FINANCEMENT, COMMERCE, AGRICULTURE ET GESTION DES RESSOURCES FONCIERES SERONT AU CENTRE DES TRAVAUX DE LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Communiqué de Presse
ENV/DEV/454
FINANCEMENT, COMMERCE, AGRICULTURE ET GESTION DES RESSOURCES FONCIERES SERONT AU CENTRE DES TRAVAUX DE LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE
20000419La huitième session de la Commission se tiendra au Siège, à New York, du 24 avril au 5 mai 2000
Financement et investissements, commerce, agriculture et gestion des ressources foncières seront les thèmes centraux de la huitième session de la Commission du développement durable, qui aura lieu au Siège des Nations Unies à New York, du 24 avril au 5 mai 2000. Ces questions seront notamment abordées lors de la réunion de haut niveau, à participation ministérielle. L'examen de ces thèmes se fera dans le cadre défini par Action 21, le Plan mondial d'action de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement ("Sommet planète Terre"), adopté à Rio en juin 1992, dont la Commission est chargée, entre autres, d'assurer la mise en uvre. Les discussions auront lieu dans le cadre du Programme relatif à la poursuite de la mise en uvre d'Action 21, adopté par l'Assemblée générale à l'issue du "Sommet planète Terre + 5" en juin 1997. Lors de ce bilan à mi-parcours d'Action 21, l'Assemblée avait identifié les questions liées au financement, aux investissements, au commerce et à la croissance économique comme points nécessitant une attention toute particulière.
Le financement international du développement durable, traité au chapitre 10 d'Action 21, a été compromis ces dernières années par la crise financière qui, venue d'Asie de l'Est, a gagné en 1997-1998 de nombreuses économies émergentes. Ainsi, on enregistrait une brusque raréfaction des fonds privés, notamment les prêts bancaires, ainsi que l'augmentation de 6% de la dette extérieure totale des pays en développement et en transition, passant de 2 300 à 2 500 milliards de dollars. Parallèlement, le volume net du flux total de ressources provenant des pays membres du Comité d'aide au développement (CAD) et des organisations multilatérales à destination des pays en développement, après avoir connu un pic en 1996, a chuté d'environ 35%, n'atteignant plus que 239,6 milliards en 1998. Ce phénomène, qui correspond à une véritable inversion des modes de financement du développement depuis le début des années 90, est d'autant plus préoccupant qu'il intervient au moment où la croissance économique se fait plus instable et où les disparités de revenus se creusent aussi bien à lintérieur des pays quentre eux. Dans ce contexte, la Commission aura pour objectif premier d'établir un climat de confiance et d'améliorer le dialogue entre les pays afin de faire progresser les discussions sur le commerce, l'environnement et le développement ainsi que sur lefficacité de l'aide apportée.
La planification et la gestion intégrées des ressources foncières, qui couvrent directement le chapitre 10 d'Action 21 mais concernent également les chapitres 11 à 15, constitueront l'autre axe principal des travaux de la Commission, dans le cadre notamment de son thème sectoriel. Le terme "terres" ne se réfère pas seulement à la surface, mais aussi aux sols, à l'hydrologie, au climat, aux sédiments et aux ressources en eau douce associées, aux ressources biologiques, ainsi qu'au modèle d'établissement humain et à l'infrastructure résultant de l'activité humaine.
Planification et gestion intégrée
L'importance d'une planification et d'une gestion intégrées des terres n'est pas à démontrer lorsque l'on sait que plus de 80% de la population mondiale vit dans des pays où l'agriculture et la terre sont les principales sources de subsistance. Or selon les dernières estimations, il apparaît que la dégradation des sols touche quelque 2 milliards d'hectares, que le couvert forestier mondial a diminué de 236 millions d'hectares entre 1980 et 1995 et que 26% de la superficie des zones humides a disparu. L'industrialisation, le déboisement, l'intensification de l'agriculture et son recours aux substances agrochimiques et surtout la pauvreté sont autant de facteurs qui pèsent sur l'équilibre fragile des écosystèmes et menacent la diversité biologique. L'urgence qu'il y a à concevoir et à promouvoir des systèmes d'utilisation des terres à la fois viables et productifs est donc bien réelle, de même que la nécessité de protéger les ressources et les écosystèmes en équilibrant l'exploitation des ressources, notamment les terres et l'eau, et en établissant une base de négociation pour le règlement des conflits d'intérêts.
