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ECOSOC/462

LE MALI PROPOSE LA CONVERSION D'UNE PARTIE DE LA DETTE EN ASSISTANCE AU DEVELOPPEMENT DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION POUR EVITER A L'AFRIQUE UNE MARGINALISATION NUMERIQUE

6 juillet 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/462


LE MALI PROPOSE LA CONVERSION D’UNE PARTIE DE LA DETTE EN ASSISTANCE AU DEVELOPPEMENT DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION POUR EVITER A L’AFRIQUE UNE MARGINALISATION NUMERIQUE

20000706

L’absence d’infrastructures de base, le manque de ressources humaines qualifiées, le flux insuffisant de ressources financières et le fardeau de la dette extérieure ont été cités au nombre des obstacles qui entravent l’accès des pays en développement aux nouvelles technologies de l’information et des communications. Ces arguments ont été avancés devant le Conseil économique et social qui a poursuivi, ce matin, son débat de haut niveau sur le thème “Développement et coopération internationale au XXIème siècle : le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances”. Ainsi, le Président du Mali, M. Alpha Oumar Konaré a illustré le fardeau de la dette par le fait que son pays consacre 100 millions de dollars par an au remboursement du service de la dette alors même qu’il ne trouve pas les 15 millions de dollars nécessaires à la connexion de 710 communes. Le Président du Mali a fait part de l’expérience de son pays en matière de technologies de l’information tout en exprimant les besoins du continent africain dans ce domaine. Il a indiqué qu’en matière de connectivité son pays dispose d’un réseau mis au point en collaboration avec la Suisse, réseau baptisé ANAIS, qui est un observatoire des usages et un mécanisme d’appui au développeurs de contenus d’Internet en Afrique, et qui, dans plus de 10 pays africains, réunit toutes le composantes de la société civile. Refusant la marginalisation numérique de l’Afrique, M. Konaré a déclaré son soutien aux recommandations des scientifiques et universitaires africains qui demandent une mobilisation des efforts internationaux en vue d’aider le continent à disposer de ses propres transmissions satellitaires. Etant donné le manque de ressources financières, le Président malien a proposé de convertir une partie de la dette extérieure africaine en assistance au développement numérique. M. Konaré a appuyé la proposition du Groupe d’experts des technologies de l’information et de la communication visant à ce que l’Assemblée générale fasse de l’accès à l’Internet un droit à part entière de la personne humaine.

Abondant dans le sens de doter les pays en développement d’infrastructures adaptées à la révolution numérique, le représentant de la France, parlant au nom de l’Union européenne, a rappelé que le simple usage d’un ordinateur nécessitait des services performants d’électrification et d’accès à un réseau. Il a ensuite fait part des soucis de l’Union qui, tout en soutenant les efforts de diffusion des nouvelles technologies entrepris par les Nations Unies, regrette cependant qu’ils ne soient pas suffisamment concertés. L’Union européenne souhaite, a dit le représentant, qu’un rôle de suivi et de décision soit, sur cette question, dévolu au Comité administratif de coordination (CAC), et que l’ECOSOC adopte, sur recommandation du Secrétariat, une “stratégie globale” fixant les grands principes de l’action des Nations Unies dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et des communications. La majorité des délégations dont énuméré les préalables d’un accès réussi aux nouvelles technologies de l’information au premier rang desquels figure l’éducation suivie par la privatisation, l’ouverture des marchés et une coopération accrue entre le secteur public et le secteur privé. Les Ministres et Secrétaires d’Etat des pays suivants ont pris la parole : Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, France, au nom de l’Union européenne, Indonésie, Norvège, Finlande, Costa Rica, Cuba, Italie, Allemagne et Irlande. Le Président-Directeur général de NOKIA et le Vice-Président du développement des affaires de Compaq se sont également exprimés.

Les rapports dont est saisi le Conseil économique et social ont été présentés par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et les représentants des différentes commissions économiques régionales des Nations Unies. Le Secrétaire général aux affaires économiques et sociales a attiré l’attention du Conseil sur les deux aspects des nouvelles technologies qui sont à la fois un secteur économique prometteur et un transformateur du processus du développement. C’est de ce deuxième aspect que vient la fracture numérique, a- t-il estimé en invitant le Conseil économique et social à rechercher des approches novatrices pour relever ce défi.

Le Conseil économique et social reprendra son débat de haut niveau cet après-midi à 15 heures 30. Débat de haut niveau sur le développement et la coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte intensité de connaissances

M. MAKARIM WIBISONO, Président du Conseil économique et social, a espéré que les réunions organisées par le Conseil économique et social autour du thème choisi serviront sa mission qui est de forger les coalitions nécessaires aux actions et aux politiques requises, en particulier au niveau mondial. Tant qu’il n’y aura pas d’accès équitable et démocratique aux nouvelles technologies, les perspectives d’intégration dans l’économie resteront faibles. Sans la capacité humaine et institutionnelle requise, le cadre et les compétences nécessaires seront inexistants. De même, sans un contenu numérique reflétant la diversité linguistique et culturelle, une grande partie de la population mondiale, en particulier dans les pays en développement, demeurera incapable de comprendre et de “digérer” ce qui leur est offert. Le Président du Conseil économique et social a estimé que dans ce cadre, il faudra examiner les questions de la sécurité, de la protection de la vie privée, de l’identité culturelle et des pertes de revenus dans le domaine du commerce électronique ainsi que des coûts qui limitent la propagation de la révolution numérique et l’usage universel des nouvelles technologies.

Une action radicale et décisive est donc nécessaire pour assurer un accès égal à l’information et aux connaissances, a insisté le Président du Conseil économique et social qui a ajouté qu’avec l’émergence d’un monde sans frontières, les efforts de collaboration doivent permettre de réunir les gouvernements, les donateurs multilatéraux et bilatéraux, le secteur privé, la société civile et d’autres acteurs encore. Avant de conclure, le Président du Conseil économique et social a suggéré quelques pistes de réflexion. Pour lui, il faut d’abord se pencher sur les caractéristiques de la nouvelle économie, ses implications et ses possibilités pour les économies des pays en développement. Il faut aussi se pencher sur la manière d’assurer l’accès et la connectivité aux réseaux mondiaux d’information; sur la manière dont l’expérience et le savoir-faire de certains pays en développement peuvent encourager les autres pays en développement; et sur la manière aussi d’assurer des liens bénéfiques pour les autres secteurs de l’économie. Comment, a poursuivi le Président du Conseil économique est social, établir le lien entre la stratégie de développement fondée sur les nouvelles technoloqies et les efforts de lutte contre la pauvreté? Quelles approches novatrices faut-il adopter pour mobiliser des ressources et comment attirer les investissements du secteur privé dans les infrastructures numériques des pays en développement? Comment assurer la diversité culturelle et linguistique dans l’espace numérique et comment inclure les connaissances des groupes vulnérables dans le contenu d’Internet? Enfin, comment le système des Nations Unies peut-il aider à l’élaboration de réponses coordonnées pour répondre au défi consistant à combler le fossé numérique?

