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CD/202

COMMISSION DU DESARMEMENT : LES BENEFICES A TIRER DES INITIATIVES DE DESARMEMENT REGIONALES SONT SOULIGNEES

27 juin 2000


Communiqué de Presse
CD/202


COMMISSION DU DESARMEMENT : LES BENEFICES A TIRER DES INITIATIVES DE DESARMEMENT REGIONALES SONT SOULIGNEES

20000627

La Commission du désarmement a, cet après-midi, achevé son débat général. Les bénéfices apportés par les initiatives régionales en matière de désarmement, et notamment l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, ont particulièrement été mis en avant. Grâce à de telles initiatives en effet, l’arme nucléaire est aujourd’hui bannie de l’ensemble de l’hémisphère Sud, soit plus de 100 pays, a-t-on fait remarquer. Toutefois, à l’image de la représentante du Kirghizistan, les délégations ont reconnu qu’à elle seule la non-prolifération horizontale ne suffira pas à créer un monde parfaitement sûr. Il faut pour cela qu’elle s’accompagne d’une non-prolifération verticale, à savoir d’une réduction des stocks d’armes nucléaires avec pour objectif ultime leur élimination. Or, ceci requiert un engagement ferme et efficace de chacun des Etats, et notamment de ceux dotés de l’arme nucléaire. Ces derniers devraient donc consentir des efforts plus importants pour éliminer progressivement leurs arsenaux, désactiver les ogives en état d’alerte, et s’engager à négocier un traité sur l’interdiction complète des matières fissiles aux fins de produire des armes nucléaires.

Le désarmement classique peut lui aussi tirer grand parti des initiatives régionales, a fait remarquer un grand nombre de délégations, dont celles des pays d’Amérique latine qui ont souligné l'importance des Conventions interaméricaines sur l’interdiction de la fabrication des armes à feu, des munitions et des explosifs et sur la transparence dans les achats d’armes classiques. Toutes ces initiatives constituent des facteurs d’édification de la confiance tout comme l’est le Registre d’armes classiques des Nations Unies. Elles permettent de plus de lutter contre la prolifération des armes de petits calibres qui, ces dernières décennies, ont fait plus de victimes que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki et ont largement alimenté les conflits armés, a-t-il été rappelé. Le représentant de Cuba, rejoint par plusieurs autres délégations, a toutefois mis en garde contre toute tentation d’appliquer ces initiatives régionales de manière mécanique car ce qui est approprié pour une région ne l’est pas forcément pour une autre. Des appels en faveur d’une plus grande transparence des budgets militaires et leur réduction ont aussi été lancés car cela permettrait notamment de dégager des ressources pour le développement économique et social.

Les représentants des pays suivants ont participé au débat général cet après-midi : Kirghizistan, Mongolie, Myanmar, Venezuela, Cuba, Colombie, Pakistan, Equateur, Ghana, Indonésie, Népal et Israël.

La prochaine réunion plénière de la Commission sera annoncée au Journal.

Mme ELMIRA IBRAIMOVA (Kirghizistan) a déclaré que l’adoption, l’an passé, par la Commission des directives sur l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires devait être particulièrement saluée. Ces zones qui couvrent désormais l’ensemble de l’hémisphère Sud, en plus de l’Antarctique, des fonds marins et de l’espace extra-atmosphérique, représentent l’approche la plus prometteuse en matière de non-prolifération et de désarmement. Il est important de noter au passage les progrès significatifs enregistrés en vue de la création d’une telle zone en Asie centrale. Cette initiative, à condition qu’elle se fasse sur la base d’arrangements librement consentis entre les Etats et qu’elle prenne en compte les caractéristiques spécifiques de la région, renforcera, de l’avis du Kirghizistan, la paix et la sécurité de la région mais aussi de l’ensemble de la planète. Toutefois, la non-prolifération horizontale ne réussira pas à elle seule à rendre ce monde plus sûr. Il faut pour cela qu’elle s’accompagne d’une non-prolifération verticale et d’une réduction des stocks d’armes nucléaires avec pour objectif ultime leur élimination. A cet égard, la représentante s’est réjouie de l’engagement pris par les Etats nucléaires lors de la dernière Conférence d’examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de prendre des mesures pratiques en vue de l’élimination complète de ce type d’armes. L’inclusion des armes nucléaires non-stratégiques dans le document final est particulièrement remarquable. Le Kirghizistan partage la préoccupation du Secrétaire général sur l’absence de négociations concernant la réduction des armes nucléaires tactiques. Il attache également une grande importance au renforcement du traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) conformément à la résolution adoptée l’an dernier à l’Assemblée générale.

