BEIJING E 5: LES GOUVERNEMENTS S'ENGAGENT A ACCELERER LA REALISATION DE L'EGALITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES
Communiqué de Presse
AG/1023
BEIJING + 5: LES GOUVERNEMENTS SENGAGENT A ACCELERER LA REALISATION DE LEGALITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES
20000610Lélimination de la pauvreté, léducation et la santé représentent des domaines critiques dans lesquels des mesures prioritaires sont recommandées
Les gouvernements réunis en session extraordinaire de lAssemblée générale Beijing + 5 ont décidé cet après-midi de mesures et initiatives nouvelles pour accélérer la réalisation de légalité entre les sexes, le développement et la paix, ainsi que le renforcement du pouvoir daction des femmes. De nouveaux objectifs ont notamment été fixés en matière déducation, lun des domaines critiques prioritaires identifiés à Beijing, en particulier la nécessité dassurer laccès à tous et à toutes à léducation primaire dici à 2015. Une date butoir est également fixée pour lélimination des lois discriminatoires qui devront être supprimées des législations nationales dici à 2005. Les gouvernements sengagent en outre à accroître les investissements dans le secteur social en tant que stratégie centrale pour favoriser lélimination de la pauvreté et à sefforcer de réduire la proportion très élevée de femmes vivant dans le dénuement. Dans le document quils ont adopté à lissue de cinq jours de débat et de négociations difficiles, les gouvernements reconnaissent que les engagements en matière dégalité entre homme et femme, pris lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, nont pas été pleinement respectés et appliqués. Ce document en quatre parties, intitulé Nouvelles mesures et initiatives pour la mise en uvre de la Déclaration et du Programme daction de Beijing a été adopté sans vote, mais plusieurs Etats ont émis des réserves à la formulation de certaines parties du texte. Quelque 200 orateurs se sont succédé à la tribune de lAssemblée générale au cours de cette session extraordinaire intitulée Femmes en lan 2000: égalité entre les sexes, développement et paix au XXIe siècle qui a rassemblé des milliers de délégués, dont une vaste majorité de femmes, à New York du 5 au 9 juin 2000.
En fixant des objectifs précis, le document final reconnaît implicitement, comme lavait fait le Secrétaire général dans son discours douverture le 5 juin dernier, que léducation est la clé de lémancipation des femmes. Cest labsence déducation qui maintient les femmes dans la pauvreté, limite leur accès à la santé et les expose à la violence et aux abus, avaient dit les délégations. Par léducation, les femmes se donnent les moyens dacquérir le pouvoir économique et de pénétrer plus facilement les processus de prise de décision.
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Eduquées et intégrées dans la population active, elles sont moins vulnérables et mieux en mesure de jouer le rôle qui leur revient dans le progrès des sociétés. Seule léducation leur permettra de réaliser et dexercer pleinement les droits qui leur sont reconnus dans la plupart des législations. Cest dailleurs ce dont ont convenu les gouvernements, dans le document final, en reconnaissant que pour surmonter les obstacles et relever les défis qui subsistent en matière dégalité entre les sexes, le plein exercice par les femmes et les filles de leurs libertés et droits fondamentaux est une condition essentielle.
A léchelon national, les gouvernements sont invités à élaborer des politiques qui garantissent aux femmes un accès égal à léducation et lélimination dans léducation des discriminations fondées sur le sexe. Les gouvernements doivent accélérer les mesures visant à porter le taux de scolarisation des filles dans les cycles primaire et secondaire au niveau de celui des garçons dici à 2005, et à garantir laccès universel des garçons et des filles à lenseignement primaire dici à 2015. Les gouvernements doivent aussi appuyer la mise en uvre de programmes qui garantissent la qualité de léducation et de meilleurs taux de poursuite des études. Des mesures visant à faciliter la formation et laccès des femmes aux nouvelles technologies de linformation et de la communication sont également encouragées.
En matière de santé, autre domaine critique identifié à Beijing, les gouvernements sont plus particulièrement appelés à faire en sorte que la réduction des taux de mortalité et de morbidité maternelles soit considérée comme une priorité par le secteur de la santé et que les femmes bénéficient de services de planification familiale afin de promouvoir la maternité sans risque. Dans un paragraphe longuement négocié, les gouvernements conviennent que les droits en matière de procréation reposent sur la reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et de toutes les personnes de décider, librement et de façon responsable, du nombre de leurs enfants et de lespacement des naissances et dêtre informés des moyens de le faire. Ils conviennent que les politiques et programmes de santé en matière de procréation et de planification familiale doivent fournir aux adolescents léducation et les services nécessaires pour quils apprennent à assumer leur sexualité dans un esprit positif et responsable. Le texte souligne encore que les droits fondamentaux des femmes comprennent le droit dêtre maîtresses de leur sexualité et de prendre librement des décisions dans ce domaine.
En ce qui concerne lavortement, les gouvernements rappellent quaux termes du Programme daction de la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994), lavortement ne devrait, en aucun cas, être promu en tant que méthode de planification familiale. Reprenant les termes du texte adopté au Caire, le document invite les gouvernements et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales intéressées à renforcer leur engagement en faveur de la santé des femmes, à traiter les conséquences des avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité en tant que problème majeur de santé publique et à réduire le recours à lavortement en étendant et en améliorant les services de planification familiale.
(à suivre 1B)
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La plus haute priorité doit toujours être accordée à la prévention des grossesses non désirées et tout devrait être fait pour éliminer la nécessité de recourir à lavortement.
Toujours en matière de santé, les gouvernements sengagent à adopter des politiques visant à régler, par ordre de priorité, les aspects sexospécifiques des problèmes de santé nouveaux et anciens comme le paludisme et le VIH/sida et conviennent quil faudrait permettre aux personnes contaminées par le VIH/sida de bénéficier dun traitement adéquat à un coût abordable. Ils conviennent également quil faudrait encourager les hommes à adopter un comportement sexuel et procréateur sûr et responsable, et à utiliser effectivement des méthodes de prévention des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/sida.
Dans le domaine juridique, les gouvernements sont encouragés à instaurer un contexte non discriminatoire en révisant la législation en vue de supprimer les dispositions discriminatoires à légard des femmes dici à 2005 et de combler les lacunes juridiques qui font que certains des droits des femmes ne sont pas protégés et que celles-ci ne disposent daucun recours contre la discrimination fondée sur le sexe. Des mesures sont plus particulièrement encouragées pour faire en sorte que la maternité, la qualité de parent ou le rôle procréatif des femmes ne soit pas utilisé comme un motif de discrimination à leur égard et nait pas non plus pour effet de limiter leur participation à la société. Les gouvernements sont aussi appelés à réformer leur législation en ce qui concerne le contrôle des ressources, les biens fonciers, les droits de propriété, le droit à lhéritage, laccès au crédit, et les systèmes traditionnels dépargne. Toutes les formes de violence à légard des femmes et des filles devraient être traitées comme des atteintes à lordre public punies par la loi, affirme le texte. Dans ce contexte, des législations renforcées sont encouragées en ce qui concerne la violence au foyer, les mutilations génitales, les mariages forcés et les prétendus crimes dhonneur. Des mesures renforcées sont en outre recommandées en vue déliminer la traite des femmes et des filles.
Reconnaissant la contribution que peuvent apporter les femmes au progrès des sociétés, les gouvernements sengagent par ailleurs à définir des objectifs précis et assortis de délais à court et à long terme afin de permettre aux femmes davoir accès sur un pied dégalité avec les hommes et de participer pleinement à tous les domaines de la vie publique, et en particulier aux postes de décision.
Mais, comme lont souligné plusieurs délégations au cours du débat, outre une volonté politique sans faille, la mise en uvre de ces engagements exige des moyens financiers dont ne disposent pas tous les pays. Dans ce contexte, le fardeau de la dette, limpact des programmes dajustement structurel, la détérioration des termes de léchange et le déclin de laide publique au développement ont été dénoncés par nombre de pays comme autant de facteurs affectant leur capacité à mobiliser les ressources financières nécessaires pour lexécution de programmes sociaux. En outre, la mondialisation de léconomie, en bénéficiant quaux pays très compétitifs, a marginalisé davantage les économies les plus faibles et creusé lécart entre les riches et les pauvres tant dans les pays quentre les pays, au détriment des groupes de population les plus vulnérables.
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Cest ainsi que plusieurs délégations ont expliqué la féminisation croissante de la pauvreté. Reflétant ces préoccupations, le document final invite les gouvernements à créer des régimes de protection sociale tenant compte des besoins des femmes pauvres afin doffrir des filets de sécurité contre les incertitudes et lévolution des conditions de travail liées à la mondialisation.
Sont aussi encouragées des mesures dallègement de la dette, la création de fonds pour le développement social afin de réduire les effets indésirables des programmes dajustement structurel et de la libéralisation du commerce sur les femmes, et des mesures visant à lintégration des pays en développement dans léconomie mondialisée. Dans ce contexte, la nécessité de faciliter le transfert des technologies vers les pays en développement et les pays à économie en transition, ainsi que limportance de la maîtrise des nouvelles technologies de linformation et de la communication sont soulignées. Les pays développés sont plus particulièrement incités à atteindre lobjectif de 0,7% de leur produit national brut (PNB) pour laide publique au développement. Laccélération de la mise en uvre de lInitiative 20/20 est également encouragée. De leur côté, les pays en développement devraient notamment créer des formules de crédit assorties de formalités simplifiées et reposant sur des garanties en matière dépargne et de crédit adaptées aux besoins des femmes.
Les autres priorités pour lesquelles des mesures sont recommandées concernent la place des femmes dans les conflits armés, leur place dans les médias, leur rôle dans la préservation de lenvironnement, les mécanismes institutionnels permettant leur promotion, et les petites filles. Pour lapplication de toutes ces mesures, les gouvernements sont encouragés à collaborer avec les organisations non gouvernementales, le secteur privé, les collectivités locales et les chefs traditionnels et communautaires, ainsi que tous les acteurs de la société civile. Les organisations internationales sont elles aussi invitées à soutenir les gouvernements et leurs partenaires dans leurs actions.
Les représentants des pays suivants ont expliqué leur position dans le cadre de ladoption du document final : Honduras, Qatar, Pologne, Afrique du Sud, Suriname (au nom de la CARICOM), Nicaragua, Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Malte, Argentine (au nom du MERCOSUR), Rwanda, Etats-Unis, Gabon (au nom du Groupe africain), Sénégal, Colombie (au nom de lArgentine, de la Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay et de lUruguay), Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Pakistan, Libye, Bahreïn, El Salvador, Kenya, Soudan, Indonésie, Cuba, Algérie (au nom du Groupe arabe), Maroc, Tunisie, Egypte, Philippines, Portugal (au nom de lUnion européenne et des pays associés), Canada, Nouvelle-Zélande, Oman, Mauritanie, Iraq, Norvège, Iran, Jordanie, Syrie, Saint-Siège et Fédération de Russie.
Le Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de lAssemblée générale et de la session extraordinaire, M. Théo-Ben Gurirab, sest félicité de ce que le texte adopté réaffirme et renforce le Programme daction de Beijing dans plusieurs domaines dont la violence à légard des femmes, la santé, y compris la santé reproductive et génésique, et léducation.
(à suivre 1D)
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Si les gouvernements font preuve de volonté politique et dégagent les ressources nécessaires, les objectifs de parité entre les sexes, de paix et de développement deviendront réalité au XXIè siècle, a affirmé le Président. Il sest félicité de ce que le texte reconnaisse le rôle crucial des ONG en tant que partenaires actifs des gouvernements et de lONU dans la promotion de légalité entre les sexes.
En début de réunion, lAssemblée a observé une minute de silence à la mémoire du Président syrien, Hafez Al-Hassad, décédé dans la nuit de vendredi à samedi. M. Gurirab a transmis les condoléances de lAssemblée générale au Gouvernement et au peuple syriens et à la famille du Président Al-Hassad. Le représentant de la République arabe syrienne a remercié les délégations et rappelé lengagement du Président Al-Hassad à défendre les intérêts de son pays et de son peuple, ainsi quenvers la cause des femmes.
Vendredi après-midi, la session extraordinaire avait entendu les derniers orateurs de son débat général. Les Ministres, Vice-Ministres, personnalités, et les représentants des pays suivants se sont exprimés dans ce cadre: Maurice, Niger, Indonésie, Sierra Leone, République centrafricaine, Pérou, Cameroun, Maroc, Sao-Tomé-et-Principe, Tchad, Venezuela, République démocratique du Congo, Bahreïn, Yémen, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Seychelles, Vanuatu, Afghanistan, Bosnie-Herzégovine, Samoa et Nauru. Les observateurs et Chefs des programmes, institutions et autres entités du système des Nations Unies suivants se sont également exprimés: Saint-Siège, Suisse, îles Cook, Organisation internationale de la francophonie (OIF), Secrétariat du Commonwealth, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Communauté européenne, au nom de la Commission européenne, Conseil de lEurope, Organisation de la Conférence islamique, Organisation internationale des migrations (OMI), Ordre souverain de Malte, Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Organisation pour la coopération économique et le développement en Europe (OCDE), Ligue des Etats arabes, Organisation de lunité africaine (OUA), Union internationale pour la préservation de la nature et des ressources naturelles, Banque africaine de développement (BAD), Commission sur lélimination de la discrimination à légard des femmes (CEDAW), Fonds des Nations Unies pour lenfance (UNICEF), Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM). Les organisations non gouvernementales (ONG) suivantes ont aussi pris la parole : le Caucus des ONG des femmes africaines, Mahila Dakshata Samiti, Institut canadien pour la promotion de la femme, Centre pour la femme péruvienne Flora Tristan et Alliance des femmes arabes.
Documentation
La version française du document final de la session paraîtra à une date ultérieure sous la cote A/S-23/10. Il est actuellement disponible sous les cotes A/S-23/2/Add.2 (Parties I à IV) et A/S-23/AC.1/L.1/Add.1 à 42. La version anglaise est disponible sur Internet.
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Explications de position sur le document final de la session extraordinaire
La représentante du Honduras a exprimé des réserves sur des parties du texte final en indiquant que si son pays accepte le concept de la planification familiale du droit sexuel ou encore du droit à la reproduction, il ne peut laccepter que si ce principe nincluait pas le droit à lavortement ou à linterruption volontaire de grossesse. Elle a ajouté que la terminologie utilisée dans le texte final ne peut être acceptée que sil ne va pas à lencontre de la législation nationale du Honduras. Les recommandations du texte final ne sauraient être mises en uvre au détriment de la protection de la famille, de la maternité et du droit des parents à éduquer leurs enfants, a ajouté la représentante.
La représentante du Qatar a fait part de la détermination de son pays à mettre en uvre les recommandations du document final de cette session extraordinaire.
