AG/1021

L'AVANCEMENT DES FEMMES N'IMPLIQUE PAS LA MARGINALISATION DES HOMMES, OBSERVENT DES DELEGATIONS A LA SESSION EXTRAORDINAIRE

8 juin 2000


Communiqué de Presse
AG/1021


L'AVANCEMENT DES FEMMES N'IMPLIQUE PAS LA MARGINALISATION DES HOMMES, OBSERVENT DES DELEGATIONS A LA SESSION EXTRAORDINAIRE

20000608

Les participants à la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée “Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle” ont souligné qu’il existe aujourd’hui de nouveaux engagements à prendre au-delà des objectifs du Programme d’action de Beijing, comme l’élaboration d’un nouvel instrument de lutte contre la traite des êtres humains, y compris des femmes et des enfants. Les représentants ont également mis l’accent, une fois encore, sur le fait que l’avancement des femmes n’implique pas la marginalisation des hommes. Au contraire, a regretté la représentante du Danemark, les hommes ont trop longtemps été tenus à l’écart du processus d’intégration des femmes. Elle a préconisé l’établissement d’un nouveau “contrat social” entre les femmes et les hommes, qui mettrait en lumière la contribution des femmes à l’économie tout comme celle des hommes à la vie familiale. De même, la Ministre des affaires sociales et de la promotion de la femme du Togo a souligné que la promotion des femmes requiert nécessairement la collaboration des hommes.

Pour sa part, le Ministre du développement et des questions d’égalité entre les sexes de la Dominique a estimé que si les hommes s’impliquaient davantage dans la formulation et la programmation des politiques pour l'égalité entre les sexes, ils prendraient davantage conscience des handicaps que confrontent les femmes. Les intervenants se sont dit convaincus que l’égalité entre les sexes et la promotion de la femme ne sont pas seulement des “choses à faire” mais participent de l’intérêt socioéconomique général. En effet, ont-ils estimé, le développement durable ne saurait être réalisé sans l’engagement complet et l’émancipation totale de la femme. Identifiant la pauvreté comme le plus lourd fardeau pour les femmes, et celui dont découlent d’autres obstacles à leur avancement tels que le manque d’instruction, le manque de participation à la vie politique, la violence ou la traite, la Ministre de la parité des sexes du Danemark a estimé que les femmes continueront d’en être victimes tant qu’elles seront tenues à l’écart du crédit, de la propriété foncière, de l’éducation et des processus de prise de décision

Les Ministres et représentants des pays suivants sont également intervenus : Ethiopie, Botswana, Pologne, Nicaragua, Azerbaïdjan, Paraguay, République tchèque, Bulgarie, Argentine, Arabie Saoudite, République démocratique populaire de Corée, Monaco, Géorgie et Guinée équatoriale.

La session extraordinaire a adopté sans vote le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs.

La prochaine réunion de la session extraordinaire aura lieu demain, vendredi 9 juin à 10 heures.

Mme AHIRA ASSIH-AISSAH, Ministre des affaires sociales et de la promotion de la femme, a indiqué que conformément aux engagements souscrits à Beijing tout comme à travers les instruments internationaux pertinents, le Gouvernement togolais déploie des efforts incessants pour assurer aux filles et aux femmes un développement harmonieux et intégral. Les engagements pris se sont traduits non seulement par la mise sur pied d’un Comité national de suivi du Plan d’action de Beijing mais aussi par l’élaboration d’un plan d’action national sur cinq ans qui a retenu sept orientations prioritaires dont l’éducation, la santé, les droits des femmes et l’emploi. La représentante a souligné que la promotion des femmes requiert nécessairement la collaboration des hommes, le partenariat entre Etat et société civile de même que la coopération des partenaires bilatéraux et multilatéraux de développement, notamment les agences du système des Nations Unies. Dans cette optique, le Togo a donc privilégié l’interdisciplinarité et l’interaction au sein du Comité national.

Considérant que l’analphabétisme des femmes constitue l’un des principaux obstacles à l’égalité, au développement et à la paix, le Gouvernement togolais a fait de l’éducation des filles, de l’alphabétisation fonctionnelle et de la formation professionnelle des femmes le fer de lance de son plan d’action. La représentante a signalé que le recours à la discrimination positive s’est avéré nécessaire pour encourager la scolarisation des filles, notamment dans les zones rurales. Cette mesure a de surcroît permis de lutter contre les mariages précoces, a-t-elle ajouté. Ainsi, le Gouvernement togolais a allégé les frais de scolarité dans les premiers degrés d’enseignement et offert des bourses d’études à celles qui accèdent à l’université. En outre, les approches novatrices pour sensibiliser les différentes catégories sociales sur l’urgence de mettre fin aux pratiques néfastes à la santé des femmes ont été appuyées. La représentante a insisté sur la promulgation, par le Gouvernement, d’une loi portant interdiction des mutilations féminines dont sont victimes près de 12% des filles et des femmes togolaises.

La question de l’accès des femmes aux moyens de production tels le crédit, la terre, la technologie appropriés et les intrants agricoles trouve progressivement des réponses dans la mise à la disposition des femmes de microcrédits. Eu égard au dynamisme des femmes, à leur sens aigu des affaires et à leur promptitude à rembourser les prêts consentis, la perspective de développer l’entreprenariat féminin par la création de petites et moyennes entreprises et, à terme, d’une banque polarise l’attention des pouvoirs publics. Au plan politique, les femmes sont conscientes que leur participation effective à la gestion de la chose publique est désormais indispensable, a estimé Mme Assih-Aïssah.

