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FEM/1087

LE COMITE PREPARATOIRE DE BEIJINGE5 SUSPEND SA SESSION POUR FINALISER LES NOUVELLES MESURES D'EGALITE ENTRE LES SEXES

17 mars 2000


Communiqué de Presse
FEM/1087


LE COMITE PREPARATOIRE DE BEIJING+5 SUSPEND SA SESSION POUR FINALISER LES NOUVELLES MESURES D’EGALITE ENTRE LES SEXES

20000317

Il recommande un projet de déclaration politique réaffirmant l’engagement d’appliquer le Programme d’action de Beijing

La Commission de la condition de la femme, constituée en Comité préparatoire de la session de l’Assemblée générale intitulée “Les femmes en l’an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle” (du 5 au 9 juin 2000), a décidé, cet après-midi, de suspendre ses travaux qui avaient commencé le 3 mars 2000. Chargé de préparer les deux textes finaux de la session extraordinaire, session dite "Beijing+5" chargée de définir des mesures visant à accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de la quatrième Conférence sur les femmes, qui s’est tenue à Beijing en 1995, le Comité préparatoire a adopté un projet de déclaration politique et, compte tenu de la nécessité de poursuivre les négociations, a décidé de reporter à une date ultérieure l'adoption du projet de texte relatif aux “Nouvelles mesures et initiatives pour la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing”. Les nouvelles mesures et initiatives en négociations partent des 12 domaines critiques identifés à la Conférence de Beijing : la pauvreté, l’éducation, la santé, la violence, les conflits armés, la participation à la vie économique, le partage du pouvoir et la prise de décisions, les mécanismes nationaux de mise en oeuvre du Programme d’action, les droits fondamentaux, les médias, l’environnement et le développement, et la fillette.

A l’aube du nouveau millénaire, nous, gouvernements réaffirmons note volonté d’éliminer tous les obstacles qui entravent la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, de renforcer et de préserver un environnement national et international favorable à la cause des femmes, dit le projet de déclaration politique, qui est composé de huit paragraphes. Selon ce texte, les gouvernements s’engageraient donc à prendre de nouvelles mesures en faveur de la promotion de la femme qui passent par la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, l’intégration d’une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans les politiques et les programmes, le renforcement du pouvoir d’action des femmes, et l’intensification de la coopération internationale en vue de mettre intégralement en œuvre le Programme d’action de Beijing.

(à suivre – 1a)

- 1a - FEM/1087 17 mars 2000

En ce qui concerne la finalisation du texte relatif aux "Nouvelles mesures et initiatives pour la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing", le Comité a décidé de tenir des consultations officieuses supplémentaires le 20 avril, les 8, 9, 11 et 30 mai ainsi que le 2 juin. Pour ce faire, il a donc demandé au Conseil économique et social dont il est un des organes, de l'autoriser, à titre d'exceptionnel, à tenir, après le 2 juin, une séance d'une journée pour clôturer sa session. Etant donné que la session extraordinaire de l'Assemblée générale doit commencer le 5 juin, le Conseil économique et social autoriserait donc le Comité à transmettre son rapport directement à la session extraordinaire. Le représentant du Pakistan, appuyé par d'autres délégations, s'est demandé comment, avec un programme si fragmenté, il sera possible d'assurer la participation des ONG et des experts qui viennent des capitales. La représentante de Cuba a elle souligné que la date du 20 avril coïncide avec les travaux de la Commission des droits de l'homme à Genève à laquelle participe la plupart des représentants présents aujourd'hui. A l'instar du Mexique, la Présidente du Comité préparatoire a dit comprendre les préoccupations de ces délégations et les a assurées que le Secrétariat continuera de déployer tous les efforts pour fixer un autre calendrier.

Le Comité a, par ailleurs, adopté deux projets de décision concernant l’ordre du jour provisoire et l’organisation des travaux de la session extraordinaire. Deux autres décisions sur les modalités de participation des ONG à la session extraordinaire et leur accréditation avaient été adoptées auparavant.

