AFR/210

UNE CONFERENCE SUR L'EXODE DES COMPETENCES EN AFRIQUE AURA LIEU DU 22 AU 24 FEVRIER, A ADDIS ABEBA

18 février 2000


Communiqué de Presse
AFR/210
REC/84


UNE CONFERENCE SUR L'EXODE DES COMPETENCES EN AFRIQUE AURA LIEU DU 22 AU 24 FEVRIER, A ADDIS ABEBA

20000218

Addis Abeba, 17 février, 2000 (CEA) -- Des spécialistes de renom dans le domaine du développement de capacités participeront à une conférence régionale la semaine prochaine à Addis-Abeba, pour évaluer les conséquences de l'exode des compétences sur le développement de l'Afrique.

La Conférence régionale sur l'exode des compétences et le développement des capacités, qui se tiendra du 22 au 24 février 2000 au Centre de conférence des Nations Unies, est une initiative conjointe de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et l'Organisation pour les migrations internationales (OMI), en collaboration avec le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et d'autres partenaires du développement.

La Conférence a pour objectifs d'examiner les différentes méthodes (et expériences) en matière de développement des capacités et la mesure dans laquelle elles prennent en compte la fuite du capital humain ainsi que ses répercussions sur les capacités existantes ou futures; de concevoir une approche globale et intégrée en vue d'une utilisation rationnelle des ressources humaines en Afrique. Il s'agira également pour les participants de recommander aux décideurs africains et de diffuser à leur intention les modalités de mise en œuvre pratique pour mettre fin à l'exode des compétences ou renverser cette tendance et développer les capacités aux niveaux national et régional; de mettre en place et d'assurer le suivi des activités susceptibles de développer les capacités en matière de ressources humaines, ainsi que le retour des africains qualifiés dans les Etats membres.

La Conférence régionale sur l'exode des compétences et le développement des capacités en Afrique traitera entre autres les répercussions de l'exode des compétences à différents niveaux et dans différents secteurs, et les rapports gouvernement - éducation - industrie en matière de développement des capacités.

Les participants à la Conférence viendront du secteur privé, du secteur public, d'organisations non-gouvernementales, d'organisations intergouvernementales et régionales, y compris l'Organisation de l'unité africaine (OUA), la Banque africaine du développement (BAD), l'Association des universités africaines, la Fondation pour le développement des capacités en Afrique (ACBF), le Secrétariat du Commonwealth et l'Agence pour le développement international des Etats-Unis.

Selon l'aide mémoire de la conférence, la réunion se tient dans un contexte ou l'économie mondiale s'achemine vers la mondialisation, les innovations scientifiques et technologiques se multiplient, la concurrence, la connaissance et la spécialisation sont à l'ordre du jour. La question à se poser est la suivante : L'Afrique peut-elle réaliser l'objectif suprême qu'est «la réduction de la pauvreté grâce à une croissance économique accélérée, à un développement durable et à l'intégration effective des économies africaines dans l'économie mondiale?»

La fuite du capital humain ou exode des compétences, telle que définie dans les ouvrages sur le développement et la main-d'œuvre, signifie le départ pour d'autres pays de personnes ayant une formation universitaire et d'autres qui ont subi une formation coûteuse et spécialisée. L'exode des compétences est en fait le revers du problème du développement des capacités. Ce phénomène qui n'est pas nouveau s'est intensifié considérablement ces dernières années. Les raisons en sont évidentes car non seulement les secteurs public et privé sont toujours en proie à de graves problèmes de capacités mais aussi la perte de personnes qualifiées émigrant du continent réduit la disponibilité de la main-d'œuvre qualifiée - ressources humaines - dont les pays africains ont cruellement besoin pour un développement autonome et durable.

Selon les estimations de la CEA et OIM, entre 1960 et 1975, environ 27 000 Africains de haut niveau ont quitté le continent pour les pays de l'Ouest. Entre 1975 et 1984, ce nombre est passé à environ 40 000 et a ensuite presque doublé en 1987, représentant 30% des personnes hautement qualifiées en Afrique. L'Afrique a perdu 60 000 professionnels (médecins, chargés de cours, ingénieurs, etc.) entre 1985 et 1990 et depuis elle en perd en moyenne 20 000 par an.

S'adressant à une conférence sur le développement de la science et de la technologie à Paris, Kofi Annan, Secrétaire Général de l'ONU, a déclaré que «l'innovation scientifique est la force motrice de la croissance et du développement ». Il a ajouté que si l'Afrique voulait participer à ce progrès, il était impératif de modifier les priorités et les politiques en

vue de développer les connaissances et l'expertise dans le domaine scientifique en Afrique. A l'heure actuelle, la part de l'Afrique dans la production scientifique mondiale est tombée de 0,5% à 0,3%, l'Afrique continue de souffrir d'un exode de scientifiques, d'ingénieurs et de technologues et dans toute l'Afrique on ne compte que 20 000 scientifiques, soit 3,6% du total mondial. Les faits sont clairs, la recherche scientifique est à 80% effectuée dans une poignée de pays industrialisés.

Face à cette situation marquée par une perte considérable chaque année d'investissements au profit d'autres pays et l'existence d'une réserve immense de capacités à l'intérieur du continent et à l'étranger, et du fait que l'assistance technique n'est pas en mesure de procéder à un transfert des connaissances et des compétences techniques, il convient d'examiner le problème de l'exode des compétences et la nécessité du développement des capacités, et de concevoir des stratégies d'intervention concrètes et appropriées.

L'aide mémoire souligne que des efforts sérieux seront nécessaires si l'on veut mettre en place les capacités institutionnelles et humaines cruciales. L'Afrique risque d'être de plus en plus marginalisée en dépit de l'évolution positive récente constatée dans l'économie. La ressource essentielle qui permettra à l'Afrique d'entrer dans le prochain millénaire, sera la créativité de ses populations - ses ressources humaines.

Selon les organisateurs, la Conférence régionale devrait donner aux responsables et décideurs politiques ainsi qu'aux universitaires et aux cadres des secteurs public et privé, l'occasion de repenser le rôle des gouvernements afin de rendre les systèmes éducatifs nationaux plus appropriés, plus efficaces et plus rationnels et percevoir la nécessité de créer et de maintenir un environnement politique et économique susceptible de renforcer la base africaine de capacités essentielles, de faire une utilisation rationnelle des ressources humaines et d'améliorer la compétitivité de la région dans l'économie mondiale.

Pour plus d'information, prière de contacter Mme Sophia Denekew, Equipe de Communication, Commission économique pour l'Afrique, Addis Abeba, Ethiopie. Tel: +251-1-44 50 98 (direct) ou +251-1-51 72 00 Poste 35098; Fax: +251-1-51 03 65; E-mail: Web: http://www.un.org/depts/eca

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