SOC/4507

LES DELEGATIONS SE PRONONCENT EN FAVEUR DE LA TENUE D'UNE DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT EN 2002

10 février 2000


Communiqué de Presse
SOC/4507


LES DELEGATIONS SE PRONONCENT EN FAVEUR DE LA TENUE D'UNE DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT EN 2002

20000210

Une majorité de délégations se sont prononcées, ce matin dans le cadre des travaux de la Commission du développement social, en faveur de la tenue, en 2002, d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Cette réunion qui se tiendrait 20 ans après la première Assemblée mondiale sur ce thème organisée à Vienne en 1982 serait chargée, notamment, d'élaborer une stratégie à long terme sur le vieillissement. L'Espagne qui a proposé d'accueillir cet événement a suggéré d'accorder une attention particulière à la problématique du vieillissement dans les pays en développement. L'effet combiné de l'allongement de l'espérance de vie et du déclin de la fécondité explique l'augmentation du nombre absolu de personnes âgées et de leur proportion dans la population globale. Si les pays industrialisés ont été touchés plutôt par ce phénomène, les pays en développement connaissent aujourd'hui un vieillissement rapide de leur population. Mais, la situation est différente dans les pays du Nord et ceux du Sud où, de manière générale, la croissance économique n'a pas suivi au même rythme, a souligné le représentant de l'Inde. En outre, les pays en développement ont une population rurale bien plus importante, ainsi que des systèmes de valeurs et des structures sociétales différentes qui offrent, dans une grande mesure, un appui informel aux personnes âgées. Dans ce même esprit, la Vice-Ministre de l'emploi et de la protection sociale du Ghana a souhaité que les filets de sécurité sociale soient étendus aux personnes âgées qui travaillent dans le secteur informel.

L'importance de renforcer la famille, en tant qu'unité de base de la société et de premier prestataire de soins à ses membres, ainsi que le dialogue entre les générations, a été souligné par plusieurs délégations en tant que fondement de la réalisation d'une société pour tous les âges. La représentante de la Suède a observé qu'en favorisant les contacts entre les jeunes et les personnes âgées, on contribue à la réflexion sur l'avenir de la société. La représentante de la Jamaïque a relevé pour sa part que la promotion du vieillissement actif pose un dilemme car il est difficile de promouvoir l'emploi des personnes âgées dans des sociétés où le taux de chômage des jeunes est important. La révision des systèmes de retraite et de protection sociale doit avoir pour objectif de favoriser l'autonomie des personnes âgées, ont relevé certaines délégations. Dans ce contexte, l'importance de l'éducation continue et de la promotion des nouvelles technologies de l'information a également été mise en avant. Les individus doivent être armés pour évoluer dans chaque phase de leur vie sans éprouver la peur de la dépendance qui est souvent liée au vieillissement, a résumé le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.

Le Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, M. John Langmore, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'Année internationale des personnes âgées. Un rapport oral sur les activités du Groupe consultatif de l'Année internationale a été présenté par son Président, M. Aurelio Fernandez. Ce débat se tenait dans le cadre du point consacré à l'examen des plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux.

Outre la Ministre de la Protection sociale du Belarus, la Ministre des Affaires sociales du Cameroun et la Vice-Ministre de l'Emploi et de la protection sociale du Ghana, les représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Espagne, Suède, Portugal, République de Corée, Indonésie, Philippines, Ukraine, Inde, Jamaïque, Fédération de Russie, Thaïlande et Chine. Les représentants de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) et de l'organisation non gouvernementale "Association américaine des retraités" ont également pris la parole.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures.

SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

Examen des plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations concernant la situation des groupes sociaux

Rapport oral sur les activités du Groupe consultatif de l'Année internationale des personnes âgées

M. AURELIO FERNANDEZ (Espagne), Président du Groupe consultatif de l'Année internationale des personnes âgées, a présenté un rapport oral des activités du Groupe au cours de l'année écoulée, en son nom et celui de la coordonnatrice Mme Julia Tavares de Alvarez. Il a indiqué que les activités du Groupe avaient été marquées cette année par la célébration de l'Année internationale. Le Groupe consultatif a été très efficace car il y a eu des réunions régulières, des missions avec les différents organes du Secrétariat qui ont permis des échanges d'informations. Le Groupe continue donc d'avoir son sens bien au-delà de l'Année internationale. Par son biais, les questions liées au vieillissement pourront continuer d'être examinées par les organes des Nations Unies. Dans la perspective de la tenue éventuelle d'une deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002, il serait opportun pour la Commission de recommander au Conseil économique et social la poursuite des activités du Groupe consultatif à la fois pour la préparation de l'Assemblée mondiale et le suivi de l'Année internationale, a déclaré M. Fernandez.

