ECOSOC/470

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : LA BANQUE MONDIALE CITE L'INITIATIVE ôVILLES SANS BIDONVILLESö COMME UN EXEMPLE DE MISE EN OEUVRE DU PLAN D'ACTION ôHABITAT IIö

12 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/470


CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : LA BANQUE MONDIALE CITE L’INITIATIVE “VILLES SANS BIDONVILLES” COMME UN EXEMPLE DE MISE EN OEUVRE DU PLAN D’ACTION “HABITAT II”

20000712

Le Conseil économique et social a achevé, ce matin, son débat sur la coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies se rapportant à la mise en œuvre coordonnée par les Nations Unies du Programme pour l’Habitat.

La Vice-Présidente chargée du développement du secteur privé et des infrastructures de la Banque mondiale, a déclaré qu’en coopération avec le Programme Habitat, la Banque avait lancé l’initiative dénommée « Alliance des villes». Cette initiative donne à Habitat des capacités opérationnelles renforcées en matière de stratégie de développement urbain. Au mois de décembre 1999, l’Alliance des villes a lancé un plan d’action intitulé « Villes sans bidonvilles », parrainé par M. Nelson Mandela, ancien président de l’Afrique du Sud, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie de plus de 100 millions de personnes au cours des 20 prochaines années. Les grandes lignes de ce programme ont été reprises par le Secrétaire général dans son Rapport du millénaire.

Pour sa part, la représentante de l’Inde a mis l’accent sur l’inévitable interdépendance entre les agglomérations urbaines et les régions rurales, dans l’approche relative au développement durable des établissements humains. S’il est vrai que la population mondiale croît plus vite dans les villes, les mesures pour y faire face ne peuvent pas être isolées du développement des secteurs ruraux de l’économie, a dit la représentante. L’approche des gouvernements en matière d’établissements humains ne peut pas non plus être isolée de leur situation économique générale, a-t-elle ajouté. Seule une croissance économique durable donnera aux gouvernements les moyens d’investir dans des établissements humains de qualité. Il faut donc qu’une coopération économique renforcée, en particulier en ce qui concerne la fourniture de ressources financières et technologiques, vienne appuyer les efforts des pays en développement pour relever le défi du développement durable des établissements humains.

Intervenant en fin de réunion, M. Klaus Toepfer, Responsable du Programme Habitat, s’est félicité des liens de coopération établis entre le Programme, la Banque mondiale et les autres acteurs du développement en vue de donner des chances de réussite accrues aux recommandations et aux plans d’action de la Conférence d’Istanbul.

La représentante de l’organisation «Comité des organisations non gouvernementales sur les établissements humains» a également pris la parole.

Cet après-midi, à partir de 14h 30, le Conseil économique et social se réunira pour deux tables rondes sur le thème «Exemple de soutien intégré et coordonné des équipes de pays des Nations Unies dans l’application des objectifs des conférences». Il adoptera ensuite ses conclusions concertées sur le thème intersectoriel et sectoriel.

DEBAT CONSACRE AUX QUESTIONS DE COORDINATION

Coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies se rapportant aux thèmes ci-après : mise en œuvre coordonnée par le système des Nations Unies du Programme pour l’habitat

Débat

Mme VIJAY THAKUR SINGH (Inde) a souligné l’importance qu’il y a à tenir compte de l’inévitable interdépendance entre les régions urbaines et les régions rurales, dans l’approche relative au développement durable des établissements humains. S’il est vrai que la population mondiale croît plus vite dans les villes, les mesures pour y faire face ne peuvent pas être isolées du développement des secteurs ruraux de l’économie, a dit la représentante. L’instauration d’une harmonie entre l’humanité et l’habitat exige que les réalités des populations rurales soient prises en compte et que les besoins de développement soient satisfaits. Donnant un aperçu des mesures prises par son pays en ce qui concerne les établissements humains, la représentante a encore insisté sur le fait que l’approche en la matière ne peut être isolée de la situation économique générale des pays. Une croissance économique durable fournirait les ressources nécessaires à l’investissement dans les établissements humains, en liant la question des ressources à la coopération internationale qui doit concerner aussi la question du transfert des technologies. La représentante a conclu en souhaitant que la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur l’évaluation quinquennale du Programme pour l’habitat fournisse l’occasion d’identifier les obstacles et de trouver les approches qui pourraient permettre de surmonter les problèmes de mise en œuvre. Une coopération économique renforcée, en particulier en ce qui concerne la fourniture de ressources financières et technologiques doit venir en appui des efforts des pays en développement pour relever le défi du développement durable des établissements humains, a insisté la représentante.

MME NEMAT T. SHAFIK (Vice-Présidente chargée du développement du secteur privé et des infrastructures à la Banque mondiale) a déclaré que les ressources de la Banque mondiale sont de plus en plus sollicitées pour l’amélioration du cadre urbain. Tout en reconnaissant l’importance grandissante des gouvernements locaux et des administrations urbaines, tel que cela a été souligné par le Sommet Habitat II tenu à Istanbul, la Banque se soucie avant tout de l’amélioration de la vie des pauvres en milieu urbain. Aussi a-t-elle lancé une nouvelle stratégie de développement urbain, basée sur une nouvelle analyse de la situation en matière d’établissements humains. Cette nouvelle stratégie a été adoptée par le Conseil des Directeurs exécutifs de la Banque mondiale le 2 novembre 1999.

