POP/714

POPULATION, PARITE ET DEVELOPPEMENT AU CîUR DE LA SESSION DE LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT QUI SE TIENDRA DU 27 AU 31 MARS

24 mars 2000


Communiqué de Presse
POP/714


POPULATION, PARITE ET DEVELOPPEMENT AU CŒUR DE LA SESSION DE LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT QUI SE TIENDRA DU 27 AU 31 MARS

20000324

C’est autour des questions de « Population, parité et développement » que s’articuleront les travaux de la Commission de la population et du développement qui tiendra sa trente-troisième session au siège des Nations Unies du 27 au 31 mars prochains. La Commission examinera le suivi des programmes relatifs à la population, l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’est tenue au Caire en 1994, et les recommandations de la vingt et unième session extraordinaire de l’Assemblée générale (CIPD+5) qui s’est tenue au Siège des Nations Unies du 30 juin au 2 juillet 1999. Elle déterminera l’orientation de ses travaux pour les cinq années à venir.

Le 12 octobre 1999, la communauté internationale a célébré le « jour du six milliardième habitant ». Selon l’Etat de la population mondiale pour 1999, établi par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la croissance de la population est passée de 2,4 à 1,3 % au cours des 30 dernières années. Toutefois, la population mondiale continue de s’accroître de quelque 78 millions de personnes par an. Aujourd’hui 80% des habitants de la planète vivent dans les pays en développement qui assurent 95% de la croissance de la population. La moitié de la population vit actuellement dans les villes.

A l’aube du XXIème siècle, trois cinquièmes des 4,8 milliards de personnes qui vivent dans les pays en développement sont privées de services sanitaires, un tiers n’a pas l’accès à l’eau potable, un quart est mal logé et un cinquième n’a pas accès à des services de santé de base. Ce sont les mesures et les actions prises au cours des prochaines décennies qui décideront si la croissance de la population continuera à se ralentir et s’accompagnera ou non d’une amélioration des conditions de vie.

Les facteurs démographiques – tels que le nombre élevé de jeunes (la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans), le vieillissement de la population, l’urbanisation et les migrations internationales – jouent un rôle important dans l’élaboration des programmes en vue d’éradiquer la pauvreté, de garantir l’accès aux services sociaux de base, d’assurer la sécurité alimentaire, de conserver les ressources et de protéger l’environnement. Les facteurs économiques récents comme la mondialisation, les privatisations et la crise financière de 1997, menacent les progrès accomplis ces dernières années dans la fourniture des services sociaux de base.

Selon les estimations révisées de la Division de la population, la population mondiale devrait s’élever à quelque 8,9 milliards en 2050 au lieu des 9,4 milliards prévus en 1996. L’aggravation de la pandémie du VIH/sida en Afrique subsaharienne et dans certaines régions du sous-continent indien compte pour un tiers dans la réduction de ces estimations à long terme.

Au vu de ces nouveaux facteurs, la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à l’examen et à l’évaluation d’ensemble de l’application du Programme d’action de la CIPD a demandé instamment aux gouvernements de prendre des mesures concrètes notamment pour assurer la révision des lois qui affectent la santé en matière de reproduction, accroître les dépenses de santé génésique, améliorer la participation des organisations non gouvernementales et du secteur privé aux activités de population, intégrer le dépistage du VIH et les soins aux personnes vivant avec le sida aux services de santé de base et de s’attacher à améliorer l’image que les femmes ont d’elles-mêmes et à promouvoir la responsabilité des hommes par rapport à leur comportement sexuel.

Documentation

Rapport du Secrétaire général sur la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à l’examen et à l’évaluation d’ensemble de l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (E/CN.9/2000/2)

Ce rapport examine les travaux de la vingt et unième session extraordinaire de l’Assemblée générale chargée de l’examen et de l’évaluation de l’application du Programme d’action de la CIPD, qui s’est tenue au siège des Nations Unies du 30 juin au 2 juillet 1999. Il récapitule les principales mesures adoptées par consensus à cette occasion et présente les mesures à envisager afin de poursuivre l’application du Programme d’action.