Suite du débat général

M. MUSTAPHA BETERA ALIYU (Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a loué la qualité du rapport du Secrétaire général sur l'Année internationale des personnes âgées qui examine les possibilités de mise à jour du Plan d'action international sur le vieillissement et la tenue, en 2002, d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Il a espéré que la réunion mondiale envisagée en 2002 pour examiner les résultats de la première Assemblée mondiale contribuera à la formulation d'une nouvelle stratégie en matière de vieillissement, dans la perspective d'une société pour tous les âges.

Le représentant a déclaré que l'Année internationale des personnes âgées, en 1999, a permis d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les rapides changements démographiques et d'élaborer des stratégies d'action tenant compte de cette évolution. Les données démographiques suggèrent que d'ici à 2050 le pourcentage de personnes âgées dans les pays en développement aura augmenté jusqu'à atteindre celui des pays développés. Pour les pays du G77, cette augmentation aura des conséquences de grande portée, en particulier en ce qui concerne les besoins sanitaires ainsi que ceux en matière de réorientation professionnelle. Ces derniers devront être satisfaits afin que les personnes âgées puissent s'engager dans des emplois productifs. Nous devons impérativement mettre l'accent sur les politiques économiques centrées sur les investissements dans le domaine du développement humain, afin que les individus soient armés pour évoluer dans chaque phase de la vie sans craindre la dépendance liée au vieillissement.

On ne peut construire des sociétés qui intègrent tous les âges sans améliorer la situation économique de nos pays, a poursuivi le représentant. Le Groupe des 77 appelle à une action internationale concertée afin d'éliminer tous les obstacles au développement économique, qui continue à entraver nos progrès. Le représentant a lancé un appel afin que l'on examine la

détérioration des termes de l'échange, l'impact des programmes d'ajustement structurel, l'iniquité du partage des bénéfices de la mondialisation, entre autres, pour que les ressources puissent être utilisées pour satisfaire les besoins en matière de développement social, y compris ceux des personnes âgées.

Le Groupe des 77 et de la Chine saluent le rapport du rapporteur spécial de la Commission sur les personnes handicapées, a souligné le représentant. La Société a une responsabilité spéciale envers ce groupe de personnes.

M. JESUS NORBERTO FERNANDEZ (Espagne) a indiqué que l'un des éléments clés du succès de l'Année internationale des personnes âgées en Espagne a été la création d'un Comité national de coordination pour l'Année internationale. Ce Comité a réussi à élaborer un programme d'activités comprenant plus d'un millier d'événements tant au niveau local qu'international. Entre autres activités, une campagne a été organisée pour encourager le volontariat en faveur des personnes âgées et une évaluation du Plan national sur le vieillissement a été réalisée qui a permis de relever des carences notoires dans les politiques relatives aux personnes âgées. Les séances extraordinaires de l'Assemblée générale ont fait apparaître que l'Année internationale avait permis de sensibiliser l'opinion internationale aux problèmes des personnes âgées et à la nécessité de promouvoir un vieillissement actif et sain. Cette optique est partagée par l'Espagne qui a fait du vieillissement et de son impact en termes sociaux et économiques un thème prioritaire de sa politique nationale.

L'Espagne appuie la tenue d'une deuxième Assemblée mondiale du vieillissement en 2002 qui serait chargée d'établir une stratégie à long terme sur le vieillissement. Elle devra aussi accorder une attention particulière à la problématique du vieillissement dans les pays en développement. Sur cette base, l'Espagne a proposé, au cours de l'Assemblée générale, d'accueillir cette deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Un ensemble d'activités préparatoires ont été engagées au niveau national qui permettront de répondre, le cas échéant, à la tenue de cette conférence en Espagne. Dans ce contexte, l'Espagne a décidé de verser une contribution au Fonds pour le vieillissement des Nations Unies pour appuyer les activités préparatoires du Secrétariat et permettre la présence et la participation des pays les moins avancés à cette assemblée.

