AG/1005

L'ASSEMBLEE PRIE TOUS LES ETATS ET LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES D'APPORTER UN APPUI SUPPLEMENTAIRE A MADAGASCAR FRAPPEE PAR LES CYCLONES

14 mars 2000


Communiqué de Presse
AG/1005


L'ASSEMBLEE PRIE TOUS LES ETATS ET LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES D'APPORTER UN APPUI SUPPLEMENTAIRE A MADAGASCAR FRAPPEE PAR LES CYCLONES

20000314

L'Assemblée générale, gravement préoccupée par les dommages considérables et la dévastation causés par les cyclones tropicaux Eline et Gloria et les inondations qui ont frappé Madagascar, a prié, cet après-midi, tous les Etats ainsi que les organisations internationales d'apporter d'urgence un appui supplémentaire à Madagascar. L'Assemblée a pour cela adopté sans vote, telle qu'oralement amendée, une résolution présentée par l'Egypte, au nom du Groupe des Etats d’Afrique, par laquelle elle demande en outre au Secrétaire général de prendre toutes les mesures voulues pour continuer à mobiliser et à coordonner l'assistance humanitaire des institutions spécialisées et autres organes et organismes des Nations Unies afin de seconder les efforts déployés par le Gouvernement malgache.

Faisant un bilan provisoire de la catastrophe naturelle, le représentant de Madagascar a fait état de la destruction de 25% des services de santé dans les zones touchées et de 560 000 personnes sinistrées. Soulignant l'ampleur des dégâts et la précarité de l'économie de son pays, le représentant a affirmé que Madagascar n'est pas en mesure de pourvoir seule aux besoins des populations sinistrées, évalués aux environs de 3 681 361 dollars américains. Il a insisté sur la nécessité de s'atteler dès maintenant au problème du relèvement. La reconstruction des équipements et des infrastructures, a-t-il expliqué, se traduira par une augmentation des dépenses publiques et la réaffectation d'une part importante des ressources destinées aux projets de développement. De plus, les perspectives de croissance de l'économie nationale se verront compromises par la déproduction des secteurs essentiels de l'économie alors que la perte des produits d'exportation entraînera une aggravation de la balance des paiements. Le représentant a émis l'espoir que la communauté internationale participera au programme de reconstruction de son pays. A cet égard, le représentant du Portugal, au nom de l'Union européenne, a dit attendre que soit lancé l'appel conjoint des institutions des Nations Unies pour décider plus avant de l'aide que l'Union européenne accordera à Madagascar. Le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a également pris la parole.

Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l’Organisation des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale : assistance économique spéciale à certains pays ou régions : projet de résolution (A/54/L.80)

Adoption d'une résolution

Aux termes de la résolution relative à l'assistance à Madagascar frappée par les cyclones tropicaux (A/54/L.80), adoptée sans vote telle qu'oralement amendée et présentée par le représentant de l'Egypte au nom du Groupe des Etats d’Afrique, l'Assemblée générale prie tous les Etats ainsi que les organisations internationales d'apporter d'urgence un appui supplémentaire à Madagascar de façon à alléger le fardeau économique et financier que devra supporter le peuple malgache durant la période d'urgence et pendant le processus ultérieur de relèvement. Elle demande au Secrétaire général de prendre toutes les mesures voulues pour continuer à mobiliser et à coordonner l'assistance humanitaire des institutions spécialisées et autres organes et organismes des Nations Unies afin de seconder les efforts déployés par le Gouvernement malgache.

Déclarations

M. NUNO BRITO (Portugal) a rendu hommage, au nom de l'Union européenne, aux institutions du système des Nations Unies pour les efforts déployés en vue de fournir une aide à la population malgache ainsi qu'aux autres organisations, notamment les organisations non gouvernementales, qui se sont immédiatement déployées dans la zone touchée. Des missions d'évaluation sont sur le point d'être dépêchées à Madagascar, et notamment une mission organisée par le Bureau des affaires humanitaires de la Communauté européenne. Elles nous permettront d'avoir une idée plus claire de l'ampleur des dégâts. L'Union européenne attend que soit lancé l'appel consolidé pour décider plus avant de l'aide supplémentaire qui sera fournie à Madagascar. Nous attachons une importance considérable aux activités humanitaires de l'Organisation des Nations Unies comme l'atteste notre participation active aux différents processus consultatifs en la matière, a affirmé M. Brito. L'Union européenne est disposée à contribuer de manière constructive à l'élaboration d'une position consensuelle au sujet de l'assistance humanitaire. Nous tenons néanmoins à souligner qu'il nous sera plus aisé de fournir une contribution si nous avions l'opportunité de participer, dès les premières étapes, à l'élaboration des projets de résolution comme celui qui est présenté aujourd'hui.

M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO (Nigéria) s'est félicité, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de la réponse que la communauté internationale a apportée en cette période tragique. Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, nous nous engageons à fournir une réponse concertée à ce problème, a-t-il promis.

M. JEAN DELACROIX BAKONIARIVO (Madagascar) a déclaré qu'à l'instar de ceux qui croient en la renaissance de l'Afrique, son pays s'est attaché, au cours de cette dernière décennie, à multiplier les efforts pour sortir du marasme économique et engager le pays dans la voie du développement durable. Dans cet objectif, a souligné le représentant, des mesures difficiles et souvent douloureuses ont été prises pour accroître le potentiel productif de l'économie nationale. Ces efforts, a-t-il dit, se trouvent malheureusement entravés par les passages trop fréquents, presque chaque année, des cyclones qui ravagent en très peu de temps d'importants acquis du développement. Outre les cyclones qui mettent à mal les ressources humaines et naturelles, d'autres calamités naturelles telles que l'invasion des criquets migrateurs en 1997-1998-1999, les phénomènes de sécheresse et d'érosion marine fragilisent les perspectives de développement. Cette année donc, Madagascar a été frappée, dans un intervalle de temps rapproché, par deux cyclones qui ont fait de nombreuses victimes et causé de considérables dégâts matériels.

Faisant un bilan provisoire, le représentant a fait état de la destruction de 25% des services de santé dans les zones touchées et de 560 000 personnes sinistrées. Vu l'ampleur des dégâts et la précarité de son économie, a souligné le représentant, Madagascar n'est pas en mesure de pourvoir seule aux besoins des populations sinistrées, lesquels sont évalués aux environs de 3 681 361 dollars américains. Le représentant s'est dit confiant qu'à la suite de l'appel contenu dans la résolution, les acteurs internationaux participeront en grand nombre ou continueront de participer de manière significative aux opérations de secours et d'assistance d'urgence. Force est de reconnaître que l'effet du choc passé, reste entier le problème du relèvement, a ajouté le représentant.

Il a donc attiré l'attention de la communauté internationale sur les difficultés économiques et financières rencontrées par son pays pour faire face à la reconstruction, et ce dans une conjoncture particulièrement défavorable. Il a ainsi mis l'accent sur deux aspects importants du problème et d'abord sur l'aspect relatif à la reconstruction. La reconstruction des équipements et des infrastructures, a-t-il dit, se traduira par une augmentation "insupportable" des dépenses publiques et la réaffectation d'une part importante des ressources destinées au financement des projets de développement déjà programmés. Le représentant a ensuite affirmé que les perspectives de croissance de l'économie nationale seront sérieusement compromises à la suite d'une déproduction consécutive aux dégâts des secteurs de l'agriculture, des transports, des communications et de l'énergie, tandis que la perte des produits d'exportation entraînera une aggravation de la balance des paiements.

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