LA MISE EN PLACE DES INFRASTRUCTURES LIEES AUX NOUVELLES TECHONOLOGIES EXIGE UN PARTENARIAT FORT ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVE
Communiqué de Presse
ECOSOC/464
LA MISE EN PLACE DES INFRASTRUCTURES LIEES AUX NOUVELLES TECHONOLOGIES EXIGE UN PARTENARIAT FORT ENTRE LE SECTEUR PUBLIC ET LE SECTEUR PRIVE
20000707"Sous prétexte de ne pas rater le train de la mondialisation, prenons garde à ne pas nous tromper de train en entrant dans la première gare venue." Si la mondialisation et les nouvelles technologies de linformation et de la communication nous invitent au partage, il y a lieu déviter quelles soient le support dune culture unique, a déclaré, ce matin, la Ministre déléguée auprès du Ministre de léconomie et des finances du Burkina devant le Conseil économique et social. Le Conseil, qui poursuivait son débat de haut niveau sur le thème Développement et coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de linformation dans le cadre dune économie mondiale à forte intensité de connaissances, a entendu les réflexions des délégations sur la manière délargir laccès aux nouvelles technologies et den faire un instrument de développement économique et social durable conforme à la diversité culturelle des nations. Les perspectives quouvrent ces nouvelles technologies pour le développement ont été explicitées par lAdministrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui semploie à les intégrer dans ses programmes avec pour mot dordre connectivité et concurrence. Il a souligné limportance de la concurrence dans la mise en place des infrastructures liées aux nouvelles technologies en ce quelle permet la multiplication des investissements et la baisse des prix. Ce faisant, il a mis laccent sur limportance égale du secteur public auquel il a rappelé sa responsabilité de créer des conditions favorables aux investissements privés par une gestion saine des affaires publiques et la mise en place dun cadre juridique crédible indépendant. Ces propos ont été appuyés par la majorité des délégations qui ont admis la nécessité dune coopération accrue entre le secteur public et le secteur privé. Une mise en garde a pourtant été lancée par le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie contre le rôle prépondérant du secteur privé; le Vice-Ministre russe jugeant même nécessaire de réglementer le processus pour le rendre plus civilisé et plus prévisible. Il a avancé largument selon lequel le secteur privé seul ne peut assurer la viabilité des dimensions socio-économiques de la révolution numérique. De manière générale, le Vice-Ministre russe, appuyé par dautres délégations, a souhaité que les Nations Unies deviennent le forum de discussions sur les normes régissant lensemble des questions liées aux nouvelles technologies dont, en particulier, de la diversité culturelle, de léthique de linformation et du crime électronique.
Les Ministres, Vice-Ministres et représentants des pays suivants ont pris la parole : Venezuela, Lesotho, Uruguay, Honduras, Croatie, Fédération de Russie, Burkina Faso, République de Corée, Arabie saoudite, Algérie et République tchèque. LAdministrateur du PNUD, la Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et le Président du Comité des politiques de développement se sont également exprimés. Du côté du secteur privé, le Président du McConnell International, le Vice-Président de WorldCom, le Président de S.A.P, le Président de World Tel et un Consultant indépendant de lAfrique du Sud se sont également adressés au Conseil économique et social.
Cet après-midi à 14 heures 30, le Conseil tiendra une table ronde sur le thème « les technologies de l"information et des communications et le développement : défis mondiaux et impératifs régionaux ». La table ronde, qui réunira les secrétaires exécutifs des commissions régionales des Nations Unies, devrait sachever à 16 heures, heure à laquelle le Conseil économique et social entend reprendre son débat de haut niveau.
Débat de haut niveau sur le développement et la coopération internationale au XXIe siècle: le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte intensité de connaissances
Déclarations liminaires
M. JAY NAIDOO, Consultant indépendant et ancien Ministre des communications de lAfrique du Sud, joint par vidéoconférence, a déclaré que les technologies utilisées aujourdhui pour cette vidéoconférence placent les pays du monde en développement dans une position exceptionnelle, compte tenu de la possibilité qui leur est offerte de faire un bond vers lavenir. Il est vrai, a reconnu M. Naidoo, que lAfrique a du retard en matière déducation mais il lui sera possible de passer de cette situation à une structure de ressources humaines compétentes. Il faut, a-t-il dit, rester conscient du fossé numérique et du fait, quen la matière, la part de lAfrique représente moins de 2%. Mais, a poursuivi M. Nadoo, le village planétaire ne peut continuer à exclure lAfrique et les autres parties du monde en développement. Cela ne saurait être une recette de paix mondiale et de développement humain durable pour laquelle les Nations Unies ont été créées. La révolution numérique, a-t-il affirmé, est riche darmes puissantes pour lutter contre la pauvreté, lanalphabétisme et lignorance. Partant, le premier défi est de parfaire la vision de léconomique et du politique. On peut constater en effet aujourdhui que les dirigeants du monde en développement se sentent menacés par la puissance des techniques dans le sens où elle exige une plus grande transparence et responsabilisation. Il faut donc changer la vision des choses et reconnaître que les technologies recèlent des possibilités denrichir la démocratie, de donner à tous laccès à léducation et à la connaissance, et de permettre à chacun dexercer ses droits; ces droits que les Nations Unies doivent défendre et faire progresser.
