DH/252

LE COMITE PREPARATOIRE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS ENTAME SA SESSION D'ORGANISATION

7 février 2000


Communiqué de Presse
DH/252


LE COMITE PREPARATOIRE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LES ENFANTS ENTAME SA SESSION D'ORGANISATION

20000207

Le Comité préparatoire de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants, prévu en l'an 2001, a ouvert ce matin sa session d'organisation qui s'achèvera mardi 8 février. La forme que devrait prendre le Sommet mondial ainsi que son ordre du jour ont retenu l'attention des intervenants, parmi lesquels la Directrice exécutive de l'UNICEF, Mme Carol Bellamy. Celle-ci a expliqué que cette session extraordinaire est issue de l'urgence qu'il y a à évaluer le chemin parcouru et ce qui reste à parcourir. Malgré les progrès réalisés, les droits et le développement de millions d'enfants et de femmes sont menacés par la pauvreté, l'instabilité sociale chronique, les maladies que l'on pourrait prévenir, la pandémie du HIV/sida et la prolifération des conflits armés et de l'instabilité, a-t-elle expliqué. Mme Bellamy a plaidé en faveur du développement et du renforcement des partenariats entre le système des Nations Unies, les donateurs, les ONG et les représentants de la société civile et les enfants eux-mêmes. A cet effet, a précisé la Directrice adjointe, l'UNICEF organise, des 23 au 25 février à New York, une consultation internationale de haut niveau à laquelle sont conviés des représentants et experts de toutes les régions. La Présidente du Comité, Mme Patricia Durrant (Jamaïque) et le représentant des Etats-Unis ont également reconnu le rôle important des représentants de la société civile dans le processus d'examen du Sommet mondial.

Pour sa part, M. Theo-Ben Gurirab, a souligné qu'il avait pris, en sa qualité de Président de l'Assemblée générale, la décision délibérée d'utiliser toutes les possibilités pour faire de la cause des enfants et de la fin de leurs souffrances la première priorité aux Nations Unies. Sa présence ici ce matin fait partie de cet engagement. Le représentant du Portugal, au nom de l'Union européenne, a formulé de nombreuses suggestions notamment sur les questions à porter à l'attention du Comité préparatoire. Parmi les questions jugées d'importance majeure figurent entre autres celles relatives aux liens entre les objectifs du Sommet mondial pour les enfants et la Convention sur les droits de l'enfant, à la mondialisation, aux leçons apprises dans les domaines de la santé et de l'éducation, au virus HIV/sida, à la drogue, à la violence, aux conflits armés et au travail des enfants.

Auparavant le Comité avait élu Mme Patricia Durrant (Jamaïque) au poste de Président. Il a porté au poste de Vice-Président Mme Madina Ly-Tall (Mali) pour le Groupe des Etats d'Afrique; M. Anwarul Karim Chowdhury (Bangladesh) pour le Groupe des Etats d'Asie et M. Hanns Schumacher (Allemagne) pour le Groupe des Etats d'Europe de l'Ouest et autres Etats.

Le Comité a également adopté son programme de travail et son ordre du jour contenu dans le document (A/AC.256/1/Rev.1). Les travaux du Comité devraient être consacrés cet après-midi aux préparatifs de la session extraordinaire et à l'examen des modalités de participation des organisations non gouvernementales Mardi, le Comité poursuivra sa discussion sur la participation des ONG et il abordera la question relative aux futures sessions du Comité préparatoire.

La prochaine réunion du Comité aura lieu cet après-midi à partir de 15 heures.