MME EVA PERSSON GORANSSON (Suède) a déclaré que les personnes les plus âgée risquent d'être exclues de la transition de la société suédoise vers une société de la communication. La représentante a exposé les mesures prises par l'Etat suédois afin de familiariser les personnes âgées avec les nouvelles technologies de l'information. Elle a ensuite évoqué les possibles antagonismes entre les générations dans une société centrée sur la jeunesse. Des initiatives visant à favoriser les contacts et le dialogue entre jeunes et personnes âgées ont aussi été lancées afin, notamment, que les jeunes suédois commencent à réfléchir au type de société dans laquelle ils souhaitent vivre lorsqu'ils auront 40 ans, a indiqué la représentante.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, de Chypre, de Malte, de l'Islande et de la Norvège, a indiqué que les initiatives, programmes et activités lancés dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, tant au niveau régional qu'au niveau national, avaient permis de réaliser des progrès. Ces efforts ont également permis de sensibiliser davantage l'opinion publique aux problèmes auxquels doivent faire face les

personnes âgées et de mieux identifier les besoins et la pertinence des solutions existantes ou prévues par les systèmes de protection sociale. Face au vieillissement de la population, il est nécessaire de développer un cadre stratégique pour lancer un processus de réforme fondé sur une vision claire de la société que nous voulons. La meilleure façon de faire face au défi du vieillissement est de construire une société pour tous les âges. Cela implique, en premier lieu, de renforcer la solidarité entre les générations par des politiques visant à améliorer à la fois les conditions de vie des personnes âgées et des jeunes. Les politiques relatives au vieillissement doivent prendre en compte la diversité croissante des personnes âgées en termes de ressources et de besoins, ainsi que l'importance de leur participation à la planification des politiques et à leur évaluation. A cet égard, l'adaptation aux technologies modernes de l'information est particulièrement précieuse. Les gouvernements, les ONG, les partenaires sociaux, le monde des affaires et les personnes âgées elles-mêmes sont les acteurs clés de cet effort mondial d'intégration sociale, a souligné le représentant.

M. Monteiro a mis l'accent sur le problème que pose le vieillissement de la population active et le faible taux d'emploi des travailleurs âgés en termes de politiques d'emploi et de durabilité des systèmes de protection sociale. Les directives européennes sur le vieillissement préconisent le développement d'une politique visant au vieillissement. Le vieillissement pose également plusieurs problèmes en termes d'égalité entre les sexes. La participation des femmes à la main-d'œuvre est fondamentale pour la croissance économique. Pourtant, elle est encore bien trop faible dans certains Etats membres de l'Union. Les soins aux enfants, aux malades et aux personnes âgées désavantagent trop souvent les femmes âgées d'un point de vue financier, et, parce que les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes, cela les met souvent dans une situation financière précaire. Il faut donc prendre des mesures adéquates, y compris des mesures visant à réconcilier les responsabilités professionnelles et familiales, et à répondre à la vulnérabilité particulière des femmes âgées. Le représentant a encore évoqué la question de la retraite qui doit être gérée socialement et moralement, et non pas seulement politiquement et économiquement. Pour ce qui de la protection sociale, il faut garantir un revenu minimum adéquat et prendre en considération les nouveaux schémas de distribution entre les générations. L'Union européenne s'efforce d'adapter l'âge de la retraite à l'augmentation croissante de la longévité et d'explorer de nouvelles formes de retraite graduelle, ainsi que de réformer les systèmes de pension pour qu'ils puissent supporter une retraite plus tardive et graduelle. Pour ce qui des services sociaux et des soins de santé à l'attention des personnes dépendantes, l'Union européenne développe diverses approches de prévention et de réhabilitation, tout en promouvant les modèles de vie indépendants.

L'Union européenne appuie entièrement la révision du Plan d'action et l'adoption d'un plan révisé lors d'une deuxième Assemblée générale sur le vieillissement que l'Espagne a proposé d'accueillir en 2002. L'approche à long terme visant à reconnaître les liens entre le vieillissement et le développement et à renforcer l'importance du rôle des personnes âgées dans les domaines politique, social, économique et culturel, doit être intégrée dans ce plan révisé. C'est sur cette base que se tiendra en septembre 2002 à Berlin, une Conférence ministérielle chargée de développer un plan d'action régional.

