ECOSOC/465

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL CONFIRME LE ROLE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION COMME VECTEUR D'INTEGRATION A L'ECONOMIE MONDIALE

7 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/465


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL CONFIRME LE ROLE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION COMME VECTEUR D’INTEGRATION A L’ECONOMIE MONDIALE

20000707

Il adopte une Déclaration ministérielle sur le rôle de ces technologies dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances

Les Ministres et Chefs de délégation présents au débat de haut niveau du Conseil économique et social ont fait part de leur consensus sur le fait que les technologies de l’information et de la communication sont cruciales pour l’économie mondiale à forte intensité de connaissances qui est en train de prendre corps et qu’elles peuvent stimuler la croissance, promouvoir un développement durable, éliminer la pauvreté et faciliter l’intégration des pays dans l’économie mondiale. Ce consensus est au cœur de la Déclaration ministérielle que le Conseil économique et social a adopté, cet après-midi, pour couronner le débat qu’il tient depuis le 5 juillet sur le thème “ développement et coopération internationale au XXIè siècle : le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances”. Dans cette Déclaration, les Ministres et Chefs de délégation ont admis le potentiel “énorme” des nouvelles technologies qui, comme ils l’ont souligné, permettent d’autonomiser les individus et de renforcer les compétences.

L’accès à l’information et le partage des connaissances, ont-ils également reconnu, dépendent du niveau d’instruction des individus. C’est pourquoi l’investissement dans le domaine de l’éducation est qualifié, dans la Déclaration, de “moyen par excellence” de développer les capacités humaines qui doit figurer au cœur de toute stratégie nationale, régionale et internationale en matière de technologies de l’information. Les Ministres et les Chefs de délégation ont aussi subordonné l’accès à l’information et le partage des connaissances au degré de transparence des sociétés et à l’existence de principes directeurs et d’un cadre juridique et réglementaire.

Constatant le clivage numérique entre les pays et à l’intérieur des pays et le fait que les forces du marché ne suffiront pas à elles seules à mettre les technologies de l’information au service du développement, les Ministres et les Chefs de délégation énumèrent, dans la Déclaration ministérielle, une liste de recommandations adressées aux gouvernements, au système des Nations Unies et aux membres de la communauté internationale.

Ils ont d’ailleurs noté la proposition de créer au sein des Nations Unies un Groupe de travail sur l’informatique. Les représentants des Etats-Unis, du Nigéria au nom du Groupe des 77 et de la Chine ainsi que de la France au nom de l’Union européenne ont expliqué leur position. Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et le Président du Conseil économique et social ont également fait des déclarations.

La Déclaration ministérielle, que les Ministres et Chefs de délégation ont recommandé pour adoption à l’Assemblée du Millénaire, fait la somme des observations entendues au cours du débat de haut niveau que le Conseil économique et social a terminé aujourd’hui. Ouvert le 5 juillet dernier, le débat a permis à plusieurs personnalités dont le Président du Mali, et les Chefs des institutions internationales telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Banque mondiale de faire partager leur point de vue sur les perspectives qu’ouvrent les nouvelles technologies pour un développement économique et social durable. L’occasion a été aussi donnée aux entreprises de pointe dans le secteur de l’informatique d’enrichir le débat de considérations pratiques.

Le Ministre du commerce et de l’industrie de la Namibie ainsi que les représentants des pays suivants ont clôturé le débat : Bolivie, Brésil, Philippines, Australie, Canada, Inde, Rwanda, République démocratique du Congo, El Salvador, Cameroun et Suriname. La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la Coordonnatrice exécutive des Volontaires des Nations Unies, la Directrice de liaison pour l’Amérique du Nord du Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Directeur du Bureau de l’administration et des services de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) se sont également exprimés ainsi que la Secrétaire générale de la Chambre internationale du commerce, la Vice-Maire du Gouvernement populaire municipal de Shanghai et plusieurs représentants de la Conférence des ONG dotées du statut consultatif auprès des Nations Unies.

Avant cela, le Conseil économique et social avait réuni les secrétaires exécutifs des commissions économiques régionales des Nations Unies autour du thème “Les technologies de l’information et des communications et développement : Défis mondiaux et impératifs régionaux”. Le représentant de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), également présent, a ainsi rejeté comme formule trop simpliste le concept de fracture Nord-Sud pour symboliser le fossé numérique arguant que de nombreux pays en développement ont su rattraper le train des technologies de l’information. Adhérant, en revanche, à la thèse du fossé numérique entre les élites et le reste de la population d’un même pays, attribué par le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) à une mauvaise distribution des revenus, le représentant de la CNUCED a fait valoir la place de premier plan qu’occupent les commissions régionales pour analyser ce fossé numérique interne et en tirer les conclusions qui permettraient de le résorber.

Arguant aussi que les connaissances requises par les nouvelles technologies ne seront pas des connaissances livresques mais des connaissances tirées de l’expérience, le représentant de la CNUCED a jugé que les commissions régionales sont les mieux placées pour stimuler les pôles d’excellence et encourager les échanges d’information de même qu’elles sont en bonne position pour promouvoir la diversité culturelle des contenus, diversité culturelle qu’il a qualifiée de “clé de la durabilité de la révolution numérique”.

Lundi 10 juillet à 10 heures, le Conseil économique et social passera à l’évaluation des politiques et des activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies en ce qui concerne le suivi intégré et coordonné des résultats des grandes conférences et sommets organisés par l’Organisation dans les domaines économique et social.

Déclaration ministérielle

Les Ministres et Chefs de délégations participant au débat de haut niveau du Conseil économique et social sur le thème: “Développement et coopération internationale au XXIème siècle: le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances”, ont adopté le projet de déclaration ministérielle établi par le Président du Conseil à l’issue de consultations officieuses menées dans le cadre du débat de haut niveau.

Aux termes de cette déclaration, les Ministres et Chefs de délégations constatent qu’il y a un large consensus sur l’idée que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont cruciales pour la création de l’économie mondiale à forte intensité de connaissances qui est en train de prendre corps et peuvent contribuer de manière importante à stimuler la croissance, à promouvoir un développement durable, à éliminer la misère dans les pays à économie en transition et à faciliter l’intégration des pays à l’économie mondiale. Les Ministres et Chefs de délégations notent avec satisfaction que le Secrétaire général insiste sur la question des TIC dans les rapports établis à l’intention du Sommet du Millénaire et du débat de haut niveau de l’ECOSOC. La Déclaration ministérielle note que la révolution des TIC ouvre de vastes et nouvelles possibilités de croissance économique et de développement social, tout en présentant des défis et des risques. Elle stipule qu’il est indispensable d’ouvrir plus largement l’accès aux TIC et d’en promouvoir l’utilisation, si l’on veut que la majorité des individus, en particulier dans les pays en développement, puissent profiter des bienfaits de la nouvelle économie fondée sur les connaissances.

