LE CONSEIL JUGE INDISPENSABLE LA MAITRISE DES TECHNOLOGIES DES SATELLITES POUR UN MEILLEUR CONTROLE DES CATASTROPHES NATURELLES
Communiqué de Presse
ECOSOC/480
LE CONSEIL JUGE INDISPENSABLE LA MAITRISE DES TECHNOLOGIES DES SATELLITES POUR UN MEILLEUR CONTROLE DES CATASTROPHES NATURELLES
20000719Dans le cadre de son examen des questions liées à laide humanitaire et aux secours en cas de catastrophes naturelles, le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, une réunion-débat. A cette occasion, Mme Catherine Bertini, Modératrice du débat et Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que le nombre des catastrophes naturelles a triplé au cours de la dernière décennie et quelles ont surtout affecté des pays en développement. Les ressources mises à la disposition de lassistance en cas de catastrophes sont insuffisantes par rapport aux besoins et ce, malgré les efforts des donateurs. La raréfaction des ressources, a souligné Mme Bertini, impose donc une meilleure coordination de la part des institutions de secours pour obtenir les meilleures résultats possibles. La capacité propre des populations touchées à faire face aux catastrophes a été affaiblie, a indiqué Mme Bertini, du fait de lexpansion de la pauvreté qui a entraîné, dans certaines régions, un exode massif vers les villes, accentué par laggravation du phénomène de désertification et dappauvrissement des sols causés par les populations pauvres elles-mêmes. Pour Mme Bertini, la vraie solution aux effets des catastrophes serait la création, dans les zones affectées, déconomies solides basées sur des ressources durables.
Citant les éléments saillants du débat, Mme Bertini a relevé que la prévision, latténuation des effets des catastrophes et la planification des interventions de secours sont des éléments plus importants encore que la réaction. A cet égard, la coordination des secours est apparue comme une donnée essentielle qui doit impliquer les gouvernements, les différents intervenants du système des Nations Unies, les ONG et les autres entités internationales. La nécessité de disposer rapidement de ressources financières a également été soulignée; le financement devant se poursuivre au-delà des besoins immédiats pour pouvoir soutenir la phase de reconstruction et de relèvement voire le processus continu de préparation aux catastrophes. Au cours du débat, limportance des technologies nouvelles telles que la télédétection et le système de positionnement par satellite (GPS) a été mis en exergue. Des informations essentielles portant notamment sur les variations climatiques, les risques tectoniques et les fluctuations des débits fluviaux sont autant de données que chaque pays concerné devrait être en mesure de collecter et danalyser. Partant, le développement préalable des institutions nationales et la formation des ressources humaines ont été déclarés prioritaires. Les catastrophes naturelles frappant souvent des régions entières, la coopération et la coordination régionales ont été estimées comme indispensables.
Ont pris part au débat avec les délégations, les Coordonnateurs-Résidents du Mozambique de la Turquie et du Venezuela et les représentants du Bureau des affaires extra-atmosphériques, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
Le Conseil poursuivra ses travaux demain jeudi 20 juillet à 10 heures.
DEBAT CONSACRE AUX ACTIVITES HUMANITAIRES
Assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe
Réunion-débat consacrée aux catastrophes naturelles
M. EMMANUEL DIERCKX DE CASTERLE, Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Mozambique, a dit que 500 000 personnes continuent de dépendre de lassistance internationale dans ce pays. Les technologies ont joué un rôle important dans les opérations daide au Mozambique. Le PNUD a équipé le Centre de gestion des catastrophes dappareils modernes, dont des scanners, pour faciliter la conduite de ces opérations. Laccessibilité des populations à aider est un problème majeur dans les zones de catastrophes. Il est difficile didentifier les zones dintervention pendant des catastrophes dues à des inondations, et seules les technologies modernes permettent la prévision de ces catastrophes. 60 aéronefs à voilure fixes et des hélicoptères ont été employés en vue de fournir aux personnes et groupes isolés par les inondations les secours donc elles avaient besoin, et cela a été rendu possible par lusage dimages-satellites. Lopération de secours au Mozambique, qui a coûté 160 millions de dollars, a été lune de plus coûteuses jamais menées. Il se pose cependant en particulier le problème des ressources humaines qui si elles étaient disponibles permettrait de faire un usage plus répandu des technologies modernes. La radio, en particulier, demeure un moyen fondamental dinformation en Afrique. De postes de radio sans piles et automatiquement rechargeables ont été largement employés au Mozambique, et ont permis de mieux conduire les opérations de secours.
