ECOSOC/458

LA SESSION DE L'AN 2000 DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL AURA LIEU DU 5 JUILLET AU 1ER AOUT AU SIEGE DE L'ONU A NEW YORK

28 juin 2000


Communiqué de Presse
ECOSOC/458


LA SESSION DE L'AN 2000 DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL AURA LIEU DU 5 JUILLET AU 1ER AOUT AU SIEGE DE L'ONU A NEW YORK

20000628

Le débat de haut niveau, du 5 au 7 juillet, portera sur le rôle des nouvelles technologies de l'information dans une économie à forte intensité de connaissances

La session de fond de l’an 2000 du Conseil économique et social (ECOSOC) qui se tiendra du 5 juillet au 1er août au Siège des Nations Unies à New York sera ouverte par M. Makarim Wibisono (Indonésie, Président de l’ECOSOC) et Mme Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale de l’ONU. La session débutera par un débat de haut niveau sur le thème: "Développement et coopération internationale au XXIème siècle: le rôle des technologies de l’information dans le cadre d’une économie mondiale à forte intensité de connaissances". Le choix de ce thème répond à l’importance grandissante des nouvelles technologies de l’information dans le cadre des mécanismes de flux financiers et d’échanges commerciaux issus de la mondialisation de l’économie. L’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) est amplement démontrée par la rapidité avec laquelle s’opèrent les transactions financières sur les différentes places boursières et financières internationales et par l’aisance avec laquelle différents opérateurs et acteurs économiques peuvent d’un point à l’autre du globe échanger des informations, transmettre des données, conduire des négociations, investir ou conclure des marchés. La crise asiatique de 1997 et celles qui ont suivi dans les pays à économie en transition a amené les observateurs financiers et autres à se poser la question de savoir quel avait été le rôle joué par les TIC dans la circulation et les retraits de capitaux à court terme qui semblent avoir été en partie responsables du déclenchement de la crise. La révolution des technologies de l’information et de la communication a des implications sur la situation économique et sociale présente et future de tous les pays du monde, constate le Groupe d’experts de haut niveau chargé de rédiger un rapport sur la question par la résolution 54/231 de l’Assemblée générale.

Le débat de haut niveau sur le rôle des TIC dans une économie mondiale à forte intensité de connaissances qui commencera le mercredi 5 juillet et prendra fin le vendredi 7 juillet, verra la participation de M. Alpha Oumar Konaré, Président de la République du Mali, et de M. Albert Gore, Vice-Président des Etats-Unis d’Amérique, qui s’adressera aux participants par vidéoconférence. Plusieurs Ministres représentant des Etats Membres, dont M. Lawrence Summers, Secrétaire américain au Trésor, prendront part au débat, de même que les dirigeants des institutions de Bretton Woods : M. James Wolfensohn (Président de la Banque mondiale) et M. Horst Koehler (Directeur général du Fonds monétaire international – FMI), auxquels se joindront M. Mike Moore (Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce – OMC), et M. Rubens Ricupero (Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement –CNUCED). Les Secrétaires exécutifs des Commissions économiques régionales des Nations Unies, des représentants des Banques de développement régionales et des personnalités du secteur privé et de la société civile seront également parties aux tables rondes et à la série d’expositions et de présentations de technologies de l’information et de la communication qui se tiendront parallèlement au débat. Ces présentations verront la participation des institutions multilatérales de développement, telles que la Banque mondiale et le Fonds international de développement agricole (FIDA) et des entreprises de pointe du secteur privé comme, entre autres, Dell Computer Corporation, Nortel Networks, Compaq, Hewlett Packard, Check Point, Biodata Information Technology, Compunnel, SABA, Lernout and Hauspie, Nokia.

Selon le rapport du Groupe d’experts de haut niveau sur les technologies de l’information et de la communication, transmis par le Secrétaire général à l’ECOSOC et à l’Assemblée générale, 276 millions de personnes dans le monde étaient utilisateurs de l’Internet au mois de mars 2000, et 150 000 nouveaux utilisateurs s’y ajoutent chaque jour. Un milliard et demi de pages existaient sur les sites Internet à cette date, deux millions de nouvelles pages s’y ajoutant quotidiennement. Quant au commerce électronique (e-commerce) et aux affaires conclues sur le Web, s’ils généraient 45 milliards de dollars d’échanges financiers en 1998, ils atteindront le chiffre énorme de 7 trillions (7 000 milliards) de dollars en l’an 2004, selon les résultats d’une étude menée en janvier 2000. Ces chiffres étonnants reflètent cependant des activités menées par seulement moins de 5% de la population mondiale concentrée en très grande majorité dans les pays riches. Cette inégalité croissante de la répartition de l’activité et des bénéfices générés grâce à l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication est une source de préoccupations pour le Conseil économique et social et les autres institutions de l'ensemble du système de l'ONU ainsi que pour la communauté internationale qui constate que l'écart entre pays riches et nations en développement ne cesse de s'accroître surtout lorsqu'on s’aperçoit qu’il y a plus d’abonnés à l’Internet dans la ville de New York que sur le continent africain dans son ensemble, et qu'en Finlande les utilisateurs d'Internet sont plus nombreux que dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes réunies.