M. Naidoo a estimé que le deuxième défi consiste à faire que les gouvernements créent des conditions favorables à linvestissement privé. Avec leffondrement des frontières nationales, il faut envisager des formes de coopération régionale et établir une frontière claire entre le rôle des gouvernants et celui des régulateurs indépendants. Tout brouillage de cette frontière peut sonner le glas des investissements privés, a prévenu M. Naidoo. Le troisième défi, a-t-il poursuivi, est la libéralisation des marchés et lintroduction dagents nouveaux qui entraîneraient entre autres une réduction des coûts des produits. Le quatrième défi est celui de léducation et de linformation pour permettre aux jeunes daccéder à léconomie actuelle du savoir. Le cinquième défi, a encore dit M. Naidoo, est le financement des infrastructures nécessaires. Il sest donc dit convaincu de la nécessité dun partenariat entre le capital de développement des institutions multilatérales comme la Banque mondiale, dune part, et les gouvernements et agents du monde en développement, dautre part. Le dernier défi, a-t-il conclu, est celui de la gouvernance. Etant donné les répercussions quaura la révolution numérique sur le développement, il convient, a dit M. Naidoo, de jouer sur une base dégalité. Le monde en développement se rend compte quil est exclu de tout rôle dans lélaboration des règles de ce nouveau jeu. Cette situation est dangereuse, a dit M. Naidoo en ce quelle transforme une mentalité de nantis et de pauvres et en ce quelle de transformer la révolution numérique en une espèce dinfocolonialisme.
M. Naidoo a donc souhaité que les Nations Unies jouent un rôle moteur dans la protection et la défense des économies et de lavenir des pauvres. La révolution numérique peut être un égaliseur du monde, a-t-il dit en regrettant quà lheure actuelle elle soit encore au service des forces de mondialisation perçues comme agent des intérêts des forces du capital et des économies riches du monde industriel. M. Naidoo a donc plaidé pour un partenariat entre le Nord et le Sud et surtout entre le secteur privé et le secteur public, promesse dun développement durable pour le Sud. Si la situation de lAfrique est due pour une part aux régimes dictatoriaux et à la corruption, elle est du pour une plus grande part à lafropessimisme qui est au coeur de la marginalisation de lAfrique. LAfrique a besoin dun programme de développement qui mette les technologies au service de la réduction du fossé économique et numérique. LAfrique a besoin du soutien moral, politique et économique ainsi que de la force des Nations Unies, a dit M. Naidoo en appelant le Secrétaire général à continuer ses efforts de dirigeant sur la scène mondiale. Nous voulons des actes et une initiative mondiale nouvelle. Nous retenons notre souffle dans lattente dune amitié et dune solidarité qui permettront à lAfrique de retrouver la place qui lui revient à la table des nations, a conclu M. Naidoo.
M. BRUCE McCONNELL, Président de McConnell International et Facilitateur des points focaux du réseau des technologies de linformation et des communications du Groupe de travail de lONU sur linformatique, a rappelé quil y a un an, 170 pays se sont réunis pendant deux jours pour examiner les risques qui pouvaient menacer léquilibre économique, politique et social de nombreux pays. Cette menace était alors connue sous le nom de bogue du millénaire. Les Nations Unies jouèrent alors le premier rôle pour mobiliser, à travers les travaux dun Groupe de travail à composition non limitée, les différentes nations en vue de vaincre la menace. Le rôle joué par lONU a été exceptionnel, non seulement par le nombre de pays que lOrganisation a pu mobiliser, mais aussi par la manière dont elle la fait. En coopération avec la Banque mondiale, le PNUD et les autres agences de lONU et 20 compagnies privées, le Groupe de travail de lONU sur linformatique a bâti un réseau mondial efficace qui a pu prendre à bras le corps le problème du bogue. Ce réseau était à la fois Sud-Sud, Nord-Sud, Nord-Nord, et Est-Ouest, et a réuni pour la première fois des gens travaillant sur la même question concrète dans leurs pays respectifs. Après le bogue du millénaire, il a été décidé que le président du Groupe de travail sur linformatique et les coordonnateurs nationaux continueraient à maintenir, ensemble, et jusquà la tenue de cette session de lECOSOC, le réseau mondial qui avait permis de faire face au bogue, pour, cette fois, traiter les questions posées par la révolution des TIC. Lespoir a été exprimé que lECOSOC pourrait prendre une décision qui créerait un cadre durable permettant aux officiels qui travaillent sur les TIC doeuvrer ensemble, de manière à la fois informelle et officielle, à partir de leurs pays respectifs.
Le concept des coordinateurs nationaux du bogue du millénaire nexiste plus, mais des points focaux des TIC existent désormais dans 120 pays du monde, dont certains responsables sont ministres ou vice-ministres dans leurs pays respectifs, et sont ici aujourdhui. La première question à laquelle ces responsables ont à répondre est celle de la sécurité de linformation, dont un exemple a été fourni par la manière dont les autorités des Philipines ont réagi, il ny a pas longtemps, au virus I love you. La situation à laquelle ils ont eu à faire face a montré lincapacité dun pays à traduire en justice des criminels, du fait de labsence de lois adéquates. Car si certains pays ont déjà en place un certain nombre de réglementations, la plupart ne sont quau stade de létude de règlements pertinents. Aussitôt que nous en aurons les ressources, nous nous proposons de lancer des actions de dissémination, en publiant les exemples de cadres réglementaires existant dans les pays les plus en pointe sur lInternet, et à ces textes, nous joindrons des analyses et ouvrirons des débats sur les meilleures pratiques en la matière.
La menace à laquelle nous devons faire face aujourdhui est plus dangereuse que celle du bogue du millénaire. Il sagit de la fracture numérique, qui risque de devenir un fossé impossible à combler si rien nest rapidement fait. Si cela se produisait, alors le potentiel de libération sociale et économique des TIC aurait été gaspillé, et le monde aurait perdu lopportunité de construire une société réellement globale, humaine et juste. Nous connaissons tous les possibilités de croissance économique, de promotion de léducation, de lamélioration du bien-être social que peuvent générer les TIC. Et ce nest là que la partie visible de liceberg. Face à la menace de fracture permanente qui se profile, les Nations Unies peuvent jouer de nouveau un rôle unique: celui de transformer la fracture numérique actuelle en opportunités numériques. Nous sommes prêts, dans cette optique, à apporter notre aide à lECOSOC pour faire en sorte que tous les peuples puissent bénéficier des opportunités technologiques qui existent.