Nous appuyons la proposition du Bureau de la coordination des affaires humanitaires en vue de mieux employer les technologies modernes. Nous pouvons à cet égard renforcer les capacités en Afrique australe, où les technologies ont déjà aidé à sauver de nombreuses vies humaines.
M. ALFREDO WITSCHI-CESTARI, Coordonnateur-Résident des Nations Unies pour la Turquie, a indiqué que la zone touchée par les tremblements de terre en Turquie représente 37% du PNB et 35% de la population turque, alors que lépicentre ne représente que 10% du PNB. Toutefois, la catastrophe a eu ceci de grave que la zone directement touchée est aussi le centre principal de la rechercher universitaire en Turquie qui est au même niveau technique que les pays européens. Partant, il a été difficile davoir une perception claire de lampleur des dégâts puisque ce sont les moyens de communications et la logistique qui ont été touchés les premiers. La nécessité dactualiser la capacité de la Turquie à faire face aux catastrophes est donc devenue très vite évidente. Pendant les dernières catastrophes, le Cabinet du Premier Ministre, constituant la cellule de crise, a travaillé avec les forces armées, la société du Croissant-Rouge, les gouverneurs régionaux et des acteurs comme les municipalités, les centres de recherche, les ONG, la communauté internationale et le secteur privé. Chaque acteur disposait de ses propres moyens de communication et de logistique et il a été très difficile dassurer leur coordination. Cest là, a dit le Coordonnateur-Résident que la qualité du système de communications est absolument essentielle. La structure mise en place entre les directions générales pour la préparation aux catastrophes avait le défaut de ne pas relier les directions par le système normal de communications entre les ministères, en laissant à lécart les centres de recherche. Il a donc fallu prévoir un système pour assurer la communication entre les directions et les centres de recherche qui seuls peuvent évaluer le degré des dommages causés. Dans un pays comme la Turquie, le savoir-faire et les institutions existent. Ce qui manque cest le lien entre les différentes entités pour mettre linformation au service du processus de prises de décision. La Turquie sefforce dactualiser sa capacité dintervention, de suivi, datténuation des effets des catastrophes. A cet égard, la Banque mondiale a adopté un programme de secours durgence en cas de tremblements de terre dans la région de Marmara pour renforcer la capacité du pays à faire face à ce type de catastrophes. Lutilisation de la technologie pour prévenir les catastrophes, sy préparer et y réagir existent. Ce quil faut, cest actualiser constamment le système, a insisté le Coordonnateur-Résident.
M. RICARDO TICHAUER, Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Venezuela, a dit que le phénomène météorologique de la Niña avait entraîné lan dernier des chutes de pluie abondantes qui ont provoqué des glissements de terrain qui ont ensuite fait de nombreuses victimes. Dans lintérieur du pays, un des plus grands barrages de retenue deau du pays sest effondré, inondant des zones sensibles, et notamment des zones économiques où étaient stockés des produits chimiques et phytosanitaires. Lintervention de larmée auprès des sauveteurs a permis dobtenir rapidement des résultats appréciables, grâce aussi au soutien rapide des Nations Unies. La catastrophe a causé des pertes économiques de lordre de 2,5 milliards de dollars pour le pays. La communauté internationale a rapidement réagi pour venir en aide au gouvernement du Venezuela, un pays qui habituellement, ne fait pas partie des bénéficiaires daide humanitaire internationale. De bons relais dinformation ont permis de tenir les donateurs au courant des besoins de la population sinistrée, et le Bureau du Coordonnateur des secours durgence a régulièrement été informé des besoins et des mesures souhaitables à prendre pour pallier les conséquences de la catastrophe.