M. KIM CHONG-HOON (République de Corée) a déclaré que les personnes âgées représentent à la fois un défi et une chance pour nos sociétés. L'augmentation de l'espérance de vie oblige de nombreux gouvernements à repenser l'organisation de la population productive. Cependant, les ressources que les personnes âgées peuvent apporter au développement restent mal connues et de nombreuses sociétés doivent encore en découvrir le potentiel. A cet égard, le représentant a estimé que la réalisation la plus remarquable de l'Année internationale des personnes âgées a probablement été le changement de la manière dont elles sont percues.

Le représentant a ensuite présenté les mesures prises par le Gouvernement de la République de Corée en faveur du renforcement des capacités des personnes âgées et de leur interaction avec leur famille et leur communauté, ainsi que pour augmenter leur accès à l'emploi et le soutien financier qui leur est offert. Il a signalé que son gouvernement projette de créer une base de données sur le vieillissement de la population avec l'aide du Gouvernement des Pays-Bas. Les Etats Membres et les organisations non gouvernementales devraient coopérer le plus étroitement possible afin que la base de données atteigne son but, y compris en partageant les informations dont ces dernières disposent.

Mme OLGA DARGEL, Ministre de la protection sociale du Belarus, a appuyé la tenue en 2002 d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. L'Année internationale des personnes âgées a été considérée au Bélarus comme une opportunité de faire mieux connaître les problèmes relatifs aux personnes âgées qui comptent plus de 2,5 millions de personnes dans le pays. Un habitant sur quatre dans le pays est retraité. Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et des problèmes liés à la période de transition ont eu des répercussions dont les personnes âgées ont souffert en premier lieu. Cette situation a provoqué un recul de la longévité qui est particulièrement dramatique pour les hommes. La mise en œuvre des nombreuses mesures prises dans le cadre de l'Année internationale a contribué à trouver des solutions à certains problèmes.

La tenue de l'Année internationale n'est pas considérée comme une action ponctuelle par le Gouvernement du Bélarus, a souligné la représentante, expliquant que les mesures prises sont mises en œuvre dans le cadre général de la politique sociale permanente. Les efforts visent notamment à améliorer les soins de santé et les systèmes de retraite, à développer des réseaux de services sociaux pour les personnes âgées, ainsi qu'à accroître les services culturels et éducatifs en leur faveur. Ces efforts sont fondés sur la volonté d'assurer un vieillissement digne et participatoire. Des mesures ont aussi été prises pour que les personnes âgées continuent de participer à la vie active. La question de la santé des personnes âgées est étudiée par une université publique qui a réalisé un recueil statistique à l'occasion de l'Année internationale dont les résultats définitifs devraient être connus d'ici quelques mois. La Ministre a encore souligné le travail réalisé par des milliers de bénévoles qui s'efforcent de faciliter la vie des personnes âgées. Elle a indiqué que le Bélarus est en faveur d'une stratégie à long terme sur le vieillissement sur la base d'une révision du Plan d'action.

M. SYAUFII SYAMSUDDIN (Indonésie) a déclaré qu'en Indonésie, la question du vieillissement de la population est principalement abordée dans le cadre des politiques concernant la famille et de l'action communautaire. Toutefois, la capacité de l'Indonésie à poursuivre ces initiatives sera mise à rude épreuve par une tendance démographique qui combine vieillissement de la population et

diminution des naissances. Le représentant a estimé qu'à la lumière des grands changements internationaux récents, une révision du Plan d'action pour les personnes âgées s'impose. Il conviendrait de mettre l'accent sur les conséquences de la mondialisation sur les personnes âgées et sur les moyens d'atténuer les risques qu'elles encourent, ainsi que sur leur vulnérabilité, a-t-il estimé. Le représentant a suggéré que la présente session de la Commission se penche sur le programme de la prochaine Assemblée sur le vieillissement. Il a également indiqué que l'Indonésie met en œuvre les objectifs établis par la Décennie de l'Asie et du Pacifique pour les personnes handicapées (1993-2002).

