LES INSTITUTIONS DE L'ONU RENDENT COMPTE DE LA COORDINATION DE LEURS EFFORTS POUR APPUYER LES PLANS DE DEVELOPPEMENT DE LA BOLIVIE, DU GHANA ET DE MADAGASCAR
Communiqué de Presse
ECOSOC/471
LES INSTITUTIONS DE LONU RENDENT COMPTE DE LA COORDINATION DE LEURS EFFORTS POUR APPUYER LES PLANS DE DEVELOPPEMENT DE LA BOLIVIE, DU GHANA ET DE MADAGASCAR
20000712Dans le cadre de son examen de la coordination des politiques et des activités des institutions spécialisées et aux autres organisations des Nations Unies, le Conseil économique et social a organisé, cet après-midi, deux tables rondes sur le thème "Exemples de soutien intégré des équipes des pays des Nations Unies dans lapplication des objectifs des conférences". La première table ronde portant sur particulièrement sur la collaboration dans le domaine du contrôle des drogues en Bolivie, le Conseil économique et social a entendu le Vice-Ministre du développement alternatif expliquer la mise en oeuvre du Programme de développement alternatif et du Plan dignité lancés par son Gouvernement. A la suite de son exposé, le représentant du Programme international des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et celui de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) ont fait part des efforts de coordination du système des Nations Unies en appui à la mise en oeuvre du Programme et du Plan boliviens.
La Bolivie, a expliqué le représentant de la PNUCID sest fixé pour objectif déliminer la totalité des cultures de la coca dici décembre 2001. A ce jour, le pays est parvenu à une réduction de 80% grâce aux corrections par le Plan dignité au Plan de développement alternatif. Le succès de cette stratégie a conduit le représentant a demandé des fonds et une assistance technique pour faire aux demandes croissantes des exploitants qui veulent participer au développement alternatif. Le Programme du PNUCID porte en effet sur quatre domaines prioritaires, à savoir le développement alternatif; le développement des institutions de lutte contre la drogue; la prévention de labus des drogues; et la communication sociale. Pour ce faire, le PNUCID renforce la coopération régionale et la coordination avec le Gouvernement et les autres institutions des Nations Unies.
Dans le cadre de la deuxième table ronde, le Ministre de la planification, de la coopération économique régionale et de lintégration a donné un aperçu du programme de développement de son pays, dit Vision 2020. Ce programme, a-t-il expliqué, a pour objectif de réduire la pauvreté et de faire du Ghana un pays à revenu intermédiaire dici 2020. Le Coordonnateur-Résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les représentants du PNUD, de lOMS et de lUNESCO ont expliqué les efforts coordonnés du système des Nations Unies en appui à la mise en oeuvre du programme de lutte contre la pauvreté en soulignant que les défis sont de réduire les inégalités entre les régions et entre les sexes.
Le programme de développement de Madagascar a lui été décrit par le Directeur de Cabinet du Premier Ministre malgache qui a indiqué que ce programme tourne autour de laxe de léducation pour tous. Les Représentants du PNUD et du FNUAP ont fait part des efforts de coordination en ce qui concerne la mise en oeuvre de programme. Tous les intervenants ont mis laccent sur limportance de la collaboration avec les gouvernements, les organisations internationales, les banques de développement, le secteur privé et la société civile.
Le Conseil économique et social reprendra ses travaux demain, jeudi 14 juillet à 10 heures, pour commencer lexamen des activités opérationnelles du système des Nations Unies aux fins de la coopération internationale pour le développement.
EXEMPLES DE SOUTIEN INTEGRE ET COORDONNE DES EQUIPES DE PAYS DES NATIONS UNIES DANS LAPPLICATION DES OBJECTIFS DES CONFERENCES
Première table ronde sur la Bolivie et la collaboration dans le domaine du contrôle des drogues dans le cadre du suivi intégré des conférences
M. WALDO ADAN TELLERIA POLO, Vice-Ministre du développement alternatif de la Bolivie, a rappelé que son pays est voisin du Pérou, qui produit des feuilles de coca, et de quatre autres pays impliqués dans le trafic et la production dingrédients entrant dans la production de la cocaïne. Il a signalé lexistence de zones de culture de feuille de coca à La Paz et à Cochabamba. Le Vice-Ministre a également déclaré que la Bolivie reconnaît lexistence dune production légale de cocaïne, principalement dans la zone de La Paz. Il y a une zone plus importante de cultures illicites à Cochabamba, a-t-il ajouté.