Mme TADELECH MICHAEL, Ministre des affaires féminines de l’Ethiopie, a souligné que, bien que l’action des organisations gouvernementales soit vitale dans la mise en oeuvre des politiques concernant les femmes, les organisations non gouvernementales et les organisations féminines jouent aussi un rôle important dans ce processus. Pour en finir avec le fardeau du passé et améliorer la situation socioéconomique du peuple éthiopien, le Gouvernement s’est attaqué en priorité à la réduction de la pauvreté. Les foyers dont le chef est une femme ont bénéficié de mesures de crédit préférentielles. Les ONG ont-elles aussi pris des mesures de lutte contre la pauvreté en élaborant des programmes visant à améliorer la qualité de la vie des populations rurales, en créant des activités génératrices de revenus et en mettant en avant la contribution des femmes. La politique

d’éducation et de formation et le programme de développement du secteur éducatif ont pour objectif premier de garantir l’égalité des chances et des filles et des garçons. L’augmentation des taux d’inscription des fillettes à l’école primaire, qui sont passés de 20,4% en 1994/95 à 35,3% en 1998/99, a été très encourageante mais un écart subsiste et doit être comblé.

Pour ce qui est de la situation sanitaire, la représentante a regretté que les femmes des zones rurales souffrent des problèmes liés aux incidences en gynécologie et en obstétrique des pratiques traditionnelles nocives et à leur vulnérabilité face au virus du VIH/sida qui a déjà contaminé 2,5 à 3 millions de personnes. Le Gouvernement, les ONG et les organisations religieuses, les mouvements de femmes et la société dans son ensemble luttent activement contre la pandémie.

Au niveau législatif, le Gouvernement a entrepris une révision de la Loi sur la famille afin de mettre fin aux dispositions légales discriminatoires dans le contexte du mariage. En outre, il prévoit de créer une commission des droits de l’homme ainsi qu’une institution d’ombudsman.

La représentante a déclaré que la participation des femmes éthiopiennes à la vie politique de leur pays est encore largement insuffisante. Ainsi, on compte seulement 13 femmes sur les 546 membres de la Chambre des représentants et sept sur les 126 membres du Parlement. En réaction à ce problème, le Gouvernement a lancé des programmes de sensibilisation sur les droits constitutionnels des femmes.

En conclusion, la Ministre a déclaré que l’Ethiopie croit fermement que la paix est une condition préalable pour réaliser le développement et l’égalité des personnes. Elle a déploré l’agression dont l’Ethiopie a été victime il y a deux ans. Pendant plus de deux ans, l’Ethiopie a vécu dans l’humiliation en laissant presqu’un demi-million de ses citoyens, dont les trois quarts sont des femmes et des enfants, vivre dans des conditions déplorables, et ce, parce qu’elle voulait donner à la paix une chance de durer. Elle s’est félicitée de ce que l’Ethiopie ait réussi à obliger son agresseur à retourner là où il doit être.

M. THEBE DAVID MOGAMI, Ministre du travail de l'intérieur du Botswana, a indiqué que les activités préparatoires à la session extraordinaire, que le pays et les ONG féminines ont entreprises, ont conduit à une nouvelle collaboration entre le Gouvernement et la société civile laquelle a permis de se concentrer sur six des douze domaines prioritaires du Programme d’action de Beijing. Il s’agit de la pauvreté, de la participation au processus de prise de décisions, de l’éducation et de la formation, de la santé, de la violence et des droits de l’homme, et de la fillette. Pour ce qui est de la santé, le Ministre a souhaité que l’on ne perde pas de vue que la santé et le bien-être découlent du contexte économique, social, politique et culturel dans lequel les personnes évoluent. Dans le cas du Botswana, les femmes souffrent d’une participation insuffisante à ces domaines et se trouvent, en conséquence, confrontées à des obstacles supplémentaires. A titre d’exemple, le Ministre a cité l’inégalité d’accès à l’éducation qui limite la capacité de la femme à faire des choix informés en matière de santé sexuelle et de reproduction.

Le Ministre a reconnu que, dans son pays, la violence est l'un des problèmes sociaux les plus épineux. Le Gouvernement, a-t-il indiqué, a récemment entrepris une étude sur les implications socioéconomiques de la violence contre les femmes. En se fondant sur les recommandations de cette étude, une approche multisectorielle a pu être élaborée qui doit servir à l’élaboration d’un plan national. Au Botswana, a conclu le Ministre, la perception générale de la promotion de la femme a considérablement changé au cours des cinq dernières années. C’est le résultat des efforts de sensibilisation aux questions d’égalité entre les sexes, qu’ont déployés les organes internationaux, les forums régionaux, les gouvernements, le secteur privé et la société civile, en particulier, les ONG de femmes. Le Botswana est convaincu que la réalisation de l’égalité entre les sexes exige la pleine implication dans un processus participatoire, des hommes et des femmes et des garçons et des filles. Un tel processus devrait assurer la durabilité du processus ultime de transformation sociale.

