DISCUSSIONS AU CONSEIL SUR LA QUESTION DES RAPPORTS ANNUELS DES CONTRACTANTS
Communiqué de Presse
MER/269
DISCUSSIONS AU CONSEIL SUR LA QUESTION DES RAPPORTS ANNUELS DES CONTRACTANTS
20000327Kingston, 27 mars 2000 -- Le Conseil de lAutorité internationale des fonds marins, réunie à Kingston ce matin, a poursuivi ses débats sur la question du contenu des rapports annuels que doivent fournir à lAutorité les contractants engagés dans lexploration et lexploitation des fonds marins. Cette discussion sinsère dans une révision, article par article, du projet de code minier que régit la prospection et lexploitation des nodules polymétalliques dans les fonds marins au-delà de la juridiction nationale.
A lissue de la séance de ce matin, le président du Conseil, a proposé aux membres de reprendre cet après-midi les discussions « officieuses », afin daplanir un certain nombre de difficultés qui persistent encore. Le Secrétaire général, M. Satya N. Nandan, soulignant lurgence de faire avancer les travaux, a suggéré que le Conseil se prévale de la possibilité de poursuivre ses travaux après 18h, vu la disponibilité des services dinterprétation.
La disposition étudiée ce matin fait état du type dinformation devant être incluse dans les rapports annuels fournis au Secrétaire général par les contractants sur leurs activités dans la zone. Cette information couvrira le travail dexploration pour toute lannée, une estimation des secteurs exploitables, le matériel utilisé, les paramètres écologiques, les programmes de surveillance de lenvironnement, les programmes de formation visant les ressortissants des pays en voie de développement ainsi que le personnel de lAutorité, la quantité de nodules prélevés, les dépenses pour lexploration et toute modification proposée au plan de travail du contractant. Le contractant garderait également un échantillon des nodules prélevés et, sur demande de lAutorité, en fournira une portion pour analyse.
Cette question fait lobjet de larticle 10 de lannexe 4 du projet de code minier (ISBA/5/C/4/Rev.1), lannexe qui définit les clauses types des contrats dexploitation entre lAutorité et les contractants.
Donnant suite aux difficultés soulevées ainsi quaux propositions formulées, vendredi dernier, à légard des points à létude, le Secrétaire général, est intervenu pour apporter quelques éclaircissements. Il a précisé les besoins de lAutorité et les attentes de celle-ci vis-à-vis des investisseurs pionniers.
- 2 - MER/269 27 mars 2000
Rappelant la raison dêtre de lAutorité elle-même, cest-à-dire, la gestion des ressources de la zone des fonds marins, zone décrite comme héritage de lhumanité, il a rappelé que le code en voie délaboration servirait à régir les activités qui seraient réalisés dans la zone. Il a expliqué que, pour gérer ces activités, lAutorité avait besoin de recevoir de temps en temps des rapports sensés permettant de voir ce que le contractant avait effectivement réalisé. Il a rappelé que lAutorité doit avoir suffisamment dinformation pour sacquitter de ses pouvoirs et fonctions. En fait, lexpression « renseignement détaillé » renvoie aux travaux réalisés, à leur durée, au résultat de lexpérimentation des techniques, au type de technologie mise en uvre.
Il tenait à préciser que le terme « estimation » des secteurs exploitables ne renvoyait pas à un chiffre précis. LAutorité doit aussi avoir des informations quant à la quantité, la qualité des réserves dans la zone, lensemble des réserves disponibles pour savoir si ces réserves sont exploitables.
A propos de la mention « quantité de nodules », le Secrétaire général a expliqué quil ne sagissait pas de la prendre dans son sens littéral, mais plutôt de chercher à savoir sil y a prélèvement sur une grande échelle ou non et de déterminer si lexploitation se fait sous couvert dexploration.
En résumé, le Secrétaire général a souligné que le but ultime de ces dispositions est de permettre à lAutorité de veiller à trouver un système juste, équitable et équilibré qui offre de bonnes conditions aux investisseurs tout en assurant la protection de lhéritage commun de lhumanité.
Au sujet de la formation, il a souligné la nécessité doffrir aux investisseurs potentiels les mêmes avantages quaux investisseurs pionniers qui ont déjà effectué leur formation.
Une délégation a demandé aujourdhui la suppression de certaines parties de larticle 10 de lannexe 4 qui stipule que le contractant doit fournir des détails relatifs à lexpérimentation des techniques, à lévaluation des zones exploitables ainsi quà la qualité et la quantité des gisements de nodules polymétalliques détectés. Pour cette délégation, cette exigence est plus onéreuse que celle qui est généralement imposée aux contractants. Elle a également indiqué que lalinéa qui exige des « renseignements détaillés » sur le matériel utilisé pour les activités dexploration ne visait pas la conception du matériel. De toute façon, lAutorité navait pas besoin dune telle information pour exécuter ses fonctions. Cette délégation a signalé la lourdeur de la tâche imposée au contractant, qui consiste à soumettre au Secrétaire général des rapports supplémentaires, et sest interrogée sur lutilité de fournir des échantillons de nodules polymétalliques.
Plusieurs délégations se sont opposées à toute modification des dispositions concernant les informations devant être fournies par les contractants. A leur avis, une telle action entraverait la capacité de lAutorité à exécuter son mandat qui est de gérer les ressources des fonds marins, notamment en ce qui concerne la protection de lenvironnement. Une délégation a fait remarquer que toute réticence de la part des investisseurs à fournir certaines informations dans les rapports annuels et finals, pourrait entraver le travail de lAutorité dans linspection des activités dans les fonds marins, tel que prévu à larticle 14 des clauses types de contrat.
- 3 - MER/269 27 mars 2000
Certaines délégations qui étaient en faveur du maintien du texte dans sa forme actuelle ont signalé que la Commission juridique et technique avait discuté longuement de la question des informations et des rapports au moment de la rédaction des articles.
En demandant aux délégations dêtre justes, raisonnables et équitables dans le libellé de cet article, une délégation a exprimé son objection à légard de la tendance de certains investisseurs pionniers à faire des changements qui paraissaient, à première vue, inoffensifs, mais qui pouvaient avoir de nombreuses implications dans la pratique.
Dautres délégations ont suggéré que les propositions de modifications soient soumises par écrit afin de permettre à tous les participants de les examiner de près. Encore une autre délégation a suggéré que les opposants du texte actuel signalent les types dinformations que les contractants devraient fournir.
* *** *