Mme EVELYN E. AUSTRIA-GARCIA (Philippines) a déclaré que les tendances démographiques actuelles et les développements internationaux telle la mondialisation, exigeaient une réévaluation de la pertinence du Plan international d'action sur le vieillissement. Les Philippines appuient la tenue en 2002 d'une deuxième Assemblée générale sur le vieillissement et propose que celle-ci examine notamment les implications de la mondialisation sur le vieillissement et les personnes âgées; le renforcement de la famille en tant que structure sociale fournissant les soins aux personnes âgées et préparant ses membres à un vieillissement actif; ainsi que la nécessité d'une éducation tout au long de la vie et de la protection des consommateurs pour permettre aux personnes âgées de faire face aux changements rapides et aux demandes croissantes d'économies et de sociétés de plus en plus interdépendantes.

La prestation par la famille de soins de santé aux personnes âgées est, aux Philippines, une tradition qui est inscrite dans la constitution, a indiqué la représentante. Deux lois importantes ont été adoptées en faveur des personnes âgées. L'une vise à maximiser leur contribution à la construction de la nation; l'autre porte création du Bureau des affaires des personnes âgées qui coordonne les programmes en faveur des personnes âgées. Le Plan national d'action pour les personnes âgées lancé en octobre vise à développer un programme de soins holistique et multigénérationnel pour les personnes âgées au sein du réseau familial. Il s'agit notamment de renforcer la famille en tant qu'unité de base responsable des soins et du soutien aux personnes âgées, de la préparation de ses membres au vieillissement, de mobiliser les communautés pour les soins aux personnes âgées et d'offrir à celles-ci des opportunités de rester actives. Ces activités requièrent des ressources. C'est pourquoi, les Philippines sont en faveur d'un échange de vues sur la mise en œuvre de l'initiative 20/20 et sur l'extension de la couverture sociale au secteur informel pendant la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.

MME SVETLANA VEGERA (Ukraine) a déclaré que la transition économique s'est accompagnée dans son pays d'une augmentation du nombre de pauvres. Ce phénomène est une répercussion de la deuxième guerre mondiale, de la catastrophe de Tchernobyl et de la transformation de l'économie, a-t-elle souligné. La population qui ne travaille pas - dans les zones urbaines la proportion est de 173 personnes pour 100 qui travaillent - représente une charge très lourde pour le reste de la population active.

Face à cette situation, le Gouvernement ukrainien a mis en place des foyers, des fonds de bienfaisance et des services médicaux pour les personnes âgées, a indiqué la représentante. Le Gouvernement a également entrepris des actions d'information et de sensibilisation par le biais des médias afin de supprimer les stéréotypes et les attitudes discriminatoires à l'égard des

personnes âgées. Dans ces différentes initiatives, l'accent a été placé sur promotion de l'autonomie de la population âgée.

La représentante s'est prononcée en faveur d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002. Elle a ajouté que le Plan d'action pour les personnes âgées était un excellent document lors de sa rédaction mais doit à présent être révisé. Son renouvellement permettra d'élaborer des plans d'action dans divers domaines et pour diverses régions. Elle s'est dite favorable à la création d'un mécanisme pertinent chargé notamment de formuler des recommandations sur les domaines qui ne sont pas couverts par le Plan d'action.

M. ASITH BHATTACHARJEE (Inde) a souligné que les systèmes de valeur et les structures sociétales des pays en développement sont différentes de celles du Nord et constituent, dans une grande mesure, des structures "informelles" d'appui aux personnes âgées. En outre, la plupart des pays en développement ont un taux élevé de population rurale. Or, le vieillissement en milieu rural est différent de celui dans les pays développés. Partant, l'Inde est favorable à la tenue d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement et au développement d'une stratégie à long terme où les problèmes spécifiques aux pays du Sud devraient trouver une place proéminente.

Le représentant a loué le travail réalisé par le Rapporteur spécial sur la situation des handicapés et souligné le rôle important des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés. Toutefois, ces Règles sont, de l'avis de l'Inde, davantage des "règles directrices" que des "règles standard" car on ne peut imposer les mêmes normes à des pays qui diffèrent autant dans leurs systèmes de protection sociale, leurs structures familiales et leurs institutions sociales. Dans ce contexte, le représentant a également souligné la difficulté qu'il peut y avoir à faire la distinction entre handicap et maladie, à évaluer le degré d'invalidité, et, partant, la difficulté d'établir des normes universellement applicables.