M. JERZY KROPIWNICKI, Ministre, Chef du Centre du Gouvernement pour les études stratégiques de la Pologne, a indiqué que la politique nationale pour la famille vise à renforcer les fondations de la famille, à fournir des soins de santé à toutes les périodes de la vie ainsi qu'à assurer l'accès des jeunes à l'éducation dans le respect des droits naturels et sociaux de l'homme. Il a notamment cité la mise en place de centres d'aide aux familles au niveau local avec pour objectif de prévenir la violence à l'égard des femmes. Il a également indiqué que le Programme national sur la santé a pour objectif de promouvoir la santé dans son ensemble en mettant l'accent sur les maladies qui mettent en danger la vie, notamment le cancer, les maladies cardio-vasculaires et le sida. En matière d'éducation, le système polonais assure l'accès égal aux écoles à tous les citoyens, et la parité est observée rigoureusement à tous les niveaux d'enseignement. La Constitution polonaise assure la protection de la vie de la conception à la mort naturelle et les lois assurent les soins légaux, médicaux et sociaux à la femme enceinte. Le Code civil, comme le Code du travail, garantissent la parité entre les sexes. Afin de promouvoir l'égalité des opportunités et des gains des femmes sur le marché du travail, des efforts sont entrepris pour combattre les préjugés à l'égard des femmes et réduire le taux de chômage féminin. Le représentant a ajouté que la Pologne a ratifié tous les instruments juridiques pertinents en matière de droits de l'homme et de libertés fondamentales, dont ceux concernant les droits des femmes.

Mme MARIA FERNANDA FLORES DE ALEMAN, Coordonnatrice du cabinet social et Première Dame du Nicaragua, a indiqué que depuis la quatrième Conférence internationale sur les femmes, son pays comme d’autres a fait des efforts pour promouvoir la condition de la femme. Rappelant que l’égalité entre les sexes est la conséquence logique de la reconnaissance des droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine, elle a insisté que cette reconnaissance doit déboucher sur l’égalité des possibilités pour tous sans laquelle ne saurait exister l’état de droit et la véritable démocratie. Chaque femme doit avoir la liberté de choisir et de se développer individuellement afin de réaliser son plein potentiel et contribuer ainsi au développement économique et politique général. Compte tenu des limites de ses ressources, le Nicaragua a retenu six des douze domaines d’action critiques : la pauvreté, l’éducation, la santé, la violence, les mécanismes institutionnels et les petites filles.

La représentante a expliqué que son pays travaille activement contre la féminisation de la pauvreté, reconnaissant aux femmes le droit de disposer de titres de propriété foncière et d’obtenir, à travail égal, salaire égal. De plus, les femmes, en particulier les femmes en milieu rural, ont pu obtenir des crédits et bénéficié de formations. Dans le domaine de l’éducation, indispensable à un développement durable, le Nicaragua a recherché la pleine participation des femmes qui ont eu la priorité dans le processus d’élimination de l’analphabétisme. En outre, la femme reçoit une attention toute particulière dans le domaine de la santé, a précisé la représentante, notamment à travers la planification des besoins différenciés des hommes et des femmes tout au long de leur vie. Les femmes et les filles victimes de la violence domestique sont également prises grandement en considération. Le Code de l’enfance et de l’adolescence a été adopté en 1998, au Nicaragua, pour protéger l’enfance et en particulier les petites filles. Soulignant la contribution des femmes au bien être familiale, le sens social de la maternité et le rôle des parents dans la formation des enfants, Mme Flores de Aleman a réaffirmé l’engagement de son pays vis à vis de la protection de la famille et le renforcement des liens familiaux.

Mme JYTTE ANDERSEN, Ministre de la parité entre les sexes du Danemark, a souligné que le Programme d’action de Beijing est un document fort et orienté vers l’avenir mais que la communauté internationale doit maintenant aller de l’avant, sans perdre de temps. Ce sera la seule manière de donner espoir aux femmes qui souffrent d’un manque de respect de leurs droits de l’homme, de la violence dans et hors de leurs foyers, qui ne disposent pas de leurs vies ni de leurs corps, qui n’ont aucun pouvoir de décision, aucun accès à l’éducation et qui ne sont pas en mesure d’harmoniser leur vie familiale avec leur vie professionnelle. La Ministre a estimé que la parité entre les sexes n’est pas encore une réalité et que les progrès dans ce domaine sont trop longs. Nous devons insister sur les mesures à prendre, a-t-elle déclaré. Elle a également regretté que la volonté politique ne soit pas suffisamment forte. Elle a estimé que les femmes continueront d’être victimes de la pauvreté tant qu’elles seront tenues à l’écart du crédit, de la propriété foncière, de l’éducation et des processus de prise de décision. Prendre des mesures d’intégration des femmes ne consiste pas à intégrer les femmes dans les structures existantes mais à changer ces structures, avec la participation des hommes et des femmes, sur un pied d’égalité.

La représentante a regretté que les hommes aient trop longtemps été tenus à l’écart du processus d’intégration des femmes. Elle a suggéré un partenariat ou un nouveau “contrat social” entre les femmes et les hommes. Un tel accord mettrait en lumière la contribution des femmes à l’économie tout comme celle des hommes à la vie familiale, a-t-elle affirmé. Les responsabilités professionnelles et familiales doivent aller de pair.

