ONG/356

"CHILD WELFARE LEAGUE OF AMERICA" EST RECOMMANDEE POUR LE STATUT CONSULTATIF SPECIAL AUPRES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

20 juin 2000


Communiqué de Presse
ONG/356


"CHILD WELFARE LEAGUE OF AMERICA" EST RECOMMANDEE POUR LE STATUT CONSULTATIF SPECIAL AUPRES DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

20000620

Le Comité chargé des ONG décide de ne pas recommander l'octroi du statut consultatif à "North America Taïwanese Women's Association"

Une nouvelle organisation non gouvernementale, "Child Welfare League of America", s'est vu, ce matin, recommander l'octroi du statut consultatif spécial par le Comité chargé des ONG. Sous la présidence de Mme Blavan (Roumanie), le Comité reprenait son examen des nouvelles demandes d'admission. la "Child Welfare League of America", organisation nationale américaine, oeuvre pour la promotion du bien des familles et des enfants, notamment pour ceux qui sont privés d'un soutien matériel, affectif et intellectuel. Le Comité a décidé de ne pas recommander l'octroi du statut consultatif à l'ONG North America Taiwanese Women's Association. Il avait examiné le cas de l'organisation jeudi et vendredi derniers et posé à l'ONG des questions sur sa position concernant le statut de Taiwan ainsi que sur la validité des informations figurant sur son site web. Après lecture de la réponse de l'ONG, les membres du Comité se sont dits dans l'impossibilité d'appuyer cette demande, notamment en raison des contradictions entre ce qu'affirme l'ONG au Comité et ce qu'elle prône en vérité. A cet égard, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité que le Comité agisse de même pour tous les cas qui violent les principes de la Charte.

Le Comité a, en outre, recommandé au Safari Club International, organisation internationale de chasseurs basée aux États-Unis, de présenter une nouvelle demande au nom de la Fondation de l'ONG qui, a-t-il jugé, mène les activités de conservation de la faune et de la flore susceptibles d'intéresser l'ECOSOC. Les actions et le financement de l'organisation qui demandait l'admission au statut de la Liste ont soulevé de nombreuses questions des délégations. Celles-ci se sont en particulier interrogées sur la part des initiatives de l'ONG effectivement consacrée à la préservation de la nature. L'ONG est apparue à certains membres davantage comme un club de loisir défendant les intérêts d'un groupe que comme une ONG à part entière oeuvrant dans un domaine bien ciblé. La nouvelle demande sera examinée à sa session de 2002.

Le Comité poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures.

Examen des nouvelles demandes d'admission au statut consultatif

Le Comité a invité l'ONG Safari Club International à soumettre une nouvelle demande par le biais de sa Fondation qui, comme l'ont jugé les membres, s'occupe davantage des questions relevant de l'ECOSOC. Il a décidé d'examiner cette demande, selon la procédure habituelle, à sa session de 2002.

Organisation internationale basée aux États-Unis, Safari Club International s'occupe de préserver la faune et la flore sauvages ainsi que d'éduquer les chasseurs tout en promouvant leurs droits. C'est sur cette dernière activité que le représentant du Chili a demandé davantage de précisions au représentant de l'ONG, invité à prendre la parole devant le Comité. Celui-ci a expliqué que l'ONG, qui compte pour membres des chasseurs, participe à l'élaboration de législations pour les droits des chasseurs. Comment l'ONG peut-elle préserver la nature et, en même temps, les droits des chasseurs, ont observé les représentants de la Chine et du Chili. Pour le représentant du Chili, l'ONG semble défendre davantage les droits des chasseurs que la protection de la nature. Le représentant de l'ONG a indiqué qu'il n'y avait pas de contradiction entre préservation de la nature et droits des chasseurs qui estiment qu'ils ont là un rôle à jouer. La chasse est, par exemple, utilisée pour maintenir l'équilibre des animaux lorsqu'ils sont trop nombreux. En réalité, c'est surtout la Fondation de Safari Club International qui consacre ses activités à la conservation de la nature, a précisé le représentant.

La représentante de l'Algérie a pour sa part questionné la nature de l'organisation qui apparaît davantage comme un club de loisir défendant les intérêts d'un groupe particulier que comme une ONG qui oeuvre dans un domaine précis. Quelle sera la contribution de Safari Club International aux travaux de l'ECOSOC ?, a-t-elle insisté. C'est l'apport concret de l'ONG aux travaux de l'ECOSOC qui doit être évalué, a, à son tour, fait remarquer le représentant de Cuba. Pour le représentant des États-Unis, cette ONG peut effectivement apporter une contribution à l'ECOSOC. Notant que l'organisation reçoit des subventions du Congrès américain, le représentant de Cuba, à l'instar de la représentante de l'Algérie, a demandé des détails sur la répartition des ressources, notamment ce qui est consacré à la préservation de la nature. A cet égard, le représentant de l'ONG a indiqué que la convention, les publications, la publicité, les ventes du musée d'histoire naturelle de l'ONG constituent les recettes. Nous ne recevons pas de fonds du congrès mais une subvention du Gouvernement américain utilisée pour la protection des éléphants au Zimbabwe, a-t-il précisé. Parmi les autres questions posées à l'ONG, la représentante de la Bolivie a notamment demandé si l'ONG avait des liens avec la National Rifle Association. Il n'y a pas de lien officiel avec NRA, seulement parfois une collaboration, a précisé le représentant. Aux vues de toutes les informations fournies, le représentant de l'Allemagne, appuyé par l'Algérie et la Colombie, a suggéré que l'ONG demande plutôt le statut consultatif à travers sa Fondation.