M. Polo a déclaré que laugmentation de la demande internationale a provoqué une multiplication des champs de coca à partir du milieu des années 70. En 1989, 52 000 hectares étaient consacrés à la culture de la coca et ces cultures avaient un impact sur léconomie. Les exportations de cocaïne représentent 87,3% des exportations licites. A peine 1% des revenus générés par la cocaïne est dorigine légale; 22% vont aux trafiquants de stupéfiants et les revendeurs internationaux se distribuent le reste de ces sommes.
En 1987, la Bolivie a adopté une loi sur le régime de la coca et des substances contrôlées. Cette loi définit la production licite et illicite et reconnaît que les producteurs doivent réduire volontairement la croissance de ces cultures. La loi stipule également que les compensations en échange de labandon de ces cultures doivent se faire sous la forme despèces et que léradication doit se faire manuellement et non pas en utilisant des produits chimiques. Le développement alternatif est lune des manières de réduire les retombées économiques de léradication. En 1997, les compensations versées aux agriculteurs allaient de 350 à 2 500 dollars par hectare. Avec ces sommes compensatoires, les paysans ont cultivé de nouveaux champs de coca en face des anciens, ce qui a abouti à une augmentation du nombre dhectares cultivés.
Ce phénomène a provoqué une perte de confiance de la communauté internationale, une baisse des niveaux dassistance financière et la réprobation du Gouvernement des Etats-Unis. A cette époque, il y avait en Bolivie des problèmes internes à des institutions démocratique et liés à lélection de producteurs de coca. Dans la lutte nationale contre la culture de la coca, les producteurs étaient considérés comme des victimes du Gouvernement, a regretté le représentant.
En 1997, un nouveau Gouvernement a mis en place un plan visant à sortir la Bolivie du cercle vicieux de la coca, avec la participation de lensemble de la société civile. Selon ce plan, les agriculteurs reçoivent la possibilité dappliquer des programmes de développement alternatif en échange de labandon de la culture de la coca. Cette démarche a permis de réduire la productivité de coca de 130 à 70 tonnes. En 1999, 21 800 hectares servaient à la culture de la coca et les cultures licites avaient augmenté de 100%.
Le Vice-Ministre sest félicité du fait que la Bolivie ait réduit de 80% les cultures illicites et ainsi retrouvé sa crédibilité au niveau international. En outre, la population sest mise à soutenir la mise en oeuvre du plan et a compris que les stupéfiants représentaient un problème pour tous les Boliviens et non pas pour les seuls toxicomanes. Les producteurs de stupéfiants ont également admis le caractère illicite de la culture de coca.
Le Vice-Ministre a souligné la nécessité délargir ce plan. Il a estimé que la production de coca doit être réduite à zéro pour cent, ainsi que les exportations illicites. Selon lui, le développement alternatif est un outil utile mais dont la mise en oeuvre est lente et requiert une augmentation des financements.
A son tour, M. EDUARD RENE BASTIAANS, Représentant du Programme international des Nations Unies pour le contrôle des drogues en Bolivie (PNUCID) a dabord souhaité mettre laccent sur plusieurs éléments qui ont été mentionnés par lorateur précédent. Il a rappelé que la Bolivie a adopté une stratégie très ambitieuse de lutte contre la drogue qui comprend des buts et un calendrier comme lélimination dici décembre 2001, de toutes les cultures de coca. Cette stratégie, a expliqué M. Bastiaans, sinscrit dans le programme global de développement économique et social. Il a souligné que la Bolivie a adopté cette stratégie au début du mandat dun nouveau gouvernement qui a approuvé le Plan dignité en 1997, quatre mois seulement après sa prise de fonctions. Enfin, la stratégie est le fruit dun dialogue national qui aboutit à un consensus sur le fait que la culture de coca nuit au développement à long terme du pays et à son image sur la scène internationale. M. Bastiaans a poursuivi en mentionnant linterdépendance nécessaire entre les différents éléments de la stratégie bolivienne. Le pays a ainsi assorti son programme délimination de la coca très efficace à un programme de réinsertion et à un plan de renforcement de lapplication des lois. Partant, le pays a réussi à réduire la culture illicite de la coca de plus de 80% et il sagit là dun fait historique, a estimé M. Bastiaans.
