AFR/243

LES AGENCES DE L'ONU DEMANDENT L'ARRET IMMEDIAT DES COMBATS A KISANGANI ET L'ACCES AUX CIVILS INNOCENTS EN MAL DE SECOURS HUMANITAIRES URGENTS

9 juin 2000


Communiqué de Presse
AFR/243
IHA/709


LES AGENCES DE L’ONU DEMANDENT L’ARRET IMMEDIAT DES COMBATS A KISANGANI ET L’ACCES AUX CIVILS INNOCENTS EN MAL DE SECOURS HUMANITAIRES URGENTS

20000609

New York, le 9 juin 2000 – Les Chefs de cinq agences humanitaires des Nations Unies ont fait aujourd’hui part de leur grave préoccupation face à la détérioration de la situation des populations civiles dans la ville de Kisangani, en République démocratique du Congo, où des combats ont fait rage entre troupes de l’Ouganda et du Rwanda. Les principaux soucis exprimés ont trait aux décès et aux blessures dont sont victimes des civils, au manque d’eau potable, de nourriture et d’électricité, et au manque de perspectives favorables concernant l’importante campagne de vaccination contre la poliomyélite prévue dans cette région.

Dans une déclaration conjointe publiée à New York, qui se fait l’écho des déclarations du Conseil de sécurité et du Secrétaire général, M. Kofi Annan, les Chefs du Programme alimentaire mondial (PAM), du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont appelé toutes les parties impliquées dans les combats à cesser immédiatement les hostilités. “Nous sommes profondément consternées par la situation à laquelle font face les civils, et notamment les femmes et les enfants, dont beaucoup vivent déjà en état de malnutrition, à Kisangani”, ont dit les Chefs d’agences. “Nous lançons un appel urgent aux Gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda pour qu’ils mettent fin à ces combats qui tuent des civils innocents.”

Les agences des Nations Unies ont déclaré que toute la population civile de Kisangani subissait le feu des combats, et qu’elle était complètement coupée des secours humanitaires. Au cours des derniers jours, 19 enfants ont été tués en pleine activité scolaire, tandis que les locaux de l’UNICEF étaient touchés par des tirs et que l’hôpital était bombardé.

Les Chefs d’agences ont souligné leur préoccupation face à l’actuelle incapacité des organisations humanitaires à faire passer les secours, dont le besoin est urgent, à travers la ligne de front des combats. Elles ont aussi noté que la conservation des doses de vaccin stockées dans des entrepôts frigorifiques à Kisangani était compromise par le manque d’électricité. Le déroulement de la campagne d’immunisation prévue au mois de juillet dans la Province orientale, dont le chef lieu est Kisangani, et dont la superficie est égale à celle de la France, est sérieusement mis en péril, disent les agences de l’ONU.

Les Chefs d’agences lancent un appel d’urgence à toutes les parties au conflit pour arrêter immédiatement les combats et redéployer leurs combattants hors des zones habitées par des populations civiles. Cet appel demande aux parties au conflit de respecter le droit à l’assistance humanitaire des civils; de garantir la sûreté et la sécurité des travailleurs humanitaires se portant au secours des personnes dans le besoin; de respecter le statut de sanctuaire des hôpitaux et des écoles; de permettre le rapide rétablissement de l’approvisionnement en électricité pour permettre la conservation des vaccins, et de celui en eau pour prévenir les maladies; et de permettre un accès immédiat et sans obstacle aux opérations d’aide humanitaire pour qu’elles parviennent sans danger à Kisagani.

Les personnels des cinq agences de l’ONU sont en ce moment actifs à Kisangani et dans les provinces avoisinantes, où ils travaillent en coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge et plusieurs organisations de secours humanitaire non-gouvernementales.

Les Chefs d’agences à l’origine de la déclaration sont: Mme Catherine Bertini, Directeur exécutif du PAM; Mme Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés; Mme Gro Harlem Bruntland, Directeur générale de l’OMS; Mme Carolyn McAskie, Coordinatrice par intérim des secours d’urgence de l’ONU, et Mme Carol Bellamy, Directeur exécutif de l’UNICEF.

Pour des informations complémentaires, veuillez contacter les personnes dont les noms suivent: Phyllis Lee, Bureau de la Coordination des affaires humanitaires, téléphone (212) 963-4832; Alfred Ironside, UNICEF, téléphone (212) 326-7261; Francis Mwanza, PAM, Rome, téléphone (390) 6513-2623; Robyn Groves, HCR, téléphone (212) 963-6904; Gregory Hartl, OMS, Genève, téléphone (4122) 791-4458

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