Débat de haut niveau
M. CARLOS GENATIOS, Ministre de la science et de la technologie du Venezuela, a dit qu'il n'est pas certain que le développement des technologies de l'information et renforcement de l'économie numérique puissent garantir le développement à l'échelle mondiale et l'éradication de la pauvreté. Néanmoins, il s'est dit convaincu qu'il faut faire en sorte que tous aient accès à ces technologies. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et le sous- développement, la numérisation de la société doit servir à renforcer les ressources humaines, notamment afin de développer les marchés intérieurs et de créer de nouveaux emplois et de nouvelles compétences. Il est indispensable de mettre en place des stratégies régionales pour promouvoir le développement social par le biais de la création d'emplois et du renforcement des marchés régionaux dans une perspective globale. M. Genatios a déclaré que la parenté linguistique qui unit les pays de la région de l'Amérique latine et des Caraïbes un atout pour leur intégration et qu'il faut l'utiliser tant qu'elle existe. L'éducation est également indispensable au développement des ressources humaines et au progrès dans le domaine des technologies de l'information.
Le Ministre a également estimé qu'il faut porter une attention particulière aux prêts générés par les organisations multilatérales qui devraient être accordés selon une procédure rapide et simplifiée fondée sur la réduction des coûts et la standardisation des procédures. Il a ensuite exposé les mesures prises par le Venezuela pour changer les mentalités et créer des conditions favorables au développement des technologies de l'information, et notamment l'adoption d'une loi sur les télécommunications qui encourage les investissements privés.
M. MPHO MALIE, Ministre du commerce, de lindustrie et du marketing du Royaume du Lesotho, a déclaré que les priorités du Gouvernement du Lesotho visaient, à travers un programme national de technologies de linformation et de la communication (TIC), à rendre ces outils accessibles à tous les citoyens du pays. Trois domaines dactivités prioritaires ont été choisis à cet égard en vue de maximiser les avantages que le Lesotho peut tirer des TIC. Il sagit des domaines de léducation, de la santé et de la gouvernance assistée par linformatique. Ce dernier domaine désigne la prestation de services gouvernementaux au public par voie électronique. Concernant léducation, tous les enseignants et étudiants de luniversité nationale du Lesotho ont désormais accès à lInternet. Un financement de la Banque mondiale a permis à ce sujet la mise en place dun laboratoire des médias électroniques à luniversité. Quant au domaine de la santé, le gouvernement sintéresse fortement au développement de la télémédecine et nous comptons promouvoir la prévention de certaines maladies en mettant les informations nécessaires sur le Web. A cet égard, le cas du VIH/sida sera prioritaire. Enfin, concernant la gouvernance, le souci du gouvernement du Lesotho est de mettre à la disposition de la population, de manière simple et accessible à tous, les divers services publics. Les différentes activités gouvernementales sont à cet égard, de plus en plus portées à lattention du public par lintermédiaire de sites Internet. Le Lesotho, dont 80% de la population vivent en zone rurale, est soucieux de mettre les bénéfices des TIC à la portée de la majorité de sa population, et nous espérons que laide et les partenariats internationaux pourront nous aider à réaliser cet objectif.
M. CARLOS ORLANDO, Directeur général pour la coopération internationale de lUruguay, a convenu que les nouvelles technologies peuvent être une locomotive du développement, de l'éducation et de la formation dans tous les pays. Ces technologies, a-t-il dit, constituent aussi un outil fondamental de démocratie et de contrôle de la gestion des affaires publiques. Etant donné le retard des pays en développement, M. Orlando a plaidé pour lélaboration dune idée nouvelle de coopération internationale qui, à laide des nouvelles technologies, permettra de renforcer la lutte contre la pauvreté et pour le développement économique et social durable. Il est clair que, dans ce cadre, le secteur privé trouve toute sa pertinence, a dit M. Orlando, avant dajouter que les nouvelles technologies ne seront rien sans léducation préalable des populations quil a identifiée comme la clef dun meilleur développement social. La technologie peut apporter la liberté mais il est nécessaire dassurer dabord le développement social et économique des populations par léducation et lalphabétisation numérique. Avant de conclure, M. Orlando a appelé à un plan daction concret pour que les pays puissent mettre en place des politiques conformes au fruit de la réflexion du Conseil économique et social. Lheure est venue dagir, a-t-il insisté.
M.GERARDO ZEPEDA BERMUDEZ, Ministre national et Commissaire pour la science et la technologie du Honduras, a estimé que la révolution des TIC était plus importante pour le monde que la révolution industrielle du XIXe siècle ne lavait été, de par limpact direct quelle a sur la vie de la majorité des peuples de la planète. Linformation est en effet essentielle à la vie. Sans les possibilités offertes par les TIC, les conséquences de louragan Mitch auraient été beaucoup plus graves quelles ne le furent il y a deux ans pour le Honduras, a-t-il dit. Notre pays cherche aussi à pleinement intégrer les TIC dans le fonctionnement de ses structures gouvernementales, et nous sommes aussi soucieux de développer le commerce électronique. Notre gouvernement sest attelé à construire un cadre déducation pertinent, qui permettra à nos jeunes de bénéficier dune formation universitaire intégrant des enseignements sur les TIC. Deux villages pilotes ont été dautre part créés au Honduras, où, grâce à lénergie solaire, les habitants bénéficient de prestations électroniques et de lInternet. Cest un exemple de ce qui peut être fait pour mettre à la disposition des populations les plus enclavées les bénéfices des TIC. Notre pays mettra les résultats de son expérience de village solaires à la disposition des autres pays en développement. Les TIC doivent être mises à la disposition de toute lhumanité, car, comme la montré le cas de louragan Mitch, leur usage judicieux peut faire la différence dans des situations de vie et de mort.