Mais la sécurité mondiale n’est pas seulement menacée par la prolifération des armes de destruction massive, a fait remarquer Mme Ibraimova. Les armes classiques, telles que les petites armes et les mines, sont aussi devenues une menace majeure entraînant la mort de millions de civils. Ensemble avec le trafic illicite et le terrorisme, elles mettent en péril la sécurité, exacerbent la violence et constituent un obstacle au développement et à la stabilité. La situation en Afghanistan en est un exemple, a estimé la représentante, qui a expliqué que dans de tels cas les parties directement en conflit ne sont pas les seules concernées. Elle a appelé la Commission du désarmement à redoubler d’efforts en matière de contrôle du trafic illicite des petites armes, afin notamment de combattre le terrorisme. Dans ce contexte, le Registre des Nations Unies sur les armes classiques ainsi que les initiatives régionales comme la Convention interaméricaine sur la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu, de munitions et d’explosifs sont des mesures fondamentales d’établissement de la confiance et de la transparence. Le Kirghizistan accueille aussi positivement l’initiative de l’Union européenne d’aborder la question des petites armes de manière globale. Une aide technique et financière à ce programme, notamment en faveur des mesures préventives, est très importante. Mme Ibraimova a également estimé que la prochaine conférence des Nations Unies sur les petites armes constituera un forum important permettant de traduire les préoccupations en des mesures concrètes.

M. JARGALSHIKHANY ENKHAIKHAN (Mongolie) a déclaré que le fait que les montants alloués aux dépenses militaires aient augmenté de 2,1% en 1999 pour atteindre un total de 780 milliards de dollars, soit 2,6% du produit national brut mondial, traduit la nécessité de progresser concrètement dans le domaine du désarmement. Il a estimé que dans le domaine du désarmement nucléaire, la priorité est d’obtenir l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), le renforcement du régime de non-prolifération grâce à une meilleure mise en oeuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le maintien du Traité ABM sur les missiles antibalistiques, la conclusion d’un traité d’interdiction des matières fissiles et la mise en oeuvre d’un régime de vérification de l’application de la Convention sur les armes chimiques. Parmi les développements positifs récents, le représentant a évoqué la ratification par le Parlement russe de START II et le succès remporté par la sixième Conférence d’examen du TNP.

La Mongolie attache une importance particulière à la création de zones exemptes d’armes nucléaires qui contribuent au régime de non-prolifération, a ajouté le représentant. L’adoption en 1999 par la Commission du désarmement de directives devant régir leur création est de nature à consolider celles qui existent et à faciliter la création de nouvelles zones. La Mongolie, pour sa part, a fait de son territoire une zone exempte d’armes nucléaires. Aujourd’hui, nous travaillons à la reconnaissance de ce statut par la communauté internationale.

Pour ce qui est des mesures de confiance dans le domaine des armes classiques, le représentant a fait part de la préoccupation que lui inspire la prolifération des armes légères et de petit calibre, en particulier dans les zones de conflit. Il a accueilli favorablement la convocation en 2001 d’une Conférence sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects. Le représentant a souligné l’importance de la mise en oeuvre stricte de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. Il a précisé que l’élimination et la réduction des stocks d’armes classiques ne doivent pas se faire au détriment des impératifs de sécurité des Etats. Il a ajouté qu’une plus grande transparence des budgets militaires et des transactions commerciales entre Etats seraient des facteurs d’édification de la confiance tout comme l’est le Registre d’armes classiques des Nations Unies.