La Ministre s’est ensuite attaquée au problème de la traite, qu’elle a décrit comme l’une des plus graves violations des droits humains de la femme. La traite est toujours liée à la pauvreté car les femmes faisant l’objet de la traite cherchent souvent à y échapper et à aider leur famille. La représentante a souligné qu’un développement à long terme est une condition indispensable pour lutter contre la traite. Cependant, on peut aussi déployer une coopération internationale pour identifier ceux qui se cachent derrière ces crimes. Mme Andersen a appelé la communauté internationale à châtier les responsables de la traite et à en protéger les victimes. Elle a également lancé un appel pour que les négociations qui se tiennent à Vienne sur le projet de Protocole des Nations Unies contre le trafic de femmes soient un succès.

Mme ZAHRA T. GULIYEVA, Présidente de la Commission nationale pour les questions féminines de l’Azerbaïdjan, a regretté que la région du Caucase soit perçue aujourd’hui par la communauté internationale comme un foyer de conflits et de tensions. Le pays, qui fait face aux conséquences du conflit armé dans et autour de la région du Haut Karabakh, a choisi de donner la priorité à la paix avant l’égalité et le développement. Grâce aux efforts du PNUD et de l’UNIFEM, une Conférence régionale sur les femmes et les conflits armés a pu être organisée à Baku, conférence à laquelle, pour la première fois depuis le début du conflit avec l’Arménie, des Arméniennes ont pu participer. Toutes les participantes ont unanimement approuvé la Déclaration de Baku qui témoigne de la conviction des femmes qu’elles doivent faire des compromis au nom de l’avenir commun et de la réalisation d’une paix juste et durable dans la région. Ces activités de consolidation de la paix ont été suivies, a dit Mme Guliyeva, de réunions d’ONG de femmes qui se sont tenues, dans le cadre du programme de l’Americain Academy for Education Development et de l’initiative “Women Waging Peace”, de l’Université d’Harvard, qui est un réseau mondial de femmes travaillant au rétablissement de la paix. Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan vit dans un état de “ni guerre ni paix” mais les femmes sont convaincues que le développement du pays et de la région dans son ensemble passe par la mise en oeuvre des divers programmes de coopération régionale.

Les femmes, a souligné Mme Guliyeva, continuent pourtant à être les principales victimes des difficultés économiques liées au processus de transition. La situation est en outre aggravée par la présence, dans le pays, de près d’1 million de réfugiés et de personnes déplacées dont la majorité sont des femmes et des enfants. La recherche de solutions à ces problèmes pourrait conduire à la mise en oeuvre de programmes de microcrédit, à la création de banques destinées aux femmes, et à la mise au point de plans spéciaux pour l’émancipation économique des femmes sous l’égide des institutions internationales pertinentes.

Mme GLADYS GUTIERREZ, Secrétaire d'Etat pour les affaires féminines de la République dominicaine, a dressé le bilan des activités menées par son Gouvernement. En 1999, des progrès remarquables ont été réalisés avec la création d'un Secrétariat d'Etat pour les affaires féminines et l'élaboration d'un Programme d'action national pour l'égalité des sexes qui comprend la création d'indicateurs. Dans nos efforts pour atteindre les objectifs fixés, nous sommes parvenus à faire baisser la mortalité maternelle et nous avons amélioré les services de santé pour les mères et les enfants. Nous avons également développé une prise de conscience face à la violence domestique. Dans le secteur économique, la femme dominicaine a enregistré des progrès remarquables en ce qu'elle s'est intégrée aux domaines productifs du secteur financier, du secteur alimentaire, de l'élevage des animaux de ferme, des petites entreprises et en travaillant en zone franche. Lors des dernières élections présidentielles, une femme a été élue à la vice-présidence.

Nous devons néanmoins relever de nombreux défis, a ajouté Mme Gutiérrez et traduire dans la réalité les avancées législatives. Notre objectif actuel est de maximiser la coordination et de veiller à l'application de la loi, notamment pour ce qui est des femmes et du travail. La Secrétaire d'Etat a reconnu que les femmes recevaient des salaires inférieurs à ceux des hommes. Cette tendance se poursuit au sein des partis politiques. Pourtant, les femmes ont un niveau d'éducation supérieur à celui des hommes. Au niveau international, Mme Gutiérrez a plaidé en faveur de la ratification universelle de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et du Protocole facultatif s'y rapportant et de la levée des réserves émises par certains Etats lors de leur adhésion. Nous soutenons également la ratification du Statut de la Cour pénale internationale. Il est important de maintenir un lien entre le Programme d'action de Beijing et les autres agendas issus des autres conférences internationales comme celles du Caire, celle de Vienne et de Copenhague qui ont fait progresser la cause des femmes.