Nous avons eu à utiliser une méthodologie déjà énoncée par les organes économiques régionaux dAmérique latine et des Caraïbes, la catastrophe qui frappait le Venezuela nétant pas la première du genre dans la région. Une documentation a été mise au point sur tous les aspects des secours à apporter par divers organismes, dont la Commission économique pour lAmérique latine et les Caraïbes (CEPALC), le Programme de lONU pour lenvironnement (PNUE), lUNESCO, la FAO et bien dautres, qui ont aussi par la suite contribué à la mobilisation de laide durgence. La coopération bilatérale a également été mise à contribution dans les opérations de secours au Venezuela, auxquels les ONG ont aussi beaucoup participé.
M. SERGIO CAMACHO, Expert des applications spatiales du Bureau des affaires de lespace extra atmosphérique, a indiqué quune des choses qui la le plus frappé lors des catastrophes, cest que tous les efforts sont concentrés sur les secours durgence. La gestion des catastrophes, a-t-il dit, inclut dautres éléments, comme latténuation des conséquences des catastrophes, lalerte rapide et le relèvement. La gestion des catastrophes exige une planification et une mise en uvre en fonction des ressources mises à disposition, a dabord reconnu lexpert en citant les acteurs qui doivent être impliqués dans cette gestion: les gouvernements, les ONG et les entités internationales. Dans le cadre des efforts datténuation, a poursuivi lexpert, les images satellites sont utiles dans le sens où elles peuvent faciliter lélaboration de cartes permettant dévaluation les risques et la prise de décisions concernant, par exemple, lutilisation des terres. Les observations météorologiques permettent, pour leur part, de prévoir et datténuer les effets des catastrophes tout comme les systèmes danalyse sismiques qui permettent de mesurer les mouvements de la terre. Sagissant de lalerte rapide, lexpert a indiqué que les données terrestres et les données météorologiques collectées par satellite peuvent aider les responsables à prévoir les risques dinondations ou de glissement de terrain. En ce qui concerne les efforts de relèvement, les cartes satellites peuvent faciliter aussi la distribution des biens humanitaires. Toutefois, en matière dutilisation des technologies spatiales, la planification est importante. Les décideurs doivent savoir le type dinformations disponibles et à qui elles doivent être destinées. Les décisions inappropriées qui ont été prises au Mozambique sexpliquent par le fait que les informations sur les niveaux deau nétaient pas disponibles alors que lon naurait pu utiliser des satellites qui peuvent voir à travers les nuages.
M. PABLO RICALDE, Conseiller principal pour les systèmes dinformation au Programme alimentaire mondial (PAM), a dit que le PAM était conscient de la nécessité de mener des actions préventives pour assurer la sécurité alimentaire dans les zones menacées par des catastrophes naturelles. Il a dit que le PAM avait fait usage des technologies de linformation et dautres technologies modernes au Mozambique pour faire des évaluations sur les capacités de production alimentaire du pays au moment des inondations. Les prévisions météorologiques nous ont permis de prévoir certains des phénomènes qui se sont produits au Mozambique, et nous avons travaillé en proche collaboration à cet égard avec le gouvernement. Mais les signaux dalarme que nous avons lancés nont cependant pas suffi à mobiliser à temps laide de la communauté internationale.
LAfrique du Sud a assisté le Mozambique, notamment par lenvoi dhélicoptères, dont le PAM a contribué à assurer les opérations. Le PAM a essayé dutiliser tous les systèmes dinformation disponibles dans le pays et dans la région. Nous tenons à dire que les technologies ont besoin dêtre comprises et acceptées, si on veut en obtenir des résultats probants, et nous proposons que soient créés des centres régionaux qui les rendraient plus accessibles aux gens et les feraient mieux comprendre. Les systèmes dinformation doivent fonctionner dans un environnement intégré, au sein duquel les procédures et les actions menées par les personnels sont coordonnées.