Déclarations liminaires

M. THEO-BEN GURIRAB, (Président de l'Assemblée générale), a rappelé que chaque année 12 millions d'enfants meurent dans le monde et des millions d'autres sont handicapés en raison de situations qui pourraient être tout à fait évitées. Malgré les efforts héroïques d'organisations telles que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance et les nombreux organismes spécialisés des Nations Unies, il reste encore beaucoup à faire pour épargner les générations à venir, a-t-il indiqué. Il a également rappelé l'impact du Sommet mondial pour les enfants de 1990 et celui de l'adoption de la Convention sur les droits de l'enfant il y a 10 ans, tout en soulignant l'importance toute particulière de la future Session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet mondial. Ainsi, les adultes et en particulier ceux qui occupent des postes de direction ne doivent manquer l'occasion d'améliorer le sort des enfants. M. Gurirab a déclaré qu'en tant que Président de l'Assemblée générale il a pris la décision délibérée d'utiliser toutes les possibilités pour faire de la cause des enfants et de la fin de leurs souffrances la première priorité aux Nations Unies. Son pays, la Namibie, est par ailleurs un actif défenseur des droits de l'enfant notamment des droits des fillettes au sein des divers forums de la Communauté de développement de l'Afrique australe et de l'Organisation de l'unité africaine. Le Président a indiqué que sa présence ici, ce matin, fait partie de cet engagement.

Mme PATRICIA DURRANT, (Présidente du Comité préparatoire) a indiqué que son élection est un hommage à son pays, la Jamaïque, et à toute la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Elle a souhaité que l'on se souvienne de tout ce qui a été reçu en héritage. En effet, par un esprit généreux tourné vers l'avenir et grâce aux actions des gouvernements, des organisations non gouvernementales et du système des Nations Unies, les enfants ont à présent été placés au centre des préoccupations internationales. En 1990, les Etats Membres ont adopté la Convention des droits de l'enfant ainsi que la Déclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement de l'enfant et le Plan d'action fixant les objectifs pour l'année 2000 dans ce domaine, a rappelé la Présidente. Elle a également salué les mesures récentes adoptées par le Conseil de sécurité en faveur des enfants dans les conflits armés et de ceux affectés par la pandémie de sida.

Au cours des dernières années, des efforts significatifs ont été faits dans de nombreux pays pour améliorer le sort des enfants et une part raisonnable des objectifs établis au cours du Sommet mondial pour les enfants a déjà été atteinte. Toutefois la réalité reste pour certains inacceptable, a regretté Mme Durrant. A cet effet, elle a insisté sur le fait que les femmes et les enfants représentent toujours la part de la population la plus pauvre dans de nombreux pays, celle qui souffre le plus des maladies, qui dispose de la plus faible protection légale et qui a le moins d'influence sur la prise de décision et le pouvoir. La sécurité de notre avenir dépend de la survie des enfants, a-t-elle ajouté. Aujourd'hui est une occasion remarquable pour faire en sorte que les résultats de ces délibérations soient dignes de l'énergie et des ressources consacrées au processus préparatoire de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants.

Mme CAROL BELLAMY, (Directrice exécutive de l'UNICEF), a déclaré qu'en adoptant la Déclaration mondiale et le Plan d'action, 181 Gouvernements se sont engagés à protéger la vie, à alléger les souffrances des enfants, à promouvoir le développement de leur potentiel humain et les rendre conscients de leurs besoins, de leurs droits et des opportunités qui s'offrent à eux. Grâce à la Convention sur les droits de l'enfant, a ajouté Mme Bellamy, il est maintenant reconnu que l'enfant jouit d'une série de droits: le droit à la santé, à une alimentation équilibrée, à une éducation de base, en particulier pour les petites filles, à l'accès à l'eau potable et aux conditions d'hygiène, à l'égalité entre les sexes, et à ne pas être exploité et maltraité. Mme Bellamy a rappelé que les résultats du Sommet mondial pour les enfants ont constitué l'initiative internationale la plus importante pour ce qui est de promouvoir la mise en œuvre de la Convention sur les droits de l'enfant ainsi que la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La Convention sur les droits de l'enfant repose sur le consensus selon lequel la promotion des droits de l'enfant est le moyen le plus sûr pour maximiser le développement économique, social et politique des familles, des communautés et des pays. Cette Convention incarne également les liens qui existent entre le respect des droits de l'homme et la promotion de la paix et de la sécurité internationale.