Les efforts de développement alternatif déployés par le pays nont pas permis daboutir avant 1997, à une réduction nette de la culture de la coca. Cest la raison pour laquelle le Plan dignité a été introduit pour apporter des mesures correctives. Aujourdhui, on voit une augmentation considérable de cultures alternatives, sest réjoui M. Bastiaans en mettant laccent sur le nombre croissant dexploitants qui participent au développement alternatif. Il a avoué que, pour le moment, lon nest pas en mesure de faire face à cette demande en demandant des fonds et une assistance technique. Pour les années à venir, M. Bastiaans a estimé que la priorité sera de toucher les fermiers qui ne participent pas encore aux programmes de développement alternatif. Il sera aussi question, a-t-il dit, dexaminer la durabilité des programmes en cours; la solution étant peut-être dincorporer les programmes de développement alternatif aux plans de développement rural. De plus, a ajouté M. Bastiaans, la Bolivie fait face à dautres défis qui exigeront beaucoup de temps comme laugmentation de labus des drogues parmi les jeunes. Un programme de prévention a commencé mais il faudra du temps avant que ces programmes ne portent leurs fruits. Le pays a, en outre, besoin de meilleures stratégies de contrôle de blanchiment dargent et dun programme de règlement des différends pour maintenir la paix sociale dans les zones qui ont délaissé la culture de coca et pour faire face aux derniers irréductibles de la culture de coca.
Passant aux activités du PNUCID, M. Bastiaans a indiqué qen 1997, le Programme a mis au point son programme de coopération pour appuyer le Plan dignité. Dans ce cadre, quatre domaines prioritaires ont été fixés, à savoir le développement alternatif avec un accent particulier sur le secteur agro-forêt et les programmes de formations professionnelles dans le secteur non agricole; le développement des institutions de lutte contre la drogue; la prévention de labus des drogues avec un accent particulier sur les jeunes; et la communication sociale avec un accent particulier sur la nécessité de continuer à informer la population et la communauté internationale de ce qui se fait. La stratégie du PNUCID en Bolivie est conforme à son mandat qui concerne aussi bien la réduction de la demande que celle de loffre et à la Déclaration politique adoptée lors de la session extraordinaire de lAssemblée générale sur la lutte contre les drogues. Lidée est de faire que tous les projets visent la réalisation des buts stratégiques de développement comme lélimination de la pauvreté. Enfin, a ajouté M. Bastiaans, le PNUCID recherche une coopération régionale pour compléter les efforts nationaux. Il a ainsi un memorandum daccord avec lArgentine, la Bolivie, le Chili et lUruguay.
Parlant des efforts de coordination du PNUCID avec le système de lONU, M. Bastiaans a mis laccent sur le premier niveau, qui, a-t-il dit, va bien au- delà du système des Nations Unies. En effet, la Bolivie a un mécanisme de coordination entre le Gouvernement et la communauté internationale pour les quatre piliers de plan de développement économique et social. Avec la Banque mondiale, le PNUCID a établi des groupes de travail locaux pour chacune questions; le PNUCID jouant, au nom de lONU, le coordonnateur du Groupe dignité. Dans ce cadre, le PNUCID a travaillé sur la mise au point dindicateurs, sur léchange dinformations sur les projets en cours, sur la mise au point de documents, et sur dautres activités. Au deuxième niveau de coordination, M. Bastiaans a cité le fait que le PNUCID vient de terminer, sous la direction du Coordonnateur résident, lévaluation du pays qui tient compte des résultats de la session extraordinaire de lAssemblée générale. En fait, cest une évaluation des problèmes des drogues du pays qui aborde la question dun programme de règlement des différends avec la participation de plusieurs institutions du pays. M. Bastiaans a aussi évoqué la mise en place dun groupe thématique de lONU sur la résolution des différends qui sera dirigé par le PNUCID. Il a enfin mentionné la coordination avec la FAO, lOIT, lUNICEF, le FNUAP et le PNUD.