Mme DUBRAVKA JURLINA ALIBEGOVIC, Vice-Ministre pour la science et la technologie de Croatie, a estimé quau vu des changements apportés par les technologies de la communication et de linformation (TIC), la question est de savoir comment elles peuvent être utilisées pour encourager le développement. La connaissance et linformation, a-t-elle ajouté, sont devenues la monnaie déchange de la nouvelle économie, modifiant la nature du travail et les attentes à lencontre de la main doeuvre. Malgré la mystification associée à une économie mondiale fondée sur la connaissance, les mêmes problèmes quont dû gérer les Nations Unies depuis leur création demeurent pour ce qui est du développement. La Vice-Ministre a fait remarquer quun pays à léconomie en transition comme le sien doit dépasser de nombreux obstacles et défis dans un monde où les TIC constituent la réalité. Ainsi, consciente du fait que léducation est le plus important aspect de la société de linformation, la Croatie accorde une attention particulière à la réorganisation et à la modernisation de son système éducatif pour y incorporer les TIC. En 1999, 5,6% de la population de la Croatie avaient utilisé Internet. Mme Alibegovic a expliqué quau cours des dix dernières années, son pays a développé un réseau de téléphonie numérique, en partie privatisé. Toutefois, s'il existe en Croatie plusieurs fournisseurs de service Internet, les possibilités sont plutôt limitées étant donné quil nexiste quun réseau téléphonique fixe. Le commerce électronique est par ailleurs en train démerger et le Gouvernement a initié des activités de réajustement pour libéraliser la politique en matière dinformation, accroître la connectivité et les contenus web. Il a également établi un Bureau Internet qui gère les problèmes administratifs et dexpertise. En labsence dactions nationale et multilatérale concertées, a souligné la Vice-Ministre, le fossé numérique ne sera pas comblé et saggraveront les disparités entre les membres de la communauté internationale. Ainsi les gouvernements ont un rôle à jouer en étendant la connectivité, en créant les conditions pour un meilleur accès à Internet et en promouvant des contenus web locaux.
M. SERGEY ORDJONIKIDZE, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a souhaité que les Nations Unies deviennent le forum mondial de lélaboration des normes dans le domaine des technologies de linformation et des communications et ouvrent une discussion, quil a souhaité approfondie, sur des questions telles que la diversité culturelle, léthique de linformation, le droit à la vie privée et le crime sur lInternet. Il est impératif, a insisté M. Ordjonikidze, de prévenir une utilisation des technologies de linformation à des fins incompatibles avec les objectifs de la stabilité et de la sécurité internationales. Evoquant lévolution du commerce électronique, M. Ordjonikidze a jugé inadmissible que les nouvelles technologies deviennent ainsi un obstacle virtuel au commerce qui concourent à lisolement des producteurs qui ny ont pas accès. Evoquant aussi le rôle du secteur privé dans le développement des nouvelles technologies, le Vice-Ministre a jugé que le temps est venu dexaminer les moyens de réglementer ce processus et de le rendre civilisé et prévisible. Il est évident, a-t-il dit, que le secteur privé seul ne peut assurer la durabilité des dimensions socioéconomiques de la révolution numérique. Cette question ne peut être résolue que dans le cadre defforts collectifs et coordonnés de la communauté internationale et dans celui dun partenariat constructif entre les gouvernements, le cercle des affaires, les ONG et les institutions de la société civile. M. Ordjonikidze a encore souhaité que la promotion des nouvelles technologies vienne appuyer, sans sy substituer, les efforts visant la modernisation technologique des secteurs de base de léconomie et la recherche de solution aux problèmes économiques et sociaux. Il a aussi souhaité que lon ne disqualifie pas les technologies traditionnelles en les forçant, par des procédés artificiels, hors des sphères économique, sociale et culturelle. Il convient plutôt, dans le contexte de la réduction du fossé numérique, daccroître progressivement, dans les programmes dassistance au développement, la part des fonds alloués aux nouvelles technologies et aux programmes déducation et de formation. Il convient aussi de renforcer la place des nouvelles technologies dans les programmes dassistance technique, a estimé M. Ordjonikidze.
Mme ANNE KONATI, Ministre délégué auprès du Ministre de léconomie et des finances chargé du développement économique du Burkina Faso, a déclaré que linformatique et ses outils sont encore un luxe et un prestige réservés aux seuls nantis dans les pays dAfrique. Les administrations publiques et le secteur privé nont pas les moyens de soffrir les outils technologiques adéquats et de former du personnel compétent pour relever le défi du développement. Plus de la moitié de la population mondiale reste confrontée à dénormes problèmes, et reste ignorante de lexistence même des TIC. Dans les pays les plus pauvres, dont fait partie le Burkina Faso, la croissance a reculé. Selon les statistiques de la CNUCED, de 6% en 1995, elle est passée à 3,8% en 1998. Les barrières tarifaires et non tarifaires entravent laccès des produits des pays en développement aux marchés des pays riches, et le fardeau de la dette constitue un handicap au développement des pays pauvres. La baisse drastique de laide publique au développement, et le ralentissement de loctroi de prêts par les institutions financières internationales, sont autant de questions qui posent des obstacles majeurs à nos pays.