La représentante de la Pologne sest jointe au consensus en émettant des réserves. Elle a expliqué que son pays reconnaît légalité entre les sexes et se fait fort de respecter la vie de la conception à la mort. Le pays respecte le droit de conscience, la liberté des religions et le droit des parents déduquer leurs enfants. En conséquence, aucune terminologie nouvelle ne saurait être acceptée, notamment, pour ce qui est des termes non définis dans les documents consensuels de lONU.
La représentante de lAfrique du Sud a réitéré le respect de son pays de tous les droits humains. Lémancipation des femmes et des filles est une priorité constitutionnelle dans le pays, a-t-elle dit, avant de prendre acte des domaines de recul dans le texte final et se féliciter des nouveaux progrès, notamment, en ce qui concerne les défis de la mondialisation et son impact négatif. La représentante a pris note du courage quont montré les femmes pour défendre leurs droits et appelé à la protection de ces droits. Elle a déclaré que pour son pays, le document final est considéré comme un complément du Programme daction de Beijing. Elle en a donc entériné les parties qui constituent un progrès mais qui lancent un défi au niveau national.
La représentante du Suriname, sexprimant au nom de la Communauté des Etats des Caraïbes (CARICOM), a fait part des sacrifices consentis par les Etats de la CARICOM pour participer à la préparation de cette session extraordinaire de lAssemblée générale sur les femmes. Les gouvernements des Etats de la CARICOM ont donné la priorité à six domaines critiques la pauvreté, la santé, la violence à légard des femmes, les mécanismes institutionnels et la participation des femmes aux prises de décision ce qui a permis denregistrer des progrès considérables dans lapplication des recommandations du Programme daction de Beijing. Elle a signalé que la mondialisation, les programmes dajustement structurel et la dette extérieure ont fait peser de lourdes contraintes sur les pays de la région. Le coût de la mondialisation pour les femmes et les enfants des Etats de la CARICOM a été exorbitant et la perte des accords préférentiels ainsi que le service de la dette ont limité la capacité des Etats de la région à résorber le chômage. Elle sest félicitée du fait que la lutte contre la violence à légard des femmes figure en bonne place dans le document final soumis
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à la session extraordinaire. Elle a ajouté que pour les petits Etats, il est impossible dignorer la contribution des femmes au développement durable et a réaffirmé lengagement de la CARICOM à lapplication du Programme daction de Beijing.
La représentante du Nicaragua a souligné que le document final ne contient que des recommandations dont la mise en uvre relève de ladhésion des Etats souverains. La représentante a déclaré que pour son pays le mot gender ne peut se comprendre que dans le sens généralement accepté par la Conférence de Beijing et de lannexe 4 de la session extraordinaire, à savoir, une identité propre aux hommes et aux femmes. Le Nicaragua respecte le droit à la vie depuis la conception et, par conséquent, lavortement ne peut être respecté comme étant un moyen de planification familiale. La législation régissant ce domaine relève de la souveraineté des Etats. Lorsque lon parle de contraception, cela ne saurait concerner en aucun cas les substances abortives. Le Nicaragua reconnaît le droit reproductif et le droit à la santé mais émet quelques réserves sur le concept de droit sexuel. La liberté de penser et de réflexion sont des libertés inaliénables, y compris pour le travailleur de la santé. Par ailleurs, le Nicaragua ne reconnaît que les unions entre homme et femme et est déterminé à protéger la famille.
La représentante du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le document final comporte de nouvelles initiatives quil faut mettre en uvre le plus rapidement possible. Pour ce faire, a ajouté la représentante, lappui des institutions multilatérales sera nécessaire. Il revient à la communauté internationale de démontrer son engagement et aux partenaires de développement dapporter lassistance nécessaire.
Le représentant de Malte a réaffirmé ses réserves concernant les termes de santé reproductive, de droit sexuel, davortement sûr et de lavortement provoqué. A Malte, a-t-il dit, linterruption de la grossesse est illégale. Le pays, a ajouté le représentant, ne peut quémettre dautres réserves sur les références faites aux documents de certaines conférences.
Le représentant de lArgentine, au nom du MERCOSUR, a souhaité quune déclaration quil entend présenter au Bureau de la session extraordinaire figure en bonne place dans le procès-verbal de la session extraordinaire.
Le représentant du Rwanda a déploré que le paragraphe 51 du document final ait été adopté sans aucune référence au génocide et aux autres crimes contre lhumanité. Aucun argument autre que technique na été évoqué pour expliquer ce fait, a dit la représentante avant démettre les réserves les plus fermes à la suite de cette omission. Cette commission traduit le fait que certains membres de lONU nont pas pris au sérieux les crimes de génocide, a estimé le représentant en rappelant que la Convention contre le génocide est un instrument contraignant que tous ses signataires devraient respecter.
(à suivre 1G)
- 1G - AG/1023 10 juin 2000
La représentante des Etats-Unis a dit comprendre que comme pour le Programme daction de Beijing, les engagements mentionnés dans le document final de la session extraordinaire ne sont pas juridiquement contraignants. Il sagit dengagements généraux et non dengagements spécifiques. Les Etats-Unis soulignent aussi que seuls les Etats parties aux textes cités sont tenus de mettre en uvre les dispositions pertinentes. La représentante a émis des réserves sur les dispositions du texte qui attestent que loccupation étrangère représente en tant que telle une violation des droits de lhomme. Les Etats-Unis se dissocient des dispositions traitant de la mondialisation et des questions économiques. Les réserves touchent les paragraphes concernant le désarmement et laugmentation du financement des recommandations.
La représentante du Gabon, au nom du Groupe africain, a souhaité que dans la mise en uvre des recommandations, la souveraineté des pays reste souveraine. Il faut faire en sorte que toutes les composantes de la société, les hommes, les femmes et les enfants, apportent leur contribution à lédification des nations. La femme étant détentrice des valeurs morales de la société, elle ne peut exercer ce rôle quen parfaite symbiose avec lhomme, a dit la représentante avant de souligner limportance de lappui de la communauté internationale pour la mise en uvre des recommandations du document final. Elle a regretté, en terminant, que ce document nait pu paraître à temps dans toutes les langues de travail reconnues par lONU.
La représentante du Sénégal a dit avoir souhaité que le document final serait plus en faveur de la promotion de la femme. Elle a aussi appelé au renforcement de la coopération internationale pour, a-t-elle dit, trouver des solutions novatrices aux contraintes économiques et financières des pays en développement et les rendre ainsi à même de mettre en uvre les engagements communs en matière de protection et de promotion des droits fondamentaux de la femme.
La représentante de la Colombie, au nom de lArgentine, de la Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay et de lUruguay, a réitéré lengagement de son pays en faveur de légalité entre les hommes et les femmes dont la promotion doit se faire dans le plein respect du droit à la vie.
Le représentant de lArabie saoudite, a dit lintention de son pays dappliquer les recommandations du document si tant est quelles ne sont pas contradictoires avec la législation de son pays. Les représentants du Koweït, des Emirats arabes unis, du Pakistan, de la Libye et du Bahreïn en ont dit de même.
Le représentant de El Salvador a rappelé que, conformément à la Constitution, lavortement est interdit dans son pays. Il a donc interprété les dispositions du document final faisant référence aux soins de santé reproductive apportés aux enfants comme devant se dérouler avec lassentiment des parents, étant entendu quils naboutiront pas à lavortement.
(à suivre 1H)
- 1H - AG/1023 10 juin 2000
La représentante du Kenya a souhaité que la session Beijing +5 devienne un moment historique pour les femmes du monde entier. Le Kenya se joint au consensus sur le texte. Au Kenya, les questions de lavortement sont couvertes par le droit pénal national qui le considère illégal, a précisé la représentante, rappelant que cette question sensible sera traitée dans le cadre du Programme daction de Beijing.
Le représentant du Soudan, faisant référence au paragraphe 2bis du document, a rappelé lattachement de son pays au principe de la pleine souveraineté nationale.
Le représentant de lIndonésie sest félicité des résultats de la session extraordinaire en ce qui concerne la promotion des femmes. Il a souligné la volonté de son pays de travailler avec la communauté internationale pour mettre en uvre les engagements pris.
La représentante de Cuba sest félicitée du travail accompli au cours de la semaine écoulée. Elle sest déclarée convaincue que le bilan dressé contribuerait à lamélioration de la situation des femmes et des filles sur tous les continents. La représentante a souligné la difficulté dobtenir un consensus dans le cadre des négociations officieuses, parfois entourées de nombreuses irrégularités. Dans de telles circonstances, le libellé de certains paragraphes reflète la flexibilité de Cuba et son engagement en faveur de la promotion des femmes mais ne devra toutefois pas être considéré comme un précédent pour dautres négociations et autres conférences futures.
Le représentant de lAlgérie, au nom du Groupe arabe, sest félicité de lissue des travaux de la session extraordinaire en se disant convaincu que les recommandations du document final constitueront une nouvelle base pour améliorer la condition de la femme. Les Etats arabes, qui ont fait montre de souplesse pendant les négociations, réaffirment leurs engagements à défendre les droits de la femme et les acquis obtenus au cours des dernières années.
La représentante du Maroc a indiqué que la mise en uvre des recommandations du document final seffectuera conformément à la Constitution, aux lois et aux traditions nationales. Le Plan daction national pour la promotion nationale actuellement à létude témoigne de la place donnée à la femme marocaine dans les efforts de développement, a souligné la représentante.
Le représentant de la Tunisie a souligné que la prise en compte des particularités de chaque pays dans les recommandations du document final ne signifie pas un recul par rapport aux principes adoptés à Beijing. Il a réaffirmé la disposition à promouvoir la condition de la femme dans le contexte des spécificités nationales.
La représentante de lEgypte a déclaré que son pays ne saurait accepter les tentatives portant atteinte aux réunions des Nations Unies dans le domaine social et celui de la promotion de la femme. Faisant part de la disposition de son pays de mettre en uvre les recommandations du document final à la lumière des lois nationales, le représentant a déploré que le paragraphe concernant les ressources
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financières ne soit pas à la hauteur des problèmes que connaît la femme dans les pays en développement. Elle sest félicitée des réunions organisées par les programmes et les institutions, au cours de la session extraordinaire, qui ont permis un échange de vues fructueux entre les gouvernements et les ONG et la prise en compte des expériences réelles au niveau national. Elle a demandé que les prochaines conférences des Nations Unies encouragent lorganisation de réunions parallèles des ONG comme cela a été le cas lors de la Conférence du Caire sur le développement et la population.
Le représentant des Philippines a réaffirmé lengagement de son gouvernement à mettre en uvre le Programme daction de Beijing et les initiatives adoptées au cours de la session extraordinaire. Il a souligné limportance pour son pays de la question des femmes migrantes et sest félicité des engagements pris sur cette question. Le Gouvernement des Philippines adoptera un plan daction mis à jour pour mettre en uvre ses engagements, a-t-il dit. Le représentant a souhaité que la coopération Sud-Sud sépanouisse dans lapplication de ces engagements.
Le représentant du Portugal, prenant la parole au nom de lUnion européenne et des pays associés, a rappelé limportance des préparatifs qua nécessité lorganisation de la session en vue de la session extraordinaire. Le document final constitue un grand pas en avant pour promouvoir les droits fondamentaux des femmes. LUnion européenne sest engagée à lutter contre toutes les formes de discriminations, dont celles fondées sur le sexe. Elle déplore que le document final ne fasse pas explicitement mention des droits sexuels des femmes et des questions liées à lavortement.
La représentante du Canada a estimé que le document final représentait de nouveaux acquis par rapport à Beijing. Le Canada se joint au consensus, estimant que les engagements pris contribueront à améliorer la situation des femmes dans le monde. La représentante a cependant déploré labsence de progrès sur la question du droit des personnes à décider de leur vie sexuelle. Le Canada se félicite par contre de ce que le document renforce les droits fondamentaux des femmes, la lutte contre la traite des femmes, et reconnaisse le rôle des nouvelles technologies de linformation, ainsi que de lappui accru au rôle des ONG. Elle a déploré quil ne soit pas fait mention de lorientation sexuelle. La discrimination fondée sur lorientation sexuelle est une violation des droits de lhomme et considérée comme telle au Canada. Cette position a été défendue par la Commission des droits de lhomme et dautres institutions de lONU. Le Canada estime que les termes du paragraphe 2 du document constituent une condamnation de la discrimination fondée sur lorientation sexuelle. Le Canada est surpris quil ne soit pas non plus fait mention des mines terrestres dans ce document destiné à améliorer la protection des femmes et des enfants.
La représentante de la Nouvelle-Zélande a indiqué que son pays interdisait la discrimination fondée sur la préférence sexuelle et interprète le paragraphe 2bis du document comme incluant ce type de discrimination, en conformité avec le Pacte relatif aux droits civils et politiques.
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La représentante dOman a réaffirmé lengagement de son pays en faveur de lamélioration de la situation des femmes et a indiqué quOman appliquerait les engagements pris conformément à la Charia islamique et à sa loi interne.
La représentante de la Mauritanie a demandé quil y ait une plus grande équité dans la traduction des documents de lONU, notamment en ce qui concerne les traductions en arabe et en français. Elle a rappelé la détermination de son pays à faire en sorte que soient appliquées les décisions prises au titre du document final à condition quelles ne soient pas contraires à la religion et à la loi de son pays.
Le représentant de lIraq a souligné que sa délégation avait fait preuve de la plus grande souplesse pour parvenir à un texte accepté et équilibré. LIraq appliquera les dispositions prises conformément aux lois en vigueur en Iraq. Toutefois, lIraq a des réserves en ce qui concerne les dispositions contraires à la Charia et aux traditions et valeurs arabes.
Le représentant de la Norvège a indiqué que sa délégation aurait souhaité linclusion dans le document de la discrimination fondée sur la préférence sexuelle, la reconnaissance des droits sexuels des femmes, le droit à des avortements dans des conditions de sécurité et la dépénalisation de lavortement. La Norvège est aussi déçue par labsence daccord sur les mesures à prendre sur la question des mines terrestres qui affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles.
Le représentant de la République islamique dIran sest joint au consensus sur le texte et a appuyé lapplication des mesures décidées. Il a toutefois émis des réserves quant à la notion dégalité. Lhomme et la femme sont des composantes précieuses de lhumanité, chacun présentant des caractéristiques qui se renforcent mutuellement. LIran interprète la notion dégalité entre les sexes selon les valeurs islamiques. La famille en tant quunité centrale de la société doit se voir accorder une place centrale. De lavis de lIran, une démarche plus constructive sur cette question aurait dû figurer dans le document. Le représentant a dissocié sa délégation des termes utilisés dans le paragraphe 8 et de toute disposition encourageant des rapports sexuels en dehors du cadre du mariage et de la famille en tant quunion légitime entre un homme et une femme. En ce qui concerne lhéritage, lIran interprète le texte conformément à lIslam. En outre, toute nouvelle idée ou terme ne figurant pas dans le Programme de Beijing seront interprétés selon les coutumes et les préceptes de lIslam.
Le représentant de la Jordanie a indiqué que son pays mettrait en uvre les dispositions du document conformément à sa constitution.