M. U.WIN MRA (Myanmar) a estimé que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) est la pierre angulaire du désarmement nucléaire. C’est la raison pour laquelle l’entrée en vigueur du TICE et son universalité sont essentielles. Le représentant a plaidé en faveur de la création d’un comité had hoc au sein de la Conférence du désarmement chargé de négocier le désarmement nucléaire et d’un comité ad hoc chargé de lancer des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles. Il a souligné la contribution au régime de non-prolifération nucléaire des zones exemptes d’armes nucléaires. Il s’est prononcé en faveur de la tenue d’une Quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.

Dans le domaine des armes classiques, le représentant a soutenu les initiatives menées aux niveaux national, régional et international que ce soit par les gouvernements ou par les organisations non gouvernementales. Il a souhaité que l’accent soit mis sur le trafic, la fabrication, le transfert et l’utilisation illicite des armes légères, en particulier quand il s’agit de groupes armés opérant depuis le territoire d’un Etat souverain. Il a cependant souligné que les Etats avaient le droit légitime de fabriquer, de transférer et d’utiliser ce type d’armes pour les besoins de sécurité nationale. Il a soutenu la convocation en l’an 2001 d’une conférence internationale sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

M. LUIS HERRERA MARCANO (Venezuela) a fait remarquer qu’en dépit de conditions particulièrement favorables, paradoxalement le processus de désarmement n’a guère avancé de manière significative ces dernières années. Or le désarmement nucléaire demeure l’un des objectifs incontournables de l’humanité. Le Venezuela espère donc que les résultats de la Sixième Conférence d’examen du TNP auront un effet multiplicateur dans les différentes instances internationales spécialisées dans la question. Il forme notamment le voeu de voir bientôt commencer les négociations sur la convention d’interdiction de la production des matières fissiles. S’agissant des différentes mesures de promotion du désarmement nucléaire, le Venezuela met l’accent sur les initiatives promues par la coalition des pays en faveur d’un Nouvel Agenda nucléaire et sur la création et la consolidation des zones exemptes d’armes nucléaires. Il accueille favorablement la proposition du Secrétaire général de convoquer une conférence internationale pour identifier les moyens d’éliminer les menaces nucléaires.

Le Venezuela se félicite de voir l’Argentine présider le Groupe de travail sur les mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques car il s’agit d’un domaine où les pays d’Amérique latine et des Caraïbes se sont montrés particulièrement actifs et ont mis en place des initiatives militaires et politiques efficaces. Au niveau mondial, le Venezuela estime que le Registre des Nations Unies sur les armes classiques constitue une bonne mesure de renforcement de la confiance entre les Etats. Dans la même perspective, il juge particulièrement pertinente la tenue d’une Conférence sur le trafic illicite des armes légères et de petit calibre qui aura lieu en 2001. Elle sera l’occasion de trouver les moyens de contrôler et de réduire l’accumulation excessive de ces armes. En conclusion, le représentant a insisté sur le fait que l’action multilatérale est la manière la plus appropriée d’aborder ces problèmes d’intérêt commun.