Parmi les progrès accomplis, on observe que les pays ont commencé à prendre des initiatives pour favoriser la participation des femmes à l’élaboration des politiques et des décisions. Ils ont accepté la notion de santé en matière de reproduction et les programmes de planification familiale sont progressivement intégrés aux soins de santé primaires en matière de reproduction. En outre, le problème de la morbidité et de la mortalité maternelle s’apprécie de plus en plus comme une question touchant au développement et aux droits de l’homme. Par ailleurs, les gouvernements ont pris des mesures pour favoriser la participation de groupes de la société civile à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques.

L’un des principaux obstacles à l’application intégrale du Programme d’action reste la grave insuffisance de ressources financières. Les contributions versées par les donateurs sont bien en deça de l’objectif des 17 milliards de dollars des Etats-Unis fixé pour l’an 2000. Si les pays en développement ont fait un effort pour augmenter la part de leur budget national consacrée aux questions relatives à la population, leurs ressources intérieures ont été mobilisées pour faire face aux crises financières et autres bouleversements. Malgré quelques progrès enregistrés dans ce domaine, les facteurs socioculturels font toujours obstacle à la réalisation de l’égalité et de l’équité entre les sexes. La participation du secteur privé aux activités ayant trait à la population et au développement reste très insuffisante.

Lors de sa vingt et unième session extraordinaire, l’Assemblée générale a réaffirmé les liens qui unissent population, croissance économique et environnement et enregistré les effets de l’évolution de la pyramide des âges et du vieillissement de la population. Elle a souligné la nécessité de mettre en place d’urgence des politiques et des programmes s’adressant aux causes des migrations internationales, des migrations internes et de l’urbanisation. Elle a également demandé aux gouvernements de s’assurer que les droits fondamentaux des femmes et des petites filles sont respectés et d’appliquer le Programme d’action, y compris son volet consacré à la santé des adolescents en matière de sexualité et de procréation.

Afin de réduire la vulnérabilité à l’infection au VIH/Sida, l’Assemblée a recommandé que d’ici à 2005, 90% au moins des jeunes, filles et garçons, âgés de 15 à 24 ans aient accès à des méthodes de prévention, et 95% d’entre eux d’ici à 2010. Il faudrait en outre réduire les taux de séropositivité chez les 15-24 ans de 25%, d’ici à 2005, dans les pays les plus touchés et de 25% dans l’ensemble du monde d’ici à 2015.

D’ici à 2005, 60% des centres de soins de santé primaires et de planification familiale devraient être à même d’offrir l’éventail le plus large possible de méthodes sûres et efficaces de planification familiale, des soins obstétriques essentiels, des services de prévention et de gestion des infections de l’appareil génital. D’ici à 2005, 40% de tous les accouchements devraient se dérouler avec l’assistance de personnel soignant qualifié dans les pays à fort taux de mortalité maternelle et ce taux devrait être porté à 80% pour l’ensemble du monde. Par ailleurs, l’écart entre les personnes recourant à la contraception et le nombre de celles qui souhaitent espacer ou limiter les naissances au sein de leur famille devrait être réduit de moitié d’ici à 2005.

Si les progrès réalisés au cours des cinq dernières années constituent une base encourageante, l’enquête sur le terrain du FNUAP a montré qu’ils sont loin d’être uniformes et que beaucoup reste à faire. Chaque année un grand nombre de femmes continuent de mourir en couches. Sur près de 130 millions de naissances enregistrées chaque année, plus de 60 millions interviennent sans l’aide d’un médecin. Et plus de 350 millions de femmes n’ont pas la possibilité de choisir des méthodes de contraception sûres et efficaces.

Rapport succint du Secrétaire général sur le suivi des questions de population à l’échelle mondiale en 2000 : population, parité et développement (E/CN.9/2000/3)

Elaboré par la Division de la population du Secrétariat avec l’aide du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA), ce rapport comprend un historique des questions de population et de parité à l’échelle mondiale et la synthèse des données récentes sur les principaux aspects de l’évolution de la population et leurs liens avec les questions de parité. Il présente les schémas et les tendances concernant la constitution de la famille ; la santé et la mortalité, y compris le VIH/sida ; le vieillissement ; et les migrations internes et internationales. Il contient également divers tableaux et figures.