Mme JANET BOSTWICK, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a indiqué que son pays avait fait des progrès pour la promotion de la femme grâce à des actions menées par les gouvernements, les agences du système des Nations Unies et la société civile. Elle a souligné que dans le rapport de 1999 des Nations Unies sur le développement humain où figure une enquête comparative sur la place des hommes et des femmes dans les sphères économiques et sociales, les Bahamas sont classées 13ème sur 174 pays et le premier pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, devançant ainsi de nombreux pays, en particulier des pays développés. Parmi les mesures adoptées par le Gouvernement des Bahamas, on note, par exemple, un accroissement des polycliniques dispensant des soins pré et post-nataux gratuits, le financement des traitements AZT pour les femmes enceintes atteintes du sida, la création de garderies à l’Institut technique et de vocation des Bahamas qui offre aux femmes des cours dans plus de vingt disciplines, la distribution de repas gratuits dans toutes les écoles publiques, la construction de foyers dans des endroits gardés secrets pour les femmes battues et leurs enfants; ainsi que la création d'un tribunal pour les cas de violence domestique. En outre, des démarches sont entreprises pour abolir les pratiques discriminatoires dans l’attribution de la citoyenneté aux époux des femmes des Bahamas. La représentante a indiqué que son Gouvernement introduirait prochainement une législation sur la succession qui permettra aux femmes d’hériter de la même façon que les hommes. Elle a indiqué que le parlement de son pays avait introduit récemment une loi sur l’emploi qui garantit un salaire égal pour un travail égal et augmente le congé de maternité de huit à douze mois.

Mme Bostwick a déploré qu’en raison des mesures imposées à certains pays, les femmes continuent d’être privées de leurs droits fondamentaux. Le viol systématique, la torture et l’abus servent toujours d’armes de prédilection dans les conflits tout comme la traite des femmes et d’enfants continue de s'accroître à un rythme alarmant. Quel message envoyons-nous à ces victimes lorsque les négociations en cours à cette session nous ramènent en arrière et que les défis actuels ne cessent de grandir, s’est-elle interrogée, soulignant qu’il faut aujourd'hui prendre de nouveaux engagements allant au-delà de ceux du Programme d’action de Beijing. L'avancement des femmes n'implique pas la marginalisation des hommes. Au contraire, il n'y aura de progrès réels que si l'on s'appuie sur un partenariat honnête entre les hommes et les femmes.

Mme Bostwick a estimé que cette session devait envoyer un message clair : l’égalité des femmes fera deux gagnants, l'homme et la femme, tout comme les sociétés et les pays.

Mme CRISTINA MUNOZ, Ministre des affaires féminines du Paraguay, a réaffirmé l’engagement de son gouvernement en faveur de la démocratie, de l’égalité entre les sexes et de la réforme de l’État. Elle a déclaré que la mondialisation a créé des possibilités nouvelles pour beaucoup mais qu’elle a aussi des incidences négatives considérables sur les femmes. Elle a indiqué la création d’une Commission tripartite intégrée au Secrétariat à la femme de la Présidence de la République, au sein de laquelle l’État et la société civile coopèrent pour appliquer les objectifs du Programme d’action de Beijing. Elle a rappelé que le Paraguay a signé le Protocole facultatif relatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en décembre 1999, et que le Congrès du Paraguay est en train d’examiner sa ratification.

Le Gouvernement du Paraguay a mis en place un Conseil des politiques sociales et de lutte contre la pauvreté qui participe activement au Conseil des Ministres. Dans le domaine de la santé, il a rétabli le Conseil national de la santé reproductive, sous la coordination du Ministère de la santé publique et du bien-être social, qui dirige et oriente les politiques en la matière. La Commission nationale de surveillance épidémiologique mène en outre des opérations de prévention auprès des femmes des secteurs périphériques et des zones rurales. Grâce à ces mesures, le taux de mortalité infantile et maternel a décru.

Quant au phénomène de violence contre les femmes, il a fait l’objet de nombreuses mesures de prévention dans le cadre du Plan national de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Un programme pour l’égalité des chances entre les sexes a été chargé d’éliminer les stéréotypes sexuels dans les programmes éducatifs.

M. MATTHEW WALTER, Ministre du développement et des questions d’égalité entre les sexes de la Dominique, a souhaité que la session extraordinaire soit aussi l’occasion de discuter des stratégies nécessaires à l’élimination des obstacles nés de la mondialisation, de la libéralisation du commerce, du lourd fardeau de la dette et du déclin continu de l’Aide publique au développement (APD). Après avoir évoqué les efforts déployés par son pays pour assurer l’égalité entre les sexes dans les domaines de l’éducation et de l’accès aux ressources économiques, le Ministre a souligné que l’impact négatif de la mondialisation et de la libéralisation du commerce, qui provoque une augmentation de la pauvreté dans la société, surtout parmi les femmes, a fini par compromettre sérieusement les efforts visant à combler le fossé entre les hommes et les femmes, dans le domaine économique. Le Ministre a illustré ses propos en indiquant que, dans son pays, le bien-être économique des femmes est gravement menacé par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la banane. Ces règles, a- t-il expliqué, ont provoqué une perte de revenus chez les exploitants et les populations rurales qui représentent, en fait, les segments de la société moins à même de supporter une telle situation. L’ampleur du problème devient plus évidente encore lorsque l’on réalise que les exploitations détenues par des femmes représentent 21% de la production de base de la banane et les épouses d’exploitants sont, de la manière, affectées par ce problème. Le Ministre a appelé la communauté internationale à garder à l’esprit l’impact négatif sur la vie des gens et les perspectives économiques des décisions prises par les organisations internationales.

