En cours au Siège de l'ONU

FEM/1081

LA COMMISSION ENGAGE LES ETATS A RENFORCER L'INDEPENDANCE ECONOMIQUE DES FEMMES POUR LEUR PERMETTRE DE MIEUX SE PROTEGER CONTRE LE SIDA

2 mars 2000


Communiqué de Presse
FEM/1081


LA COMMISSION ENGAGE LES ETATS A RENFORCER L'INDEPENDANCE ECONOMIQUE DES FEMMES POUR LEUR PERMETTRE DE MIEUX SE PROTEGER CONTRE LE SIDA

20000302

Elle recommande des mesures en faveur des femmes palestiniennes, des femmes afghanes et des femmes dans les zones de conflit armé

La Commission de la condition de la femme a engagé, cet après-midi, les gouvernements à créer un environnement incitant à apporter compassion et soutien aux personnes séropositives, à mettre en place un cadre juridique protégeant les droits des personnes vivant avec le VIH et le sida et à encourager les efforts visant à réduire la discrimination et la stigmatisation. Aux termes d'un texte adopté sans vote, les gouvernements ont été priés à faire tout le nécessaire pour renforcer l'indépendance économique des femmes, protéger et défendre leurs droits et leurs libertés fondamentales, afin de leur permettre de mieux se protéger contre l'infection par le VIH/sida. La Commission demande aux gouvernements de faire en sorte que les préservatifs et les soins pour les maladies sexuellement transmissibles soient offerts dans des lieux accessibles aux femmes, à des prix abordables. Elle incite à intensifier les nouvelles recherches sur la promotion du préservatif féminin, des microbicides et d'autres moyens permettant aux femmes de mieux maîtriser la protection de leur santé en matière de procréation et de leur santé sexuelle. Le Programme commun des Nations Unies sur le sida est engagé à se préoccuper plus d'inculquer aux hommes et aux garçons le sens du rôle et des responsabilités qui sont les leurs pour ce qui est d'éviter d'infecter leurs partenaires par une maladie sexuellement transmissibles, y compris le VIH et le sida.

Réaffirmant, par ailleurs, que l'occupation israélienne demeure un obstacle majeur à l'amélioration de la condition des Palestiniennes, la Commission a recommandé au Conseil économique et social d'exiger qu'Israël respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Règlements annexés à la Convention de La Haye de 1907 et la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Aux termes d'un projet de résolution sur la situation des Palestiniennes et l'aide à leur apporter, adopté par 35 voix pour et une voix contre (Etats-Unis), l'ECOSOC demanderait aussi à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens dans le Territoire palestinien occupé.

Les représentants des Etats-Unis, de la Syrie, de l’Iran et de la Fédération de Russie ont expliqué leur vote. Le représentant du Liban ainsi que les Observateurs d’Israël et de la Palestine ont fait des déclarations.

Sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan, la Commission a adressé une demande à tous les Etats et à la communauté internationale de faire en sorte que tous les programmes d’aide humanitaire au peuple afghan soient fondés sur le principe de la non-discrimination. Selon ce projet de résolution adopté sans vote et recommandé au Conseil économique et social, les programmes d’aide humanitaire doivent aussi comprendre une perspective sexospécifique et s’efforcer de promouvoir la participation des femmes et des hommes ainsi que la paix et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. La Commission a aussi adopté sans vote une résolution pour préconiser la libération immédiate des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé.

La Commission a décidé, par ailleurs, que les questions thématiques de sa prochaine session seraient : "Les femmes, les fillettes et le virus d'immunodéficience humaine/syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/sida)" et "La situation des femmes et les formes multiples de discrimination fondée sur le sexe, y compris la discrimination raciale et ethnique, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée".

A partir de demain, vendredi 3 mars, à 10 heures, la Commission se réunira en tant que Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale intitulée "Les femmes en l'an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle" qui se tiendra du 5 au 9 juin prochains à New York. Les travaux du Comité préparatoire sont ouverts à tous les Etats Membres.