La nouvelle stratégie se base avant tout sur une vision destinée à promouvoir un cadre urbain durable qui puisse offrir des opportunités de développement humain aux habitants des villes. Ce cadre urbain doit aussi être propice à l’amélioration du mode de vie des tranches les plus défavorisées de la population urbaine, promouvoir l’égalité des chances et l’équité, et participer au progrès général du pays concerné. Ce paradigme implique de travailler avec les gouvernements locaux, de manière à leur faire appliquer dans les tâches qui sont les leurs, les méthodes d’analyse holistique et rigoureuse dont usent les gouvernements nationaux et les structures centrales de l’économie, ceci de manière à créer des conditions nécessaires à la création de liens entre la lutte contre la pauvreté et la croissance urbaine. La mise en œuvre des politiques ainsi définies se base sur quatre secteurs d’activités et sur la création de cadres favorables à une assistance de la Banque mondiale et à la mobilisation de partenaires soutenant le développement urbain durable. Ces activités ont notamment trait à une amélioration des structures d’habitat spontanée et des bidonvilles urbains; à des stratégies rationalisées de développement urbain; à la définition de stratégies de développement urbain au niveau national, et à l’augmentation du niveau d’assistance au renforcement des capacités.

En vue de répondre aux demandes de la Conférence “Habitat II” tenue à Istanbul, et à ses deux thèmes qui étaient “un logement convenable pour tous” et “le développement d’établissements durables dans un monde en urbanisation”, la Banque mondiale a joint ses efforts à ceux du Programme sur l’Habitat, les deux entités lançant, avec leurs partenaires, l’initiative dénommée “Alliance des villes”. L’Alliance donne à Habitat des capacités opérationnelles renforcées en ce qui concerne les stratégies de développement urbain. Habitat a lancé dans ce cadre deux campagnes mondiales, qui sont la campagne pour la “sécurité de l’occupation”, et celle sur la “gouvernance urbaine”. Ces deux campagnes reflètent le souci de la Banque et les efforts qu’elle déploie en vue de promouvoir une meilleure gestion de l’espace urbain. A ce jour l’Alliance a dix partenaires, dont tous les membres du G-7, plus la Norvège, les Pays-Bas, la Suède, et les principales organisations internationales et autorités locales. Des agences de l’ONU comme le PNUD, l’UNICEF et l’OIT comptent aussi se joindre bientôt à l’Alliance. Au mois de décembre 1999, l’Alliance a lancé son Plan d’action dénommé “Villes sans bidonvilles”, dont l’action vise l’amélioration des conditions de vie de plus de 100 millions de personnes au cours des 20 prochaines années. L’ancien Président d’Afrique du Sud, M. Nelson Mandela, a accepté d’être le parrain de ce programme, que le Secrétaire général a cité dans son Rapport du Millénaire.

Nous tenons à dire que la Banque mondiale, qui travaillait traditionnellement seulement avec les gouvernements nationaux, a depuis un certain engagé des actions de collaboration avec les structures locales, ceci en parfait accord avec les gouvernements des pays concernés. Nous nous sommes aussi rendus compte que l’usage des nouvelles technologies nous permettait de diffuser plus rapidement nos connaissances en matière de promotion d’un cadre urbain viable. La collaboration avec le secteur privé nous a permis quant à elle, de mener des actions utiles dans le domaine des prestations de services urbains, et notamment les adductions d’eau, dans les pays en développement. L’Alliance des villes, d’autre part, a permis de lancer des initiatives visant à créer une vaste coalition de partenaires dont les actions permettront de lutter efficacement contre les mauvaises conditions de vie dues à la pauvreté urbaine.

MME NARELLE TOWNSEND(Comité des organisations non gouvernementales sur les établissements humains) a brièvement présenté les rapports de 12 organisations non gouvernementales dans le cadre du processus préparatoire de Habitat II, de la conférence elle-même, ainsi que dans le cadre des activités de suivi. Ces rapports évaluent les progrès réalisés dans les secteurs d’intervention décrits par le Programme pour l’habitat, c’est-à-dire un logement convenable pour tous et le développement durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé.

La représentante a ensuite présenté les activités menées par les ONG dans les domaines d’action du Programme pour l’habitat. En contribution à l’Année internationale des personnes âgées, 1999, le Comité des organisations non gouvernementales des établissements humains a fait, avec l’aide de la Commission des établissements humains, une étude sur les conditions de vie des personnes âgées pauvres en étudiant la situation dans 12 grandes villes. A l’initiative de l’organisation NGO Netherlands Platform Elderly and Europe, un atelier réunissant les maîtres d’œuvre de ces études a proposé des mesures et des actions spécifiques aux gouvernements nationaux et aux autorités locales afin de prolonger les existences utiles des personnes âgées et de leur donner la possibilité d’entretenir et d’améliorer leur habitat.

A la suite de la 17e session de la Commission des établissements humains, qui s’est tenue du 5 au 14 mai, la Global Housing Foundation a été créée afin de développer les partenariats entre le secteur public et le secteur privé. En outre, le Commonwealth Human ecology Council (CHEC) a mis en place un groupe consultatif sur les établissements humains (Commonwealth Consultative Group on Human Settlement), et l’organisation International Federation of Surveyors (FIG) a adopté une série de résolutions liées à la gestion efficace des ressources et des droits fonciers, en particulier dans les pays en développement et dans les pays en transition.

Lors du Comité préparatoire de la Conférence d’Istanbul + 5, réuni du 8 au 12 mai 2000, la création de la Conférence internationale des ONG œuvrant dans le domaine des établissements humains a représenté une étape majeure pour les organisations non gouvernementales. La Conférence des ONG reflète la diversité de la société civile au niveau régional et sectoriel. Un grand nombre de ces organisations travaillent déjà de concert avec la Commission des établissements humains, avec d’autres ONG et avec le secteur privé pour faire avancer la réalisation des objectifs en matière de bonne gouvernance urbaine.

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