M. RAFAEL DAUSA (Cuba) a fait remarquer que c’est la première fois que la Commission se réunit pour une période aussi brève de 2 semaines. Il a insisté pour que cette situation soit exceptionnelle et ne se reproduise plus car la durée de trois semaines de session prévue par l’Assemblée générale est déjà relativement courte au vu de l’importance des questions traitées. Le représentant a rappelé que le choix des deux thèmes à l’ordre du jour a fait l’objet de longues et difficiles négociations qui n’ont abouti qu’à la dernière minute. Ceci démontre le besoin de rechercher des méthodes de travail plus efficaces. Revenant sur la récente Conférence d’examen du TNP, il a estimé que les résultats obtenus, et notamment l’engagement pris par les Etats nucléaires de parvenir à l’élimination de l’arme nucléaire, seraient presque risibles s’ils ne mettaient pas en lumière le peu de progrès réalisés en matière de désarmement nucléaire. Il est particulièrement paradoxal de voir un petit nombre d’Etats se réjouir des résultats obtenus alors qu’il n’existe toujours aucun accord tangible sur l’élimination des 35 000 armes nucléaires qui mettent en péril l’ensemble de l’humanité. Il n’y a pas lieu de donner dans la complaisance alors que l’OTAN n’a, par exemple, toujours pas modifié son nouveau concept stratégique qui loin de réduire le rôle des armes nucléaires ne fait que l’augmenter. Il existe d’autres exemples permettant de s’interroger sur les intentions réelles de certains Etats, comme, par exemple, la décision du Sénat américain de ne pas ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et l’éventuelle mise en place par ce même pays d’un système nationale de défense anti-missile, en violation flagrante avec le Traité ABM.

Les directives sur les mesures d’établissement de la confiance dans le domaine des armes classiques devraient reposer sur le principe selon lequel ce qui est approprié pour une situation donnée ne l’est pas forcément pour une autre, a poursuivi le représentant. Le respect des caractéristiques de chaque région et le consentement de tous les Etats concernés sont les conditions essentielles à l’applicabilité de telles mesures. En outre, Cuba estime que l’établissement de la confiance mutuelle passe par la réalisation de certaines conditions, parmi lesquelles la levée des menaces militaires qui pèsent sur certains Etats, l’élimination des armes offensives, la modification des doctrines militaires d’intimidation, l’élimination de ces menaces non militaires à la sécurité que sont la pauvreté et le sous-développement, et le fait de ne pas entreprendre d’exercices ou d’essais militaires auprès des frontières d’un autre Etat. A cet égard, la Commission du désarmement a adopté l’an passé un certain nombre de documents importants, a rappelé le représentant, avant de mettre en garde contre toute duplication de ses travaux cette année.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que depuis le début de cette année plusieurs événements ont permis l’émergence d’un un certain optimisme en matière de désarmement général. La ratification par la Fédération de Russie de START II et du CTBT constituent en effet une avancée significative en matière de désarmement nucléaire, de même que les résultats de la récente Conférence d’examen du TNP. De plus, les tensions régionales ont nettement diminué dans plusieurs endroits du monde, comme dans la péninsule de Corée et au Sud-Liban. Paradoxalement ces succès semblent laisser la Commission sans thème de discussion, a estimé le représentant. Il a déploré que la Commission n’ait pas pu s’entendre pour aborder la question de la prolifération des missiles. Bien que polémique, cette question ne doit pas devenir taboue, a-t-il insisté. Il a évoqué le Sommet des Chefs d’Etat du Groupe de Rio, tenue dans son pays du 14 au 16 juin derniers, qui a été l’occasion de réitérer que le désarmement nucléaire relève de la responsabilité de tous les Etats. C’est pourquoi les travaux de la session actuelle de la Commission doivent tenir compte des résultats de la Conférence d’examen du TNP. La Commission devra notamment s’efforcer de parvenir à un consensus sur le processus de désarmement nucléaire. Pour ce qui est des mesures d’établissement de la confiance dans le domaine des armes classiques, la Colombie estime qu’il peut être utile de revoir les directives adoptées sur la question il y a 15 ans. Toutefois, cela ne doit pas être le seul objectif du Groupe de travail sur ce point.

