LE CONTROLE DES VENTES ET DES ACHATS DE METAUX PRECIEUX A ETE SUGGERE POUR LUTTER CONTRE LE COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES
Communiqué de Presse
CD/180
LE CONTROLE DES VENTES ET DES ACHATS DE METAUX PRECIEUX A ETE SUGGERE POUR LUTTER CONTRE LE COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES
20000301Le Comité préparatoire achève son débat général
Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères a achevé ce matin son débat général au cours duquel des propositions ont été faites en particulier par les Etats dAfrique et dAmérique latine. Il a été souligné que lélaboration dun cadre permettant de lutter contre la prolifération des armes légères devra tenir compte des mécanismes régionaux et sous-régionaux déjà en place dont lefficacité a été compromise par labsence de consensus international au sujet de mécanismes régulateurs. Cest cette lacune que de nombreux pays ont souhaité combler en proposant la création doutils internationaux juridiquement contraignants et limposition dembargo sur la production et la diffusion illégales darmes légères. Il a également été proposé que la Conférence envisage dinterdire la vente darmes aux pays dont les frontières sont contiguës aux zones de conflit. La mise en place dun mécanisme de contrôle des ventes et des achats des métaux précieux originaires des zones de conflit et qui constituent une source de financement des achats darmes a également été évoquée. Il a aussi été proposé dencourager le développement de codes de conduite contraignants aux niveaux national et régional qui mènerait à un code international applicable aux acteurs intervenant dans le commerce des armes légères. La Colombie s'est proposée d'assurer la présidence de la Conférence de 2001.
Les délégations des pays suivants ont pris la parole : Guatemala, Maurice, Chili, Colombie, Jamaïque, Swaziland, Ghana, Gabon, Equateur, Togo, Pakistan, Trinité-et-Tobago, Haïti, Philippines et Sierra Leone.
La prochaine réunion du Comité aura lieu vendredi 3 mars à 15 heures.
M. LUIS RAUL ESTEVEZ-LOPEZ (Guatemala) a souligné que son pays sassocie pleinement à lintervention faite hier par le représentant de la Colombie au nom du Groupe de Rio et a réaffirmé lintérêt de son pays à la lutte contre le commerce illicite des armes légères. Il ne pourrait en être autrement, a-t-il poursuivi, au vu des souffrances endurées par le peuple guatémaltèque pendant les longues années du conflit armé et au vu de la persistance du problème de la criminalité dans ce pays, deux situations dans lesquelles les armes légères et de petit calibre jouent un facteur important. Il est impératif que nous unissions nos efforts afin dendiguer les avancées que connaît le fléau des armes légères et de les réduire à un seuil minimum, a dit M. Lopez, qui a indiqué que cette lutte doit être linitiative de tous et non de quelques-uns seulement. Pour cela, il faudra que les pays producteurs d'armes légères imposent un contrôle plus strict sur la production, la vente et lenregistrement de ces armes. Ce faisant, ce ne sont pas seulement les autres pays qui bénéficieront de cette mesure mais également les pays producteurs eux-mêmes. En effet, même si leurs sociétés ne sont pas menacées directement par la vente incontrôlée des armes légères, elles restent fortement touchées par des problèmes qui en sont les corollaires, à savoir notamment la consommation et le trafic de drogues. Pour cette raison, le Guatemala accueille avec l'ouverture des travaux préparatoires de la Conférence qui examinera l'ensemble de la question en 2001. La délégation du Guatemala est davis que les deux autres sessions du Comité préparatoires - chacune dune durée de deux semaines - devraient avoir lieu, lune au cours de lhiver de cette année et lautre au printemps de lan 2001.