Le représentant de la République arabe syrienne sest félicité des résultats positifs de la session extraordinaire. Il sest joint au consensus sur le document dans la mesure où ses dispositions sont conformes aux coutumes, à la religion et aux lois syriennes. Il a souligné que son pays appliquerait les dispositions du document dans le respect la souveraineté nationale et du droit syrien, mentionnant ne particulier le paragraphe 2 du document.
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LObservatrice du Saint-Siège a pris note des progrès accomplis au cours des derniers mois et a salué les efforts de la communauté internationale visant à améliorer la situation des femmes. Le Saint-Siège se félicite dun grand nombre des dispositions du document. Toutefois, il est préoccupé du non-respect de la résolution 54/142 qui soulignait que lobjectif de la session extraordinaire nétait pas de renégocier les accords existants. Un grand nombre de délégations nont, en effet, pas du tout suivi ces directives. Le Saint-Siège se dissocie des termes nouveaux et mal définis, comme les droits sexuels qui pourraient être interprétés comme incluant la pédophilie. Le Saint-Siège qui a pu sassocier avec de grandes réserves au Programme daction adopté à Beijing, maintient ces mêmes réserves. Son adhésion au consensus ne doit pas être interprétée comme une acceptation de termes allant à lencontre des convictions quil défend, comme une approbation de lavortement ou un changement de sa position sur la contraception. Le document reste marqué par une compréhension individualiste de la sexualité. Pour le Saint-Siège, la question de la santé sexuelle doit être abordée de manière holistique et viser à encourager la maturité de la personne et des relations responsables. Le Saint-Siège ne considère pas que lavortement soit une dimension de la santé sexuelle et rejette toute reconnaissance juridique de lavortement. Son adhésion au consensus nimplique pas de changement en ce qui concerne sa position sur les termes à la planification familiale et de la fécondité. En ce qui concerne les accords internationaux, le Saint-Siège réserve sa position conformément à lacceptation ou non par le Saint-Siège de ces documents. Il interprète le terme genre ou sexe, comme reposant sur la définition biologique, mâle et femelle. Le Saint-Siège estime que léducation sexuelle est essentiellement et fondamentalement le devoir et la responsabilité des parents. En ce qui concerne laccès des jeunes à des services de planification familiale et des services de santé, il considère que ces termes sappliquent à des couples mariés. Le Saint-Siège maintient que rien dans le document ne doit être interprété comme impliquant que le personnel de santé ne soit obligé dagir contrairement à ses croyances. Pour le Saint-Siège, la vie humaine commence au moment de sa conception et elle doit être protégée dès ce moment. Le Saint-Siège rejette donc lavortement.
Le représentant de la Fédération de Russie sest félicité de lissue de la session extraordinaire en souhaitant lapplication la plus rapide de ce document.
Fin du débat général
Mme INDIRA THACOOR SIDAYA, Ministre de la condition de la femme, du Bien-être de la famille et du développement de lenfant de Maurice, a rappelé que son pays avait signé la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes et intégré les questions de parité à sa législation nationale. De même, les mécanismes institutionnels ont été renforcés pour fournir un service et un soutien plus efficace aux femmes, a-t-elle ajouté. On note également lexistence dun Ministère pour les femmes et dun Bureau pour la parité établi dans le but de garantir la mise en place du Système de gestion des questions de parité. Un mécanisme consultatif connu sous le nom de Comité consultatif national sur le statut des femmes et qui comprend des ONG, des ministres, le Programme des Nations Unies pour le développement, le secteur privé, fournit un avis critique sur les politiques de parité, a expliqué la représentante. Lattribution de pleins pouvoirs économiques aux femmes est lun des fers de lance de laction de Maurice qui estime que sans moyen de survie, aucune femme ne peut profiter pleinement de ses droits. La maîtrise du marketing posant souvent problème aux femmes, a précisé la représentante, un Centre de marketing fournit des conseils gratuits dans ce domaine, a précisé la représentante. Maurice a introduit, en 1997, la loi sur la violence domestique qui a permis à des milliers de femmes de bénéficier dune protection légale. Maurice offre également des opportunités et un accès à léducation égal pour les garçons et les filles. Toutefois, a signalé Mme Sidaya, les problèmes de lexploitation sexuelle qui affectent surtout les filles ont retenu notre attention. Laccès des femmes à linformation et à la technologie a été amélioré. En ce qui concerne la participation politique des femmes, malgré des progrès depuis 1995, celle-ci reste globalement faible. La représentante a expliqué que des programmes de formation à la direction étaient conduits pour encourager les femmes à prendre confiance en elles. Défendre la parité ne va pas sans difficultés, a-t-elle estimé. En plus du manque de ressources, des problèmes de manque de qualifications pour lanalyse des questions de parité comme le manque de données, de recherches et parfois dintérêts ont ralenti les actions entreprises.
Mme NANA AICHA FOUMAKOYE, Ministre du développement social, de la promotion de la femme et de la protection de lenfant du Niger, a déclaré que son pays sest résolument engagé à mettre en uvre les 12 objectifs critiques de Beijing, notamment en adoptant une Politique nationale de promotion de la femme en 1996. En outre, un Comité national chargé du suivi de la mise en uvre des recommandations de Beijing a été mis en place. La politique nigérienne de promotion de la femme nest pas du seul ressort de laction gouvernementale mais suscite aussi lintérêt de tous les partenaires, publics comme privés. Plusieurs associations et organisations non gouvernementales ont dailleurs été créées au Niger. Au plan juridique, la Constitution de la Ve République assure à tous légalité devant la loi sans distinction de sexe, dorigine sociale, raciale, ethnique ou religieuse. Cependant, les femmes nigériennes subissent encore les effets persistants de pesanteurs sociales dues essentiellement au poids de la tradition et à une mauvaise interprétation de certains préceptes de lIslam, la principale religion du pays. Face à ces phénomènes, les autorités de la Ve République ont adopté plusieurs textes devant permettre lamélioration du statut de la femme.
La représentante a regretté que la grande majorité des Nigériens pauvres et très pauvres soit composée de femmes. Elle a également évoqué le problème de lanalphabétisme, qui touche 80% de la population, dont 91% de femmes. Pour y faire face, le Gouvernement a opté pour lalphabétisation fonctionnelle, une approche qui relie lalphabétisation à des activités génératrices de revenus. La violence à légard des femmes et des fillettes est également source de préoccupation. Cest pourquoi un vaste élan national sest créé pour léradication de toute forme datteinte à lintégrité physique et morale de la femme. Les associations religieuses ainsi que lAssociation nationale des chefs traditionnels se sont mobilisées pour lutter contre la sous-éducation et les violences qui touchent les femmes et les fillettes. Quant au problème de la sous-représentation des femmes dans les instances de décision et dans ladministration, il a suscité ladoption dune loi instituant un système de quota au profit des femmes, selon laquelle chaque liste électorale doit comporter au moins 24% de femmes et 10% des postes acquis doivent revenir à des femmes. De plus, 25% des postes aux niveaux gouvernemental, administratif et des autres instances supérieures non électives doivent être acquis aux femmes. La représentante a conclu en se demandant comment son pays pourrait faire de laccès universel aux services sociaux de base et de légalité entre les sexes une réalité vivante si les pays pauvres lourdement endettés comme le sien ne bénéficient pas de conditions plus souples dallégement de leur dette extérieure.
Mme KHOFIFAH INDAR PARAWANSA, Ministre dEtat à lémancipation de la femme de lIndonésie, a indiqué que lAssemblée populaire indonésienne a adopté en 1999 de nouvelles directives en matière de politique nationale, entre autres, légalité des sexes au centre des priorités. En outre, le Ministère chargé de la question des femmes a récemment mis en place et procédé à la restructuration interne qui a permis de déterminer la mission dont le ministère doit sacquitter. Le Ministère prend actuellement une série de mesures visant à appuyer dautres départements et institutions nationales à élaborer des politiques et programmes visant à réduire les disparités entre les sexes dans le cadre de leur mandat respectif. Lintégration de stratégies en faveur des femmes pour réaliser les objectifs nationaux de développement en matière dégalité des sexes. En vue de réaffirmer les rôles et les responsabilités communes pour lintégration des femmes, le Gouvernement prend actuellement un certain nombre de mesures législatives et institutionnelles. Pour mettre fin à la violence à légard des femmes, lIndonésie a établi un partenariat avec les organisations non gouvernementales. En février dernier, il a signé le Protocole facultatif à la Convention sur toutes les formes de discrimination à légard des femmes. Des réformes législatives sont en cours pour éliminer les lois discriminatoires. La Ministre a fait observer que la récente crise financière qui a frappé lAsie a eu un impact négatif sur la situation des femmes. La crise a également contribué à laugmentation du taux de mortalité et a eu des incidences négatives sur la pauvreté. Pour répondre à ces nouveaux défis, lIndonésie a mis en uvre des programmes appropriés. Elle a dénoncé les mariages précoces qui sont fréquents dans de nombreuses régions du pays et exposent les fillettes à des risques importants en matière de santé. Il est donc indispensable de lutter de manière vigoureuse contre ce problème. Soucieux de protéger les enfants contre lexploitation, le Gouvernement indonésien a adhéré à la Convention 182 de lOIT contre toutes les formes du travail des enfants.
Mme SHIRLEY Y. GBUJAMA, Ministre du bien-être social et des affaires des enfants de la Sierra Leone, a rappelé que son pays sest engagé à mettre en uvre le Programme daction de Beijing et quà cet effet il a créé en 1996 le Ministère dont elle a la charge. Ce Ministère a pour mandat de veiller à une distribution équitable des ressources publiques, de coordonner et de développer des stratégies permettant de cimenter les relations entre le Gouvernement, les institutions privées et les institutions internationales. Outre certains organes comme lUnité de recherche sur la femme et le Centre de recherche et de documentation sur les sexospécificités, les femmes elles-mêmes ont mis en place des structures non gouvernementales afin de faciliter la mise en uvre du Programme daction de Beijing. La Ministre a plus particulièrement évoqué la situation des femmes et des fillettes qui, au cours de la guerre qua connue le pays, ont été prises en otages, violées et utilisées comme des esclaves sexuelles.
Malgré cela, les femmes ont participé au processus de règlement des différends par la médiation, le dialogue, larbitrage et la réconciliation. Lune des contributions majeures des femmes à la consolidation de la paix depuis lAccord de Lomé sest concrétisée par leur participation massive à une marche de protestation contre la détention illégale de 500 Casques bleus. Deux jours plus tard, elles ont manifesté en faveur de la paix. Cette initiative sest soldée par la mort de 21 personnes tuées de la main des rebelles. Abordant plus particulièrement la question des petites filles, la Ministre a reconnu que les pratiques traditionnelles continuent de poser de sérieux obstacles à la promotion de leurs droits. Laugmentation du nombre de fillettes mères à la suite de viols et des prises dotage par les rebelles constitue un problème nouveau. Nombreuses sont ces filles à avoir ainsi eu un enfant. Nous avons fait bon usage de la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes et de la Convention relative aux droits des enfants pour condamner les atrocités, violences et amputations commises à leur égard. Les organisations non gouvernementales de femmes et le Ministère du bien-être social travaillent ensemble à la mise en place dun centre pour les femmes victimes de violence.
La Ministre a rendu hommage aux organisations non gouvernementales, aux gouvernements et aux institutions spécialisées du système des Nations Unies pour laide importante quils ont fournie dans la mise en uvre du Programme daction. Elle a rappelé que des milliers denfants et de femmes sont toujours entre les mains des rebelles. Pour nous aider à remplir nos engagements, nous demandons à la communauté internationale de prendre une action à lencontre de ceux qui ont contribué directement ou indirectement à alimenter le conflit en Sierra Leone; dintervenir à lencontre du trafic illégal de diamants dont la vente a permis de financer le conflit; de soutenir les efforts visant le renforcement des mécanismes gouvernementaux pour parvenir à une meilleure coordination des questions féminines; de fournir une aide à la nation la plus pauvre parmi les pauvres afin daccorder une pension aux veuves de guerre et aux nombreuses femmes qui sont à la tête de leur foyer et de fournir des ressources permettant de mettre en place des réseaux de communication accessibles aux femmes des zones rurales en particulier.
Mme RACHEL DEA, Ministre des affaires sociales, de la promotion de la famille et des personnes handicapées de la République centrafricaine, a observé que cest dans un contexte sociopolitique marqué par trois mutineries dune partie de larmée en 1996/7, des difficultés de signature daccord avec les institutions de Bretton Woods et une généralisation de la pauvreté que le Programme daction a été mis en uvre en République centraficaine. Toutefois, depuis Beijing, on observe une prise de conscience accrue des femmes centraficaines en ce qui concerne leur statut et leur apport considérable dans la lutte contre la pauvreté qui sest traduite par la création de plus de 200 ONG. Ces ONG sont confrontées à des énormes difficultés de financement auxquelles le Gouvernement ne peut répondre compte tenu de ses propres difficultés de trésorerie. Face à cette situation, la Ministre a demandé aux partenaires de développement de son pays et plus particulièrement aux ONG féminines des pays du Nord de prêter main forte à leurs surs centrafricaines, car il savère partout dans le monde que les femmes sont les acteurs et les promoteurs dun développement humain durable.
Détaillant la situation des femmes dans son pays, elle a reconnu que laccès des femmes aux postes de prises de décision est encore faible, malgré une nette progression dans la sphère politique nationale. Sur la question de la paix, la Ministre a attiré lattention sur limplication des femmes, à travers leurs structures associatives, dans le règlement des conflits nés des mutineries. Sur le plan, la Ministre a souligné que les femmes de son pays sont quotidiennement victimes de pratiques traditionnelles néfastes à leur santé, les mutilations génitales féminines touchant 43% des femmes. Un Comité de lutte contre ces pratiques, mis en place en 1996, mène des actions dans les zones à forte prévalence, mais celui-ci est limité dans ses activités par un manque de moyens.
En matière déducation, la Ministre a regretté que le système éducatif reproduise les stéréotypes discriminatoires, manque dinfrastructures et de personnel enseignant qualifié, ce qui a de lourdes conséquences pour les filles. Le taux net de scolarisation est de 42% pour lensemble du pays, soit 51% pour les garçons et 27% pour les filles. La Ministre a insisté sur le fait que les efforts de son Gouvernement ont souffert de la conjoncture économique et des troubles sociopolitiques qui ont ébranlé le tissu socioéconomique du pays. Au vu de cette situation, elle a estimé que la poursuite effective de la mise en uvre du Programme daction de Beijing dépend du soutien inconditionnel de la communauté internationale. Elle a donc lancé un appel pressant pour que des mesures concrètes soient prises pour soutenir les efforts de son pays.