Pour citer quelques chiffres, rapportés dans le Rapport sur le développement humain du PNUD, le Burkina Faso avait en 1998 4 lignes de téléphone pour 1000 habitants, 0,1 téléphone public et 0,02 abonnés à lInternet. Quant au téléphone mobile, il nétait encore quun concept théorique. Dans nos pays, où la question quotidienne qui se pose à la majorité des populations reste la satisfaction de besoins fondamentaux, où le taux de scolarisation reste très bas, et où les infrastructures de base restent à construire, lapproche des questions liées aux TIC doit se faire en tenant réellement compte des réalités de terrain. Sous prétexte de ne pas rater le train de la mondialisation, prenons garde de ne pas nous tromper en entrant simplement dans la première gare venue. Car si la mondialisation et les TIC nous invitent au partage, il faudrait éviter quelles ne soient que le support dune culture unique, qui ferait perdre à lhumanité sa diversité et sa richesse. Les Nations Unies et lECOSOC devraient contribuer à faire en sorte que les TIC deviennent pour les pays pauvres des instruments de développement adaptés, à leur portée, et non pas des moyens plus sophistiqués et plus raffinés de simple aliénation.
M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que pour le PNUD la recherche dune technologie de linformation et des communications intelligente et novatrice au service du développement figure déjà parmi ses quatre priorités. Aujourdhui, le PNUD semploie plutôt à développer des stratégies locale, nationale et mondiale pour optimiser limpact de ses initiatives sur les pauvres. Il faut dabord comprendre, a dit M. Malloch Brown, quen loccurrence les secteurs publics nationaux et internationaux peuvent créer les conditions favorables et encourager les partenariats nécessaires. Dans ses activités de développement dune politique de linformation dans chaque pays, la question la plus importante pour le PNUD est celle de la connectivité et de la concurrence. Il faut en effet reconnaître quil ne sert à rien de parler des applications merveilleuses pour le développement des nouvelles technologiques en labsence des infrastructures nécessaires. Lexpérience a montré que la concurrence est la meilleure manière de mettre en place ces infrastructures en ce quelle conduit à plus dinvestissements et à une baisse des prix. La concurrence exige aussi la volonté politique des gouvernements et la mise en place dun cadre juridique crédible et indépendant. Pour faire avancer les discussions sur les nouvelles technologies, le PNUD, a annoncé M. Malloch Brown, entend y consacrer son prochain rapport annuel sur le développement humain. Le PNUD entend aussi créer un fonds daffectation pour renforcer la faculté des pays à sadapter au numérique. A cet égard, la première chose à faire pour les gouvernements, a souligné M. Malloch Brown, est de se concentrer sur léducation - pour notamment faire baisser les barrières culturelles - et lesprit dentreprise.
M. Malloch Brown a poursuivi en indiquant que du point de vue du PNUD, lutilisation des nouvelles technologies pour éliminer les intermédiaires dans lassistance au développement est peut-être la chose la plus intéressante. Il a illustré ses propos en attirant lattention sur le Netaid Website qui permet à des individus de sélectionner directement le projet quils veulent appuyer. LInternet, sest réjoui M. Malloch Brown, ouvre aussi des perspectives dans le domaine des services financiers à lintention des pauvres, perspectives qui peuvent changer léquation fondamentale du développement. Si aujourdhui ce sont les gouvernements et les institutions daide qui décident de ce qui est bon pour les pauvres, il sera bientôt possible, a expliqué lAdministrateur du PNUD, de transférer le pouvoir de choisir aux pauvres eux-mêmes. Loctroi de crédits, dassurances ou de services dépargne sera bientôt possible par voie électronique, a dit M. Malloch Brown, en indiquant dailleurs que le PNUD a déjà commencé à examiner le potentiel délargissement de ses initiatives de microfinancement. Quand de telles initiatives rencontrent la volonté des gouvernants de mettre à disposition des informations fiables et des services responsables, les perspectives dune nouvelle technologie fondée sur un partenariat entre le secteur public et le secteur privé sélargissent à linfini, a conclu lAdministrateur du PNUD.
Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM), a pour sa part estimé que si la communauté mondiale et les politiques ne font pas en sorte de garantir que les femmes aussi bien que les hommes jouissent de manière équitable des bénéfices des technologies de linformation et de la communication, on ne tirera pas pleinement parti du potentiel de ces outils si puissants. A lheure où lon parle des sociétés fondées sur la connaissance, il faut précisément utiliser les connaissances acquises pour comprendre quelles conséquences il y a à ne pas associer les femmes et les petites filles aux grandes décisions et au développement des infrastructures. Le prix à payer de lexclusion est très cher, nous ne le savons que trop, a-t-elle mis en garde. Le fossé numérique ne risque pas seulement daggraver les inégalités entre riches et pauvres : en labsence de stratégies concrètes, il risque aussi détablir une séparation entre les sexes. Les thèmes de la connectivité, de la capacité et du contenu ont tous des incidences sur la sexospécificité qui doivent être prises en compte. Il faut donc être conscient de la disponibilité limitée des femmes du fait quelles sont toujours principalement en charge de léducation des enfants et de la tenue du foyer, et fournir aux femmes et aux petites filles une formation leur permettant de devenir à la fois des usagers et des producteurs de ces technologies. Il faut également sattaquer au problème de la prédominance des flux dinformation du Nord vers le Sud et du danger de voir ces échanges limités au simple commerce et au divertissement.