M. ANUND P. NEEWOOR (Maurice) a estimé que la formulation de recommandations concrètes à la Conférence fait partie des prérogatives du Comité préparatoire. Au-delà des questions de procédure, le Comité doit déterminer les questions de fond dont sera saisie la Conférence. Lobjectif de la Conférence devra être didentifier, grâce aux efforts concertés de la communauté internationale, les moyens de prévenir, de lutter et déliminer le commerce illicite des armes légères. Nous estimons que la Conférence devra élargir son champ daction au commerce licite des armes. Une transparence accrue des transferts darmes est essentielle pour un contrôle efficace des flux darmes dune région à une autre, en particulier des fabricants aux utilisateurs. Nous ne pouvons pas, dune part, promouvoir les droits de lhomme et, dautre part, permettre à des vecteurs de mort de mettre en péril léquilibre des sociétés et des nations. Comment pouvons-nous permettre que des sociétés civilisées aient besoin de tels outils? La réponse à cette question est que le commerce des armes est lucratif. Pourquoi ceux qui détiennent les technologies nélaborent-ils pas doutils alternatifs au lieu délaborer des armes toujours plus sophistiquées? S'est interrogé le représentant. Cest en Afrique que ce fléau est le plus important. En Somalie, au Rwanda, en Angola, en République démocratique du Congo, au Libéria et en Sierra Leone, les conflits civils ont été alimentés principalement par la fourniture ininterrompue darmes aux belligérants. Nous apprécions les nombreux efforts entrepris à différents niveaux notamment le Moratoire sur limportation, lexportation et la fabrication des armes légères en Afrique de lOuest et les dispositions prises en Europe et sur le continent américain.
M. JUAN LARRAIN (Chili) a indiqué que son pays sassocie pleinement aux interventions faites par les représentants de lIndonésie (au nom du Mouvement des non alignés) et de la Colombie (au nom du Groupe de Rio). Il a ajouté que sa délégation estime que la Conférence de 2001 devra avoir lieu à Genève ou à New York, de façon à rendre possible la participation du plus grand nombre de délégations. Il s'est félicité de loffre faite par le Gouvernement suisse daccueillir la Conférence à Genève. Le Chili soutient la participation des ONG tant au processus préparatoire quà la Conférence elle-même. Quant au résultat final de la Conférence, il pourra consister en ladoption dune déclaration politique, laquelle contribuera à une prise de conscience accrue du problème des armes légères et reflètera la volonté politique de le contrecarrer. Cette déclaration pourrait saccompagner dun plan daction ou dun code de conduite qui stipulera que les restrictions ou les interdictions dexportation darmes à un certain nombre de pays doivent répondre à des critères objectifs et uniformes. Ladoption dun instrument juridique contraignant ne nous semble cependant pas être le meilleur moyen pour parvenir à un accord sur la question, a affirmé M. Larrain.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a évoqué la violence quengendrent la prolifération et laccumulation excessive des armes légères et qui cause chaque année 25 000 morts dans son pays. La vaste disponibilité de ces armes contribue à exacerber des situations de conflit même si elle nen est pas la cause directe. Le représentant a évoqué les liens entre les trafiquants de drogues et les trafiquants darmes. En Colombie, nous avons démantelé plusieurs groupes de trafiquants darmes et nous avons confisqué, entre 1994 et 1998, 150 000 armes de petit calibre, 140 000 explosifs, plus de 5 millions de munitions, 8000 mines antipersonnel, 30 000 kilos de poudre et plus de 200 grenades. Nous savons tous que les efforts nationaux ne produisent de résultats que si des politiques appropriées au niveau international viennent les compléter. A titre dexemple, a précisé le représentant, nous avons identifié 13 pays dorigine des armes confisquées. Le représentant a rappelé que son pays est le premier à avoir attiré lattention de lAssemblée générale sur cette question en lui soumettant la résolution 46/36 H sur les transferts internationaux darmes. La Colombie a également participé aux travaux du groupe dexperts gouvernementaux sur les petites armes. Le représentant a précisé que son pays présentera la candidature de lAmbassadeur Camilo Reyes pour présider la Conférence de 2001. Abordant des questions de procédure, il a indiqué que son pays est favorable à ce que les deuxième et troisième sessions du Comité préparatoire durent chacune 10 jours et se tiennent dans un lieu propice à la participation la plus large possible des délégations. Il a soutenu la participation des Ong qui travaillent dans le domaine du désarmement.