M. ANDREW MASKREY, Membre de la Division de la réponse durgence du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a estimé que lexpérience en matière de catastrophes naturelles a montré la vaste gamme des technologies qui est maintenant disponible et qui comprend notamment la télédétection ou les technologies de linformation qui permettent un suivi plus efficace des situations durgence. Toutefois, a dit le représentant, lexpérience encourage aussi à une certaine prudence dans le sens où ses technologies nont pas forcément lappui des institutions nationales et quelles ne correspondent pas toujours aux capacités réelles des pays où ces catastrophes surviennent. Les informations recueillies, par exemple, grâce à la télédétection doivent dabord, pour être utiles, être complétées par des informations supplémentaires portant notamment sur les risques et la vulnérabilité des pays. Si nous savons quEl Nino sapprête à frapper, a dit le représentant, linformation ne sera utile pour les décideurs que sils connaissent les incidences de ce phénomène sur une zone spécifique pour quils puissent ainsi en atténuer les effets. Or aujourdhui, les informations sont souvent disparates, détenues par une multitude dinstitutions et présentées sous des formats peu utilisables. Partant, la coordination institutionnelle est capitale et dans ce cadre, il faut faire en sorte que linformation parvienne aux premiers concernés, à savoir les décideurs et les populations. Cela exige, a souligné le représentant du PNUD, quun travail effectif soit fait dans le domaine du renforcement des capacités nationales pour faire quun pays puisse traduire les informations mises à sa disposition. Les pays concernés ont également besoin, a estimé le représentant, de données précises sur la périodicité des catastrophes naturelles. Il faut donc mettre en place des systèmes dalerte précoce tout en évitant de créer des mouvements de panique sensuive. Il est vrai que donner une alerte rapide dans une zone menacée ne suffit pas si cet effort nest pas immédiatement suivi defforts dexplications sur la marche à suivre. Les projets de technologie semblent parfaits quand ils sont mis en place mais les échecs ne manquent de suivre quand on tient pas compte de la capacité des pays à entretenir le matériel. Pour cela, il faut des ressources financières et des ressources humaines qualifiées, a insisté le représentant en soulignant quune chaîne dinformations complexes peut se casser si lenvironnement institutionnel nest pas présent. Les programmes de renforcement des capacités nationales méritent donc une attention particulière.
Le représentant du Mozambique a pris la parole pour exprimer la gratitude de son pays à lECOSOC pour lorganisation de ce débat sur les catastrophes naturelles. Le Mozambique continue de souffrir des effets de la catastrophe qui la frappé a-t-il dit, et nous espérons que ce débat pourra contribuer à un meilleur suivi des programmes daide en cours dans notre pays et souhaitons un renforcement notable des capacités humaines et des ressources financières, en vue daccélérer les secours en cas de catastrophe dans lavenir. Le représentant de la Finlande est intervenu sur la question des télécommunications durgence au sujet desquelles a été signée une Convention internationale de lUnion internationale des télécommunications. Le délégué a invité tous les pays à ratifier rapidement ce texte, aucune intervention humanitaire ne pouvant aujourdhui être déployée sans un bon usage des télécommunications. Il a ensuite demandé combien de pays lavait déjà signé ou ratifié.
A son tour, le représentant de lEquateur a souligné que les catastrophes, bien quuniverselles, étaient cependant beaucoup plus ressenties dans les pays en développement, dont les structures, notamment économiques, sont plus vulnérables. La participation de lONU aux secours durgence est ancienne et deux démarches leur ont souvent été appliquées, lune préconisant une action de reconstruction daprès catastrophe et lautre, relevant essentiellement des affaires humanitaires, veille aux secours immédiats. Ne faudrait-il pas veiller à maintenir la complémentarité de ces deux approches? a-t-il demandé.
Le représentant de lItalie a estimé que la table ronde devait éclaircir les mesures à mettre en uvre avant et après les catastrophes. On avait parlé au Mozambique des dispositions régionales prises par les Etats dAfrique australe en matière de communications. Pourrait-on profiter de lexpérience vécue au Mozambique pour faciliter les interventions lors de futures catastrophes naturelles? Intervenant à sa suite, la délégation de lAutriche a estimé que les expériences acquises dans les différentes parties du monde au cours des années 90 en matière de secours devaient permettre de faciliter lorganisation des secours dans lavenir. Mais, a demandé la déléguée de lAutriche, pourrait-on nous dire quels sont les obstacles qui se posent de façon concrète à lusage des technologies modernes en matière de prévention des accidents et de facilitation des secours? Le représentant de la Turquie a demandé des informations sur les
programmes daide aux personnes victimes de traumatismes psychologiques dus aux catastrophes. Puis le représentant du Venezuela a pris la parole pour dire que la période de reconstruction avait commencé dans son pays après la catastrophe de lannée dernière, le principal défi étant de rassurer la population sur son avenir.