M. ALPHA OUMAR KONARE, Président de la République du Mali. Le Mali est heureux d’avoir été invité et de représenter l’Afrique dans son ensemble à cette importante session de l’ECOSOC, dont le débat de haut niveau touche à l’une des questions les plus importantes de notre époque. L’Afrique parviendra à surmonter un jour les handicaps majeurs qui l’affectent aujourd’hui malgré le pessimisme ambiant. Concernant les nouvelles technologies de l’information et de la communication, ce n’est pas la première fois que l’Afrique a à faire face aux questions de l’information, qui affectent la liberté et le progrès des peuples. Rappelons qu’autrefois, l’espace et les ondes étaient, de façon unilatérale, occupés par les puissances occidentales. Aujourd’hui, l’Afrique est consciente de l’importance des communications et de son droit de faire entendre sa voix. Pendant trop longtemps, et malheureusement, le continent a été trop souvent seulement perçu à travers des images négatives de conflits, de maladies, de famines, et de désastres. C’est là une certaine perception de l’Afrique, mais ce n’est pas, et de loin la réalité de l’Afrique, où aujourd’hui la jeunesse du continent fait preuve de dynamisme au sein d'une société en pleine évolution démocratique. Si l’Afrique est le parent pauvre du monde en matière de technologies d’information, cette situation est essentiellement due au coût trop élevé des communications et des infrastructures qui les sous-tendent et les conditionnent. Il y a quelques années, nous avons eu l’honneur de prendre part à Genève, sur l’invitation de M. Guy-Olivier Segond, Président du Conseil d’Etat de la Suisse, à une réunion organisée par les autorités helvétiques sur la question des TIC. A l’issue de cette rencontre, un réseau informatique baptisé “Anaïs” a été créé au Mali. Nous avons compris qu’il était indispensable, au vu de l’évolution de la scène internationale, de nous connecter à l’Internet et aux TIC. L’expérience nous a rapidement montré que l’Afrique doit être reliée au monde de manière directe et sans intermédiaire. Plusieurs centaines de sites africains existent aujourd’hui sur le Web et rendent le continent et sa réalité accessibles aux quatre coins du monde.

Depuis la réunion de Genève et l’expérience “Anaïs”, le Mali a compris l’importance fondamentale des ressources humaines et de l’éducation pour le progrès de l’Afrique dans une économie mondialisée. La participation des sociétés civiles et les liens avec le monde extérieur à travers l’Internet rendent possible une plus grande ouverture de l’Afrique sur le monde et facilitent grandement les échanges d’idées. Tous les participants à la réunion de Genève sont tombés d’accord que l’Afrique tenait, à travers les TIC, un moyen grâce auquel elle pourrait enfin se faire entendre. Une autre réunion, tenue à Toronto, nous a confortés dans cette idée. Le débat de Toronto soulevait la question des contenus des sites internet et nous sommes arrivés à la conclusion que le développement est d’abord une question de culture. Les moyens numériques et autres, mis au service du développement doivent, pensons nous, être adaptés et respecter les particularismes des différentes cultures et civilisations. C’est une question à laquelle nous devons trouver des réponses. C’est aux universitaires et aux décideurs africains de trouver des réponses aux différentes questions et problématiques qui se posent aujourd’hui à notre continent. Lors du dernier forum de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) tenu à Addis Abeba sur le thème des technologies de l’information, et lors du Sommet “Bamako 2000” au Mali, l’Afrique a de nouveau exprimé ses positions et sa voix sur la maîtrise de l’Internet en prenant fermement position pour la promotion de l’usage de cet outil dans les domaines de la santé, de l’éducation et du commerce, entre autres, et en soulevant des questions sur les défis éthiques et légaux que pose l’Internet. C’est l’aspect collectif et la démarche communautaire qui selon nous, doivent être privilégiés sur notre continent en ce qui concerne l’usage de l’Internet. Les privatisations des sociétés de télécommunication et leurs corollaires, fermement recommandés par certains pays et institutions internationales, sont perçus par de nombreux Africains comme une nouvelle idéologie ne visant qu’à concrétiser la politique des marchés libres et favoriser l’accès aux marchés africains au bénéfice d’intérêts du Nord. Les Africains sont sur ce point vigilants et sont avertis que la question de la connectivité, qui se discute en ce moment, et se traduit par une impatience à vouloir développer avant tout la téléphonie cellulaire aux dépens des infrastructures de télécommunications lourdes dont nos pays ont le plus besoin, devrait être résolue en prenant d’abord en compte les véritables intérêts des pays africains concernés.

Sur le plan national, le Mali a opté pour la mise en place de points numériques baptisés “points Internet” dans chacune des communes de son territoire, au nombre de 701, en vue de faciliter le développement des communautés, de renforcer le fonctionnement des institutions, la participation des populations et sa démocratie. Nous pensons que cette initiative va dans le sens de la promotion du bien-être des populations et de la lutte contre l’isolement et la pauvreté. La communauté internationale doit à travers les mécanismes de coopération aider le Mali à réaliser cette vision. L’Afrique a besoin pour sortir de son mal- développement, de moyens financiers et d’investissements. Le coût du plan national de points Internet dont nous avons parlé plus haut est estimé à 15 millions de dollars. Le poids du service de la dette nous handicape, et nous proposons ici qu’une partie de l’annulation ou de la réduction de cette dette aille à la connectivité numérique des pays africains. Nous ne mettrons cependant pas tous les malheurs du continent et tous ses espoirs de développement sur le dos de la dette. Le besoin aigu de financements auquel nous faisons face doit nous amener à explorer d’autres pistes, notamment celle de l’Aide publique au développement (APD) et celle de la constitution de partenariats en vue de mobiliser des ressources et de rattraper notre retard dans la mise en place des infrastructures de communication dont nous avons besoin. La liberté des contenus d’Internet est à nos yeux essentielle, et les monopoles de fourniture d’accès doivent être évités. Nous souscrivons totalement à la recommandation du Groupe d’experts de haut niveau, contenue dans le rapport du Secrétaire général, demandant que l’accès aux nouvelles technologies soit inscrit, par une résolution de l’Assemblée générale, comme un droit fondamental de la personne humaine. Nous soutenons aussi la recommandation des universitaires et scientifiques africains qui demandent la mise en orbite d’un réseau de satellites africains. Nous refusons la marginalisation numérique et économique de l’Afrique, et soutenons la tenue en 2003 à Genève d’un sommet mondial sur les questions liées aux nouvelles TIC. Ces questions sont fondamentales et les réponses qui y seront apportées définiront notre état d’êtres humains, et notre existence sur la scène internationale dans l’avenir.