Sexprimant au sujet de lexpérience de la Bolivie en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, M. JOSE TUBINO, représentant de la FAO en Bolivie, a présenté le projet de la FAO (UNO/BOL/723/DCP) sur la gestion, la conservation et lutilisation rationnelle des ressources forestières des zones tropicales de Cochabamba et de La Paz , a précisé quil sinscrit dans la mise en oeuvre du Programme de développement alternatif du Plan de dignité du Gouvernement bolivien et quil fait partie intégrante de la stratégie de lutte contre les drogues en Bolivie. Ce projet est mené conjointement par le Ministère de lagriculture et lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) avec lassistance financière du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La FAO soccupe des aspects administratifs et techniques.
Au sein du cadre légal qui comprend la réforme agraire, la foresterie et les législations sur lenvironnement, le projet représente la principale initiative en matière de développement alternatif en vue dune utilisation durable des ressources naturelles dans les régions concernées. Il se trouve actuellement dans sa deuxième phase, la première phase sétant déroulée entre 1994 et 1997. Il s'agit de renforcer les résultats de cette deuxième phase en augmentant la dissémination dinformations sur les résultats positifs déjà obtenus et en intégrant davantage le Programme de développement alternatif au "Plan de dignité". Le cycle de mise en oeuvre du projet va doctobre 1997 à septembre 2002 et, après plusieurs révisions à la hausse, son budget sélève à 9,4 millions de dollars. Il a pour but de générer des revenus licites se substituant à ceux issus de léconomie de la coca.
Le projet est mis en oeuvre dans la zone tropicale du département de Cochabamba de la région de Chapare et, depuis le mois de juillet, il a été étendu à la zone de La Paz, dans la région de Yungas. Avec ses 3,8 millions dhectares, dont 534 0000 sont colonisés, la région de Chapare est la plus grande productrice de feuille de coca en Bolivie. Dans cette région, la combinaison de la production et de la transformation de coca avec une culture de brûlis et dabattage indiscriminé ont abouti à la déforestation denviron 10 000 hectares par an. Jusquà ce jour, environ 300 000 hectares ont été déforestés dans la zone colonisée. Les arbres ayant peu de valeur, leur coupe génère peu de profits et les troncs sont le plus souvent brûlés.
A cette dégradation de lenvironnement sajoute lépandage des produits chimiques servant à la transformation de la coca en cocaïne dans les rivières et les cours deau qui perturbe la vie de la population autochtone ainsi que de la faune et de la flore aquatiques.
Environ 20% des terres peuvent être utilisés pour des plantations agricoles et le reste est disponible pour des exploitations dagroforesterie et de foresterie. Dans ce contexte, le projet sattache à mettre en route un développement alternatif sur une zone de 4 000 hectares dans la région de Chapare et de 750 hectares dans la région de Yungas. 2 700 familles en bénéficient directement et 2 700 en bénéficient indirectement, notamment par le biais des organisations non gouvernementales (ONG) partenaires. Le projet comprend également la mise en place dun programme régional déducation dans le domaine de lenvironnement auprès de 5 000 écoliers et enseignants. 72% du budget va directement aux activités génératrices de revenus. Un meilleur équilibre entre la production agricole et forestière a été réalisé grâce à une bonne planification de lutilisation des sols et une bonne gestion des ressources forestières.
Une famille participant à lune des 50 associations de producteurs, dotée dun plan de gestion et dune scie à bois portative et qui cultive un hectare de terrain en utilisant un système dagroforesterie, tout en participant à dautres activités telles que lapiculture ou lhorticulture, peut avoir un revenu de 2 800 dollars par an ou de 235 dollars par mois. Ce niveau de revenu nest pas comparable à celui qui est généré par la culture illicite de la coca. Toutefois, en Bolivie, le seuil de pauvreté se situe à 120 dollars par mois et 94% de la population rurale est pauvre. En formant environ 300 techniciens et 6 500 producteurs, le projet renforce les capacités institutionnelles des associations locales de fermiers, des municipalités, des ONG, des entreprises privées et des autres acteurs locaux du développement.