M. RICHARD PIERCE (Jamaïque) a estimé que lobjectif de la Conférence de 2001 doit être daccroître la coopération aux niveaux sous-régional, régional et international et pour cela, il faut quun accord se dégage sur les mesures à prendre. Il faut également quun effort concerté soit mis en place pour promouvoir une mobilisation accrue au problème dans son ensemble. Il faut également mobiliser la volonté politique sans laquelle aucune solution ne pourra voir le jour. Le représentant a estimé que la Conférence devra élargir son champ daction au commerce légal des armes légères, compte
tenu du fait que certains éléments du commerce illicite trouvent leurs origines dans le commerce légal. La question de lenregistrement et du marquage des armes qui permet leur tractabilité, depuis le fabricant au propriétaire où quil se trouve, devra faire lobjet dun examen sérieux de la part du Comité lors de réunions ultérieures. Abordant la question de la participation des organisations non gouvernementales aux sessions du Comité préparatoire et aux travaux de la Conférence, le représentant a reconnu le rôle que jouent les ONG dans le processus de désarmement, en particulier pour ce qui est du trafic illicite des armes légères et de petit calibre. Le représentant a également évoqué les activités menées par les Nations Unies depuis la création, il y a cinq ans, dun premier groupe dexperts sur les armes légères. Il a mentionné la nomination dun second groupe dexpert en 1998, les débats que le Conseil de sécurité a consacrés à la question, les négociations en cours à Vienne sur lélaboration dun protocole contre la fabrication et le trafic illicites des armes à feu. Il a évoqué la création du Mécanisme de coordination de laction concernant les armes légères ainsi que des initiatives régionales.
M. YAW O. OSEI (Ghana) a qualifié les armes légères et de petit calibre darmes de destruction massive, source majeure dinstabilité internationale. Cette Conférence devra nous permettre de coordonner tous les efforts existants pour atteindre un consensus sur la création dun mécanisme de prévention qui réglementerait ce commerce et qui enverrait un message clair aux acheteurs et fournisseurs. Nous estimons que la Conférence devra reconnaître que de nombreuses armes détenues illégalement font partie à un moment où à un autre dun circuit légal en ce quelles ont été transférées légalement par les Gouvernements ou les vendeurs agréés par les Gouvernements. La Conférence devra aborder les questions de loffre et de la demande ainsi que les raisons ayant motivé cette demande. Lélaboration dun cadre permettant de lutter contre la prolifération des armes légères devra tenir compte des mécanismes régionaux et sous-régionaux déjà en place dont lefficacité a été compromise par labsence de consensus au niveau international au sujet de mécanismes régulateurs. Le représentant a appuyé la participation des ONG, comme représentants de la société civile, aux sessions du Comité et aux travaux de la Conférence en expliquant que celles-ci sont les premières victimes de la prolifération des armes. Les attentes que placent les Etats, en particulier les pays en développement, dans la Conférence sont énormes. En effet, leur développement est pris en otage par les conséquences du commerce illicite des armes légères. Dans ce contexte, la Conférence doit tenir compte des activités menées au niveau national, régional et international pour encourager le développement de codes de conduite contraignants aux niveaux national et régional, ce qui contribuerait à l'élaboration d'un code de conduite international et d'un programme daction. Au sujet du lieu de la Conférence, le représentant a souhaité que celui-ci se prête à la participation la plus large possible des délégations.
M. KODJO MENAN (Togo) a indiqué que les questions procédurales liées à la Conférence de 2001 se présentent a priori comme étant de nature à ne pas poser de difficultés majeures. Sagissant de la question des ONG, la délégation du Togo estime quil nest pas inopportun de rappeler quil faut tout mettre en uvre pour éviter des précédents fâcheux comme celui auquel a dû faire face le Comité préparatoire de Beijing +5. Il ressort des conclusions du Groupe dexperts que le champ des recommandations à formuler devra sétendre notamment aux questions de la production, de la livraison et de lacquisition des armes légères. Dans ce cadre, le Togo, qui reste gravement préoccupé par le commerce et le trafic illicites des armes légères et qui sest imposé de participer activement à toutes les initiatives régionales et internationales visant à endiguer ce fléau, est disposé à apporter sa modeste contribution au processus en cours, a poursuivi M. Menan. Dans cette optique, le Gouvernement du Togo a déjà créé une commission nationale de lutte contre la prolifération et la détention illicite des armes légères et il semploie également à renforcer avec les gouvernements des pays limitrophes la coopération en matière de douane et de police. Abritant lun des trois centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement, le Togo saisit loccasion de la présente session du Comité préparatoire pour réitérer son appel pressant à la communauté internationale pour quelle se résolve à apporter à ces centres une assistance financière et logistique susceptible de leur permettre de mener à bien leur mission. Le Centre régional pour lAfrique, a précisé le représentant, continue de pâtir dans une situation financière des plus critiques. La délégation du Togo a également prié le Secrétariat général des Nations Unies denvisager de mettre à la disposition des délégations, dans la perspective des discussions à venir, une documentation faisant notamment le point sur les deux séminaires concernant la circulation illicite des armes légères que le Département des affaires de désarmement a organisés, lannée dernière, sous les auspices des Centres régionaux en Amérique latine et dans les Caraïbes et en Afrique.