Les Ministres et Chefs de délégation constatent avec une profonde préoccupation que l’immense potentiel des TIC comme moyen de stimuler le développement, en particulier dans les pays en développement, ne s’est pas pleinement concrétisé, ce qui a donné naissance à un “clivage numérique”. Aussi est-il impératif, estiment-ils, que des actions concertées à l’échelon national, régional et international, soient entreprises d’urgence pour remédier à ce clivage, offrir des possibilités de rattrapage numérique., et mettre les TIC au service du développement pour tous. Aux termes de la Déclaration, les Ministres et Chefs de délégations invitent tous les membres de la communauté internationale à œuvrer en coopération pour remédier au “clivage numérique” et faciliter le “rattrapage numérique”. Mais, relève la Déclaration, les efforts destinés à promouvoir les TIC ne doivent pas se substituer aux efforts visant à assurer le développement et la modernisation des secteurs de base de l’économie, mais plutôt compléter ces derniers et les consolider.

Les Ministres et Chefs de délégations estiment que s’il importe de mettre en place des réseaux informatiques, il est aussi indispensable de renforcer les capacités humaines et institutionnelles pour permettre l’accès à ces réseaux et en tirer tous les avantages possibles. L’investissement dans le domaine de l’éducation, qu’il s’agisse de l’instruction de base ou des connaissances informatiques, demeure le moyen par excellence de développement des capacités humaines et doit être au cœur de toute stratégie nationale, régionale ou internationale en matière de TIC, estiment-ils. Concernant le développement des TIC dans les pays en développement, il importe que les pays développés partagent avec les pays en développement et en transition l’expérience qu’ils ont acquise dans le cadre des efforts qu’ils ont déployés pour promouvoir et créer au sein de leurs économies des secteurs mettant en jeu les TIC, ce afin que les erreurs soient évitées et que les avantages soient exploités au maximum. Les programmes nationaux visant à mettre les TIC au service du développement doivent être intégrés dans les stratégies nationales de développement en fonction des priorités des pays et en partant du principe que ces stratégies sont la responsabilité de ces derniers, déclarent les Ministres et Chefs de délégations. Les programmes nationaux pourraient porter, entre autres, sur la mise au point d’un cadre juridique et réglementaire transparent et cohérent favorisant le développement des TIC; l’utilisation, dans la mesure du possible des TIC dans les établissements publics comme les écoles, les hôpitaux, les bibliothèques et les services gouvernementaux; l’établissement, dans les langues locales, de documents pouvant être transmis grâce aux TIC, par le biais notamment de la mise au point de polices de caractères adaptées; la mise au point de politiques promouvant les investissements dans le secteur des TIC et la préparation, sur le plan technique, d’une main-d’œuvre nationale capable de mettre en place les capacités nationales pouvant administrer des systèmes d’information et créer des projets durables concernant les TIC.

Les Nations Unies et l’ECOSOC peuvent jouer un rôle essentiel en promouvant le caractère synergétique et la cohérence de toutes les initiatives visant à renforcer l’impact des TIC sur le développement, notamment en soutenant les initiatives nationales visant à tirer parti du potentiel des TIC pour le développement, et en servant de forum mondial en vue de promouvoir et d’accélérer l’accès universel au savoir et à l’information. Ils peuvent aussi contribuer, selon qu’il convient, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à la mise au point de normes dans la transparence, et au règlement des questions liées à la diversité culturelle, à l’éthique de l’information, à la protection de la vie privée et à la sécurité et à la criminalité informatique. Le système de l’ONU et l’ECOSOC peuvent aussi jouer un rôle essentiel en mettant l’accent sur l’importance de l’accès universel au savoir et à la connaissance pour promouvoir le développement, en prenant des initiatives visant à combler le “fossé numérique”, en promouvant les possibilités qu’offre l’informatique, et en faisant se rencontrer les différents acteurs des secteurs publics et privés afin de créer des partenariats.

Aux termes de la Déclaration, les Ministres et Chefs de délégations appellent la communauté internationale, et notamment les organisations, fonds et programmes internationaux pertinents et les institutions spécialisées du système de l’ONU à promouvoir, dans les meilleurs délais des programmes visant à renforcer la coopération, notamment Sud-Sud dans le domaine des TIC pour les projets de développement; à réfléchir à des initiatives de financement novatrices concernant les TIC en prenant des mesures appropriées faisant appel à tous les intervenants et notamment au secteur privé; et à adopter des mesures visant à réduire le coût moyen d’accès à l’Internet dans les pays en développement: Les Ministres et Chefs de délégations appellent aussi la communauté et les organisations internationales à faciliter le transfert des TIC en particulier vers les pays en développement et à soutenir les initiatives visant à renforcer les capacités et à mettre au point les documents. Ils notent la proposition figurant au Rapport du Groupe d’Experts de haut niveau sur la question, tendant à ce que l’ONU crée un groupe d’étude sur les TIC, et demandent au Groupe d’experts de haut niveau de faire des recommandations concernant cette proposition. Les Ministres et Chefs de délégation appellent les gouvernements, les organismes de l’ONU et les autres membres de la communauté internationale à traduire de toute urgence la Déclaration par des initiatives cohérentes et concertées. Explications de position

Le représentant des Etats-Unis a regretté que le texte ne reconnaisse pas suffisamment le rôle décisif du secteur privé pour l’expansion des nouvelles technologies et l’importance d’un cadre juridique.

Le représentant du Nigéria, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est lui félicité du consensus qui représente le début d’un effort concerté pour que le monde en développement devienne un partenaire à part entière dans une économie mondiale à forte intensité de connaissances.

Le représentant de la France, au nom de l’Union européenne, s’est lui aussi félicité de l’adoption de la Déclaration en remerciant les délégations notamment celles du Groupe des 77 et de la Chine, pour avoir fait montre d’un esprit constructif au cours des négociations. Le représentant a surtout souligné la présence “inédite” du secteur privé dans le débat du haut niveau qui, pour lui, constitue la promesse du partenariat nécessaire pour relever le défi de la fracture numérique.

Déclarations

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a salué la conclusion positive du débat de haut niveau. L’importance de ce débat, a-t-il dit, est d’autant plus grande que la participation y a été élevée et diversifiée. Cela prouve, a estimé le Secrétaire général adjoint, que le débat a comblé une lacune dans les délibérations tenues au niveau mondial sur ce sujet. Il s’est aussi félicité du niveau élevé de participation du secteur privé.

Le Président du Conseil économique et social a d’abord salué le consensus politique “vaste et important” que représente la Déclaration politique. Il a appelé à la mobilisation des ressources pour donner corps aux recommandations de la Déclaration et pour “dompter les technologies et les mettre au service du développement”. Ni l’argent ni les technologies ne suffiront en la matière, a estimé M. Wibisono en donnant la priorité à la volonté politique et à la conception d’une vision nationale qui perçoit la connaissance comme un outil de développement, d’intégration et d’élimination de la pauvreté. Le texte adopté consacre le rôle du Conseil économique et social comme organe dans lequel les idées économiques et sociales donnent lieu à des discussions fructueuses. Il place aussi le Conseil dans un rôle de chef de file pour ce qui est des questions liées au rôle des nouvelles technologies dans le développement.