M. GENNADY NOVITSKY, Vice-Premier Ministre du Bélarus, s’est déclaré favorable aux initiatives visant à combler le fossé numérique et convaincu qu’il fallait s’assurer de la participation de tous les Etats Membres à leur mise en oeuvre. A cet égard, il a mis l’accent sur le fait que le Bélarus, en dépit des difficultés liées à la période de transition, s’efforce de développer l’emploi des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’éducation, les sciences, l’industrie et l’administration. Ces nouvelles technologies ont été utilisées pour un projet spécial, réalisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en vue de promouvoir le développement durable et de favoriser l’instauration d’une société démocratique et ouverte au Bélarus. Le Vice-Premier Ministre a indiqué qu’en vue de l’entrée de son pays dans l’organisation mondiale du commerce (OMC), la législation nationale et la capacité institutionnelle avaient été renforcées, notamment en ce qui concerne la protection de la propriété intellectuelle. Il a fait part de l’intention de son Gouvernement de se rallier à l’Accord sectoriel de l’OMC sur l’informatique et de l’adoption, en janvier dernier, d’une loi sur les documents électroniques dont l’objectif est de créer un environnement favorable au commerce électronique. Il a ajouté que le Programme de son pays pour le développement des exportations prévoit la création d’une infrastructure pour le commerce électronique.

Au vu des problèmes posés par la gestion du commerce dans une société de l’information de plus en plus mondialisée, M. Novitsky a estimé qu’il fallait examiner attentivement la proposition du Secrétaire général recommandant que l’ONU, le secteur privé et les organisations non gouvernementales se concertent en vue d’établir des normes internationales pour le commerce électronique et une éthique de l’information. Il conviendrait aussi, grâce à une meilleure coopération internationale et régionale, de relever les défis posés par la criminalité électronique et d’examiner les liens entre l’information et le terrorisme. A cet égard, le Vice-Premier Ministre a estimé que les commissions régionales des Nations Unies avaient un important rôle de coordination à jouer. Il a affirmé son soutien aux plans à long terme établis par la Commission économique pour l’Europe visant à accroître le potentiel des pays en transition, particulièrement dans la Communauté des Etats indépendants et en Europe du Sud- Est. Selon lui, l’échange de vues qui se déroule dans le cadre de l’ECOSOC et la déclaration ministérielle qui sera adoptée devraient faciliter le renouvellement des politiques nationales et favoriser le développement de stratégies et de programmes de coopération internationale touchant aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Déclarations

M. EBITIMI BANIGO, Ministre de la science et de la technologie du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que pour le Groupe que son pays préside, le défi consiste à s’assurer que le potentiel de la révolution numérique joue un véritable rôle dans l’accélération de la croissance, la facilitation de la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable, en particulier dans les pays en développement. La conscience de ce défi, a poursuivi le Ministre, a conduit le Groupe des 77 et la Chine à faire des connaissances et de la technologie un sous-thème du premier Sommet Sud-Sud qui s’est tenu à la Havane en avril dernier. Le Programme d’action adopté alors appelle à la recherche de solutions aux problèmes liés à l’état des infrastructures de base comme l’électricité ou les structures de communications, qui entravent les efforts des pays du sud visant à se joindre à la révolution numérique. Le Groupe des 77 et la Chine sont également conscients, a affirmé le Ministre, de la nécessité de mettre en place des politiques cohérentes et des stratégies appropriées, au niveau national. Mais les pays du Groupe, a-t-il rappelé, continuent de faire face à des obstacles de taille comme le manque d’infrastructures de communication, le flux inadéquat de ressources financières et l’absence de ressources humaines qualifiées. La nature complexe des technologies de l’information fait de la coopération internationale une nécessité absolue, a ajouté le Ministre avant d’appeler à travailler de concert pour éliminer les barrières existant dans les pays développés qui limitent la capacité des pays en développement à utiliser pleinement les nouvelles technologies et à les développer au nom de la croissance et du développement de leurs populations.

C’est dans ce contexte, a dit le Ministre, qu’il faut envisager le rôle central des Nations Unies qui doivent être appuyées par les autres membres de la communauté internationale, en particulier les institutions financières et de développement. Les bénéfices économiques des nouvelles technologies n’étant pas répartis de manière équitable, le Ministre a encouragé l’adoption d’approches novatrices. Dans ce cadre, il a souhaité que l’accent soit mis sur la connectivité des communautés plutôt que sur celle de l’individu. De cette manière, il sera possible de satisfaire par des centres communautaires les besoins particuliers des populations des pays en développement, qui ne peuvent s’offrir ces technologies. Une telle approche contribuerait aussi à repousser les frontières de la révolution numérique jusque dans les milieux ruraux. Tout ceci exige d’abord, a reconnu le Ministre, la mise en place d’institutions appropriées pour la mise en oeuvre de politiques liées aux nouvelles technologies. A cet égard, il a souligné le problème de la dette extérieure et celui des flux financiers inadéquats. Il a aussi souligné la nécessité de développer des contenus locaux pour rendre populaire l’utilisation des nouvelles technologies, protéger la culture des populations et promouvoir leur identité dans un monde “mondialisé”. Avant de conclure, le Ministre a souligné l’importance qu’il y à s’assurer de la coopération du secteur privé et rappelé aux institutions multilatérales commerciales et financières ainsi qu’au système des Nations Unies leur obligation d’assurer une pleine intégration des pays en développement à l’économie mondialisée. Le Ministre a enfin appuyé la création d’un Groupe de travail sur les nouvelles technologies au sein des Nations Unies auquel il a proposé quelques pistes de réflexion.

M. MICHEL DUFFOUR, Secrétaire d’Etat au patrimoine et à la décentralisation culturelle de la France, au nom de l’Union européenne (UE) et des pays associés, a déclaré que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont l’un des moteurs de la mondialisation. L’émergence de la société de l’information est celle d’un monde nouveau, dématérialisé, décentralisé, immédiat et interactif. Les transformations provoquées par les TIC lancent cependant à la communauté internationale des défis complexes touchant notamment à l’applicabilité des réglementations territoriales, à l’apparition de nouvelles formes de criminalité, et à la protection de la vie privée. Nous constatons aussi que les bénéfices des TIC sont inégalement répartis tant entre pays du Nord et du Sud, qu’à l’intérieur même des Etats. L’émergence d’une réelle égalité des chances d’accès aux TIC ne sera possible que lorsque certains freins existants seront levés. Dans ce cadre, le besoin qualitatif et quantitatif en équipements ne doit pas être sous-estimé: un ordinateur ne sert à rien sans électricité et sans accès à un réseau. Ensuite s’impose la nécessité de promouvoir l’alphabétisation et la formation des populations et des individus, pour permettre aux sociétés de s’approprier les contenus des programmes et de les enrichir. Enfin, les services doivent être proposés à des coûts acceptables et abordables, ce qui suppose de rendre accessibles les prix des matériels, des logiciels et des accès aux réseaux.