Il faut néanmoins développer les activités de développement alternatif pour compenser la rapidité du processus déradication. Le programme de Foresterie de la zone tropicale de Cochabamba a été formulé dans cette optique. Au sein de ce programme, un projet a été mis en place afin daugmenter la production agroforestière et la gestion des ressources forestières, de préférence à la production de feuilles de coca. Ce projet a été proposé à la communauté des donateurs sous les auspices du PNUD. Le niveau de financement de ce projet sélève à 49 millions de dollars. Le projet a notamment pour objectif daugmenter les cultures et lélevage alternatifs et daméliorer la conservation des sols par le biais de 9 700 familles travaillant sur 26 000 hectares. Un autre de ses objectifs est également de fournir un emploi et un revenu légaux à environ 50 000 personnes, grâce à des systèmes de production économiquement faisables, acceptables socialement et qui ne conduisent pas à une destruction de lenvironnement.
Table ronde sur les rapports des équipes par pays sur lassistance au gouvernement dans le but déliminer la pauvreté (Ghana)
M. KWAMENA AHWOI, Ministre de la planification et de la coopération économique régionale du Ghana, a indiqué que depuis 1996, le Ghana met en oeuvre un programme de développement qui couvre la période 1996-2020 et qui porte le nom de Vision 2020. Lobjectif du programme est de réduire la pauvreté et de faire du pays, un pays à revenu intermédiaire. Les objectifs de développement de Vision 2020 sont légalité entre les sexes, laccès aux services sociaux de base, la gestion de laugmentation de la population, le plein-emploi et loctroi de moyens de subsistance durables. La première étape du programme couvre la période 1996- 2000; la deuxième couvrant la période 2001-2020. Les deux étapes ont été décidées avec les partenaires du développement et notamment toutes les organisations des Nations Unies, a expliqué le Ministre.
Prenant, à son tour, la parole Mme GUIMBA OUEDRAOGO, Représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué quà lappui du plan national du Ghana, le système des Nations Unies a, au niveau politique, aidé le Gouvernement à formuler le plan de réduction de la pauvreté. Pendant les différentes étapes qui ont conduit à la stratégie des Nations Unies, les impératifs de renforcement des capacités ont été soulignés ainsi que la nécessité de surmonter les problèmes de disparités entre régions et entre sexes et celle, urgente, de renforcer les actions de prévention et de contrôle du VIH/sida. Il a aussi été question de renforcer les mécanismes institutionnels comme le comité interministériel de la réduction de la pauvreté. Les stratégies globales, a expliqué Mme Ouedraogo concernent lappui, les plaidoyers et le dialogue. Les efforts de coordination et de partenariat ont inclus la société civile, le secteur privé et touts les partenaires bilatéraux et multilatéraux. Les programmes mis en place visent les priorités fixées par le Ghana, à savoir la pauvreté, la santé, léducation, la gouvernance, et la création demplois et de revenus. Mme Ouedraogo a également signalé la création dun Fonds dinvestissement social pour fournir des crédits à des groupes qui nont pas accès aux organismes de crédits classiques. Des changements importants sont intervenus dans les paramètres de la pauvreté, a-t-elle estimé avant de souligner que les défis restent de réduire les disparités entre régions et entre sexes.
Parlant, en particulier, du secteur de la santé, M. MANDARA, Représentant de lOrganisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que sur la base de Vision 2020, le Ministère de la santé a élaboré une stratégie à moyen terme avec pour objectif de faire baisser le taux de mortalité infantile de 50 sur 1 000 enfants dici 2001. Le système des Nations Unies a fourni, dans ce cadre, un appui au Ministère sur le plan des politiques et de la stratégie en utilisant lapproche sectorielle. Le système a, en outre, aidé à la planification annuelle et au suivi des programmes de santé en collaboration avec des organisations internationales et bilatérales. LOMS a aussi participé à des programmes contre des maladies spécifiques, a ajouté M. Mandara en expliquant que les stratégies ont été épaulées par divers facteurs dont la coordination avec les partenaires de la santé sur une base mensuelle; la coordination efficace entre Gouvernement et donateurs, la création dun compte commun de la santé à travers lequel les partenaires peuvent acheminer des fonds. La mortalité infantile est maintenant passé à 56 pour 1000 naissances grâce notamment à une augmentation dans lutilisation de la réhydratation orale; lallaitement maternel exclusif des enfants de moins de 6 mois; laccès à leau salubre; la couverture vaccinale pour les nourrissons. Les défis demeurent, a convenu M. Mandara: taux élevé de mortalité maternelle, taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, et la diversité géographique entre le Nord et le Sud très prononcée.