Table ronde sur “Les technologies de l’information et des communications et développement: Défis mondiaux et impératifs régionaux”

Ouvrant la Table ronde, Mme DANUTA HUEBNER, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a expliqué qu’elle vise surtout à examiner les changements apportés par les nouvelles technologies dans la dimension régionale. La nécessité de procéder de la sorte s’explique par le fait que le niveau régional est l’élément le plus important pour la coopération entre nations, a dit la Secrétaire exécutive de la CEE qui a poursuivi en soulignant que le monde actuel est caractérisé par une interdépendance qui encourage la coopération régionale laquelle, à son tour, est facilitée par les nouvelles technologies.

Prenant la parole, M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a souhaité mettre l’accent sur le fossé numérique interne qui est ce fossé qui sépare les citoyens d’un même pays en raison d’une mauvaise répartition des revenus. Ce fossé ne cesse de se creuser, a averti M. Ocampo en avançant des propositions pour le combler. Il a ainsi attiré l’attention sur l’initiative de certains pays de créer des fonds de solidarité pour subventionner des projets en faveur des secteurs les plus défavorisés de la société. Cela s’est avéré très utile pour amener des services téléphoniques à ces populations et c’est là une solution idéale pour commencer à combler le fossé numérique, a estimé le Secrétaire exécutif de la CEPALC. Au niveau de la coopération régionale, des possibilités importantes existent en vue non seulement d’accroître le recours aux nouvelles technologies mais aussi en vue de combler le fossé numérique et c’est là que les commissions régionales peuvent apporter leur contribution. La coopération régionale est, par exemple, nécessaire pour harmoniser le cadre législatif et réglementaire et favoriser ainsi les relations intrarégionales entre les entreprises. La question de la mise en place des contenus locaux est également un domaine où la coopération régionale est utile. Ces nouvelles technologies peuvent ainsi servir à renforcer les liens culturels à l’intérieur de la région.

Intervenant également, M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a estimé que pour l’Afrique, la question est de partir de la réalité africaine et de reconnaître que les nouvelles technologies doivent d’abord servir à lutter contre la pauvreté. Une fois ce principe accepté, il faut identifier les difficultés. Les deux obstacles principaux sont liés à l’infrastructure et au manque de ressources humaines qualifiées, a dit le Secrétaire exécutif de la CEA en se félicitant que de nombreux gouvernements aient mis en place aujourd’hui un cadre pour faciliter l’investissement privé. La coopération régionale peut, à cet égard, appuyer les efforts nationaux. Le développement des ressources humaines doit rester la priorité, a insisté M. Amoako en interpellant les gouvernements et les institutions internationales de développement. S’adressant particulièrement aux gouvernements africains, il les a invité à prendre le rôle de chef de file et à établir un partenariat avec le secteur privé afin de l’encourager à investir. La CEA, a poursuivi le Secrétaire exécutif a pris l’initiative de lancer la société de l’information, initiative qui a été approuvée par les ministres des finances et du plan. Cette initiative définit les politiques en matière de nouvelles technologies d’ici à l’an 2020. L’une des difficultés, a expliqué l’orateur, est de faire en sorte que les gouvernements utilisent les nouvelles technologies à tous les niveaux pour leur intégration internationale, régionale et sous-régionale. L’Afrique doit avant tout se doter de politiques et de stratégies “made in Africa” qui tiendrait compte des réalités africaines et à cet égard, les contenus sont importants. En cette matière surtout, les Africains doivent avoir leur mot à dire.

M. HAZEM EL-BEBLAWI, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a déclaré que les pays de cette région utilisent tous la langue arabe, ce qui est un facteur d’homogénéité. Il a regretté le retard enregistré par la région en matière d’infrastructures dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications ainsi qu’en matière de connaissances. Les problèmes rencontrés par la région sont analogues à ceux que connaît l’Afrique subsaharienne mais, la situation étant homogène, les solutions trouvées pourront s’appliquer à tous ses pays de la CESAO. Le Secrétaire exécutif a évoqué la nécessité de normaliser les instruments juridiques, de renforcer les ressources humaines et de mettre en place une approche régionale. Pour sa part, M. RAVI SAWHNEY, Directeur de la Division du commerce international et de l’industrie, au nom de M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a déclaré que les colonies ont été exclues de la révolution industrielle car les moteurs de ce processus étaient le capital et la compétitivité, alors que la révolution des technologies de l’information se fonde sur le savoir. C’est pourquoi les pays en développement doivent pouvoir mettre à profit les avancées liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Cependant, ils doivent être guidés dans le processus de démarrage. M. Shawhney a également mis l’accent sur l’importance du renforcement des ressources humaines et de l’éducation. Il a déclaré que les gouvernements ont un rôle important à jouer dans la mise en place du cadre juridique et de l’infrastructure mais que, dans certains domaines, par exemple les télécommunications, le secteur privé peut prendre le relais. Les efforts nationaux doivent être appuyés par une coopération régionale, Sud-Sud et tripartite. Les pays qui n’ont pas pu tirer parti jusqu’à présent du commerce traditionnel, notamment les Etats sans littoral et les petits Etats insulaires, doivent à présent pouvoir tirer parti de la révolution numérique.

Prenant ensuite la parole, M. BRUNO LANVIN, représentant de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a déclaré qu’en dépit des déclarations décrivant la révolution de l’information comme une révolution du temps et de l’espace et non pas de la matière, ce phénomène a renforcé la notion de géographie. Il a ajouté que le risque de fracture numérique n’est pas un risque Nord-Sud car certains pays en développement ont déjà pris la dimension de cette révolution et amorcé leur décolage. En fait, il existe des fractures internes, que les Commissions économiques régionales sont les mieux placées pour traiter. M. Lanvin a estimé que le domaine des TIC est fondé sur une connaissance qui provient de l’expérience et non pas des livres. Il faut donc identifier les sources d’expérience pratique et les pôles d’excellence. Les Commissions économiques régionales sont les mieux placées pour préserver la diversité et recueillir les informations sur les expériences réussies ou sur les échecs, qui sont tout aussi riches d’enseignements. Les principes d’action que doivent suivre les commissions économiques régionales doivent viser au moins trois objectifs: stimuler les diversités et les synergies entre les différents acteurs régionaux; enfin, stimuler la prise de position d’acteurs non traditionnels de la coopération régionale, notamment les villes et les régions à l’intérieur des pays qui peuvent jouer un rôle moteur dans la dissémination des TIC; stimuler les partenariats régionaux et locaux afin de renforcer la confiance entre acteurs privés et publics. Pour les mois et les années à venir, a déclaré le représentant, il faut revitaliser le potentiel de négociation Sud-Sud, mesurer les effets positifs de la mondialisation et évaluer l’impact des TIC sur les pays les moins avancés, faire en sorte que le concept de développement soit au cœur d’une mondialisation voulue dont les TIC peuvent être une partie intégrante.

