régions. Il est important de mettre l’être humain au centre du développement. Beaucoup de questions soulevées lors des grandes conférences des Nations Unies exigent une coopération étroite entre tous les acteurs du système, a conclu le représentant.

M. DANIEL LE GARGASSON (France), au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est d’abord attardé sur la question des indicateurs pour saluer la poursuite des efforts internationaux visant l’identification d’un jeu d’indicateurs communs qui permettrait à la fois d’améliorer la cohérence des travaux statistiques menés par les diverses institutions multilatérales et de limiter la quantité de données que chaque Etat serait tenu de fournir. Afin de renforcer la coordination des efforts des organisations internationales dans ce domaine, en particulier pour le suivi des grandes conférences, a dit le représentant, le cadre du sous-comité du Comité administratif de coordination sur les activités statistiques devrait être privilégié. La coopération entre le système des Nations Unies et les organisations qui n’en font pas partie, comme l’OCDE, doit également être poursuivie, selon le représentant. L’Union européenne, a-t-il affirmé, est cependant pleinement consciente de la nécessité

d’un renforcement des capacités statistiques dans les pays en développement. Dans ce contexte, la création en novembre 1999 d’une nouvelle structure internationale de partenariat en matière statistique (PARIS 21) est apparue, aux yeux du représentant, comme une excellente nouvelle.

Le représentant s’est ensuite félicité de ce que le Secrétaire général ait pu intégrer dans son rapport sur le suivi du communiqué ministériel de la session de fond de 1999 de l’ECOSOC consacré à la création de l’emploi et à l’autonomisation des femmes, non seulement les développements les plus récents des principales institutions concernées mais également ceux réalisés dans le cadre des examens + 5, notamment Beijing et Copenhague. Dans ce contexte, le représentant a souligné quelques éléments. Il a souhaité que l’objectif de réduction de moitié de la proportion des gens vivant dans l’extrême pauvreté en 2015 soit rappelé par l’ECOSOC. Pour lui, l’ECOSOC doit aussi continuer de superviser la coordination des initiatives visant à éliminer la pauvreté, à assurer le plein emploi et la promotion de l’égalité des sexes. L’objectif d’une meilleure intégration sociale doit être également pris en compte, a insisté le représentant avant de dire que le renforcement de la capacité des systèmes statistiques nationaux est une priorité. Il a toutefois souhaité, à cet égard, que ce renforcement soit accompagné de progrès dans l’élaboration d’indicateurs internationaux permettant une meilleure évaluation des situations et des résultats des plans nationaux de mise en oeuvre. Enfin, le représentant a souhaité que l’invitation lancée par le Conseil à ratifier et appliquer les instruments susceptibles de contribuer à renforcer les moyens d’action pour éliminer la pauvreté s’étende également à l’ensemble des instruments développés par l’Organisation internationale du travail, notamment la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail. Le représentant a conclu en exprimant son attachement au suivi du segment de coordination de l’année dernière, consacré à la mise en oeuvre et au suivi coordonnés des initiatives du système des Nations Unies sur le développement de l’Afrique. Citant les difficultés qui demeurent sur le terrain, le représentant a appelé toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour maximiser l’impact de leurs activités opérationnelles sur le terrain.

Mme LILIAN IJEUKWU ONOH (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé au Conseil économique et social les termes de la résolution pertinente de l’Assemblée générale qui exige que tous les documents dont est saisi un organe délibérant soit publiés dans toutes les langues officielles de l’ONU, six semaines au moins avant leur examen. La publication des documents sur le site Web ne dégage nullement le Secrétariat de sa responsabilité de produire les textes sur un support papier, a dit la représentante avant d’ajouter que les délégations se sont vues obligées de travailler sur “des brouillons en anglais” qui ne sont disponibles que sur le site Web. Au cours de cette session, a-t-elle poursuivi, certaines délégations ont dû refuser d’examiner certaines questions à cause de ces retards. Les capitales ne disposent pas des textes sur lesquels ils doivent travailler et les délégations doivent lire les textes à une vitesse vertigineuse compte tenu de leur parution tardive, a insisté la représentante. Une telle situation, a-t-elle dit, pose la question de la périodicité des sessions du Conseil économique et social. Si nous ne sommes pas capables de traiter de toutes les questions en un mois alors que faire, s’est interrogée la représentante.

M. LE GARGASSON (France), s’est associé pleinement à la déclaration du Nigéria. Il a d’ailleurs soulevé la question de l’interprétation en indiquant que certaines réunions se sont tenues sans interprétation “sans que le Secrétariat ne fournisse de réponses convaincantes”. Une telle situation, a dit le représentant, ne permet pas aux délégations de travailler dans les meilleures conditions.

M. LIU JINGTAO (Chine) a salué les efforts déployés par la Division de statistiques pour mettre en place un site web sur les indicateurs utilisés par les Nations Unies. Le représentant a regretté que le rapport de la Division de statistiques fasse allusion à des indicateurs universellement acceptés sans préciser desquels il s’agit. La Chine a fait objection à certains indicateurs, a- t-il précisé. Il a regretté que la Division n’ait pas reflété les discussions qui ont eu lieu à ce sujet dans le Comité administratif de coordination (CAC). Le représentant a espéré que le prochain rapport donnerait plus de détail sur le débat en matière d’indicateurs. Il s’est dit favorable à ce que les commissions techniques utilisent les programmes d’action des conférences mondiales et des conférences de suivi pour décider des indicateurs qui peuvent être utilisés. Il a ajouté qu’il faut encourager les échanges entre les pays en matière d’indicateurs. La Chine poursuivra sa coopération intensive avec d’autres pays en matière d’indicateurs.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.