SUIVI DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES

Décisions sur les projets de résolution

La Commission a adopté sans vote, telle qu’oralement amendée, une résolution sur la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, y compris ceux qui ont été emprisonnés ultérieurement (E/CN.6/2000/L.2) par laquelle elle condamne les actions violentes enfreignant le droit international humanitaire commises contre des femmes et des enfants dans des zones de conflit armé et préconise qu’il soit efficacement remédié à ces actes, notamment par la libération immédiate des femmes et des enfants pris en otage. La Commission prie aussi le Secrétaire général et toutes les organisations internationales compétentes d’utiliser tous les moyens et de n’épargner aucun effort pour faciliter la libération de ces femmes et de ces enfants.

Par le projet de résolution sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan (E/CN.6/2000/L.4), adopté sans vote tel qu’oralement amendé, la Commission de la condition de la femme recommande au Conseil économique et social d’exhorter toutes les parties afghanes, en particulier les Taliban, à mettre fin sans retard à toutes les violations des droits fondamentaux des femmes et des filles et de prendre d’urgence des mesures pour assurer l’abrogation de toute disposition législative et autre se traduisant par une discrimination à l’égard des femmes et des filles et la participation effective des femmes à la vie civile, culturelle, économique, politique et social dans tout le pays. Les mesures devraient aussi viser à assurer le respect de l’égalité du droit des femmes au travail et leur réintégration dans leur emploi; le droit égal des femmes et des filles à l’éducation sans discrimination, l’ouverture de poursuites à l’encontre des responsables d’agressions physiques contre les femmes; le respect de la liberté de mouvement des femmes; et le respect de l’accès effectif des femmes et des filles aux services nécessaires pour protéger leur droit de bénéficier des meilleurs soins de santé physique et mentale.

Le Conseil économique et social demanderait à tous les Etats et à la communauté internationale de faire en sorte que tous les programmes d’aide humanitaire au peuple afghan soient fondés sur le principe de la non- discrimination, comprennent une perspective sexospécifique et s’efforcent activement de promouvoir la participation des femmes et des hommes ainsi que la paix et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Aux termes du projet de résolution sur la situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter (E/CN.6/2000/L.5), adopté par 35 voix pour et une contre (Etats-Unis), la Commission recommande au Conseil économique et social de réaffirmer que l’occupation israélienne demeure un obstacle majeur à l’amélioration de la condition des Palestiniennes et d’exiger qu’Israël respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les Règlements annexés à la Convention de La Haye de 1907 et la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du 12 août 1949, afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Le Conseil économique et social est également invité à demander à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens dans le Territoire palestinien occupé.

Les Etats Membres, les institutions financières du système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et autres organismes intéressés seraient instamment priés d’intensifier leurs efforts pour apporter une aide financière et technique aux Palestiniennes, surtout pendant la période de transition.

Explication de vote

Le représentant d'Israël a déploré qu'une fois de plus quelques représentants d'Etats arabes aient détourné l'attention de la réunion sur des questions politiques spécifiques. 97% des Palestiniens ne sont pas soumis aux règles israéliennes mais vivent sous l'Autorité palestinienne. Les femmes palestiniennes jouissent d'une condition extrêmement avancée par rapport à la plupart des femmes arabes dans le monde entier, comme l'indique la brochure intitulée "La Palestine en chiffre". Les parties au conflit au Moyen-Orient sont en train de régler la question à travers des négociations qui devront déboucher sur un accord satisfaisant toutes les parties. Ce n'est pas le rôle de la Commission de se pencher sur cette question et il existe de nombreuses situations de femmes dans le monde qui mériteraient son attention.

La représentante des Etats-Unis a expliqué que sa délégation avait voté contre la résolution, étant donné qu'elle évoque la question des réfugiés et celle de Jérusalem, questions que les Palestiniens et les Israéliens ont convenu de régler dans le cadre des négociations sur un statut permanent. Les Etats-Unis estiment que l'on ne peut préjuger du résultat de ces négociations qui ne sont pas encore terminées.

