POP/720

LE RECENT RAPPORT SUR LES MIGRATIONS DE REMPLACEMENT AU CENTRE DES DISCUSSIONS

29 mars 2000


Communiqué de Presse
POP/720


LE RECENT RAPPORT SUR LES MIGRATIONS DE REMPLACEMENT AU CENTRE DES DISCUSSIONS

20000329

Lors de sa présentation du futur programme de travail du Secrétariat dans le domaine de la population, M. Joseph Chamie, directeur de la Division de la population, a attiré l’attention de la Commission sur l’étude réalisée par sa division intitulée : «les migrations de remplacement: solution au problème du vieillissement de la population?» A cet égard, plusieurs représentants ont regretté que ce document n’ait pas été publié dans toutes les langues officielles. Pour sa part, le représentant de la République islamique d’Iran a fait état de lacunes importantes concernant notamment la fuite des cerveaux et des classes moyennes en direction des pays développés. Il a déploré que ces effets sur la structure de la population des pays en développement n'aient pas été étudiés. La question du vieillissement des populations et des migrations de remplacement a suscité l’intérêt de l’ensemble des délégations, plusieurs d'entre elles ayant néanmoins exprimé des réserves. Le représentant de l'Union européenne a ainsi suggéré que ce type d'étude soit d'abord mené aux niveaux national et régional avant d'envisager toute action.

D’autre part, à l’heure où l’utilisation de l’Internet se répand dans le monde entier, nombre de délégations se sont inquiétées de la réduction prochaine, faute de ressources, du site Internet du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et particulièrement du Réseau mondial d’information en matière de population de la Division de la population (POPIN), très utile aux pays en développement. En effet ce Réseau s’efforce essentiellement d’accroître l’accès aux informations et données démographiques afin de renforcer l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et de fournir des informations permettant de prendre des décisions en connaissance de cause.

Les délégations suivantes ont fait des déclarations: Portugal, au nom de l’Union européenne; Etats-Unis; Pologne; Norvège; Fédération de Russie; Bangladesh et République islamique d’Iran.

La Commission a entendu des présentations des représentants des Commissions régionales suivantes : Commission économique pour l’Afrique; Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes; Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique; Commission économique pour l’Europe; Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale.

Elle a également entendu des présentations des représentants des Divisions suivantes du Département des affaires économiques et sociales : Division de la promotion de la femme; Division des politiques sociales et du développement social; Division de la statistique; Division du développement durable.

La Commission se réunira à nouveau demain, jeudi 30 mars à 15 heures, pour examiner les projets de décisions qui ont été adoptés par le Groupe de travail et adopter son rapport final.

EXECUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRETARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION

M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population, a présenté le rapport sur "l'exécution du programme et l'avancement des travaux dans le domaine de la population en 1999" (E/Cn.9/2000/6 et E/CN.9/2000/CRP.2 anglais uniquement). Il a fait remarquer que toutes les politiques touchant au commerce, à l'agriculture ou aux autres secteurs économiques exigent que l'on prenne en considération la composition de la population.

Il a également attiré l'attention de la Commission sur le problème du vieillissement de la population et, dans ce contexte, sur le récent Rapport intitulé : «les Migrations de remplacement : une solution au vieillissement de la population?» Cette étude aboutit à deux conclusions : oui, c'est une solution dans certains cas, non dans d'autres. Il convient d'évaluer en détail les politiques établies en examinant plus spécialement l'âge de la retraite, les types de retraites, les cotisations des travailleurs et des employeurs, les politiques liées aux migrations internationales et particulièrement aux migrations de remplacement. M. Chamie a également insisté sur la nécessité de distinguer entre populations urbaines et rurales, car dans moins de trente ans plus des trois cinquièmes de la population mondiale vivra dans des zones urbaines. Ainsi les villes absorbent 57 millions de personnes par an. Il a rappelé que Tokyo est la plus grande ville du monde, suivi de Mexico, San Paulo, Bombay et New York.

Il a fait état des travaux de la Division dans le domaine de l'information et s'est inquiété, faute de ressources, de l'avenir du site Internet du FNUAP après le 31 décembre. Dans ce domaine, il a fait référence à la déclaration faite hier par des représentants du Burkina Faso qui dresse le bilan de l'atelier de formation aux nouvelles technologies à destination de six pays francophones de l'Afrique de l'Ouest.