L’exemple de certains pays en développement, qui ont su profiter des TIC malgré la faiblesse de leurs moyens financiers, prouve qu’une politique volontariste dans les différents domaines peut permettre de surmonter la plupart des handicaps. De nombreuses initiatives ont été lancées pour lutter contre la fracture numérique. L’Union européenne pour sa part a lancé une initiative baptisée “e-Europe”. La fracture numérique, après avoir été récemment évoquée dans le cadre de l’OCED et du Commonwealth, sera l’un des thèmes centraux du prochain sommet du G8 à Okinawa. Le Conseil économique et social, de par son rôle de sensibilisation des opinions publiques et des décideurs, et à travers les résultats de ce débat de haut niveau, peut favoriser une prise de conscience générale sur la nécessité de réduire cette fracture numérique. L’UE pense que les programmes des diverses institutions du système de l’ONU en vue d’assurer une meilleure diffusion des TIC pourraient être mieux concertés. La coordination et la cohérence sont indispensables, c’est pourquoi la possibilité de confier un rôle de suivi des décisions au Comité administratif de coordination mérite d’être examinée. Pour sa part, l’ECOSOC pourrait adopter, dans un proche avenir et sur proposition du Secrétariat, une “stratégie globale” qui fixerait les grands principes de l’action du système de l’ONU dans le domaine des TIC. Cette stratégie globale devrait être basée sur une liste d’objectifs clairs et compréhensifs par les citoyens et devrait définir le rôle de chaque intervenant par rapport à ces objectifs. Une telle stratégie favoriserait aussi la mobilisation des fonds privés susceptibles de financer, notamment à travers des fondations, le développement des TIC dans les pays en développement. L’UE souhaite que ce segment de haut niveau joue un rôle catalyseur en vue de lancer des actions concrètes en matière d’éducation, de formation et d’aide au développement de contenus locaux, et elle compte développer, dans le cadre de “e-Europe” un volet international centré sur la lutte contre l’exclusion numérique.

M. AGUM GUMELAR, Ministre de la communication de l’Indonésie, a souligné qu’aucun pays ne peut aujourd’hui s’isoler de l’économie mondiale fondée sur les technologies de l’information sans faire courir de risques à sa population. Partant, le Ministre s’est dit préoccupé par la tendance actuelle de disparités croissantes dans et entre les pays en matière de technologies de l’information. Il a donc plaidé pour des efforts communs afin de combler le fossé numérique tout en appuyant néanmoins l’opinion du Secrétaire général selon laquelle les nouvelles technologies ne sont pas la panacée aux problèmes et aux défis du développement. Mettant l’accent sur l’action nécessaire au niveau national, le Ministre a indiqué que son pays a adopté un plan nommé “Nusantara 21” et qu’en dépit de la crise économique, il s’est employé à améliorer les infrastructures afin de faciliter la connectivité dans toutes les parties du pays.

Au niveau des communautés, le gouvernement a développé un concept particulier pour permettre aux communautés rurales des régions les plus reculées de participer à la nouvelle société de l’information. Le Ministre a en outre mis l’accent sur l’importance des efforts internationaux et souligné, à cet égard, le caractère critique du rôle du système des Nations Unies pour les pays en développement. Il a donc appelé l’ONU à continuer de jouer un rôle central dans la mobilisation des ressources auprès des institutions de développement, des organisations multilatérales, des pays et du secteur privé. Pour le Ministre, le système des Nations Unies est bien placé pour forger les partenariats nécessaires à la multiplication des flux des connaissances relatives aux questions du développement. Le Ministre a conclu en appuyant l’idée d’une campagne mondiale afin, a-t-il dit, que la révolution numérique devienne un instrument puissant du développement économique et social des pays au XXIe siècle.

Mme ANNE KRISTIN SYDNES, Ministre du développement international de la Norvège, a déclaré que les initiatives prises par des pays comme l’Inde, l’île Maurice, le Mali ou le Costa Rica sont des exemples de ce que peuvent faire des pays en développement en vue de s’intégrer aux échanges économiques mondiaux. 80% au moins de la population mondiale n’ont pas accès aux moyens les plus élémentaires de télécommunications. L’Afrique, qui compte 20% de la population de la planète, ne dispose que de 2% des lignes téléphoniques mondiales, et son accès à l’Internet reste marginal. Les idées et les valeurs venues des pays du Nord peuvent, d’autre part, être en totale contradiction avec les valeurs communautaires et culturelles des pays en développement. Le cyberespace n’est pas un domaine neutre, et nous nous inquiétons tous de l’accès de nos enfants aux messages racistes ou pornographiques que véhicule l’Internet. La Norvège pense que l’Internet ne doit pas devenir une jungle sans éthique où ne s’applique aucune règle de droit. Nous soutenons pleinement les recommandations du Secrétaire général allant dans le sens de la création de sites mettant en valeur les savoirs locaux et soulevant la question de l’intrusion culturelle. La création d’un réseau de santé sur le Web est aussi une idée à soutenir, et sa réalisation pourrait aider à accentuer la lutte contre le VIH/sida. Nous pensons qu’il faut au plus vite mettre l’Internet au service de la prévention de cette pandémie.

Le gouvernement de la Norvège apporte son aide à la promotion des TIC comme composante à part entière des politiques de développement. Dans ce cadre nous soutenons par exemple les initiatives de la Grameen Bank, au Bengladesh, en vue de mettre en place un réseau de téléphone cellulaire dans les zones rurales de ce pays. Dans les villages pilotes choisis, 960 femmes ont été mises en charge de la gestion et de la commercialisation du service téléphonique de leur village. Cette démarche a montré que le fait que l’opérateur soit une femme améliorait l’accès des femmes à cette technologie qui permet aux foyers pauvres d’avoir accès à des débouchés, ce qui accroît leurs revenus. C’est là un exemple de l’usage des TIC. Concernant cette session de l'ECOSOC, la délégation de la Norvège aimerait faire remarquer que la Déclaration ministérielle à venir n’est pas suffisamment claire. L’information et la technologique ne sont pas sans discrimination envers les sexes. Les habitants des villages du Bengladesh sont là pour porter témoignage des bénéfices que peut générer l’inclusion des femmes dans les opportunités créées par les TIC.

