L'ECOSOC DEMANDE LA NOMINATION D'UN REPRESENTANT SPECIAL SUR LES DEFENSEURS DES DROITS DE L'HOMME ET NOMME UN RAPPORTEUR SPECIAL SUR LE DROIT A L'ALIMENTATION
Communiqué de Presse
ECOSOC/457
LECOSOC DEMANDE LA NOMINATION DUN REPRESENTANT SPECIAL SUR LES DEFENSEURS DES DROITS DE LHOMME ET NOMME UN RAPPORTEUR SPECIAL SUR LE DROIT A LALIMENTATION
20000616Il regroupe les questions des effets des politiques dajustement structurel et de la dette extérieure sous la supervision dun seul expert indépendant
Le Conseil économique et social a adopté, ce matin, sur recommandation de la Commission des droits de lhomme, une série de résolutions et de décisions. Par 29 voix pour, 2 voix contre (Cuba et Syrie) et 11 abstentions (Algérie, Angola, Bahreïn, Bélarus, Burkina Faso, Cameroun, Chine, Oman, Fédération de Russie, Soudan et Viet Nam), le Conseil économique et social a adopté une décision sur les défenseurs des droits de lhomme qui prie le Secrétaire général de nommer, pour une période de trois ans, un Représentant spécial qui aura pour mandat de faire un rapport sur la situation des défenseurs des droits de lhomme dans toutes les régions du monde et sur les moyens qui pourraient permettre de renforcer leur protection. La représentante de Cuba a expliqué son vote en estimant que la définition du terme « défenseurs des droits de lhomme » et celle de la responsabilité des individus et des groupes qui sen réclament nont jamais été approuvées par consensus aux Nations Unies. Les prétendus « défenseurs des droits de lhomme » sont en fait des gens et des groupes financièrement soutenus par des pays étrangers en vue de la déstabilisation dEtats souverains. Cuba tient à rappeler lobligation du respect de la Charte qui préconise le respect de la souveraineté des Etats sur leurs affaires intérieures, a dit la représentante qui a demandé que les textes existants et qui préconisent lépuisement des recours internes au niveau des Etats avant toute mise en place dun mécanisme supranational sur une question donnée, soient respectés.
Comme catégories sociales, les peuples ou les Etats ne peuvent se qualifier comme « défenseurs des droits de lhomme », a souligné la déléguée. De nombreux pays en développement aimeraient quexistent des préalables exigeant que les personnes ou les groupes qui prétendent se poser en défenseurs des droits dans chaque pays soient dabord identifiés comme opposants ou partis dopposition politique. Il est, dautre part, tout à fait inacceptable que quelques ONG du Nord prétendent être les seules porte-parole de la cause des droits de lhomme au détriment du rôle que doivent jouer chez elles les ONG et la société civile.
Pour sa part, le représentant de la Chine a dit appuyer les organisations de promotion des droits de lhomme et les libertés fondamentales ainsi que les mécanismes existants en la matière. Sagissant du nouveau mécanisme que la décision prévoit de créer, le représentant a estimé quil nest pas conforme aux efforts en cours des pays pour rationaliser les mécanismes des droits de lhomme dautant que le mandat de ce nouveau mécanisme relève déjà du mandat dautres mécanismes. A son tour, le représentant de la Syrie a dit avoir souhaité que la décision mentionne les principes dobjectivité et de neutralité que doivent respecter les ONG dans les communications des violations des droits de lhomme. Le représentant a rappelé le principe consacré de la souveraineté des Etats en matière des droits de lhomme. Enfin, le représentant du Viet Nam a expliqué son abstention par le sentiment que la décision ne reflète pas dûment le consensus qui a présidé lors de ladoption de la résolution de lAssemblée générale sur les droits et les responsabilités des groupes de promotion des droits de lhomme. Labstention du Viet Nam sexplique également par le souci déviter le double-emploi dans les mécanismes des droits de lhomme, a dit le représentant vant le représentant de lArabie saoudite qui a précisé que sa délégation se serait abstenue si elle avait compris que le vote portait sur lensemble du texte.
Aux termes dune autre décision adoptée par 39 voix pour, 1 voix contre (Etats-Unis) et 1 abstention (République tchèque), le Conseil économique et social a décidé de nommer un Rapporteur spécial sur le droit à lalimentation, pour une période de trois ans. Expliquant son vote, le représentant des Etats-Unis a déclaré que sa délégation sopposait au Commentaire général n.12, énoncé par le Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels dont lapproche est différente de celle qui figure dans la Déclaration universelle des droits de lhomme et dans le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. Ce commentaire déclare, en effet, quil y a violation du droit à lalimentation quand un Etat ne garantit pas une alimentation pour tous. Le commentaire préconise en outre un recours contre lEtat en question en faveur des individus qui pensent que leur droit à lalimentation a été violé.
Par 18 voix pour, 18 voix contre et 5 abstentions (Bélarus, Colombie, Costa Rica, Fédération de Russie et Mexique), le Conseil économique et social a dabord rejeté la décision visant à mettre fin au mandat du Rapporteur spécial sur les effets de la dette extérieure et à celui de lExpert sur lajustement structurel, pour les remplacer par un Expert indépendant chargé des deux questions, nommé pour une période de trois ans. Etant absent au moment du vote, le représentant du Bénin a indiqué quil aurait voté en faveur de la décision sil avait été présent. A cela, le Secrétariat a répondu que conformément à larticle 71 du règlement intérieur du Conseil économique et social, le résultat du vote demeurera inchangé à moins quune délégation ne demande le réexamen de la question, comme le permet larticle 57 du même règlement intérieur. Ce réexamen a été demandé par la représentante de Cuba, appuyée par la Syrie. Le représentant du Canada a émis des réserves sur cette proposition arguant que la réunion ayant été prévue depuis longtemps, labsence du Bénin au moment du vote ne saurait sexpliquer. Abondant dans ce sens, le représentant des Etats-Unis a appelé à un respect des procédures et mis en garde contre lacceptation dun précédent dangereux. La représentante du Portugal, au nom de lUnion européenne, sest opposée catégoriquement au réexamen de la question. La motion de réexamen de Cuba ayant été adoptée par 20 voix pour, 16 voix contre et 7 abstentions (Bélarus, Colombie, Costa Rica, Croatie, Fédération de Russie, Mexique et Norvège), la décision a été remise aux voix et adoptée par 20 voix pour, 18 voix contre et 5 abstentions. A lissue de ce deuxième vote, le représentant du Soudan a tenu à souligner que lintervention du Bénin était fondée et conforme à la procédure puisquelle a été faite immédiatement à lissue du vote. Ont été adoptées sans vote la décision concernant la nomination dun Rapporteur spécial dont le mandat portera essentiellement sur les aspects relatifs au droit à un logement convenable, pour une période de trois ans ainsi que celle relative à la procédure à suivre pour lexamen des communications plaintes concernant les droits de lhomme. Les textes adoptés figurent au document E/2000/L.5.
Le Conseil économique et social a décidé, par ailleurs, de faire circuler comme documents officiels les rapports des réunions régionales qui se tiennent en prévision du Segment de Haut niveau de sa session de fond.
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