Sur léducation, le représentant de lOrganisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture (UNESCO), a indiqué que lappui de lONU aux réformes dans léducation lancées par le Ghana sest concentré sur une démarche cohérente de tous les partenaires ainsi que sur les contributions à la mise au point de politiques, de plans de travail et dindicateurs de performance. Les domaines prioritaires qui ont été sélectionnés pour lappui financier sont léducation de la petite enfance, lappui aux politiques, le développement des infrastructures sociales, lappui à léducation des filles, la participation des communautés dans léducation et lalphabétisation des adultes. Partant, la scolarisation des garçons et des filles a augmenté avec une augmentation plus rapide pour les filles alors que lalphabétisation des adultes a été lente. Si cette évolution est une amélioration considérable par rapport au passé, les résultats obtenus sont loin des objectifs fixés au niveau international, a convenu le représentant. Les défis concernent donc lamélioration de la gestion de léducation, légalisation des possibilités déducation des filles, des garçons et des enfants des rues; le relèvement de la qualité de léducation, et lélargissement de laccès au niveau secondaire et au niveau universitaire. Lun des défis principaux est de trouver des solutions de financement durable, a conclu le représentant.
Table ronde sur lassistance sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social (Madagascar)
Ouvrant le dialogue, Mme RAMISANDRAZANA RAKOTOHARISEHENO, Directeur de Cabinet du Premier Ministre de Madagascar, a indiqué que ce pays a mis en place un programme de lutte contre la pauvreté visant notamment léducation pour tous. Un programme dappui aux initiatives de quartier a également été mis en place afin de renforcer les communautés. En outre, des réformes concernant le système judiciaire, le service public, le droit des affaires et larbitrage international sont en cours. Un système de provinces autonomes est en train de naître.
Prenant à son tour la parole, M. ADAMA GUINDO, Coordonnateur résident du PNUD à Madagascar, a brièvement exposé la situation en matière de développement humain. Il a expliqué que Madagascar est un pays à faible revenu et à faible développement humain. Cette situation économique traduit les défis que le Gouvernement doit affronter. Loutil essentiel que les Nations Unies ont appuyé dans le cadre du suivi du Sommet pour le développement social est linitiative 20% en vue de la révision des dépenses publiques. Le coordonnateur résident accorde la priorité, dans ses travaux, aux approches participatives. Létude a fait lobjet dune validation à la fois technique et politique par les chefs des institutions spécialisées des Nations Unies et les Secrétaires généraux des cinq ministères de lEtat malgache.
Les Nations Unies ont également soutenu le Gouvernement malgache dans la création dun Secrétariat national pour lautopromotion et le développement (SNAD), rattaché au Bureau du Premier ministre. M. Guindo a poursuivi en signalant la création de différents programmes en matière de population, de nutrition, de santé et déducation, avec le soutien de nombreuses institutions spécialisées des Nations Unies. Egalement avec lappui des partenaires du système de l'ONU, des outils ont été mis en place pour assurer le suivi de la pauvreté. Madagascar a également reçu un appui technique et financier pour sa participation aux conférences de suivi et pour la création dune base de données communes pour le suivi des indicateurs liés aux grandes conférences. En outre, le PAM, le PNUD, lUNICEF et lOMS ont apporté leur soutien à Madagascar pour lélaboration dune carte de la vulnérabilité face aux cataclysmes et des zones à risque.
M. Guindo a souligné lesprit déquipe qui a présidé aux travaux du PNUD et des acteurs du système des Nations Unies à Madagascar. La volonté politique clairement exprimée par le Gouvernement dengager ce processus a joué un rôle catalytique. Le processus participatoire a également permis dengranger des résultats. Le représentant a souligné que ces trois facteurs ont permis de grands progrès.
Pour sa part, M. BERNARD COQUELIN, Coordonnateur résident du Fonds des Nations Unies pour la population, a appelé les partenaires bilatéraux et les autres partenaires du développement à atteindre puis à dépasser lobjectif 20%.
M. PFANZELTER, Vice-Président du Conseil économique et social, a estimé quil y a beaucoup de progrès dans les pays africains pris individuellement, ce qui laisse espérer que les indicateurs humains samélioreront dans quelques années. La coordination sur le terrain et au Siège pourront saméliorer grâce aux exemples concrets exposés cet après-midi.
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