Mme Bellamy a fait état de progrès réalisés au cours de la dernière décennie, notamment dans les domaines de la mortalité infantile, de la malnutrition, de la vaccination et de l'accès à l'éducation. Ces succès ont pu voir le jour grâce à la convergence de ressources, des stratégies et des activités mises en place par les institutions du système des Nations Unies et grâce au partenariat entre les gouvernements, les donateurs, le système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, les communautés et les enfants eux-mêmes. Maintenant que nous avons franchi le 21ème siècle, nous devons renforcer et développer ces partenariats. Malgré les progrès réalisés, les droits et le développement de millions d'enfants et de femmes sont menacées par la pauvreté, l'instabilité sociale chronique, les maladies que l'on pourrait prévenir, la pandémie du HIV/sida, et la prolifération des conflits armés et de l'instabilité. Cette session extraordinaire d'examen du Sommet mondial est issue de l'urgence qu'il y a à évaluer le chemin parcouru et ce qui nous reste à parcourir.

Préparatifs de la Session extraordinaire

Mme KARIN SHAM POO, (Directrice adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance), présentant le rapport du Secrétaire général, a expliqué que le processus de suivi des résultats du Sommet mondial devrait établir les progrès réalisés et les leçons apprises, analyser les facteurs qui ont entravé ces progrès, et identifier les enjeux restants, les problèmes clés et les recommandations pour l'avenir. Elle a rappelé que la Déclaration et le Plan d'action du Sommet mondial pour les enfants ont établi, en 1990, sept grands objectifs jugés réalisables d'ici l'an 2000. Ces documents ont été signés par 181 pays dont 155 ont préparé de façon conséquente des programmes nationaux pour les enfants. A la suite d'un examen à mi-parcours, l'Assemblée générale s'est félicitée des progrès réalisés par une majorité de pays, a également rappelé Mme Sham Poo. Elle a expliqué qu'au niveau national, l'une des taches principales consiste à identifier la situation actuelle des femmes et des enfants en fonction de chaque objectif établi, à organiser des discussions sur les politiques à tenir et à analyser les facteurs principaux ralentissant les progrès dans ce domaine.

Dans ce contexte, et comme il a été rappelé dans la lettre du Secrétaire général, en date du 14 janvier 2000, à tous les Etats Membres, le processus de suivi sera de qualité non seulement par le rapport qu'il produira mais aussi par la prise de conscience qu'il suscitera au sein des gouvernements. Ainsi pourront être identifiées et réalisées des actions spécifiques au niveau national. Mme Sham Poo a souligné qu'au niveau régional, d'importants processus de suivi sont déjà en place tels que celui prévu par la Communauté de développement de l'Afrique australe qui a déclaré la décennie 2000-2010, décennie des droits de l'enfant, et la consultation ministérielle en Asie et dans le Pacifique qui se tiendra à Beijing début 2001 pour discuter des avancées régionales dans ce domaine. Ces processus régionaux aideront à tirer les leçons du passé, érigeront une base solide pour soutenir un engagement politique ferme envers les enfants et contribueront au travail du Comité préparatoire en aidant à l'obtention d'un consensus sur les questions principales, a fait remarquer Mme Sham Poo. En Jamaïque, par exemple, la cinquième réunion ministérielle sur les enfants et les politiques sociales sera convoquée pour analyser les progrès déjà réalisés.

Mme Sham Poo a déclaré que toutes les agences internationales de développement sont invitées à participer aux préparatifs de la Session extraordinaire aux niveaux national, régional et mondial. Elle a indiqué que l'UNICEF organise une consultation internationale de haut niveau à laquelle sont conviés des représentants et experts de toutes les régions, consultation qui aura lieu du 23 au 25 février à New York. L'objectif de cette réunion est d'instaurer un dialogue entre l'UNICEF et les organisations de la société civile sur les questions actuelles concernant les enfants, de passer en revue leurs programmes et agendas respectifs et d'organiser conjointement un processus de consultation et de participation suffisamment large pour garantir un engagement solide envers les actions qui seront menées dans le future en faveur des enfants, a-t-elle expliqué.