Selon le Groupe d’experts de haut niveau, si d’un côté l’expansion fulgurante du commerce électronique lie de plus en plus certains individus, certaines firmes et certains pays en y créant de plus en plus de richesses et de possibilités de croissance, de l’autre côté, tous ceux qui ne pourront pas bénéficier de ces nouveaux systèmes d’échanges et de production de richesses, risquent non pas seulement d’être marginalisés, mais de se retrouver tout simplement et complètement exclus de la nouvelle économie. Certains pays en développement ou en transition ont cependant, malgré leur manque de ressources, leur environnement politique complexe ou leurs difficultés sociales, pu entrer dans l’ère digitale en s’équipant des moyens technologiques adaptés et en les utilisant pour promouvoir un développement durable, ce qui leur a permis de s’intégrer à la mondialisation et d’en tirer des bénéfices, au lieu de n’en devenir que de simples terrains d’exploitation. Pour le Groupe d’experts de haut niveau, la Chine, l’Inde, le Costa Rica ou l’île Maurice sont, entre autres, des exemples de nations aux réalités diverses qui ont fait usage des TIC pour promouvoir des structures et des ressources humaines qui leur permettent d’être acteurs de la nouvelle économie et promouvoir aussi des échanges d’idées et de connaissances qui en sont une des bases.

Entre 1994 et 1997, la Chine avait un parc de 300 000 ordinateurs connectés à l’Internet et disposait de 1500 sites Web. A la fin de l’année 1999, 3,5 millions d’ordinateurs chinois avaient accès au Web, et aujourd’hui 1000 sites fournissent des services de commerce électronique qui ont généré 55 millions de dollars de revenus en 1999. Le système téléphonique traditionnel comprend 110 millions de lignes, tandis que le téléphone cellulaire connaît la plus forte expansion au monde, le cap de 50 millions d’unités ayant été dépassé en 1994. Le Costa Rica, pays de petite superficie aux ressources naturelles limitées, attribue, quant à lui, la majeure partie de sa récente croissance économique à l’adoption des TIC, qui lui ont permis d’élargir son secteur d’éducation en rompant l’isolement des populations rurales et ont permis d'améliorer le contenu des programmes d’enseignement. L’installation de salles d’ordinateurs dans tous les lycées publics a permis d’initier la moitié des élèves de ces établissements aux nouvelles technologies, et le pays a mis en place, avec la collaboration du Laboratoire des médias du Massachussets Institute of Technology (MIT), des unités multimédias mobiles, les "LINCOS" qui, construites à partir de conteneurs de marchandises usagées, permettent de conduire des séminaires de formation à travers le pays et de fournir aux populations des services de courrier électronique à faible coût. Quant à l’Inde, elle a créé ces dernières années plus de 200 000 emplois dans le secteur des TIC, et ses exportations de logiciels informatiques lui rapportent 40 millions de dollars par semaine, cette économie de service représentant 60% de l’économie d’une ville comme Bombay. Située dans l’Océan indien à proximité de l’Afrique au large de Madagascar, Maurice a adopté et mis en oeuvre un Plan de stratégie nationale des TIC en vue de devenir un haut lieu d’affaires dans le secteur des services, d’améliorer l’efficacité de son secteur public, des échanges d’informations et les interactions entre le Gouvernement et la population, d’améliorer aussi son système d’éducation, et d’augmenter son niveau de compétitivité sur les marchés mondiaux. 5% de la population mauricienne fait aujourd’hui usage de l’Internet, comparée à 2% pour la totalité de la population en Asie et en Amérique latine et à moins de 1% en Afrique continentale. Le fonctionnement de toutes les institutions gouvernementales et de la majorité des agences (douanes, impôts, santé, immigration, justice) a été informatisé. Pour marquer l’importance accordée aux TIC, un Département ministériel s’occupe spécialement de cette question au sein du Gouvernement mauricien, et les frais de douanes ont été supprimés sur les importations de matériels informatiques en vue de les rendre plus accessibles à la population, tandis que la construction d’une université de technologie est également prévue.