M. ALAMGIR BABAR (Pakistan) a rappelé que, depuis sa création et sa désignation en tant que centre de coordination pour laction sur les armes légères, le Département des affaires de désarmement sest transformé en une entité expérimentée, ce qui représente un atout précieux pour le processus préparatoire de la Conférence de 2001. Le Pakistan partage pleinement les préoccupations de la communauté internationale face à la prolifération des armes légères, étant donné que ce pays continue dêtre victime dactes de terrorisme parrainés de lextérieur. Cela dit, a poursuivi le représentant, il convient de ne pas céder à la tentation de «mettre la charrue avant les bufs», sagissant de lexamen de la relation entre les armes légères et les conflits. En effet, une solution durable au problème des armes légères continuera de nous échapper si nous ne prenons pas en considération les causes des conflits. Ces causes sont multiples, puisquelles vont de considérations politiques aux facteurs politiques, ethniques et religieux en passant par le sous-développement économique. Pour faire face à laccumulation excessive des armes légères, la communauté internationale devra donc adopter une méthode large qui ne sattaque pas seulement aux symptômes mais également aux causes du problème. Soulignant à cet égard que la Conférence de 2001 constituera la première entreprise multilatérale de grande envergure pour la lutte contre les armes légères, le Pakistan se félicite de linitiative de cette manifestation car elle est opportune et pertinente.
Gardant à lesprit le calendrier du désarmement dans les années à venir, le Pakistan suggère la convocation dune deuxième session du Comité préparatoire en janvier 2001 et une troisième session en mars ou en mai de la même année. Le représentant a cependant estimé quil faut être réaliste quant aux attentes de la Conférence, en gardant à lesprit le fait que cette initiative ne réglera dans sa totalité le problème des armes légères. Elle permettra en revanche de fournir un cadre concerté pour les actions futures de lutte, à long terme, contre le commerce illicite des armes légères.
Mme GAIL NA. RAMOUTAR (Trinité-et-Tobago) a souhaité que la Conférence de 2001 repose sur lobligation de résultats et élabore un programme daction qui mène à ladoption de normes juridiquement contraignantes. Les travaux du Comité préparatoire sont complémentaires de ceux en cours à Vienne et qui visent lélaboration dun protocole contre la fabrication et le trafic illicite darmes à feu. Les Directives sur la maîtrise et la limitation des armes classiques et le désarmement devront faire partie de nos délibérations. Sur des questions de procédure, la représentante a convenu daccorder dix jours à chaque session du Comité préparatoire qui pourrait se tenir respectivement en janvier 2001 et en mars-avril 2001. Lorsque nous évoquons le lieu de la Conférence de 2001, a ajouté la représentante, il faut tenir compte de la nécessité de garantir la participation la plus large possible des Etats membres et daider ceux qui disposent de moyens limités à y participer. Elle a soutenu la participation des ONG aux travaux du Comité et à ceux de la Conférence. Abordant la situation propre à son pays, elle a évoqué la vulnérabilité de Trinidad-et-Tobago du fait de sa situation géographique qui en fait un point de transit pour les trafiquants de drogues. Le nombre toujours grandissant de meurtres liés au trafic de drogues et d'armes légères et de petit calibre a contraint notre gouvernement à identifier la provenance de ces armes sophistiquées.
