SG/SM/7460

LA PROTECTION DES JEUNES DOIT ETRE RENFORCEE POUR GAGNER LA LUTTE CONTRE LA DROGUE FACE A L'ACCELERATION DE LA MONDIALISATION, RECOMMANDE LE SECRETAIRE GENERAL

23 juin 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7460
OBV/146


LA PROTECTION DES JEUNES DOIT ETRE RENFORCEE POUR GAGNER LA LUTTE CONTRE LA DROGUE FACE A L’ACCELERATION DE LA MONDIALISATION, RECOMMANDE LE SECRETAIRE GENERAL

20000623

Vous trouverez ci-dessous le message du Secrétaire général à l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues, "Regarder la réalité en face : dénégation, corruption et violence", le 26 juin :

L'année dernière a marqué la conclusion de la Décennie des Nations Unies contre l'abus des drogues. La mobilisation sans précédent qu'elle a suscitée est une source de profonde satisfaction. La coopération internationale s'est accrue et répond enfin au caractère mondial du trafic de drogues. L'opinion a de plus en plus conscience des effets destructeurs du trafic et de l'abus des drogues. Et, plus important encore, on commence à se rendre compte qu'il est possible de trouver des solutions au problème.

Toutefois, le combat est loin d'être terminé et la victoire loin d'être acquise. En cette Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues, nous devons réaffirmer que nous sommes résolus à venir à bout du fléau pour faire du XXIe siècle une ère sans drogue.

Avec l'accélération de la mondialisation, la menace de la drogue ne connaît plus de frontières. Elle n'épargne aucune classe sociale ni aucune région. Il s'agit d'un problème mondial aux coûts économiques et sociaux exorbitants. Parmi les problèmes les plus graves qui affectent nos sociétés, beaucoup sont liés à la drogue. Les sommes considérables générées par le trafic favorisent une culture de la corruption et de la violence qui déchire le tissu de la société. Même les fonctionnaires les plus honnêtes ont du mal à ne pas se laisser tenter par des pots-de-vin qui dépassent parfois leur traitement annuel. Le blanchiment de l'argent sape l'intégrité des institutions financières et détourne des ressources vers une économie non-réglementée échappant à la fiscalité. Les fonds provenant du trafic de drogue permettent à une narco-élite déjà riche de s'enrichir encore davantage, tandis que l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser.

La violence constitue un autre aspect du trafic de drogue - la violence contre les autorités, la violence entre trafiquants, les crimes commis par des toxicomanes en état de manque et la violence liée à la désintégration des familles. Et surtout, il y a la violence du toxicomane contre lui-même - la destruction du corps et de l'âme. Car au fond, la toxicomanie demeure une tragédie personnelle. Elle affecte la santé et le bien-être de l'individu et l'empêche d'apporter une contribution utile à la société. Il n'existe pas de solution facile à des problèmes aussi complexes. La communauté internationale a déjà pris des mesures importantes pour réduire l'offre de drogues illicites. Mais le trafic est aussi alimenté par la demande. Il faudrait faire beaucoup plus dans ce domaine et notamment renforcer les efforts de prévention. Dans ce combat, les armes à utiliser sont simples : le bon sens et la bonne volonté, présentes dans toutes les collectivités. Les jeunes doivent bénéficier de la protection, du soutien et des conseils de leurs parents et de leur communauté. Ils ont besoin de modèles pour trouver leur voie - une voie sans drogue - dans notre monde complexe.

Le combat contre la drogue est souvent une question de vie ou de mort. L'abus et le trafic des drogues sont une effroyable réalité, mais une réalité qu'il faut affronter. Si nous nous voilons la face, nous ne pouvons qu'être entraînés dans une spirale destructrice de corruption et de violence.

Débarrasser notre planète de la drogue ne sera pas chose facile. Mais en alliant nos forces et en nous mobilisant à tous les niveaux, je suis convaincu que nous pourrons gagner du terrain.

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