Lors de cette session, la Commission se penchera également sur la question de l'agriculture écologiquement viable. Des représentants de la communauté scientifique ainsi que des représentants d'organismes des Nations Unies et d'autres institutions internationales examineront ensemble tout particulièrement les questions du choix des techniques de production agricoles, les habitudes de consommation et la réglementation en matière de sécurité, qui peuvent constituer des menaces potentielles à une agriculture écologiquement viable. Ils envisageront aussi les moyens d'assurer une gestion optimale des ressources foncières de façon à obtenir des cycles alimentaires viables; feront le point des connaissances au service d'un système alimentaire viable et, dans le contexte de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, passeront en revue les incitations économiques et les conditions propres à promouvoir une agriculture économiquement viable.
La Commission sera, en outre, saisie du rapport de la quatrième session du Forum intergouvernemental sur les forêts, ainsi que d'un rapport du Secrétaire général contenant des suggestions préliminaires concernant la forme, la portée et la nature des préparatifs de l'examen des progrès réalisés en 10 ans depuis le Sommet de Rio.
Au titre des questions diverses, la Commission se penchera, entre autres, sur l'exécution du programme de travail concernant l'éducation, le tourisme et les progrès réalisés pendant les années 90 sur le plan de la sécurité de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement. La Commission examinera également le rapport du Groupe spécial intergouvernemental d'experts sur l'énergie, qui constituera le thème sectoriel de sa prochaine session. La Journée des populations autochtones sera aussi célébrée pendant la session.
Informations de base
La Commission du développement durable (CDD) est l'une des commissions techniques du Conseil économique et social. Créée par l'Assemblée générale à la suite du Sommet de Rio, tenu en 1992, elle est chargée notamment d'assurer la mise en uvre des accords conclus alors. Son programme de travail reprend donc les 40 chapitres d'Action 21, le Plan mondial d'action pour le développement durable. La Commission se réunit une fois par an, fait rapport au Conseil économique et social qui présente ses recommandations à l'Assemblée générale. Elle cherche à promouvoir le dialogue et à développer des partenariats entre les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes ayant une influence décisive sur la réalisation d'un développement durable au niveau mondial. Elle assure également la visibilité des questions liées au développement au sein du système des Nations Unies et participe à l'amélioration de la coordination des activités de l'Organisation en matière d'environnement et de développement.
Composition de la Commission
La Commission du développement durable est composée de 53 Etats Membres élus pour un mandat de 3 ans. Pour la huitième session, la composition de la Commission est la suivante : Algérie, Allemagne, Angola, Belgique, Brésil, Bulgarie, Cameroun, Canada, Chine, Colombie, Côte d'Ivoire, Cuba, Danemark, Djibouti, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Ex-République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, France, Guyana, Hongrie, Inde, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Kazakhstan, Liban, Maurice, Mauritanie, Mexique, Mozambique, Nicaragua, Niger, Nouvelle-Zélande, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Portugal, République de Corée, République démocratique du Congo, République islamique d'Iran, République populaire démocratique de Corée, République tchèque, Royaume- Uni, Slovaquie, Soudan, Sri Lanka, Tunisie et Venezuela.
Composition du Bureau
Le 30 avril 1999, la Commission a élu, par acclamation, M. Juan Mayr Maldonado (Colombie) Président et MM. Patrick McDonnell (Irlande), Zvetolyub Basmajiev (Bulgarie) et Choy Seok Young (République de Corée) Vice-Présidents. Il lui reste encore à élire pour la huitième session, un quatrième Vice-Président, représentant le Groupe des Etats dAfrique, ainsi quun Rapporteur.
· Lordre du jour de la session est disponible sous la côte E/CN.17/2000/1
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