M. OLLI-PEKKA HEINONEN, Ministre des transports et des communications de la Finlande, s’est déclaré convaincu que les technologies de l’information et des communications (TIC) offrent de nouvelles opportunités pour réussir dans l’économie numérique. L’information et le savoir représentent un bien public global. Toutefois, on peut constater clairement la concentration des activités en matière de communications entre les mains de quelques sociétés multinationales géantes. Cette tendance n’est pas souhaitable. La concentration des capitaux empêche les nouveaux marchés de se développer à leur propre rythme. Elle tue la concurrence et tend à freiner les innovations. Pour les pays en développement, il est particulièrement important que de nouvelles sociétés puissent trouver leur place dans le marché et que de nouvelles opportunités commerciales égales leur soient également offertes. Il incombe aux gouvernements de créer des conditions propices au domaine des technologies de l’information et de la communication. L’expérience en Finlande a montré que la concurrence est la clef. Le Gouvernement finlandais a pendant des années encouragé la concurrence et cette politique qui a donné lieu à des résultats positifs tels que le développement du téléphone cellulaire, des prix faibles et des services de communication de bonne qualité. Dans les années à venir, l’industrie de la communication marquera un grand pas en avant en offrant des solutions pour les communications mobiles de troisième génération. Le développement du marché des communications mobiles sera, à l’avenir, extrêmement important pour la nouvelle économie et le commerce électronique. C’est pourquoi le Ministre s’est déclaré quelque peu inquiet par la surenchère des systèmes mobiles de troisième génération. Dans de nombreux pays, les prix de ces systèmes ont considérablement augmenté, affectant en particulier les pays en développement et leurs chances de profiter des nouvelles possibilités offertes par les TIC. Depuis presque dix ans, la société d’information est une priorité pour le Gouvernement finlandais. La Finlande qui a toujours oeuvré en faveur de la création d’une société d’information intégrant tous les groupes sociaux, estime que cette forme de société exige des décisions politiques délibérées et la volonté au niveau national de moderniser les structures économiques et sociales existantes. Les politiques en matière de TIC devraient assurer que des chances égales soient offertes à tous les secteurs de la société. Soulignant que les investissements essentiels à la société d’information sont ceux qui sont consacrés à l’éducation et au bien-être social, le Ministre a estimé que les gouvernements eux-mêmes peuvent jouer un rôle crucial en montrant l’exemple. Ils devraient utiliser de manière active les TIC, investir massivement dans les services publics électroniques tels que les systèmes de santé électroniques et l’éducation électronique et encourager de nouvelles formes de participation en particulier au niveau local. Pour leur part, les pays en développement devraient élaborer de nouvelles stratégies concernant les TIC en vue d’en promouvoir l’utilisation. Notant que les pays en développement sont confrontés aux problèmes de la connectivité, des capacités et du contenu, M. Heinonen a insisté sur la nécessité d’établir une large coopération entre les différents partenaires tels que les acteurs bilatéraux et multilatéraux pour le développement et le secteur privé afin de créer les infrastructures, les compétences et les opportunités commerciales nécessaires. Il est important que les pays développés échangent leur expérience avec les pays en développement. Les gouvernements doivent éliminer les obstacles à l’utilisation des TIC.

M. FERNANDO GUTIERREZ, Ministre de la science et de la technologie du Costa Rica, a estimé que le monde face à des défis sans précédent découlant de la révolution numérique, noeud gardien de la nouvelle économie. Aujourd’hui l’accès aux nouvelles technologies est en fait une porte ouverte sur la liberté. Le défi consiste donc à savoir comment ces nouvelles technologies pourront contenir la fracture numérique. Le Ministre a estimé que la stratégie à prendre doit partir des politiques nationales, qui à leur tour doivent être appuyées par une coopération internationale renforcée. La stratégie doit être cohérente, efficace et équitable. Les technologies de l’information, a poursuivi le Ministre, ont changé la manière dont se déroulent le commerce et les communications et obligé l’Etat à modifier les mécanismes pour éliminer les obstacles à l’intégration dans l’économie mondiale. La capacité d’accès aux nouvelles technologies viendra d’un changement de mentalité au sein de la population mais aussi parmi les décideurs, en particulier en ce qui concerne la façon de traiter des affaires publiques. Le Costa Rica a adopté comme credo la démocratisation de la connaissance. Des objectifs ambitieux ont été fixés en matière d’éducation et de renforcement des capacités des ressources humaines. L’expérience du Costa Rica montre le potentiel des nouvelles technologies pour le progrès économique et social. Le Ministre a néanmoins admis que le chemin à parcourir dans les pays en développement est émaillé d’obstacles liés aux infrastructures de base, aux ressources financières, au niveau de compétence des ressources humaines ou encore au cadre juridique nécessaire à une utilisation sûre des nouvelles technologies de l’information. Le Ministre a terminé en appelant les Nations Unies à jouer un rôle de premier plan dans les efforts visant à combler le fossé numérique et en appuyant l’idée d’un Fonds à cette fin.

M. IGNACIO GONZALEZ PLANAS, Ministre de l’informatique et de la communication de Cuba, a déclaré que les divisions entre riches et pauvres se sont encore plus accentuées avec le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC). En prenant l’exemple de l’usage de l’Internet, on constate que 62% des lignes téléphoniques de la planète sont concentrées dans 23 pays qui ne représentent que 15% de la population mondiale. 20% de la population mondiale contrôle d’autre part 86% du PNB de la planète et 93% de l’usage de l’Internet. 84% des téléphones cellulaires et 91% des machines de télécopie sont entre les mains des habitants de pays développés. La révolution des TIC ne fait en réalité que reproduire les inégalités et les déséquilibres qui existent dans un ordre économique mondial injuste. Les pays en développement s’inquiètent beaucoup du fait que certains pays, notamment les Etats-Unis, se lancent dans une course effrénée aux droits de propriété intellectuelle concernant non seulement les technologies elles-mêmes, mais aussi les idées qui sont à la base de la “nouvelle économie”, ce qui crée des obstacles insurmontables aux pays en développement qui ont besoin de ces idées et technologies pour améliorer leur situation socioéconomique.

Le pillage des pays du Tiers Monde se poursuit de manière effrénée dans le secteur des ressources humaines. Ces pays, qui ont dépensé leurs ressources à former des spécialistes et des scientifiques indispensables à leur développement, en sont aujourd’hui dépossédés. Leurs ressources humaines sont détournées par les sociétés transnationales qui les transfèrent vers les pays riches, qui ont mis en place des politiques officielles visant à pallier leurs insuffisances en personnels qualifiés dans des domaines spécialisés. Cuba, en ce qui la concerne, a mis en place une stratégie de développement et de dissémination des TIC dans tous les secteurs de sa société. La première priorité de cette stratégie concerne la formation de ressources humaines et notamment des jeunes. Nous avons choisi d’enseigner les nouvelles technologies aux jeunes à un âge précoce, c’est-à-dire au niveau des écoles primaires et des lycées et collèges. Cet effort est complété par la création de “Clubs informatiques pour la jeunesse”, qui existent déjà dans 162 des 169 municipalités du pays. Ces clubs disposent de matériels et d’instructeurs qui permettent l’initiation gratuite aux TIC des enfants et des adolescents.

M. UGO INTINI, Ministre d’Etat aux affaires étrangères de l’Italie, a rappelé que le développement universel des technologies de la communication et de l’information a donné naissance à de grandes espérances comme à des préoccupations, à la fois au niveau intergouvernemental et à l’intérieur de la société civile. Il a indiqué que son pays a participé activement à la préparation de la session de fond du Conseil en fournissant un soutien financier et des ressources humaines au Groupe d’experts de haut niveau sur les technologies de la communication et de l’information, réuni à New York en avril dernier. Les opportunités offertes par ces nouvelles technologies sont indéniables, a-t-il estimé. Il existe un potentiel énorme pour aider à réduire la pauvreté, favoriser le développement durable, donner davantage de pouvoir aux individus, développer leurs capacités et leurs compétences, faciliter de nouveaux mécanismes gouvernementaux transparents, étayer la participation populaire et documenter la prise de décision à tous les niveaux. Toutefois, a fait remarquer M. Intini, la question de l’accès aux nouvelles technologies ne peut être discuter uniquement en termes de coût des connaissances informatiques et de la formation. Elle participe à la sphère complexe des différences culturelles.