En ce qui concerne les prévisions de travail de la Commission pour les cinq ans à venir, il a indiqué que l'objectif est de renforcer la coopération avec les institutions régionales. Il a dit que pour cette période, il convenait de continuer d'appuyer la réalisation du Programme d'action de la CIPD et d'améliorer la collecte de données au niveau national.

M. FINS-DO-LAGO (Portugal), au nom de l'Union européenne et des Etats associés, a fait référence au récent rapport sur les Migrations de remplacement, établi par la Division de la population. Si l'Union européenne reconnaît la complexité des migrations et du vieillissement de la population, elle considère ces deux phénomènes comme distincts. Il a rappelé que l'impact du vieillissement de la population est également étudié par les administrations nationales européennes, par l'Union européenne et par plusieurs organisations internationales, telles que l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Il a estimé utile d'adopter une perspective à long terme pour avoir une meilleure compréhension des tendances actuelles. Toutefois, a-t-il observé, le rapport présente une perspective unique au problème complexe du vieillissement de la population qui demande une analyse rigoureuse. Ainsi, il a suggéré que les études soient d'abord menées aux niveaux national et régional, avant d'envisager toute action. Il a néanmoins remercié la Division de la population pour ses efforts dans ce domaine.

M. PETER WAY (Etats-Unis), chercheur et analyste au Programme international du Bureau américain de recensement, s'est félicité des résultats de la huitième Enquête sur la population et le développement, la première enquête de cette envergure depuis la CIPD en 1994. Il a noté que cette enquête relève une augmentation du recours à la contraception, particulièrement dans les pays en développement, qui a amené des changements dans les attitudes des couples sur la taille de la famille, ainsi qu'une amélioration des services de planification familiale. Par ailleurs, il a estimé que la propagation de la pandémie du VIH/sida est un défi pour la santé publique, mais aussi pour les démographes qui doivent évaluer l'impact du VIH/sida sur les taux de mortalité. A cet égard, il s'est félicité de la publication prochaine du manuel de la Division de la population sur l'estimation de la mortalité adulte. Il a attiré l'attention de la Commission sur les diverses publications de la Division de la population et a pris note de la mise en service d'un site Internet sur l'application régionale du Programme d'action de la CIPD.

Abordant la question des travaux de la Commission pour les cinq années à venir, le représentant a reconnu que les questions du vieillissement de la population et du VIH/sida méritaient une plus grande attention. Il a appuyé l'intégration dans le programme de travail des questions concernant les adolescents et la parité entre les sexes.

M. BRYNBORV (Pologne)a estimé que le programme de travail de la Division de la population est extrêmement bien construit et accorde la priorité aux thèmes retenus par la Commission sur la population et le développement. Par conséquent, la Pologne soutient ce programme.

Par ailleurs, la délégation polonaise s’aligne sur les réserves exprimées par l’Union européenne relative au rapport sur les migrations de remplacement. En outre, elle souhaite pouvoir disposer de l’ensemble des calculs qui ont été faits pour la Pologne dans ce cadre. Le délégué a également insisté sur l’importance de la poursuite des programmes de coopération dans le domaine de la population, en particulier pour les économies en transition. Dans cet esprit, le programme appelé POPIN est un moyen de communication entre les instituts de recherche démographique en Europe, et ce modèle devrait être reflété ailleurs, avec le soutien du FNUAP, a déclaré le représentant.

M. BRUDBORG (Norvège) s'est félicité du fait que les résultats des études sur la population puissent être diffusés sur l'Internet et, soulignant leur utilité pour les pays en développement, a regretté que certaines pages de ce site risquent d'être fermées. Il a également recommandé que la Commission puisse entendre des experts internationaux sans se concentrer sur un pays particulier.

Mme ANNA BARFKAYA (Fédération de Russie) a attiré l'attention de la Commission sur les rapports qui font spécialement référence aux pays en transition. Elle a demandé à ce que cette recherche soit plus poussée. Pour ce qui est de la diffusion sur l'Internet des données relatives à la population, elle a estimé qu'il est nécessaire de maintenir ce service. Elle s'est félicitée de la qualité du rapport sur les migrations de remplacement, mais a regretté que celui- ci n'ait pas été disponible avant le début des travaux de la Commission. Elle a discuté le

titre du rapport et proposé celui de "migrations compensatoires". Elle a demandé à ce que le rapport soit disponible dans toutes les langues officielles, et a souhaité avoir plus de détails sur la méthodologie de calcul. Toutefois, elle a estimé qu'il fallait poursuivre ce travail en ayant recours aux experts nationaux et internationaux qui travaillent dans le domaine de la population.