Cest pourquoi, lUNIFEM appuie les nombreuses recommandations sur les TIC et légalité entre les sexes formulées par le groupe dexperts de haut niveau, et notamment celles relatives à lélimination des barrières empêchant le libre accès des femmes aux TIC et à un recrutement paritaire entre hommes et femmes par les entreprises de ce secteur. LUNIFEM appuie aussi la mise en place dun groupe de travail et dun fonds des Nations Unies sur les technologies de linformation et de la communication. Mais nous insistons avant tout sur limportance de voir les défenseurs de légalité entre les sexes prendre part aux décisions concernant la création de ces mécanismes, dont les programmes et les actions devront intégrer la perspective sexospécifique. LUNIFEM, avec lensemble de ses partenaires et de ses réseaux, est disposé à faire plus quappeler à légalité entre les sexes, il est prêt à offrir une véritable ligne directrice et des compétences permettant lélaboration dun cadre et de politiques profitant à toutes les situations et à tous les besoins. LUNIFEM a déjà utilisé la puissance des technologies de linformation et de la communication pour inscrire le fléau pandémique de la violence contre les femmes à lordre du jour de la communauté internationale. Si vous le souhaitez, il peut désormais exercer son pouvoir de catalyseur pour mettre les TIC au service du développement, a expliqué la Directrice exécutive. Cest dans cette perspective quil vient de signer un mémorandum daccord avec lUnion internationale des télécommunications et les Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Pour que les femmes et les hommes tirent équitablement parti des TIC, il faut que nous fassions des propositions à la fois simples et hardies, a poursuivi Mme Heyzer, avant de suggérer que 50% des fonds mis à disposition aillent aux activités destinées spécialement aux femmes et aux petites filles, jusquà ce que le fossé numérique entre les sexes soit comblé.
M. SUN JOUN-YUNG, (République de Corée), a déclaré que la révolution de l'information est à double tranchant. Il est incontestable que les technologies de l'information (TIC) contribuent à la croissance de l'économie et à l'éradication de la pauvreté en favorisant la productivité, en créant de nouveaux marchés et emplois et en améliorant l'accès à l'éducation et aux soins de santé. En outre, les TIC jouent un rôle clef dans la répartition des tâches et le renforcement de la compétitivité. Cependant, le représentant a regretté le "fossé numérique" à cause duquel les pays n'accèdent pas tous de manière égale aux bénéfices des TIC.
Les problèmes structurels et financiers qu'affrontent les pays en développement risquent de provoquer une aggravation supplémentaire de la pauvreté, a poursuivi M. Joun-Yung. Pour éviter une telle aggravation, le représentant a suggéré que de nouvelles politiques soient adoptées au niveau national afin de développer les ressources humaines et de renforcer les capacités institutionnelles. Il faudrait aussi prendre des mesures afin d'attirer les investissements intérieurs et extérieurs, de favoriser le développement des infrastructures et des contenus au niveau local. Au niveau international, il faut créer des partenariats entre le secteur privé et le secteur public afin de combler efficacement le "fossé numérique". L'importance croissante du secteur privé dans le processus de mondialisation rend indispensable un partenariat entre les acteurs du secteur privé et les Nations Unies dans le domaine du numérique.
L'Organisation des Nations Unies est la plus désignée pour promouvoir une vaste utilisation des TIC dans le cadre du développement et de la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.
Le représentant a évoqué les effets du développement des TIC sur la diversité des cultures et les modes de production et de consommation. Il a estimé qu'il faut développer les politiques relatives aux TIC afin de tirer profit, dans le cadre du développement, des ressources générées par d'autres technologies nouvelles telles que les biotechnologies. M. Joun-Yung a rappelé que le marché des TIC connaît, en République de Corée, une expansion très rapide et qu'en 1999, le taux d'investissement dans les industries des TIC s'élevait à 61 %.
M. FAWZI A. SHOBOKSHI (Arabie Saoudite), insistant sur la nécessité daccroître la coopération entre les pays en développement et les pays développés, sest inquiété du fait que, sous couvert de mondialisation et de libération des échanges, certaines atteintes sont portées à la souveraineté des Etats et à leur intégrité territoriale. Réaffirmant son appui aux principes du commerce international établis dans le cadre de lOrganisation mondiale du commerce (OMC), le représentant a néanmoins exprimé des doutes quant à la justice du système en vigueur. Estimant que les pays en développement en pâtissent, il sest déclaré convaincu que les accords du Cycle dUruguay ne sont pas appliqués dans leur intégralité et a regretté quaucune règle précise ne définisse le processus dadhésion à lOMC. Il a demandé que lon établisse des conditions dadhésion particulières pour les pays en développement qui tiennent compte de leurs besoins et de leurs difficultés et respectent la transparence. Il a appelé les pays développés à ouvrir leurs marchés aux produits des pays en développement et à mettre fin au protectionnisme régnant. Il les a appelés aussi à sefforcer de faciliter les transferts de technologies entre les pays du Nord et ceux du Sud et daccroître la coopération en vue de trouver une solution au problème de la dette. Il ne fait aucun doute quentre le Sud et le Nord, lécart dans léducation et dans les technologies continue à se creuser, a-t-il déclaré. Soulignant limportance des technologies de linformation et de la communication (TIC) qui permettront de libérer les pays en développement de la pauvreté, il les a exhortés à intensifier leurs efforts dans ce domaine et leur coopération en vue de partager ce nouveau savoir.