M. BARTLEY (Etats-Unis) a estimé que la session extraordinaire et l'analyse du processus préparatoire permettront de définir le chemin qu'il reste à parcourir et d'évaluer les nouveaux défis. Le Sommet mondial a fixé une série d'objectifs ambitieux et des progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines. L'une des contributions les plus importantes du processus préparatoire sera d'analyser les tendances nouvelles et besoins nouveaux, a ajouté le représentant. Pour cela, a-t-il précisé, les Etats-Unis ont mis en place des modalités de coopération avec l'UNICEF qui se traduisent par des échanges d'informations et de statistiques. Il sera tout autant important de tirer les enseignements de cette dernière décennie en identifiant les domaines à succès, les échecs et les groupes sociaux qui n'ont pas bénéficié du Programme d'action. Dans ce contexte, la voix des organisations non gouvernementales devrait pouvoir se faire entendre. Un bon processus préparatoire pourrait servir de modèle pour l'avenir en ce qu'il nous permettra de mesurer

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal), a souligné, au nom de l'Union européenne, l'importance de tenir compte, lors du processus d'évaluation de mise en oeuvre des engagements pris, des nouvelles tendances qui sont apparues au cours de cette décennie. Le représentant a rappelé que la Convention sur les droits de l'enfant est devenue quasiment universelle et que les Etats ont réalisé des progrès dans sa mise en oeuvre. La Convention a influencé l'approche adoptée par les Etats et le système des Nations Unies pour atteindre les buts et objectifs de la Déclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement des enfants et du Plan d'action. L'UNICEF a joué un rôle de chef de file en élaborant et en développant une approche qui repose sur les droits. Cette approche précise également qu'il faut examiner la situation des enfants, non pas seulement en termes de besoins, mais également en tenant compte de notre obligation de subvenir à leurs besoins. Nous soutenons fermement cette ligne de pensée qui devrait sous tendre nos travaux préparatoires et la tenue de la Session extraordinaire.

L'objectif de cette session d'organisation est d'établir un processus structuré qui nous permettra de mener un examen approfondi de la mise en oeuvre au niveau national et régional du Plan d'action, une décennie après son adoption. Ceci nous permettra d'identifier des initiatives concrètes permettant d'améliorer et de renforcer l'application de la Déclaration et du Plan d'action. Le représentant a ajouté que l'année 2000 devrait également être consacrée à l'identification des nouvelles tendances au cours de la décennie qui ont eu un impact sur la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d'action. Parmi ces nouvelles tendances, a précisé le représentant, figurent la ratification presque universelle de la Convention sur les droits de l'enfant, la pandémie du HIV/sida, en particulier en Afrique, les effets du phénomène accru de mondialisation sur la promotion des droits de l'enfant et l'impact des conflits sur les enfants. Dans cette optique, l'Union européenne estime que la première session de fond du Comité préparatoire gagnerait à organiser des tables rondes et des discussions associant des représentants des Etats Membres des Nations Unies et ceux du système dans son ensemble, en particulier les institutions financières internationales, et les membres de la société civile comme les organisations non gouvernementales. Le représentant a suggéré que ces tables rondes portent sur les thèmes suivants: les points communs entre les objectifs du Sommet mondial pour les enfants et la Convention sur les droits de l'enfant, les enfants et la mondialisation, les enseignements acquis dans les domaines de la santé et de l'éducation dans les années 90, les normes et repères d'évaluation, la pandémie HIV/sida, l'impact de la drogue, la violence et les enfants, la participation des enfants, les enfants dans les conflits armés, le travail des enfants, l'intégration sociale des enfants, notamment des enfants handicapés, l'environnement socio- économique et politique en vue de l'application des objectifs du Sommet Mondial.

Le Représentant a insisté sur la nécessité de ne pas isoler ce processus mais de construire à partir du travail réalisé au sein d'autres conférences internationales et de leur processus de révision. Nous encourageons l'UNICEF, en vue de la première réunion de fond du Comité préparatoire, à préparer un document relatif aux engagements pris lors d'autres conférences internationales. Dans ce cadre nous accueillons avec satisfaction la résolution du Conseil économique et social portant sur le suivi coordonné des conférences et la décision visant à organiser le segment de coordination du Conseil en 2000 sur ce sujet. Le représentant a par ailleurs relevé la contribution importante des organisations non gouvernementales. Nous devrions garder en mémoire le rôle qu'elles ont joué lors de l'élaboration de la Convention sur les droits de l'enfant et leur contribution importante à la mise en oeuvre des objectifs du Sommet mondial et de la Convention. Nous demandons donc la participation la plus large possible des ONG. Il faudra lors de cette session d'organisation, décider des modalités de leur participation aux travaux du Comité préparatoire et à cet égard, nous devrions tenir compte de l'expérience de l'UNICEF.

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