A son tour, le représentant de lOrganisation mondiale de la santé (OMS) a souligné que la question du secours durgence en cas de catastrophes naturelles est dabord une question de santé puisquil sagit de sauver des vies. Le secteur de la santé a dit le représentant, dépend, lui aussi, des nouvelles technologies. Il a donc insisté sur la nécessité de développer, dans les pays à risque, un environnement institutionnel susceptible dintégrer ces nouvelles technologies et, en cela, le renforcement des capacités nationales est tout aussi importante. Le représentant de lOMS a également relevé un paradoxe dans la situation actuelle où lon voit des ressources considérables être acheminées pour les secours durgence alors que les fonds demeurent insuffisants pour financer les pays à renforcer leur système dalerte rapide et datténuation des effets des catastrophes. Répondant à cette série de questions, le représentant de lUnion internationale des télécommunications (UIT) sest adressé à la Finlande pour dire quà ce jour, 47 Etats Membres ont signé la Convention internationale et que sur ces pays, seuls trois lont ratifié alors que le Traité ne peut entrer en vigueur quaprès 30 ratifications. Le Traité est ouvert à la signature jusquen 21 juin 2003, a rappelé le représentant de lUIT en encourageant laccélération des procédures de ratifications. Pour sa part, le Coordonnateur-Résident pour le Venezuela a affirmé que lélément clé du programme au Venezuela est la question de lutilisation des terres. Réagissant, par ailleurs, à la question de lAutriche sur ce quil est possible de faire pour améliorer lutilisation des nouvelles technologies, il a dabord jugé essentiel de déterminer le niveau des ressources humaines et de lenvironnement institutionnel du pays. Au Venezuela, a-t-il indiqué, le système de gestion de la coopération, qui comprend notamment le système de gestion des approvisionnements, est un service du Ministère des affaires étrangères qui a été mis au point par de jeunes experts. En conséquence, pour une meilleure utilisation des technologies, la coopération Sud-Sud est importante. A son tour, le Coordonnateur-Résident pour la Turquie a indiqué quen ce qui concerne la Turquie, laide psychologique est une priorité de lassistance générale fournie aux individus. LUNICEF, a-t-il indiqué, est intervenue directement auprès des ONG et des autorités locales pour lancer un programme destiné aux enfants traumatisés. Le PNUD et la Banque mondiale déploient les mêmes efforts auprès des adultes. Il sagit là dune question très complexe qui exige un exercice de longue haleine fondé sur une démarche globale, a dit le Coordonnateur-Résident en annonçant que des programmes de formation dans le domaine de la santé mis en place avec lOMS viseront notamment à développer le secteur de lassistance psychologique au sein du Ministère de la santé. Le Coordonnateur-Résident pour le Mozambique a lui estimé quau Mozambique la préparation aux catastrophes est à lavant-garde des efforts. Des efforts sont notamment déployés pour retirer les populations des zones menacées ou pour créer, un institut pour la gestion des calamités. Dans lavenir immédiat, une évaluation sera publiée pour tirer des enseignements pertinents de lexpérience. En ce qui concerne lintégration régionale, le Coordonnateur a rappelé quune réunion de la Communauté pour le développement de lAfrique australe (SADC) sest tenue pour coordonner les efforts en matière de catastrophes; coordination rendue nécessaire sur le fait que les fleuves qui ont provoqué les inondations au Mozambique ont leur source dans dautres pays de la région. Le Coordonnateur-Résident a, par ailleurs, indiqué que le Bureau de la Coordination des secours durgence des Nations Unies est en train de mener une réflexion sur lintégration régionale avec lespoir que la création dun institut régional pour la préparation et latténuation des effets des catastrophes aidera dans ce sens.