L’Italie, en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économique, a organisé, en juin dernier à Bologne, une Conférence ministérielle sur les petites et moyennes entreprises et sur la manière dont elles pouvaient bénéficier de la mondialisation et des nouvelles technologies. Le document final, la Charte de Bologne, a pris note avec intérêt de la proposition du Gouvernement italien d’un réseau international des petites et moyennes entreprises. Nous partageons pleinement la suggestion présentée par la présidence française de l’Union européenne, a déclaré le Ministre, du développement d'un système d’accès communautaire à ces nouveaux instruments, tout comme des projets de formation et d’éducation locaux. Notant la relation existant entre les travaux de l’ECOSOC et la préparation du Sommet du millénaire, il a estimé que l’accent devrait être mis sur l’aspect humain, avec d’importants investissements pour l’éducation et la formation. Mondialisation devrait aussi vouloir dire dépasser les modèles monoculturels en faveur de contenus et de langues plus diversifiés. Après une privatisation positive des économies, c’est à la démocratie de se trouvée face à un nouvel enjeu : la privatisation de la politique. Partant, M. Indini a annoncé que l’Italie organiserait la troisième Conférence du “Forum mondial : repenser les gouvernements” à Naples, du 15 au 17 mars 2001. Il est de la plus haute importance que les nouvelles technologies telles Internet, les téléphones portables, les applications numériques et les outils de communication de masse comme la télévision et la radio trouvent un point de convergence. Le Ministre a souhaité que les Nations Unies instaure une nouvelle légitimité politique et institutionnelle, et élargisse la collaboration entre les secteurs privé et public afin d’offrir des réponses innovatrices aux défis de la mondialisation.

M. GUNTER PLEUGER, Secrétaire d’Etat et Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a souligné qu’au cours de ces deux dernières décennies, aucune technique n’a eu autant de pouvoir que les nouvelles technologies de l’information et des communications. L’accès universel aux réseaux mondiaux ouvrent des voies nouvelles pour la coopération internationale, a insisté le Vice- Ministre en ajoutant que le potentiel intellectuel et commercial de ces technologies peut être exploité quel que soit l’emplacement géographique. Pour le Vice-Ministre, les nouvelles technologies offrent aux pays développés comme aux pays en développement une occasion de participer à l’échange d’information dans des conditions d’égalité. Aujourd’hui, grâce à Internet, les pays peuvent continuer d’enrichir leurs relations et mettre à profit les possibilités en matière d’apprentissage, de contacts sociaux, de développement durable et de toute autre activité économique. La libéralisation du marché des télécommunications et la fourniture de logiciels à des prix accessibles à ouvert le réseau aux petites et moyennes entreprises où qu’elles se trouvent dans le monde, a poursuivi le Vice-Ministre, en soulignant l’importance pour les Etats de créer le cadre juridique nécessaire à l’ouverture aux réseaux mondiaux. La libéralisation de l’accès aux nouvelles technologies doit demeurer au centre des efforts internationaux, a dit le Vice-Ministre en arguant que le Conseil économique et social est un organe central qui doit rester à la hauteur de ses responsabilités et prendre des mesures pour que les institutions de développement relèvent les défis de la révolution numérique. Expliquant les efforts de l’Allemagne en la matière, le Vice-Ministre a mis l’accent sur quatre conditions du succès en matière de nouvelles technologies. Il a cité l’éducation, la privatisation pour réduire les coûts et permettre un accès élargi, l’ouverture des marchés pour permettre l’éclosion des petites et moyennes entreprises, la coopération entre le secteur public et le secteur privé.

Mme LIZ O’DONNELL, Ministre de la coopération pour le développement et des droits de l'homme de l’Irlande, a estimé que le fossé numérique n’est pas un phénomène isolé ou unique de la mondialisation. Il n’est qu’une des manifestations particulièrement notable du fossé global qui existe en matière de recherche et de capacité technologique. Il est évident qu’au XXIème siècle, la capacité d’une nation à tirer parti de la société d’information sera un élément déterminant en matière de développement. Toutefois, et ainsi que le Secrétaire général l’a fait observer, Mme O’Donnell a averti que les TIC ne sont pas la solution magique qui permettra de surmonter du jour au lendemain le fléau de la pauvreté. Le débat sur les TIC doit, selon elle, fournir l’occasion d’approfondir la réflexion sur les liens entre ces technologies si puissantes et l’élimination de l’extrême pauvreté. Il convient notamment d’explorer plus en détail la possibilité ainsi donnée de “sauter les étapes” du développement dans le domaine des infrastructures de télécommunications. Le grand potentiel des TIC tient essentiellement au fait qu’elles permettent de fournir des biens et services à des personnes très pauvres en faisant le meilleur usage de ressources limitées. Ceci ne doit cependant pas faire oublier l’ensemble de la réalité du développement, à savoir que l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire et la satisfaction des besoins fondamentaux des personnes les plus pauvres sont les fondements de l’élimination de la pauvreté.

Les Nations Unies et l’ECOSOC auront un rôle important à jouer dans le développement des efforts de la communauté internationale en vue de combler ce fossé numérique. Les Nations Unies auront pour missions clefs de favoriser la participation du secteur privé, de coordonner les activités des nombreuses institutions multilatérales désormais concernées par ces questions de technologies de l’information, et de faire naître un consensus global sur le rôle de ces technologies par rapport au problème de la pauvreté. Le défi véritable est d’encourager la participation d’une diversité sans bornes des acteurs du développement tout en évitant les doubles emplois et le gaspillage des ressources. C’est pourquoi, il est vital que les partenaires du développement gardent le contrôle des efforts internationaux déployés pour combler le fossé numérique, a affirmé la Ministre. Par conséquent, l’on ne devrait pas imposer des programmes de technologies de l’information et de la communication à des pays qui jugent que leurs besoins dans ce domaine sont ailleurs. A l’image du cadre intégré sur l’aide commerciale aux pays les moins avancés, la communauté internationale pourrait envisager d’instaurer un cadre intégré sur l’aide dans le domaine des TIC impliquant toutes les institutions clefs, a-t-elle proposé.

Evoquant ensuite le rapport sur les activités entreprises au niveau national par son pays dans le domaine des TIC, Mme O’Donnell a expliqué que la rédaction de ce rapport a permis de se rendre compte des efforts énormes qu’exige la mise en place d’une stratégie nationale en matière de technologies de l’information. Il apparaît donc fondamental qu’un tel processus repose sur une volonté et une conduite politique fortes. Une coordination étroite doit aussi avoir lieu au sein du Gouvernement afin de garantir que tous les secteurs évoluent bien dans la même direction. Le passage vers une économie fondée sur le savoir doit en effet être intégrée à tous les secteurs du Gouvernement et à l’économie dans son ensemble. Dans le cas de l’Irlande, c’est l’investissement dans le secteur de l’éducation qui s’est révélé crucial. Des classes de taille plus petite, une attention particulière au contenu des enseignements, un accès plus facile aux études supérieures, et des efforts particuliers dans les zones désavantagées ont permis de préparer la société de l’information en Irlande. La Ministre a souligné, en conclusion, l’importance des partenariats entre secteur public et secteur privé, qui permettent notamment de trouver des méthodes novatrices de financement de la connexion au réseau international. De tels partenariats destinés aux pays les plus pauvres devraient retenir l’attention alors que l’on s’efforce de combler le fossé numérique.