Reprenant la parole, la Secrétaire exécutive de la CEE, a souligné que la plus grande caractéristique de la région de l’Europe réside dans sa diversité qui est à l’origine du développement de la coopération régionale aux niveaux des investissements et du commerce. Mais cette diversité revêt aussi la forme de disparités entre les pays à économie en transition et les autres pays, en particulier pour ce qui est des nouvelles technologies. Cet aspect mis en exergue, la Secrétaire exécutive a souligné que c’est la diversité qui rend possible l’échange d’informations et la capacité de tirer parti des expériences. Dans ce contexte, les commissions régionales sont très utiles en ce qu’elles ont développé une tradition de partenariats et coalitions qui est aujourd’hui nécessaire au développement des nouvelles technologies. Un autre avantage des commissions est qu’elles ont acquis une grande expérience dans l’élaboration des normes et le renforcement des capacités, ce qui est également nécessaire pour le domaine des nouvelles technologies. Les commissions sont également les seules à pouvoir voir les nouvelles technologies dans leur dimension multidisciplinaire. Le problème qui subsiste à l’heure actuelle, sera le coût des infrastructures et des réseaux de télécommunications. Partant, ce qu’il faut aujourd’hui c’est un processus de planification.

Lançant la série de questions, le représentant de la Fédération de Russie a soulevé la question du financement. Le Secrétaire exécutif de la CESAP a rappelé que le défi de l’intégration dans l’économie internationale peut se faire par la voie d’un système de crédits international que les nouvelles technologies peuvent faciliter. Les ressources peuvent aussi être générées dans les pays mêmes et les commissions régionales peuvent jouer un rôle déterminant dans leur mobilisation. A son tour, le Secrétaire exécutif de de la CESAO a reconnu le caractère important des ressources et indiqué qu’à cet égard, les commissions régionales peuvent recommander des stratégies. Le Secrétaire exécutif de la CEA a lui indiqué que la Commission s’est employée à encourager les pays à forger des partenariats avec des organisations bilatérales et multilatérales et aussi avec certaines fondations. Pour ses propres programmes, la Commission utilise ses propres ressources, a dit le Secrétaire exécutif. Le représentant de la CNUCED a alors rappelé le rôle important des banques de développement international, régional ou national. Il a aussi appelé les gouvernements à contribuer à la mobilisation des ressources. Terminant cette série d’interventions, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a souligné que les programmes à mettre en œuvre vont bien au–delà des ressources dont disposent les commissions régionales. Il a mentionné plusieurs idées pour mobiliser des ressources dont celle consistant à convertir une partie de la dette extérieure des pays en assistance au développement des nouvelles technologies.

Débat de haut niveau sur le développement et la coopération internationale au XXIe siècle: le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances

Mme MARIA LIVANOS CATTAUI, Secrétaire générale de la Chambre internationale de Commerce (CIC), a indiqué que le secteur privé travaille en collaboration avec l’UIT sur la question de l’ouverture des marchés nationaux à la concurrence ainsi que dans plusieurs autres domaines. Dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), la plupart des investissements devront venir des capitaux privés. Le facteur humain est essentiel car le développement des TIC dépend d’individus créatifs et entreprenants qui peuvent agir en toute liberté. Mme Cattaui a souligné le rôle important des jeunes dans le secteur des TIC ainsi que la nécessité de les former aux risques inhérents aux marchés de la nouvelle économie. Les petites et moyennes entreprises constituent l’ossature du développement des TIC. Dans leurs initiatives sur le cyber-espace, les PME et les jeunes doivent bénéficier d’un cadre réglementaire qui leur soit favorable. Les entreprises membres de la CIC participent activement à l’élaboration de normes favorables mais aussi à la mise en place de mécanismes de poursuites afin de lutter contre les infractions.

M. HIDIPO HAMUTENYA, Ministre du commerce et de l’industrie de la Namibie, a déclaré que malgré le clair consensus qui existe sur la question de la contribution critique des TIC au développement économique et social de tous les pays, la part de l’Afrique reste très marginale dans ce domaine. Si les transactions d’affaires sur l’Internet ont généré 45 milliards de dollars au niveau international en 1998 et atteindront le chiffre effarant de 7000 milliards de dollars en l’an 2004, la part de l’Afrique ne représentera que 1% de ces échanges de richesses, selon les estimations en cours. C’est au vu de ces réalités que l’ECOSOC tient son actuel débat de haut niveau et doit trouver les voies et moyens de mieux redistribuer les bénéfices des TIC pour trouver des solutions durables aux problèmes de la réduction de la pauvreté et du besoin de justice socioéconomique entre nations du monde. Tout en reconnaissant que les efforts internationaux doivent être complétés par des initiatives nationales pour réduire la fracture numérique, la Namibie a, depuis son indépendance en 1990, investi des ressources considérables dans l’amélioration et l’expansion des infrastructures physiques et sociales dont dépend le développement des TIC. Ces efforts comprennent l’expansion des infrastructures de transport, de télécommunications et d’électricité, et des investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

La Namibie se place au premier rang des pays africains en ce qui concerne l’usage des TIC, et dispose d’un réseau de fibres optiques couplé à un système de transmissions par satellite. En 1993, Windhoek était l’une des rares villes du continent à avoir accès à l’Internet. En 1998, le Gouvernement de notre pays a créé le “Réseau gouvernemental de l’Internet et de l’Intranet”, basé sur un centre dont la mission est de relier les différents ministères et agences nationales au monde extérieur par l’Internet, en même temps qu’il crée une liaison entre le gouvernement et le secteur privé et la société civile. Mais, malgré ces développements positifs, la Namibie doit résoudre les problèmes que posent le manque et la demande de personnels qualifiés capables d’utiliser des TIC et la nécessité de développer les capacités d’absorption du pays en la matière. A cet égard, nous attendons de bénéficier des initiatives proposées par le Secrétaire général en vue de réduire la fracture numérique Nord-Sud. Selon M. ROBERTO JORDAN-PANDO (Bolivie), il importe de définir des politiques et des stratégies qui permettront d’assurer que les technologies de l’information et de la communication (TIC) aideront à réduire les différences au lieu de creuser un fossé numérique. Tout le monde sait pourtant que 96% de la production technologique émane des pays développés et que cette différence repose sur l’éducation, la connaissance et le financement. Le représentant a observé que ce débat de haut niveau a permis de réaliser à quel point les diagnostics diffèrent entre ceux qui estiment que le fossé numérique est inévitable, ceux qui en doutent et ceux qui n’y croient pas. Il paraît réaliste de dire que seules l’éducation, la connaissance et la technologie permettront de réduire cet écart. Il est évident aussi qu’en limitant l’accès des TIC aux élites qui tiennent déjà les marchés, on ne fera qu’accroître l’exclusion et la pauvreté en dépit de la rhétorique qui affirme que l’objectif universel est l’éradication de la pauvreté.