Évoquant les efforts déployés en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes, en matière de santé, et de participation à la vie politique, le Ministre s’est dit convaincu de la nécessité pour les hommes de s’impliquer davantage à tous les niveaux de formulation et de programmation des politiques en faveur de l’égalité entre les sexes. Il s’est dit convaincu que leur implication les aidera à acquérir un sens plus aigu des handicaps avec lesquels les femmes sont forcées de fonctionner. Elle les aidera à mieux s’armer pour défendre la cause des femmes. Le développement durable ne saurait être réalisé sans l’engagement complet et l’émancipation totale de la femme. L’égalité entre les sexes et la promotion de la femme ne sont pas seulement des “choses à faire”, elle participe de l’intérêt socioéconomique des pays.

Mme BELA HEJNA, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque, a rappelé que son pays sort d’une période de changements sociaux et économiques profonds liés à la transformation d’un régime communiste en une société civile libre fondée sur les principes démocratiques. L’heure est venue d'évaluer l'impact que ces changements ont sur l’amélioration de la qualité de la vie. Dans cet exercice, nous devons faire attention aux effets de ces changements sur la libre formation de relations structurelles et d’institutions d’une société civile traditionnelle, sur la protection des droits de l’individu et sur la mise en oeuvre des libertés civiles. Parallèlement, des sujets comme le respect du principe de la justice civile, la non-discrimination, la création de nouvelles opportunités et le renforcement de la protection des citoyens sont devenus d’actualité. Face à ces nouvelles tendances, le Gouvernement a adopté des politiques visant à renforcer les conditions préalables à la promotion des droits civils. Il s’est attaché en particulier à finaliser les mécanismes institutionnels internes de promotion des droits de l’homme et à renforcer le principe de justice civile en améliorant la qualité du système juridique. Ces deux processus ont un impact direct sur l’égalité entre les hommes et les femmes, et l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

Outre les institutions gouvernementales pertinentes, des partenaires, comme les ONG et le monde du travail, sont représentés au Conseil du Gouvernement sur les droits de l’homme qui, avec l’Administrateur du Gouvernement pour les droits de l’homme, surveille la situation des droits de l’homme et le respect des engagements pris par la République tchèque au niveau international, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Ces organes ont été renforcés récemment par la création du Bureau du protecteur public des droits de l’homme, l’ombudsman dont la tâche est de surveiller le respect des droits humains des individus par les autorités publiques. L’ombudsman aide à redresser les vices de procédures administratives et agit généralement sur la base de plaintes de citoyens.

Un autre effort du Gouvernement porte sur l’amélioration du système juridique. L’un des facteurs stimulants en ce qui concerne la parité entre les sexes est la préparation de la République tchèque à l’adhésion à l’Union européenne. Le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes a été introduit avec succès dans le milieu du travail. En ce qui concerne la sensibilisation du public et l’élimination des idées stéréotypées sur le rôle des femmes et des hommes dans la société, la tâche est très difficile. Dans les pays post-communistes, en effet, on constate encore l’impact négatif de l’émancipation forcée des femmes qui à près de 100% travaillaient dans les années 1950. Pendant longtemps, cette situation a été compensée par une protection artificielle des femmes, une aide et des bénéfices artificiels dans le domaine des soins aux enfants. La restriction brusque de cette protection peut devenir une question sociale sensible, en dehors des coûts afférents à cette situation qui a pour conséquence que les employeurs préfèrent recruter des hommes. Ce blocage apparent pourrait être dépassé en mettant en oeuvre une politique d’égalité des chances pour les hommes et les femmes. La Vice-Ministre a encore souligné l’importance de la coopération internationale dans la formulation et la promotion de politiques en faveur des femmes.

Mme MARIA SERKEDJIEVA, Ministre adjointe de la justice de Bulgarie, a indiqué que son gouvernement envisage l’égalité entre les hommes et les femmes comme une condition sine qua non de la démocratie. La Bulgarie a adopté les instruments légaux internationaux relatifs aux droits des femmes, des réformes législatives, des politiques sexospécifiques tout comme elle a élaboré des programmes spéciaux pour les groupes vulnérables de la population. La Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes constitue un instrument de base tant pour éliminer ces discriminations que pour

promouvoir et protéger les droits des femmes. A cet égard, la représentante a fait savoir que son pays venait de signer le Protocole additionnel à la Convention. De même, la Bulgarie a adopté un Plan d’action national en faveur de l’égalité entre hommes et femmes qui s’applique à toutes les sphères de la vie publique.

Afin de mettre en place le Programme d’action de Beijing, le Gouvernement bulgare a pris la décision d’associer davantage les femmes au processus de décision et les a intégrées à l’administration publique au plus haut niveau. La représentante a précisé que les femmes représentaient 60% du personnel des ministères et environ 30% des postes de responsabilité de l’administration d’État. Dans le même ordre d’idées, on a exploré les moyens de faire participer davantage d’hommes, de modifier la structure du pouvoir et d’interdire les stéréotypes sur le rôle de chaque sexe, a-t-elle ajouté. La Bulgarie a toujours porté une attention soutenue aux groupes vulnérables, en particulier ceux en proie à de multiples discriminations. En adoptant le Programme d’action pour l’intégration égalitaire des populations gitanes, le Gouvernement viserait la participation égale des femmes gitanes aux activités sociales et économiques. La représentante a toutefois relevé que les solutions législatives et les mesures pratiques sont insuffisantes pour régler la question de la promotion de la femme et de l’égalité des sexes. C’est une question mondiale qui nécessite des mesures concertées au niveau régional et international, a-t-elle affirmé. La Bulgarie participe activement à la coopération internationale et régionale destinée à éliminer le trafic des femmes et la prostitution forcée, qui sont des formes de violence contre les femmes et font partie intégrante du crime international organisé. A cet égard, Mme Serkedjieva a indiqué qu’un programme de formation pour les policiers est actuellement mis en place en Bulgarie.