Discours programmes

M. JORMA OLLILA, Président et Président-Directeur général de NOKIA, a souligné que seuls 5% de la population mondiale a accès à l’Internet et que la moitié de la population mondiale ne connaît pas le téléphone. L’écart numérique, a-t-il dit, est donc préoccupant. M. Ollila a donc appelé à des efforts communs pour faire de l’accès universel aux nouvelles technologies une réalité. C’est l’accès à l’information qui apportera à tous la connaissance et une protection équilibrée des droits de propriété intellectuelle garantira d’autant mieux l’accès des pays en développement à l’information, a estimé M. Ollila. Ce qu’il faut aujourd’hui, a-t-il conclu, c’est trouver des voies novatrices pour créer une société fondée sur le savoir, ouvrir les marchés aux télécommunications, instaurer une économie ouverte et offrir une éducation de qualité à tous.

M. RAUL RODRIGUEZ, Vice-Président du développement des affaires, (Compaq), a estimé que l’Internet représente l’élément le plus révolutionnaire apparu sur la scène internationale en cette fin de siècle. La demande du marché est énorme, et l'avenir passera sans aucun doute, par l’usage des nouvelles technologies sans fil. Le nombre d’utilisateurs de communications sans fil pour se connecter à l’Internet dépassera certainement les milliards de personnes dans une décennie. Nous envisageons aujourd’hui la possibilité d’un réseau mondial (One World Network) qui réduirait, de par son faible coût, la fracture numérique entre pays riches et pays pauvres. Certaines communautés encore à la traîne pourraient saisir cette opportunité unique, si leurs gouvernements y sont préparés, ce qui leur permettrait de rattraper le retard qu’elles ont pris lors de la mise en place des premiers réseaux. En Amérique latine par exemple, on observe que le développement des réseaux sans fil est en train de prendre le dessus sur les réseaux traditionnels. Le potentiel de cette technologie est immense pour le développement des petites et moyennes entreprises et le développement des services sociaux de base dans le monde en développement. Les petites entreprises des pays en développement qui n’ont pas encore accès aux marchés mondiaux et qui travaillent dans la sous-traitance pour d’autres entreprises, dont l’intérêt est de les tenir éloignés des marchés mondiaux, peuvent retourner la situation à leur avantage en faisant simplement usage de technologie sans fil pour s’intégrer directement à faible coût aux échanges. Ceci permettrait de diminuer le nombre d’intermédiaires, dont les interventions, dans l’autre sens, font monter les coûts des produits dans les pays pauvres. Le réseau unique planétaire ne pourra cependant pas être développé sans partenariats. Nous sommes conscients des risques que son usage peut poser notamment en matière de respect de la vie privée et de fraude au niveau mondial. C’est donc à travers la concertation que nous pourrons rendre possible la mise en place effective de cet outil, pour rendre possible l’existence d’une véritable communauté planétaire interactive accessible à tous.

Documentation

Rapport sur la situation économique et sociale dans le monde, 2000; Chapitre premier : L'économie mondiale dans le monde (E/2000/50)

Ce document signale qu'après avoir essuyé bien des revers en 1997-1998, l'économie mondiale a amorcé une reprise qui est allée en s'accélérant en 1999 et qui devrait bientôt se confirmer. L'expansion en 2000 sera probablement plus dynamique encore que pendant les deux derniers trimestres de 1999, et la croissance de l'économie mondiale retrouvera alors les niveaux qu'elle avait atteints au milieu des années 90. Il est actuellement prévu, comme à cette époque, que ce taux de croissance se maintiendra pendant quelques années. Cela dit, certains déséquilibres macroéconomiques apparus dans le sillage de la reprise risquent de mettre en péril ces prévisions favorables et doivent être pris en compte. De surcroît, cette amélioration des perspectives et certes générale mais n'a rien d'universel. Il faut redoubler d'efforts à tous les niveaux pour que les bienfaits du retour de la croissance profitent à tous les pays et à tout un chacun. Les technologies de l'information et de la communication (TIC) peuvent soutenir ces efforts, mais il faudra mettre en place des politiques nationales et un soutien international appropriés pour en faire profiter ceux qui en ont le plus besoin.

La vigueur actuelle de l'économie mondiale tient à des facteurs de caractère cyclique, qui disparaîtront à brève échéance, et à des facteurs qui résident dans la transformation des fondements du développement de l'économie mondiale, qui ont un caractère plus durable et ouvrent le champ à une accélération de la croissance mondiale sur le moyen terme. L'un des principaux facteurs cycliques a été le redressement rapide de l'économie de nombreux pays en développement et en transition qui avaient été touchés par les crises financières de 1997-1998. Un autre moteur important sur le long terme a été la diffusion des nouvelles TIC. Sous l'impulsion des innovations de plus en plus rapides dans ces secteurs, les investissements dans les matériels et logiciels en rapport avec ces technologies ont fortement augmenté dans de nombreux pays.

Les grandes tendances de l'économie mondiale n'ont pas beaucoup évolué par rapport aux projections établies par le Secrétariat de l'ONU dans ses deux dernières études. Toutefois, dans de nombreux pays développés, le durcissement de la politique monétaire a été plus fort et plus rapide que prévu. Deuxième différence : les prix du pétrole ont atteint des niveaux beaucoup plus élevés que prévu. Enfin, l'impact du problème de la conversion des ordinateurs au passage à l'an 2000 a été bien moindre que prévu.

Dans beaucoup de pays développés, il est prévu que la croissance soit supérieure à 3% en 2000-2001. Les perspectives économiques se sont améliorées pour la plupart des pays en développement, en partie, grâce à l'avancement des réformes économiques nationales, même si le rythme en est variable selon le pays, et à l'amélioration de l'environnement international, en ce sens que les prix des produits de base sont moins défavorables et que les marchés financiers mondiaux se sont stabilisés. La croissance des pays en développement d'Asie du Sud et de l'Est devrait atteindre quelque 6,5% en 2000-2001, contre 6,2 % en 1999. L'Amérique latine et les Caraïbes devraient amorcer une reprise en 2000-2001. Les perspectives se sont, de façon générale, améliorées pour les pays d'Afrique et d'Asie occidentale, mais les résultats économiques y ont été très disparates. Si les pays exportateurs nets de combustible de ces régions ont tiré profit de la montée en flèche des prix du pétrole, ceux qui produisaient des produits de base autres que les combustibles se sont retrouvés moins bien lotis. L'évolution récente des Etats baltes, de l'Europe centrale et orientale et de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) a été aussi encourageante et permet d'envisager l'avenir de ce groupe de pays avec un certain optimisme.

