ONG/320

LE COMITE DES ONG REJETTE LA DEMANDE DE LA SOCIETE MONDIALE POUR LA PROTECTION DES ANIMAUX DE PASSER D'UN STATUT SPECIAL A UN STATUT GENERAL

18 janvier 2000


Communiqué de Presse
ONG/320


LE COMITE DES ONG REJETTE LA DEMANDE DE LA SOCIETE MONDIALE POUR LA PROTECTION DES ANIMAUX DE PASSER D'UN STATUT SPECIAL A UN STATUT GENERAL

20000118

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a commencé ses travaux, cet après-midi, par l'examen des demandes de statut consultatif auprès du Conseil économique et social soumises par les ONG. Les demandes visent à obtenir l'un des trois statuts définis par le Conseil, à savoir dans l'ordre hiérarchique, le statut général, le statut spécial et l'inscription sur la Liste. Examinant les demandes formulées dans le document pertinent*, le Comité a octroyé le statut général à l'Association chinoise pour les Nations Unies et accordé le statut spécial à Endeavour Forum et à International Center for study and Development. Le Comité a reporté sa décision sur les demandes adressées par Hong Kong Federation of Women, l'Organisation japonaise de coopération internationale pour la planification familiale, le Conseil national des femmes thaïlandaises, et par le National Opinion Research Center (NORC).

Le Comité a poursuivi ses travaux en examinant les demandes de reclassement contenues dans le document**. Le Comité a accordé un reclassement du statut consultatif spécial au statut consultatif général à l'ONG "Fondation asiatique pour la prévention du crime (FAPC)". Dans le cadre de l'examen de la demande de cette ONG, le représentant du Pakistan a soutenu le désir exprimé auparavant par la délégation du Japon d'avoir plus d'information sur son fonctionnement. La représentante du Soudan a également souhaité entendre le représentant de cette organisation, ce point de vue étant partagé par la délégation de la Chine. La délégation de la Turquie a pour sa part déclaré que le reclassement du statut spécial au statut général était un acte de grande portée, et justifiait que l'on entende le représentant de cette ONG. La Tunisie et Cuba se sont joints à ces demandes.

La représentante du Japon a ensuite demandé au délégué de la Fondation asiatique pour la prévention du crime de prouver que cette ONG peut apporter une contribution utile aux travaux de l'ECOSOC. Quels sont les domaines qui intéressent réellement la FAPC? Traite-t-elle des questions de pauvreté ou de sexospécificité? A part les questions de justice pénale, quels sont ses autres domaines de spécialisation? Et si cette ONG se réclame d'abord

du cadre géographique asiatique, on constate cependant que ses membres viennent et sont installés dans d'autres régions du monde. Qu'en est-il? Quelle est l'importance et l'impact de cette répartition géographique des membres de la FAPC?

Répondant à ces questions, le représentant de "Fondation asiatique pour la prévention du crime" a déclaré que la dénomination de l'ONG ne doit pas induire les délégations en erreur en ce qui concerne ses zones d'intervention et ses domaines d'activités. La prévention du crime n'est pas son seul domaine d'action. Nous travaillons aussi, a-t-il dit, par exemple, sur les réformes économiques, leurs impacts et conséquences, et les chances de réussite humaine qu'elles peuvent offrir aux personnes. Nous travaillons aussi dans les domaines de la lutte contre la corruption, de l'exploitation des femmes et des êtres humains, de la défense des droits de l'homme, et de l'amélioration de l'environnement urbain, pour permettre aux jeunes de ces milieux de ne pas sombrer dans la délinquance ou le désespoir. Les activités de notre ONG portent donc sur tout le spectre des compétences de l'ECOSOC, y compris la bonne gouvernance. De plus, nos activités sortent du cadre asiatique, car nous avons des organisations affiliées et des activités en Amérique latine (Costa Rica) et en Afrique (Kenya, Ouganda). Nous visons à aider certains instituts régionaux en Amérique latine et en Afrique à qui nous offrons une assistance financière.

La représentante de l'Algérie a demandé des précisions sur la représentation de la FAPC sur les différents continents. La représentation prévue au Kenya et l'Institut pour l'Afrique qu'elle aide se trouvant, lui, en Ouganda, comment la FAPC va-t-elle concilier et partager ses activités entre Nairobi et Kampala? Répondant, le représentant de l'ONG a répondu en disant qu'en Ouganda, l'aide à l'Institut régional pour l'Afrique concernant un domaine précis, alors qu'au Kenya, siège de plusieurs instituts panafricains, les négociations étaient encore en cours pour une coopération multiforme.