Pour l'Inde, on ne peut considérer le développement social indépendamment des questions de développement économique comme on tend à le faire au sein de la Commission du développement social. Pour réaliser le développement social, il doit y avoir croissance économique, laquelle dépend, à son tour, d'un niveau de développement social. Il a regretté que l'on semble aujourd'hui pousser l'agenda social sans réaliser que l'agenda économique doit avancer simultanément. C'est pour cette raison que l'Inde a toujours défendu, dans ses interventions, une approche équilibrée entre le développement économique et la promotion sociale. L'Inde partage l'opinion qu'il faut renforcer les services sociaux, mais la mobilisation des ressources est tout aussi importante. Au niveau national, l'Inde s'est rapidement rendu compte que l'amélioration des conditions de vie de sa population dépendait d'elle-même plutôt que de l'aide extérieure. Cette approche a peut-être été lente avant le décollage, mais aujourd'hui, nous avons atteint une étape où nous dépensons davantage pour le développement social, tout en maintenant un taux de croissance stable de 6 %, a indiqué le représentant.

MME FAITH INNENARITY (Jamaïque) a rappelé qu'à l'heure actuelle, une personne sur dix, dans le monde, a plus de 60 ans. Cette proportion va doubler en 50 ans. Dans les pays les plus développés, la proportion de personnes âgées

va passer de 19 à 33%, c'est à dire qu'un tiers de leur population aura plus de 60 ans. Les pays les moins développés verront presque tripler la proportion de personnes âgées dans leur population, qui passera de 8 à 21%. Dans ce contexte, le fait que les personnes âgées sont souvent dépendantes est un problème critique, a estimé la représentante.

Mme Innenarity a poursuivi en soulignant les dimensions économiques et sociales qui s'ajoutent à la dimension démographique du vieillissement de la population. Elle a évoqué le pouvoir économique indirect mais important que détiennent les personnes âgées par le biais des investissements des fonds de pension. En outre, dans les pays démocratiques, les personnes âgées représentent une part croissante de l'électorat, a-t-elle ajouté. La représentante a fait remarquer que les réformes du système des retraites créent une protection sociale qui accorde plus d'importance à l'individu, donnent des responsabilités au secteur privé et préfèrent aux instruments politiques des instruments financiers. Cette approche favorise l'exclusion sociale des personnes marginalisées et des groupes sociaux vulnérables qui ne peuvent participer à ce processus, a cependant regretté la représentante. Elle a préconisé que le futur système de retraites prenne en compte la manière dont le travail est réparti entre les différentes classes d'âges. La représentante a également souligné le dilemme auquel les pays des Caraïbes sont confrontés pour ce qui est du relèvement de l'âge de la retraite dans une société frappée par le chômage des jeunes.

Mme MARIE MADELEINE FOUDA, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a indiqué que son Gouvernement attache un grand intérêt à la promotion et à l'encadrement des couches sociales vulnérables, de manière à leur assurer les conditions de vie les plus humaines et une autovalorisation fondée sur le participation active au processus de développement. Il investit également des efforts pour la lutte contre la pauvreté. Des instruments législatifs et réglementaires, des politiques et des plans d'action sectoriels ont été adoptés et mis en oeuvre à cette fin. Le Gouvernement apporte aussi un appui aux ONG et associations qui investissent dans le domaine social. La représentante a reconnu que les droits des groupes vulnérables inscrits dans la législation tardaient parfois à avoir tous leurs effets sur le plan pratique en raison de l'insuffisance des ressources pour soutenir les services sociaux essentiels. Pour ce qui est des handicapés, le Cameroun mène des actions tendant à leur assurer des conditions de vie décentes, ainsi que leur participation.