Dans le contexte de la libéralisation de l’économie, le représentant a remarqué que les marchés n’étaient pas une panacée et que leur libération était loin d’être achevée lorsque certains Etats continuent d’appliquer de forts taux de protection dans certains secteurs. A cet égard, il a rappelé les termes du Consensus de Santiago qui recommande de combiner le public et le privé et de recourir à des politiques de partenariats et a expliqué qu’il faut se servir de ses deux mains pour faire avancer le développement. Il a ensuite rappelé la déclaration faite par un représentant de l’Allemagne à la session extraordinaire sur le développement social qui s’est tenue à Genève qui signalait que le fossé numérique n’existait pas seulement entre les pays riches et les pays pauvres, mais également entre les jeunes et les personnes âgées d’un même pays, entre les hommes et les femmes, entre les populations urbaines et rurales. Dans ce cas, il a estimé qu’il faudrait sans doute parler d’un fossé numérique vertical et horizontal. Il est évident que ces écarts s’agrandiront si l’on ne compte que sur le marché ou sur un seul secteur pour les combler en oubliant les partenariats et les nouveaux modèles qui doivent opérer au XXIe siècle.

En conclusion, le représentant s’est inquiété du fait qu’en dépit des discours, on remarque que les budgets du maintien de la paix continue d’augmenter considérablement alors que celui du développement stagne ainsi que la coopération internationale. Il a ensuite résumé ce qu’il considère comme le consensus existant sur l’utilisation des TIC pour le développement. Ainsi, il faut établir des alliances stratégiques entre les secteurs public et privé, les universités et les organisations internationales, élaborer des politiques et des programmes en faveur de la science et de la technologie aux niveaux national et régional. Il convient également de favoriser l’éducation et de créer des centres d’excellence aux niveaux national et régional. Il importe également d’assurer la transparence, de favoriser le savoir-faire sur les réseaux d’influence, de créer des conditions propices au respect des diverses traditions et cultures ainsi que de meilleures infrastructures pour les technologies de l’information. Il faut en outre tenir compte de certaines prévisions selon lesquelles 50% de la technologie change tous les 10 ans, le volume d’information se multipliant de manière exponentielle. Il faut actuellement 90 jours pour lancer une nouvelle entreprise, 18 mois pour qu’une idée devienne un produit commercialisable. Toutefois, il faut savoir que seulement 3% de la population d’Amérique latine est connectée à l’Internet, que 80% du commerce électronique sont concentrés dans les pays développés et que 90% des sites Internet sont en anglais. Face à cette situation, le représentant a demandé que l’on applique le Plan de Florianópolis comme base des actions régionales et nationales. Il a estimé qu’il faut élaborer des politiques claires pour favoriser l’accès à l’Internet de toutes les populations et pas seulement de celles qui contrôlent les ressources. En outre, il a insisté sur le fait qu’il faut se préoccuper également du contenu de l’Internet et non pas seulement de la technologie et prendre des mesures pour améliorer la protection de la propriété intellectuelle.

Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que l’expérience du FNUAP montre que les TIC peuvent aider à déléguer des responsabilités aux communautés et à promouvoir l’égalité des sexes. Elles peuvent aussi être employées pour aider femmes et hommes à lutter contre la pauvreté. Le FNUAP a contribué, dans ce cadre, et avec d’autres institutions de l'ONU, à chercher la meilleure manière d’utiliser les bases de données et les connaissances qui peuvent être transmises par les TIC aux groupes défavorisés. Entre autres, le FNUAP a appuyé l’usage des TIC dans les recensements nationaux et les évaluations démographiques dans différents pays et a aidé la dissémination de leurs résultats. Le FNUAP a aussi introduit la gestion électronique dans les méthodes de planification familiale et dans leur introduction dans les pays en développement. Nous avons aussi mis en place des réseaux internationaux d’instituts et d’unités de la population avec la Division de la population de l’ONU. Et nous avons développé, avec la Division de la statistique, un logiciel de gestion géographique des services sociaux, qui permet de renforcer nos capacités de planification et de préparation aux situations d’urgence. Le site du FNUAP est devenu un site de référence et d’information crédible sur la population et le développement. Dans l’avenir nous comptons employer les TIC pour augmenter le niveau de compréhension du public et son engagement envers les objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement. Le FNUAP utilisera aussi les TIC pour améliorer la qualité des soins de santé reproductive, en permettant aux prestataires de ces services de maintenir leurs connaissances au niveau le plus élevé et de mieux encadrer leurs équipes techniques. Les TIC seront aussi employées pour renforcer le dialogue social et donner aux communautés et aux personnes la possibilité de faire connaître leurs points de vue sur des questions publiques et de mener des actions de plaidoyer pour un changement.

M. GELSON FONSECA (Brésil) a fait remarquer que les gouvernements sont de plus en plus conscients du fait qu’utiliser les effets positifs des technologies de l’information aux fins du développement est un défi qui ne peut être confié aux seules forces du marché et que la coopération internationale a là un rôle important à jouer. Le Brésil a cherché à contribuer aux travaux de l’ECOSOC en accueillant une réunion régionale des représentants de l’Amérique latine et des Caraïbes, les 20 et 21 juin derniers, en collaboration avec la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Les conclusions de la réunion, a indiqué le représentant, sont contenues dans la Déclaration de Florianópolis dont se dégage un plan d’action que suivront les pays participant et qui invite à la coopération internationale dans ce domaine.

M. Fonseca a expliqué que depuis 1995, le marché d’Internet au Brésil est monté en flèche : 600 000 noms de domaines et plus de 7 millions d’utilisateurs. Il a été établi par un recensement international que le Brésil figurait au treizième rang mondial en terme du nombre d’hôtes. S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact d’Internet dans ce pays, l’offre de certains services gouvernementaux sur le Web a eu des effets positifs en augmentant la transparence, la crédibilité, la vitesse et l’intégration de tous les groupes sociaux. L’importance du développement de contenus Web locaux, a noté le représentant, ne pourra jamais être trop soulignée, tout comme il est vital d’assurer un accès plus large et de protéger les identités culturelles, ethnique et linguistique. Il a rappelé que les possibilités de coopération multilatérale sont vastes et encore inexplorées. Ainsi les échanges Nord-Sud devraient être intensifiés. Quant à la coopération Sud-Sud, qui peut sans aucun doute jouer un rôle important, un certain nombre de pays en développement ont déjà fait beaucoup pour y contribuer. Le représentant a estimé que les Nations Unies ont un rôle unique à jouer en promouvant le dialogue et la coopération pour définir les conditions favorables à la diffusion des nouvelles technologies et intégrer les technologies de l’information aux stratégies de développement.

