En cours au Siège de l'ONU

CD/G/456

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT REPREND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 2000

25 mai 2000


Communiqué de Presse
CD/G/456


LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT REPREND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 2000

20000525

La Russie réitère sa proposition d'un système global de contrôle de la

non-prolifération des missiles qui permettrait de préserver le Traité ABM

Genève, 25 mai 2000 -- La Conférence du désarmement a repris, ce matin, les travaux de sa session de fond de 2000, dont la deuxième partie se tient au Palais des Nations, à Genève, jusqu'au 7 juillet. La troisième et dernière partie de la session de fond de la Conférence pour 2000 se tiendra du 7 août au 22 septembre.

La Fédération de Russie a rappelé sa conviction que la question de la prolifération des missiles doit être traitée sans remettre en cause le Traité d'interdiction des missiles anti-missiles (ABM) et est disposée, à cet égard, à engager de larges consultations sur des mesures politiques et diplomatiques. C'est dans cette perspective que s'inscrit l'initiative du Président de la Fédération de Russie en faveur de la création d'un système global de contrôle de la non-prolifération des missiles et de la technologie dans ce domaine. Rappelant que les États-Unis n=ðont pas encore ratifié les accords de 1997 sur les Traités START et ABM, la Fédération de Russie a indiqué être pour sa part disposée à réduire encore davantage ses arsenaux nucléaires et à envisager de les ramener à 1500 ogives nucléaires.

L'Ambassadeur de l'Équateur, M. Luis Gallegos Chiriboga, dans un discours d'adieu à la Conférence, a notamment souligné que l'absence de consensus sur l'ordre du jour du désarmement menaçait la paix et la sécurité internationale et qu'il ne fallait pas retarder davantage les travaux de fond par des débats sans fin sur les questions de procédure. C'est l'existence même de l'humanité qui est en jeu, a dit M. Gallegos Chiriboga.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur du Bélarus, M. Sergei Martynov, a annoncé qu'il a entamé une nouvelle phase de négociations sur les travaux de la Conférence et a formulé l'espoir que la dynamique créée par les événements intervenus durant la période intersession permettra de sortir la Conférence de l'impasse, afin qu'elle puisse entamer ses travaux de fond.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi 30 mai à 10 heures.

Déclarations

M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur), prononçant un discours d'adieu à la Conférence, a souligné que pour son pays, le désarmement est la voie permettant de progresser vers la paix et le progrès. Il a affirmé que l'un des moments saillants de sa carrière diplomatique fut l'adoption par la Conférence de la décision par laquelle l'Équateur et huit autres pays ont fait leur entrée à la Conférence, en tant que membres.

L'absence de consensus sur l'ordre du jour du désarmement menace la paix et la sécurité internationale, a poursuivi M. Gallegos. Il ne faut donc pas retarder davantage les travaux de fond par des débats sans fin sur les questions de procédure. C'est l'existence même de l'humanité qui est en jeu, a rappelé M. Gallegos. L'impossibilité de parvenir à un consensus reflète l'insécurité d'un monde qui ne parvient pas à s'adapter aux réalités de l'époque. L'Équateur réaffirme son appui à la négociation au sein de la Conférence du désarmement d'un traité international non discriminatoire, multilatéral, efficace et vérifiable au niveau international, sur l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires.

M. VASILY S. SIDOROV (Fédération de Russie) a souligné que cette deuxième partie de la session de 2000 de la Conférence s'ouvre sur la toile de fond de la Sixième Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) qui vient de s'achever à New York. Cette Conférence d'examen a réaffirmé l'importance du TNP qui constitue un barrage solide contre la dissémination des armes nucléaires dans le monde. La Conférence d'examen a prouvé que le TNP est l'un des mécanismes les plus importants dans le domaine du désarmement et du contrôle des armements. Dans son message adressé à la Conférence d'examen, le Président Poutine a réitéré l'engagement de la Fédération de Russie à respecter ses obligations dans le domaine du désarmement nucléaire.

La Fédération de Russie a ratifié bon nombre d'accords essentiels dans le domaine du désarmement, y compris l'accord Start II et le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. La mise en oeuvre de ces accords constituera sans conteste un pas dans la bonne direction sur la voie du désarmement nucléaire. Il incombe désormais aux États-Unis de prendre des mesures : ils n'ont pas encore ratifié les accords de 1997 sur les Traités START et ABM. Pour notre part, a déclaré l=ðambassadeur russe, *ðnous sommes convaincus que l'approbation la plus rapide possible de ces deux documents servirait les intérêts à la fois des États-Unis que de la Fédération de Russie+ð. Cela contribuerait à préserver la stabilité mondiale. Pour sa part, la Fédération de Russie est disposée à faire de nouvelles réductions dans ses arsenaux nucléaires et à envisager de les ramener à 1500 ogives nucléaires.

Il est important de préserver et de renforcer le Traité d'interdiction des missiles anti-missiles (ABM), comme l'ont affirmé la majorité des participants à la Sixième Conférence d'examen du TNP de New York, a déclaré M. Sidorov. Malheureusement, on assiste à une tendance croissante qui vise l'érosion de ces accords et même le refus de s'acquitter des principales obligations qui en découlent. Il faut que nos partenaires le sachent : tout effort supplémentaire dans le domaine de la non-prolifération et du désarmement, à commencer par le

désarmement nucléaire, ne saurait être envisagé en dehors du maintien du Traité ABM. C'est en effet tout le système d'accords pour le contrôle des armements qui se greffe sur le Traité. Que l'on affaiblisse ce Traité et c'est tout le système qui serait déséquilibré ainsi que tous les accords de désarmement de ces trente dernières années.

À ceux qui s'opposent au maintien du Traité ABM en l'état et qui justifient cette position par la menace croissante des missiles d'États *ðmalintentionnés+ð, la Fédération de Russie rappelle sa conviction que la question de la prolifération des missiles peut et doit être réglée sans remettre en cause le Traité ABM. Faisant une *ðcontre-offre+ð à la solution militaire de cette question, la Fédération de Russie avance une option constructive sur la base de mesures politi

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