Mme LUISA MARIA CUCULIZA TORRE, Ministre de la promotion de la femme et du développement humain du Pérou, a déclaré que son Ministère intègre les perspectives sexospécifiques aux priorités nationales par lintermédiaire dun Plan national de légalité des chances pour les hommes et les femmes au cours de la période 2000-2005. Elle a rappelé que les attentats terroristes connus par la population péruvienne par le passé ont fait de nombreuses victimes parmi les femmes. Elle a cité plusieurs mesures législatives favorables à lavancement des femmes, et notamment dans le domaine du droit du travail, en pénalisant les entreprises dont les procédures de recrutement sont discriminatoires à légard des femmes. Les femmes ont également été encouragées à entreprendre leurs propres activités économiques. Des lois instituant des quotas dans le domaine politique ont été adoptées afin daccroître la participation des femmes à la vie politique. Quant à la violence domestique, elle est combattue par une législation sur la violence familiale adoptée en 1997. La représentante a indiqué que le Gouvernement lutte également pour protéger laccès à léducation et aux soins de santé des femmes péruviennes.
Mme JULIENNE NGO SOM, Ministre des affaires féminines du Cameroun, a rappelé que les femmes camerounaises participent activement aux activités en particulier dans les secteurs de lagriculture, de lélevage, de la pêche, de lenvironnement et du commerce. En 1998, une déclaration en faveur dune stratégie nationale a été rendue publique, en établissant un plan daction spécifique pour lutter contre la pauvreté des femmes. En outre, une étude nationale axée sur lapproche participative a été menée. Elle avait pour objectif de déterminer les causes principales de la pauvreté au Cameroun, en insistant davantage sur la situation des femmes. Le Gouvernement camerounais a augmenté et renforcé les institutions techniques chargées de la promotion des femmes dans les secteurs socioéconomiques. En conséquence, les femmes participent plus activement à des activités génératrices de revenus. Dans le cadre de la mise en uvre du Programme daction de Beijing, le Cameroun a mis au point des politiques et stratégies visant à sensibiliser à la nécessité de sattaquer aux problèmes de santé des femmes. Les questions liées à légalité des sexes sont prises en compte dans lélaboration des politiques et programmes nationaux, notamment en matière de prévention du VIH/sida et en matière de santé génésique.
La démocratisation de la vie publique a attiré un grand nombre de femmes prêtes à jouer un rôle politique. De nombreuses femmes sont membres de partis politiques. Au sein du parti majoritaire, elles occupent 23% des postes à responsabilité. Le Gouvernement camerounais a montré son engagement en faveur des femmes en créant des institutions administratives et techniques efficaces à tous les niveaux du pays. Outre ce cadre institutionnel, il existe tout un réseau dorganisations et associations de défense des droits des femmes. Des efforts considérables ont été déployés pour intégrer les questions des femmes dans les secteurs importants de développement tels que lagriculture, la santé, léducation et lenvironnement. Ayant ratifié la Convention sur toutes les formes de discrimination à légard des femmes, le Cameroun a formulé des politiques pertinentes pour promouvoir les droits des femmes. A cet égard, un Comité national a été mis en place pour réviser les lois discriminatoires. En dépit de certains progrès, le Gouvernement du Cameroun sest heurté à dimportants obstacles liés en particulier au problème de la dette.
Mme NEZHA CHEKROUNI, Secrétaire dEtat auprès du Ministre du développement social, de la solidarité de lemploi et de la formation professionnelle, chargée des handicapés du Maroc, a rappelé que la Constitution de son pays consacre légalité des deux sexes en ce qui concerne les droits et obligations. Cette Constitution sest trouvée renforcée par une révision qui a ancré lEtat de droit en incorporant dans son préambule lengagement du Maroc à respecter les droits de lhomme tels quils sont universellement reconnus. Considérant que les droits de lhomme font partie des droits humains, le Maroc a effectué des réformes et des amendements législatifs qui ont eu des incidences sur le Code du Statut personnel et les Codes civils, pénal, du commerce, de la fonction publique et du travail. La volonté politique des autorités marocaines sest manifestée par la participation des femmes aux processus de prise de décisions. Sa Majesté feu le Roi Hassan II a nommé pour la première fois dans lhistoire du Maroc des femmes ministres au Gouvernement le 13 août 1997, au Gouvernement actuel et au sein du Conseil consultatif des droits de lhomme, du Conseil constitutionnel et des institutions judiciaires.
Le Roi Mohammed VI de son côté a mis laccent dans son premier discours sur la promotion de la femme dans les domaines juridique, social, économique et politique. Ainsi, a expliqué la Ministre, le Roi a insisté sur lémancipation de la femme et du rôle qui lui revient au sein dun projet social moderniste puisant dans les valeurs de la religion islamiste. Le Souverain a également mis en exergue le fait que la réussite de tout projet de développement demeure tributaire de la reconnaissance totale de la citoyenneté de la femme. Cest dans cette optique que le Roi a nommé pour la première fois une femme en tant que Conseiller. Lintégration active de la femme rurale et la lutte contre sa marginalisation ont constitué un thème de la deuxième campagne nationale de solidarité contre la pauvreté. La Ministre a également évoqué la création de la Fondation Mohammed V de solidarité qui octroie entre autres des microcrédits aux femmes au chômage. Convaincu que les mécanismes de toutes conventions resteront sans effet si le respect des droits de la femme ne devient pas une culture commune, le Maroc a intégré lenseignement des droits de lhomme dans les programmes déducation et de formation. Il a créé des chaires des droits de lhomme et de culture de la paix dans ses universités.
La Ministre a indiqué que la promotion de la femme occupe une place de choix dans les priorités du Plan quinquennal du développement économique et social pour 1999-2003 qui insiste sur la création de conditions permettant de traduire la présence participative et active des femmes. Par ailleurs, le Gouvernement a organisé des campagnes dinformation et de sensibilisation à la violence à légard des femmes. Afin de relever le taux de scolarisation des filles, le Maroc a augmenté le budget consacré à léducation. Le Parlement a adopté des lois visant lapplication de dispositions législatives visant lapplication de la Charte nationale pour léducation et la formation qui prévoit entre autres lenseignement obligatoire entre 6 et 15 ans. La Ministre a également évoqué les progrès réalisés dans le domaine de la santé et la participation de plus en plus active de la société civile. De façon plus générale, elle a convenu que la persistance de certaines traditions et de coutumes négatives, le phénomène de mondialisation, lavènement des nouvelles technologies et linterférence des cultures ont un impact considérable sur la femme.
M. ALBERTO PAULINO, Ministre de la justice et des affaires parlementaires et Vice-Ministre, Bureau du Premier Ministre de Sao-Tomé-et-Principe, a indiqué que, bien que la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes n'ait été ratifiée qu'en 1999 par son pays, son esprit et ses principes ont toujours été intégrés dans la Constitution et pris en compte dans les programmes gouvernementaux. Il a ajouté que les femmes du pays participent de plus en plus activement à la conception et à la mise en uvre de solutions qui leur permettent d'intervenir dans le développement national, notamment au niveau de l'agriculture, de l'élevage, du commerce et de l'artisanat. Elle a cependant indiqué que la société saotoméenne demeure marquée par de grandes inégalités basées sur le genre, notamment en raison des mentalités. Sur le plan institutionnel, elle a fait mention de la création d'une Direction générale de la promotion de la femme et de la famille, ainsi que de la formulation, en coopération avec la société civile, d'une plate-forme d'action nationale. Elle a notamment cité la mise en uvre de projets tendant à améliorer la situation des femmes en milieu rural ou urbain, notamment le programme de lutte contre la pauvreté. Des centres professionnels ont également été créés afin d'introduire dans les communautés rurales les technologies appropriées pour faciliter la vie des habitants, notamment celles des femmes. Elle a ajouté que les femmes ont la possibilité d'effectuer des formations techniques, supérieures et autres leur facilitant l'accès au marché du travail. Elle a indiqué que 40% des postes de fonctionnaires sont occupés par des femmes, en particulier dans les domaines de la santé et de l'éducation.
Dans le domaine de la santé, le Gouvernement a mis en uvre des programmes dont l'impact retombe essentiellement sur les femmes et les enfants, tels que les programmes de santé reproductive, la lutte contre le sida et les autres maladies sexuellement transmissibles, et la lutte contre le paludisme. Elle a indiqué que de nombreuses associations et ONG de promotion de la femme ont vu le jour et se sont regroupées dans une fédération dénommée "Forum de la femme saotoméenne", permettant ainsi une meilleure organisation et plus d'efficacité. Elle a conclut en rappelant, qu'en tant qu'archipel composé de 2 petites îles, classée parmi les pays les moins avancés (PMA), Sao-Tomé-et-Principe est confrontée à une très difficile situation économique.
Mme FATIME KIMTO, Ministre de laction sociale et de la famille du Tchad, a déclaré que, dès son accession à la magistrature suprême en 1990, le Président Idriss Deby a tout mis en uvre pour que le Tchad redevienne un Etat de droit, notamment en uvrant pour ladoption dune constitution consacrant le principe de légalité des sexes. Regrettant que persiste encore certaine forme dopposition armée dans son pays, la représentante a déclaré que cette absence de paix handicape sérieusement les conditions de vie des populations et les maintient dans une extrême pauvreté. Les femmes, qui constituent 52% de la population, sont les principales victimes de cette situation. A la pauvreté, sajoutent lignorance, lanalphabétisme et le faible taux de scolarisation des filles.
Le Gouvernement du Tchad a mis en place un Programme daction national multisectoriel et a adopté une politique nationale dintégration de la femme et du développement promulguée par une loi qui vise la valorisation du statut juridique de la femme et sa promotion économique. Dans le cadre de ce programme, le Gouvernement a notamment créé une cellule technique de Promotion de la scolarisation des filles. Il a également mis en place un important projet pilote de réduction de la pauvreté et daction en faveur des femmes. Pour développer léducation et la formation des femmes et favoriser leur accès au pouvoir économique, un fonds national de solidarité a été mis en place. La société civile a été étroitement associée à la résolution des conflits.
Mme ANA ELISA OSORIO GRANADO, Vice-Ministre de la santé du Venezuela, réaffirmant que la Constitution garantit la protection des familles, la paternité et la maternité, indiquant que le Gouvernement vénézuélien a créé un Institut national de la femme chargé de la défense des femmes. Les dispositions constitutionnelles reconnaissent des droits égaux aux filles et aux garçons. Par une loi sur la protection des enfants et des adolescents, le Venezuela encourage linformation et léducation en matière de sexualité et de santé génésique afin quils soient en mesure davoir une paternité et une maternité responsables. Dautres mesures ont été prises pour garantir une meilleure santé à la mère, notamment le programme national de santé génésique et reproductive qui prévoit la mise en place de commissions nationales de prévention et de promotion de lallaitement maternel. Une des priorités du Gouvernement est la prévention des grossesses des adolescentes, situation qui constitue un véritable problème de santé publique. On compte 20% de mères de moins de 19 ans. Pour faire face à cette situation, le Gouvernement a élaboré en 1999 un Plan national pour la prévention des grossesses précoces. Le Président Hugo Chavez a placé au centre de ses priorités la santé et léducation pour lutter contre limpact négatif de la mondialisation qui affecte en particulier les femmes. Le Venezuela a établi une nouvelle forme de gestion dans le secteur de la santé axée sur la prévention. Par ailleurs, pour faire face à la violence à légard des femmes, le Gouvernement vénézuélien a promulgué une loi qui réprime toutes les formes de violence et institue des mécanismes dassistance aux victimes.
Soucieux de sacquitter de son engagement en faveur de la réduction de la pauvreté, le Venezuela a lancé un plan pour lemploi des femmes, le renforcement de leurs capacités pour créer et diriger de petites entreprises, ainsi quune alliance avec la Banque populaire pour le développement en vue dencourager les microcrédits aux femmes.
Mme ISABELLE MACHIK RUTH TSHOMBE, Vice-Ministre des affaires sociales et de la famille de la République démocratique du Congo, a indiqué que la Conférence régionale africaine dAddis-Abeba en septembre 1999 a déjà donné loccasion dévaluer la mise en uvre des programmes daction de Dakar et de Beijing. Elle a également permis de définir les priorités suivantes dans le programme triennal pour 1997-2000: la promotion économique de la femme, la promotion juridique et culturelle de la femme par linformation sur ses droits, lamélioration de la situation nutritionnelle des femmes et des enfants par le développement de programmes de soins de santé primaires et par lallégement des travaux journaliers des femmes, la fourniture dune aide technique, matérielle et financière des femmes dans les milieux ruraux. La Vice-Ministre a rappelé que son pays a mis en place un Conseil national et des Conseils provinciaux de la femme pour servir dorganes de consultations, un mécanisme national de concertation de suivi et de concertation et dévaluation des politiques relatives à la promotion de légalité des sexes ainsi quà la mise en conformité des textes législatifs nationaux avec les instruments internationaux ratifiés.
Il reste cependant un travail important à accomplir eu égard à la conjoncture économique difficile aggravée par la guerre. Les efforts déployés par son Gouvernement pour la mise en application des divers programmes pour les femmes névoluent pas de manière souhaitée, a souligné la Ministre. Elle a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour quelle accroisse son aide financière aux pays en développement afin de créer les conditions nécessaires pour que les hommes et les femmes puissent simpliquer davantage dans la promotion de légalité des chances. Il ne saurait avoir ni dégalité ni de développement sans paix et justice, a ajouté la Vice-Ministre qui a évoqué lagression dont est victime son pays du fait de la coalition des forces armées du Rwanda, de lOuganda et du Burundi. Elle a également dénoncé le silence singulier de certains face aux graves violations des droits de lhomme à lencontre des femmes et des enfants et notamment labsence de condamnations explicites au sujet de la mort barbare infligée à 15 congolaises enterrées vivantes. Y aurait-il un chiffre fétiche à atteindre avant que de telles atrocités soient considérées comme des violations flagrantes des droits de lhomme ? a-t-elle demandé. Nous avons toujours reconnu lapport précieux des femmes dans la promotion des idéaux de paix et nous estimons nécessaire dintégrer les femmes dans les mécanismes de prévention et de règlement des conflits. Nous estimons également nécessaire de renforcer leur participation dans les opérations de maintien de la paix afin quelles puissent mettre à la disposition de lhumanité leur capacité de créer le consensus de résolution des conflits et de construction de la paix. La paix est une condition sine qua none pour lapplication du Programme daction de Beijing, a souligné la Vice-Ministre.
Mme SHAIKHA HIND BINT SULMAN AL-KHALIFA, Sous-Secrétaire et Assistante au Ministère du travail et des affaires sociales de Bahreïn, a déclaré quon ne parviendra à mettre en place des conditions de développement durable quen améliorant le statut économique et social des femmes. Il faut reconnaître que les problèmes des femmes ont une répercussion sur le reste de la société. Cinq ans après la Conférence de Beijing, lavancement des femmes est confronté aux nouveaux phénomènes que sont la mondialisation, la libéralisation des échanges et lapparition des nouvelles technologies.