M. DAVID STUART (Australie) a déclaré que l’Internet est un outil nouveau et puissant au service des transactions commerciales mais que la révolution numérique n’implique pas pour autant une refonte des règles qui régissent le commerce mondial. Ce qu’il faut faire, a estimé M. Stuart, c’est mettre à profit ces nouvelles possibilités, y compris en éliminant ce qui entrave l’accès à l’Internet. L’installation de l’Internet dans le monde est liée au développement économique et elle dépend du stade de développement technologique et des politiques des gouvernements. Il est clair que le secteur privé a un rôle à jouer dans le développement des services en ligne et dans l’utilisation de l’Internet dans les transactions commerciales “traditionnelles”. Les gouvernements doivent donner aux entrepreneurs la liberté de réagir face aux possibilités et aux défis que pose le commerce électronique.

La communauté internationale doit parvenir à un juste milieu entre une situation de dérégulation complète et la nécessité d’établir des règles d’action. Pour créer un environnement propice, les acteurs du commerce électronique doivent pouvoir évoluer dans un environnement commercial international non restrictif, dans lequel les télécommunications seront d’un accès facile, les communications auront un caractère confidentiel et la propriété intellectuelle sera protégée. La communauté internationale doit résister à la tentation de mettre en place des législations trop directives ou intrusives. A l’heure actuelle, a regretté le représentant, la sur-régulation et le maintien des monopoles dans le secteur des télécommunications font augmenter le prix que doivent payer les moins favorisés pour entrer sur le marché mondial. A cet égard, les Ministres des télécommunications de la région de l’Asie et du Pacifique ont estimé que lorsqu’il existe des monopoles, les gouvernements doivent favoriser la concurrence. Les pays qui s’efforcent de réduire les tarifs des technologies de l’information facilitent l’implantation du commerce électronique dans leurs sociétés. M. Stuart a donc encouragé les pays à appliquer et amender l’accord de l’OMC sur la technologie de l’information.

Mme CAROL MARKHAM (Canada) a tenu à souligner que l’expansion des nouvelles technologies ne saurait être en aucun cas la panacée pour tous les problèmes de développement. Pour qu’elles soient réellement au service de développement, ces nouvelles technologies doivent faire partie intégrante d’une stratégie globale, a dit la représentante avant de souligner l’importance, en la matière, d’éducation et de la création d’un environnement favorable à l’expansion des nouvelles technologies. Ceci implique, a insisté la représentante, le respect de la liberté d’expression et d’association ainsi que le respect du principe d’égalité d’accès aux moyens de communications pour tous les individus et tous les secteurs de la société. Donnant le détail des activités du Canada en la matière, la représentante s’est attardée sur ses efforts en faveur de la coopération au développement, et elle a appuyé les mesures proposées par le Secrétaire général des Nations Unies pour que l’Organisation soit en mesure de donner une réponse plus coordonnée au défi lancé par les nouvelles technologies.

M. KAMALESH SHARMA (Inde) a déclaré qu’avec la technologie de l’information, le monde assiste, pour la première fois dans l’histoire, au développement d’une technologie qui a la capacité de combler le fossé entre les nantis et les démunis. Pour s’assurer que les bénéfices d’une économie à forte intensité de connaissances fondées sur les technologies de l’information soient redistribués à l’ensemble de la population, l’Inde a adopté une stratégie en deux volets qui consiste à développer l’industrie indienne des technologies de l’information (TI) au même rythme que l’industrie mondiale et à s’assurer que ces avancées sont ressenties par l’ensemble de la population. Pour réussir, les TI doivent parvenir aux populations rurales et utiliser les langues locales.

Pour l’Inde, l’utilisation de plus en plus généralisée des TI représente une possibilité réelle de surmonter les handicaps historiques et de raccourcir le temps nécessaire pour remplir les objectifs d’un développement complet. Bien que la révolution numérique soit fondamentalement commerciale, il faut créer des stratégies qui permettent de parvenir à un équilibre entre une autorégulation par l’industrie et les législations publiques. M. Sharma a souligné le rôle du gouvernement dans la création d’un environnement macroéconomique et social.

A l’instar du Secrétaire général, le représentant a également été d’avis que la connaissance est l’unique ressource dont l’impact potentiel sur le développement humain est affecté non pas par sa quantité mais par l’incapacité à l’utiliser correctement. Il conviendrait donc que les Nations Unies repensent les voies et les moyens de faciliter le transfert de technologie et de connaissance, ainsi que le stipule la Déclaration ministérielle en passe d’être adoptée. Il faut également lutter contre l’utilisation des technologies de l’information par les “méchants” mondiaux, pour les actions terroristes, le blanchiment de l’argent sale, le trafic de drogue et le “cyber-crime”, notamment la pornographie et les escroqueries.

M. JOSEPH MUTABOBA (Rwanda) a déclaré d’emblée que l’Afrique se porte bien et qu’elle fera encore mieux à l’avenir. L’Afrique, s’est réjoui le représentant, a pris la bonne décision de se lancer dans l’utilisation des nouvelles technologies en tant que plan d’investissements à court, à moyen et à long terme. Les résultats du Rwanda et du Mali montrent l’optimisme dont on peut faire preuve face à l’avenir, a insisté le représentant avant d’affirmer que le Gouvernement de son pays a pleinement souscrit aux recommandations de la CEA visant notamment à la mise en place de mécanismes institutionnels. Les efforts, en ce sens, sont déjà bien avancés, a dit le représentant en remerciant ensuite le Gouvernement américain pour le don important qu’il a fait l’année dernière sous la forme de deux V-Sat à l’Institut de Kigali et à l’Université nationale du Rwanda. Le représentant a également remercié la Banque mondiale pour avoir tenu compte de l’appel en faveur de la formation des jeunes générations. Il a conclu en arguant que désormais les politiques nationales doivent aller au-delà des pratiques administratives traditionnelles pour faire en sorte que les nouvelles technologies soit un outil auquel tous peuvent accéder. Il faut s’écarter des modes de pensée traditionnelle et reconnaître que les ordinateurs ne serviront à rien si chaque individu n’est pas en mesure d’exercer ses droits fondamentaux et d’acquérir les capacités nécessaires. Le représentant a souhaité que ce changement de mentalité s’applique aussi à la coopération internationale développement.