En dépit de l'accélération de la croissance de la production et de la forte augmentation des prix du pétrole, l'inflation dans le monde a été maîtrisée en 1999. Elle devrait rester peu élevée à court terme, malgré la légère accélération observée à la fin de 1999 et au début de 2000. La tendance est toutefois très variable d'un pays à l'autre. La situation sur le marché de l'emploi s'est également améliorée, mais à un rythme moins rapide que l'augmentation de la production mondiale, étant donné qu'il existe généralement un décalage entre l'expansion économique et ses effets sur la demande de main-d'oeuvre. La situation devrait globalement continuer de s'améliorer, bien qu'il y ait des différences très importantes d'un pays à l'autre et entre les groupes régionaux.

La politique macroéconomique a joué un rôle déterminant dans la relance de l'activité économique après la récente crise financière internationale. Partout dans le monde, les décideurs sont confrontés à de nouveaux défis liés à l'intégration économique de plus en plus poussée, à la rapidité du progrès technologique et aux restructurations économiques. Dans de nombreuses économies de marché émergentes, la crise financière internationale de la fin des années 90 a conduit les autorités à réviser le cadre institutionnel dans lequel s'inscrivait la politique économique et, par exemple, à modifier le régime de taux de change, à améliorer les règles et les instruments utilisés par la politique monétaire et à réformer les systèmes bancaire et financier.

Ce rapport contient une annexe sur l'émergence de la "nouvelle économie", décrivant les modifications qui se sont produites dans le fonctionnement de l'économie des Etats-Unis après la reprise qui a fait suite à la récession du début des années 90. Par nouvelle économie, il faut entendre la convergence de trois phénomènes essentiellement simultanés : une progression technologique rapide dans les secteurs de l'informatique et des communications; l'internationalisation de l'économie américaine et l'évolution de l'architecture financière. Ce nouvel environnement économique a encouragé les acteurs économiques à investir dans les technologies nouvelles, qui se sont ainsi diffusées rapidement. La preuve de la réalité de la nouvelle économie dépend dans une large mesure de la question de savoir s'il y a réellement eu une augmentation de la productivité. Ce rapport note que la question est entourée de controverses, notamment parce qu'il est toujours très difficile de mesurer la productivité. En outre, au moment de la rédaction du rapport, il n'était pas encore clair si la forte hausse des cours sur le marché des titres aux Etats-Unis et dans d'autres pays développés s'expliquait par une amélioration des éléments fondamentaux de l'économie ou si elle était le résultat d'une bulle spéculative. Quoi qu'il en soit, en raison des relations d'interdépendance économique internationale, les grandes forces qui expliquent les bons résultats de l'économie américaine devraient, mutatis mutandis, jouer aussi dans le reste du monde.

Rapport de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique sur le développement et la coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte densité de connaissances (E/2000/73)

A la demande du Président du Conseil économique et social 2000, la Commission économique pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a tenu à New Delhi, les 21 et 22 juin derniers, une Table ronde régionale sur les technologies de l'information pour le développement sa région. Les participants se sont exprimés sur les caractéristiques d'une économie mondiale à base de savoir, sur les conséquences du développement provoqué par la technologie de l'information pour la compétitivité, le développement et la gestion des produits et des services nouveaux; sur la création d'un consensus, la sensibilisation et la valorisation des ressources humaines pour l'adoption et l'utilisation de la technologie de l'information. Les thèmes de l'économie du savoir en rapport avec le développement ainsi que du partenariat et de la coopération régionale étaient également à l'ordre du jour.

Conscients que l'écart dans le domaine numérique se creuse et menace de marginaliser plus encore les pays en développement et de les exclure de la révolution de la technologie de l'information, les participants à la Table ronde ont adopté une série de recommandations, conclusions et décisions afin de les soumettre à l'examen du Conseil économique et social. Selon les participants, en particulier, les problèmes rencontrés par les pays de la région pour se préparer à l'ère du numérique devraient être recensés systématiquement et une action de sensibilisation à ce sujet devrait être entreprise pour aider les pays intéressés à définir les domaines où les mesures s'imposent et à exécuter les interventions nécessaires. Un mécanisme devrait être établi pour publier un indice composite unique de l'état de préparation de chaque pays pour l'ère du numérique. Les organismes internationaux ou régionaux comme la CESAP devraient se charger de cette tâche. Il faudrait entreprendre des programmes spéciaux pour utiliser les possibilités de fabrication et de prestation de services que la technologie de l'information et des communications offre aux petites et moyennes entreprises afin qu'elles puissent entrer dans la concurrence sur le marché mondial. Il faudrait encourager le développement et l'usage d'interfaces dans les langues nationales et locales pour favoriser la diffusion rapide des technologies de l'information, des communications et du spectacle. Il faudrait créer un fonds spécial à l'échelon régional pour faciliter la réalisation des objectifs envisagés.

Rapport de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes sur le développement et la coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte densité de connaissances (E/2000/74)

Le Président du Conseil économique et social pour l'an 2000 a, en consultation avec le Bureau, prié les commissions régionales de tenir des réunions régionales intergouvernementales ou des réunions d'experts sur les technologies de l'information pour le développement dans leurs régions respectives et de soumettre un rapport sur les conclusions de ces réunions au Conseil lors de son débat de haut niveau afin d'exposer l'optique des régions sur le thème central du débat, à savoir : "Développement et coopération internationale au XXIe siècle : le rôle des technologies de l'information dans le cadre d'une économie mondiale à forte intensité de connaissances". Dans ce cadre, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a tenu une réunion à Florianópolis, Santa Catarina (Brésil), les 20 et 21 juin 2000 à laquelle étaient présents des représentants de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, de l'Equateur, d'El Salvador, de la Jamaïque, du Nicaragua, du Panama, du Paraguay, du Pérou, de l'Uruguay et du Venezuela ainsi que M. Bernd Niehaus, Ambassadeur du Costa Rica auprès des Nations Unies et Vice-Président du Conseil économique et social, qui représentait la région de l'Amérique latine et des Caraïbes.

La réunion de la CEPALC a abouti à l'adoption, à l'unanimité, de la Déclaration de Florianópolis, qui rend compte des besoins identifiés par les représentants des pays de la région et de leurs recommandations en matière de technologie de l'information. Dans ce document, les représentants des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes engagent instamment le Conseil économique et social, lors du débat de haut niveau de sa session de 2000, à prêter son appui aux pays en développement qui s'efforcent de mettre au point et d'exécuter des programmes publics visant à assurer l'ensemble de la population l'accès aux produits et services des technologies de l'information et de la communication (TIC). Parmi les différentes recommandations de la Déclaration figure celle adressée au Conseil économique et social de prêter son appui aux pays en développement qui s'efforcent de mettre en place des cadres réglementaires qui, tout en protégeant les droits de propriété intellectuelle, minimisent les risques et les éléments d'incertitude du nouvel environnement résultant des TIC. Les pays de la CEPALC se prononcent également en faveur de la création d'un observatoire régional chargé de surveiller l'incidence des technologies de l'information sur l'économie et d'autres activités de coopération pertinentes.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.