Formation de la famille Les études sur la famille et la fécondité ont pris une orientation nouvelle, en cessant d’être presque exclusivement axées sur les femmes pour adopter progressivement une perspective plus équilibrée englobant également les hommes.

Au cours des dernières décennies, on a enregistré de grands changements concernant l’âge de l’initiation sexuelle et son contexte. Dans les pays développés, l’activité sexuelle tend à commencer à un âge plus jeune. Cette évolution fait prendre conscience des dangers que courent les jeunes célibataires qui ont souvent un accès limité à l’information et aux services de santé, notamment à la planification familiale, et sont plus exposés aux risques potentiels d’une activité sexuelle non protégée tels que les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles. Les données existantes indiquent qu’il existe au niveau mondial de grandes variations dans l’âge du mariage. Dans les sociétés où l’identité et la condition des femmes sont essentiellement définies par leur place dans la famille et leurs fonctions procréatrices, les mariages précoces tendent à être plus répandus. Toutefois, dans la plupart des régions du monde, on constate que l’âge du mariage recule. En outre, l’accroissement du taux de divorces et la baisse du nombre de remariages font aussi que les femmes adultes passent de plus en plus de temps non mariées.

Un nombre croissant de pays sont parvenus à un taux de fécondité déficitaire, d’abord dans les régions développées et récemment dans certaines zones moins développées, en particulier en Asie de l’Est et du Sud-Est. D’après la révision de 1998 des estimations et projections démographiques de l’ONU, 61 pays représentant 44% de la population mondiale ont atteint un taux de fertilité de remplacement ou déficitaire.

D’après les dernières estimations de l’ONU, 58% des couples mariés dans le monde ont recours à des contraceptifs et parmi eux, moins d’un tiers utilisent des méthodes qui requièrent la participation de l’homme. Le taux mondial d’utilisation du préservatif reste faible.

Santé et Mortalité Partout dans le monde, la mortalité a sensiblement baissé au XXème siècle. Bien que la plupart des facteurs à l’origine de cette baisse aient contribué à l’amélioration des conditions de vie des deux sexes, la longévité des femmes a augmenté plus vite que celle des hommes. En revanche, au cours des années 90, même si la mortalité infantile et postinfantile a continué de baisser pour les deux sexes, la surmortalité des filles reste néanmoins courante dans certains pays.

Les estimations mondiales pour 1998 identifient les maladies non transmissibles comme étant à l’origine de 59% de l’ensemble des décès en 1998. On estime que 30% des décès sont consécutifs à des maladies transmissibles et 11% à des traumatismes. Dans de nombreux pays en développement, les complications de la grossesse et de l’accouchement continuent de figurer parmi les principales causes de mortalité des femmes en âge de procréer. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 500 000 femmes sont mortes des suites d’une grossesse en 1998 et plus de 99% de ces décès sont survenus dans des pays à revenu faible ou moyen.

La pandémie du sida a déjà fait plus de 16 millions de morts et on estimait à 33,6 millions le nombre de personnes porteuses du VIH à la fin de 1999. A la fin de 1999, les hommes représentaient 54% des personnes de plus de 15 ans vivant avec le sida, sauf en Afrique où la majorité des séropositifs adultes sont des femmes. Selon des études récentes portant sur plusieurs populations africaines, les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans sont environ cinq à six fois plus susceptibles d’être infectées que les garçons de leur âge. Dans les pays où le taux de prévalence est élevé, l’épidémie du sida a contrarié les mesures de développement. Dans ceux où l’épidémie touche l’ensemble de la population, l’espérance de vie est raccourcie de 10 à 20 ans. L’absence d’amélioration en ce qui concerne la mortalité infantile, du fait de la transmission périnatale, sera vraisemblablement l’un des facteurs de dégradation de la situation dans les pays en question. L’accroissement des dépenses de santé publique consacrées au traitement du sida, particulièrement en Afrique, devrait être de l’ordre de 35 à 65%. Un triple objectif a été fixé pour la prévention et le traitement des MST et du VIH/sida : l’intégration des services qui s’occupent des personnes contaminées dans les services de santé primaire et communautaire déjà en place, afin qu’ils soient accessibles à davantage de malades ; la mise au point de technologies nouvelles, notamment le préservatif féminin et les produits microbicides ; et la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans les relations sexuelles et familiales.