Outre la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour l'égalité entre les sexes et la promotion de la femme, le Portugal (au nom de l'Union européenne), le Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), du Canada, du Mexique, et de la Fédération de Russie ont fait des déclarations de clôture. La Présidente du Comité préparatoire a mis l'accent sur l'esprit de coopération qui a guidé les travaux la session.

Adoption d’un projet de déclaration politique

Aux termes du projet de déclaration politique, adopté sans vote tel qu’oralement révisé, les gouvernements participant à la session extraordinaire seraient conscients qu’ils ont la responsabilité primordiale d’appliquer pleinement les Stratégies prospectives d’action de Nairobi pour la promotion de la femme, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, et d’honorer tous les engagements pris en faveur de la promotion de la femme et dans ce contexte, appelleraient au maintien de la coopération internationale dans ce domaine, y compris l’engagement de réaliser l’objectif convenu et non atteint de consacrer 0,7 du PIB à l’Aide publique au développement.

Les gouvernements se féliciteraient des progrès accomplis jusqu’à présent en matière d’égalité entre les sexes et l’application du Programme d’action de Beijing et réaffirmeraient leur engagement d’accélérer la ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à cet égard reconnaîtraient les efforts déployés à tous les niveaux par les gouvernements, le système des Nations Unies, les organismes intergouvernementaux et les autres organisations internationales et régionales et insisteraient sur la nécessité de poursuivre les efforts déployés pour mettre intégralement en œuvre le Programme d’action de Beijing. Les gouvernements salueraient le rôle de la société civile, en particulier les organisations non gouvernementales et des organisations de femmes, et sa contribution à la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, et encourageons tous ces acteurs à poursuivre leur action dans ce domaine et à participer aux processus d’évaluation.

Les gouvernements souligneraient que les hommes doivent se mobiliser aux côtés des femmes et assumer leurs coresponsabilités pour ce qui est de faire progresser l’égalité entre les sexes. Ils réaffirmeraient l’importance d’intégrer les perspectives sexospécifiques dans le processus de mise en œuvre des décisions des autres grandes conférences et sommets de l’Organisation des Nations Unies et la nécessité de garantir un suivi coordonné des grandes conférences et sommets par les gouvernements, les organisations régionales et tous les organes et institutions du Système des Nations Unies dans le cadre de leur mandat respectif.

Les gouvernements réaffirmeraient leur volonté d’éliminer les obstacles à la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et l’application des Stratégies prospectives d’action de Nairobi, de renforcer et de préserver un environnement national et international favorable à la cause des femmes et s’engageraient à cette fin à prendre de nouvelles mesures pour accélérer la mise en œuvre du Programme et des Stratégies, notamment en défendant et en protégeant tous les droits des hommes et toutes les libertés fondamentales, en intégrant dans toutes leurs politiques et leurs programmes une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes, en favorisant la participation pleine et entière des femmes et le renforcement de leur pouvoir d’action, et en intensifiant la coopération internationale en vue de mettre intégralement en œuvre le Programme d’action de Beijing. Les gouvernements conviendraient d’évaluer régulièrement la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et de convoquer de nouveau toutes les parties concernées en 2005 afin de faire le bilan des progrès accomplis et d’envisager le cas échéant de nouvelles initiatives 10 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing et 20 après celle des Stratégies prospectives de Nairobi.

La représentante des Etats-Unis s'est dite heureuse de se joindre au consensus et, faisant référence au paragraphe 3 du projet de déclaration politique, elle a souligné que son pays entend accroître, dans les années à venir, son aide financière.

Le Comité a également pris note des rapports du Secrétaire général sur l'examen et l'évaluation de la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing (E/CN/6/2000/PC/2 et Corr.2) et sur les questions nouvelles et renseignements complémentaires sur de nouvelles mesures et initiatives destinées à préparer l’avenir au-delà de l’an 2000 (E/CN/6/2000/PC/4) ainsi que d'une note du Secrétaire général transmettant les résultats des réunions régionales tenues en prévision de la session extraordinaire de l'Assemblée générale (E/CN.6/2000/PC/6 et Add.1-5).