M. NATH (Bangladesh) a estimé que le réseau d’information sur la population globale est un outil précieux, et il est surpris de voir que le programme de POPIN sera terminé en décembre 2000, en dépit de son efficacité et de son importance. Abordant la question du recours au contraceptif, le représentant a noté que les études actuelles traitaient essentiellement des contraceptifs féminins et a souhaité qu’à l’avenir l’accent soit également mis sur les contraceptifs masculins. En ce qui concerne le plan à moyen terme de la Division de la population des Nations Unies pour 2002-2005, le Bangladesh propose d’y inclure des programmes de collaboration régionale en vue de faciliter les échanges de vue et d’expériences nationales, ainsi que la circulation d’information au niveau régional.

Répondant aux questions sur le programme de travail soulevées par les délégations, M. JOSEPH CHAMIE, a informé les délégations que les rapports de sa Division doivent être considérés dans un contexte historique à long terme. Il a fait savoir que le plan à moyen terme sera communiqué aux délégations en temps utile, avant l'examen par le Comité du programme et de la coordination. Il a indiqué que la Division continuera à présenter ses rapports dans les organisations professionnelles, nationales et régionales. Il a bien accueilli la suggestion de la Pologne d'inclure des chiffres spécifiques aux pays en transition.

M. Chamie a également regretté la réduction du projet POPIN à la fin du mois. Il a dit qu'il s'entretiendrait avec le FNUAP sur ce point. D'autre part, il a informé la représentante de la Fédération de Russie que l'étude qui vient d'être publiée sur les migrations de remplacement s'efforce de répondre à la question du vieillissement des populations. Il a pris note des suggestions concernant le titre. Il a également regretté que cette étude n'ait pu être publiée dans toutes les langues et a espéré recevoir malgré cela des commentaires des délégations.

M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (République islamique d'Iran) est intervenu sur l'étude concernant les migrations de remplacement comme solution aux déclins de population. Il a estimé qu'il faudrait une augmentation des effectifs de la population active grâce aux migrations de remplacement pour que l'on puisse parler de «solution». Il a fait des observations concernant notamment la fuite des cerveaux et des classes moyennes en direction des pays développés et a regretté que ses effets sur la structure de la population dans les pays en développement n'aient pas été étudiés. D'autre part l'accent mis sur le vieillissement occulte la prise en compte de facteurs comme l'accroissement de la productivité, et la modernisation, par exemple.

Mme PAULINA MAKINAWA-ADEBUSYE, Commission économique pour l’Afrique, a présenté les activités en matière de population de la CEA pour la période 1999- 2000, notamment son action en faveur d’une plus grande sensibilisation des Etats Membres à l’importance des effets combinés adverses de la croissance rapide de la population et de la dégradation continue de l'environnement sur la sécurité alimentaire. D’autre part, la CEA se consacre à la mise en œuvre de programmes de population en vue de promouvoir des niveaux de fécondité plus bas dans les pays africains. A cette fin, la Commission a publié un ensemble de “meilleures pratiques” dans son bulletin bi-annuel sur la population et le développement.

Compte tenu du rôle central que jouent les femmes en matière de sécurité alimentaire des ménages en Afrique, la Commission a organisé un atelier d’experts qui a examiné le lien entre la santé reproductive des femmes et la sécurité alimentaire des ménages. Pour l’an 2000, la CEA envisage de poursuivre son action en matière de renforcement des capacités, et, au niveau national, des recherches sur les questions de population et d’environnement et de leurs interactions; ainsi que des recherches sur la santé reproductive et la sécurité alimentaire des ménages. Elle prévoit également de présenter des rapports de synthèse et d’évaluation sur l’application des politiques de population et des programmes ainsi que du suivi de l’application du programme d’action de la CIPD.