La représentante de la République islamique d'Iran a indiqué que sa délégation avait voté en faveur de la résolution car elle considère qu'une solution juste et totale dépend du rétablissement de tous les droits des palestiniens, y compris leur droit au retour et à l'autodétermination, ainsi que la libération de tous les territoires occupés.

La représentante de la Fédération de Russie a invité toutes les parties à faire preuve de sagesse et à prendre des mesures constructives pour lever les obstacles qui empêchent de parvenir à un règlement.

Déclarations

Le représentant de la République arabe syrienne a déclaré que sa délégation appuie entièrement la lutte de la femme palestinienne et le rétablissement de ses droits, dont son droit au retour, ainsi que le droit à l'autodétermination du peuple palestinien. Toutefois, la Syrie a des réserves quant à la mention faite dans la résolution laissant entendre que les accords conclus entre les Israéliens et les Palestiniens font partie du processus de paix. S'agissant du premier paragraphe du dispositif de la résolution, la Syrie aurait souhaité qu'il soit fait mention d'"une paix juste et globale dans la région sur la base des résolutions du Conseil de sécurité 242, 338 et 425, et du principe de "la terre contre la paix".

Le représentant du Liban a émis des réserves sur le projet de résolution, regrettant qu'il ne soit pas fait mention des résolutions 242, 338, 425 du Conseil de sécurité et du principe de l'échange de la terre contre la paix, base du processus de paix. Le Liban appuie néanmoins la lutte des femmes palestiniennes et la réalisation de leurs droits à laquelle l'occupation israélienne fait obstacle. L'Observateur de la Palestine a remercié le Groupe des 77 et la Chine et toutes les délégations qui ont voté en faveur du texte. L'adoption de cette résolution à une écrasante majorité souligne l'importance de la position de la communauté internationale et de cette Commission qui appuient la femme palestinienne dans sa lutte contre l'occupation et pour le rétablissement de ses droits. Répondant au représentant d'Israël, elle a rappelé que la résolution avait été adoptée par tout le Groupe des 77 et la Chine, qui représente 130 Etats, et pas seulement par le Groupe arabe. Elle a souligné que la responsabilité des Nations Unies se poursuivrait jusqu'à ce que le peuple palestinien accède à l'indépendance. La vérité est que le peuple palestinien tout entier vit sous l'occupation israélienne, a-t-elle affirmé, citant à l'appui de ses dires le fait que les Palestiniens ne peuvent importer de lait pour les enfants sans autorisation d'Israël.

Droit de réponse

Reprenant la parole, le représentant d'Israël a rappelé à l'attention de l'Observateur de la Palestine qu'au moins 35% de la zone a un statut complètement indépendant à l’égard d’Israël.

Par la résolution intitulée “Les femmes et les fillettes face au virus de l’immunodéficience humaine et au sida” (E/CN.6/2000/L.6), adoptée sans vote, telle qu’oralement amendée, la Commission réaffirme le droit des femmes et des fillettes infectées ou touchées par le VIH et le sida d’être protégées contre la discrimination, la stigmatisation, les mauvais traitements et l’abandon sous toutes leurs formes. Elle y réaffirme aussi que les filles et les femmes doivent jouir des droits de la personne leur ouvrant un accès égal à l’éducation, à la formation professionnelle et aux possibilités d’emploi. Elle engage les gouvernements à faire tout le nécessaire pour renforcer l’indépendance économique des femmes, protéger et défendre leurs droits et leurs libertés fondamentales. Elle insiste pour que les gouvernements, les institutions, fonds et programmes compétents de l’ONU, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales ne négligent rien pour faire de la lutte contre le VIH et le sida une des priorités des programmes de développement.