M. ANDRE MWAMBA KAPANGA (République démocratique du Congo) a été d’avis que le progrès des nations dépend à la fois de leur accès à la technologie et de leur capacité à la mettre en valeur. A cet égard, la communauté internationale et les Nations Unies sont appelées à renforcer la mise en place de capacités endogènes des pays en développement et à faciliter leur accès aux technologies de pointe dans des conditions favorables et préférentielles. Il a estimé que l’ECOSOC et ses commissions fonctionnelles ont un rôle central à jouer dans la formulation de recommandations et de principes directeurs en matière de science et de technologie au sein des Nations Unies. Les efforts de nos nations gagneraient à être soutenus en matière de technologie, notamment par le concours du secteur privé, les institutions financières multilatérales, le transfert ou l’échange de techniques entre les entreprises des pays développés et des pays en développement et les flux d’investissements étrangers, a ajouté M. Kapanga.

Le représentant a regretté que les ressources destinées à la science et à la technologie au service du développement soient inadéquates et que les pays développés ne fassent pas preuve de la volonté politique nécessaire pour tenir leurs engagements. Le contrôle que ces pays imposent à l’exportation des technologies destinées à un usage à la fois civil et militaire ne devrait pas empêcher les pays en développement d’accéder à la technologie lorsqu’elle est destinée à un usage pacifique.

M. Kapanga a poursuivi en déclarant que l’on peut légitimement s’interroger sur la valeur de ce déferlement technologique dans des pays où la simple utilisation d’un ordinateur est rendue problématique par d’incessantes coupures de courant dues à la pénurie des carburants utilisés dans les groupes électrogènes. Il a regretté les conditions créées “soit par un embargo qui ne dit pas son nom”, soit par “une agression qui se perpétue sous l’œil condescendant de la communauté internationale”.

M. GUILLERMO A. MELENDEZ-BARAHONA (El Salvador) a reconnu que le moment est décisif pour le développement de l’humanité qui reçoit une nouvelle impulsion des nouvelles technologies de l’information et des communications. Le fossé numérique entre Sud et Nord étant bien réel, le représentant a estimé que la décision du Conseil économique et social de tenir un débat sur les nouvelles technologies permet de réfléchir aux opportunités et aux défis que doivent relever les pays en développement en la matière. Il a estimé que la coopération internationale en matière de nouvelles technologies doit être renforcée pour aider les pays en développement à contourner certaines de leurs défaillances comme celles observées dans le domaine de l’éducation et de l’accès à l’information technique et commerciale. Imputant également le retard des pays en développement au manque de volonté politique des gouvernants et à l’absence d’infrastructures, le représentant a appuyé le renforcement des efforts nationaux, régionaux et internationaux.

M. FELIX MBAYU (Cameroun) a salué le développement spectaculaire des nouvelles technologies de l’information (TIC), qui est en train de provoquer des mutations “formidables et inédites”. S’agissant de l’Afrique, a-t-il précisé, elle doit faire face, dans le domaine des TIC, à des défis “énormes mais non insurmontables”. Le représentant a expliqué que l’ébauche d’infrastructure urbaine qui existe en Afrique est concentrée dans les centres urbains alors que 80% de la population du continent, dont l’âge moyen est de plus en plus bas, vit dans des zones rurales dépourvues de toute infrastructure technologique de base. Le coût de la connection à l’Internet et de l’installation des lignes téléphoniques freine le développement du réseau de communication en Afrique, et particulièrement dans les zones rurales.

Cependant, M. Mbayu a cité une étude récente, selon laquelle le développement des télécommunications pourrait connaître une croissance phénoménale au cours de la décennie avec des taux atteignant les 100%. Au Cameroun, a-t-il ajouté, tous les indicateurs pertinents signalent une croissance de la demande de TIC. Mais la mise en place d’infrastructures modernes de télécommunications numériques nécessite l’investissement de sommes dépassant largement les capacités de l’Etat camerounais. Il conviendrait donc, outre la privatisation des réseaux, d’explorer d’autres moyens de mobiliser et de collaborer avec les investisseurs potentiels en vue d’une diminution des coûts de communication et une meilleure répartition territoriale des bénéfices technologiques. En effet, le risque est grand de voir les TIC perpétuer les fractures sociales, en particulier entre les urbains et les ruraux. Afin d’éviter ce danger, le Cameroun a élaboré un plan de développement de l’infrastructure nationale.

Mme SHARON CAPELING-ALAKIJA, Coordonnatrice exécutive des Volontaires des Nations Unies, a expliqué le fonctionnement du Service sur la technologie de l’information des Nations Unies, désigné sous l’acronyme UNITeS, qui permet de faire intervenir les Volontaires des Nations Unies dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). D’une part, le Programme des Volontaires des Nations Unies a déjà mis au point une stratégie de volontariat électronique et un programme de volontariat sur l’Internet par l’intermédiaire de NetAid et du Programme des Nations Unies pour le développement. En outre, il semble qu’il soit temps de lancer un programme de volontariat sur les TIC fondé sur l’exemple des Netcorps canadiens. Le Service sur la technologie de l’information des Nations Unies est un exemple concret de la manière dont les Nations Unies peuvent répondre au Programme d’action adopté par le Groupe des 77 à La Havane, qui demande le renforcement du rôle de l’ONU dans les transferts de connaissances et de technologies.

Elle a ensuite décrit en détail les caractéristiques du Service sur la technologie de l’information qui n’en est toutefois qu’aux premières étapes de la planification. Ce service est mondial et diversifié, il est centré sur des points clés du développement humain comme l’éducation, la santé, la création d’emploi, la “gouvernance électronique” et l’environnement. UNITeS, constitué de volontaires venant des pays du Nord et du Sud, aura pour tâche de répondre aux demandes émanant des secteurs public ou privé ainsi que de la société civile des pays en développement. L’accent sera également mis sur la coopération Sud-Sud et la participation de volontaires qualifiés des pays en développement sera encouragée. Il fonctionnera sur la base d’un partenariat entre les membres d’une coalition constituée sur une large base géographique qui sera chargée de mettre le programme en œuvre. Tirant profit des connaissances de chaque volontaire, ce service aura pour objectif d’identifier les moyens d’utiliser les TIC pour le développement humain.

Rappelant que le Service sur la technologie de l’information n’en est qu’à la phase de planification, Mme Sharon Capeling-Alakija a indiqué qu’elle travaille en étroite collaboration avec le Bureau du Secrétaire général, le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et a donné l’adresse du site Internet du Service qui est : . Au début du mois de juin, un groupe d’experts réuni à Bonn a commencé à mettre au point la base opérationnelle du service et a élaboré une série de mesures qui permettront au Service de lancer une opération de taille modeste pour l’Assemblée du Millénaire de septembre prochain. Rappelant les objectifs de l’Année internationale des Volontaires qui aura lieu en 2001, elle a insisté sur le fait que le service sur la technologie de l’information aura besoin de l’appui de nombreux acteurs et financiers.