La représentante de Cuba a estimé que le travail de cette ONG avait du mérite, car elle vient renforcer les travaux d'organes de l'ONU. Mais qu'en est-il de la lutte contre la pauvreté et de la défense des droits des femmes? Le représentant de l'Inde a voulu, pour sa part, savoir ce que cette ONG faisait dans le domaine de la défense de l'environnement. A ces questions, le représentant de la Fondation asiatique pour la prévention du crime, a dit que l'ONG avait lancé une étude sur les causes de la pauvreté, et la planification intersectorielle dans la lutte contre la pauvreté, et pensait dans 2 ou 3 ans, être en mesure de soumettre quelques suggestions sur la question à la communauté internationale. Quant aux questions concernant l'environnement, la FAPC mène une recherche administrative et juridique par pays sur les questions environnementales. Ces données seront mises à la disposition de tout pays souhaitant prendre des initiatives en la matière. Il a précisé que la FAPC était déjà active au Costa Rica, au Pérou, au Chili, et dans une certaine mesure, en Colombie.

A l'issue de cet échange de vues, la Tunisie a déclaré qu'elle apportait son soutien au reclassement de cette ONG. Cuba, le Soudan, la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Ethiopie, la Colombie, estimant que les activités de cette ONG allaient dans le sens des travaux de l'ECOSOC, ont apporté leur soutien à la demande de reclassement de la Fondation asiatique pour la prévention du crime, à laquelle le Comité a accordé le statut consultatif général auprès de l'ECOSOC.

Examinant la demande présentée par Bochasanwasi Shri Akshar Putushottam Sanstha -ONG indienne-, le Comité a, avant de lui octroyer le statut général, offert à son représentant l'occasion de compléter les informations décrites dans sa demande. Le représentant a ainsi expliqué que cette organisation travaille depuis 50 ans dans des domaines complémentaires à ceux dont s'occupe les Nations Unies tels que l'éducation, la situation des femmes ou celle des enfants. L'organisation est très active et se développe dans plusieurs pays. Le représentant du Pakistan a demandé plus de précisions sur les questions de l'environnement, de la propagation du culte et de la construction de temples. Répondant, le représentant de l'ONG a indiqué que dans le domaine de l'environnement, l'Organisation non gouvernementale est en train de reboiser certaines zones tout en s'occupant du recyclage du verre, de l'aluminium et du papier. S'agissant de la construction de temples, le représentant a expliqué qu'il s'agit surtout d'aménager des endroits pour accueillir des enfants conformément aux croyances de l'ONG, à condition que les populations concernées le permettent.

Le statut général a également été accordé à International Scientific and Educational Association "Znanie". La représentante de Cuba a d'abord demandé une précision sur les domaines d'activités de l'ONG. La représentante du Soudan a, elle, souhaité des exemples de coopération technique que cette ONG a facilitée ou entreprise. Répondant à ces questions, le représentant de l'ONG a rappelé que son organisation a plus de 50 ans et que depuis de nombreuses années, elle a intensifié sa coopération dans le domaine de la diffusion des connaissances auprès des adultes. Avec l'UNESCO, par exemple, elle publie un bulletin didactique qui est distribué gratuitement dans tous les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI).

L'Organisation mondiale des anciens et anciennes élèves de l'enseignement catholique a accédé à la catégorie spéciale après avoir apporté les éclaircissements demandés par la Chine sur ses relations avec Taïwan. En donnant ses explications, le représentant de l'ONG a d'abord dit que "l'Organisation mondiale ne connaît aucune frontière qu'elle soit raciale, religieuse ou politique, sa seule préoccupation étant de développer la liberté d'expression, religieuse et de circulation des jeunes. L'Organisation mondiale accepte le dialogue entre nations et croit qu'elles peuvent toujours arriver à une entente par le biais du dialogue. Elle ne fait pas de distinction entre Taïwan et la Chine en tant que telle".