Mme YAKIN ERTURK, Directrice de la Division de la promotion de la femme du Département des affaires économiques et sociales, a indiqué que les nouveaux défis associés à la pauvreté, aux nouvelles tendances démographiques telles que l'augmentation du nombre de femmes migrantes et le vieillissement des populations, les conflits armés, les catastrophes écologiques et les épidémies masquent souvent les progrès réalisés dans les 12 domaines du Programme d'action de Beijing. Elle a toutefois rappelé que nombre de femmes sont entrées sur le marché du travail ce qui augmente leur capacité à participer au processus de décision économique. On constate également des progrès, même irréguliers, dans les indicateurs de la condition de la femme, y compris les taux de mortalité infantile et maternelle, l'espérance de vie, les taux de vaccination et les taux de scolarisation.

Mme Ertürk, en réponse à ceux qui disent que les hommes aussi souffrent de la pauvreté, de la violence et du manque d'accès aux services de santé, a rappelé les mots du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, qui a déclaré que les femmes auront obtenu l'égalité avec les hommes le jour où on leur reconnaîtra le même droit à l'erreur qu'eux. Elle a donc estimé qu'il était nécessaire de procéder à des analyses prenant en compte la sexospécificité pour comprendre comment la subordination des femmes se perpétue. Elle a estimé qu'il importe désormais de mesurer les implications de la participation des hommes dans les politiques. Quels que soient les problèmes, elle a déclaré qu'il ne fallait pas oublier de célébrer les succès.

M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que, le moment est venu de faire l’évaluation quinquennale de l’application du Programme de plan d’action adopté lors du Sommet pour le développement social tenu à Copenhague. En préparation de la session extraordinaire de l’Assemblée générale Copenhague + 5 qui sera chargée de cette évaluation, le Secrétaire général a invité les Etats Membres à soumettre des rapports nationaux à la Division. M. Langmore a constaté qu’il ressort de ces rapports que tous les pays ont essayé, d’une manière où d’une autre, d’honorer les engagements pris à Copenhague. Par conséquent la tâche de la Commission du développement social, qui s’est réunie en février, était de faire le bilan de ces progrès. Il a indiqué que la Commission a préparé un rapport sur la base des rapports nationaux qui est disponible sur le site Internet. Par ailleurs, elle a tiré des conclusions unanimes qui feront partie de la déclaration de Genève qui sera adoptée à l'issue de «Copenhague + 5. Dans le cadre des travaux de la Commission préparatoire de la session extraordinaire, 25 institutions des Nations Unies ont également soumis des rapports sur leurs activités dans le domaine du développement social, ce qui témoigne d’une coopération exceptionnelle au sein du système des Nations Unies. M. Langmore a ensuite présenté les points inscrits à l’ordre du jour de la session extraordinaire.

Mme JOANNE DISANO, Directrice de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission du développement durable a été créée en 1992 à la suite de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et que l'une des tâches prioritaires de la Commission consiste à superviser et à coordonner l'application du Programme d'action adopté au Sommet de la terre en 1992. Bien que la Commission du développement durable n'examine pas en détail les questions de population, il est largement reconnu que les tendances et politiques démographiques représentent des facteurs importants pour le développement durable, a poursuivi Mme DiSano. C'est pourquoi la Commission du développement durable suit avec attention les travaux de la Commission de la population et du développement, en particulier les projections faites par la Division de la population sur les tendances démographiques à long terme. Sur la question des femmes, la Commission du développement durable s'appuie sur les analyses fournies par la Commission de la condition de la femme et par la Division de la promotion de la femme pour examiner les questions liées à l'eau, l'agriculture et l'énergie, secteurs dans lesquels il convient de comprendre la division traditionnelle du travail basée sur le sexe ainsi que les compétences et les connaissances que les femmes apportent au processus de développement, si nous voulons atteindre le développement durable.

Mme DiSano a également mis l'accent sur l'importance des liens entre l'environnement, la population et les modes de consommation pour le développement durable. Elle a rappelé que la baisse des taux de croissance démographique au niveau mondial facilite les efforts visant à réduire les effets néfastes sur l'environnement tout en améliorant les modes de vie. Cependant, la réduction des effets néfastes sur l'environnement doit également impliquer un changement dans les modes de consommation des pays développés, a fait valoir la Directrice, ces pays connaissant un niveau de consommation toujours croissant alors que leur population

reste stable ou est en déclin. Par ailleurs, la Division du développement durable a commandé deux études de cas concernant les effets sur l'environnement de la croissance démographique et leurs impacts sur le développement durable. L'une de ces études concerne le développement de la communauté rurale dans la région semi- aride de l'Inde et l'autre examine les migrations dans les zones de forêt tropicale humide amazonienne de l'Equateur.