Déclarations de clôture

La représentante du Portugal, au nom de l’Union européenne, a déclaré que même si tous les objectifs n’ont pas été atteints, certains progrès ont pu être réalisés et notamment l’adoption d’un texte sur la participation des ONG et la conclusion d’un accord sur un projet de déclaration politique. La représentante a souligné l’engagement de l’Union européenne à ce processus. Elle a souligné que l’Union européenne a toujours appuyé la participation des ONG aux travaux des Nations Unies pour l’élaboration d’une stratégie commune permettant de créer une meilleure société pour tous. La représentante a regretté que le travail des ONG ait été entravé par certains représentants d’organisations qui ont souhaité exprimer des positions qui ne correspondaient pas aux principes d’équité. Ces représentants ont accentué des désaccord dans une enceinte qui devrait être consacrée au libre ´échange, à la liberté d’expression, à la tolérance et au respect mutuel. Défendre le droit des ONG d’exprimer leur point de vue est de la responsabilité des gouvernements. La liberté d’expression des ONG est indispensable à nos efforts communs et c’est la raison pour laquelle il faut garantir leur participation effective à nos travaux futurs.

Le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé combien, au débat du processus, les attentes étaient grandes. Il s'est tout de même félicité de l'adoption d'une résolution sur la participation des ONG. Il a réaffirmé, pour finir, la disposition de son Groupe à assurer le succès de ce processus et ce, pour atteindre les objectifs que "nous recherchons tous et toutes".

La représentante du Canada s'est félicitée des résultats malgré quelques frustrations. Il n'en reste pas moins, a-t-elle souligné, qu'il y a de quoi s'enorgueillir. La représentante a encore appuyé l'idée de la participation des ONG aux travaux dans le respect d'un dialogue démocratique.

La représentante du Mexique a regretté que le résultat de cette partie de la session ne réponde pas aux attentes. Elle s'est dite confiante que la volonté politique qui habite toutes les délégations est à la hauteur de celle du Mexique de finaliser les documents que l'Assemblée générale doit adopter dans l'union. Elle a souscrit aux commentaires de l'Union européenne en jugeant indispensable de respecter toutes les positions et de favoriser la participation d'autres acteurs notamment les ONG. La représentante s'est, à cet égard, dite en droit de demander que l'on respecte le point de vue de son pays.

L'Observatrice du Saint-Siège a dit avoir apprécié l'esprit d'ouverture et de dialogue en appuyant, à son tour, la participation des ONG.

La représentante de la Fédération de Russie a souhaité plein succès aux travaux futurs des Groupes de travail.

Mme Angela King, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour l’égalité entre les sexes et la condition de la femme, a rendu hommage au travail des ONG qui a permis de mettre les délégations sur la bonne voie. Les ONG ont montré où se situait la base des préoccupations des femmes et des hommes du monde entier. Mme King a estimé que les ONG avaient maintenu un rythme soutenu de prises de positions passionnantes. Mme King a évoqué les points saillants de cette session qui se sont concrétisés, entre autres, par la Journée de la femme le 8 mars dernier, l’adoption d’une Déclaration présidentielle par le Conseil de sécurité qui se déclare en faveur d’une participation accrue des femmes au maintien de la paix et l’adhésion de Cuba et du Venezuela au Protocole additionnel de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ce qui porte à 32 le nombre de signataires.

La Présidente du Comité a estimé qu’à l’issue de cette session, le Comité préparatoire est arrivé à une compréhension des grandes questions et notamment celle portant sur la participation des ONG Nous savons maintenant à l’évidence que le Programme d’action du Caire et la Déclaration de Beijing sont en cours d’application. Les intentions en ce sens ont été clairement réaffirmées durant cette session.