La Représentante a jugé urgent que les gouvernements, les organisations non gouvernementales et la société civile dans son ensemble unissent leurs efforts pour former les nouvelles générations et les préparent à affronter ces phénomènes sans pour autant renoncer à leur héritage culturel. Elle a souligné lengagement de Bahreïn en faveur de lamélioration de la situation socioéconomique des femmes.
Mme RASHIDA ALI AL-HAMADANI, Présidente du Comité national des femmes du Yémen, a rappelé que les questions concernant les femmes ont beaucoup plus dimportance au Yémen depuis ladoption du Programme daction de Beijing. Le Gouvernement yéménite a pris une série de mesures concrètes à cet égard. Les femmes peuvent briguer des postes importants dans les services publics et participer activement à la vie politique du pays, tant en qualité délectrices que de candidates. Le Yémen compte notamment une femme ambassadeur en poste aux Pays-Bas. Les femmes sont représentées aujourdhui dans tous les secteurs. Le Gouvernement a redoublé defforts pour atténuer les conséquences négatives de la pauvreté sur la situation des femmes. Des mesures sont prises, avec la coopération de lUNICEF, en vue dencourager la scolarisation des fillettes. Le Gouvernement entend garantir une formation aux femmes qui leur permette de mieux répondre aux exigences du marché du travail. En dépit des progrès accomplis, le pays se heurte encore à de nombreux obstacles. Les infrastructures existantes ne permettent pas de garantir une promotion efficace des filles et des femmes. Grâce à lassistance des Nations Unies et des institutions spécialisées, ainsi que des Pays-Bas, le Gouvernement du Yémen uvre à une amélioration de leur situation.
Mme DENNIE WILSON, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, a insisté plus sur la féminisation de la pauvreté des femmes, notamment des zones rurales en raison du déclin de lindustrie de banane causé, entre autres, par les dispositions prises par lOrganisation mondiale du commerce. Notre Gouvernement sest alors employé à faciliter loctroi de microcrédits aux femmes en plus dallocations publiques et dune aide à lemploi en collaboration avec le secteur privé. Nous sommes encouragés par les nouvelles politiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale en faveur de la réduction de la pauvreté. Pour notre part, nous avons introduit la perspective sexospécifique dans les programmes de réduction de la pauvreté. Pour ce qui est de la violence à lencontre des femmes, la Représentante a indiqué que son Gouvernement a adopté une législation permettant de traiter de cette question. Cette tendance a trouvé une continuité dans ladoption du modèle législatif de la CARICOM. Nous avons été les premiers dans les Caraïbes à établir une Cour de justice pour la famille. Notre pays sest joint à 16 autres pour mettre en uvre des ateliers de formation visant les interventions dans les situations de violence sexuelle. Nous avons également reconnu le rôle des femmes dans le développement du pays et nous cherchons à créer un environnement favorable visant à favoriser la participation des femmes au Parlement. Dans le domaine de léducation, le Gouvernement sefforce déliminer les stéréotypes dans les manuels scolaires, de lancer des programmes de formation touchant des stratégies denseignement qui reposent sur légalité entre les sexes.
Mme JANICK BRU, Directrice générale, Ministère des affaires sociales et du perfectionnement de la main-d'uvre des Seychelles, a indiqué que les Seychelles ont mené, en matière de promotion de la femme, une politique quelque peu différente de la majorité des Etats. Elle a notamment cité l'établissement, il y a plus de dix ans, du Comité national de pilotage de la parité, qui est composé de représentants du Gouvernement, du secteur privé et des ONG et qui assure que les besoins des deux sexes sont pris en compte dans la formulation des politiques nationales. Il a ajouté que la Charte constitutionnelle des droits de l'homme et les libertés fondamentales s'applique à tous les citoyens, sans discrimination, notamment sur le sexe. Des lois spécifiques assurent également aux femmes le droit de transmettre leur nationalité à leur enfant même si le père est de nationalité étrangère, le droit à la propriété et le droit de demander une pension alimentaire. Les Seychelles reconnaissent que l'éducation joue un rôle primordial dans l'autonomisation de la femme. Elles assurent notamment l'école gratuite et obligatoire pendant dix ans aussi bien aux garçons qu'aux fillettes. Des campagnes ont été lancées pour lutter contre les stéréotypes qui se posent en obstacles à la participation égale des femmes sur le marché du travail. Elle a ajouté que le Gouvernement a pris des mesures pour fournir des services de santé gratuits et améliorer les soins prénataux.
La Représentante a ajouté que les femmes seychelloises sont dores et déjà impliquées dans le processus de décision national et sont actives autant politiquement que sur le marché du travail. Elle a cependant exprimé ses préoccupations quant à la persistance de stéréotypes et au niveau plus bas des salaires des femmes pour le même travail. Elle a expliqué qu'une attention particulière a été accordée à la violence domestique à l'égard des femmes, et a notamment fait mention de la création du Tribunal national de la famille. Elle a ajouté qu'afin de mettre en uvre de manière efficiente le processus de promotion de la femme, il conviendrait que les hommes apportent leur soutien actif et ne donnent pas seulement leur accord tacite. Enfin, elle a souligné l'importance d'appréhender la question de la sexospécificité non pas comme une question isolée au plan national mais en l'intégrant dans la globalité des questions relatives aux droits de l'homme.
Mme ROSELYN TOR, Directrice des affaires féminines de Vanuatu, a déclaré que la première action de son pays après Beijing avait été de traduire le Programme daction dans les langues locales et détablir des priorités dans son application en tenant compte des besoins et des ressources du pays. Bien que la clé du développement soit léducation, elle a expliqué quà cause du manque de ressources humaines et financières, léducation nest ni gratuite ni obligatoire dans son pays qui est avant-dernier sur la liste des pays les moins avancés. Face à la pauvreté et dans le but dassurer lémancipation économique des femmes, le Gouvernement a lancé un programme de microcrédit en 1996. Les demandes de financement sont malheureusement trop nombreuses par rapport aux ressources disponibles, a-t-elle observé.
Mme Tor a indiqué quen résultat des efforts du Gouvernement et des ONG, les taux de mortalité maternelle et infantile ont baissé et que lespérance de vie sest allongée. Si le pays nest pas touché par le VIH/sida, des investissements humains et financiers considérables sont néanmoins nécessaires pour venir à bout des maladies comme le paludisme. Faisant état dun projet de loi de 1998 sur la protection de la famille, qui prévoit des mesures pour lutter contre la violence domestique, elle sest demandée si le Parlement composé uniquement dhommes, adopterait le texte lorsquil sera présenté en août prochain. Elle a présenté les progrès de son pays dans la participation des femmes à la vie politique, mais a pourtant indiqué quaucune femme ne siège au Parlement, ou membre du Gouvernement. Si la Constitution prévoit légalité entre les sexes, il nen va pas toujours de même dans les faits et des recommandations ont été faites au Gouvernement afin de réviser les lois qui comportent des dispositions discriminatoires à légard des femmes.
M. RAVAN FARHADI, Afghanistan, a déclaré que la guerre imposée au peuple afghan par son voisin du sud a eu un impact tragique sur les populations civiles, en particulier sur les femmes et les enfants. Il a dénoncé la situation des femmes dans la partie du territoire afghan occupée par des mercenaires appelés Taliban, recrutés et envoyés en Afghanistan par le service secret despionnage du Pakistan, connu sous le nom dISI.
Depuis lavènement des Taliban et de leurs alliés extrémistes et obscurantistes dans les territoires afghans, les femmes qui y vivent sont privées de leur droit au travail. Une pauvreté de plus en plus profonde sévit dans un nombre croissant de familles urbaines, et surtout à Kaboul où, depuis septembre 1996, plus de 40 000 veuves ont perdu leur travail alors quelles faisaient vivre leur famille. Sous loccupation des mercenaires extrémistes taliban, des violences font rage à lencontre des femmes. Par le biais du Ministère de la promotion du vice et de la promotion de la vertu, des politiques promulguées par édit imposent de façon systématique et courante des mesures discriminatoires aux femmes et aux jeunes filles des zones quils occupent. Daprès de nombreux témoignages, les femmes continuent de subir des châtiments cruels, dégradants et inhumains, y compris en étant battues dans des lieux publics par des gardes des Taliban.
Linterdiction pour les femmes et les fillettes afghanes de recevoir une éducation, qui sest accompagnée de la fermeture de dizaines décoles, alors que léducation des filles avait commencé en Afghanistan dès le début du siècle dernier. Par ailleurs, les familles afghanes ont été séparées au cours des déplacements forcés et des jeunes filles ont été victimes de mariages forcés tandis que dautres femmes étaient séparées des hommes de leur famille.
Le représentant sest dit fermement convaincu que la crise actuelle en Afghanistan imposée à des fins hégémoniques par le Pakistan devrait être condamnée par la communauté internationale.
Mme LIDIJA TOPIC, Bosnie-Herzégovine, a rappelé que lAccord de paix de Dayton a été conclu quelques mois après ladoption du Programme daction de Beijing. Comme cest fréquemment le cas, a regretté la représentante, aucune femme ne siégeait à la table des négociations. Pourtant, a-t-elle expliqué, ce sont les femmes qui ont nourri leur famille quand il ny avait pas de nourriture. Ce sont les femmes qui ont quitté leurs abris souterrains pour faire vacciner leurs enfants. Ce sont encore les femmes qui ont fourni une éducation à leurs enfants quand ils ne pouvaient pas aller à lécole. Les femmes de Srebrenica recherchent toujours près de 10 000 pères, frères, époux et autres membres de leur famille. Les femmes sont les vrais héros de notre société quelles soient musulmanes, orthodoxes, catholiques, juives ou autres. Plus jamais nous ne devrons permettre que le viol comme arme de guerre reste impuni. La Représentante a rappelé que le Tribunal international pour lex-Yougoslavie a fait du viol un crime contre lhumanité et que les statuts de la Cour pénale internationale ont fait de labus physique à lencontre des femmes un crime contre lhumanité. Elle a indiqué que le Conseil de lEurope en coopération avec le Haut Commissariat aux droits de lhomme, a organisé dans le pays une Conférence sur la traite des êtres humains. Nous, gouvernements, devons, en priorité, identifier les victimes de cette forme dexploitation afin de leur venir en aide et poursuivre les trafiquants plutôt que les victimes. Nous devons également nous engager à comprendre les causes dun tel phénomène qui puise ses racines dans la pauvreté et le bouleversement des normes sociales. Nous soutenons à cet égard le travail mené par le Comité had hoc visant lélaboration de deux protocoles à la Convention sur toutes les formes de discrimination à légard des femmes.
Mme MARY NOTE, Îles Marshall, a déclaré quà laube du XXIe siècle, son petit pays insulaire, comme les autres pays en développement, est confronté aux lacunes des infrastructures institutionnelles et économiques. La représentation inéquitable des femmes dans le Gouvernement, les faibles opportunités pour les femmes en matière demploi, lalcoolisme, la désintégration de la famille et la détérioration des traditions figurent parmi les défis auxquels le pays fait face aujourdhui. Les Îles Marshall reconnaissent le rôle important des femmes en tant que partie intégrante de lensemble du développement du pays. La participation active et égale des femmes au développement national na jamais été étrangère au peuple et au Gouvernement des Îles Marshall. Toutefois, les programmes mis en place pour offrir aux femmes davantage dopportunités en matière déducation, une plus grande participation au processus politique et de croissance économique ainsi que la sensibilisation culturelle sont encore très limités et inappropriés. En outre, le Gouvernement reconnaît que la participation plus active des femmes dans la vie économique, politique et sociale du pays est essentielle et profitable à la nation tout entière.
La Constitution des Îles Marshall proclame que les femmes et les hommes sont égaux devant la loi. Ils peuvent exercer leur droit de vote et participer à la vie politique et publique. Les femmes occupent désormais plus de postes politiques tant au niveau national quau niveau local, et assument des fonctions de direction dans le secteur privé. Le Gouvernement a pris des mesures importantes visant à intégrer les questions liées aux femmes dans les politiques nationales et à renforcer leur formation en vue de leur offrir de meilleures opportunités sur le marché du travail. A cet égard, il organise une conférence nationale qui se tiendra en septembre 2000 pour réexaminer la politique nationale en faveur des femmes.
Mme PALANITINA TOELUPE, Sous-Secrétaire du Ministère des affaires féminines du Samoa, a dit que son Gouvernement de Samoa pense que cest dans le contexte de la culture et des traditions du pays que les droits de lhomme et les libertés sont les mieux nourris. La Constitution du Samoa, inspirée par les principes de la Déclaration universelle des droits de lhomme, constitue un engagement fort envers ce texte, et notamment envers le principe de légalité dopportunités au profit des citoyens, quel que soit leur sexe. Dans sa Déclaration de stratégie économique 2000-2001, notre Gouvernement a mis en relief sa vision dun partenariat pour une société prospère, qui reconnaît les femmes comme partenaires égales des hommes dans tous les domaines. La création du Ministère des affaires féminines par un acte du Parlement en 1990 démontre la haute considération que le Gouvernement du Samoa porte aux femmes et à leur contribution au développement des Samoa sur les plans économique, social, politique et spirituel. Notre pays est lun des rares au monde à célébrer une journée nationale de la femme, qui a lieu chaque année le lundi suivant le dimanche de la Fête des mères, a dit la Secrétaire dEtat.
Une stratégie de politique nationale en faveur des femmes du Samoa, qui couvre la période 2000-2004 a été préparée et attend lapprobation du Gouvernement. La vision de cette politique est claire: elle est de permettre à toutes les Samoanes dêtre des contributrices productives et des bénéficiaires du processus national de développement pour que chacun ait une bonne qualité de vie. Bien que nous ne prétendions pas avoir pleinement mis en uvre les aspects les plus critiques du Plan daction de la Conférence de Beijing, nous avons cependant donné une priorité de réalisation à des domaines dintérêt compatibles avec nos réalités nationales. Nous pensons que la priorité accordée par notre Gouvernement à la santé et à léducation permettra aux femmes et aux hommes de mieux traduire le Programme daction de Beijing en résultats tangibles.
M. VINCI NEIL CLODUMAR, Nauru, sexprimant au nom de la Communauté des Etats du Pacifique Sud (SOPAC), a mis laccent sur la vulnérabilité des Etats insulaires de la région du Pacifique Sud qui a des conséquences sur les stratégies démancipation de la femme. En effet, répondre aux besoins des femmes et des filles vivant dans des communautés très diverses et souvent isolées nécessite des politiques et des programmes très novateurs. Le lien entre la santé des femmes et le développement a été depuis longtemps reconnu dans la région, a-t-il observé, expliquant que les services de santé génésique et la participation des femmes à lamélioration de la santé de la famille constituent des priorités dans la région. Face à la pandémie du VIH/sida, le Représentant a estimé quil était urgent de renforcer la coopération internationale et dinscrire léducation au cur des stratégies internationales. Si des progrès ont été enregistrés à ce niveau au cours des 5 dernières années, les petits Etats insulaires ont des difficultés à subvenir aux demandes des filles concernant léducation secondaire et universitaire. Pour le représentant, du fait de linstabilité environnementale des petits états insulaires en développement, il est indispensable daccroître la participation des femmes aux prises de décisions et à lapplication des politiques concernant lenvironnement.