La Commission demande à la communauté internationale, aux institutions, fonds et programmes compétents de l’ONU et aux organisations inter- gouvernementales et non gouvernementales, d’étoffer l’appui qu’ils prêtent aux efforts nationaux de lutte contre le VIH et le sida, surtout en faveur des femmes et des fillettes, dans les régions les plus durement touchées d’Afrique. Elle engage les gouvernements notamment à susciter par des mesures appropriées un environnement incitant à apporter compassion et soutien aux personnes séropositives, à mettre en place un cadre juridique protégeant les droits des personnes vivant avec le VIH et le sida, et à encourager les efforts visant à réduire la discrimination et la stigmatisation. La Commission engage, en outre, les gouvernements avec l’aide des institutions, fonds et programmes compétents des Nations Unies, à adopter des directives intégrées à long terme de prévention du sida, cohérentes et répondant à la situation actuelle. Elle encourage les gouvernements et la société civile à soutenir l’action des associations féminines et communautaires pour changer les traditions et pratiques nuisibles à la santé des femmes et des filles, et à faire le nécessaire pour éliminer toutes les formes de violence à l’encontre des femmes qui aggravent les conditions favorisant la propagation de l’épidémie. La Commission incite à accélérer la recherche sur la mise au point d’un vaccin et à intensifier les nouvelles recherches sur la promotion du préservatif féminin, des microbicides et d’autres moyens permettant aux femmes de mieux maîtriser la protection de leur santé en matière de procréation et de leur santé sexuelle. Elle demande aux gouvernements de faire en sorte que les préservatifs et les soins pour les maladies sexuellement transmissibles soient offerts dans des lieux accessibles aux femmes, à des prix abordables, et dans des conditions de confidentialité. La Commission invite tous les éléments des Nations Unies à voir de quelle manière et à quelle place la lutte contre le VIH/sida peut être intégrée dans leurs activités. Elle engage le Programme commun des Nations Unies sur le sida à se préoccuper plus d’inculquer aux hommes et aux garçons le sens du rôle et des responsabilités qui sont les leurs pour ce qui est d’éviter d’infecter leurs partenaires par une maladie sexuellement transmissible, y compris le VIH et le sida. Elle prie le Programme commun et les organisations coparrainantes, les donateurs bilatéraux et multilatéraux et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales de prêter d’urgence une attention prioritaire, dans leur action de prévention de l’infection par le VIH, à la situation des femmes et des filles en Afrique.

La Commission a en outre pris note du rapport du Secrétaire général sur l’évaluation de la mise en œuvre du plan à moyen terme du système des Nations Unies sur la promotion de la femme (E/CN.6/2000/3); du rapport du Secrétaire général sur l’amélioration du statut des femmes au Secrétariat (E/CN.6/2000/4); d’une note du Secrétaire général transmettant le rapport de l’UNIFEM sur l’élimination de la violence contre les femmes (E/CN.6/2000/6); du rapport du Secrétaire général sur le plan de travail commun de la Division de la promotion de la femme et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (E/CN.4/2000/118-E/Cn.6/2000/8); et du rapport du Secrétaire général sur le suivi des résolutions et des décisions du Conseil économique et social (E/CN.6/2000/5).

Bureau

La Commission est présidée par Mme Dubravka Simonovic (Croatie). Les Vice- Présidences sont assurées par Mmes Kristen Geelan (Danemark), Misako Kaji (Japon), Loreto Leyton (Chili) et M. Mankeur Ndiaye (Sénégal). Mme Kaji assume aussi les fonctions de Rapporteur.

Documentation

L'ordre du jour provisoire et la documentation de la quarante-cinquième session, amendé oralement et adopté cet après-midi, est paru sous la cote E/CN.6/2000/L.7. Le projet de rapport relatif à l'organisation de la quarante-quatrième session est disponible sous la cote E/CN.6/2000/L.3. Il contient en annexe un résumé du débat général qu'a tenu la Commission sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995) et l'examen et l'évaluation de l'application du Programme d'action.

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