M. HERMANN HABERMANN, Directeur de la Division de la statistique au Département des affaires économiques et sociales, a indiqué que sa Division a adopté plusieurs principes sur l'évaluation des recensements et du logement. Il a également fait part des recommandations de l'ONU sur l'évaluation des migrations internationales. En ce qui concerne le renforcement de la capacité des pays à collecter des données fiables, il a fait part du partenariat entre sa division et le FNUAP pour fournir une assistance en la matière.

M. DANIEL S.BLANCHARD, Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que la Commission a étroitement collaboré avec les instituts statistiques nationaux pour ce qui est de la surveillance des tendances en matière de fécondité, de mortalité et de migrations dans la région, ainsi que des projections démographiques au niveau national. Ces données sont ensuite transmises à la Division de la population des Nations Unies. M. Blanchard a souligné que de nombreux pays de la région vont lancer des recensements en l’an 2000 et qu’ils ont demandé un soutien technique à la CEPALC. Il s’est félicité du fait que, à la suite des efforts de la CEPALC et des Gouvernements qui en sont membres, la Banque de développement interaméricaine a accepté de fournir des crédits pour le financement des recensements de l’an 2000 dans la région. A

l’occasion de l’année internationale des personnes âgées, la CEPALC a organisé un symposium sur le vieillissement qui a réuni quelques 400 personnes de la région, y compris des représentants des gouvernements, des experts et des organisations non gouvernementales. Les exposés faits dans le cadre de ce symposium soulignaient à la fois la pertinence de ce sujet et la diversité du processus de vieillissement à travers la région, et les conclusions ont porté sur le caractère multidimensionnel de ce phénomène et sur la nécessité d’une approche intégrée. M. Blanchard a également exposé les activités menées par la Commission en matière de migrations internationales. Pour ce qui est des aspects liés à la population et au développement, la Commission a concentré ses efforts sur la préparation du document portant sur “la jeunesse, population et développement” qui sera présenté à la réunion de la Commission spéciale sur la population qui se tiendra du 3 au 4 avril à Mexico City dans le cadre de la 28ème session de la CEPALC. Ce document met l’accent sur la nécessité de politiques sociale en faveur des jeunes qui constituent un groupe de la population dont les décisions en matière de reproduction vont définir les taux de fécondité de la région. En matière de coopération régionale, la CEPALC et le FNUAP ont activement participé aux préparatifs de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le Caire +5. Par ailleurs, à l’occasion de la réunion de la Commission spéciale de la population qui se tiendra à Mexico City en avril 2000, une proposition sur des indicateurs permettant de mesurer l’application du Programme d’action de la CIPD dans chaque pays sera examinée.

M. NIBHON DEBAVALYA, Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a fait part des activités de la CESAP dans les domaines de la population et du développement depuis la session de 1999 de la Commission sur la population et le développement. La CESAP a notamment mené des recherches sur la population, avec le soutien du FNUAP, qui s’intéressaient aux sujets suivants: les systèmes d’évaluation et de contrôle des progrès réalisés dans le domaine de la santé reproductive et de la planification familiale, le renforcement des analyses des politiques sur les migrations de femmes, l’emploi, la formation de la famille et la pauvreté ainsi que l’impact du vieillissement sur les familles asiatiques et les personnes âgées. Dans le cadre de son programme de travail, la CESAP a également soutenu les pays en développement de la région à travers l’organisation de cours de formation, de séminaires et d’ateliers de travail qui portaient notamment sur l’impact de la mondialisation sur les changements démographiques et la pauvreté dans les zones rurales, ou encore sur l’ananlyse des données démographiques dans une perspective sexospécifique et de développement. Par ailleurs, la CESAP continue de soutenir des centres d’information sur la population dans de nombreux pays de la région dans le cadre du “Asia-Pacific Population Network “(POPIN). La Commission poursuivra ces activités au cours de l’an 2000 et entamera également les nouveaux projets qui s’inscrivent dans le cadre du Programme régional Asie-Pacifique sur la population et le développement durable pour la période 2000-2003, avec le soutien du FNUAP.