M. BERTRAND FILS-AIME (Haïti) a indiqué que sa délégation se joint à celles qui ont souhaité que la Conférence ne se limite pas au seul commerce illicite des armes légères, mais aussi au commerce licite de ces armes. Ne serait-ce pas méconnaître l'interaction existante entre ces deux commerces que de s'attaquer uniquement au problème du trafic illégal des armes légères et de petit calibre sans se pencher par la même occasion sur le trafic licite de ces armes, s'est interrogé le représentant. En bonne conscience, a-t-il poursuivi, il n'est pas sensé que 70% des armes légères sur le marché soient possédées par les pays les moins avancés, de même qu'il n'est pas sensé que les pays en développement alimentent l'économie de guerre en consacrant 191 millions de dollars à leur budget militaire au détriment de la santé, de l'éducation et de l'infrastructure. En Haïti, malgré les efforts inlassables du Gouvernement et de la jeune force de police, le climat d'insécurité règne encore, dû, principalement, aux belligérants détenteurs des armes légères, relativement peu coûteuses et faciles à manier. La problématique des armes légères est donc complexe. Il va falloir analyser le trafic illicite des armes légères sous tous les aspects, notamment la production, l'acquisition, la vente, le transfert, l'exportation, l'importation, l'usage, les opérations des agents de
commerce et de transport, l'identification, le marquage, l'enregistrement, le dépôt en lieux sûrs, la confiscation, la collecte et les munitions de ces armes. Le représentant a conclu en indiquant que sa délégation encourage la participation et la contribution des ONG aux travaux du Comité préparatoire et de la Conférence, l'expérience de la société civile ne pouvant qu'enrichir les débats et la transparence ne pouvant qu'inspirer la confiance.
M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a jugé alarmant le constat selon lequel les armes légères utilisées dans les guerres du passé continuent dêtre employées dans les conflits actuels. Non seulement ces armes défient-elles la notion du temps, mais elles saffranchissent également des frontières. Certaines des armes confisquées à lissue de conflits révolus passent dun conflit à un autre dans le monde, causant la mort de nombreux combattants et de non-combattants. Cest dans cette optique que les Philippines estiment quil est primordial de fixer des priorités aux actions et aux initiatives visant à prévenir les flux darmes pendant les conflits et au cours des périodes qui les suivent. Ainsi, la collecte darmes en période post-conflit est-elle un élément clé à prendre en considération. De la même manière, la délégation des Philippines sassocie à lidée selon laquelle, il est essentiel de préserver, dans le cadre de ce débat, le droit de légitime défense et lexercice de lautodétermination, tels que consacrés dans la Charte des Nations Unies, ainsi que le droit des individus à assurer leur propre protection, celle de leur famille, de leur propriété et de leurs libertés. Ces droits ne sont pas incompatibles avec les objectifs que nous nous sommes fixés pour lutter contre la prolifération des armes légères, a conclu le représentant.
M. ALLIEU I. KANU (Sierre Leone) a attiré lattention sur la situation particulièrement préoccupante de son pays et a estimé que la Conférence devra concentrer ses travaux, entre autres, sur les moyens de mettre un terme à la production, la vente et les transferts illégaux darmes légères et de petit calibre. La Conférence devra sappuyer sur les conventions régionales et sous-régionales pour élaborer un régime dembargo sur la production et la diffusion illégales darmes légères. Dans notre sous-région dAfrique, a ajouté le représentant, linterdiction imposée sur la production, les ventes et la distribution de ces armes nont pas été suffisamment respectées, étant donné que certains de nos voisins permettent clandestinement lachat de telles armes par des groupes qui sèment la terreur parmi la population. La Conférence devra envisager linterdiction de la vente darmes à des pays dont les frontières sont contiguës aux zones de conflit. Le représentant a accueilli favorablement la décision de De Beers de lAfrique du Sud de ne pas acheter de diamants qui proviennent de zones de conflit, tant il est évident que sans ressources financières il sera impossible pour les groupes criminels de sapprovisionner en armes. De telles initiatives sont positives mais il nous faut faire plus et notamment mettre en place un mécanisme de contrôle des ventes et des achats des métaux précieux originaires des zones de conflit.
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