CONFERENCE DU DESARMEMENT : LE PRESIDENT PROPOSE UN PROGRAMME DE TRAVAIL EN TROIS POINTS
Communiqué de Presse
CD/G/458
CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LE PRÉSIDENT PROPOSE UN PROGRAMME DE TRAVAIL EN TROIS POINTS
20000608Le texte qui sera soumis la semaine prochaine porterait sur les matières
fissiles, le désarmement nucléaire et la course aux armements dans l'espace
Genève, 8 juin 2000 -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, son Président qui a indiqué que, dans ses consultations avec plusieurs délégations membres de la Conférence, il a proposé un programme de travail portant sur l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires, le désarmement nucléaire et la course aux armements dans l'espace.
M. Jean Lint, ambassadeur de Belgique, qui a assumé cette semaine la présidence pour une période de quatre semaines conformément à la règle de rotation selon l'ordre alphabétique anglais des pays membres, a déclaré que trouver un compromis acceptable n'est pas une tâche facile, mais il a appelé à un esprit de flexibilité et de compromis et a espéré pouvoir soumettre un texte de programme de travail avant la prochaine séance plénière publique.
Le Mexique et le Pakistan, qui est coordonnateur du Groupe des 21 (pays non alignés membres de la Conférence du désarmement), ont regretté de ne pas avoir été consultés au sujet de la proposition du Président, le Pakistan estimant en particulier que les discussions devraient inclure la question des arrangements internationaux pour garantir les États non dotés d=ðarmes nucléaires contre l=ðemploi ou la menace de ces armes (les garanties négatives de sécurité). L'Allemagne a également fait une déclaration.
La prochaine séance publique de la Conférence du désarmement aura lieu jeudi prochain, 15 juin, à 10 heures.
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Déclarations
Le Président de la Conférence du désarmement, M. JEAN LINT (Belgique) a estimé que l'heure était à l'urgence et à la transparence. La communauté internationale ne pourra admettre que, pour la deuxième année consécutive, la Conférence ne parvienne pas à se mettre d'accord sur un programme qui ne l'engagerait en fait qu'à faire son travail sur les questions de désarmement.
La Belgique fait confiance aux structures existantes et reconnaît que la Conférence du désarmement est la seule enceinte où ces problèmes peuvent être sinon résolus du moins négociés. M. Lint a formulé l'espoir que tous les membres de la Conférence apporteront une contribution constructive lors de cette session où tous les efforts devront être mis en oeuvre pour atteindre des objectifs raisonnables que la Conférence s'est fixés, comme le début des négociations d'un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires et l'élaboration de mandats permettant de traiter de manière adéquate le désarmement nucléaire et la prévention d'une course aux armements dans l'espace.
M. Lint a déclaré qu'en dehors du rôle que la Belgique veut jouer au sein de la Conférence, elle oeuvre aussi pour l'universalisation et l'application intégrale de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques et se réjouit que dix nouveaux États y ont adhéré, appelant les autres États à suivre cet exemple. En ce qui concerne la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques, la Belgique exprime l'espoir que les travaux sur un instrument de vérification puissent aboutir avant la Conférence d'examen prévue en 2001. La Belgique tente également de lutter contre la prolifération d'armes légères et de petit calibre et appelle les États à collaborer dans un esprit constructif à la préparation de la Conférence, prévue pour 2001, sur la question. Il a enfin rappelé que la Belgique a été le premier pays au monde à avoir introduit une législation interdisant les mines anti- personnel et a espéré que la seconde Conférence des États parties au Traité d'Ottawa, qui se tiendra à Genève au mois de septembre, sera couronnée de succès.
Le Président, qui a réitéré sa volonté de transparence, a rendu compte des consultations qu'il a menées cette semaine avec plusieurs délégations membres de la Conférence, en particulier les coordonnateurs des Groupes régionaux auxquels il a proposé un texte de programme de travail. Il a indiqué que ce programme de travail porterait sur l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires, rappelant qu'un texte sur la question a déjà été accepté par tous sans que soient établis des liens avec d'autres questions; le désarmement nucléaire, qui est la priorité de la majorité des membres de la Conférence; et la course aux armements dans l'espace, qui est un souci majeur pour de nombreuses délégations.
Le Président a reconnu que trouver un compromis acceptable pour tous n'est pas une tâche facile mais a appelé à un esprit de flexibilité et de compromis. Il a indiqué qu'il attendait les réponses des délégations et a espéré pouvoir présenter mardi ou mercredi un texte qui pourra être soumis aux groupes régionaux. Il a exprimé l'espoir qu'il n'y aurait pas de tentatives de ralentir les travaux avec des arguments de procédure ou au motif que les délégations devaient consulter leurs gouvernements.
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M. ANTONIO DE ICAZA (Mexique) a souligné que sa délégation ne compte pas parmi celles qui ont été consultées par le Président. Lorsqu'elle aura pris note de la proposition du Président, elle devra consulter son gouvernement avant de prendre position.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) s'est félicité de la volonté de transparence telle qu'exprimée par le Président tout en soulignant que, en tant que coordonnateur du Groupe des 21 (pays non alignés membres de la Conférence du désarmement), il n'a pas été consulté. Il a fait part de son entière disposition à adopter une attitude positive afin de faire avancer les travaux de la Conférence mais a souligné que la transparence doit s'accompagner d'un traitement équitable à l'égard de tous les membres de la Conférence. Si le Président a parlé de trois questions, il a, selon M. Akram, perdu de vue une question souvent discutée par le passé, à savoir, la création d'un groupe spécial sur les garanties négatives de sécurité. Il a demandé si cette question ferait également partie des négociations et s'est étonné qu'elle ne soit pas incluse dans la proposition. Il a ajouté que si la question des garanties négatives de sécurité ne fait pas partie des discussions, sa délégation reco nsidérera revoir sa position sur les autres questions.
Le Président a assuré qu'il y aurait l'égalité dans l'information et a assuré qu'il distribuerait un texte qui a des chances de pouvoir passer. S'il y a un consensus sur les garanties négatives de sécurité, ce n'est pas au Président de ne pas les inclure dans le programme de travail. Il a estimé qu'un programme de travail en trois points représentait déjà un programme ambitieux. Il a dit ne pas avoir de raisons pour exclure les garanties négatives de sécuri