Rappelant lintérêt de son pays pour ces questions, le représentant a expliqué que lArabie saoudite a augmenté le montant de ses contributions au Comité pour la coopération économique et commerciale de la Conférence islamique et a proposé daccueillir la première réunion des Ministres des sciences, de lenseignement supérieur et de la recherche de la Conférence islamique en octobre 2000. LArabie saoudite se propose également dorganiser une conférence internationale sur la relation entre les transferts de technologies et linformation qui aura pour objectif de formuler des recommandations pour permettre aux pays en développement de rattraper leur retard en matière dinformation économique. Le représentant a ensuite donné les détails de laction de son pays en faveur de laide au développement, précisant que lArabie saoudite consacrait 4% de son Produit national brut (PNB) à laide au développement, dont 72 Etats ont bénéficié. Il a ajouté que son pays accordait une importance particulière à léquilibre entre développement économique et respect de lenvironnement tant au niveau national quinternational. En dernier lieu, il a fait état de laction de son pays pour améliorer la santé et léducation de ses citoyens et a rappelé son engagement dans la protection des droits de lhomme. M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a estimé que si les TIC ne peuvent être considérées comme une panacée aux problèmes de développement du Sud, elles savèrent cependant une nécessité pressante, pour leur utilisation dans des secteurs vitaux de la vie économique, sociale et culturelle de ces nations. Elle se prêtent par ailleurs de façon fort utile à la facilitation et à la promotion de lintégration des pays dans léconomie mondiale. Mais réussir lintroduction des TIC en tant quatouts potentiels de développement suppose la réunion de certaines conditions préalables, qui sont entre autres: le développement de capacités humaines et institutionnelles à même de faciliter labsorption et lutilisation de ces technologies; la possession des infrastructures nécessaires à la connectivité, en vue de faciliter laccès et garantir des liaisons à des coûts abordables, et la capacité dadapter les TIC et de leur conférer un contenu local. Concernant lAfrique, elle a des besoins considérables à satisfaire en matière dinvestissements étrangers directs, les pays du Sud faisant face à de formidables défis inhérents à lampleur de la pauvreté qui les frappe. A linstar de nombreux autres pays en développement, lAlgérie accorde un intérêt considérable au secteur des communications, et un vaste programme de réformes est en cours, avec le concours de la Banque mondiale, pour rendre plus accessibles les services de communication par louverture à la concurrence et la participation du privé.
LAlgérie soutient la recommandation du Secrétaire général, qui stipule que la communauté internationale et le système de lONU, ont le devoir daider les pays en développement à sintégrer pleinement et de manière à en bénéficier dans léconomie mondiale interconnectée et à forte intensité de connaissances. Nous adhérons pleinement à la recommandation de création dun groupe de travail ayant pour mandat de soumettre des recommandations aux mécanismes intergouvernementaux. La participation des Commissions régionales à ce processus, notamment en ce qui concerne lAfrique, est souhaitable. Les TIC constituent une nouvelle pression sur les pays en développement, qui doivent se lancer dans une nouvelle course sur la base de règles et de moyens inégaux. Il revient aux organismes de lONU de jouer un rôle crucial en vue dappuyer les efforts des pays en développement dans leur recherche des formules les plus économiques et les plus judicieuses pour faire progresser lagenda des TIC à travers des partenariats et la conjugaison des efforts.
M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque) a dit que le gouvernement de son pays a répondu favorablement à toutes les recommandations et initiatives de lUnion européenne en matière de TIC. Les TIC ont été intégrées à la notion de politique de développement durable dans notre pays, et à lheure actuelle, 15% de la population tchèque ont accès à lInternet, mais nous reconnaissons cependant lexistence dune fracture numérique dans notre société. Aussi le gouvernement prend-il certaines mesures, comme celle de la réduction des coûts de transmissions téléphoniques pour rendre lInternet plus accessible à un plus grand nombre de personnes. Notre pays se soucie, sur le plan éthique, de la diffusion didées prônant la violence sur le Web, et nous prenons des mesures juridiques à cet égard. Dici 2003, chaque école tchèque disposera dune salle de classe dédiée à lenseignement des technologies de linformation, et nous mettons en place un ensemble de lois devant gérer lexpansion de ce secteur. De nouvelles mesures au niveau des douanes et de la fiscalité rendront les équipements plus accessibles à un plus grand nombre de personnes, et en vue de développer le commerce électronique, notre gouvernement est en train de rédiger des textes réglementant le fonctionnement de ce secteur.
M. JUST FAALAND, Président du Comité des politiques de développement, a déclaré que pour être pleinement efficaces dans la transformation du processus de développement, les TIC et les infrastructures qui les accompagnent devraient être rendues pleinement accessibles aux pays qui en ont besoin. Cette nécessité appelle la mobilisation de fonds et dautres ressources, aussi bien au niveau national quinternational, en vue de construire et maintenir les facilités de télécommunication et autres infrastructures. Les conditions financières que connaissent en ce moment la plupart des pays en développement ne leur permettent pas de faire face à cette nécessité. Un autre problème qui se pose avec acuité est celui de lélévation du niveau déducation des populations de ces pays, pour leur permettre dassimiler les TIC et de pouvoir les mettre au service de leurs politiques de développement de façon durable. Le Comité des politiques de développement sest penché aussi sur certaines conséquences découlant de la mise en place de TIC dans les pays en développement, notamment en ce qui concerne le marché du travail et les conditions demploi. La production de nouvelles richesses basées sur de nouveaux produits exige toujours une plus grande qualification de la main doeuvre, et souvent, une économie basée sur les TIC entraîne la disparition de nombreuses catégories demplois de lancienne économie. De plus, il arrive aussi que les pays en transition vers une économie basée sur les TIC perdent les cerveaux quils ont formés en vue de cette transition au profit de pays aux économies avancées mieux établies, ce qui peut freiner leur intégration à la nouvelle économie. Un autre impératif du développement des TIC est celui de la nécessité de disposer non seulement dinfrastructures techniques physiques, mais aussi de sources de financement pouvant soutenir les besoins dinvestissements et de croissance. Le caractère rudimentaire des marchés financiers des pays en développement rend cette condition difficile à remplir. Le Comité a reconnu que la première responsabilité pour créer un cadre adéquat à cet égard, repose sur les épaules des gouvernements. Ils devraient formuler les politiques de développement des TIC et chercher à les mettre en application avec le soutien actif du secteur privé, du système éducatif, des communautés locales et des organisations non gouvernementales. Les pays en développement peuvent être assistés dans leurs efforts par la communauté internationale, et le système des Nations Unies pourrait contribuer à mobiliser les efforts nécessaires dans ce domaine.