M. AHMAD SHAMSHAD(Pakistan) a dressé un bilan inquiétant de la situation en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire. Il a indiqué que ce pessimisme est dû à l’émergence de nouvelles doctrines nucléaires, à la menace de recours à l’arme nucléaire contre des Etats non nucléaires, aux tentatives d’amender le TNP et le Traité ABM et aux violations du TICE. L’érosion progressive du cadre du désarmement mondial est préoccupante. La nucléarisation de l’Asie du Sud est une réalité. Ce phénomène s’est produit contre notre volonté en raison de l’attitude belliqueuse de l’Inde. Il nous fallait également mener des essais nucléaires pour rétablir l’équilibre stratégique dans la région. Nous notons avec regret que le document final de la Conférence d’examen du TNP n’a pas fait de distinction entre les ambitions de l’Inde et la réaction obligée du Pakistan. Il aurait fallu que la Conférence s’attachât à identifier les raisons qui ont porté un coup au régime de non-prolifération en Asie du Sud. Le représentant a rappelé qu’il avait proposé il y a deux ans un régime de retenue stratégique à l’Inde qui est resté lettre morte.

Le représentant a dénoncé la course aux armes classiques ainsi que l’augmentation des budgets consacrés à ce type d’armes. Le contrôle des armes classiques prend tout son sens si on lutte contre les déséquilibres stratégiques qui sont des facteurs de prolifération. Le représentant a précisé que par armes classiques, il fallait entendre toute une série d’armes qui vont des armes de petit calibre à des armes sophistiquées qui pourraient avoir la puissance destructrice des armes nucléaires.

M. SANTIAGO APUNTE (Equateur) a formé l’espoir que les obstacles à la création d’un Comité spécial sur le désarmement nucléaire au sein de la Conférence du désarmement pourront bientôt être levés. Des résultats positifs au sein de cette Conférence permettront de concrétiser et de confirmer l’optimisme qui a marqué la conclusion des travaux de la récente Conférence d’examen du TNP. De plus, le document final de cette Conférence identifie plusieurs éléments qui doivent être pris en compte lors de l’élaboration d’une stratégie de réduction et d’élimination des armes nucléaires. L’Equateur estime que les pays détenteurs de l’arme nucléaire doivent consentir des efforts encore plus importants pour éliminer progressivement leurs arsenaux, désactiver les ogives en état d’alerte, et s’engager à négocier un traité sur l’interdiction complète des matières fissiles aux fins de produire des armes nucléaires.

Le désarmement nucléaire doit être complété par des mesures et des initiatives de désarmement classique. L’Equateur appuiera à cet égard toutes les mesures inspirant la confiance mutuelle. Il semble particulièrement possible de réaliser des progrès dans le domaine de l’enregistrement des armes classiques et ce au niveau régional, sous-régional et bilatéral. La transparence en matière d’achat de ces armes, les échanges d’informations, les accords de désarmement et de limitation, la participation à des actions conjointes de contrôle et de vérification d’accords bilatéraux ainsi que des accords de sécurité aux frontières sont autant d’initiatives précieuses pour améliorer la confiance entre les Etats. Le représentant a indiqué qu’il accordait un intérêt particulier à la proposition faite par le Secrétaire général dans son rapport du Millénaire de convoquer une conférence internationale sur l’identification des moyens d’éliminer la menace nucléaire.

M. YAW O. OSEI (Ghana) s’est félicité des résultats obtenus à la Conférence d’examen du TNP qui sont le résultat de la volonté politique et de la flexibilité dont ont fait preuve les Etats parties. La Commission du désarmement ne peut que tirer parti de ce nouvel élan. Le Ghana justifie d’une longue expérience en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération. Il a ratifié la plupart des conventions internationales et notamment le TNP et le TICE. Le représentant a mentionné le fait que son pays vient d’achever le processus de ratification de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. C’est sur cette toile de fond que nous accueillons positivement la proposition du Secrétaire général de convoquer une Conférence internationale sur le désarmement.