Après ces observations, le représentant de la Chine a réitéré sa question en précisant que Taïwan est une province de la Chine et en demandant à l'ONG de respecter l'intégrité territoriale de son pays et de se référer désormais à Taïwan comme province de la Chine. Ce à quoi, le représentant de l'ONG a répondu, "Qu'ils viennent de Hong Kong, de Taïwan ou de Macao, les membres de l'Organisation ne sont pas considérés comme des représentants d'un pays mais comme représentant des organisations catholiques venant de telle et telle région du monde". Se déclarant peu satisfait de la réponse, le représentant de la Chine a demandé si oui ou non, l'ONG accepte de se référer à Taïwan comme province de la Chine. Tentant d'améliorer la communication entre les deux intervenants, le représentant des Etats-Unis a expliqué au représentant de l'ONG qu'aux Nations Unies, il existe une seule Chine et qu'aucun document officiel ne peut se référer à Taïwan sans ajouter la mention "province de la Chine". A la suite de cette explication, le représentant de l'ONG a assuré le Comité qu'il était prêt à apporter les modifications nécessaires. Le représentant de la Chine a alors souhaité voir les documents modifiés avant que le Comité ne se prononce sur la demande pertinente.

Le Comité a maintenu le statut consultatif spécial de la Société mondiale pour la protection des animaux, rejetant ainsi la demande de reclassement au statut général. Le Comité a, avant la prise de cette décision, laissé à son représentant le soin d'apporter des informations supplémentaires. Ce dernier a ainsi indiqué que les activités de la Société sont très élargies et ajouté qu'elle travaille avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et notamment sur les maladies transmises de l'animal à l'homme. La Société dispose aussi d'un fonds pour aider les gouvernements lorsqu'ils sont confrontés à une catastrophe qui met les animaux en danger, étant entendu qu'une telle situation peut représenter une menace pour la santé publique. La Société travaille, par ailleurs, avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans l'amélioration des méthodes de transport et d'abattage d'animaux. Le représentant du Pakistan, appuyé par l'Irlande, la Turquie, les Etats-Unis et d'autres délégations, a rappelé que la catégorie de statut d'une ONG est subordonnée à des critères établis. Il a dit ne pas comprendre pourquoi l'ONG demande un reclassement alors même que seul le statut spécial, qu'elle a déjà, lui convient étant donné qu'elle travaille dans un domaine très particulier.

La représentante de l'Algérie a, elle, soulevé la question du "chiffre d'affaires de l'ONG" qui dépasse 9 millions de dollars. L'Organisation a-t-elle des buts lucratifs, a-t-elle demandé. Le représentant de l'ONG a répondu que le niveau de ces ressources montre la préoccupation de nombreuses personnes dans le monde face au sort réservé aux animaux. S'adressant au représentant du Sénégal, il l'a assuré du fait que l'Afrique fait partie intégrante des zones d'activités de l'ONG qui possède d'ailleurs un bureau à Mombasa, au Kenya. Expliquant plus généralement la raison pour laquelle son ONG a présenté une demande de reclassement au statut général, le représentant de l'ONG a déclaré qu'il s'agit de pouvoir jouer un rôle plus actif auprès

des différents gouvernements et l'octroi du statut général auprès du Conseil économique et social des Nations Unies peut faciliter cela. Reprenant la parole, la représentante de l'Algérie a demandé si l'ONG fait bien la distinction entre les charges qui sont attachées au statut général - permettant aux ONG de proposer l'inscription de points à l'ordre du jour du Conseil économique et social - et au statut spécial - limitant les prérogatives des ONG à la présentation de communications écrites et de pétitions -. Le représentant de l'ONG a répondu une nouvelle fois "que le moment est venu pour son ONG de jouer un rôle plus important grâce au statut général".

Poursuivant l'examen des demandes de reclassement, le Comité a aussi décidé de faire passer du statut consultatif spécial au statut consultatif général auprès du Conseil économique et social, l'ONG dénommée "Conseil général des ministères mondiaux de l'Eglise méthodiste unie".

Concernant la demande de reclassement du statut consultatif spécial au statut consultatif général déposée par la "Commission des Eglises pour les affaires internationales du Conseil oecuménique des Eglises", la représentante de Cuba, après avoir constaté que cette ONG n'avait pas fourni de réponses aux demandes d'information qui lui avaient été soumises, a demandé si le Secrétariat pouvait retransmettre le questionnaire à la représentante de cette ONG à Genève. Le Président du Comité a répondu en disant que le Secrétariat n'adopterait aucune mesure d'exception en vue de contacter cette ONG ou toute autre. Le Comité a donc reporté sa décision sur la demande déposée par cette organisation.

La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal.

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* E/C.2/1999/R.2/Add.26 ** E/C.2/1999/R.3

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