Prenant également la parole, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que des efforts importants sont faits en matière de coordination comme latteste les cas du Kosovo, du Mozambique ou du Timor oriental. Il est vrai que des efforts complémentaires sont nécessaires pour mieux planifier et distribuer les informations, a reconnu le représentant en soulignant que les institutions ont besoin, dans ce cadre, dune plus grande coordination régionale. Il est essentiel, a-t-il dit, que les différentes unités maintiennent des bases de données harmonisées. Le représentant du PNUD a insisté sur le fait quil faut dabord améliorer les processus de prise de décisions et les systèmes de préparation face aux catastrophes naturelles pour éviter davoir de plus en plus dinformations tout en ayant pas les moyens de les utiliser. Il faut donc investir dans lenvironnement des institutions nationales, du renforcement des capacités et aider aussi les pays à décider de quel type de technologies est le plus approprié pour eux. Le représentant du Bureau des affaires extra- atmosphériques a conclu en indiquant que les 61 membres du comité de lespace extra-atmosphérique ont décidé de chargé le sous-comité technique de réfléchir à un système mondial pour la gestion des catastrophes qui utiliserait tout le potentiel du satellite. Ce travail implique linstauration dune coordination efficace entre les différentes entités actives en la matière. Le sous-comité doit donc réfléchir à la manière de coordonner les efforts entrepris et de diffuser les informations là où elles sont le plus nécessaires. La coordination, a conclu lorateur doit aussi, concerné les efforts de renforcement des capacités nationales.
Reprenant le cycle des questions aux représentants des fonds et programmes de lONU, le représentant des Etats-Unis a apprécié que les institutions locales des pays bénéficiaires de secours aient été perçues comme relais indispensables à un meilleur usage des technologies modernes dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles. Il faut cependant privilégier lemploi doutils dont lusage peut être repris et absorbé par les populations locales, a-t-il dit. Lexpérience de terrain de ceux qui gèrent les secours aux catastrophes est inestimable, a ajouté le délégué qui a informé le Conseil que le Vice-Président des Etats-Unis avait lancé le fonctionnement du Réseau mondial dinformation sur les catastrophes naturelles, outil dont la Turquie a fait usage pour mobiliser les secours lors des tremblements de terre qui se produits sur son territoire. Il serait utile que lECOSOC fasse connaître cet outil que les Etats-Unis mettent à la disposition de tous les Etats Membres.
Le représentant de la Colombie a fait remarquer que les actions humaines sont souvent responsables de certaines catastrophes. Il faudrait penser à atténuer les facteurs qui rendent les pays vulnérables aux catastrophes. On pourrait alors les traiter dans le cadre dun cycle dévènements qui sont parties à leur déclenchement. On pourrait, en adoptant cette démarche, réduire les risques qui mènent à une catastrophe. La prévention des risques permettrait de réduire la probabilité dune catastrophe. Lexemple du concept de la durabilité dans le domaine du développement, montre quelle dépend de plusieurs facteurs.
Comment pourrait-on appliquer ce constat à la lutte contre les catastrophes? Le représentant de lEquateur a rappelé la décision de lAssemblée de consacrer une décennie à la lutte contre les catastrophes. Comment la prévention décidée aux Nations Unies, et qui sinscrit dans le cadre du développement durable peut-elle se concilier à la prévention par la technologie?
Le représentant de lOrganisation internationale du travail a demandé quelles étaient les façons concrètes par les quelles lusage des technologies pouvait aider à prévenir les conséquences néfastes des catastrophes? Faudrait-il privilégier leur usage avant les catastrophes ou alors au cours de la période de construction? Le représentant du Bélarus a jugé productive la discussion menée par lECOSOC pour les pays soumis à des anomalies météorologiques naturelles. Un aspect important de la coopération pourrait se traduire par la mise en uvre de mesures nationales et régionales sur toutes les questions dont il est discuté ici. Quand pourra-t-on, dautre part, recevoir en langue russe le texte de la Convention sur les communications durgence en cas de catastrophe, ce qui nous permettrait de la transmettre rapidement à nos Parlements pour étude et ratification, a demandé le représentant?