S'agissant de la Child Welfare League of America, le Comité a recommandé l'octroi du statut consultatif spécial, et non général ainsi qu'elle l'avait demandé. Cette organisation nationale américaine promeut le bien-être des enfants et des familles et donne, en particulier, la priorité aux besoins non satisfaits des enfants qui ne sont pas entourés de soins et de soutien matériel, affectif et intellectuel. Cette organisation fait, par exemple, campagne en faveur de la ratification de la Convention relative aux droits de l'enfant aux États-Unis. A la demande du représentant de la Tunisie, le représentant de l'ONG a expliqué que les revenus provenant des contrats ne représentent qu'une partie minime d'un budget annuel de près de 18 millions de dollars. Ces contrats concernent des études spécifiques concernant les abus dont sont victimes les enfants qui ont, par exemple, été confiés à la garde d'étrangers. Au représentant de la Fédération de Russie qui demandait avec quels pays s'effectuent les échanges et les projets conjoints, il a indiqué que son ONG entretient des liens très étroits avec la Ligue des enfants du Canada ainsi qu'avec les Pays-Bas. Un projet en Chine a été entrepris avec succès et des projets sont envisagés au Kénya et en Amérique Latine. En outre, cette année a été mis en place un réseau international d'affiliés que peuvent joindre toutes les associations s'intéressant au bien-être des enfants. L'organisation publie plusieurs magazines et des lettres périodiques, relatives notamment aux activités de plaidoyer. Aux représentants de Cuba et de la Fédération de Russie qui demandaient ce qui est entrepris concrètement pour encourager la ratification de la Convention sur les droits de l'enfant et ses Protocoles par les États-Unis, le représentant s'est dit très préoccupé de voir que son pays est toujours l'un des deux seuls pays au monde n'ayant pas ratifié la Convention. Cette situation est liée à des obstacles demeurant au sein du Congrès, a-t-il fait remarquer, avant d'ajouter qu'heureusement le Président des États-Unis a signé plusieurs Pactes et Protocoles facultatifs, notamment, celui élevant l'âge minimum des recrues pour le service militaire à 18 ans. La Ligue est composée de plusieurs organisations et dispose notamment d'un bureau à Washington rassemblant plus de 100 personnes travaillant à plein temps, a-t-il répondu aux questions posées par la représentante de l'Algérie.

Examen des demandes de statut consultatif et de reclassement reportées de sessions précédentes

Le Comité a ensuite repris son examen, entamé la semaine, de la demande d'admission au statut consultatif général de la North America Taiwanese Women's Association. A la demande de plusieurs membres dont le représentant de la Chine, le Comité avait demandé à cette organisation de préciser notamment sa position concernant le statut de Taiwan ainsi que de confirmer la validité des informations disponibles sur son site Internet. Le représentant de la Chine a estimé que la nouvelle réponse envoyée par l'organisation fourmille de contradictions et n'est pas suffisante. De plus, elle ne nie pas le fait que l'un de ses objectifs est l'indépendance de Taiwan. Le représentant a ajouté que les nouveaux éléments d'information et les publications fournis permettant de se rendre compte que les premiers documents envoyés par l'organisation ne visaient qu'à tromper le Comité pour qu'il recommande l'octroi. Il a également indiqué que cette organisation est subordonnée au Front uni indépendant de Taiwan. Il est donc très clair que l'objectif et les activités de cette organisation vont à l'encontre des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies dans la mesure où ils visent à porter atteinte à l'intégrité d'un de ses membres. Le représentant a donc demandé au Comité de refuser avec fermeté le statut consultatif à cette association. Au vu des réponses distribuées ce matin, le représentant de l'Inde a déclaré, pour sa part, que des organisations comme celle-ci ne devraient même pas franchir le seuil de l'ONU. Ce n'est pas la première fois que l'on détecte des contradictions entre ce qu'une organisation affirme au Comité et ce qu'elle prône en vérité, a fait remarquer le représentant du Pakistan, qui a ajouté qu'il lui était impossible d'appuyer la demande en question. Il a été rejoint en cela par les représentants de Cuba, du Soudan, du Liban, de la Fédération de Russie, de l'Ethiopie, de la Tunisie, de la Roumanie, et de la Colombie. Les représentants de la France et du Chili ont indiqué qu'ils se ralliaient au consensus, en raison notamment de l'insuffisance notoire de la réponse fournie par l'ONG. Compte tenu de ces objections, le Comité a décidé de ne pas recommander l'admission au statut consultatif à cette organisation. Le représentant de la Fédération de Russie a exprimé l'espoir que le Comité agira de même pour tous les cas qui violent ainsi les principes de la Charte et que tout "conjoncturisme politique et double norme" seront évités.

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