Aperçu des travaux

Pendant ses travaux, le Comité a organisé un débat général au cours duquel le Programme d’action de Beijing, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son Protocole facultatif ont été identifiés comme les piliers du processus dit “Beijing + 5”, processus d’évaluation de la mise en œuvre du programme d’action mais surtout d’élaboration de nouvelles mesures pour réaliser l’égalité entre les sexes au XXIe siècle. Dans ce cadre, la question de la violence contre la femme a été citée comme la priorité par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Mary Robinson. Qu’elle soit domestique, liée à une situation de conflit, codifiée par des lois, la violence est, a affirmé Mme Robinson, ce qui continue d'empêcher la femme de revendiquer le respect de ses droits. Le Comité a également organisé un débat d’experts sur le thème de l’”Avenir de l’égalité entre les sexes, du développement et de la paix au-delà de l’an 2000” au cours duquel ont été soulevées les questions du lien entre fertilité et disponibilité des femmes sur le marché du travail, de l’impact de la mondialisation sur la situation économique des femmes, et de la réalisation de l’égalité entre les sexes dans le contexte des démocraties en transition.

La reprise de session marquera la fin d’une série de trois sessions dont les deux premières se sont déroulées en mars 1998 et en mars 1999. Le Comité, qui s’est réuni depuis le 7 mars en consultations officieuses pour négocier les textes finaux de la session extraordinaire, est présidé Mme Roselyne Asumwa Odera (Kenya) aidée par trois Vice-Présidentes; Mmes Asit Bhattacharjee (Inde), Misako Kaji (Japon) et Monica Martinez (Equateur) qui assume également les fonctions de Rapporteur. Avant de se constituer en Comité préparatoire, la Commission de la condition de la femme s’est réunie du 28 février au 2 mars, ayant choisi, cette année, de consacrer son débat général au suivi et à l’évaluation approfondis de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing. Le débat a donc permis de dresser un bilan dont le caractère mitigé a été explicité notamment par la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme Angela King. Malgré les progrès accomplis, par exemple, en matière de participation des femmes dans le processus de prise de décisions, la féminisation de la pauvreté et celle du VIH/Sida, la nature précaire des emplois occupés par les femmes, la non-prise en compte de la force productive des femmes rurales dans les statistiques, la mortalité et la morbidité maternelles, et la violence à l’égard des femmes sont autant de problèmes qui demeurent réels. Beaucoup de ces problèmes ont été imputés au manque de volonté politique nécessaire à la mobilisation des ressources requises et à la prise de décisions déterminantes en matière de promotion de la femme. D’ailleurs, au cours de la Table ronde que la Commission a organisée sous le thème “Questions et tendances nouvelles et approches novatrices des problèmes ayant des répercussions négatives sur la condition de la femme ou sur l’égalité entre les sexes”, les cadres économiques, les modèles sociaux et les préjugés culturels ont été identifiés comme les principaux freins à la promotion de la femme. Les recommandations en la matière ont tourné autour de l'importance d’une plus grande participation des femmes dans l’appareil politique et économique pour faire entendre leur voix et influer ainsi sur les décisions ainsi qu’autour de la nécessité d’élaborer des indicateurs sociaux pour parfaire les stratégies visant à améliorer la condition des femmes.

A l’issue de ses travaux, la Commission a adopté une série de résolutions sur la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, la situation des femmes et des filles en Afghanistan, la situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter, et sur les femmes et les fillettes face au virus VIH/Sida. A ce propos, la Commission a décidé que les questions thématiques de sa prochaine session seraient : “Les femmes, les fillettes et le virus VIH/Sida” et “La situation des femmes et les formes multiples de discrimination fondée sur le sexe, y compris la discrimination raciale et technique, la xénophobie et l’intolérance qui est associée”.

Les travaux de la Commission sont actuellement dirigés par Mme Dubravka Simonovic (Croatie), Présidente. M. Mankeur Ndiaye (Sénégal) et Mmes Loreto Leyton (Chili), Kirsteen Geelan (Danemark) et Misako Kaji (Japon) occupent les postes de Vice-Présidents. Mme Kaji assume également les fonctions de Rapporteur.

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