Vieillissement et sexospécificité Le monde compte actuellement 334 millions de femmes et 271 millions d’hommes âgés de 60 ans ou plus, soit 1,2 femme pour un homme dans cette tranche d’âge. Ce ratio passe de 1,1 pour un dans la tranche des 60 à 69 ans à 1,8 pour un dans la tranche d’âge des plus de 80 ans à 2,9 pour un dans la tranche d’âge des centenaires. On remarque que la proportion de personnes âgées vivant seules est beaucoup plus élevé dans les pays développés que dans les pays en développement. Pour ces personnes âgées, la pauvreté est l’une des menaces les plus redoutées, surtout dans les régions les moins avancées. Ainsi, les programmes visant à améliorer la situation des personnes âgées devraient porter sur la garantie d’un revenu, la sécurité alimentaire et les services de santé.

Migrations intérieures et internationales Au cours des dernières décennies, les progrès des transports et des communications ont accru les migrations intérieures, mais le manque de données limite les possibilités d’analyse par sexe de ces migrations. En Afrique et en Asie, dans sept des huit pays pour lesquels on dispose de données, les femmes représentent moins de la moitié des migrants intérieurs. Dans tous les pays pour lesquels on dispose de données, on observe que les migrants ont un niveau d’instruction supérieur aux migrantes et un niveau d’instruction supérieur aux non migrants. Dans la population de migrants internationaux, les femmes sont presque aussi nombreuses que les hommes. Les données relatives aux flux migratoires depuis les années 1990 montrent que dans de nombreux pays, le nombre de migrantes va croissant. De plus en plus les femmes migrent en tant qu’acteurs économiques propres plutôt qu’en tant que membre de la famille d’un migrant. Il apparaît également que la mondialisation de l’économie et du commerce international a favorisé les mouvements d’une main d’œuvre hautement qualifiée constituée de gestionnaires, de consultants, de fonctionnaires des organisations internationales et de diplomates. Les femmes s’ajouteront sans doute en nombre croissant à cette migration.

D’après les données disponibles, la répartition entre hommes et femmes au sein des populations de réfugiées serait presque égale. La persécution liée au sexe a été reconnue comme pouvant justifier l’octroi du statut de réfugié et durant les années 90, le HCR a publié des lignes directrices pour la protection des femmes réfugiées.

Le trafic de migrants fait l’objet d’une préoccupation grandissante à l’échelon politique. Dans les années 90, les gouvernements ont commencé à instaurer une législation criminalisant le trafic et sanctionnant l’immigration, le transport, l’hébergement et l’emploi d’illégaux, ainsi que la falsification de documents et l’exploitation par le biais de la violence sexuelle. Au cours des cinq dernières années, certains pays ont supprimé les sanctions infligées aux victimes du trafic, notamment les femmes, et un certain nombre de pays ont élaboré des mesures qui les encouragent à témoigner contre les trafiquants.

Ainsi, malgré les améliorations remarquables sur le plan de la santé et du bien-être des hommes et des femmes en général, on voit que les effets manifestes de l’appartenance sexuelle et les inégalités entre les sexes subsistent dans différents domaines et tout au long de la vie. Devant cette situation, les gouvernements accordent davantage d’attention aux incidences des politiques et des programmes sur l’égalité des sexes et commencent à aborder des problèmes pressants comme le montrent les recommandations du programme d’action de la CIPD et les principales mesures adoptées par l’Assemblée générale. L’accent mis sur les problèmes de parité lors de la CIPD a stimulé une recherche novatrice et les spécialistes accordent une attention accrue aux problèmes de parité dans la

collecte et l’analyse de données démographiques, sociales et économiques. Ce regain d’intérêt a mis en évidence les enseignements qu’on peut tirer d’une perspective soucieuse d’équité entre les sexes et devrait permettre de mieux comprendre les liens particulièrement importants entre la population, l’égalité entre les sexes et le développement.