La Ministre a affirmé que l'intégration socioéconomique des populations marginales au processus de développement social passait par la scolarisation de leurs enfants, les soins de santé, la promotion de leur culture, une large protection contre les abus et l'appui aux ONG et associations oeuvrant en leur faveur. A terme, le Gouvernement compte éradiquer leur exclusion, a-t-elle souligné. Dans le cadre plus général de la promotion et de la protection des droits de l'enfant, le Gouvernement a mis sur pied un plan d'action pour la protection de la petite enfance et la promotion des droits de l'enfant avec un accent sur la situation de la petite fille. Les soins appropriés, l'éducation spéciale et la formation socio-professionnelle ont été renforcés en faveur de l'enfance handicapée. Toutes ces actions participent également du souci du Gouvernement d'enrôler la population dans la lutte contre la pauvreté qui se fonde, en bonne partie, sur la promotion de la bonne gouvernance, le combat contre la corruption et l'engagement des populations au développement du tissu associatif. La représentante a souligné les difficultés auxquelles son pays doit faire face dans ce contexte: insuffisance des ressources affectées par le poids de la dette, insuffisance des données statistiques, des intervenants sociaux et des infrastructures d'encadrement.

M. D. KUGAGHINSKIY(Fédération de Russie) a indiqué que le nombre de personnes à la retraite atteint 20 % de la population en Fédération de Russie. Le Gouvernement russe a notamment mis en place un programme pour les "générations âgées", et a lancé plusieurs initiatives dans les domaines social et médical. Les personnes âgées sont confrontées à la détérioration de leur état de santé, au manque de ressources et à l'isolation. Ces problèmes sont aggravés par la difficile transition vers l'économie de marché, a ajouté le représentant. Cependant, le gouvernement déploie des efforts incessants pour améliorer la situation des personnes âgées.

Par ailleurs, le représentant a confirmé son intérêt pour le Plan d'action en faveur des personnes âgées et souhaité qu'il soit révisé afin, notamment, de mieux tenir compte de la diversité des intérêts et des conditions des différents Etats et régions. La Russie est prête à participer pleinement à la future Assemblée mondiale sur le vieillissement, a-t-il déclaré.

Mme SUWANEE KHAMMAN (Thaïlande) a indiqué que son pays a accordé une priorité élevée au développement social dans ses programmes nationaux. Dans le cadre des engagements pris à Copenhague, le Gouvernement a lancé le 8ème Plan de développement économique et social (1997-2001) qui met l'accent sur un développement centré sur l'être humain. Les problèmes auxquels se heurtent les groupes vulnérables ont été pris en compte. La nouvelle constitution de 1997 prévoit aussi un environnement favorable à la mise en œuvre du Plan national d'intégration des groupes vulnérables et défavorisés à la société thaïlandaise. Le partenariat entre le gouvernement, le secteur public et la société civile est encouragé dans ce contexte. La crise financière a appris à la Thaïlande qu'on ne peut oublier le volet social du développement. Des mesures de réforme ont été prises pour éviter à l'avenir que le tissu social soit à nouveau affecté par les conséquences négatives d'une crise économique.

Pour ce qui est de la promotion des droits des personnes handicapées, le Gouvernement a utilisé l'éducation comme instrument d'intégration des handicapés dans la société. Ainsi, des mesures ont été prises pour favoriser un accès équitable à l'éducation pour les enfants handicapés. Une campagne de sensibilisation aux problèmes des personnes handicapées a été lancée. Pour ce qui est de l'emploi, les entreprises publiques et privées doivent permettre aux personnes handicapées capables de travailler de participer aux concours de recrutement. La Thaïlande a également accordé davantage d'attention aux personnes âgées depuis l'Année internationale. L'un des problèmes, dans ce contexte, est l'évolution de la structure familiale, en particulier son éclatement qui a pour conséquence que la famille est moins en mesure de fournir des soins aux personnes âgées. Pour remédier à cette situation, le Gouvernement a forgé un partenariat avec le secteur privé. Le Gouvernement continue à fournir les services sociaux essentiels, tandis que le secteur non gouvernemental et les communautés contribuent de plus en plus au bien-être des personnes âgées au travers, notamment, de projets pilotes. La Thaïlande se félicite de l'initiative de convoquer une deuxième Assemblée générale sur le vieillissement et appuie l'adoption d'une stratégie à long terme sur le vieillissement. La représentante a fait valoir que pour réaliser les objectifs du développement social, il était impératif que des ressources nationales, régionales et internationales soient mobilisées au bénéfice de tous de manière équitable.