Mme MARGARET Mc CAFFERY , Bureau des commissions régionales, a évoqué les activités de la Commission économique pour l’Europe (CEE). Elle a expliqué que la Commission a entamé un nouveau cycle de programmation pour 2000-2003 constitué de trois éléments à savoir : activités de recherche et de compilation de données; mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) dans les pays européens à économies en transition et une contribution à l’analyse économique publiée dans “Economic Survey of Europe” qui est une publication phare de la CEE. L’élément “recherche et compilation de données” qui est intitulé “Générations et parité entre les sexes: étude des comportements et des niveaux de qualité de vie” se penchera sur trois générations dans une perspective sexospécifique et analysera également les relations entre générations. Cette étude sera axée sur l’individu, conformément à l’approche préconisée par la CIPD. Pour lancer ce projet, la Commission organisera en juillet prochain une réunion qui associera des experts des Instituts de recherche démographique et des Bureaux des statistiques des pays de la CEE. L’objectif de cette réunion est de formuler et d’adopter des propositions en vue d’élaborer un programme de travail pour des projets semblables dans le futur. Il sera également question de formuler des propositions pour la mise en œuvre de programmes de collecte, de normalisation et de diffusion des informations en appui des prochaines activités de recherche. Des propositions seront également faites pour l’élaboration d’un plan détaillé de mise en œuvre des activités de recherche et de compilation des données au cours de la période 2000-2003.

Pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme d’action dans les pays à économies en transition, la représentante a expliqué que l’aide de la CEE devrait se concrétiser, au cours des quatre prochaines années, par une étroite collaboration avec des démographes, en particulier des chercheurs et statisticiens de ces pays. L’objectif sera de développer et de diffuser une banque de données dotée d’indicateurs comparables, de préparer et de diffuser, via Internet, les rapports des pays sur la mise en œuvre du Programme d’action et des Mesures clés futures ainsi que sur des évolutions démographiques saillantes. A cet égard, a indiqué la représentante, nous avons l’intention de continuer de promouvoir les sites Internet POPIN en Europe centrale et orientale. Si les discussions en cours sur la fermeture du réseau se concrétisent, nos efforts de promotion de CIPD et CIPD plus 5 dans les pays en transition seront menacés. Evoquant le dernier élément du cycle de programmation, elle a expliqué que pour la seconde année consécutive, les contributions à la publication phare de la CEE “Economic Survey of Europe” porteront sur l’évolution démographique des pays à économies en transition. Une attention particulière sera portée à la baisse du taux de fécondité depuis 1989 alors que l'on a constaté parallèlement une augmentation rapide des naissances hors mariage et de un âge de plus en plus tardif auquel les femmes ont leur premier enfant, en particulier en Europe centrale. Selon notre analyse, le déclin économique qui a caractérisé le passage à une économie de marché a constitué le facteur le plus important à l’origine de la baisse de la fécondité.

Prenant la parole, au nom de Mme SULAFA AL-BASSAM, Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), Mme Mc Caffery, a indiqué que, au cours de l'année passée, la CESAO a concentré ses efforts à trois niveaux qui sont le maintien du dialogue de ses membres sur les questions liées aux politiques de population et les nécessités de suivi; la collecte d'informations et la proposition de solutions aux questions prioritaires en matière de population pour la région arabe et la consolidation des capacités individuelles et institutionnelles de la région en matière de gestion de programmes et de systèmes d'information. Cela a été possible grâce à quatre grandes orientations à savoir la promotion de la coopération régionale et l'harmonisation des politiques sociales et de population dans la région arabe; le suivi de l'application du Programme d'action de la CIPD dans les pays de la région; l'intégration des perspectives sexospécifiques dans toutes les activités liées à la population et la poursuite du rôle actif de la Commission dans la publication et la diffusion d'informations démographiques pertinentes dans la région. La Commission a pris plusieurs initiatives telles que la convocation d'une réunion des responsables des Conseils nationaux sur la population des pays arabes ou encore la finalisation d'un système d'information sur les politiques de population (ISPP).

Documentation

Le rapport sur l'Exécution du programme et futur programme de travail du Secrétariat dans le domaine de la population (E/CN.9/2000/6), dont était saisie la Commission a été présenté dans notre communiqué en date du 24 mars 2000 (POP/714)

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