M. VERA P. WEILL-HALLE, Directrice du Bureau de liaison pour l’Amérique du Nord du Fonds international de développement agricole (FIDA), a souligné que la révolution numérique ne sépare pas seulement les riches des pauvres mais a conduit aussi à un fossé entre les populations rurales et les populations urbaines. 70% des populations pauvres se trouvant dans les zones rurales, Mme Weill-Hallé a plaidé pour que l’”on ne laisse ces populations à la traîne”. Des communautés entières sont isolées en effet d’autres communautés avec lesquelles elles pourraient pourtant échanger des informations.

Le manque d’accès à l’information est un problème d’autant plus grave qu’il limite la capacité des populations rurales à vendre leurs produits mais aussi à acheter du matériel qui pourrait améliorer leur production. Il faut donc aider les populations rurales à accéder aux connaissances comparables aux leurs mais aussi aux autres connaissances pour leur permettre de choisir qui répond à leurs besoins. Les technologies doivent être fournies aux zones rurales conformément à la demande de la population concernée. Pour leur part, il est urgent que les gouvernements mobilisent des ressources pour aider les zones rurales à embrasser les technologies nouvelles, en particulier par le biais de l’éducation. Mme Weill-Hallé a, par ailleurs, appelé à des mesures appropriées et ciblées pour, a-t-elle dit, ne pas marginaliser davantage les femmes. Après avoir plaidé pour un partenariat renforcé entre la société civile, les institutions internationales, les gouvernements et le service, elle a brossé un tableau des activités du FIDA fondées sur les nouvelles technologies.

M. VIVEK PATTANAYAK, Directeur de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a fait état de l’utilisation de l’Internet depuis l’introduction de son utilisation à l’OACI en 1995. Il a notamment indiqué qu’au-delà de son utilité pour fournir des informations aux acteurs de l’aviation, aux médias et au grand public, il est utilisé par chacun des bureaux régionaux de l’OACI pour des tâches d’organisation interne. Il a ajouté que ces prochains mois, le site Web de l’OACI, qui permet déjà de disséminer des documents réservés aux Parties contractantes par le truchement d’un accès sécurisé et limité aux Parties contractantes, sera augmenté d’éléments de commerce électronique pour la vente des publications. Il a ainsi expliqué que l’OACI considère ses sites Web comme une ressource stratégique d’information. Il a par ailleurs indiqué que l’OACI, qui a toujours été ouverte à la société civile, aux universités, à l’industrie et aux organisations non gouvernementales, développera ses contacts avec la société civile afin de mieux s’acquitter de son mandat de créer des normes internationales. Il a notamment donné en exemple la définition, en collaboration avec la Commission de la navigation aérienne, de normes et pratiques recommandées (SARP) désormais consignées en annexe d’un document de travail de la Commission, et adoptées par les aéroports et l’industrie aéronautique pour la sûreté et la sécurité de l’aviation civile. Donnant des exemples de coopération internationale dans le contexte de l’économie globale, M.Pattanayak a en outre signalé la coopération sans précédent qui a eu lieu sous l’égide de l’Unité de coopération mondiale à l’occasion du passage à l’an 2000 et qui a permis un passage sans heurts de l’industrie aéronautique dans le nouveau millénaire. Il a en outre fait observer que l’OACI a gagné une grande expérience dans le conseil et la fourniture d’aide dans le développement de projets de transport aérien visant un fonctionnement plus sûr et plus efficient, par l’intermédiaire de ses Programmes techniques de coopération, financés par le Programme des Nations Unies pour le développement. A cet égard, il a en outre souligné que l’OACI a identifié des programmes et des projets spécifiques qui pourraient être financés par des apports extérieurs. Il a notamment cité la mise en œuvre d’un programme de contrôle de la sécurité qui mettrait en évidence les difficultés à appliquer les SARP, et faciliterait la fourniture d’aide aux Etats dans la perspective de la mise en œuvre mondiale du futur système de navigation aérienne de CNS/ATM (Communications, Navigation and Surveillance/Air Traffic Management).

Mme ZUO HUAN-CHEN, Vice-Maire du Gouvernement populaire municipal de Shanghai (Chine), a parlé du Forum de haut niveau tenu à Shanghai du 5 au 7 juin derniers sur le thème de l’informatisation de la ville dans la région de l’Asie et du Pacifique (CIAPR). Elle a déclaré qu’en tant que pays en développement, la Chine doit mettre à profit les possibilités nouvelles qui lui sont offertes par l’informatisation. A l’heure actuelle, la Chine est faiblement informatisée et les autres villes de la région se sont informatisées à des rythmes différents. Elle a espéré que le Forum favorisera la coopération dans le domaine de l’informatisation dans la région de l’Asie et du Pacifique et accélèrera le développement économique et social des villes de cette région.

Cette réunion a abouti à l’adoption de la “Déclaration de Shanghai” et des “Statuts du Comité de coopération du Forum de haut niveau sur l’informatisation de la ville dans la région de l’Asie et du Pacifique”. Les participants ont également mis au point quatre projets de coopération régionale dont l’un est intitulé “E-Tour” et les autres portent sur les services médicaux à distance, sur l’éducation à distance et sur une bibliothèque de la coopération. Un site Web sur le thème de l’informatisation des villes a été mis en place afin de servir d’instrument de consultation, de discussions et d’échanges d’informations.

Pendant que le Forum de haut niveau ne sera pas en session, a indiqué Mme Zuo Huan-Chen, le Comité de coopération du Forum financera et coordonnera des programmes de formation, des initiatives d’information du public et des expositions sur l’informatisation des villes. La représentante a déclaré que construire la nouvelle génération d’infrastructure urbaine et accélérer l’informatisation de Shanghai transformera le fonctionnement de cette ville et le mode de vie de ses habitants. Les nouvelles possibilités économiques créées à Shanghai, complétées par un coût modique des transactions et des services de qualité, la rendront plus concurrentielle. Les représentants de différentes organisations appartenant à la Conférence des organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès des Nations Unies (CONGO), ont souligné l’importance des technologies de l’information et la nécessité de combler le fossé numérique. Un représentant a déclaré qu’il existe un droit fondamental d’accès à la connaissance et à la technologie. Une autre représentante a déclaré que les gouvernements doivent améliorer l’accès à l’éducation de base afin que les filles et les garçons maîtrisent le langage et les mathématiques. Une autre représentante a déclaré que les femmes sont désavantagées dans leur accès à l’Internet. Elle a fait part de la mise en place d’initiatives visant à fournir aux femmes un accès à l’Internet et aux débats les concernant dans les enceintes internationales.

M. SUBHAS MUNGRA (Suriname) a estimé qu’il faut encourager la croissance économique et le développement afin de faciliter l’accès de tous aux technologies de l’information. Au nom des 43 petits Etats insulaires en développement, il a remercié le groupe des experts indépendants de la mention de la situation des petits Etats insulaires dans le rapport qu’ils ont élaboré. Il a demandé à la communauté internationale de renforcer et de soutenir le développement des Etats insulaires. Un effort universel concerté sous la direction des Nations Unies est nécessaire pour combler le fossé numérique.

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