Le Représentant a également attiré lattention sur le manque daccès de la région aux nouvelles technologies de la communication et de linformation, qui ont été identifiées comme des éléments importants pouvant contribuer à lémancipation des femmes, par exemple en favorisant, par le biais dInternet, laccès des femmes entrepreneurs isolées aux marchés. Le Représentant a spécifié que les Etats de la région du Pacifique Sud reconnaissent limportance de la coopération régionale pour la mise en uvre et lévaluation de leurs efforts nationaux. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités, notamment par des partenariats avec les ONG, pour appliquer le Programme daction de Beijing. Il a en outre suggéré un renforcement de la coopération technique, notamment en ce qui concerne la collecte de données ventilées par sexe.
Mme KATHRYN HAUWA HOOMKWAP, sexprimant au nom du Saint-Siège, a déclaré que le cur des initiatives prônées par le Programme daction de Beijing correspond à la multiplicité des services de lEglise catholique a toujours fourni aux femmes. Les parties du Programme consacrées aux femmes et à la pauvreté, à lélimination de la violence contre les femmes, à léducation, à lemploi, à leur accès à la terre, aux capitaux et aux technologies coïncident avec la mission même de lEglise. Aujourdhui, la délégation du Saint-Siège a peur pour la santé et le bien-être des enfants en Afrique où continuent de sévir des maladies infectieuses, telles que la malaria, et alors que lépidémie de VIH/sida ne cesse de se répandre. Le Saint-Siège est préoccupé également par le nombre dindividus, principalement des enfants, qui souffrent de malnutrition. Il est extrêmement inquiet par la multiplication des conflits et par la persistance de lanalphabétisme qui rend les gens esclaves de lignorance. Cest pourquoi, il soutient les dispositions du document final relatives à la condamnation de toutes les formes de violence contre les femmes, au respect de tous leurs droits économiques et politiques, à la lutte contre la pauvreté et aux maladies, même si sur ce point la référence est trop brève.
Le Saint-Siège se réjouit tout particulièrement de la reconnaissance sans équivoque de la nécessité dassurer aux femmes laccès aux services sociaux de base, que sont léducation, leau potable, la nutrition et lhygiène. Il regrette toutefois que le document tente de mettre une nouvelle fois et à répétition laccent sur la sexualité et la santé génésique. Cest pourquoi, il tient à préciser que sa participation à lélaboration des Femmes 2000 ne doit pas être comprise comme un soutien apporté à des concepts auxquels il nadhère pas pour des raisons morales. Il ne faut pas y voir ainsi que le Saint-Siège appuie lavortement ou que sa position a changé concernant les moyens de contraception. Il réaffirme que la vie humaine doit être protégée de la conception au dernier soupir.
Mme PATRICIA SCHULZ, Secrétaire d'Etat, Directrice du Bureau fédéral de l'égalité entre les femmes et les hommes de la Suisse, a exprimé sa tristesse face à la contestation renouvelée par certaines délégations sur certains points qui touchent à l'autonomie de décision des femmes et au respect de leurs droits humains. Elle a exprimé sa préoccupation quant aux tentatives de certaines délégations de rouvrir le Programme d'action et de revenir en arrière par rapport aux engagements pris à Beijing, cela alors que des problèmes anciens demeurent et que de nouveaux problèmes sont apparus. Elle a exprimé sa perplexité devant les efforts considérables qui ont été investis dans ce processus de Beijing +5 et devant les réponses reçues ainsi que ses doutes quant à la suffisance de la réponse apportée dans la déclaration politique et le document final. Toutefois, elle a exprimé sa joie concernant les actions entreprises par les délégations depuis 5 ans, actions qui ont notamment mis l'accent sur la lutte contre la violence, la formation des femmes et des filles et leur participation politique ou professionnelle. Elle a rendu hommage à l'action des organisations non gouvernementales et a réaffirmé la nécessité de renforcer la coopération entre les gouvernements et celles-ci. Elle a également exprimé l'espoir que l'engagement pris à Beijing sera réaffirmé et a précisé qu'une véritable politique de l'égalité, loin de s'improviser, exige des compétences précises, des instruments permettant de mesurer si les actions entreprises sont efficaces, et avant tout, une volonté politique claire afin de passer des paroles aux actes.
M. NGAMAU MUNOKOA, Ministre de lintérieur des îles Cook, a rappelé que son pays a, dès 1985, mis en uvre une stratégie nationale en faveur des femmes, guidé par les Stratégies de Nairobi. Légalité des sexes dans les îles Cook commence à saffirmer dans tous les domaines de la société, à la fois au niveau local et au niveau national. Dans le cadre de la mise en uvre du Programme daction de Beijing, le Gouvernement a adopté sa première politique nationale concernant les femmes. Cette politique prévoit un plan daction local adapté à chacune des neuf îles du territoire. Elle reconnaît que les femmes constituent une partie intégrante de la société et que leur participation dans la communauté et au processus de développement doit être plus importante. En matière déducation, le taux dalphabétisation de la population adulte et des fillettes est de 99%, comme le montrent des rapports publiés par le PNUD et lUNICEF, respectivement en 1995 et en 1999. Partie à la Convention sur toutes les formes de discrimination à légard des femmes et de la Convention sur les droits de lenfant, le Gouvernement des îles Cook procède à lintégration des ces deux instruments dans la législation nationale. Des mesures sont prises pour faire face aux inégalités et à la discrimination dans laccès à la justice. La participation des femmes dans la vie publique et politique remonte à 1899, où sous le régime colonial britannique, la première femme a été nommée au parlement fédéral. Aujourdhui, les femmes sont davantage représentées dans les institutions nationales et locales. Cest une jeune femme qui se trouve notamment à la tête du ministère de la justice. Par ailleurs, le Gouvernement a établi un processus qui permet aux organisations non gouvernementales de lassister à coordonner, à faciliter, à contrôler et à évaluer tous les programmes de développement concernant les femmes.
Mme ALIMATA SALAMBERE, Chargée de Mission pour la promotion de la femme de lOrganisation internationale de la Francophonie, au nom de M. Boutros Boutros-Ghali, Secrétaire général de lOrganisation, a estimé essentiel dassurer une participation complète et plus active des femmes aux processus de formulation des politiques et de prises de décisions des gouvernements. Depuis des années déjà, lOrganisation internationale de la Francophonie sest largement impliquée pour favoriser lengagement des femmes à tous les niveaux de décision, tant local et régional quinternational, que ce soit dans le cadre de lassemblée parlementaire de la Francophonie ou dans celui de lAssociation internationale des maires francophones. Ainsi la représentante a rappelé la première Conférence de femmes de la Francophonie qui sest tenue à Luxembourg en février dernier et qui était consacrée au pouvoir et au développement. La déclaration adoptée invite lOrganisation internationale de la Francophonie à renforcer son action dans les deux domaines, a-t-elle expliqué. La discrimination à légard des femmes sous- tend le troisième et dernier thème assigné à cette Conférence, légalité entre les sexes.
Ne nous laissons donc pas emporter par trop de doutes devant les échecs ou tout du moins la stagnation de nos actions passées en faveur de la promotion de la femme, a déclaré Mme Salambere. Aujourdhui, il est clair que seul le respect des diversités est viable. La Francophonie qui se veut solidaire, sentend également comme une communauté dessence plurielle. Et cet élément aussi est primordial pour la femme : la différence est toujours, selon le cas, une force ou une faiblesse. Cest aux femmes elles-mêmes quil revient den faire une force: pour que les femmes accèdent, dans la dignité et la tolérance, à tous les niveaux de décision, elles devront abandonner leur comportement de minorité dès lors quelles sont la majorité.
Mme VALENCIA MOGEGEH, Chef des affaires sexospécifiques du Secrétariat du Commonwealth, au nom du Secrétaire général, M. Don McKinnon, a déclaré que les inégalités entre les sexes subsistent dans les pays du Commonwealth. Ceci peut être attribué au fait que linégalité du rapport de force entre les hommes et les femmes prend racine dans les valeurs et attitudes traditionnelles, dans les croyances religieuses et dans les normes sociales. Donnant suite au Programme daction de Beijing, le Programme daction du Commonwealth favorise lintégration sexospécifique, linclusion de la problématique hommes/femmes dans les politiques nationales, la promotion des droits des femmes en tant que droits de lhomme et le renforcement de la participation des femmes à la prise de décisions en matière de politiques publiques. Le Secrétariat du Commonwealth déploie également des efforts dans le cadre de lélimination de la pauvreté féminine et de la lutte contre la violence à légard des femmes. Le Commonwealth sattache également à renforcer les structures nationales davancement de la femme en développant des outils novateurs, par le biais de publications et en disséminant les résultats des actions dans ce domaine.
M. JACQUES FORSTER, Vice-Président du Comité international de la Croix-Rouge, a évoqué la situation des femmes dans les conflits armés. Il a expliqué que les effets quils ont sur les femmes prennent des formes multiples, dont lune des plus terribles est la disparition de parents et membres de leur famille. Bien quelles soient moins souvent faites prisonnières de guerre que les hommes, lorsquelles le sont, les conditions de leur détention sont bien pires que celles des hommes. En outre, les femmes sont souvent déplacées et victimes de violences sexuelles. Ces dernières constituent une violation du droit humanitaire international. Il a rappelé avec insistance que les parties à un conflit armé ont le devoir dassurer protection et respect à tous les civils et personnes qui ne prennent pas part aux hostilités. Cette obligation doit devenir une réalité, a-t-il ajouté.
Pour faire comprendre à la communauté internationale la réalité de la situation des personnes qui subissent un conflit sans y prendre part, le Comité international de la Croix-Rouge a entamé, il y a deux ans, une vaste étude sur les effets des conflits armés sur les femmes. Cette étude sera achevée dici un an et constituera une base pour lélaboration de directives en vue de la protection et lassistance aux femmes et aux fillettes victimes de conflits armés. Le Comité estime que la caractérisation des violences sexuelles en tant que crime de guerre faite par les Tribunaux internationaux pour lex-Yougoslavie et le Rwanda et le Statut de la Cour criminelle internationale constitue une évolution positive. Il rappelle que la responsabilité première du respect des règles de la guerre repose sur les parties au conflit. IL lance un appel pour que des mesures soient prises en faveur de la mise en uvre véritable du droit humanitaire par les États afin de garantir la protection des femmes.
Mme ANNA DIAMANTOPOLOU, Commissaire européen à lemploi et aux affaires sociales, a déclaré que lUnion européenne (UE) soutient fermement les trois principes qui sous-tendent le Programme daction de Beijing et qui sont: la reconnaissance des droits de la femme comme des droits de lhomme à part entière; lautonomisation sociale des femmes, et lapproche sexospécifique. La lutte pour légalité est permanente et exige des efforts politiques soutenus pendant plusieurs décennies. Cest pourquoi légalité des sexes a maintenant été inscrite dans le Traité de lUnion européenne comme un objectif fondamental. Lélargissement de la composition de lUE sur les principes de la démocratie, et à lère de la mondialisation, a accéléré les échanges de bons procédés entre les États membres et la coopération et les liens entre les Gouvernements et la société civile. Légalité entre les sexes fait partie des programmes de coopération pour le développement et les droits de lhomme menés par lUE. Il y a quelques jours, la Commission européenne a adopté un cadre stratégique en faveur de légalité entre les sexes, et elle soutiendra la mise en uvre, sur une période quinquennale, dun programme de dissémination des politiques de sexospécificité, a déclaré la Commissaire. Le processus de Beijing a énormément contribué au développement de notre stratégie, dont le succès à long terme dépendra de lengagement de tous les partenaires, dont les gouvernements, les partenaires sociaux et la société civile.
Toutes les régions du monde, lEurope incluse, sentent les effets positifs ou négatifs de la mondialisation et des nouvelles technologies qui laccompagnent, et qui nous offrent de nouvelles potentialités damélioration de notre bien-être économique, social et physique. Mais en même temps, beaucoup plus de femmes que dans le passé par rapport aux hommes, sentent que ces bien-êtres sont de plus en plus hors de portée. A laube du 21ème siècle, des millions de femmes vivent des situations qui nétaient que trop familières il y a deux siècles. En ce moment même, toute une génération de femmes afghanes est privée de la jouissance de ses droits fondamentaux par le fondamentalisme religieux des Taliban. Ailleurs, des femmes continuent dêtre lobjet de trafics, une activité en forte croissance dans lUnion européenne, et qui est ironiquement favorisée par les nouvelles technologies de la communication. Concernant la bonne gouvernance, elle doit aller plus loin que de simples bonnes politiques: elle doit être perçue comme la base des relations entre les gouvernements et leurs citoyens, et veiller à la manière dont les structures de gouvernement affectent cette relation. Dans ce cadre, la représentativité est un problème clef, car la participation des femmes à la vie politique et civile est fondamentale à la bonne gouvernance. La voix des femmes est encore trop absente de domaines politiques majeurs, et la mise en place de nouvelles institutions en vue de faire face aux défis de la mondialisation doit saccompagner dune participation équitable des femmes à tous les processus politiques. Certaines voix ont critiqué le principe dévaluation quinquennale des programmes daction des conférences et notamment de celle de Beijing.
Nous pensons que ce processus est essentiel à lautonomisation des femmes, et nous pensons aussi que le résultat de lactuelle Session extraordinaire ne doit pas être en dessous de ce qui avait été atteint à Beijing, et quil doit aider à canaliser les énergies en faveur du soutien aux femmes qui souffrent le plus. Nous devons, dautre part, nous assurer que la jeune génération de femmes pourra récolter les bénéfices de la mondialisation.
Mme OLOF OLAFSDOTTIR, Directrice de la Division pour légalité, DG II-Droits de lhomme du Conseil de lEurope, a indiqué que la Charte sociale européenne a été amendée pour inclure le droit à la dignité sur le lieu du travail, qui porte sur la prévention du harcèlement sexuel et tous les types dactes récurrents répréhensibles, ainsi que la protection contre ce type de comportement. En outre, une innovation importante a été introduite dans le mécanisme de contrôle mis en place en vertu de la Charte sociale, par lentrée en vigueur en 1998 dun protocole prévoyant un régime de plaintes collectives. Cette procédure permet à des syndicats, à des organisations demployeurs et à des organisations non gouvernementales de soumettre des plaintes contre lapplication insatisfaisante de la Charte. Le nouveau Protocole garantira une protection plus efficace des droits des femmes en cas de recours. En relation avec la Convention européenne sur les droits de lhomme, dont le cinquantième anniversaire sera célébré cette année, un projet de protocole additionnel a été élaboré pour introduire une interdiction générale de discrimination, supérieure et au-delà des droits et libertés fondamentales énoncés dans la Convention. Son adoption devrait se faire dans les prochains mois, a espéré Mme Olafsdottir. Toutefois, la mesure la plus importante a été prise il y a trois semaines lorsque le Comité des Ministres du Conseil de lEurope a adopté la Recommandation (2000) 11 sur la lutte contre le trafic des personnes à des fins dexploitation sexuelle. A la fin de ce mois, ladoption de ce texte sera suivie par un séminaire à lintention des pays de lEurope du sud-est, qui se tiendra à Athènes. A lissue de ce séminaire, les participants adopteront un plan daction régional de lutte contre le trafic des personnes. Une autre recommandation visant à protéger les femmes et les fillettes contre toutes les formes de violence, à la fois sur les plans privé et public est en cours délaboration.