Le rapport du Groupe d’experts de haut niveau demande que l’ECOSOC recommande que l’Assemblée du Millénaire, qui se tiendra au mois de septembre à New York, proclame que l’accès universel aux services d’information et de communication, comme l’Internet, est une importante et nouvelle composante des principes et des conventions des Nations Unies relatives aux droits de l’homme et au développement. Le rapport demande la création d’un groupe de travail sur les TIC, qui réunirait les institutions multilatérales de développement, le secteur privé, et différents fonds et fondations en vue de faciliter, y compris par des investissements, l’expansion des TIC dans les pays en développement pour leur permettre de combler leur déficit en la matière. A travers le développement et le lancement d’un plan d’action international des TIC, le but à atteindre serait de connecter toutes les communautés à l’âge digital à l’horizon 2005 en employant toutes les techniques disponibles: télévision, téléphonie cellulaire et ordinateurs.

Autres points à l’ordre du jour

Le Conseil consacrera au cours de cette session de fond des débats aux questions suivantes: activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale; questions de coordination des politiques et activités des institutions du système de l’ONU, et questions relatives aux affaires humanitaires, notamment l’assistance économique spéciale et les secours en cas de catastrophe. Le débat général de la session examinera aussi, entres autres, les questions de l’application et du suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU. La coopération régionale, les questions relatives à l’économie et à l’environnement, les questions sociales et celles relatives aux droits de l’homme seront aussi examinées au cours du débat général.

Rôle et mandat du Conseil économique et social

Le Conseil économique et social a été créé par la Charte des Nations Unies comme le principal organe dont l’action, sous l’autorité de l’Assemblée générale, vise à promouvoir de meilleures normes et conditions d’existence, le plein emploi, et des conditions de progrès et de développement dans le domaine économique et social. Les actions du Conseil visent aussi la solution des problèmes internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans les domaines de la culture et de l’éducation. Le Conseil sert, de par son mandat, comme principal forum de discussion des questions économiques et sociales sur un plan international et interdisciplinaire, questions sur lesquelles il adresse des recommandations aux Etats Membres et au système de l’ONU après examen. Le Conseil est mandaté à convoquer des conférences internationales, à initier des études et des rapports et à faire des recommandations dans les domaines relevant de ses mandats. Il négocie des arrangements avec les agences spécialisées, définissant leur coopération avec l’ONU, et il coordonne les activités des agences spécialisées à travers des processus de consultations avec elles et de recommandations aux Etats Membres et à l’Assemblée. Le Conseil consulte aussi les organisations non gouvernementales compétentes dans ses domaines d’activités et qui sont accréditées auprès de lui. 1 500 ONG sont actuellement accréditées auprès du Conseil.

Etats Membres du Conseil et composition de son Bureau

Le Conseil économique et social est composé de 54 membres élus pour trois ans par l’Assemblée générale, la fin du mandat de chaque membre survenant le 31 décembre de la troisième année suivant son élection. Le Conseil est dirigé par un Bureau composé d’un Président et de quatre Vice-Présidents.

Le Bureau du Conseil économique et social est composé en l’an 2000 comme suit: Président: M. Makarim Wibisono (Indonésie); Vice-Présidents: M. Martin Belinga-Eboutou (Cameroun), M. Gerhard Pfanzelter (Autriche), M. Bernd Niehaus (Costa Rica), M. Vladimir Sotirov (Bulgarie).

Les 54 membres du Conseil sont: Algérie, Allemagne, Angola, Arabie saoudite, Autriche, Bahreïn, Bélarus, Belgique, Bénin, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Chine, Colombie, Comores, Costa Rica, Croatie, Cuba, Danemark, Etats-Unis, Fédération de Russie, Fiji, France, Grèce, Guinée-Bissau, Honduras, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Lesotho, Maroc, Maurice, Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Oman, Pakistan, Pologne, Portugal, République démocratique du Congo, République tchèque, Royaume-Uni, Rwanda, Sainte-Lucie, Sierra Leone, Soudan, Suriname, Syrie, Venezuela, Viet Nam.

Documentation : Le rapport du Groupe d'experts de haut niveau sur les technologies de l'information et de la communication est publié sous les cotes A/55/75 - E/2000/55.

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