M. ENRIQUE CANDIOTI, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Argentine, a déclaré que la session extraordinaire a pour objet de renforcer et d’approfondir la promotion des droits de la femme, justement du fait qu’ils ne sont pas encore pleinement respectés. Il a indiqué que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes a été intégrée au plus haut niveau de la hiérarchie des instruments juridiques argentins. En outre, l’Argentine a signé au mois de février le Protocole facultatif à la Convention. Il a évoqué le processus d’élaboration du projet de Protocole sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, qui se déroule actuellement à Vienne, pour compléter la Convention de lutte contre le crime transnational organisé. Reconnaissant que la promotion des droits des femmes exige que l’on accorde un caractère prioritaire à l’éducation, la Loi fédérale sur l’éducation stipule que l’Etat est le premier responsable en la matière, et particulièrement pour ce qui est de l’égalité de l’accès à l’éducation et de l’éradication de tous les stéréotypes discriminatoires contenus dans les outils éducatifs.

Le représentant a estimé que la dignité de la personne humaine se renforce en luttant contre la pauvreté, phénomène qui touche d’abord les femmes. Il convient donc de leur assurer un accès au crédit mais aussi de s’assurer que l’homme partage la même responsabilité pour ce qui est de l’entretien de la famille. Le partage des responsabilités passe aussi par une participation active de la femme au fonctionnement de la société. C’est pourquoi le Gouvernement a pris des mesures d’action positive comme la Loi des quotas qui oblige les partis politiques à inclure au moins 30% de candidates à leurs listes électorales. Le Gouvernement a pris des mesures afin de protéger les droits des femmes et des adolescentes en matière de sexualité et de reproduction. M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a affirmé que des droits égaux sont garantis aux hommes comme aux femmes dans son pays. Il a observé que le Coran reconnaît des droits et des obligations aux femmes qui, est- il reconnu dans le texte sacré, sont les égales des hommes. Le Coran préserve ainsi la dignité des femmes et les enjoint de participer à la diffusion des vertus, de protéger la société et de créer des familles heureuses. Une famille fondée sur des relations égales entre hommes et femmes est le seul fondement de la société, a insisté le représentant en ajoutant qu’hommes et femmes sont partenaires dans tous les domaines de la vie. Il a souligné que l’Arabie saoudite accorde une grande importance à la famille en raison de son rôle dans l’édification de la famille. Les plans de développement mis en oeuvre par le pays prévoient la promotion de la femme sur le plan éducatif et social pour lui permettre de participer à tous les domaines de la vie. Le pourcentage des filles éduquées est de 95% et est identique à celui des garçons. Les dépenses publiques en matière d’éducation représentent 1/4 du budget de l’Etat soit 9% du PIB; ce qui est le pourcentage le plus élevé au monde. Les femmes ont donc accès à l’emploi, conformément à leur compétence et dans la préservation de leur dignité. Donnant le détail des efforts faits par son pays dans le sens de la promotion de la femme, le représentant a plaidé pour que dans les relations d’interdépendance qui caractérisent le monde actuel, l’on tienne compte des caractéristiques religieuses et culturelles des différentes nations, pour ne pas, a-t-il dit, que l’homme se retourne contre l’homme.

M. LI HYONG CHOL, République populaire démocratique de Corée, a indiqué que les questions relatives aux femmes sont une priorité pour son pays dans le cadre des efforts qu’il déploie pour le progrès social et qu'à cet effet, des dispositions législatives avaient été adoptées et des politiques avaient été mises en place. Il a notamment fait mention de la Loi sur la parité entre les sexes, adoptée en 1947 et renforcée par des mesures et politiques sociales, ainsi que de la constitution socialiste et de la Loi sur la famille. Il a ajouté que les femmes jouent dans son pays un rôle important dans la politique, l'armée et l'économie.

Le représentant a exprimé ses préoccupations vis-à-vis des effets négatifs, en particulier sur les femmes, de la mondialisation, des conflits armés, et des pressions politiques et économiques. Il a porté l'attention sur les crimes perpétrés à l'égard des femmes coréennes par le Japon. Il a déclaré que plus de 200000 femmes ont ainsi été utilisées comme esclaves sexuelles par l'armée japonaise et a appelé la communauté internationale à condamner ce crime qu'il a qualifié de crime contre l'humanité. Il a d'ailleurs indiqué que le règlement de cette question, qui implique un processus de compensations et la présentation d'excuses, s'avère être une condition préalable au règlement international complet des questions relatives aux femmes. Il a enfin ajouté qu'il devrait être mis fin aux violences perpétrées par les soldats américains à l'encontre des femmes de la Corée du sud. Tout acte de violence contre les femmes doit être tenu responsable de ses actes, sans exception. Le représentant a invité la présente session à examiner la question des compensations morales et matérielles aux victimes de violence sexuelle perpétrée dans le passé.