Le représentant du Burkina Faso a déclaré que son pays avait mis en place un plan national de secours durgence contre les catastrophes. Il faudrait, a t-il dit, mettre en place des mesures de prévention. Dans ce cadre, un atelier régional des pays de lAfrique de lOuest sest tenu, au cours duquel on est arrivé à la conclusion que les moyens dinformation devaient être promus et que la circulation de linformation devait être facilitée entre populations et pays de la sous- région. Les sécheresses des années 70 ont montré limportance des prévisions météorologiques. Concernant les mécanismes, il faudrait les établir et les étendre au niveau sous-régional, et à ce sujet les pays de cette région auraient besoin daide pour la mise en place de mécanismes de renforcement des prévisions. Le représentant des Etats-Unis a repris la parole pour dire que concernant la question de latténuation des effets des catastrophes, il était difficile dévaluer les engagements financiers qui devaient lui être consacrés. Nous avons utilisé pour la première fois des satellites gouvernementaux et privés pour surveiller des feux de forêts dans lOuest en vue de faire des prévisions sur leurs destructions potentielles et savoir quelles sommes devaient être prévues pour la réhabilitation des zones affectées. En utilisant les technologies et les méthodologies modernes, on peut aussi faire des projections sur la croissance démographique et conseiller les populations sur les risques existant sur leurs lieux dhabitat. La FEMA, agence fédérale de lutte contre les effets des catastrophes naturelles tiendra bientôt une conférence sur ce sujet dans la ville de San Diego et une autre conférence, consacrée pour sa part aux technologies, se tiendra à Hawaï. LAustralie organisera, pour sa part, une rencontre au mois de mars 2001 un séminaire sur le même thème.
Le représentant de la Chine a exprimé son soutien à laide apportée par lONU aux pays sinistrés par des catastrophes lors de lannée écoulée et en ce début dannée. Lalerte précoce et la prévention sont deux mesures essentielles à prendre, a dit le représentant, mais il faudrait veiller à donner aux pays eux- mêmes, les moyens de la prévision. Le renforcement des capacités nationales permettrait de leur donner les moyens de se prendre eux-mêmes en charge. Ensuite, il faudrait analyser les causes des catastrophes et sy attaquer. La prévention sera à ce prix. Le représentant de lAfrique du Sud a exprimé son soutien au renforcement des capacités nationales et à lusage des technologies. Lélan en ce sens nous incite à mettre en valeur les capacités de notre région en la matière, a-t-il dit. Lincidence croissante des catastrophes a amené lONU à mettre en place un système dintervention durgence et comme la dit le représentant du Mozambique, nous sommes heureux des secours qui ont été fournis à notre région récemment frappée. Nous sommes en faveur dune démarche intégrée et coordonnée par les Nations Unies. La création dune unité chargée de la question des secours en cas de catastrophes aurait cependant pu servir de centre de coordination, au sein du Secrétariat, des secours apportées aux zones affectées, et nous espérons que la mise en uvre des nouveaux accords de mise en uvre des activités politiques par le PNUD, malgré les retards et les problèmes de personnels qui ont rendu méfiants les bailleurs de fonds, sera possible, les pays en développement victimes de catastrophes étant les principales victimes de la situation de blocage actuelle. Nous espérons que les débats de la prochaine Assemblée générale permettront de débloquer rapidement cette situation.
Répondant à cette dernière série de question, le représentant de lUIT a indiqué au Bélarus que le texte de la Convention nest disponible que dans les trois grandes langues de travail de lUnion, a savoir langlais, le français et lespagnol; le règlement intérieur de lUIT prévoyant que les traductions en arabe, en russe et en chinois doivent être prises en charge par les pays concernés eux-mêmes. Répondant à lAfrique du Sud, le représentant du Bureau de la Coordination des secours durgence des Nations Unies, a reconnu que le suivi de la résolution pertinente de lAssemblée générale a été plus lent que prévu. Léquipe spéciale sest réunie, elle progresse et il lui sera demandé de répondre à linvitation de certaines délégations de tenir une réunion dinformation. Mais ce qui est demandé par la résolution est un programme qui exige la participation de différentes institutions. Le représentant a également évoqué laspect réponse aux catastrophes naturelles en indiquant quen la matière chaque minute qui passe est une minute qui compte. Il faut donc que les ressources soient immédiatement disponibles pour pouvoir évaluer les besoins et les dégâts le plus rapidement possible. En cela, les ressources humaines sont tout aussi vitales que la technologie elle-même. Le représentant a également indiqué quun projet sur les télécommunications à fournir sur le terrain est en cours détudes.
Le représentant du PNUD a lui appuyé les propos de la Colombie et du Burkina Fasso. Il a ainsi appuyé la mise en place de dispositions sous-régionales qui permettraient le partage des méthodologies, des approches et des technologies.