MME AMA BENYIWA, Ministre du développement social du Ghana, a déclaré que le rapide vieillissement de la population sera particulièrement problématique dans les pays en développement. Elle a estimé que le thème d'une société pour tous les âges est parfaitement approprié étant donné la tendance à négliger les besoins des personnes âgées. Au Ghana comme dans d'autres pays, ces personnes sont très souvent délaissées

Après s'être prononcée en faveur de la tenue de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002, la représentante a suggéré que cette Assemblée soit axée sur le renforcement des relations entre les personnes âgées, leur famille et la communauté. A cet égard, elle a indiqué que le Gouvernement ghanéen a pris des mesures fiscales afin d'encourager les familles à s'occuper des personnes âgées, pour améliorer leur bien-être social et pour favoriser le dialogue entre les générations. L'Assemblée devrait également établir des règles concernant les politiques de sécurité sociale visant les personnes âgées, en particulier pour les petits fermiers ou commerçants du secteur informel.

Mme SU JINGHUA (Chine) a appuyé le rapport du Secrétaire général sur les personnes âgées et souhaité que les préoccupations des pays en développement soient prises en compte lors de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. La Chine compte une population âgée importante. Face à cette situation, le Gouvernement a promulgué une législation qui garantit les droits des personnes âgées dans tous les domaines. Il encourage, par ailleurs, le volontariat pour aider les personnes âgées dans leur vie quotidienne. Grâce aux activités entreprises dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, le thème d'une société pour tous les âges prend aujourd'hui racine en Chine. L'accent est mis en particulier sur le respect et l'amour des personnes âgées. En collaboration avec la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), deux séminaires sur le vieillissement ont été organisés en Chine. D'autres réunions sur ce sujet ont également eu lieu dans la région. Le Gouvernement chinois est disposé à coopérer avec les autres pays pour faire face aux défis posés par le vieillissement, a assuré la représentante.

M. HASUDUGAN TAMPUBOLON (Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique-CESAP), exprimant son accord avec la déclaration faite par le représentant de l'Inde, a souligné les liens entre le développement social et les autres volets du développement, notamment la croissance économique. Par ailleurs, il a déclaré que les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG), les familles et les communautés de l'Asie et du Pacifique doivent affronter le phénomène du vieillissement de leur population, et ses répercussions sur l'économie et la société.

Le représentant a indiqué que les activités de la CESAP répondent à trois objectifs, à savoir le renforcement des capacités régionales et nationales en matière de développement de politiques et de programmes concernant les personnes âgées; la promotion de la coopération entre les gouvernements, les ONG et les autres secteurs en faveur des personnes âgées et le maintien de l'application des principes de l'Année internationale des personnes âgées (1999). Il a également signalé l'adoption par la CESAP, en 1999, de la "Déclaration et du plan d'action de Macao pour les personnes âgées de l'Asie et du Pacifique". Le Plan de Macao fournit aux gouvernements et aux ONG un guide complet pour le développement et l'application de politiques et programmes en faveur des personnes âgées.

La représentante de l'Association américaine des personnes retraitées, a indiqué que cette Association compte 32 millions de membres. A travers le programme Coalition 99, l'Association a suivi de nombreux événements, activités et programmes mis en œuvre dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées. Des informations lui sont parvenues de tous les coins du globe. Du point de vue de Coalition 99, l'Année a été un succès. Maintenant, il faut développer, planifier et mettre en œuvre des stratégies qui permettront de mettre véritablement en place une société pour tous les âges. Pour réaliser cet objectif, il faut évaluer les progrès et les instruments dont on dispose pour avancer. Si le Plan d'action de Vienne reste en grande partie valide, il ne reflète cependant plus les réalités d'aujourd'hui, notamment le vieillissement croissant de la population, en particulier dans les pays en développement. De l'avis de l'Association américaine des personnes retraitées, le moment est venu d'adopter un nouveau Plan d'action, tenant compte des leçons apprises, des nouvelles technologies et du principe d'un développement centré sur l'être humain. La représentante a exprimé l'espoir que la Commission prendra les mesures nécessaires pour fournir un Forum pour le renouvellement du Plan d'action au sein duquel tous les acteurs concernés pourront se faire entendre.

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