Rappelant que son pays appartient à une région sensible aux conflits, il a fait part de sa préoccupation quant à la prolifération des armes de petit calibre. Nous estimons que cette question ne touche pas seulement à la sécurité mais également aux droits de l’homme et au développement. Il a rappelé que son pays a fermement soutenu le moratoire sur les armes légères en Afrique de l’ouest imposé par la Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest. A la suite de cette initiative, le Ghana a accueilli un atelier régional qui définit les modalités d’établissement d’un registre des armes pour contrôler les flux d’armes dans la région. Le représentant a indiqué que son pays participera activement aux préparatifs de la Conférence internationale sur le commerce illicite des armes légères prévue en 2001.

M.MAKMUR WIDODO (Indonésie) a estimé qu’il était réconfortant de noter que le nombre d’armes nucléaires est en baisse. L’annonce faite par certains Etats de ne plus produire de matières fissiles et le fait que l’hémisphère Sud est exempt d’armes nucléaires est également encourageant. Toutefois, l’absence de négociations sur les armes tactiques et stratégiques, la menace de recours à l’arme nucléaire contre les Etats qui n’en sont pas dotés et l’émergence de nouvelles doctrines nucléaires sont préoccupantes. Nous souhaitons que la session de cette Commission permette la réduction des stocks existants et d’accroître la transparence. Il a souscrit à la proposition du Secrétaire général visant la convocation d’une conférence internationale sur les moyens de réduire le danger de l’arme nucléaire.

Pour ce qui est des armes classiques, il a rappelé qu’un cinquième des dépenses dans le monde aux fins d’armement est consacré aux armes classiques. Ces fonds considérables pourraient être consacrés au développement économique et social. Il a préconisé comme mesure de confiance, des échanges d’information, la notification des exercices militaires et une retenue dans les activités militaires tant au niveau de la taille que de la fréquence, des limites imposées aux achats d’armes dans les zones frontières et l’élimination de certains types d’armes. Le processus d’établissement de la confiance en Asie du Sud se renforce et prend un caractère concret. Le principal objectif du Forum des pays de l’ANASE est de créer et de maintenir la confiance entre ses participants. Ce forum pourrait bien être la mesure de confiance la plus efficace dans cette région du monde.

M. HIRA B.THAPA (Népal) a évoqué certains développements positifs récents comme notamment le succès de la sixième Conférence d’examen du TNP dont le document final contient un engagement des Etats nucléaires de procéder sans équivoque à l’élimination de leurs arsenaux. Le processus de désarmement ne progressera que si nous faisons en sorte que les intérêts individuels ne prennent pas le pas sur les intérêts collectifs. Même si des revers ont été infligés au régime de non-prolifération, notamment par les essais nucléaires en Asie du sud en 1998, la communauté internationale peut néanmoins se réjouir du fait que le moratoire sur les essais nucléaires a été respecté.

Pour ce qui est des armes classiques, la situation s’est compliquée en raison du commerce illicite d’armes légères alimenté par l’argent du trafic de drogues et celui issu d’autres sources douteuses. Paradoxalement, les progrès de la technologie ont également accru le pouvoir meurtrier des armes légères. Des efforts concertés plus importants sont nécessaires pour freiner la prolifération de telles armes. Il est réconfortant de noter que le processus préparatoire de la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre ont commencé. Le représentant a également évoqué la contribution aux mesures de confiance des centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement. Il a rappelé que son pays accueille le Centre régional pour l’Asie et le Pacifique. Il a souhaité que la communauté internationale apporte son soutien aux activités du centre menées depuis Katmandou.

M. MEYR ITZHAKI (Israël) a estimé que la présente session intervient de simultanément à la promesse d’une nouvelle ère de paix et de coexistence. Israël a toujours participé activement aux travaux de la Commission parce qu’elle est convaincue de sa capacité d'aborder les questions du contrôle des différentes armes et du désarmement de manière professionnelle et constructive. Il est donc regrettable que le représentant de l’Egypte ait, ce matin, choisi de faire des remarques politiques. La délégation israélienne a décidé cependant de ne pas s’engager dans une confrontation et donc de ne pas répondre à ces observations. Elle espère qu’un ton positif et constructif pourra être rapidement restauré et maintenu tout au long des délibérations de la Commission.

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