Rapport du Secrétaire général sur le suivi des programmes relatifs à la population : condition de la femme, population et développement (E/CN.9/2000/4)

Ce rapport expose les stratégies et les méthodes adoptées par les divers pays pour donner suite à la CIPD et analyse les difficultés et les obstacles rencontrés dans l’exécution des programmes et la mobilisation des ressources.

Selon l’enquête sur le terrain du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la plupart des pays ont intégré les questions relatives à l’égalité entre les sexes dans les questions relatives à la population et au développement, en instaurant des mécanismes nationaux traitant des questions de population et de sexospécificité ou en renforçant ceux qui existaient déjà. Cette nouvelle orientation a conduit à l’élaboration de politiques globales sur la santé de la femme qui aident les pays à passer d’une planification familiale axées sur des objectifs spécifiques à une approche axée sur la clientèle, offrant toute une gamme de services, notamment un plus grand choix de méthodes de contraception.

Certaines tendances d’apparition récente comme la privatisation, le rôle croissant des mécanismes de marché dans les économies nationale et mondiale, les politiques d’ajustement structurel et la récession, menacent la réalisation et la consolidation des objectifs fixés en matière de santé en général et de santé des femmes en particulier. Dans de nombreux pays en développement, la privatisation du secteur sanitaire s’accompagne d’une réduction et d’un renchérissement des services, ainsi que d’une baisse de leur qualité à mesure que le rôle de l’Etat dans la définition de normes et l’imposition de mécanismes de supervision s’amenuisent.

Des progrès notables ont été enregistrés dans l’élargissement de l’accès aux services de santé en matière de reproduction et l’accroissement de leur disponibilité, notamment dans 45% des pays d’Asie et 44% des pays d’Afrique. On note toutefois que des progrès plus importants ont été réalisés dans l’amélioration de l’accès aux services de santé en matière de reproduction que dans l’élargissement de la gamme de services fournis. Les principaux facteurs à l’origine des forts taux de mortalité et de morbidité enregistrés dans les pays en développement subsistent, notamment la condition inférieure des femmes, leur mauvais état nutritionnel chronique et leur taux élevé d’anémie. La faible réduction de la mortalité infantile n’est pas tant le fait de lacunes techniques que du faible degré d’engagement politique, de l’insuffisance de ressources et de l’incapacité à définir des priorités et à intervenir de manière efficace. En se fondant sur les taux d’infection actuels, on estime que la mortalité maternelle due au sida en Afrique, en Asie, en Amérique latine fera près de 42 millions d’orphelins d’ici à 2010. La contamination mère-enfant touche environ 300 000 nouveaux-nés par an, pour la plupart dans les pays en développement. En raison de l’ampleur de la pandémie et de ses aspects sexospécifiques, il est indispensable d’élaborer des stratégies multiples, de procéder à des investissements publics dans la santé, et d’analyser les conséquences des réformes du secteur de la santé engagées dans les pays en développement. De nombreux services de santé sont en passe de devenir inopérants et d’importants progrès en terme de réduction de la mortalité maternelle et infantile ont été anéantis, la situation ayant même empiré.

Si la santé des adolescents en matière de reproduction fait désormais partie du programme de santé publique de la majorité des pays, ils restent néanmoins l’un des groupes les plus mal desservis. On a donc impérativement besoin d’une volonté politique plus forte qui traduise la détermination à élaborer des stratégies acceptables et efficaces.