M. KEMNA, Président de S.A.P, a mis laccent sur limportance des partenariats entre le secteur public et le secteur privé. Il a également souligné que ce quil faut retenir des nouvelles technologies est le fait quelles ont réellement la capacité de surmonter les obstacles surtout dans le domaine de lenseignement. Cela est dautant plus important que les connaissances sont loutil de léconomie actuelle et que compte tenu du rythme rapide de lévolution technologique, il sera nécessaire de renouveler les talents et les connaissances, et de renforcer lesprit dentreprise.
M. PITRODA, Président de World Tel, a expliqué que son entreprise est née de linitiative de lUnion internationale des télécommunications (UIT) et a pour objectif de fournir des structures de base dans tous les marchés émergents. Les principales difficultés dimplantation de lentreprise viennent des problèmes de bureaucratie, de corruption et de compréhension des nouvelles technologies. De plus, les prix des produits proposés ne sont pas assez démocratiques pour inonder tous les marchés émergents, a dit lintervenant avant de souligner que la chose la plus importante a été surtout dapprendre les besoins particuliers des populations locales en ce qui concerne une technologie prétendument à utilisation uniforme. Lintervenant a plaidé auprès du Conseil économique et social pour quil élabore un programme daction ambitieux qui, à laide des techniques de linformation, viserait lalphabétisation universelle dici cinq ans.
M. JOHN CAGE, Président de Sun Microsystems, a lui souligné le rôle des Nations Unies pour assurer la faisabilité dune action rapide et décisive en ce qui concerne les nouvelles technologies. Citant les multiples applications de ces technologies, lintervenant a appelé les pays africains, en partenariat avec dautres, à déployer tous les efforts pour sintégrer à la nouvelle économie du savoir.
M.CERF, Vice-Président de WorldCom et premier Vice-Président de la Société de lInternet, a dit que son institution organise des ateliers en vue daider les gens à mieux se servir de cet outil. Lexistence dune technique ne saurait en elle-même garantir sa continuité, a-t-il affirmé. Il faut suivre ce que font les autres pour sadapter régulièrement aux changements et innovations Nous pensons que le secteur privé sera le principal acteur de propagation de lInternet à travers le monde, car il est le seul à avoir les moyens et le dynamisme nécessaires pour y arriver. Même aux Etats-Unis, la croissance de ce secteur a cependant besoin de capitaux, de réglementations et de nouvelles énergies en vue de continuer à générer des richesses et des emplois. Lun des principes fondamentaux de l'Internet est quil faut mettre toute information et toute invention humaine à la portée de la majorité, et cest sous cet aspect que les Nations Unies pourraient jouer le rôle le plus utile.
Documentation
Rapport du Comité chargé des organisations non gouvernementales sur les demandes d'audition présentées par des organisations non gouvernementales (E/2000/82)
A sa 763e séance, le 23 juin 2000, le Comité chargé des organisations non gouvernementales a décidé de recommander que différentes organisations soient entendues au titre de certains points de l'ordre du jour du Conseil économique et social.
Dans le cadre de l'examen du point 2 de l'ordre du jour, intitulé "Développement et coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte intensité de connaissances", le Comité a recommandé que soient entendues les organisations suivantes : Conférence des ONG dotées du statut consultatif auprès des Nations Unie, coalition d'ONG dotées du statut consultatif auprès du Conseil souhaitant intervenir au nom des organisations "Population Communication International", "World Information Transfer" et "Association féminine de Tunisie 21".
Au titre du point 4 a) de l'ordre du jour, intitulé "Coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies se rapportant à l'évaluation des progrès réalisés au sein du système des Nations Unies, dans le cadre de conférence d'examen, en ce qui concerne la promotion de l'application et du suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l'égide de l'ONU dans les domaines économique et social et domaines connexes", le Comité a recommandé que le Conseil entende les ONG "Fédération internationale des centres sociaux et communautaires" et "Mouvement international ATD quart monde".
Dans le cadre de l'examen du point 4 b), intitulé "Coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies se rapportant à la mise en oeuvre coordonnée par le système des Nations Unies du Programme pour l'habitat", le Comité a recommandé que soient entendues les organisations suivantes : Mouvement ATD quart monde et le Comité d'ONG chargé des peuplements humains, organisations dotées du statut consultatif auprès du Conseil, au nom au nom de l'association des ONG suivantes : Conseil du Commonwealth pour l'écologie humaine, International Architects Designers Planners for Social Responsibility, International Council for Caring Communities, Fédération internationale des centres sociaux et communautaires, Fédération internationale des géomètres, Fédération internationale des professions immobilières, Union internationale pour la taxation des biens fonciers et le libre-échange, Olof Palme Peace Foundation, Rotary International, Society For The Psychological Study Of Social Issues, World Information Transfer et Association mondiale de psychiatrie.
Le Comité a recommandé que l'organisation "International Society For Traumatic Stress Studies" soit entendue dans le cadre de l'examen du point 5, intitulé "Assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe".
Le Conseil économique et social est également saisi d'une note du Secrétaire général qui présente les thèmes devant être examinés par le Conseil économique et social à sa session de fond de 2001, dans le cadre de son débat de haut niveau et de son débat consacré aux questions de coordination (E/2000/65).
Ce document contient plusieurs propositions de thèmes pouvant être examinés pendant le débat de haut niveau et pendant le débat consacré aux questions de coordination qui ont été formulées par les Etats membres, les organes compétents du système des Nations Unies, les organes intergouvernementaux ainsi que par le Secrétaire général.
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