M. JACQUES LOUIS BOISSON (Monaco) a noté que s'il y a eu des progrès notables dans l’application des objectifs fixés à Beijing, des obstacles sérieux à des progrès plus vastes demeurent. Les femmes de l’an 2000 restent trop souvent confrontées à la pauvreté, à de lourdes contraintes traditionnelles et environnementales, aux difficultés d’accès à l’éducation et à la formation et par delà au pouvoir politique et économique à travers lesquels se transforment les sociétés et se définit leur évolution. M. Boisson a expliqué que les autorités monégasques s’emploient à prendre des mesures législatives, économiques ou sociales pour renforcer la reconnaissance des droits des femmes qui vivent et travaillent à Monaco tout comme elles encouragent, au plan international, par une assistance notamment financière, les associations humanitaires et les ONG à oeuvrer afin d’améliorer dans les pays du sud les conditions de vie et de devenir des femmes et des jeunes filles désavantagées. La politique éducative mise en place depuis plusieurs années, l’enseignement primaire obligatoire et gratuit quel que soit le sexe de même que l’accès sans discrimination à l’enseignement secondaire général et professionnel ont porté leurs fruits. En effet, de nombreuses femmes occupent une place importante dans l’ordre politique et elles occupent, dans le secteur tertiaire, 46% des emplois. Le représentant a en outre indiqué que son Gouvernement s’efforçait d’apporter un concours régulier et conséquent à l’amélioration du sort des femmes et des jeunes filles déshéritées ou en situation de détresse dans le monde. Des initiatives à caractère médical méritent également d’être signalées telle l’aide apportée aux femmes atteintes de lèpre ou du sida ou la formation offerte aux femmes en matière d’hygiène, de santé et de planification familiale.

Mme EKA EBRALIDZE, Chef de la Division de la démographie, de la protection des femmes et des enfants et de la famille de la Chancellerie de la Georgie, a indiqué qu’en plus de l’adoption d’une nouvelle législation sur l’égalité entre les sexes, le Gouvernement de son pays a pris un certain nombre de mesures supplémentaires pour réaliser la promotion de la femme. En ce qui concerne les douze domaines critiques identifiés à Beijing, la représentante a indiqué que son pays a classé comme prioritaires les problèmes liés à la pauvreté et aux conflits armés. Aujourd’hui, 250 000 personnes déplacées vivent en Georgie dont 150 000 femmes et enfants. La santé de ces femmes et de ces enfants étant précaire, le Gouvernement a fait de l’assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées une de ses priorités. La politique globale du Gouvernement, a expliqué la représentante, consiste à développer une société dans laquelle les femmes et les hommes jouiraient des mêmes droits et des mêmes opportunités. Toutefois, la faible participation des femmes à la vie politique et économique prouve que leur rôle et leur implication dans le processus de prise de décisions demeure peu satisfaisante. Le Gouvernement, a affirmé la représentante, est convaincu de la nécessité essentielle de rectifier ces déséquilibres dans les secteurs public et privé et de tirer parti des compétences et de l’expérience des femmes. A cet égard, la session extraordinaire fournit l’occasion de coordonner les efforts et d’apprendre de l’expérience des autres pour mieux faire face au défi que pose la réalisation de l’égalité entre les sexes, a conclu la représentante.

Mme TERESA EFUA ASANGONO, Ministre de l’intégration des femmes et des affaires sociales de la Guinée équatoriale, a estimé que problème de la discrimination à l’égard des femmes tient plus d’une question structurelle que conjoncturelle, d’une question globale que locale et d’une question générale que d’une question particulière. Même si, a ajouté le Ministre, les causes ne sont pas identiques d’un pays à l’autre. Le Ministre a ainsi indiqué que, dans son pays, la discrimination institutionnelle n’existe pas et que les lacunes dans l’égalité entre les sexes proviennent plutôt des attitudes. Le Gouvernement a jugé utile d’introduire un nouveau modèle de relations entre les garçons et les filles et de renforcer sa politique visant notamment à réaliser l’égalité d’accès des femmes aux services sociaux de base, l’égalité des opportunités politiques et économiques, l’égalité des salaires et l’égalité devant la loi. Cependant, les efforts ne sont pas suffisants et ils doivent maintenant s’accompagner d’autres mesures aux niveaux national et international. Le Gouvernement procède à des réformes pour promouvoir un développement juste et une stratégie économique est mise en place pour renforcer la bonne gestion de l’administration et améliorer la répartition des ressources. Le Gouvernement s’est également fondé sur les résultats de la Conférence de 1997 sur le développement rural et la sécurité alimentaire pour renforcer son action. Des efforts sont déployés pour améliorer l’accès des femmes aux ressources économiques, y compris le droit à l’héritage et à la terre. Malgré les progrès dans la participation des femmes au processus de prise de décisions, la femme est toujours dans une situation d’inégalité. Des amendements sont apportés à la loi sur la politique nationale de l’emploi qui témoignent de la détermination du pays à assurer une main d’oeuvre féminine dans l’ensemble des activités du pays, a conclu le Ministre.

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