Concernant les instruments juridiques, le Conseil de lEurope sengagera bientôt à élaborer une recommandation du Comité des ministres sur la participation égale de la participation des hommes et des femmes au processus de prise de décision politique et public. A lavenir, le Comité sur légalité du Conseil de lEurope uvrera en étroite coopération avec le Comité sur léducation pour examiner la question de légalité des sexes en matière déducation.
M. MOKHTAR LAMANI, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a indiqué que lislam promeut paix, tolérance et coopération entre tous les êtres humains. Il assigne un rôle important, un rôle pivot, à la femme au sein de la société et aussi, au sein de la famille, cellule fondamentale de la société. L'observateur a fait remarquer que lhistoire de lislam est pleine dexemples de femmes qui ont tenu des postes de leaders. Dans tout le monde islamique, les gouvernements, soutenus par les institutions sociales émergentes, font tout leur possible pour soutenir, dans la limite de leurs moyens, les programmes de développement. Pour protéger et améliorer le statut des femmes, les Etats Membres de lOCI ont pleinement participé à la Conférence de Beijing ainsi quà l'élaboration et l'adoption du Programme daction. L'observateur a ensuite présenté les actions entreprises par lOCI pour la promotion de la femme. Il a également souligné lactive participation de ses membres à lorganisation de cette session et le fait que les délégations de 40 Etats de lOCI étaient menées par des femmes. De même, les ONG de femmes des pays islamiques ont activement contribué à cet événement. M. ROBERT PAIVA, Observateur permanent de lOrganisation pour les migrations internationales (OMI), a rappelé que lOrganisation a déployé des efforts considérables pour lutter contre le trafic des femmes pendant près de dix ans, en engageant des recherches dans les pays dorigine, de transit et de destination en vue de mieux comprendre comment les femmes intègrent les réseaux de trafic ainsi que leur situation avant, pendant et après le trafic. Sur la base des recherches menées notamment en Hongrie, en Pologne et en Hongrie, lOMI a insisté sur trois domaines dactivités, à savoir lassistance des victimes du trafic, le renforcement des capacités nationales en matière de prévention et de lutte contre le trafic des personnes, et les campagnes de sensibilisation. LOMI mène actuellement des campagnes dinformation en Bulgarie, en République tchèque, en Hongrie, au Kosovo et en Thaïlande, sur la base des succès remportés au Viet Nam et en Ukraine. A cet égard, des partenariats étroits ont été établis avec les organisations non gouvernementales. Le succès de la lutte contre le trafic des femmes exige une coopération internationale ferme et durable.
Mme MARY REINER BARNES, Observatrice de lOrdre militaire souverain de Malte, a réitéré lengagement de lOrdre en faveur du droit à la vie, qui doit être partout et toujours défendu, depuis le droit de naître, en passant par le droit aux soins de santé et à léducation, et jusquau droit à une mort digne. Les femmes sont parties intégrantes des programmes de lOrdre. Cest le cas par exemple de la maternité de la sainte famille de Bethléem qui répond spécifiquement aux besoins des femmes de cette municipalité, y compris celles qui vivent dans des camps de réfugiés, en garantissant des traitements obstétriques, prénataux, gynécologiques et pédiatriques. Un programme de formation aux métiers de la santé, y compris celui de médecin, y est aussi offert aux femmes. Il ne sagit que dun exemple parmi les nombreux projets que lOrdre déploie de par le monde. Mme Barnes a précisé que la participation des femmes au sein même de lOrdre ne cesse de croître.
LOrdre militaire souverain de Malte ne se concentre pas uniquement sur le rôle de la femme en tant que mère, il développe aussi des activités traitant de la pauvreté, des conflits armés, de léconomie, de la prise de décisions, des droits de lhomme ainsi que des besoins spécifiques des petites filles. Il enjoint tous les Etats Membres, les observateurs, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et toutes les autres parties concernées, à soutenir les efforts en vue déliminer linjustice sociale, la pauvreté par le biais de la promotion du rôle des femmes, de la maternité et de léducation. Et cela, que la femme soit au foyer ou quelle occupe un emploi.
Mme MARIAPIA GARAVAGLIA, Vice-Présidente de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que la présente session a démontré qu'une volonté politique plus grande de mettre en pratique la parité entre les sexes est nécessaire. A cet égard, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge apporte son plein soutien à la proposition de Cadre pour des actions et des initiatives supplémentaires, présentée par la Commission de la condition de la femme, notamment en ce qui concerne l'engagement de créer un environnement permettant la mise en uvre du Programme d'action de Beijing. Elle a indiqué que la Fédération a adopté une politique spéciale sur les questions de parité dont l'objectif est d'assurer que les programmes de la Fédération bénéficient aux hommes et aux femmes de manière égale.
La Fédération a également entrepris l'évaluation, à la lumière de la problématique de la sexospécificité, de l'impact de ses différents programmes sur les femmes et les hommes. La représentante a déclaré que le cadre pour des actions supplémentaires résultant de cette session devrait notamment accorder une attention particulière au renforcement des mécanismes de coopération et de coordination entre les Etats, les institutions de l'ONU, les organisations internationales, la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge et les organisations internationales afin d'éliminer les discriminations à l'égard des femmes et les violences au sein du foyer et de la communauté. Ce cadre devrait également viser à assurer la grande qualité de l'aide humanitaire qui offre une réponse aux femmes et aux hommes souffrant des conséquences des catastrophes naturelles. A cet égard, la Fédération a porté l'attention sur la nécessité d'assurer des normes pratiques minimum pour la mise en uvre de l'aide humanitaire. Enfin, ce cadre, a ajouté la représentante, devrait permettre que soient développés et largement partagés les instruments opérationnels, les compétences et les connaissances nécessaires au renforcement des capacités pour la promotion des femmes et l'intégration de la parité.
Mme FRANCESCA COOK, Directorat pour la coopération dans le développement, a indiqué que lOCDE semploie actuellement à revitaliser ses efforts pour assurer légalité des chances et renforcer lintégration dune perspective sexospécifique dans le travail de lOrganisation. LOCDE, dont les Membres produisent 60% du produit économique mondial, a un rôle crucial à jouer dans la promotion de légalité entre les sexes. LOCDE a conscience quil ne sera pas possible dinstaurer le développement et des sociétés dynamiques sans légalité entre les sexes et la contribution des hommes et des femmes. Citant lexemple de lAfrique du Sud et de lArgentine qui figurent parmi les six pays du monde à compter 30% de femmes au parlement, elle a remarqué que les réalisations dun pays dans le domaine de la promotion de la femme ne sont pas nécessairement liées à sa richesse.
Les inégalités entre les sexes représentent une déperdition de potentiel économique et humain de telle ampleur quelle constitue lun des grands défis du XXIe siècle, a fait observer la Représentante. Cest pourquoi il importe de mener des actions en faveur de légalité que ce soit dans les pays eux-mêmes ou dans les politiques multilatérales de développement. A ce propos, elle a détaillé plusieurs initiatives de lOCDE visant à encourager la participation des femmes à léconomie mondiale, à renforcer les réseaux économiques de femmes et à faire tomber les obstacles aux financements des activités économiques des femmes. Elle a ensuite annoncé lorganisation dune conférence ministérielle en novembre prochain qui portera sur lintégration des questions sexospécifiques en relation avec la croissance économique. Elle a également présenté le rapport du Comité daide au développement (DAC) de lOCDE, institué à loccasion de la Conférence de Beijing en 1995, et la publication de lOCDE qui sera présentée lors du Sommet Copenhague +5 qui se tiendra à Genève du 26 au 30 juin.
Mme HELLE DEGN, Présidente de lAssemblée parlementaire de lOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a insisté sur le fait que les femmes sont des citoyens à part entière en dépit du statut de deuxième ordre auquel la culture masculine les relègue. Elle a regretté que la violence à légard des femmes, la traite des femmes et des enfants aient augmenté, ainsi que le nombre de femmes pauvres. Depuis la Conférence de Beijing, a fait observer la représentante, la communauté internationale a reconnu que droits de lhomme et démocratie sont indissociablement liés. Dans le cadre du Programme daction de Beijing, lOSCE promeut lintégration sexospécifique au sein de ses Etats membres. En tant quorganisation, elle sefforce de fournir un environnement de travail dans lequel tous les collaborateurs reçoivent un traitement équitable et respectueux. LOSCE met laccent sur les processus politiques car lune des conditions préalables à la réalisation du principe dégalité entre les sexes est la transparence dans l'élaboration des politiques. LOrganisation est particulièrement active dans la lutte contre la violence à légard des femmes, en matière de protection des femmes dans les conflits armés, en ce qui concerne les femmes dans le processus de décision ainsi que les droits de lhomme des femmes.
M. HUSSEIN HASSOUANA, Chef de la délégation de la Ligue des Etats arabes, a souligné limportance de cette session extraordinaire, compte tenu de lurgence avec laquelle il faut reconnaître la pleine participation des femmes au développement. Il sest félicité des nombreuses propositions avancées par les Etats arabes au cours de cette session. Il a fait état des progrès réalisés par les femmes arabes dans leur marche vers lémancipation, notamment, grâce aux mesures adoptées en collaboration avec les institutions des Nations Unies. Il a rappelé que la Ligue des Etats arabes avait institué un Comité pour la promotion de la femme dès 1971. Toutes les nations arabes ont affirmé légalité en droit et sefforcent de réduire lécart entre la femme et lhomme aux niveaux économique, social, politique et culturel. Parmi les obstacles à la réalisation de ces objectifs, il a identifié notamment lanalphabétisme, les conditions économiques, les conflits armés et la mondialisation. Il importe de créer es mécanismes pour lutter contre la pauvreté et parvenir à des solutions équitables pour réaliser la paix au Moyen-Orient. Il importe de créer un environnement propice à la promotion de la femme. Il a espéré que cette session permettra de faire des progrès vers ladoption de mesures concrètes en vue de réaliser les sensibilités culturelles. Il a estimé que le succès de cette session dépendra, en dernier lieu, de la volonté des participants à appliquer les dispositions du document final.
M. MAHAMAT DOUTOUM, Secrétaire général adjoint de lOrganisation de lunité africaine (OUA), a estimé quil fallait se poser la question de savoir comment sassurer de pouvoir atteindre les objectifs définis dans les délais impartis. Rappelant que le développement est lié de façon inextricable à la question de lintégration de la femme, il a souligné le paradoxe selon lequel les sociétés ont besoin de lavancement des femmes indispensable au développement, mais quelles continuent à poser des obstacles aux femmes, sagissant de leur accès aux outils de changement. Rappelant lengagement de lOUA dans la résolution des conflits, il a signalé la création en 1998, en collaboration avec la Commission économique pour lAfrique, du Comité des femmes africaines pour la paix qui a pour mandat de veiller à la participation des femmes aux processus de paix et de développement sur le continent. Il a mis laccent sur la vulnérabilité des femmes à la pandémie du VIH/sida, il a estimé quil convient maintenant dappliquer les nombreuses déclarations adoptées par lOUA à ce propos dans le cadre du Nouveau Partenariat international pour la lutte contre le VIH/sida. En matière déducation et dalphabétisation, M. Doutoum a annoncé que les Membres de lOUA ont proclamé une Décennie de léducation en Afrique pour la période 1997-2006 et que dans ce contexte général, lOUA assure le suivi de la Déclaration de Kampala et de son Cadre daction. Il a mentionné que la Commission africaine des droits de lhomme est en train de finaliser un protocole additionnel à la Charte africaine des droits de lhomme et des peuples portant sur les droits de la femme.
Mme AKIKO DOMOTO, Présidente de lUnion internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, a rappelé que plusieurs études ont démontré quaméliorer léducation, les revenus et le statut des femmes aussi bien quaccroître leurs opportunités dans le processus de prise de décisions, accroît la sécurité alimentaire des familles, leur santé et leur bien-être. Légalité des sexes dans la gestion des ressources naturelles permet une meilleure répartition de leurs coûts et de leurs bénéfices. Le savoir traditionnel des femmes en matière de gestion de la biodiversité et des écosystèmes peut être reconnu, valorisé et utilisé pour protéger durablement lenvironnement, a expliqué la représentante. LUICN sest toujours préoccupée des questions dégalité sociale et de sexes. Elle reconnaît que traiter des questions de parité signifie aussi bien prendre en compte les relations entre les hommes et les femmes que leurs traitements des ressources naturelles. Cela signifie aussi acquérir une meilleure analyse des modes dutilisation, des connaissances et des compétences relatives aux ressources naturelles. Conscient de son rôle et de ses capacités, lUICN a développé des outils et des protocoles pour intégrer la parité dans les politiques environnementales.
Mme AMABEL ORRACA-NDYIAYE, Banque africaine de développement (BAD), a déclaré que la Déclaration pour une nouvelle vision de la Banque africaine de développement (BAD) identifie clairement la pauvreté comme le premier défi au développement que doit relever lAfrique, cette pauvreté étant aussi un des domaines prioritaires de la Déclaration et du Programme daction de Beijing. Lutilisation des ressources financières de la BAD est centrée autour de quatre questions qui sont essentielles à lautonomisation des femmes et qui sont: le développement agricole et rural; le développement du capital humain; celui du secteur privé, et la bonne gouvernance. En plus, la politique doctroi des prêts et les directives adoptées en vue de rendre opérationnelle la Déclaration, insistent sur la dissémination de perspectives sexospécifiques dans toutes les politiques et tous les projets en vue de faciliter léclosion dune dynamique et un rôle central pour les femmes. Conformément à la Plate-forme et au Programme daction de Beijing, la BAD a réévalué sa stratégie de réduction de la pauvreté et ses politiques de développement agricole, de santé, déducation, de démographie, de coopération avec la société civile, et de gouvernance, qui doivent désormais tenir compte de la sexospécifité.
Depuis 1997, une nouvelle génération de projets de réduction de la pauvreté menés entre autres en Gambie, au Ghana, au Malawi, au Mozambique, au Mali, en Tanzanie et en Ouganda, ont été conçus en mettant laccent sur leurs aspects participatifs et en fonction des besoins, tout en mettant un accent spécial sur leur capacité à réduire la pauvreté chez les femmes. Une autre initiative de la BAD qui mérite dêtre citée est lInitiative de microcrédit pour lAfrique du Fonds africain de développement, plus connue sous le nom AMINA et créée en 1998, et dont lobjectif est de renforcer la capacité des institutions africaines de microcrédit à pourvoir des services financiers aux microentreprises africaines. Au niveau institutionnel, la BAD est dautre part en train de mettre en uvre un certain nombre de mesures de recrutement et de promotion pour favoriser la présence des femmes dans ses échelons supérieurs de gestion et de prises de décisions.
Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, Présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a indiqué que le 17 juillet prochain est la date anniversaire des vingt ans de l'ouverture à la signature de la Convention des Nations Unies pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Elle a rappelé que la Convention est, à l'heure actuelle, ratifiée par 165 Etats et que le Programme d'action de Beijing appelait de ses vux la ratification universelle de celle-ci. Elle a déclaré, qu'au cours des 8 sessions tenues par le Comité depuis la Conférence de Beijing, 65 rapports des Etats parties ont été examinés, ce qui a permis au Comité d'avoir une vue d'ensemble de la situation des femmes à travers le monde et des progrès réalisés dans la mise en uvre du Programme de Beijing. Le Comité, dans son rapport sur les progrès faits dans la mise en uvre du Programme, a d'ailleurs fait des recommandations spécifiques visant à accélérer celle-ci.
La représentante a indiqué que 35 Etats ont signé le Protocole facultatif à la Convention et que 2 l'ont ratifié. Afin d'accentuer l'importance de la perspective des droits de l'homme auprès des femmes, le Comité a décidé, en février dernier, d'adopter une déclaration sur le cadre légal de la mise en uvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing et sur le lien entre la Convention et ce Programme d'action. Elle a conclu en déclarant que la session Beijing +5 offre l'occasion de renforcer ce lien et que le Comité encourage l'Assemblée générale à reconnaître l'interdépendance entre le Programme d'action de Beijing et la Convention. Elle a également souligné la force du processus de contrôle que représente la Convention et le soutien qu'elle apporte à la Commission de la condition de la femme.
Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré quelle aurait souhaité se joindre aux félicitations adressées à tous les participants qui se sont engagés dans un processus visant à consolider le mouvement vers légalité et la justice de tous les peuples du monde. Or, il semble, a dit Mme Sadik, que la session extraordinaire est encore incapable de se mettre daccord sur le libellé relatif aux droits les plus fondamentaux qui touchent les femmes, à savoir le droit à la santé et le droit à la protection contre la violence. Dans certains cas, le libellé a déjà été débattu et agréé, pas une fois mais à plusieurs reprises. Dans dautres cas, un nouveau libellé existe et il est difficile de comprendre aujourdhui pourquoi il faut tant de temps pour parvenir à un accord. Illustrant ses propos, Mme Sadik a cité la question des avortements dangereux qui figure en bonne place dans le Programme daction du Caire et qui a été réaffirmé lors du processus Caire + 5. Pourtant, le paragraphe 107 du document final de cette session extraordinaire demeure entre crochets, a-t-elle regretté. Si aucune délégation ne cautionne les avortements dangereux et les souffrances quils supposent, alors il revient aux délégations concernées dexpliquer la nature de leur réticence sur la question. Abordant le paragraphe 115 qui appelle à une approche holistique en matière de santé de la femme, Mme Sadik sest demandée si le fait qu'il demeure entre crochets signifie que certaines délégations préfèrent une approche segmentée de la santé.
Lopposition au sous-paragraphe 115h traduirait-il une opposition à ce que les femmes aient accès à des méthodes contraceptives, sest interrogée Mme Sadik. Lorsque lon sait que les femmes contractent les infections du VIH/Sida par leur mari, qui pourrait sopposer au développement de microbicides afin de permettre aux femmes de se protéger. Y a-t-il une délégation qui soppose à ce que lon trouve de meilleurs moyens de diagnostiquer les maladies sexuellement transmissibles, a-t-elle dit. Les crochets au sous-paragraphe 119a, a poursuivi Mme Sadik, traduiraient-ils une opposition à ce que lon donne une signification sociale à la maternité, au rôle de mère et au rôle des parents. Mme Sadik a continué en exprimant sa perplexité devant les crochets des paragraphes 130 et 130c qui voudraient dire que certaines délégations sopposent aux mesures contre la violence à légard des femmes et des filles. Ces négociations, a conclu Mme Sadik, sont fondées sur la souveraineté des Etats, et leur reconnaissance des droits de lhomme. Rien dans le document final ne viendra limiter le droit souverain des Etats à élaborer leurs propres lois, dans le cadre international des droits de lhomme quils ont eux-mêmes défini. Un désir commun de moralité nous unit, ne laissons personne recourir à lidéologie pour nous diviser, a déclaré Mme Sadik.
Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour lenfance (UNICEF), sest félicitée du fait que 10 000 représentants venant de toutes les parties du monde se soient réunis pour cette session extraordinaire, ce qui est en soi la plus forte déclaration démancipation qui puisse être écrite. Toutefois, a-t-elle rappelé, seule laction concrète permettra daméliorer la vie quotidienne des femmes et leur statut. Elle a dressé le bilan sévère de la situation réelle des femmes et des enfants dans le monde et a insisté sur le fait quil faut mobiliser une volonté politique et des ressources pour réaliser les engagements pris. A cet égard, elle a attiré lattention sur lefficacité des partenariats avec les organisations non gouvernementales et les organisations de femmes. Elle a insisté sur la nécessité de privilégier léducation des filles qui est le meilleur investissement pour le développement économique, social et humain et le seul moyen de briser le cycle de la discrimination à légard des femmes. Elle a recommandé que lon implique également les pères dans les soins donnés aux enfants.
M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a estimé que si en son temps la Conférence de Beijing sétait soldée par la prise dengagements, Beijing+5 devait quant à elle, répondre à la question de savoir comment ces engagements devaient être tenus. Beijing + 5 doit avoir trait à la manière dont les gouvernements doivent être responsables et rendre des comptes, et à celle dont le monde des affaires et la société civile peuvent atteindre les buts et les objectifs quils se sont fixés. Le propos de Beijing +5 doit aussi être de sortir de la marginalisation les questions déquité sexuelle et de sexospécificité, et de les placer au centre des idées et des débats de la vie de tous les jours, de la réalité du terrain aux bureaux des penseurs politiques, au niveau des organisations internationales ou à celui des budgets nationaux et de la gouvernance locale. En tant quorganisation, a dit M. Malloch Brown, le PNUD sest engagé à trouver des réponses à ces questions difficiles en se servant de sa présence à travers le monde entier et de son bilan extrêmement positif comme partenaire de confiance dans le renforcement des ressources humaines et la mise en place dinstitutions solides qui aident à promouvoir le développement tout en étant sensibles à la question de légalité des sexes. Le PNUD sattèle en ce moment à disséminer les politiques sexospécifiques à travers ses politiques et programmes, dans son fonctionnement interne, et à travers le travail de ses bureaux au niveau des pays.
Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a estimé que si les différences dopinion et de perspectives ont été difficiles à concilier pendant les négociations sur les textes finaux de la session, la ferveur avec laquelle les négociateurs ont travaillé témoigne de la place centrale quoccupe la question de légalité entre les sexes. LUNIFEM a, en la matière, un rôle particulier à jouer et jouit déjà dune relation privilégiée avec les gouvernements et les ONG. Le travail de lUNIFEM ne seffectue pas à New York ni à lAssemblée générale mais sur le terrain où vivent les femmes et les filles. LUNIFEM a déjà commencé à définir les mesures de mise en uvre des recommandations de Beijing + 5 qui sont contenues dans sa nouvelle stratégie pour la période 2000-2003. La stratégie, conformément aux préoccupations de lUNIFEM, se concentre sur le renforcement des capacités dans le domaine économique, lintégration dune dimension sexospécifique dans le processus décisionnel et la promotion des droits de la femme et de lélimination de la violence. Le défi consiste à capitaliser sur les meilleures pratiques et sur les progrès effectués dans divers pays, en se concentrant sur les progrès qui ont fait avancer la promotion de la femme. Les leçons tirées de ces stratégies permettront de transformer les innovations en pratique constante. Attirant lattention sur une publication de lUNIFEM intitulée Progress des femmes dans le monde", la Directrice exécutive a mis laccent sur les progrès réalisés dans le domaine de la violence contre les femmes. Grâce au Fonds daffectation spéciale créé par lAssemblée générale, lUNIFEM a, depuis 1997, consacré cinq millions de dollars au financement de 80 initiatives à travers le monde.
Pour remplir le rôle de plaidoyer qui est le sien, le PNUD a besoin doutils pertinents pouvant être utilisés pour surveiller, évaluer et défendre les politiques et processus qui permettent aux femmes de pleinement contrôler leur existence et les décisions qui pourraient les affecter. Nous avons besoin doutils pour mesurer les progrès accomplis, et cest pourquoi, en 1995, le PNUD a consacré son Rapport annuel sur le développement humain aux thèmes de la Conférence de Beijing, et a introduit dans ce Rapport une série dindicateurs spécifiques sur léquité sexuelle et le développement et la responsabilisation sociale des femmes. Ces indicateurs reconnus sont aujourdhui devenus la norme par laquelle sont mesurés les impacts humains des initiatives de développement. Je suis particulièrement intéressé à aider les Gouvernements à trouver les bonnes réponses à la révolution des technologies de linformation, de telle manière quà travers les partenariats entre public et privé, ils puissent en utiliser le pouvoir de transformation en faveur de lenseignement, de laccès aux marchés et du crédit à accorder aux femmes. Le résultat final de nos actions sera jugé par les femmes elles-mêmes, a dit M. Malloch Brown. Elles jugeront si nous avons aidé à fournir des opportunités à celles qui nen avaient jamais eu; si nous avons pu soutenir léducation en faveur des filles qui nen bénéficiaient pas; si nous avons pu aider à mobiliser une protection, à la maison et au lieu travail, en faveur des épouses et des mères longtemps victimes dabus; et si nous avons pu promouvoir un véritable accès au pouvoir économique et politique à toutes les femmes de la planète.
Mme GLADYS MUTUKWA, Caucus des femmes africaines, a mis en garde contre un recul par rapport aux acquis de Beijing. A laube du nouveau millénaire, il faut rechercher des engagements plus fermes et une meilleure mise en uvre des recommandations. Elle a appelé les gouvernements et les partenaires du développement à renforcer leurs engagements et à collaborer avec les ONG locales, régionales et internationales des femmes africaines afin de promouvoir un ordre du jour du développement qui révolutionne véritablement les choses. La représentante a ensuite cité ce qui, pour elle, doit constituer la prioritaire des priorités. Il sagit de la présence des femmes dans le processus de prise de décisions, de la protection des droits des femmes, de la prise en compte de la situation des femmes dans le processus de mondialisation, de limpact du VIH/sida sur les femmes, et du sort des femmes dans les conflits armés et de leur participation au processus de paix.
Mme PAM PAJPUT, Présidente Asian Pacific Womens Watch (APWW) et sexprimant au nom de Mahila Dakshata Samiti (MDS), a souligné, parmi les obstacles à la réalisation des engagements pris à Beijing, la mondialisation, la crise financière et lintensification des conflits armés. Elle a indiqué que le nombre de femmes vivant dans la pauvreté est en augmentation dans la région Asie-Pacifique du fait notamment de la mondialisation et des politiques pratiquées par la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et lOrganisation mondiale du commerce. Cest pour elle le constat dun échec de la communauté internationale à développer des mécanismes de régulation. Soulignant limportance de la révolution qui sopère dans les communications, elle a estimé essentiel que les femmes aient accès à tous les moyens de communication et quun code de déontologie soit élaboré pour garantir le respect du pluralisme, des droits de lhomme et de la parité entre les sexes. Elle a appelé tous les gouvernements, lONU et les institutions spécialisées, ainsi que tous les acteurs de la société civile à avoir le courage de traduire les engagements pris en actions concrètes.
Mme FRANCOISE DAVID, Caucus des ONG dEurope et dAmérique du Nord, a déclaré que les femmes navaient pas besoin de promesses creuses ni de discours frappants. Elles demandent des actions concrètes, des indicateurs et des calendriers de mise en uvre. Elles demandent lorganisation dune autre réunion en 2005, une cinquième conférence sur les femmes, au cours de laquelle elles demanderont des explications à tous les dirigeants du monde. Les femmes sont déterminées à se battre jusquà ce que les droits de toutes leurs congénères soient reconnus. Lautomne prochain, des dizaines de milliers de femmes défileront dans les villes et les villages pour demander que cessent la pauvreté et la violence contre les femmes. Cette marche mondiale de lan 2000 se terminera le 17 octobre devant les Nations Unies. Nous espérons vous y rencontrer, vous les délégations, et travailler avec vous à lémergence dun monde fondé sur légalité entre les sexes, la justice sociale et la redistribution de la richesse.
Mme VIRGINIA VARGAS, Présidente du Centre de la femme péruvienne Flora Tristan, sest demandé quel est le pouvoir des paroles face à la peur des femmes dans des situations de conflit, face aux femmes migrantes qui travaillent sans bénéficier daucun droit, face aux femmes qui souffrent de la traite. Existe-t-il des mots assez puissants pour éliminer la discrimination? Elle sest également demandé comment exprimer en trois minutes les espoirs et les réalisations de ces cinq dernières années et comment après linefficacité démontrée des élites politiques est-il encore possible de croire ces mêmes gouvernements? Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour quune femme astronaute ne fasse de lombre à personne, pour que les mesures de discrimination positive paraissent dune autre époque, pour que donner la vie ne fasse par courir le risque de la mort? Peut-on prétendre changer lhistoire au cours du nouveau millénaire, a-t-elle demandé avant de rappeler que les femmes dAmérique latine et des Caraïbes demandent la justice, la démocratie et les droits fondamentaux.
Mme HODA BADRAN, Présidente de lAlliance pour les femmes arabes, a estimé que des avancées significatives avaient eu lieu depuis Beijing dans tous les pays de la région arabe, notamment dans les domaines daction critique définis par le Programme daction. Toutefois des efforts doivent encore être réalisés pour atteindre légalité des hommes et des femmes, a-t-elle relevé, notamment en garantissant la liberté des ONG, en examinant et modifiant la législation sur la famille et les messages délivrés par les médias, en ratifiant la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes, en protégeant les femmes militantes et les intellectuelles contre la violence, les campagnes réactionnaires et lintimidation, en considérant davantage les besoins des femmes en milieu rural, des groupes désavantagés et des handicapées, en augmentant les ressources attribuées aux niveaux national et international, et en soulageant les souffrances des femmes palestiniennes, libanaises, iraquiennes, soudanaises et libyennes. Si nous tous, a déclaré Mme Badran, ONG, gouvernements et secteur privé, assumons nos responsabilités, si les médias deviennent le messager plutôt que le message, si nous restaurons la croyance en la démocratie, alors nous serons peut-être capables de vivre, hommes et femmes, et de laisser vivre.
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