En vue du renforcement de l’intégration d’une perspective sexospécifique dans les politiques, les programmes et les activités ayant trait à la population, il convient d’affiner et de renforcer la conception des politiques et programmes de population et de développement fondés sur les droits et d’intégrer l’éducation en matière des droits de l’homme dans les programmes d’éducation scolaire et d’enseignement parallèle. Il faut prendre des mesures pour éliminer les attitudes traditionnelles, religieuses et culturelles nocives qui asservissent les femmes et aggravent l’inégalité entre les sexes et pour atténuer la sexospécificité de l’incidence de la mondialisation de l’économie et de la privatisation des secteurs sanitaires et sociaux, en particulier sur les pauvres. Tous les systèmes de données et d’information devraient permettre de disposer de données ventilées par sexe nécessaires pour traduire les politiques en stratégies qui tiennent compte des problèmes de parité et mettre au point des indicateurs pertinents d’incidence selon le sexe permettant de mesurer les progrès accomplis. Les gouvernements et le secteur privé devraient en outre prendre les mesures nécessaires pour supprimer les inégalités au niveau de la participation des femmes au marché du travail.

Rapport du Secrétaire général sur les flux de ressources financières devant concourir à l’application du Programme d’action de la CIPD (E/CN.9/2000/5)

Selon ce rapport établi par le FNUAP, l’aide en matière de population aurait légèrement augmenté, passant de 1 milliard 960 millions de dollars en 1997 à 2 milliards 60 millions de dollars en 1998. Ce dernier chiffre devrait augmenter dès que des contributeurs importants tels que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Fondation Ford et plusieurs importants donateurs présenteront leurs données pour 1998.

Les évaluations préliminaires sur les flux de ressources financières de 1998 indiquent que les ressources affectées à des activités de population ont été essentiellement consacrées à la planification familiale (42%), aux services de santé de base en matière de reproduction (22%), aux activités liées aux maladies sexuellement transmissibles et au VIH/sida (21%), et à la recherche fondamentale et à l’analyse des données et des politiques en matière de population et de développement (15%) ; ces pourcentages devant être considérés comme des estimations.

Le FNUAP reste l’organisme qui fournit l’aide la plus importante en matière de population et le montant octroyé par son intermédiaire a été de 284 millions de dollars en 1998. Ce chiffre est inférieur de 13% au montant record de 1996. En 1998, les nouveaux engagements des prêts ont permis à la Banque mondiale d’augmenter considérablement les crédits accordés aux activités de population et de santé de la reproduction qui sont passés de 234 millions de dollars en 1997 à 426 millions de dollars. Le secteur privé, par le biais des fondations privées, des organisations gouvernementales et autres entités, apporte une aide de plus en plus importante en matière de population et contribue de manière considérable aux activités entreprises dans ce domaine. En 1997, les sources privées ont fourni 106 millions de dollars. Le montant provisoire des contributions pour 1998 s’élève à 64 millions de dollars, chiffre

qui devrait augmenter à mesure que les organisations signalent leurs contributions. L’Afrique subsaharienne et la région Asie-Pacifique ont bénéficié de plus de la moitié de l’aide internationale en 1997 et les chiffres provisoires pour 1998 laissent deviner une tendance similaire.

Selon les estimations du FNUAP, le montant total des ressources intérieures destinées aux activités de population aurait atteint 8,6 milliards de dollars en 1998. Ce chiffre témoigne de l’engagement des pays en développement et en transition, mais la majorité de ces ressources provient de quelques grands pays. Ainsi de nombreux pays, en particulier les pays d’Afrique subsaharienne et les pays les moins avancés, ne parviennent pas à produire les ressources nécessaires pour financer leurs propres programmes nationaux de population. Le manque de ressources demeure l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre effective du Programme d’action. L’augmentation mineure de l’aide extérieure globale est décevante.

Lors de sa vingt et unième session extraordinaire, l’Assemblée générale a indiqué qu’il est urgent de mobiliser une plus grande volonté politique de tous les gouvernements et de réaffirmer l’engagement en vue de la mobilisation des ressources. Elle a engagé les donateurs à intensifier leurs efforts pour atteindre l’objectif fixé de 5,7 milliards en 2000. Elle a invité les gouvernements et la communauté internationale à promouvoir l’adoption de mécanismes supplémentaires visant à accroître les ressources financières allouées aux programmes en matière de population et de développement et les a encouragés à examiner en détail l’application de l’Initiative 20/20. En outre, elle a engagé les pays donateurs, les organisations internationales et les pays bénéficiaires à renforcer leur collaboration afin d’éviter les doubles emplois, recenser les problèmes de financement et veiller à ce que les ressources soient utilisées au mieux.

Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et l’avancement des travaux dans le domaine de la population en 1999 : Division de la population, Département des affaires économiques et sociales (E/CN.9/2000/6)

Ce rapport fait le point de l’avancement, pendant l’année 1999, des activités de la Division de la population concernant l’analyse des variables démographiques au niveau mondial ; les estimations et les projections démographiques mondiales ; les politiques démographiques et le développement socio-économique ; le suivi, la coordination et la diffusion d’informations sur la population ; et la coopération technique en matière de population.

En raison du nouvel éclairage apporté par la Révision de 1998 des estimations et projections démographiques mondiales, il a fallu revoir les projections à long terme jusqu’en 2150. Ces projections ne portent que sur les grandes régions et se divisent en sept scénarios. Selon le scénario à fécondité moyenne, le taux de fécondité générale permettrait d’assurer le remplacement des générations dans toutes les grandes régions pendant la période 2050-2150. La population représenterait ainsi 9,7 milliards d’ici à 2150 et se stabiliserait autour de 10,3 milliards après 2300 si le niveau de remplacement se maintenait sur le long terme. Dans le scénario à fécondité faible, soit 0,5 enfant au- dessous du niveau de remplacement, la population ne représenterait plus que 3,2 milliards en 2150 contre 24,8 milliards si l’on retient le scénario à fécondité élevée, soit 0,5 enfant au-dessus du seuil de remplacement. La Révision de 2000 est en cours et l’on s’efforce de mettre à niveau les estimations démographiques de sorte que 2000 serve d’année de référence pour tous les scénarios.

Selon la Révision de 1999 des estimations et projections relatives à la population urbaine et rurale et à la population des grandes villes, à la mi- 1999, 47% de la population mondiale vivaient dans les zones urbaines. Cette proportion devrait passer à 50% d’ici à 2007. D’ici à 2030, plus des trois cinquièmes de la population habiteront en milieu urbain. Le taux de croissance annuel mondial de la population urbaine atteint 2,1%, soit plus du triple de celui de la population rurale (0,7%). Les zones urbaines accueillent actuellement 57 millions de personnes chaque année, contre 21 millions pour les zones rurales. D’ici à 2025-2030, le taux de croissance annuel des zones urbaines sera de 1,5%, soit un gain de 71 millions de personnes par an.

Selon la révision des estimations et projections démographiques de 1998, une personne sur 10 est âgée de 60 ans ou plus ; en 2050, une personne sur cinq sera âgée de 60 ans ou plus et en 2150, une personne sur trois. Si le pourcentage de personnes âgées est aujourd’hui beaucoup plus élevé dans les régions les plus développées que dans les moins développées, le vieillissement est plus rapide dans ces dernières et le passage d’une tranche d’âge à l’autre s’en trouve accéléré. La majorité des personnes âgées sont des femmes : 55% des personnes âgées de 60 ans ou plus sont des femmes et 65% des personnes âgées de 80 ans ou plus. Cela tient au taux de mortalité moins élevé chez les femmes, quelle que soit la tranche d’âge.

Le Secrétaire général recense ensuite les diverses publications de la Division de la population en ce qui concerne le suivi, la coordination et la diffusion de l’information démographique. Il présente également les activités de la Division de la population dans le cadre de la coordination technique. La liste des publications, actes de réunion de groupes d’experts et autres documents produits par la Division de la population en 1999 figure en annexe de ce rapport.

Composition de la Commission

Les 47 membres de la Commission en 2000 sont : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Brésil, Burundi, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Costa Rica, Croatie, El Salvador, Etats-Unis, Ethiopie, Fédération de Russie, France, Guinée, Honduras, Hongrie, Inde, Iran, Italie, Jamaïque, Japon, Kenya, Malaisie, Malawi, Mexique, Niger, Nigeria, Ouganda, Pakistan, Panama, Paraguay, Pays-Bas, Philippines, République de Corée, Royaume-Uni, Suède, Thaïlande, Turquie, Ukraine et Yémen.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.